Son petit sourire aurait pu vous tromper sur l’état d’esprit dans lequel elle se trouvait, à présent. La petite n’aurait jamais pu vous dire qu’il y aurait un avant et un après dans sa vie mais voilà, elle avait été tranchée en deux parties bien distinctes. La première : l’insouciance et la gaieté alors que la deuxième s’en distinguait énormément, la souffrance et le vide. Un vide que personne n’aime, presqu’aussi pire que le baiser du Détraqueur, ce vide en donne la chair de poule je peux vous l’assurez. Ce qu’Elise ressentait à présent ? La peur. Cette peur qui vous tient au ventre dès qu’elle en a envie, la peur de se retrouver dans les mains des Mangemorts, même près d’un. L’envie de meurtre serait trop forte, alors.

Toujours la même situation depuis quelques jours, assise en boule contre un mur glacial, elle restait là sans vraiment bouger. Pour tout dire, Elise avait trop peur de bouger pour rencontrer une autre horreur du genre comme lors du Bal. Sa plaie au bras était encore à vif malgré les quelques sorts lancés. Son bras la lançait constamment et des larmes coulaient le long de ses yeux. Essayant de résister à la douleur mais en vain, Elise s’en mordait les doigts. Plus que la peau sur les os, la petite se présentait comme une enfant, son squelette était aussi grand qu’une adolescente de son âge mais ils étaient si fragiles qu’elle pouvait s’en casser un à tout moment. Une grande couverture en laine grise recouvrait son maigre corps. Ses vêtements avaient été déchirés mais ils restaient encore sur ses maigres épaules –un t-shirt violet et une jupe en coton- par l’explosion et elle n’avait aucun vêtement à mettre depuis, aucun toit non plus où aller alors elle vagabondait ici et là.



Subitement, deux ombres apparurent. Elise détourna le regard vers eux, le seul halo de lumière éclairait le visage d’une personne qu’elle semblait reconnaître. Sawyers. Toujours ce regard assassin comme si il voulait vous arracher la vie à tout moment, Elise en trembla et ses sanglots de douleur furent plus forts. En essayant d’étouffer ses pleurs avec sa couverture, elle essayait non seulement de se voiler la face mais aussi de fuir : où était le courage dans tout ça ? Il avait fui, comme tous ceux qui sont ici. Des murmures à vous faire froid dans le dos, de la brume et puis des pas. Les pas résonnaient dans l’impasse et Elise se leva.

Arrivant à son hauteur, il la bouscula, râlant une phrase froide sans aucune pitié. Pourtant, elle en avait bien besoin de pitié la petite. Frappée en pleine épaule, elle tomba sur les pavés humides et sales. L’homme avait frappé son bras touché et sa plaie était béante, révélant sous sa croûte mal formée du sang très foncé abondant. Sa couverture devint noire en cinq minutes et Elise essaya de ne pas chouiner, elle était de Gryffondor : ce lion montrait tout son courage à ravaler ces quelques larmes maigrichonnes. Shields retira sa couverture et tâtonna les pavés à la recherche de sa baguette, elle la trouva mais elle ne se souvint plus du sort.

Prise de panique, Elise murmura de l’aide entre deux sanglots.

« De l’aide.. S’il vous plaît.. »

Et sa petite touffe blonde, ses cheveux sales, fit disparaître son petit visage de gamine perdue. Elle en avait mal d’être ainsi à la compagnie d’un parfait inconnu mais elle avait si .. mal.