And Justice ... for all.

Sujet: And Justice ... for all. Sam 17 Aoû - 1:34

Elke Mustang avait à peine dormi cette nuit-là. Le dossier Neveritshme l'avait tenue en haleine une bonne partie de la nuit. Puis quand elle s'était endormie après avoir préparé son plaidoyer du lendemain, elle rêva qu'elle avait perdu sa bague et gagné quelque chose mais elle ne prêta pas vraiment attention au quelque chose et se réveilla en sursaut. Tombée du lit vers quatre heures du matin et considérant le fait qu'elle mettait toujours au moins une heure à s'endormir, plus si elle ne se racontait pas une petite histoire, elle alla prendre un café et regarder les nullités de la BBMC.

Quand son réveil sonna, elle fila sous la douche et transplana pour le ministère. Elle avait choisi un tailleur classique qui ne laisserait aucun a priori sur sa personne pendant le procès. Elle se dirigea vers le bureau des aurors et fit un petit crochet par la salle de réunion de son frère où elle laissa un sachet de croissants. Puis elle se dirigea vers l'isolement. Le geôlier lui ouvrit et referma derrière.

« Croissants ? », demanda-t-elle gentiment à la masse informe qui se cachait sous la mince couverture. Elle jeta un sort de lévitation sur son sachet de croissant et approcha doucement de la couchette, « Lazar ? »

Elle ne pouvait pas sauter sur le lit comme elle faisait petite les dimanches matin où ses frères dormaient trop. Elle s'éclaircit la voix espérant l'atteindre dans les limbes du sommeil.

Elle n'allait pas non plus le secouer comme un prunier... Levant les yeux au plafond pour se trouver quelque chose à faire, comme si ce pouvait être écrit au dessus de sa tête, elle jeta un sortilège de coussin d'air et s'assit là, patiemment.

Elle espérait juste qu'il ne dormirait pas jusqu'à midi car elle n'aurait pas de quoi se tenir occupée jusque là. Au bout d'une demi-heure, le geôlier repassa, intrigué de n'entendre aucun bruit de discussion.
Elke le gratifia d'un petit sourire, comme elle appréciait qu'il lui prête attention et lui expliqua qu'elle allait tout simplement attendre que le détenu se réveille, ce qu'il finirait pas faire tôt où tard.

« Vous voulez que je vous le lève moi ? »
« Euh... vous avez une méthode qui fonctionne ? »
« Un peu ouais... », pouffa le geôlier en tirant sa baguette.

Elke n'avait jamais vu un aguamenti aussi généreux. Elle ouvrit deux grands yeux en soucoupe et protesta :

« Mais - Mais vous êtes fou! »

Sujet: Re: And Justice ... for all. Dim 18 Aoû - 5:29

La soirée fut longue. Il garda la carte contre lui. Il joua avec. Seul. Il avait oublié combien c’était dur pour lui de rester en place. Comme tous les jeunes loups, il avait soif de vivre, soif de courir et d’avaler la vie à plein crocs avant qu’elle ne le lasse.
Chez les hommes, il avait vu l’oeil vitreux des vieillards, de ceux qui ne croient plus en l’humanité, lassé par les bêtises des uns et des autres. Lui ne voulait jamais devenir comme ça. Il voulait être un enfant, éternellement. Les choses n’étaient jamais (si) graves : les choses étaient éphémères, toutes, sauf lui. Pourquoi s’inquiétait quand tout était si éphémère, si fragile ? Il ne comprenait pas. Sans doute ne comprendrait-il jamais.

Il s’endormit en pensant à cette carte, et il était tard dans la nuit. Il avait l’habitude de vivre la nuit et de dormir le jour, aussi au petit matin, quand bien même passait de fins brins de soleil au travers des barreaux d’argent - une jolie cellule faite exprès pour les créatures comme lui, il ne se réveilla pas. Le sommeil lourd, il avait hérité de son père des insomnies abominables. Il dormait peu, mais au moins, quand il dormait, c’était sur ses deux oreilles.

Couché sur le côté, ses rêves prenaient la forme de volute de fumée au dessus d’un petit parc à poule. Il n’en avait jamais vu de pareille. Il se demanda même ce qui pouvait le pousser à rêver de volaille. Avait-il faim à ce point ? « Tu n’as pas faim, et tu n’es pas fou. » La voix lui était familière. Quand il se retourna, elle était là, ses yeux noirs fixaient sur lui. Son visage était tâché de sang. Il plissa les yeux. L’odeur du sang. Du sang. Son ventre se creusa, dans un petit gazouillis adorable. Qui aurait cru qu’un jeune homme à l’air si innocent pouvait encore avoir soif ? On pouvait l’excuser - après tout, il n’avait qu’une cinquantaine d’années. C’était peu... « Tu te souviens ? » Elle tenait un cadavre de poule à la main droite. Il sentit un frisson le prendre. « Souviens-toi, Lazar. Souviens-toi, ce jour-là... » Elle plongea sa main dans le corps sans vie et en sortit un petit coeur de poule, si petit que c’en était ridicule. Des friandises de gamin, séchées au soleil, salé, et dévoré comme ça. Il se souvenait d’un matin, dans un champs de merle, et le croassement malsain des corbeaux affamés, rôdant autour des cadavres... Et cette odeur de...

« Mais - Mais vous êtes fou! »
« OH BORDEL ! »

Le bond que venait de faire le loup était aussi impressionnant qu’inhumain. Accroché à l’autre bout de la pièce, les bras en croix, accrochés au mur, griffes dehors, le regard paniqué, Lazar fixait d’un regard de chien enragé le gardien. Bien sûr, ce n’était que la surprise. Aussitôt le manège comprit, il se détendit, mais pendant un instant, un infime petit instant, il était redevenu ce que son père appelait son lot de misère.
Il ravala difficilement sa salive, jetant un regard à sa dégaine de clodo sans argent. Un vieux jeans mouillé, et sa chemise... oh non, n’en parlons même pas. Par réflexe, il secoua brutalement sa tête pour se sécher. De grosses gouttes continuaient à glisser le long de son visage, le long de sa colonne vertébrale. Il avait froid, pour autant sa chaleur naturelle ferait l’affaire.

Il posa son regard noir sur Elke, d’un petit air méfiant tout d’un coup.

« J’aurais préféré un goodmorning kiss à vraie dire... » Il roula des yeux : « Je conçois que ça fera au moins une douche de moins à prendre... »

Bien sûr, maintenant la chemise lui collait à la peau, moulait au centimère près le dessin finement ciselé de ses muscles saillants. Un héritage, là encore, bien que souvent Lazar eut mis en doute le patrimoine de son père là dessus.

« ...mais maintenant j'vais sentir le chien mouillé. »

Il eut un petit rire, dévoilant ses canines.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Dim 18 Aoû - 19:35

Réveiller quelqu'un en lui jetant un litre et demi d'eau glacée à la figure ça n'était pas, de l'avis d'Elke, une méthode convenable. Le geôlier lui, semblait trouver la situation hilarante. Il riait encore en s'en retournant à son poste tandis qu'Elke regardait le pauvre garçon qui avait bondi comme un diable hors de son lit.

En ce qui la concernait, Elke ne supportait pas qu'on la réveille avec brusquerie. Elle en restait grognonne toute la journée ensuite et le moindre effort semblait lui coûter un bras. Pantouflarde à l'heure du lever depuis sa plus tendre enfance, elle mettait toujours son réveil à sonner bien deux heures avant le moment de partir, ce qui lui laisser trois quart d'heure / une heure pour s'étirer et rêvasser dans le lit. Petite le dimanche matin, et seulement le dimanche matin, elle grimpait sur le lit de ses parents et venait faire la grasse matinée sur l'épaule de son papa pour le plus grand déplaisir de son frère Sven qui n'était persona non grata depuis toujours dans le lit des parents.

Le pauvre Lazar avait l'air d'un chat mouillé, agrippé au béton du mur à l'opposé de la jeune allemande. Il la gratifia d'un regard noir auquel elle n'opposa que de drôles de sourcils en accents circonflexes qui disaient juste "c'est pas moi, juré".

Une autre jeune femme qu'elle se serait piquée d'un petit rouge aux joues ou d'un demi-sourire appréciateur. Même objectivement, on pouvait dire que cette chemise mouillée mettait le jeune homme très à son avantage et même si l'on pouvait se dire qu'il ne devait pas ce physique sculptural à son côté humain, il fallait être aveugle pour bouder son plaisir.

Elke devait définitivement être aveugle. Si sa mère avait pu la voir à ce moment-là, elle se serait taper la tête contre le mur.

« J’aurais préféré un goodmorning kiss à vraie dire... Je conçois que ça fera au moins une douche de moins à prendre ...mais maintenant j'vais sentir le chien mouillé. »
« Ça m'étonnerait ça mais tu devrais peut-être enlever ta chemise. Tu vas attraper froid. », suggéra-t-elle sans aucune arrière pensée... « J'ai dû laisser ma baguette à l'entrée mais je pourrais te la sécher avant de partir... la chemise. », jugea-t-elle utile de préciser.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Lun 19 Aoû - 1:04

Bon sang ! ça faisait longtemps qu’il n’avait pas pris une douche froide. A vraie dire, depuis qu’il avait laissé son père et sa mère, en Sibérie. C’était peu après ses dix-sept ans, et le Rite. Il avait gagné. Il avait écrasé son adversaire. C’était la première fois qu’il se battait... il avait décrété que ça serait la dernière. Il n’avait pas su se contrôler. Il avait le goût du sang, comme son père avant lui. Il était un guerrier, un vrai. Ce côté de lui l’effrayait. Il s’était mis à voler car ça l’occupait. On lui avait déjà proposer des contrats moins délicats, de tueur à gages, d’assassins. Des trucs de rien, mais c’était déjà beaucoup trop pour lui. Tellement... Qui aurait cru que derrière cette gueule d’ange se cachait un loup assoiffé ?

« Ça m'étonnerait ça mais tu devrais peut-être enlever ta chemise. Tu vas attraper froid. J'ai dû laisser ma baguette à l'entrée mais je pourrais te la sécher avant de partir... la chemise. »
« Tu peux sécher ce que tu veux de moi... »

Le lycanthrope eut un sourire amusé, imaginant très bien le quiproquo qu’elle avait voulu chasser. Bien sûr, si ça avait été une véritable invitation, il n’aurait pas dit non, question de principe, mais vue d’oeil, elle ne le calculait pas d’un pouce. Son charme lycan était mort. C’était à la fois plaisant, et vexant, mais Lazar n’y faisait pas vraiment attention. Plus joueur qu’un vrai charmeur, il préférait de loin en rire que de se prendre au jeu et finir en un Don Juan moderne.
Son père n’aimait déjà pas qu’il charme de trop les jeunes filles pour qu’en plus il n’en fasse véritablement exprès. Le lycan se redresse, descendant de son lit et vira sa chemise et le marcel foncé juste en dessous. De là on voyait que la nature l’avait plutôt privilégié. Un corps brute, de gabarit moyen pour un lycan. Des épaules fortes et une silhouette en V, comme Victoire. Sa peau était naturellement tannée, une peau de kosovar, comme le petit accent qui revenait quand il était ivre, ou fatigué.

Sur son flanc droit, on apercevait deux impacts de balles cicatrisées, trop vieilles, à peine plus claire que ses paumes de main. Le plus impressionnant était sans doute son dos où des cicatrices plus fraîches persistées. Il fallait dire que pour un voleur, Lazar avait souvent pris pour ses frères et ses soeurs Vert Galant. La dernière en date, c’était pour sauver les miches de Darnell. Il avait été battu par cinq petits cons. Les fouets d’argent, c’était vraiment la pire chose qu’on ait pu inventé.

Il se gratta la hanche, d’un air tout bonnement ailleurs.

« Et sinon, le discours, t’as pensé à dire quoi ? Si j’me prends perpet’, j'porte plainte hein, parce que ça risque quand même d’faire long... »

Un petit rire sur ses lèvres, sage. Il la suivrait. Son instinct le lui disait.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Mar 20 Aoû - 23:45

« Tu peux sécher ce que tu veux de moi... »

Bien sûr Elke le prit au mot ne cherchant pas s'il y avait une allusion à quoique ce soit là dedans. Elle restait, étrangement, l'enfant que son père voulait préserver, douce et délicieusement désintéressée. Qui eut cru que ce petit ange puisse défendre quoi que ce soit. On l'imaginait presque incapable de se défendre elle-même. C'était un tord. Elke avait du plomb dans la cervelle, simplement quelque chose en elle faisait un blocage sur tout ce qui avait trait à la séduction. Elle était tout simplement aveugle ou peut-être même asexuée. Quoiqu'au vu du moule dans lequel la nature l'avait façonnée, il y avait peu de chance que ce soit la deuxième option.

Elle détourna le regard quand il retira ses vêtements, pas parce qu'elle était gênée mais parce qu'elle était bien élevée et une fois que ce fut fait, elle vint prendre la chemise et le marcel de son client. Elle ne put s'empêcher au passage de remarquer les nombreuses cicatrices qui traçaient son corps mais elle ne fit là encore aucune remarque.

« Et sinon, le discours, t’as pensé à dire quoi ? Si j’me prends perpet’, j'porte plainte hein, parce que ça risque quand même d’faire long... »
« Il vaudrait donc mieux pour mon matricule que je ne me plante pas sur le coup alors ... », répondit-elle sur le ton de l'humour.

Se planter n'était pas dans ses projets. Sans plus de considération pour la plastique sculpturale de Lazar, elle vint s'asseoir sur la misérable couchette à côté de lui pour lui exposer leur plan de vol dans le détail et les cartes qu'elle comptait abattre. Cela lui prit un certain temps. Parfois il posait des questions, elle répondait faisant un détour avant d'en revenir à sa stratégie. Finalement elle conclut :

« Mais je vais vraiment avoir besoin que tu te tiennes à carreau. On doit fonctionner comme une équipe, si tu me plombes en te payant la tête du juge, surtout avec ce juge là, tu seras grillé. Il faut aussi qu'on se mette d'accord sur le vocable à utiliser. Ne parle pas de vieille magie ou de magie primitive. Restons sur le terme prestidigitation. Il n'en dit pas plus que ce qu'on veut bien dire et il en dit juste assez pour qu'on ne nous accuse pas de faire de la rétention d'information. Tu peux parler de jeu d'escamotage, d'agilité et de divertissement mais n'emploie surtout pas le mot "illusionnisme". En fait, tiens t'en au strict minimum quand tu réponds. Je serais là pour formuler le reste mais je ne veux pas donner l'impression au juge que je ne veux surtout pas que tu parles - même si c'est un peu ça dans le fond - elle commencerait à en déduire que tu es coupable très probablement... »

Animée qu'elle était par son feu naturel, elle lui parlait avec dans les yeux cette force de conviction et cette rage de vaincre que peu de gens avaient. Elle aurait pu soulever des montagnes avec cette petite lueur dans le regard.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Dim 25 Aoû - 23:22

« Il vaudrait donc mieux pour mon matricule que je ne me plante pas sur le coup alors ... »

Lazar eut un petit rire, adorable, avant de soulever tranquillement, avec désinvolture, ses épaules carrées et larges. Il ne semblait pas souffrir de gêne ou de froid.

« Je ne t’en voudrais pas. » Sa voix était grave, suave. Presque trop.

Il la regarda, l’écouta parler, objecta parfois comme il ne suivait pas, ou n’avait peut-être pas vraiment écouté. Il la détaillait plus qu’il ne l’entendait d’ailleurs, observant la flamme naître dans ses yeux, sa bouche adorable et son petit air de démon sans fourche. Elle était plutôt jolie la jeune avocate, bien loin du vieux croulant qu’il avait eu aux basques la dernière fois, bien plus encore qu’il ne l’avait d’abord cru. Elle n’était pas aussi jolie, hier, pas vrai ? Ou peut-être était-ce juste cette passion dans la voix qui lui faisait un peu d’effet ? Oh non. Peut-être que c’était juste la lune qui lui chamboulait le système, les hormones, ce genre de connerie qui, quand on est lycan, devient presque évident. Une prise de sang chez un lycan ? Non, regardez juste la lune et vous saurez pourquoi la moitié de vos maux sont apparus à ce moment précis de la semaine. Bien sûr, dans une cage de prison, on ne voyait pas vraiment la lune, pas plus que sur le Marché au Troll, mais ça, c’était pas faute d’en sortir et de regarder souvent le ciel, l’air ailleurs.

« En fait, tiens t'en au strict minimum quand tu réponds. Je serais là pour formuler le reste mais je ne veux pas donner l'impression au juge que je ne veux surtout pas que tu parles - même si c'est un peu ça dans le fond - elle commencerait à en déduire que tu es coupable très probablement... »

Lazar la regarda avec un petit sourire en coin, un peu moqueur dans le fond. Il devait agir en véritable femme battue. A ne dire que ce qu’on lui disait de dire, et pour le reste, elle finirait bien assez vite ses phrases… Quel drôle de passion que le droit… S’attacher à des règles, mais à quoi bon quand les règles étouffaient la liberté au prix de la pseudo sécurité ? Non. Nul peuple n’a le droit d’être libre en sacrifiant un morceau de sa liberté à la sécurité. Un président l’avait dit un jour. Il l’avait écouté, il avait bu ses paroles sur ses lèvres. Lui, il serait libre, libre à tout jamais. Des gouvernements comme des femmes. Il n’en voulait pas de la sécurité, tout ce qu’il voulait dans le fond, c’était vivre.

« Te met pas la pression surtout. Même si on perd, c’est pas grave. Si on gagne, tant mieux. Dans les deux cas je t’en voudrais pas. La seule grande différence, c’est que si tu gagnes, j’me sentirais obligé d’te payer un restau’ pour fêter not’victoire... »

Un large sourire. Il n’avait jamais invité ses avocats à manger. La plus part était aigre, d’autre raciste envers les lycans. Mais elle, elle était différente. Du genre de jeune fille à pas voir le mal, à sourire quoi qu’il arrive, ou presque. Elle l’intéressait comme une bague fascine une pie. Elle était étrange, et il voulait, dans le fond, la connaître, apprendre d’elle. Rien de plus seulement, juste disséquer cette petite flammèche, le pourquoi et le comment de son existence.

« Allez, c’est l’heure ! Comparution rapide pour : Dimitri Koku, Lazar Neveritshme, Godric Sharr’Latane, Vyper Emerit, Dorice Denier, et Al Kollyck. »

Les quelques prisonniers du coin, tout aussi cocasse les uns que les autres, certains pour état d’empotionnés sur voie public, d’autres pour charlatanisme magique, et enfin le dernier pour usage de la magie devant moldus, se levèrent comme un seul homme, sauf peut-être Lazar puisqu’il était déjà debout, et à moitié sec.

Ils sortirent tous du box, accompagnés de leur avocat commis d’office. De tous bien sûr, Lazar avait la plus jolie… Peine à venir, à en croire les pronostics des matons.

Lazar prit place dans le second rang, puisqu’il était le second appelé et passerait donc en second lieu. Dimitri Koku passa le premier. L’homme était fort grand, blond et avait une barbe à moitié rasé. Sous l’oeil incisif de Misha Vanna Syl, il expliqua que les aurors ne lui avaient pas laissé le temps de raser la seconde moitié et qu’il avait été emmené illico, en caleçon à fleurs et marcel blanc crasseux, en cellule. Là on l’avait entendu et lui avait passé les menottes. Dimitri Koku avait été appelé à la barre et devait donc se défendre d’avoir couché avec une créature (oui, ce crime existait encore, mais n’englobait plus depuis 1989 de coucher avec lycanthrope, vampyr et vélane fort heureusement). Il vociféra aussitôt qu’il n’avait jamais rien fait de tel, qu’en bon catholique et ancien gryffondor, il n’était pas dans ses habitudes de se laisser aller dans le péché et la déprave. Après une heure et demi - trop longue puisque Lazar s’endormit sur le banc des accusés - on apprit enfin de compte que le pauvre homme avait été dupé par un gobelin fou amoureux qui avait pris un peu de polynectar. Le pauvre Dimitri eut vite dégobillé à voir le gobelin en question, et s’évanouit aussi sec. On le ramena parmi les vivants, et on le relaxa. On entendit les journalistes hurlaient de rire de l’autre côté de la porte à entendre le rapporteur public.

A voir le visage de Misha Vanna Syl, cette dernière était plus qu'exaspérer.
Alors que Lazar se leva pour se présenter, Misha le fit se rasseoir. Le rapporteur vint murmurer à l’oreille du juge que trois des prisonniers étaient détenus depuis trop longtemps et pouvaient contre-attaque rpour vice de procédure s’ils n’étaient pas jugés dans les deux heures. Le cas Neveritshme étant aussi épais que complexe, elle fit tout d’abord passer Dorice Denier.

Dorice Denier était une femme assez forte et ronde. De grosses tâches de rousseur parsemait son visage, et on aurait pu comparer cela à une sorte de grand coup de soleil. Ses yeux étaient deux petites billes vertes enfoncées, soulignées par des poches lourdes et sombres. Elle semblait avoir trop bu, et c’était bien ça le crime : elle avait été retrouvé au Pré-au-Lard en train de vendre en plein jour de fausses mornilles et de faux gaillons. La jeune femme - bien qu’elle semblait avoir la quarantaine - se défendit, mais le juge Vanna Syl ne lui laissé le temps de rien. Trois questions, et c’était fini. « Vous étiez en possession de faux gallions ? Vous étiez en possession de fausses mornilles ? Vous avez bel et bien dit vouloir les vendre ? »
La pauvre femme n’eut pas le temps de dire oui ou non que l’affaire était mise au sac. Ca serait six mois ferme à Azkaban, six mois de sursis et une amende pour l’exemple. La grosse Dorice partit tête basse après le dernier coup de marteau d’argent de la juge.

Ensuite vint le tour, plus facile, de Al Kollyck. L’homme était bien connu des services d’aurors, se faisait souvent ramasser pour un état de débauche extrême. Cette fois-ci pourtant, il avait été attrapé après avoir ingérer un trop fort dosage de potion, et plus exactement, de la Lycantropine. Les effets étaient encore légers, et il était passé très près de la mort. Devant le regard honteux de ce qui avait voulu devenir un lycan, Misha n’en fit qu’une bouchée. Amende, et cure de désintoxication obligatoire à Sainte Mangouste à l’étage sécurisé. Une fois finie, ça serait sept ans de prison.
Lazar releva le nez pour cette affaire là, observant cet homme. Qui diable pouvait vouloir devenir lycanthrope pour une seule nuit … ? Il sentit le regard de la juge passait sur lui et eut un petit frisson dans le dos.

Le dernier à passer avant lui était Vyper Emerit, une jeune fille adorable et toute mignonne, quoi qu’un peu inquiétante. Ourdée de plumes, et le visage décoré par un maquillage aussi étrange que perturbant, elle parla quelques minutes, expliquant à la juge qu’elle était l’envoyée d’un Dieu-Corbeau, le fameux Roi Corbeau, et qu’elle pouvait ainsi voir dans les entrailles des volailles en tout genre, monneyant échange. Il lui fut poser trois questions, auxquelles Vyper ne sut répondre. Elle eut la peine la plus légère de la matinée, à savoir trois mois à Azkaban, dont un mois ferme non rétractable, et une amende somme toute misérable. L’inscription à un groupe de discussion à Sainte Mangouste lui fut également imposée…

Vint enfin ! le tour de Lazar. Ce dernier s’impatientait, mais ça lui avait au moins laisser le temps de récupérer sa chemise et de pouvoir se présenter propre devant le juge. Il se leva, se mit au centre de la pièce, tous les regards étaient rivés sur lui. Ce n’était pas tous les jours que l’on accueillait un Vert-Galant, et encore moins un Vert-Galant lycanthrope. Certains étaient horrifés à l’idée de voir une créature ici, d’autres tout simplement observaient, curieux. Ce n’était pas vraiment le monstre que l’on décrivait à Poudlard. Lazar était même plutôt beau. Plutôt grand, enjôleur. Le type de gentleman cambrioleur.

« Bonjour accusé. Présentez-vous à la cour... » bailla presque Misha, comme elle venait de perdre une demi-journée pour quatre glandus incapables.
« Je suis Lazar Neveritshme, né le deux septembre 1980 à Mleqan au Kosovo. Je suis lycanthrope de naissance, mon père et ma mère l’étaient. Je suis actuellement visiteur à Londres. »
« Visiteur, mh... » Le sourire moqueur de Misha n’indiquait hélas rien de bon. « Vous avez été reconnu dans la rue Bellefleur la veille par l’agent Gary Edmoore pour user de la magie devant un petit comité de quinze personnes moldues. Qu’est-ce que vous pouvez dire pour votre défense ? Que plaidez-vous ? »

Le regard de la juge se posa cependant sur l’avocate.

« Je plaide non coupable, car j’étais en train de.... » il marqua une pause, tiquant. « … parce que je suis prestidigitateur, et j’étais en train de faire une démonstration dans la rue. Il s’agit de mon gagne-pain. »

La foule retint son souffle, pour la plus part dubitatif. Ce n’était pas nouveau que Lazar mentait comme un arracheur de dent après tout. Misha la première n’y croyait pas. Pas après avoir parcouru les trois derniers rapports d’arrestation du jeune homme.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Mer 28 Aoû - 23:34

Elke détestait les procès à l'enfilade, c'était le point le plus négatif, selon elle, de son occupation d'avocat commise d'office. Lorsque le geôlier annonça « Allez, c’est l’heure ! Comparution rapide pour : Dimitri Koku, Lazar Neveritshme, Godric Sharr’Latane, Vyper Emerit, Dorice Denier, et Al Kollyck. », Elke se leva, laissant son client passer devant avant de lui glisser :

« C'est drôle y a que ton nom qui n'est pas drôle... enfin du coup non, c'est pas drôle. »

Là-dessus, elle donna un coup de baguette aux vêtements de Lazar et les lui rendit pour qu'il puisse avoir l'air présentable devant le juge. Ça n'allait d'ailleurs pas être le cas de tout le monde... Les cas qui passèrent avant eux étaient cocasses mais malgré tout, il semblait que le tour de M. Neveritshme ne venait jamais. Quand enfin on lui demanda de se lever ce ne fut que pour le faire rasseoir quelques secondes après. Cela ne semblait pas incommoder Elke qui avait l'air de pouvoir attendre indéfiniment avec ce même adorable petit air de rien qu'elle avait toujours. Ne dit-on pas tout vient à point à qui sait attendre ?

Quand Lazar ouvrit finalement la bouche, Elke ne l'interrompit pas une seconde. Tant qu'il s'en tenait à la ligne définie ensemble et qu'il ne pataugeait pas elle le laisserait faire à moins que le juge ne lui fasse changer d'avis.

« Je plaide non coupable, car j’étais en train de … parce que je suis prestidigitateur, et j’étais en train de faire une démonstration dans la rue. Il s’agit de mon gagne-pain. »
« Si vous le permettez... », intervint Elke attendant un signe du juge pour poursuivre, « J'aimerai que soit ajouté au dossier de mon client qu'aucune demande d'intervention n'a été adressée aux bureaux des oubliators concernant la présente affaire. Ceci pourra être confirmé à tout moment par M. Blye, qui est l'agent en liaison pour le Magenmagot, si besoin. »

Le renard était dans le poulailler et comme d'habitude personne ne l'avait vu venir. Évidemment si aucun oubliator n'avait été dépêché, le chef d'accusation numéro ne tenait plus la route.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Sam 31 Aoû - 5:36

Le regard de Lazar se leva. Comment ça son nom était pas drôle ? Mais… Mais… Neveritshme ! Ca ressemblait à… à… Neverisme ! Voilà ! Anévrisme ! Pas vrai ? Non ? Bon. Certes, c’était vrai que niveau nom, on avait vu mieux. D’ailleurs si elle avait su ce que ça signifiait, elle n’aurait sans doute pas eu cet éclair de génie. Son père avait gagné son nom comme tous les lycans sur un champs de bataille. Plus qu’une identité, il s’agissait d’un blason. Neveritshme. L’Abominable.

Il déglutit et passa, écouta et attendit son tour. Quand enfin ce fut le sien, il répondit le plus simplement du monde à la question qu’on lui posa. Sage comme une image, droit comme un carreau, il tentait de suivre le plus précisément possible les recommandations de Miss Mustang, comme s’il aurait droit à une récompense à la suite.

« Je plaide non coupable, car j’étais en train de … parce que je suis prestidigitateur, et j’étais en train de faire une démonstration dans la rue. Il s’agit de mon gagne-pain. »
« Si vous le permettez... », Misha secoua sa main pour lui montrer qu’elle l’écoutait, « J'aimerai que soit ajouté au dossier de mon client qu'aucune demande d'intervention n'a été adressée aux bureaux des oubliators concernant la présente affaire. Ceci pourra être confirmé à tout moment par M. Blye, qui est l'agent en liaison pour le Magenmagot, si besoin. »

Le regard de la juge changea du tout au tout. Si jusqu’à maintenant elle ne semblait pas plus intéressée par la situation, la chose venait sensiblement de balancer du côté de l’accusé. Elle se redressa dans sa chaise, décroisant ses jambes et reposa ses yeux sur la partie civile qui sentait dans leurs dos la sueur froide de la frousse. Il fallait dire que s’il y avait une chose que Misha détestait plus que les menteurs, c’était la perte de temps. Le Magenmagot était ourdi d’affaire sordides et importantes, et on osait lui faire perdre du temps sur ce genre de question ?

« Donc… si je comprends bien, Monsieur Neveritshme a été accusé d’usage abusif de la magie sur le seul témoignage de Monsieur Edmoore. Soit. Mais… » et là elle s’adressait plus particulièrement à la partie civile qui se sentait tout mince et qui aurait aimé se faire sans doute tout petit dans sa robe : « Mais il n’y a aucun dommage qui a été fait, aucun outrage, aucun délits. Qu’est-ce que je dois condamner ? Qui est-ce qu’il doit dédommager nom de dieu ?! »

Sa voix s’était haussée tout d’un coup, et l’avocat l’avait bien remarqué. Il rentra la tête dans les épaules, un petit air terrorisé. Fallait dire que c’était le premier cas de la matinée qui partait du mauvais pied.

« Eh bien... » une voix venant de derrière, et ce n’était autre qu’un auror, le si bien habillé Léon Dit « On pensait justement que Monsieur Neveritshme avait un quelconque lien avec l’affaire du Musée de Londres… Selon nos informateurs, ce dernier aurait servi de guet et de diversion à son ami connu Félix Davey. »

Le regard de Misha brilla et se reposa tout naturellement sur Lazar qui n’avait pas cillé avec son sourire éternel. Il n’avait pas l’air inquiété. Pas du tout à vraie dire.

« Une chose à dire ? »
« Oh bah je leur ai déjà dis que je connaissais pas Félix Davey, puis moi, je faisais juste mon p’tit tour sur le trottoir hein... »

Les yeux de Misha se posèrent sur les avocats de la défense.

« Des preuves Auror Dit ? C’est pas avec des accusations et quelques mots que l’on avance dans une enquête… mais ça, ce n’est pas la première fois que je vous le dis. » L’auror eut un petit malaise, quelque part dans l’oeil. « Il y a une enquête ouverte ? Est-ce que quelqu’un vous a délivré un mandat de perquisition de la maison de Monsieur Neveritshme ? Un test ADN, une emprunte magique, quelque chose qui relie de loin ou de près Monsieur Neveritshme à la scène du crime ? »

Léon Dit sentit à ce moment qu’il s’était mit dans un sale pétrin. Peu de jour avant déjà il avait cherché à faire le cowboy et s’était mangé deux relaxations. Pourtant Misha était un juge dur, mais face à l’incohérence, elle ne pouvait que rarement être du même avis que la défense.

« C’est à d-dire que... nous... mh... enfin... »
« Vous n’avez rien à faire ici, Auror Dit. Ce n’est pas une cour de récré. Je ne veux y voir que des gens compétents et utiles à l’affaire. »

Le juge Vanna Syl venait encore de frapper. Léon Dit jeta un sale regard au Vert-Galant. Bien sûr que tout le monde ici qu’il y avait un lien, même s’il était infime mais il y en avait un. Mais aucune preuve et la seule conviction ne suffisait pas à faire enfermer quelqu’un - et fort heureusement encore.

« La défense ? » La petite troupe d’avocats secouait vivement la tête négativement, embusqués derrière leur bureau. « Bien. Affaire close donc. » Misha attrapa son petit marteau d’argent : « Monsieur Lazar Neveritshme vous êtes donc relaxés de toutes les charges et de tous les chefs d’inculpation. Vous êtes libre à partir de maintenant. Pour toutes réclamations, vous n’aurez qu’à vous adresser au bureau des réclamations. »

Trois petits coups de marteau d’argent, et l’audience était arrêtée. Lazar se leva avec un sourire en coin, amusé, moqueur. Bien sûr le dossier était trop léger, encore une fois pensa Misha en refermant les pages, mais après tout c’était le jeu. Soit on était plus intelligent que le malfaiteur, soit il repartait.

Lazar sortit du box des accusés, et vint enlacer Elke avec un petit rire :

« Hey ! On a gagné ! Bravo Miss Mustang ! » Le lycan ricanait, et ses belles dents le rappelaient encore dans la triste réalité : « Un café, ça te dit ? J'te dois au moins un café ! Au moins ! »

Il marchait calmement vers la sortie alors que Dorice Denier passait à son tour.

Sujet: Re: And Justice ... for all. Sam 31 Aoû - 13:16

La salle d'audience n'était que sourcils froncés et mines refermées. On n'aimait pas le petit air de rien d'Elke Mustang. A ce petit air, on aurait donné la lune par pure bonté d'âme. Mais cette sournoise petite vipère (c'était ainsi que la percevait généralement la partie adverse) n'attendez que le bon moment pour vous planter un couteau dans le dos. Du point de vue d'Elke, elle ne faisait que son travail, et encore, elle le faisait sans arrogance ce qui n'était pas le cas de la plupart des avocats. Elle ne jugeait pas, comprenant parfaitement bien à quel point il pouvait être jouissif de surprendre toute une salle avec l'argument inattendu, capable de renverser la vapeur quand tout semblait perdu. Mais non. Elke jouissait différemment de ses victoires. Ça lui faisait comme des papillons dans le ventre et généralement, elle avait envie de le partager avec quelqu'un et elle devenait , momentanément, volubile et gai comme un pinçon. Ça n'était pas exactement l'image qu'on se faisait d'un grand avocat, mais il ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'elle en deviendrait un. Elle voyait toujours le vice de procédure, le défaut, le petit rien que personne n'avait remarqué.

A partir du moment où elle avait cité le témoignage de l'agent Blye, le procès était joué et le peu de temps que le juge Vanna Syl laissa à la partie civile, ne lui servit qu'à se décrédibiliser d'avantage. Elke donna un petit coup de coude discret à Lazar en entendant le nom de l'auror qui portait son dossier. Encore un nom rigolo.

« Bien. Affaire close donc. »

Elke adressa un petit sourire de rien à Lazar pour lui signifier qu'il était libre. Elle tendit la main pour signer la fin de leur collaboration de façon professionnelle mais le jeune homme la serra dans ses bras. Le tableau était assez amusant à regarder. Comme elle s'était laissée surprendre, elle avait les bras le long du corps, de grands yeux smaragdins écarquillés : elle n'y était pas du tout. Si elle avait été plus petite, la touche comique aurait été parfaite, mais Elke était plutôt grande, comme son père et ses frères.

« Hey ! On a gagné ! Bravo Miss Mustang ! » son visage se fendit d'un sourire jusqu'aux oreilles, ses canines lui donnant un petit truc espiègle, du moins du point de vue de l'avocate.
« Tu en doutais ? », demanda-t-elle, un peu plus taquine elle aussi.
« Un café, ça te dit ? J'te dois au moins un café ! Au moins ! »
« Normalement je répondrais que ce n'est pas très professionnel mais... je ne suis plus ton avocate là, alors okay pour un café. »

Une affaire rondement menée comme on disait dans le milieu.

Sujet: Re: And Justice ... for all.

» Je rendrais la Justice. END
» • Dpt. de la Justice Magique - ./.
» • Dpt. de la Justice Magique - ./.
» Faust.G.McFallen - Directeur du département de la justice magique - Terminée

And Justice ... for all.

And Justice ... for all.

Sujets similaires

Sujets similaires

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée