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 Love me, please!

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Love me, please! EmptyJeu 11 Déc - 2:12



Invité
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    15h47, FreeMansion’s Hall, Londres.

    L'habituel stress qui régnait avant n'importe quel défilé se faisait largement ressentir dans les coulisses. Partout, des couturiers réparaient le dernier accro, les coiffeurs redressaient les extravagantes coiffures, les maquilleurs ajoutaient la dernière touche de blush... Cependant, si beaucoup de visages étaient tendus, une espèce de joyeuse effervescence régnait autour de Loreliane, qui avait plutôt comme philosophie d'appréhender chaque défilée dans la bonne humeur pour, finalement, se re-concentrer en quelques secondes et assurer son passage sur le podium. Elle se trouvait dans la loge de maquillage, discutant allégrement avec une espèce de folle, virtuose du fond de teint, une flute de champagne dans la main.

    : < Je te jure! Elle avait à peine fait deux pas que cette conne a marché sur sa robe. "Chrac!" Tout s'est déchiré et elle s'est retrouvée en string devant tout le monde! >
    : < Naaaaan, tu deconnes! Mais quelle crétine, s'pas difficile de marcher pourtant! >

    L'image de la jeune femme se retrouvant en sous-vêtements devant cinq cents spectateurs et une bonne centaine de photographes était tellement fantastique que l'éclat de rire de Lorel' lui attira les regards méprisants des autres mannequins, outrés que l'on puisse se moquer aussi facilement de l'une de leur consœur.
    Que voulez vous? Que Loreliane se mette à plaindre les modèles de bas-étage? Puisque la profession ne leur reconnaissait aucune originalité, pourquoi devrait-elle mieux les considérer que n'importe quel être? La critique, les médisances étaient sa friandise du matin, son petit plaisir du jour, sa BA quotidienne... Alors pourquoi s'en priver?

    La jeune blonde de 19 ans se cala dans son siège et poussa un soupir de satisfaction avant de reprendre une gorgée de champagne, savourant l'un de ses fantastiques moments qu'offre le mannequinat. Elle adorait tant se faire chouchouter. Chaque passage entre les mains du maquilleur la transformait en Loreliane Alkhore, nouvelle reine des podiums, égérie de plusieurs très grandes enseignes de haute couture, idole de centaines de jeunes filles... Comment était-elle arrivée là? Elle-même se le demandait encore chaque jour. Même si son parcours était décrit comme "féérique et mérité" par les médias, elle profitait pleinement de chaque instant, consciente que tout pouvait s'arrêter en quelques secondes, exactement comme cela avait commencé.

    Le frôlement d'une main sur son épaule la tira de sa rêverie. Elle rouvrit les yeux, et un magnifique sourire étira ses lèvres alors qu'elle reconnaissait Terence, son actuel petit ami. Elle l'embrassa du bout des lèvres pour ne pas abimer son maquillage et lui dédia un petit clin d'œil alors qu'il s'adossait au mur, croisant les bras, afin de l'admirer. Lui aussi avait du mal à croire qu'il sortait avec cette fille: le pire caractère qu'il n'avait jamais vu mais son corps de déesse masquait largement ses pires défauts. Il faisait donc tout pour que leur relation dure le plus longtemps possible, premièrement parce qu'elle lui plaisait réellement et secondement parce que la vie de star avait quand même quelques avantages, quoique l'on dise. L'immense appartement de Lorel' en plein cœur de Londres, les soirées endiablées, le fric... Il en profitait pleinement et... il verrait.
    De son coté, la jeune femme n'avait pas franchement la même vision de leur relation: Terence était adorable, bon amant, un look de rockstar qui plaisait aux journaux mais c'était tout. Il n'avait pas le petit truc en plus qui faisait du lui un mec extra, avec qui on avait envi de rester le plus longtemps possible. En fait, on n'en avait rapidement fait le tour. D'ailleurs, c'était bien pour cette raison que Loreliane envisageait de rompre rapidement, sans émulation pour éviter que les paparazzis ne se jettent sur l'événement. Pour autant, elle ne jouait pas la carte de l'indifférence avec lui et continuait de faire comme si de rien n'était. Peut-être était-ce un comportement de sadique puisque jamais il ne pourrait s'attendre à une rupture mais ce n'était pas son problème. Au final, elle avait jeté tellement d'hommes au cours de sa vie que le sentiment de culpabilité avait définitivement disparu de son esprit et de son cœur.

    Les "amoureux" discutèrent quelques minutes avant que Lorel' ne soit obligé de l'abandonner pou aller enfiler sa robe. Comme à chaque défilé, et malgré les nombreux essais qu'elle avait fait durant les semaines précédentes, une appréhension lui enserra le ventre alors que les assistantes l'aidaient à passer la lourde crinoline. Une nouvelle fois, le créateur avait fait fort en détournant totalement ses robes du XIXe siècle: matières innovantes, motifs originaux, ultra courtes façon catin... Le défilé promettait d'être une véritable réussite! Elle ferma un instant les yeux, persuadée qu'une mauvaise surprise allait l'attendre. Doucement, elle entrouvrit une paupière, puis l'autre avant d'ouvrir complètement les yeux en soupirant de soulagement: la robe lui allait parfaitement! La soie verte vif tachetée de blanc coulait parfaitement le long de ses courbes, la traine était magnifique et le décolleté la rendait plus belle que jamais. La jeune femme tourna une dernière fois sur elle-même, ne pouvant détacher son regard du miroir, comme à chaque fois qu'une nouvelle robe la mettait autant en valeur. Mais l'heure de son passage approchait et elle ne pouvait pas rester plus longtemps dans les coulisses. Elle retourna auprès de Terence, l'embrassant une dernière fois et alla se placer prés du podium, attendant sagement qu'on l'appelle. Notez bien l'adverbe "sagement" car il était quand même excessivement rare que Loreliane n'accepte de se plier aussi facilement aux directives de subalternes.

    Alors qu'on venait de la prévenir que seules trois filles devaient encore passer avant elle, son plus fidèle garde du corps -à comprendre Edward, son manager- vint la rejoindre, un air soucieux sur le visage. Il tendit à Loreliane son portable sans un seul mot. La jeune femme tenta de l'interrogeait du regard mais son seul geste fut celui de baisser la tête et croiser les bras. Anxieuse, elle colla le portable à son oreille et demanda, d'une voie de petite fille.

    : < Allo? >
    : < Miss Alkhore? Docteur Balsey, du St-Thomas' Hospital. Je... Enfin j'espère ne pas vous déranger. >
    : < Non, non. Je vous en prie, pourquoi m'appelez-vous? >
    : < Et bien, nous venons d'être appelés pour un cas d'overdose dans le quartier de Soho. Et... il s'agit de Mr Lowe. Il... Je... Je ne sais trop comment vous l'annoncez mais... il est dans le coma. Son agent nous a demandé de vous prévenir de toute urgence et il voudrait que vous veniez le plus vite possible... >
    : < Je... >

    Un silence pesant s'installa alors que Loreliane tentait par tous les moyens d'assimiler, de comprendre, de classer l'info qu'elle venait d'avoir. Sa gorge se noua et une vague de larmes lui monta aux yeux. Elle rouvrit les yeux, cherchant à répondre quelque chose mais aucun son ne put franchir ses lèvres. A cours de souffle, elle déglutit péniblement avant de parvenir à souffler quelques mots.

    : < Je vous rappelle Docteur... >

    Avant que le médecin ne puisse lui répondre quoique ce soit, la jeune femme coupa la conversation et tendit en tremblant le téléphone à Edward, le regard vide et les lèvres tremblotantes. Celui-ci le prit, n'osant rien dire mais il se préparait à cueillir la jeune blonde, dés l'instant où elle tournerait de l'œil. Mais celle-ci n'eut le temps de ne rien faire puisque qu'une assistante la saisit par le bras, l'amenait de force au pied du podium: c'était à son tour. Dans un sorte d'automatisme, elle gravit les quelques marches et fit quelques pas sur le long podium blanc. Un murmure de satisfaction parcourut les spectateurs quand ils aperçurent enfin leur star, dans sa sublime robe, clou de toute la collection. Mais malheureusement pour eux, leur attente fut insatisfaite: alors que les projecteurs se braquaient sur la jeune femme, celle-ci s'arrêta après seulement quelques pas. Lentement, elle releva la tête et ses yeux firent le tour de la salle. Quelque soit l'endroit qu'elle regardait, le fantôme de Matt semblait apparaitre et lui sourire. Une violente crampe la saisit à l'estomac tandis que plusieurs regards interrogatifs se posaient sur elle.

    Elle ne put réprimer les larmes qui emplirent ses yeux et, empoignant ses nombreux jupons, elle tourna les talons et repartit dans les coulisses en courant. Elle bouscula les assistantes, les techniciens, les modèles qui cherchaient à la retenir et désireux d'avoir une explication quant à son comportement inadmissible. Courant au hasard des couloirs, ses yeux se raccrochaient au panneau lumineux indiquant la sortie de secours. Elle poussait les portes qui se présentaient devant elle sans vraiment analyser ses gestes, n'entendant même pas son agent qui lui criait de l'attendre et de s'arrêter. Quant, par miracle, elle se retrouva enfin dehors. Elle sécha ses larmes qui barbouillaient son visage d'un revers de main, étalant tout son maquillage. Elle chercha des yeux le taxi le plus proche et s'y engouffra en quelques secondes alors que, derrière elle, Edward cherchait à la retenir par le bras.

    : < St-Thomas' Hospital s'il vous plait! Et VITE! >
    : < Attendez mademoiselle, j'suis pas cocher! Alors la cendrillon, elle retourne avec son pr... >
    : < J'ai dit: MAGNEZ-VOUS! >

    ~~~
    ~

    16h03, St-Thomas' Hospital, Londres.

    La princesse courait toujours, à la recherche de son prince endormi, mais cette fois, dans le dédale de longs couloirs blancs à l'odeur d'éther. Le conducteur avait eu si peur de la demoiselle qu'il n'avait pas insisté plus longtemps et il avait certainement battu son record de vitesse vu le peu de temps qu'il avait mis à traverser la ville. Les infirmières n'avaient pas semblé plus à l'aise face à cette poupée en robe de marié verte. Après avoir réussi à décoder les propos de la jeune femme, elles lui avaient indiqué le service de réanimation.
    Ainsi, après avoir pris trois fois l'ascenseur, monté deux escaliers puis les avoir redescendu, elle avait finalement trouvé le service en question. Le cœur battant à tout rompre, les larmes lui brouillant la vue, elle attachait ses yeux à chaque numéro qui ornait la porte des chambres.

    18... Chambre n°18... Elle s'arrêta immédiatement et fit face à la porte. Mais son bug ne dura pas longtemps. Elle s'y précipita, faisait presque exploser la porte. Plusieurs infirmières et un médecin entouraient le lit. Elle les repoussa violement alors que ce dernier la priait de quitter la chambre sur le champ. Mais Loreliane se contenta de lui faire un doigt d'honneur, ce qui eu pour effet de le faire taire instantanément. Devant la jeune femme, son meilleur ami, son amant, sa vie presque, était allongé sur le lit blanc. Habillé d'un jean de créateur, sa splendide chemise déchirée, elle savait pertinemment qu'il devait être en train de s'habiller pour la rejoindre, juste après son défilé.
 
 

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