Professeur : « Vous voilà, Mademoiselle Orson. Je pense que votre amie ne va pas tarder aussi. »

Si Beth avait pu sur le coup, elle lui aurait jeté un sort sadique. Rien qu'à cette idée, elle poussa un soupir et rentra complétement dans la salle désaffectée. Pourquoi diable avait-il choisi ce lieu, vu que de toute façon, personne n'y allait plus que pour traîner et que ce n'était certainement pas la salle idéale pour travailler. C'était donc une preuve de l'amour que portait le professeur pour ses deux élèves. La jeune fille se tordit les mains, attendant patiemment l'arrivée de sa copine blonde. Parce que c'est pas tout, mais il avait l'air vraiment de mauvaise humeur. Beth décida donc de ne plus rien dire jusqu'à ce que celui ci lui donne la parole.
Le pire, c'est qu'il avait fait ça un vendredi soir, Beth, dans ces conditions, ne se sentait pas officiellement en week-end. Elle avait juste envie d'aller traîner dans la salle commune de Poufsouffle avec tous les autres au lieu de rester seule (certes avec Lorel') à faire une punition surtout fatiguante.
Tout avait donc commençé par un cours où Beth était entre Emily et Lorel'. Les deux blondes avaient débutés de parler de tout, sauf du cours qui se passait en l'instant présent. Le professeur leur avait fait une remarque, assez agacé. Elles l'avaient complétement ignoré et quand il s'approcha d'elles, Beth balança une remarque cinglante, suivie de Lorel'. Il était devenu rouge de colère, sur le coup, Beth avait eu envie d'exploser de rire, ce qui s'était hélas produit. Evidemment, il n'avait pas hésiter à les mettre en heure de colle sur le champ. Ce n'était pas la première de Beth et sûrement pas la dernière.

Professeur : « Est ce que vous m'écoutez ? »

Beth, n'ayant aucune envie de passer son week-end en colle, hocha doucement la tête. Elle s'asseya sur un banc rongé par les mites et qui menaçait de s'effronder à tout moment. Son chat l'accompagnait, derrière elle, balançant doucement la queue et s'approchant de sa maîtresse. Beth esquissa un sourire en le voyant. Elle posa sa tête sur son coude. Il ne commencerait pas à parler sans Loreliane et vu que celle ci n'avait toujours pas fini de manger, ils pouvaient attendre un bout de temps. S'ennuyant et n'ayant aucune envie de faire la causette, Beth sortit une succette à la citrouille et la mit dans sa bouche tandis que le professeur écrivait quelque chose sur une feuille avec une plume d'aigle.

Beth fut soulagée quand elle entendit les pas de Lorel' parcourir le chemin la menant jusqu'à la salle qui allait les accueillir pendant quelques heures. Sentant doucement l'odeur de son amie qui se glissa à côté d'elle, Beth réprima un sourire, essayant de ne pas tenter le diable. La voix du professeur lui semblait loin et elle n'écoutait qu'à moitié.
Cette salle lui était presque inconnue, à part pour les nombreuses parties de cache cache qu'elle faisait avec Emily pendant les longs week-ends pluvieux. Un gribouillon sur le mur était représenté par un coeur perçé par une flèche, avec leurs initiales. Emily et Beth. La jolie intonation.
Baissant doucement sa tête vers le sol, pour observer ses pieds, vêtus de baskets en toile de couleur noires, achetées chez les Moldus. Elle entendit simplement sa punition et ne résista pas à l'idée de jeter un coup d'oeil au fond. Des objets parfaitement inutiles. Sentant sa baguette dans sa poche, elle en fut plutôt soulagée. Ce n'était pas si terrible que ça, en fait.

Professeur - ... Et bien sur, sans la magie!
Beth- QUOI ?

Tel un bruit de reinette, Beth sortit sa baguette avant de la tendre au professeur, qui lui sourit avec une expression sadique, signe qu'il était ravi de les laisser pourrir ici tandis qu'il allait boire du jus de citrouille jsqu'à en avoir la vessie pleine.
La jeune fille avait l'impression d'avoir perdu une moitié d'elle même. Le regard plein d'espoir, elle se tourna vers Lorel' après avoir suivi des yeux son professeur qui sortait de la pièce.

Loreliane - Tu crois que si on se laisse mourir de faim, il acceptera de nous laisser partir?

Beth - Hélas, je ne crois pas. dit-elle dans un murmure, avant de poser son postérieur sur le premier truc capable de supporter son poids. Pompom se frottait contre les meubles pourris, ce qui valut le lancer du bâton de sucette dépourvu de sucre que Beth tenait il y a trente six secondes. Sans un mot, elle se mit à réfléchir. Comment déblayer tout ça, sans la magie et sans un temps susceptible de pouvoir les laisser aller dans la Salle Commune de Pouffy sans des yeux de zombie ? Beth ne trouva aucune remarque ou idée. Elle se leva donc doucement et alla se mettre devant Lorel'.

Beth - On a pas le choix, poulette.

La Pouffy savait que la tâche serait ennuyeuse à mourir mais était à moitié décidée à nettoyer tout ça. Un placard était ouvert pour mettre les meubles rongés dedans et pour le reste, un sac poubelle était près de la porte. Traînant des pieds, la jeune fille prit une planche de bois noircie et alla la mettre dans le placard, comme si elle allai à une mise à mort.
Aujourd'hui, les filles n'avaient pas eu tellement le temps de bien parler. Elles aimaient se parler de tout, ce qui n'échappa pas à Beth. Celle ci poussa un petit soupir et balança doucement à sa copine.

Beth- J'ai vu Apple aujourd'hui.

A présent, ses joues étaient légèrement rosies, rien qu'à la seule sensation de voir Apple. Il était tellement beau. Ce phénomène la dépassait complètement. Elle, si froide en apparence, était touchée par la seule vision d'un garçon de Serpentard sûrement beaucoup plus arrogant et indifférent que Lorel' et Beth réunies. A cette pensée, Beth serra contre elle une plume couleur verdâtre qu'elle se hâta de jeter dans le sac poubelle en pensant que cette plume devait contenir plus de punaises que de fibres d'oiseaux. Beurk, c'est vraiment dégoutant. Et elles en avaient pour un bon bout de temps. Mais au moins, il valait mieux qu'elles parlent en même temps. Cela ne leur donnera pas l'impression d'être seules au monde. Enfin bref, Beth se comprenait.

Les pupilles de Beth commencaient à se dilater, comme si elle venait précisément de fumer un joint dans les précédentes secondes. Beth était évidemment au courant que Lorel' était loin d'être recommandable pour le couvent. Elle avait eu beaucoup plus de relations (dans tous les sens du termes) que Beth et donc pouvait facilement se permettre de donner des conseils.

Loreliane - Si tu continues à lui tourner autour sans jamais passer à l'action... Il risque de te passer sous le nez! Imagine qu'une pouffiasse te pique ta place? Vener, n'est ce pas?

Les yeux de la jeune fille se baissèrent. Elle se doutait tellement que Apple n'était pas le genre de garçons à attendre sa moitié toute sa vie. A chaque fois qu'elle le voyait pourtant, elle paraissait tellement fascinée. Son coeur ratait des battements et elle était presque pétrifiée. Pourtant, jamais le son de sa voix ne lui avait été destiné. Même si Beth se prétendait tellement " mauvais caractère " elle était une fille, ne l'oublions pas. Alors, il avait sûrement des tas d'amantes dans son lit. Mais Beth était loin d'être comme ça. Un peu de romantisme. Le rouge lui monta aux joues quand elle se répetait pour une énième fois qu'elle ne l'avait jamais fait. Ce moment si magique que toutes les filles attendaient. La nuit parfaite.
La voix de Lorel' la sortit de ses pensées qui commencaient à devenir de plus en plus intimes. Pompom faisait son action la plus difficile de la journée, c'est à dire fermer les yeux pour ne pas se prendre les rayons du soleil qui commencaient à s'atténuer pour laisser place à la nuit dans la figure. Esquissant un petit sourire en coin, Beth prit un espèce de balai dont les poils étaient un contenant de plus d'1 kg de poussière à lui tout seul. Après l'avoir jeté dans le sac à ordures, Beth tapa sur ses mains et éternua sec.

Loreliane - En restant sur Apple... J'sais pas moi: propose lui un truc un peu déjanté parce qu'il a pas l'air d'être du genre à vouloir que tu l'aides pour ses devoirs...

Beth - Il me prend pour une folle qui ne fait que le mater toute la journée en espérant quelque chose. Je m'étonne qu'il ne soit pas encore venu me demander clairement mon problème. Que veux tu que je lui propose ? Je ne lui ai jamais adressé la parole. Je ne suis pas à l'aise avec lui, loin de là.

Beth poussa un soupir qui signifait qu'elle n'avait plus qu'à attendre sans agir. Elle détestait faire ça. Lorel' pouvait très facilement l'attirer vers elle, il ne suffisait simplement que d'un claquement de doigts. Elle avait des atouts que la jeune fille n'avait pas et cela n'amplifiait que trop bien la jalousie amicale ressentie pour Lorel'. Une mine boudeuse se dessina sur le visage pourtant serein de Beth. Elle ne lui en voulait pas, mais parfois...être elle serait tellement beaucoup plus simple.

HJ: Désolée, petit post mais bon, retour de vacances, l'inspi doit bosser.