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    ***« You see it's not the wings that make the angel. »

    Elle meurt peu à peu, étouffée par les rires éphémères. Ils serrent son cœur, l’emprisonnent avec une violence sans pareille. Et si elle coulait ? Sa baignoire était assez grande pour s’y noyer. Là, dans cette eau chaude, elle semblait déployer ses ailes, ange peut être parfaitement déchu. Aimer à en crever. Cette phrase n’avait jamais eut autant de sens pour une personne. Elle se laisse aller, plonge sa tête dans l’eau, puis elle attend. Quelques secondes qui ne viendront pas. Est-elle lâche au point de tout quitter pour un seul remord ? Elle a mal, tout le monde le sait, mais personne ne veut se rendre à l’évidence. Elle finira par recracher ses peines, aussi enfouies soient-elles. Elle les vomira, n’espérant plus rien que la libération. L’espoir que tout s’arrête, qu’elle y voit plus clair. L’ange partira loin, elle rejoindra un monde où l’illusion n’était qu’en chanson. Elle aime sa musique, drôle de religion. Dans les hauts parleurs, on entend doucement la voix de Nothing. Elle résonne un peu, pourtant le volume est fort. Colorblind. Elle revient à la réalité, refait surface, ses joues recouvertes de noir. On dirait qu’elle a pleuré. On dirait qu’elle pleure…Ca aussi, c’était peut être une illusion. Comme tout, comme le bonheur. Elle n’y échappera pas, elle le sait, elle le sent. Chaque être sur cette Terre est voué à souffrir, à éprouver un désespoir si intense qu’il lui donnera la sensation d’être complètement seul, incompris, invisible. Elle est invisible, petite âme errant sans se soucier du lendemain ; car pour elle, il n’y en aura pas. C’est un fait, une réalité qu’elle supportait tant bien que mal. La Princesse ferma les yeux, lentement, jusqu’à couler à nouveau, tel une sirène étouffant sur la Terre ferme. Au rythme de cette musique, même la mort semblait être magnifiquement douce.

    Pourtant, elle n’avait certainement pas assez de courage. Ou peut être pas assez de chance ? Ses pensées rattrapèrent le geste, la guidant vers la surface. Elle reste sous l’eau, incapable de respirer. Elle étouffe, agonise, mais sourit. Oui, elle garde le sourire, condamnée à mourir ainsi, avec le reflet du bonheur qu’elle n’a pas encore connut. Avant, après, pendant. Plus rien n’avait de sens, même le temps semblait ne plus rien vouloir dire. En ouvrant les yeux, elle se voit, là, toute petite, cueillant des fleurs qui n’avaient probablement pas existées. Elle avait toujours rêvé la vie, peut être trop déçue que ses piètres aventures se résument à quelques cascades inavouées… Ce sentiment d’être inutile, pitoyable : il revenait sans cesse. Elle se tordait de douleur, ainsi devait se dérouler son existence. Dans l’incertitude. Cette chose qui vous prend et qui vous assomme, qui vous jette à Terre comme un moins que rien. Cette chose s’appelait la vie. Elle vous fait mourir à petit feu, en prenant soin de vous garder le plus longtemps possible. Rien n’est blanc, rien n’est noir. Tout est une question de point de vue, de philosophie, ou de chance. Etrange comme la chance revient partout, n’est-ce pas ? Mily n’en avait jamais eut. Tant sur le point amoureux que sur le point professionnel ; après tout, son but n’était-il pas de devenir Auror ? Elle n’avait pas réussit. La musique l’avait prise en otage, et il lui était impossible de penser autrement que par elle. Rêver en chanson, prier en musique, se taire en jouant, en hurlant son désespoir au travers de mots poétiques. Qui sait, peut être que son seul talent, c’était de renoncer. Renoncer à la vie, à la mort. Elle avait su trouver un juste milieu ; se laisser porter, telle une feuille qui se décroche. Quelqu’un sans attache.

    Elle se relève, un peu comme Alice au Pays des Merveilles, en quête de quelque chose qu’elle ne saurait trouver. Ses pieds glissent sur le sol, ils produisent un bruit qui la fit se crisper. Elle avait des sauts de violence, tout le monde en était conscient. Quelques crises d’angoisse qui la faisait se braquer, la Princesse avait tendance à trop être sur la défensive, quand elle ne se donnait pas en spectacle. La musique résonnait toujours, elle se répétait sans cesse, le morceau n’en finissait plus. C’état sa drogue à elle, sa came, cette chose dont elle était entièrement dépendante, même si elle avait du mal à se l’avouer. Colorblind. Et ça recommençait, éternel petit manège qui ne la faisait pourtant plus rire. Pourtant c’était plus fort qu’elle. Dogs, c’était sa raison de vivre, ce qui la remontait à chaque fois à la surface. Elle attrapa quelques vêtements, un pantalon et un haut. Elle n’y avait prêté aucune attention, subjuguée par quelque chose de plus profond et plus important que le déguisement qu’elle pouvait mettre aujourd’hui. Car, aussi banal soit son attirail, ça restait un déguisement qui cachait cette détresse éternelle, celle qui hantait ses jours et ses nuits sans qu’elle ne puisse dire quelque chose. « Je suis en vie ? » Une question qu’elle avait posée au détour d’une conversation, le cœur prit entre deux larmes. On ne lui avait rien répondu. Peut être par peur, par indifférence ou tout simplement par ignorance. Après tout, Mily n’avait jamais vraiment prit la peine de se révéler réellement. On voyait la bassiste, cette fille déchaînée au regard et au sourire enfantin. Mais au fond, n’était-ce pas une protection, une armure qui la maintenait sur place, presque en vie ? C’était la preuve qu’elle avait encore les pieds sur Terre, même si sa tête était déjà depuis longtemps ailleurs.

    Les rues sont vides, à cette heure ci. Il fait déjà nuit, sûrement. Elle n’y prête aucune attention, elle regarde juste ses pieds, ou peut être regarde-t-elle le sol… Le silence se fait lourd, pesant. Quelque part, elle entend encore cette chanson qui passe en boucle. Le fruit de son imagination, ou peut être ses écouteurs qui dépassent. Elle ne s’en lassera jamais, même si le prix a payé est dans les larmes, même si elle doit en souffrir encore plus. C’est sa voix à lui, c’est le groupe tout entier qu’elle entend. Elle peut les voir, oui, elle les imagine. C’est sa famille, la seule qui lui reste, les seules personnes qu’elle peut prétendre aimer. Mily n’était pas comme les autres. Elle était lointaine, blessée, presque effacée. Elle n’aimait pas vraiment ce monde, en vérité, elle l’a toujours trouvé trop décevant. Ne plus rien espérer pour ne plus pleurer, ne pas s’attacher, se taire pour ne pas montrer qu’on souffre, qu’on a mal. Tout ça, c’était son quotidien à elle : faire semblant pour ne pas inquiéter, et pour se prouver que tout peut aller. Pourtant son seul amour était mort, bel et bien enterré. C’est ainsi qu’elle finira sa course entre quelques tombes, le regard perdu dans ses souvenirs. Elle souffle, déboussolée. Son corps tout entier semble se balader, et elle se contemple d’en haut, tel le Petit Prince guettant son étoile. Elle connaît cet endroit par cœur, elle ne prendra plus la peine de regarder devant elle, trop occupée à penser. Elle s’arrête, recule, puis s’abaisse, les larmes aux yeux. Ce soir, c’est un peu comme tous les soirs. Le même spectacle, les mêmes gestes, et les mêmes sanglots aussi.

    « Trois ans… Le temps n’a jamais été aussi long…sans toi… »

    Et son empire s’effondre. Elle perd pied, regrettant de ne pas avoir tenu plus longtemps sans oser respirer.
 
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[feat. Changelin']


On dit qu'il n'y a que la morte pour rôder dans les cimetières. Pourtant c'est faux. La mort, celle qui a encore assez de vie pour hanter les endroits les plus sombre, cette mort là marche très loin des cimetières, repousser par sa propre odeur, sa propre gangraine. La mort se redoute elle même et elle redoute en secret d'autres morts. Du moin sest-ce ainsi dans l'oeil du vampire. Condamné à une eternité tranquille à prix de sang. Mais le sang à une douce odeur, une chaleur propre et réconfortante, il n'a rien de cette froideur roide qui habite l'immortel quand il se prive.

Changelin' se sourit à lui même. Les mains dans les poches d'un long manteau, il flânait le long des ruelles sombres, par une nuit où il n'avait pas de contrat. Elles étaient rares ces nuits. Il se sentait incomplet généralement ce genre de nuits. Une ombre parmis les ombres, la joie de ne pas vivre encore en plus. C'était sa petite mélancholie et il allait se la traîner jusqu'à ce qu'il ait tué et après il y aurait le remors.
Mais il n'allait pas tuer n'importe qui. La mort appelle la mort disait-on...lui il cherchait quelqu'un qui soit si désespéré que son cri de douleur déchirerait la noirceur de la nuit pour l'atteindre lui. Le donneur de mort.

Et il finit par l'entendre ce cri. Quelque part. La où la mort c'était déjà installée. Lui qui était si répugné par la Mort elle même. L'odeur des cadavres que nul autre que lui ne pouvait sentir, lui retournait les tripes mais il approcha.

Changelin'- Est-ce à la mort ou à la vie que ton coeur hurle si fort Mily?
 
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Colorblind * Free. EmptyDim 15 Juin - 14:57



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    Quelque part sur Terre, il y a ce qu’on cherche, ce trésor qu’on imagine sans cesse dans nos rêves les plus secrets. Seulement, sommes nous conscients de tout ça ? Pour survivre sur cette Planète, il nous suffit d’avoir cette raison de vivre qui nous fera combattre jusqu’au dernier soupir. Une raison de vivre qui nous poussera au-delà des limites, et seul notre cœur pourra l’entendre. Un hymne à l’amour, peut être, ou un hymne à la mort. C’est ainsi qu’on perd le trésor, pauvre petit mortel que nous sommes. Il s’égare, s’enfuit, et il est impossible de le retrouver ailleurs qu’au travers d’une tombe. Cette nuit était froide, peut être parce qu’elle avait mal. Oui, c’était certainement pour ça qu’elle frissonnait ; parce que la douleur devenait de plus en plus pesante, impossible à dissimuler, tout comme ses larmes. Une main sur une rose, l’autre sur le sol, et elle attendait. Elle savait pertinemment qu’elle repartirait au bout d’une heure, lassée de cette solitude amère et de ses souvenirs douloureux. A chaque fois les mêmes promesses ; elle ne voulait pas y revenir, ne plus mettre le pied dans ce fichu cimetière. Et pourtant, encore ce soir, elle y est. De loin, elle ressemble à une petite fille, celle brûlée par le passé, écorchée par un présent qui lui rappelle trop la souffrance d’antan. Et le futur, dans tout ça ? Il est incertain, comme tout le reste. Peut être que sa vie s’arrêtera, peut être même qu’elle finira par mourir de ses propres mains, ou de celles du temps. Ainsi, elle ne rêvera plus, oubliant Alice et le Petit Prince. Ce n’est pas une étoile qu’elle attendait, ni même un mouton qu’elle voulait…Non, en vérité, c’était la liberté. Celle de sourire sans avoir de remord, celle de vivre sans pour autant s’interdire de profiter.

    Sa main se fit plus pâle, plus tremblante. Elle avait lâché la rose, la tête baissée sur ce qu’elle venait de faire. Un long filet de sang perla lentement, déguisant la plaie d’un rouge nacré au flot éblouissant. Elle pleurait, car Mily Dearborn ne savait faire que ça. Elle ferma les yeux, instinctivement, puis s’écroula au sol, tel un château de cartes qu’on venait d’heurter de plein fouet. Bon sang… Pourquoi ne pouvait-elle pas se relever, comme à son habitude ? Crier un grand « je vais bien » et partir en courant, fuir le plus loin possible ! N’avait-elle plus assez de force ? Colorblind résonnait encore. Elle monta le volume, attendant quelques minutes que le temps passe, histoire qu’elle reparte en se disant qu’elle avait fait ce qu’elle devait faire. Il était partit. Lui, celui qui lui avait redonné le goût de vivre, de sourire sans se poser de question. Ses parents étaient partis, morts quand elle était jeune. Et lui n’avait fait que les suivre, maladroitement. Mais il y avait encore Dogs, n’est-ce pas ? Etait-ce réellement suffisant, au fond ? Sans amour, il n’y a pas de vie. C’est comme sans musique ; il lui est impossible de rester véritablement debout. Elle se relève enfin, le cœur ratant quelques battements. Plus rien, la voix de Nothing s’est interrompue, elle a disparue. Le piano, le reste : plus rien. Mily rouvre les yeux, sentant les larmes effleurer ses joues au teint pâle. C’est ce goût amer qui l’empoigne tout à coup, celui de la tristesse, celui qui se dépose doucement jusqu’à la commissure de ses lèvres. Dans un dernier tremblement, elle entend quelqu’un. Peut être la mort, ou sûrement la fruit de son imagination débordante…L’insomnie qui la prenait en otage chaque nuit devenait fatigante, épuisante…

    « Est-ce à la mort ou à la vie que ton coeur hurle si fort Mily? »

    Etait-ce un rêve ? Cette voix la poussa à se relever un peu. Elle ne sentait plus rien, totalement anesthésiée. Même son cœur devenait inexistant, incapable de lui faire ressentir quoi que ce soit. Elle attendit quelques secondes avant de répondre, le temps pour elle d’y réfléchir. Après tout, elle n’en savait rien. Son cœur ne battait plus, il ne faisait plus rien. Et les battements semblaient aussi légers qu’une plume, elle ne les ressentait pas, même en posant sa main près de sa poitrine. Le vent lui soufflait de belles promesses, des beaux songes qu’elle n’arrivait pourtant pas à prendre, ni même à toucher. Les yeux dans le vide, elle arrêta un dernier sanglot et toucha la tombe de sa main abîmée. Elle l’effleura du bout des doigts, en grande pianiste qu’elle était. C’était lui qui lui avait tout apprit, avant même de lui apprendre à vivre, à aimer. Elle y avait prit goût, à ses touches, avant même de prendre goûts à ces cordes.

    « Je…n’en sais rien…, elle s’arrêta, le temps de s’accorder une petite pause, jusqu’à reprendre, La vie vaut-elle vraiment plus que la mort ? Et si seulement j’avais la réponse…Je saurais enfin ce que mon cœur désire me dire depuis…tant de temps… »

    Sa main se baladait toujours sur la pierre, redessinant les lettres vieillies par le temps rude. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’elle prit la peine de se retourner, voyant ainsi l’ombre et la silhouette du fameux inconnu. Un sourire vint se pendre sur ses fines lèvres, tout aussi pâles que le reste de son corps frêle. Elle le regarde quelques temps, jusqu’à reprendre, d’une voix tout aussi fébrile que précédemment :

    « N’y a –t-il pas un juste milieu ? Entre vivre et mourir… Peut être qu’une issue de secours existe pour ne pas…choisir… »

    Partir ou rester, sans vraiment savoir à quoi s’attendre. Voilà peut être ce qui l’avait maintenu hors de l’eau…
 
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Dans le noir ses yeux vairons se distingaient étrangement l'un de l'autre tandis qu'il observait Mily. Le bleu vif comme l'acier perçait les ténèbres et le morne du cimetière comme une étoile bienveillante tandis que l'autre, le brun, semblait se taire, tapis dans l'ombre attendant son heure comme un mauvais démon. Etrangement ses yeux là n'avaient pas le même visage ici dans le noir qu'à la chaleur des lumières artificielles.

Changelin' pressentit la réponse. Ce n'était pas la mort qu'appelait Mily...elle appelait la vie, du moins elle appelait un sens à sa vie.

Mily- Je…n’en sais rien…, elle s’arrêta, le temps de s’accorder une petite pause, jusqu’à reprendre, La vie vaut-elle vraiment plus que la mort ? Et si seulement j’avais la réponse…Je saurais enfin ce que mon cœur désire me dire depuis…tant de temps… »
Changelin'-La mort est froide. Elle n'a pas de saveur et elle ne vaut rien. C'est ce qu'elle a de plus plaisant. Mais il n'y a pas de réponse Mily. La vie se cherche un sens et elle te fait mal pour ça...mais il n'y a peut-être pas de sens à trouver. Après tout est-ce tant important?

Il se pencha avec beaucoup de galanterie pour lui prendre là main. La portant à ses lèvres, il baisa doucement la blessure que la rose lui avait faite, et le sang disparut, laissant la petite griffure nette faite par l'épine. Il se redressa lui rendant sa main.

Mily-N’y a –t-il pas un juste milieu ? Entre vivre et mourir… Peut être qu’une issue de secours existe pour ne pas…choisir… »
Changelin'-Ne pas vivre sa vie c'est déjà mourir, il n'y a pas de juste milieu. Et on ne peut pas vivre si proches de ses fantômes.

Il regarda la tombe que Mily était venue visiter, un vague sourire aux lèvres. Qu'en savait-il après tout lui? Il n'était pas mort, il se contentait de flirter avec la Faucheuse chaque nuit de sa vie mais il n'était pas mort. Seul son corps l'était, ce qui faisiat peut-être de lui l'ami intime de la Mort.
Lui, sans fermer les yeux il pouvait entendre battre le coeur de Mily Dearborn. Peut-être avait-elle aussi besoin de l'entendre. De se sentir s'accrocher à la vie.

Changelin'-Si je te donnais une danse avec la mort, crois tu que ça t'aiderais à juger? Tu ne mourrais pas mais tu sentirais ce que c'est que de vivre, alors tu pourrais estimer la valeur d'une vie, savoir si tu peux encore trouver goût à quelque chose qui te retienne ici...

Sa voix rauque était des plus sérieuse. Il ne tuait pas comme cela de toute façon, il n'aimait pas tuer ainsi mais il savait que pour beaucoup de mortel, flirter avec la mort permettait de se sentir vivant. Il le savait parce que même pour eux, les vampires, c'était le seul moyen de connaître et de sentir cette étincelle qu'on appelait vie et qui semblait si insaisissable, si mystérieuse et loin de nous... Il n'y avait que deux chose pour Changelin' qui permettait de se sentir en vie. La mort. Et l'amour. Et comme il se sentait vivant lui, il voulait qu'elle le sente comme lui aussi, une fois avant de se laisser sombrer ou de recommencer à vivre...
 
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    Pourquoi accorder une telle importance à la mort ? Cette danse qu’on devrait faire un jour ou l’autre, exécuter sans rechigner, alors éprit à la fois de l’appréhension et du dégoût de ne pas avoir su se battre encore plus. Car, quoi qu’il arrive, on regrette toujours notre geste, nous, pauvres mortels à la fois faibles et lâches. Pourquoi Mily devait-elle échapper à la règle ? Après tout, c’était son droit de vouloir tenter de nouvelles choses, surtout quand la sortie de secours s’avérait être la seule solution à ses yeux. « Sortie de secours ». Un terme plutôt barbare pour parler de cette chose un peu tabou. Cette chose qui nous dépouille et qui nous emmène, ainsi la mort devient une chose poétique une fleur immortelle, un fruit aphrodisiaque. Se permettre d’y goûter, d’y toucher, c’est s’attirer les foudres du temps. La jeune bassiste contempla la tombe encore quelques secondes, son regard se faisant fade et sans attache, tout comme elle. Elle aventura sa main sur les quelques mauvaises herbes qui entouraient la pierre, hésitant sans relâche entre deux solutions qui s’opposaient à elle : affronter la réalité, chose qu’elle ne faisait pas souvent, ou bien fuir à nouveau, et ainsi prouver une fois de plus qu’elle est aussi lâche que les autres. A ça s’ajoutait l’arrivée de cet inconnu, tel une ombre au tableau, un épisode qui lui semblait à la fois douloureux et pourtant si enrichissant… Vivre avec ses fantômes, ses Diables, cet Enfer qui ne cesse de nous suivre à la trace, c’est la seule chose qui la rendait impuissante.

    « La mort est froide. Elle n'a pas de saveur et elle ne vaut rien. C'est ce qu'elle a de plus plaisant. Mais il n'y a pas de réponse Mily. La vie se cherche un sens et elle te fait mal pour ça...mais il n'y a peut-être pas de sens à trouver. Après tout est-ce tant important? »
    « Pour réussir à vivre, il faut trouver un sens à cette vie. Sans cet objectif à atteindre, elle nous paraît morne et sans saveur, presque amère… Devrais-je continuer ainsi, en étant simplement l’ombre de moi-même ? Je passe à côté de trop de choses, je le sais…Mais si seulement je pouvais savoir ce que je désire réellement…Et…Si mon cœur cessait de battre ne serait-ce que quelques secondes, juste le temps pour moi de trouver quelques réponses qui demeurent dans le silence…Peut être est-ce là mon but. Trouver simplement des réponses, pour enfin vivre en paix, pour enfin vivre tout court. Cesser de me torturer l’esprit en invoquant de mauvais souvenirs, et ce, sous le simple prétexte que j’ai véritablement besoin de comprendre… Comprendre quoi ? La vie ? Ce qu’est l’amour, la haine, et toutes ces choses qui paraissent si importantes ? J’en viendrais à me perdre de vue…Peut être suis-je trop faible pour supporter davantage toutes ces questions… »

    La nuit ne faisait que débuter, et déjà elle sentait l’émotion s’emparer d’elle. Cet homme, pourtant reposant dans un mystère le plus complet, semblait être le remède qui apaisait ses blessures. En quelques paroles, il lui avait fait prendre conscience de ses actes, aussi dénués de sens soient-ils. Ainsi, grâce à lui, peut être qu’elle parviendrait à savoir enfin ce qui la maintient hors de l’eau… Il fallait qu’elle découvre cette réponse secrète, celle qui l’avait si souvent sauvée. La raison pour laquelle elle demeurait vivante. Instable, certes, mais bel et bien sur Terre. La petite brune sentit alors l’inconnu s’emparer de sa main, jusqu’à soigner sa plaie en un minuscule baiser. Elle se laissa faire, à la fois naïve et confiante, un paradoxe qui ne cessait de subsister en elle. Affichant un léger sourire, la jeune Dearborn ne tarda pas à se tourner vers son interlocuteur, les yeux embués de larmes qu’elle n’osait pas verser…

    « Ne pas vivre sa vie c'est déjà mourir, il n'y a pas de juste milieu. Et on ne peut pas vivre si proches de ses fantômes. »
    « Existe-t-il, quelque part, une solution pour échapper à ses mauvais démons ? Une échappatoire, quelque chose qui nous permettrait d’oublier…J’en doute. Apprendre à vivre avec, c’est ça le remède. Seulement faut-il encore y parvenir, tâche difficile à accomplir… »

    Elle rendit alors son dernier regard à la tombe noire, lui susurrant des paroles inaudibles et sans sens particulier. Elle aimait sa compagnie, ce squelette sûrement disparu aujourd’hui, rongé par les insectes et par le temps. Le souvenir douloureux n’en restait pas moins sa base, et si elle venait à s’effondrer, Mily aurait enfin l’occasion de dire qu’il n’y a plus de vie possible pour elle. Sa focaliser à ce point sur la mort, c’était comme une mettre un pied. Le second tentait alors de suivre, jusqu’à ce que quelque chose vous retienne… Un mot, un geste, une personne, une musique…Colorblind avait prit fin, et aucun commencement ne semblait survenir. Seulement la voix de l’homme qui résonna, cassant le silence glacial du cimetière…

    « Si je te donnais une danse avec la mort, crois tu que ça t'aiderais à juger? Tu ne mourrais pas mais tu sentirais ce que c'est que de vivre, alors tu pourrais estimer la valeur d'une vie, savoir si tu peux encore trouver goût à quelque chose qui te retienne ici... »
    « Peut-être est-ce la solution… Je me dois d’accepter, je présume… Il faut vraiment que je sache, et ce, de n’importe quelle manière. »

    I’m fine. Ainsi prenait fin la chanson. Peut être même la mélodie d’une vie..
 
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Le vampire observait Mily, calme et assuré. Il sentait toute cette souffrance en elle sans pour autant se laisser atteindre encore mais il savait que lui offrir une danse c'était prendre et partager cette même douleur. Elle soupirerait, un instant débarrassée du poids qu'elle avait sur les épaules tandis que lui se sentirait suffoquer sans aucun doute.
Il avait des siècles derrière lui. Des siècles ou la souffrance lui était passé dessus comme l'eau glisse sur la peau tiéde des mortels sans jamais la pénétrer vraiment. Peut-être avait-il souffert étant mortel? C'était certain, mais il n'avait pas vraiment l'air de chercher à s'en rapeller. Il le gardait dans un coin de lui même, connaissant déjà le malheur de voir le temps passer et tout en porter comme une coulée de lave, en vous laissant sur le bas côté, spectateur impuissant.

Mily- Existe-t-il, quelque part, une solution pour échapper à ses mauvais démons ? Une échappatoire, quelque chose qui nous permettrait d’oublier…J’en doute. Apprendre à vivre avec, c’est ça le remède. Seulement faut-il encore y parvenir, tâche difficile à accomplir… »

Il eut un petit sourire en coin. Tout semblait toujours difficile mais avait-on vraiment le choix? Certes il y avait un choix. Prendre le pouvoir de décision se faire plus ou moins maître de ce qui nous arrivait, ne pas lâcher la barre, ou se laisser porter par le courrant quite à se noyer.

Mily- Peut-être est-ce la solution… Je me dois d’accepter, je présume… Il faut vraiment que je sache, et ce, de n’importe quelle manière. »

Il approcha comme une ombre glisse dans la nuit, l'entourant de ses bras. Elle pouvait s'y accrocher ou s'y laisser aller. C'était à elle de choisir comment elle danserait dans les bras de la Mort elle même. Mais Changelin' était doux et réconfortant comme toujours, aussi surprenant que cela puisse paraître pour quelqu'un qui se plaisait à ôter la vie depuis déjà longtemps.
Certes sa peau avait encore la froideur et la rigidité de la pierre, une statue animée de l'étincelle de vie eut pourtant paru moins vivante.
D'une caresse il dégagea les cheveux de la gorge de la pianiste effleurant sa peau tiéde à la joue pour lui pencher légèrement le visage, tout en douceur, tandis que son autre bras glissait autour de la taille de la jeune fille dans un geste naturellement sensuel. Il se pencha alors sur elle, la frolant de ses lèvres froides dans le galbe délicat de sa gorge avant d'entrouvrir la bouche pour lui donner ce baiser si particulier.
Ses crocs percèrent la chair tendre jusqu'à la jugulaire, provoquant plus une vague de plaisir que de douleur mais c'était mitigé.
Il ne voulait pas qu'elle prenne trop de plaisir à danser avec la mort parce qu'elle devait entre apercevoir toutes les facettes de la chose. Le baiser du vampire a cela de particulier qu'il peut donner la sublime extase comme aucun autre, qu'il peut vous montrer des choses plus nettement que si vous ne les verriez avec votre propres yeux à la clarté du jour, qu'il peut vous faire sentir plus vivant que vous ne l'aviez jamais été avec cette sensation d'intense en vous à laquelle, forcément, vous vous accrochez.
C'est le battement de son coeur qui se réchauffe à l'unisson du votre. Un battement assourdissant et grandissant qui frappe jusque dans votre propre coeur comme vous soupirez d'extase, accroché aux ailes d'une mort si douce et si bonne.

Pour Changelin' aussi l'échange est intense. Il serre doucement la jeune femme tendit qu'il se dit qu'il ne doit pas la prendre. L'effort de stopper avant que son coeur ne cesse de battre parce qu'il n'est pas venu pour ça. Mily Dearborn ne devait pas mourir ce soir là. Elle devait voir toute la vie qu'il y avait en elle, et cette belle énergie pour laquelle le vampire était en adoration et qu'il lui coûtait tant de laisser là où elle était. C'était ça. Sentir le prix de sa propre vie, entre apercevoir tout ce dont on été capable alors même qu'on croyait s'être perdu, fermé à tout bon sentiment, on pouvait encore s'en découvrir cachés au plus profond de nous même.
Et puis cette sensation douce que l'on avait avec l'être aimé. Revoir son visage, sentir sa caresse et comme un dernier baiser tandis que celui ci vous repousse violement vers la vie dans un éclat de rire. Il vous dit que votre place n'est pas ici avec lui, dans cette tombe froide et vous sentez qu'il dit vrai. Et tout cela est si intense si prenant et fort...

Changelin'-Tout cela ne vient pas de moi Mily...c'est toi. Uniquement toi' murmura le vampire en se retirant.

Il la soutenait dans ses bras. Une plume légère libérée d'un poids de plomb qu'il portait à présent sur ses épaules à lui. Elle avait les lèvres bien pâle mais le visage serein, sa poitrine se soulevait doucement comme elle respirait, faible dans ses bras. Elle avait perdu beaucoup de sang...
 
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