Elise traînait par là, comme tous les jours. Elle avait l’espoir de pouvoir se loger quelque part, survivre ou mourir. Depuis quand l’Ordre du Phénix n’était pas venu pour regarder les dégâts mentaux des jeunes sorciers ? Fallait-il encore les trouver, tous cachés dans des maisons : sans rien faire, ils attendent quelque chose, les cours, un souffle de vie surtout. Quelques enfants, comme Elise, traînaient par là. Ils n’avaient eu rien d’autre que Poudlard dans leur vie, Poudlard c’était leur maison pendant des années, quatre ans pour la jeune fille. Quatre ans où elle avait pu pleurer, rire, sourire, danser ou déprimer et là, elle pleurait et l’ennui, la peur mangeaient son esprit avec une énorme faim. Il fallait quelque chose, quelqu’un à qui parler. La lettre qu’elle avait écrit s’était évaporé et elle ne pouvait donc étaler ses pensées comme elle le voulait, cet espoir s’était envolé mais peut-être que quelqu’un allait le lire et sûrement la juger. Comme tout le monde. Ce jugement allait l’enfoncer, comme toujours. Et l’enfoncement était synonyme de pleurs.

Ses pieds nus frôlaient avec lenteur les pavés grisâtres, sa robe blanche déchirée parsemée de tâches de sang, ses mains, ses bras presque noirs et son visage, d’une griseur, ses joues creuses remplies de crasse, ce regard doux mais rempli de malheur. Un mouvement et puis des paroles d’une vulgarité étonnante, un moldu ici ? Pourtant l’Impasse était un lieu paisible et inconnu aux yeux des moldus. Elise se frotta la tête, elle était sonnée.

- Dégage, sisi !
- Pardon ?

Elise avait très bien entendu mais l’allure du garçon était pitoyable. Il attendait lui aussi, quelque chose. Son petit air prétentieux rappelait quelqu’un dans son esprit, elle se souvint alors du garçon. Il était jeune, il y a un an, il avait été envoyé à Serpentard. Ce petit sourire qu’il avait affiché quand le Choixpeau avait dit sa maison, quelle fierté arrogante et ce regard perçant « C’est-Moi-Le-Meilleur ». Elise avait presque même envie de rire, de ce garçon ridicule. Un « Sang de bourbe » disait-on, il avait dû trop regarder cette chose rectangulaire et nocive « la télévision », Elise connaissait cette chose mais elle n’avait jamais vraiment regardé d’émission ; plus des cassettes, des films. On y montrait des filles dénudées chantant des choses absurdes, se dandinant, dandinant leurs formes trop volumineuses presque obscènes et ces chanteurs avec leurs chaînes, leurs casquettes et leurs grosses lèvres. Ce petit garçon lui faisait rappeler à tout ça, une télévision vivante et vulgaire.

- Tu pollues l’air, vas y, faut faire qu’eque chose !
- Ah oui ? Peut-être. Je cherche une maison, quelqu’un qui veut bien me loger. T’es sûr ? Il paraît même que tu te laves très peu. Tes oreilles sont tellement voyantes que tu laves que ça. Bon, tu t’appelles comment ? Va falloir s’bouger si tu veux pas rester dans ton état.

Elise avait parlé comme ça venait, elle l’avait dit d’une voix brusque. La dernière fois qu’elle avait parlé à un être humain, il lui était arrivé des choses pas vraiment gaies. Les traces de sang le marquaient et sa plaie à son bras, venait tout juste de cicatriser.

Pourquoi savait-elle que le garçon cherchait une maison ? Qui ne cherchait un logement à moins de rester seul dans cet endroit presque mort.

- Elise.

Elle lui tendit la main puis l’enleva. Ils devaient faire avec même si leurs maisons avaient un passé peu amical. Ils n’étaient plus que deux à l’Impasse, de toute façon, il fallait trouver un logement chacun. Chacun pour soi, c’était ainsi maintenant.

Il se leva, quelques minutes de discussion très intéressante comprenant les mots et expressions : je m’en fous, ça pue, tu la boucles et sale Bouffondor. Quelle réflexion, Elise comprit comment il fonctionnait : comme tous les moldus de ce genre d’ailleurs. « Je-t’insulte-parce-que-je-sais-pas-me-défendre », la défense typique et tellement démodée, c’est vrai il fallait qu’il se mette à la défense « Je-tourne-sept-fois-ma-langue-dans-ma-bouche-avant-de-parler ». Cette défense était celle d’Elise et faute de goût, le petit prétentieux avait mal pioché et Elise était une très bonne carte. L’as de pique, celle qui fait mal quand on s’y attend pas et surtout imprévisible. Le rouge, le sang, la passion – une passion sadique pour le sang ? Prise dans ses réflexions, Elise battit des cils et se mit la main à la bouche – non pas qu’elle eut envie de vomir – essayant de contenir son rire. Sa hauteur, mon dieu, sa hauteur ! Elise n’était pas vraiment petite mais le petit faisait un mètre quarante, les bras levés.

« Excuse-moi, j’ai remarqué quelque chose… »

Et ce silence fit encore plus mal qu’un vent piteux de Toocher.

« Tu es plus petit que moi ! Je savais que les moldus étaient petits mais … toi … »

Son rire éclata aussi sec, frappant qu’une douleur aiguë attrapée à cause d’un coup brutal. Elise croisa son regard et elle ne le quitta pas des yeux. Son petit sourire montrait bien qu’elle ne l’aimait pas vraiment mais pourtant, il arrivait à la faire rire avec tous les moyens qu’il pouvait.

Son intelligence de singe se remit en route, comme un moteur qu’on aurait mal huilé ou une vieille radio qu’on aurait mal réglée : il se répétait avec un mal fou à essayer de se convaincre lui-même de ce qu’il disait. Les mots « caniche pleurnichard », « va te pendre » résonnaient dans sa tête. Elise s’avança près de lui, son physique n’était pas si beau qu’elle avait eu, c’était un constat mais les conséquences faisaient qu’il en était ainsi. A chaque raillerie, elle encaissait en riant intérieurement l’encourageant à recommencer pour qu’elle sorte sa baguette.

La jeune fille sortit sa baguette en souriant, il ne fallait jamais attaquer quelqu’un pas armé. Mais lui il avait ses mots bêtes et méchants alors qu’elle, elle avait sa baguette et son intelligence. Le regard que lança le garçon quand elle la sortit, lui fit comprendre qu’il n’aimait pas les baguettes magiques mais elle ne fit rien, son regard fixé sur lui.

Puis Elise se rapprocha du bonhomme, il avait pourtant une frimousse mignonne. Dommage qu’il soit si prétentieux et aussi « Dumbo »tesque. On aurait dit qu’il l’attendait, on aurait dit qu’il voulait sa présence alors qu’il la traitait de tous les noms d’oiseaux.

« T’attends quelqu’un ou t’es trop fier pour pas me le dire ? » répliqua t-elle, un petit sourire accusateur aux lèvres.

Ils marchèrent en silence pendant cinq bonnes minutes avant de prendre à gauche, droite, gauche et puis … Elise s’arrêta. La jeune fille ne se rappelait pas de cet endroit, elle murmura un « Lumos » et la ruelle dévoila quelques maisons avec un air aussi habité que la Cabane Hurlante.

« On y va ? »

- Si j’suis plus petit que toi, c’est pars’qu j’suis plus jeune, andouille ! Et toi on dirait même pas une fille, t’es qu’une planche à pain.
- Au moins, je peux servir à quelque chose, moi.

Elise murmura un « Nox » pour faire peur à son camarade, se promenant dans le noir à présent. Un bruit métallique surgit dans l’obscurité et un halo de lumière vint d’une porte, soudainement. Une odeur aussi, de brûlé sûrement sortit de la porte au même moment, des miaulements accompagnèrent ce moment et un grand bruit. Kévin s’était étalé de tout son long contre les pavés de la petite allée. Cinq têtes de mammifères à quatre pattes surgirent tout d’un coup sur Kévin, s’emmêlant dans ses pieds entortillés par le vol plané. Elise aurait voulu rire, bien fait pour ce petit prétentieux après tout mais une vieille dame avait fait son entrée dans la scène.

D’un point de vue extérieur, la vieille dame se présentait comme une dame souriante. La dame avait fait un bond quand elle avait vu le petit garçon tomber mais elle était d’une lenteur extrême, un pied sur une marche, sa canne, le deuxième et ainsi de suite. Elise a donc accouru plus vite vers Kévin qu’elle mais quelques minutes plus tard, essayant de ne pas glisser sur le pavé, la dame les avait rejoint.

- Mon petit, tu n’as rien ? Montre-moi où tu as mal.. –Elle regarda Kévin en le dévisageant et remarqua sa tache rouge sur le menton- Viens chez moi, je vais te soigner. La sorcellerie n’est bon que pour les personnes engourdies de leurs doigts disait-on, autrefois… murmura t-elle dans sa barbe –et pour preuve qu’elle en avait, de la barbe !- avant d’adresser un sourire à Elise et à Kévin.

La petite lui lança un regard inquiet et rempli de pitié, son envie de rire la grattait dans la gorge comme un chat et d’ailleurs, il y en avait des chats. Ils ronronnaient et slalomaient entre leurs paires de jambes.

« Lusine ! Pat’ ! Croquette ! Caramel ! Chaton ! Lucifer ! Venez, venez mes matous. Maman va vous donner à manger. »

La dame avait regardé avec un de ces regards qu’on donne à ses aimés, la dame devait les aimer ses petits protégés. Kévin avançait lentement devant Elise, qui fermait la marche. Elle regarda les alentours et put remarquer qu’il n’y avait aucun signe de vie, autant que celle-ci alors il devait sûrement y avoir quelques personnes dans les âges de la dame. Quoi qu’il en soit, ce village était aussi vivant qu’un cimetière, à en faire peur.

Quelques pas dans la maison sur les lattes du plancher et Elise remarqua que cette maison avait sûrement l’âge de sa locatrice voir même plus. Le plancher jouait à cache-cache, il fallait donc rester très vigilant pour ne pas tomber, les tapisseries étaient de mauvais goûts alternant fleurs rosâtres déteintes avec des motifs ne ressemblant à rien d’existant. Il y avait peu de choses accrochées sur le mur et l’unique pendule faisait un « TIC-TAC-TIC-TAC » tellement fort qu’on pouvait savoir l’heure partout dans la maison. La dame les conduisit dans le salon où la décoration était encore plus mal choisie que le couloir.

« Asseyez-vous mes petits. Mon petit, -dit-elle en désignant Kévin- assieds-toi sur le gros fauteuil et sa sœur pourra s’installer sur une chaise. J’ai tellement peu de monde qui vient, mon petit fils… c’est tout. »

Elise fit une petite grimace qu’on ne put remarquer que si on l’observait vraiment. Le fauteuil désigné était d’un horrible vert kaki, arraché par coin et rempli de peluches de poil de matous : ils avaient fait du beau travail. Prenant le soin d’arracher les tapis, la tapisserie d’un vert déteint sur du blanc et une couche de saleté à s’en demander si la dame savait ce qu’était un balai. Après s’être assis sur l’unique chaise de la pièce, Elise mit les mains sur ses genoux. Elle regarda la dame se baisser un peu pour attraper une trousse à pharmacie, Elise se leva et traversa le couloir pour aller dans la cuisine. Elise eut un choc, pire qu’elle ne s’était imaginé, les protégés avaient envahi la maison et ce n’était pas les mêmes. Il devait y avoir deux camps : ceux qui ont droit d’entrer et ceux qui n’ont pas le droit. Ces derniers léchaient l’intérieur des casseroles posées ici et là, une vieille télévision était posée sur le plan de travail. La cuisine n’était pas aussi vilaine que le reste et encore faut-il qu’ils aient tout vus, la petite table était bancale et la dame avait dû jouer aux échecs version sorciers avec … une personne invisible, les pions étaient posés près d’une assiette remplie de délicieux biscuits qu’on appelait cookies.

En pleine contemplation de la chose, Elise n’entendit pas les petits pas de la dame et elle lui fit peur quand elle lui dit :

- Tu peux te servir ma grande, ils sont tout chauds de ce matin !
- C’est vrai ?! Non, je vais l’apporter dans le salon…
- Ton petit frère est très mignon, tu sais.
- Je ne suis pas sa sœur…


Comme si cette phrase méritait de la méditation, la personne âgée posa son regard sur ses chats se léchant amoureusement les babines les yeux dans le vague puis elle laissa Elise partir dans le salon. La blondinette regarda Kévin avec un gros pansement sur le menton, elle le charria en souriant :

« T’es beau comme ça, mon petit. Tiens, j’ai des cookies. »

Sa voix était devenue plus douce, était-ce l’effet de la faim ou l’étourdie permanente de Kévin qui faisait qu’elle souriait plus fréquemment, maintenant. Son estomac gronda et Elise se pencha pour attraper un cookie, elle croqua immédiatement dedans sous les yeux des chats se frottant contre ses jambes. Elle s’arrêta en plein vol, ces cookies étaient immangeables, ils n’étaient même plus chauds et le fondant du chocolat s’était transformé en béton mal étalé dans le biscuit. Pour paraître polie, Elise en croqua un petit bout et sourit à la dame, les yeux remplis d’une faim gigantesque.

- C’est très bon Madame !
- Vraiment ? Oh, c’est très gentil ma petite. Je les fais moi-même, une recette bien spéciale par Alfreda ! Malheureusement, je ne peux plus les manger…

Elise fit semblant de comprendre et c’est alors qu’elle vit la dentition d’ « Alfreda » comme elle s’était nommée et comprit qu’elle portait un dentier depuis quelques temps d’ailleurs, ses dents jaunes le montraient. Elle eut un haut le cœur mais ne dit rien, cette maison était vraiment bien étrange. Elle avait l’air toute mignonne mais pourtant son entretien était fort douteux. Les poils de chat se tassaient, on aurait pu s’en servir pour remplir des oreillers.

- Donne en à ton frère… Comment tu t’appelles ?
- Elise.
- Et son petit prénom ?
- Euuuh…

Elise déglutit mais elle se reprit, elle sourit laissant le temps à Kévin de répondre. Elle le regarda et dans ses yeux que seul un enfant pouvait remarquer, il y avait de l’appréhension de la nouveauté de cette maison.

- Je me nomme Alfreda MacMerry pour être plus complète mais vous pouvez m’appeler Alfreda si vous le voulez, vous faites partis de la famille maintenant.
- De la famille ?! Nous ne faisions que passer Alfreda. On va repartir d’ailleurs.
- Oh mon petit doigt me dit que vous, vous n’avez pas rencontré de douche depuis bien longtemps ! Vous êtes aussi pouilleux que le derrière de Lucifer quand il ne se lave pas, c’est pour dire ! –Elle se mit à rire, d’un rire saccadé suivi d’une quinte de toux- Non, vous restez ici.

Elise lança un regard rempli de panique à Kévin, le seul être humain ici présent à pouvoir faire quelque chose en ce moment-même. Puis la petite se leva, ses pieds nus rencontrèrent des amas de poussière et ils s’enfoncèrent dans un tapis qui la fit éternuer. Elle prit par la manche son « petit frère » et elle l’emmena dans le couloir.

« Hey ! On fait quoi ?! Tu veux rester ici, toi ?! Avec les chats et puis la vieille dame bien gentille mais horriblement gâteuse… »

Les seuls points positifs étaient qu’ils auraient à manger, réussissaient-elles mieux la cuisine que ses cookies, à espérer, de quoi se loger, un toit pour vivre et c’était bien ce qu’ils cherchaient. Maintenant, ils ne pouvaient plus reculer, ils étaient dans cette maison –leur but était accompli- mais très loin de leurs attentes bien maigrichonnes pourtant et surtout, ensemble.

La dame leur sourit et ils rejoignirent la salle à vivre pour qu’ils mettent les choses au clair. Elise inspira l’air dans ses poumons et voulut se lancer quand la dame émit un hoquet de surprise :

- Mon potage de légumes ! Il va brûler !

Se levant dans la précipitation, Alfreda tomba et un énorme crac résonna dans toute la maison. Elise accourut pour l’assister et Kévin ne leva presque pas un petit doigt, tant pis, il fallait quand même mieux se faire lèche-bottes mais c’était son caractère de grognon. Madame Macmerry la remercia et lui sourit, caressant ses cheveux blond clair. Ils avaient légèrement blondis avec le soleil.

- J’avais les même quand j’étais jeune, je ressemblais à toi quand j’avais ton âge Elisa…
- …Elise…
- Dis-moi donc ! Ton frère n’est pas très loquace !
- Je sais bien, madame, -elle prit un air malheureux-, mais vous savez la perte de nos parents et puis de tous nos amis. Poudlard a été pris Madame. Vous avez lu la Gazette ? Le chicaneur ? Poudlard a été pris et depuis, il est triste. Aussi bavard qu’une chouette muette.
- Oooh… -Compatissante-, je vois. J’ai lu ça, c’est horrible. Vous n’avez aucun logement depuis votre arrivée à l’Impasse ? –En voyant le hochement de tête d’Elise, elle continua-, je m’occuperai de vous et puis le potage est très bon pour rendre les chouettes bavardes !

La jeune fille se mit à rire, elle se força un peu pour faire plaisir à Alfreda mais au moins, elle n’était pas une ennemie, elle. Puis son attention revint sur son petit frère depuis quelques heures, il n’était pas bavard du tout presque absent et comme toujours, il arborait un de ces visages si joyeux qu’on croyait qu’il allait enterrer toute sa famille. Elise le prit par la manche, Alfreda avait remué son petit potage de légumes –chou, pois chiches et carottes, les seuls de la saison- et leur proposa de visiter sa maisonnette.

Après avoir marché sur un escalier aussi résistant que d’une souche morte, Elise, Kévin et leur vieille amie arrivèrent dans une grande esplanade où il y avait trois portes. La première : la chambre d’Alfreda, la décoration était presque la même que dans le salon et l’odeur était pire encore. Les quelques chats endormis en avaient profité pour déposer leur territoire, la seconde : la salle de bains. Cette pièce était assez spacieuse par rapport à la chambre de la dame mais elle faisait horriblement vide. Les seules toilettes étaient dans un état lamentable –« Je nettoierai ça tout à l’heure » promit-elle-, la douche fuyait et la pomme à douche était cassée puis le petit placard avait été dévoré par je ne sais quelle bête mais dans le monde moldu, on aurait dit des cafards. Et enfin la dernière porte, leur chambre. La crasse était apparente, le nettoyage était aussi fréquent que les toilettes, la tapisserie avait été arrachée mais pourtant le lit superposé était dans un bon état, vu le nombre d’invités qu’elle avait. Ici, le calme régnait et l’unique fenêtre de l’étage était dans la chambre donnant sur la rue, que de rebondissements en somme. Bien sûr, aucun volet, aucun rideau, rien. Il faisait très sombre dans cette pièce et il n’y avait qu’une armoire.

« Je vous laisse vous installer, le dîner sera prêt dans une bonne heure. Croquette vous appellera. »

Et elle s’en alla lentement dans les escaliers, avec peine. Elise eut presque pitié de la pauvre Alfreda mais elle n’y pouvait rien. Maintenant, à eux la parole.

« Parle ! T’es muet, on dirait. »

Elise inspecta les alentours, aucun bruit, elle détestait ça. A Poudlard et même chez elle, il y avait toujours eu de l’animation dans la rue ou dans la maison. Un poste de radio avait été posé en équilibre sur le meuble, quelques minutes après on entendit une télé s’allumer, une émission très cultivante que regardait Alfreda en plein échecs, sûrement. Shields ouvrit l’étagère et éternua, les vêtements sentaient le renfermé mais elle les étala sur le sol et remarqua qu’il n’y avait que des vêtements pour homme, son petit fils peut-être. Elle avait l’air bien avec son unique vêtement presque tout déchiré.

« Regarde des vêtements pour toi. Un jean trop grand, un pull qui gratte et des chaussettes trouées… Bon après, à toi de voir. »

Elise se mit à rire, mieux vaut rire que pleurer dans toutes circonstances surtout dans celle-ci en fait.