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 Sujet: Lies & Illusions. (pv)
Ven 9 Aoû - 17:21
| | Nombre de messages : 89
Origine : Lycane (anglo-kosovar).
Préférence Magique : La fuite.
Familier : Lui-même. Graouh.
 Lazar Z. Neveritshme
 
Lies & Illusions.
Un tour de passe-passe, ce n’est jamais vraiment qu’un tour de magie. C’est toujours plus que ça. Tout du moins, c’était ce que pensait la plus part des moldus agglutinaient autour du stand du Grand Lazar comme indiquait la petite pancarte à côté de lui. Les flics du quartier s’étaient même arrêtés car sans quémander de l’argent, sans même en vouloir en échange de petits tours, Lazar entrait parfaitement dans les règles moldues. Il était une distraction de rue, ne dérangeait personne et ne se faisait pas illégalement de l’argent. En somme toute, il était un citoyen comme un autre, s’amusant à tirer des oreilles des petits garçons des dizaines de foulards attachés les uns aux autres, et de derrière les oreilles des jolies filles, une robe rétractable aux pétales rouges passion, tout ça souligner d’un petit sourire hautement charmant, et le tour était joué. Les flics n’en revenaient pas, se laissaient même piéger par le tour de la pièce derrière l’oreille, ou encore les nombreuses disparitions de lapins, de colombes ou de... pigeons, derrière la cape du magicien. Le quartier était en paix, rigolait en cette fin d’après-midi chaleureuse dans quelques éclats de rire.
Parfois une colombe virait de couleur sous les yeux hallucinés des badauds, une colombe se transformait en verre, et un lapin volait comme s’il avait eu des ailes à la place des oreilles. Les rires se faisaient plus forts, attirant rapidement l’attention de Gary Edmoore qui sortait tout justement du Ministère après sa journée de travail. Gary n’était pas un vraiment sympathique. Loin de là même. Agent comptable du Ministère et homme de chiffres plus que de lettres, il s’arrêta pourtant devant l’attroupement. En voyant le foulard sortir de l’oreille d’une gamine comme par magie, il ne dit rien. Cependant le lapin volant et se posant sur l’épaule du Magicien avait de quoi le surprendre. Gary Edmoore n’aimait pas beaucoup la magie de rue, ni les magiciens. D’ailleurs, selon lui, ils n’étaient qu’un ramassis de charlatan sans talent se faisant de l’argent sur le dos des passants. C’était sans doute un peu vrai - mais ce qui l’inquiétait davantage c’était le fait que le fameux garçon devant ses yeux usés de la magie pour de vrai. Pas de la magie de charlatan se basant sur le simple fait de détourner l’attention, non ! De la magie pure, et ce, devant une quinzaine de moldus.
Pour ne pas créer de mouvement de foule, il fit quelques pas et rentra au Ministère où il alerta l’accueil du petit saligaud qui allait encore créer des remous et une panique générale. On envoya sitôt cinq grands aurors pour le repêcher d’où il était. A la fin du petit spectacle, pour ne rien gâcher de la crédulité des moldus, Lazar fut interpellé, saucissonné par des menottes magiques scellées, afin d’empêcher tout transplanage, et embarquait jusqu’au Ministère, deux rues plus loin. Bien sûr, ça, c’était après avoir couru comme un dératé pendant trois pâtés de maison, épuisant à la course ses adversaires.
Quand il fut assis dans le bureau, les aurors comprirent qu’ils avaient réussi à capturer Lazar Neveritshme, un soit-disant Vert-Galant. N’importe quel Vert-Galant aurait transplané. Pour autant, Lazar n’avait rien fait de tout ça. Il était arrivé à deux rues du Ministère pour faire son petit spectacle de rue - pourquoi diable un spectacle de rue - en utilisant de la magie devant des moldus ? Non, vraiment, rien ne semblait véritablement logique dans cette affaire.
On fit asseoir Lazar, et on envoya Terrence Millworth en face. Il n’eut pas le temps de dire « Bonjour » que Lazar répondait dans un sourire denté « Je veux un avocat ». Coupé dans son élan, et respectant les droits de tous, même d’un lycanthrope, on lui présenta une liste de commis d’office. Tous des hommes, sauf une. Une fameuse Elke Mustang. Quant à tirer au sort, Lazar ne s’inquiétait pas du pourquoi et du comment; il ne prit en compte que cette unique donnée : c’était la seule nana.
« Je veux Elke Mustang. »
En vu de la grimace de l’auror, il avait peut-être bien fait de la choisir elle finalement. Il attendit, les jambes tendues sous la table, les bras derrière le dossier, à regarder le plafond. Parfois il recrachait une carte, ou deux, faisant le pitre derrière la table de bois. Il n’avait pas l’air de craindre quoi que ce soit, ni même d’avoir peur. Il avait l’air d’un brave garçon. Un brave garçon avec un dossier plus épais de demandes de comparution et de déboutements que le poing.
Si on appelait Lazar l’Illusionniste, au-delà de ses pratiques mêlant l’Illusion et la magie, c’était sans doute car il était aussi un pro de l’esquive, et ce, dans tous les domaines.
« Il est assis dans la salle du fond. Un agent l’a surpris en train de faire usage de la magie devant des moldus durant un spectacle de magie de rue... » Un petit silence pointa sur les lèvres de Terrence, gêné tout d’un coup, car c’était aussi ridicule qu’aberrant. « C’est un garçon avec un lourd dossier vous savez. Il a été souvent appelés à comparaître, et c’est un supposé Vert-Galant. Vous avez encore le choix de laisser le dossier de côté. »
Bien sûr, avoir un bon avocat à côté d’un charlatan n’allait en rien aider les aurors à arrêter ce petit voyou. |
| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Ven 9 Aoû - 23:55
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 Elke Mustang
Elke était la seule fille de d'Heinrich et Mademoiselle Mustang. Un petit oisillon délicat que son père avait couvé avec émerveillement et amour et qu'il couvait encore à sa façon. Si Heinrich avait choisi une voie pour Elke, il aurait sans aucun doute voulu la voir devenir mannequin. Avec son physique élancé, sa petite moue boudeuse qui transformait chaque sourire et éclat de rire en petit miracle et ses yeux smaragdins. Elle donnait l'impression d'une brindille rêveuse tombée d'un arbre imaginaire et c'est vrai qu'étant adolescente, on l'avait remarquée lors de soirées mondaines dans des robes splendides que son père faisait faire pour elle sur mesure chez the Fairy Taylor comme il l'avait fait pour son épouse depuis leur premier bal en 1888. Mais alors elle n'était pas prête à quitter le giron paternel.
En grandissant, comme son caractère s'affirmait tardivement, elle finit par prendre la voie du magenmagot, à la surprise de tous. Depuis elle avait filé tout droit dans ses études et continuait, diplôme en poche, pour atteindre à son but dans le laps de temps qu'elle s'était donné. A l'image de son père, elle avait une ambition certaine et du talent également, mais tout cela dormait, insoupçonné derrière sa mine rêveuse.
Lorsqu'elle reçut le hibou du ministère, elle était en train d'étudier un dossier difficile. Elle était encore trop jeune dans le métier pour ne compter que sur sa propre notoriété. C'était pour cela qu'intelligemment, et contrairement à plusieurs de ses collègues, elle avait demandé à ce que son nom ne soit pas retirer de la liste des avocats commis d'office. Du moins pour le moment. Le carnet d'adresse de Sven, son frère, lui donnait également de quoi remplir le petit coffre qu'elle avait ouvert à Gringotts.
Ce fut Terrence Millworth qui lui servit de comité d'accueil quand elle arriva au quartier des aurors. Elle aurait préféré son frère aîné, Ansgard, mais jusque là, elle ne l'avait que rarement croisé sur son lieu de travail. Ils se rattrapaient par ailleurs en déjeunant ensemble une fois par semaine. Difficile d'en faire autant avec Sven. Les deux frères étaient le jour et la nuit. Ansgard, plus brut loin du raffinement qu'on aurait pu espérer d'un descendant de la famille royale de prusse, était très proche d'Elke, bien qu'ils aient des caractères diamétralement opposés. Ansgard aimait chahuter sa petite soeur et elle adorait ses manières d'ours pataud même quand il lui faisait mal sans faire exprès. Elle se sentait toujours soutenue avec Ansgard même quand il n'allait pas dans son sens, c'était évidemment pour la protéger. Avec Sven, ce n'était pas si simple. Elke comptait les câlins et autres marques d'affection sur les doigts de la main et elle était toujours un peu après lui pour ça. Généralement, quand Sven la contactait c'était parce qu'il avait besoin de son don de voyance, tout particulièrement parce que leur mère ne voulait pas l'aider dans ses entreprises. Parfois elle en profitait pour lui extorquer un merci ou une faveur. Bref, ça n'était pas ici le propos.
« Il est assis dans la salle du fond. Un agent l’a surpris en train de faire usage de la magie devant des moldus durant un spectacle de magie de rue... »
Elke s'arrêta à hauteur de Millworth. Elle était plutôt grande et, sapée dans des fringues griffées Rumpelstiltskin, les cheveux faussement négligés, elle faisait forte impression ce qui faisait oublier sans aucun doute son jeune âge. Elle acquiesça, l'invitant à poursuivre le fil de sa pensée.
« C’est un garçon avec un lourd dossier vous savez. Il a été souvent appelé à comparaître, et c’est un supposé Vert-Galant. Vous avez encore le choix de laisser le dossier de côté. »
Un sourire vint se ficher sur les lèvres d'Elke, comme si l'auror venait de lui promettre une glace ou un weekend dans un parc d'attraction. Presque un sourire d'enfant. Elle avait bien évidemment pris connaissance du dossier bien qu'il lui faudrait en faire une relecture attentive pour s'en saisir pleinement, ce qu'il n'était pas possible de faire en un laps de temps si court.
« Est-ce que vous êtes en train de me dire que c'est un cas exceptionnellement intéressant mais que je ne devrais pas l'accepter ? », demanda-t-elle clairement amusé mais pas moqueur.
Ses parents l'avaient peut-être élevée avec les valeurs d'un autre temps mais si elle avait bien appris une chose c'était de peser chaque mot avant de parler. Elle se rendait compte que la plupart des gens négligeaient cette règle d'or et que ça ne leur rendait pas service.
Là-dessus, elle doubla l'auror en s'excusant au passage, toujours très polie, et se dirigea vers le bout du couloir. Elle poussa la porte doucement, presque comme si elle avait peur de déranger. Sa petite tête châtaigne passa par l'embrasure avisant un jeune homme aux boucles noires qui attendait poings liés son avocat commis d'office.
« Elke Mustang. Je vous serrerai bien la main mais... », il n'était pas recommandé de faire quelque geste "inhabituel" que ce soit avec une paire de menotte magique aux poignets. Elle se rappelait encore son premier cas à ce sujet...
Elke sourit et s'installa face à lui, posant sur la table une chemise qu'elle avait sous le bras en entrant.
« Je suis venue aussi rapidement que possible mais j'ai tout de même pris le temps de jeter un oeil à votre dossier. C'est un sacré morceau et je pense que si l'agent Millworth peut vous coffrer ne serait-ce que pour avoir mis les coudes sur la table pendant votre repas de midi, il le fera. », vu son dossier elle se doutait bien (du moins elle espérait) qu'il était conscient de la situation dans laquelle il se trouvait, « Pour faire simple, à moins que vous n'ayez quelques amis très influents, vous n'avez que moi, et moi je n'ai que vous. Je ne vous demande pas de me faire confiance, seulement de jouer carte sur table et de miser sur le bon cheval. »
Elke en avait. Cela ne se voyait jamais de prime à bord mais dès qu'elle ouvrait la bouche pour parler de quelque chose de sérieux, le ton était donné. On ne pouvait pas se tromper. Elle savait pertinemment qu'il était extrêmement difficile de faire confiance à un avocat commis d'office.
Elke ne prenait jamais plus un cas sans tester le feeling qu'elle avait avec son potentiel client depuis Temperance. Il était essentiel pour elle de jaugeait quelle somme d'effort il allait falloir produire pour gagner le procès à venir, non pas pour s'épargner, mais pour éviter d'avoir à inscrire une seconde défaite à son palmarès.
Un sourire vint s'accrocher aux commissures de ses lèvres. Elle n'avait franchement rien de commun avec ses confrères, grises mines du barreau qui grinçaient entre leurs dents quelques précédents pompeusement exhumés des anthologies du Magenmagot. Elle avait pourtant étudié sur les mêmes bancs qu'eux. Certains avaient été ses professeurs. Et malgré tout, personne n'avait réussi à gâcher ce petit air d’innocence fragile, un peu cassé même, qu'elle portait sur toute sa personne. Pas même en lui disant qu'elle présentait mal pour un avocat et que de fait elle n'irait probablement pas très loin dans le métier. On s'en était bien mordu les doigts après coup en voyant comme la petite Mustang gravissait les échelons, avec son petit air de rien et ses plaidoyers toujours très polis mais surtout inébranlables. Tout reposait sur la logique chez Elke Mustang, jamais de petites bassesses au barreau pour se faire mousser devant la partie adverse, jamais arrogante, jamais un mot plus haut que l'autre. Mais la logique était implacable. Cruellement implacable.
« Avouez que c'est de circonstance... », elle avait aussi beaucoup d'humour, comme son père, bien qu'elle, ne riait jamais de ses propres blagues, comme si un rire devait s'offrir pour une occasion spéciale. Pour quelqu'un de spécial.
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| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Sam 10 Aoû - 1:26
| | Nombre de messages : 89
Origine : Lycane (anglo-kosovar).
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Lazar Z. Neveritshme
« Est-ce que vous êtes en train de me dire que c'est un cas exceptionnellement intéressant mais que je ne devrais pas l'accepter ? » Terrence fit une petite grimace, comprenant très vite où la jeune Mustang voulait en venir. Dommage. Il aurait essayer, au moins. En général les avocats n’aimaient pas vraiment se charger de grosses affaires en étant débutants; c’était toujours le risque d’un procès raté, et on aimait pas ça, chez les avocats, une tâche sur le CV.
Les salles d’attente chez les aurors étaient plus ou moins toujours les mêmes. Pourtant le lycanthrope avait le nez d’un grand gastronome, et il n’hésitait pas ici et là à relever l’odeur du sang qui avait déjà coulé. Peut-être durant les années de Voldemort ? Pendant un interrogatoire musclé la semaine dernière ? Du sang de p’tite vierge. Il eut un sourire malsain, quelques secondes cependant, puis finalement reposa son regard noir comme les champs du Kosovo à l’heure actuelle sur la jeune femme qui se présentait à la porte. Plutôt belle, du genre à croquer le temps d’un soir, voir même d’une bonne semaine, elle était magnifique, à l’odeur cuivré et douce comme le miel. Elle était magnifique, oui, et c’était peut-être le mieux qui lui était arrivé aujourd’hui. S’il n’avait pas été attaché contre cette chaise, et surtout s’il n’avait pas été seul à seul avec elle dans une salle d’interrogatoire, il l’aurait sifflé. C’était bien le genre de fille à détester ça, mais c’était le mieux qu’il trouvait à faire quand il croisait une femme sortant du commun, du genre bien galbé. Parfois ça marchait. Parfois il récupérait gratuitement sans efforts un numéro de téléphone. Charme lycan ou charme naturel, fallait dire que certaines avaient des goûts exotiques.
Elle n’avait pas l’air des autres avocats non plus. Sans paraître fragile, elle avait un petit air de jeune fille tout droit sortit de l’académie, fraîchement diplômée. N’importe qui lui aurait dit que c’était du suicide d’être défendu par une si jeune personne, à l’air aussi inexpérimentée. Ne disait-on pas que les commis d’office étaient les pires avocats sans carrière qui soient ? Pour autant, Lazar ne cilla pas. Son sourire sembla s’agrandir sous une nouvelle petite joie. Il était content que ce soit elle qui le défende, comme il n’avait aucune raison de s’inquiéter de quoi que ce soit. Le Ministère ne pourrait de toute manière pas grand chose contre lui. Il n’avait jamais été reconnu coupable de quoi que ce soit que destruction d’un bien public la fois où il avait réussi à mettre le feu à un petit hangar à balais dans une course-poursuite. Rien de très grave, en soit, puisqu’il avait payé argent sonnant et trébuchant ses dettes, et c’était il y a cinq ans.
« Elke Mustang. Je vous serrerai bien la main mais... » Un petit ricanement passa sur les lèvres de Lazar, faisant sonner ses menottes. Bien sûr, ça aurait été difficile. Enfin... « Je suis venue aussi rapidement que possible mais j'ai tout de même pris le temps de jeter un oeil à votre dossier. C'est un sacré morceau et je pense que si l'agent Millworth peut vous coffrer ne serait-ce que pour avoir mis les coudes sur la table pendant votre repas de midi, il le fera. Pour faire simple, à moins que vous n'ayez quelques amis très influents, vous n'avez que moi, et moi je n'ai que vous. Je ne vous demande pas de me faire confiance, seulement de jouer carte sur table et de miser sur le bon cheval. »
Les yeux du lycan se firent rieur comme il se redressait sur son siège. Sur le sol et sur la table, plusieurs cartes de jeu de carte étaient tombées, de sa bouche, de ses oreilles mais également de ses manches. A la différence de bien de êtres, Lazar n’était pas un garçon sans ressource, loin de là. En plus d’être brave, il était également atrocement ingénueux, et désespérément libre. Bien sûr on l’avait menacé, bien sûr on avait tenté de le secouer, mais que faire contre un homme qui n’a pas de limite, pas même le temps ou l’argent ? La prison ne lui faisait pas peur. Pouvait-on décréter qu’un lycan reste en prison “à perpétuité” quand il survivrait aux enfants de ses propres jurés ? Sans doute pas, non.
Et les limites étaient, comme l’amour ou encore la peur, des illusions. De vaines et bêtes illusions.
« Avouez que c'est de circonstance... » Un nouveau petit rire ponctua sa bouche alors que ses yeux rieurs roulèrent dans leur orbite.
« Du moment que ce n’est que le nom de circon... » Il s’arrêta en se rendant compte de ce qu’il allait dire. Ses yeux s’arrondirent dans leur orbite, il se pinça les lèvres et secoua sa tête : « Désolé. J’ai encore parlé sans réfléchir, héhé.. »
Un petit rire gêné passa ses lèvres. Parfois, son petit côté Zv ressortait et surtout son pragmatisme aigu. Il lui arrivait alors de se faire passer pour le dernier des autistes. Pour autant son père ne l’était même pas - et c’était bien ça le pire. Ses mains sortirent de derrière son dos, déposèrent dans un geste calculé et naturel les menottes défaites et ouvertes sur la table alors qu’il tendait, le plus sérieusement du monde, sa main droite à la jeune femme, solennel au possible :
« Je me présente donc, Lazar Neveritshme. » Son sourire était charmant, comme à chaque fois qu’il se présentait à une jolie femme. « Tout d’abord, on va partir sur de bonnes bases, tutoies-moi. Dans ma langue natale, on ne vouvoie que la Reine, et je ne crois pas être encore aussi vieux... » Un petit rire passa sur les lèvres du lycan qui se redressait, massant ses poignets. « Personne ne va me coffrer pour la simple et bonne raison que je n’ai pas abusé de l’usage de la magie devant des moldus. Enfin, si, en partie, mais pas de la magie au sens sorcier, mais de la magie au sens propre. Bien sûr qu’il peut avoir des témoignages en masse, mais je le répète,je ne faisais que tirer les cartes ! Je suis bon à ça, mais ça n’a aucun rapport avec la magie. D’ailleurs... »
Il sortit un paquet de carte de sa manche bien qu’on eut juré qu’il n’y était pas la seconde d’avant. Il le mélangea, à la façon des experts, des croupiers de Las Vegas ou mieux encore, et lui présenta le tout en éventail. De belles cartes aux couleurs dorés d’ailleurs, et aux chiffres pourpre.
« Une carte ? »
Ses yeux passèrent sur la jeune fille. Son odeur était celle du parfum et du léger voile de sueur. Elle avait du travaillé. Elle n’était pas à sa première heure. C’était une bosseuse. Elle était élégante - elle était de bonne famille, car on avait souvent trop peur de paraître trop chic à porter de si beaux habits sans avoir le summum du mauvais goût quand on venait des basses classes. Elle était jeune, elle avait donc soit beaucoup travailler pour arriver où elle en était, soit on l’y avait aidé. Mustang. Mustang c’était aussi le nom du type qui l’avait conduit en salle lors de sa quinzième arrestation. Il s’en rappelait encore, et ce malgré qu’il en était à la cinquante septième.
Son sourire ne disparut pour autant pas. Le loup jouait la vie plus que la vie ne se jouait de lui.
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| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Sam 10 Aoû - 15:12
| | Nombre de messages : 24
Elke Mustang
« Du moment que ce n’est que le nom de circon... », Elke haussa un sourcil pas vraiment certaine de voir où il voulait en venir... « Désolé. J’ai encore parlé sans réfléchir, héhé.. »
Elle n'allait pas lui en tenir rigueur, d'autant qu'il n'était pas le plus désagréable des clients qu'elle avait eu. Bien loin de là même, il ne puait pas le vomi et de mauvais vin. Elle était bien loin de se laisser prendre au piège du sourire charmeur cependant, elle voyait bien la petite lueur roublarde dans son regard et elle avait lu son dossier. Si la moitié de ce qui était dedans été vrai, ce type n'était pas la moitié d'un enfant de coeur. Mais il restait tout à fait avenant pour quelqu'un qui se retrouvait menotté dans une salle d'interrogatoire.
Au moment où elle se faisait cette réflexion, il posa ses menottes sur la table visiblement fier de lui et lui tendit la main :
« Je me présente donc, Lazar Neveritshme. », elle serra la main qu'il lui tendait, de manière très professionnelle bien qu'un autre avocat commis d'office aurait donné l'alerte immédiatement et rendu son tablier. A son petit doigt, elle portait une magnifique bague composée de trois anneaux d'or blanc où était sertie une émeraude magnifique comme on en trouvait rarement sur le marché. Une véritable oeuvre d'art. « Tout d’abord, on va partir sur de bonnes bases, tutoies-moi. Dans ma langue natale, on ne vouvoie que la Reine, et je ne crois pas être encore aussi vieux... »
« Je ne t'aurais pas non plus donné les attributs d'une reine... », répondit-elle un brin amusée par la situation.
Il lui fit un bref topo de sa version des fais. Clair et concis. Comme elle aimait que ça le soit. Voilà qui avait le mérite d'être clair, M. Neveritshme ne semblait pas près de changer de version en cours de route.
Un jeu de carte sortit de nulle part au grand étonnement d'Elke. Ses parents ne l'avaient guère laissé fréquenter ce genre de divertissement. Ça n'avait pas été intentionnel, simplement une affaire de goût. Elle tira une carte. Une reine de coeur. Elle sourit et prit à nouveau la parole tout en cachant sa carte.
« Je pense qu'ils ne voudront pas te juger en comparution immédiate. Cela leur laissera le temps de chercher une façon de te faire condamner pour autre chose qu'usage abusif de la magie. C'est une procédure assez courante quand on cherche à coffrer quelqu'un. On le retient aussi longtemps que possible au frais et pendant ce temps on envoie des agents sur le terrain pour essayer d'intercepter un rendez-vous ou une correspondance suspecte. », elle en savait quelque chose puisque son frère était auror. Bien sûr il ne lui racontait rien de ses affaires mais elle savait que c'était une pratique qui se faisait. « Cela dit, il sera d'autant plus facile de défendre un petit délit d'usage s'il y a eu vice de procédure donc je te propose de laisser couler si tu n'as pas peur de passer quelque temps ici à te faire cuisiner. »
Dans son regard on voyait qu'Elke Mustang était une joueuse. Mais pas de ces joueurs compulsifs qui foncent tête baissée. Elle était plutôt du genre qui se faufile entre les gouttes en regardant droit dans les yeux la victoire avant d'aller l'embrasser.
« Il me suffira de convaincre le magenmagot que le préjudice dépasse l'offense. D'autant que les moldus que tu as mystifié n'y ont vu que du feu. Le bureau des aurors n'a dépêché aucun oubliator à ce que je sache... »
Elle sourit attendant de voir ce qu'il dirait de cette stratégie. Après tout, il pouvait aussi bien lui répondre qu'il préférait qu'elle fonce dans le tas et qu'il ne voulait pas perdre une seconde de plus sur cette chaise.
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| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Sam 10 Aoû - 16:58
| | Nombre de messages : 89
Origine : Lycane (anglo-kosovar).
Préférence Magique : La fuite.
Familier : Lui-même. Graouh.
Lazar Z. Neveritshme
Il la vit tirer une carte, et eut un sourire radieux en voyant la petite merveille qui était accroché à son doigt. Son sourire se fit plus long encore, mais elle ne semblait pas l’avoir vu, trop concentrée peut-être à choisir la bonne carte. Bien sûr il connaissait déjà la carte qu’elle avait tiré, au moment même où elle l’avait retiré du paquet. Il eut un petit sourire en coin, écoutant ce qu’elle avait à dire malgré qu’il avait sans doute, en vue de son âge surtout, plus l’habitude des procédures qu’elle. Sans s’en targuer, il avait du même en voir plus qu’elle, mais c’est vrai, toujours du même côté de la barre.
« Je pense qu'ils ne voudront pas te juger en comparution immédiate. Cela leur laissera le temps de chercher une façon de te faire condamner pour autre chose qu'usage abusif de la magie. C'est une procédure assez courante quand on cherche à coffrer quelqu'un. On le retient aussi longtemps que possible au frais et pendant ce temps on envoie des agents sur le terrain pour essayer d'intercepter un rendez-vous ou une correspondance suspecte. Cela dit, il sera d'autant plus facile de défendre un petit délit d'usage s'il y a eu vice de procédure donc je te propose de laisser couler si tu n'as pas peur de passer quelque temps ici à te faire cuisiner. »
Lazar Neveritshme eut un petit rire, un rire de pitre surtout. Il n’était pas très sérieux, et c’était le plus agaçant quand on était en face de lui. Comme si toutes les choses ne le touchaient pas. A l’image de son père peut-être, son pragmatisme en faisait quelqu’un d’extrêmement réaliste, et la réalité, c’était que sa condition le rendait presque invulnérable. Le tuer ? Les anglais ne le feraient pas. Il aurait été en Russie, il aurait douté. Mais les anglais étaient trop doux, trop bien rangés dans leur petit costume pour ce genre de chose. Son sourire se fit large, amusé :
« Du temps, j’en ai à revendre... à pas bien cher, d’ailleurs.. »
Un petit rire ponctua sa bouche adorable. C’est vrai qu’en tant que lycanthrope, Lazar n’avait jamais été vraiment pressé de vivre l’instant présent, puisque le présent, il n’y avait que ça. La fougue de la jeunesse ou l’inconscience de son caractère, les deux mêlés le rendaient aussi responsable qu’un enfant de cinq ans, les dents en plus.
« Il me suffira de convaincre le magenmagot que le préjudice dépasse l'offense. D'autant que les moldus que tu as mystifié n'y ont vu que du feu. Le bureau des aurors n'a dépêché aucun oubliator à ce que je sache... »
« Tout ce que j’veux, c’est qu’on me laisse ici. La dernière fois, on m’a foutu dans leur étage à la con, l’étage des créatures magiques. J’suis autant un être humain qu’eux, donc j’aimerais bien ne pas avoir un putain de troll ou de gobelin comme compagnon de cellules en attente de jugement. C’est tout ce que j’te demande. Le reste... » Il haussa doucement les épaules, bougeant sa main : « Je ne ferais rien qui pourrait me nuir, et donc par conséquent, te nuir. J’suis du genre tranquille, mais ça, ça doit être écrit quelque part là dedans. Juste après la mention lycanthrope, et juste après celle de Vert-Galant. »
Un petit ricanement dévoilant ses crocs blancs. Ses doigts attrapèrent doucement la carte de la jeune fille et la glissa, sans la regarder, dans le paquet de carte. Il les mélangea vivement, à une vitesse presque surhumaine, impressionnant de part sa dextérité, et finalement éclata d’une main brutale le paquet sur la table qui plia à peine, trop fragile pour lui, ou lui trop fort pour elle. Quand il releva la main, il ne resta plus qu’une carte sur cette dernière. Il recula la main, mais ne retourna pas l’élue.
« Et tout ça, sans tricher ! »
La porte s’ouvrit à ce moment là, et Lazar posa ses yeux noirs sur Terrence Millworth qui le fixait de cet air aussi affable que dépité, qu’il avait constamment depuis son arrivée à cette étage là. Il n’avait jamais été fait pour le terrain, et se retrouvait à jauger du regard et à discutailler avec des avocats tous plus pourris les uns que les autres, capables de faire libérer des petits cons dans le genre du Neveritshme, en jouant sur les sentiments. Il n’avait aucune haine particulière envers Lazar, d’ailleurs il ne le connaissait pas, mais on avait pas un dossier aussi large que le sien par inadvertance. A un moment ou à un autre, la justice devait se réveiller sur le cas du petit.
« Je rentre, pour la procédure d’interrogatoire préléminaire. Mademoiselle Mustang... »
Un léger signe de tête comme Terrence refermait derrière lui la porte. Ses yeux tombèrent sur les menottes posées sur la table, et jeta aussitôt un regard à la jeune avocate. Lazar ricana, interceptant l’agent :
« Non, c’est moi. Vot’ collègue l’avait serré comme un bourrin, ça me coupait la circulation. »
« Comment ave-...? »
« Par magie, Monsieur Millworth, par magie. »
Le sourire fier, le lycan ne baissait pas les yeux. Sa condition de créature était assez exceptionnelle, et s’il aurait pu le coffrer d’une minute à l’autre au vue de la législation particulière visant à contrôler les mouvements des créatures de son genre, il avait toujours clamé haut et fort avoir une mère et un père qui furent humains, et qui un jour furent traiter comme tel. Le scandale avait éclaté, et Lycaon lui-même avait été dépêché pour retirer des griffes du Ministère et surtout de la Brigade de Contrôle et de Régulation le cas Neveritshme pour le transférer, à vie, au Ministère de la Justice. Après tout, le Ministère de la Magie avait signé cinq ans auparavant un traité qui assurait un jugement équitable pour tous les hommes, et eux-même naissaient libres et égaux en droit. Ce qui n’avait pas été vraiment le cas à l’époque.
« Monsieur Nevi...Neve...Neveritshme, que faisiez-vous sur le trottoir lorsque les agents du Ministère vous ont interpellé ? »
« De la magie de rue. »
« Vous reconnaissez donc avoir fait usage de la magie devant une quinzaine de citoyen moldus ? »
« Au sens second du terme, à savoir de la prestidigitation. » Millworth fronça un peu les sourcils. C’était toujours la même rengaine.
« Vous vous êtes donc posté volontairement à deux rues du Ministère, avait crée un attroupement de moldus autour d’un numéro de... magie moldue, alors que le Musée de Londres à trois rues de là encore se faisait cambrioler par un.. » Terrence jeta un oeil à son dossier, en sortant une photo. « ...supposé Vert-Galant ? Un de vos amis ? »
Le sourire de Lazar s’étira de nouveau. Il aurait cru que ça mettrait un peu plus de temps, mais il fallait croire que Félix Davey n’avait pas changer ses habitudes, à savoir faire du bruit comme cent hommes. La prochaine fois, pensa t-il, Alice n’aurait qu’à envoyer Ace. Surtout pour une couronne enchantée...
« Eh bien un ami, c’est vite dit. Je ne vois pas de quoi tu parles Terrence. J’savais même pas qu’il y avait un Musée à Londres ! alors forcément... » Un petit sourire mutin caressa ses lèvres. « J’le connais pas ton gars, là. Et j’vois pas de quoi tu parles quand tu dis Vert-Galant... C’est un dragon pédé ? »
Terrence Millworth posa ses yeux terribles dans le blanc des yeux du lycan qui semblait presque fanfaronner, jouant avec les nerfs de l’auror comme un chat jouerait avec une pelote de laine, enfonçant lentement ses griffes à l’intérieur pour mieux les défaire. Terrence Millworth regretta de s’être lever ce matin, pour voir ce petit con derrière cette table.
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| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Lun 12 Aoû - 20:24
| | Nombre de messages : 24
Elke Mustang
« Tout ce que j’veux, c’est qu’on me laisse ici. La dernière fois, on m’a foutu dans leur étage à la con, l’étage des créatures magiques. J’suis autant un être humain qu’eux, donc j’aimerais bien ne pas avoir un putain de troll ou de gobelin comme compagnon de cellules en attente de jugement. C’est tout ce que j’te demande. Le reste... »
« J'y veillerai. C'est une requête plus que légitime. »
De son côté, Elke n'avait aucun a priori. Elle avait grimacé intérieurement devant de parfaits gentlemen qui avaient les mains un peu trop sale à son goût. Petite fille, une petite vieille racornie l'avait dégoûtée à vie des sucreries alors qu'elle avait montré le visage le plus avenant du monde au départ. Définitivement, les apparences n'avaient pas valeur de garantie pour Elke.
« Je ne ferais rien qui pourrait me nuire, et donc par conséquent, te nuire. J’suis du genre tranquille, mais ça, ça doit être écrit quelque part là dedans. Juste après la mention lycanthrope, et juste après celle de Vert-Galant. »
« Mh non. Ce n'est pas exactement le terme qu'ils utilisent... », pour tout dire ceux qui avaient rédigé ce dossier n'avaient pas ce genre d'adjectifs mélioratifs dans leur bagage. Elle reporta son regard sur lui, refermant le dossier, pour le regarder faire son petit tour d'illusionniste.
En général, elle ne jouait pas aux cartes avec ses clients. Elle tendit la main pour attraper sa carte quand la porte s'ouvrit dans son dos :
« Je rentre, pour la procédure d’interrogatoire préléminaire. Mademoiselle Mustang... »
Elle acquiesça, prenant place à côté de Lazar Neveritshme, tandis que l'auror se faisait la peur de sa vie voyant les menottes sur la table. Elke haussa les épaules. Ca n'était pas de sa faute à elle si le matériel était défectueux.
Elle ne semblait pas plus alarmée que ça. L'interrogatoire commença. Elke n'intervint d'abord pas. Ce n'était pas son rôle de contrevenir au travail des aurors. Seul le respect des droits de son client l'intéressait. Quand aux conditions de sa détention, elle aurait tout loisir d'en discuter après l'interrogatoire.
« Vous vous êtes donc posté volontairement à deux rues du Ministère, avait crée un attroupement de moldus autour d’un numéro de... magie moldue, alors que le Musée de Londres à trois rues de là encore se faisait cambrioler par un ... supposé Vert-Galant ? Un de vos amis ? »
« Tu n'es pas obligé de répondre à cette question. », précisa-t-elle d'un ton égal.
Il allait de soi que quelque part elle notait pour elle même que cette question avait été posée et qu'elle s'en resservirait le moment voulu. Neveritshme choisit de répondre malgré tout. Par goût du jeu visiblement plus que pour sa propre défense. Ce n'est qu'après cette réponse quelque peu décalée que Mlle Mustang intervint réellement :
« Je vous rappelle que mon client est en droit de refuser de répondre à toute question si nous jugeons qu'elle est trop orientée. Travaillons de bonne intelligence messieurs... »
Il y avait la plupart du temps besoin de rappeler cette règle. Elke n'allait pas manquer de le faire si l'occasion se représentait.
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| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Mar 13 Aoû - 17:37
| | Nombre de messages : 89
Origine : Lycane (anglo-kosovar).
Préférence Magique : La fuite.
Familier : Lui-même. Graouh.
Lazar Z. Neveritshme
« Tu n'es pas obligé de répondre à cette question. », précisa-t-elle d'un ton égal.
Bien sûr c’était déjà trop tard. Lazar était connu pour souvenir dire beaucoup, mais pour rien. Aux yeux de la police, c’était un garçon qui ne lâchait aucune information sur quiconque, sur n’importe quoi - et pour autant, il avait plus de feuilles d’interrogatoires que n’importe qui dans son dossier, de très longs interrogatoires comme ceux-ci où il se permettait de jouer au chat et à la souris, de faire tourner en bourrique la plus part des inspecteurs. Il savait que sa condition de lycanthrope lui permettait autant qu’elle lui empêchait. L’Angleterre était un pays très démocratisé - les lois étaient les lois, et on ne dérogeait pas aux accords et aux traités signés. L’histoire aurait été tout autre pour lui en Hongrie, et ça, il le savait pertinemment.
« Je vous rappelle que mon client est en droit de refuser de répondre à toute question si nous jugeons qu'elle est trop orientée. Travaillons de bonne intelligence messieurs... »
« Au temps pour moi, Mademoiselle Mustang. »
Terrence était quelqu’un de bien, et ça se voyait sur son visage. On ne pouvait pas dire que Lazar était le héros dans l’histoire, pour autant il n’avait jamais eu recours à la violence, et n’avait jamais tué. On pourrait bien sûr dire qu’il y avait une certaine violence psychologique a volé les biens des autres, mais Terrence préférait encore avoir à discutailler avec un gars usant de la magie dans son but premier, le plus primitif, qu’un homme usant de cette dernière pour tuer.
Il n’aimait pas les criminels, mais les voleurs de haut vol étaient encore ses préférés. Au moins, il s’épargnait les photographies déplaisantes de cadavres ou de viols.
« Donc vous étiez posté dans cette rue, et vous faisiez des tours de passe-passe devant des badauds. »
« Si la magie primitive n’est pour vous que des tours de passe-passe, elle est pour moi la base solide de la magie elle-même. Mais soit, on va dire que j’faisais ça... »
« Vous avez exécuté devant les yeux de l’agent Gary Edmoore un certain nombre de tours assez... spectaculaire, disons-le. Notamment, vous avez... fait voler un lapin dans les airs, vous avez à de nombreuses reprises fait disparaître une colombe dans votre main pour la faire réapparaître dans votre chapeau, et enfin, vous avez transformer un rat en... verre ? » Son sourcil, sceptique, se leva. « Expliquez-moi comment vous avez pu faire tout cela avec seulement des tours de passe-passe, Monsieur Nevritsheme. »
« On dit Neveritshme. »Lazar eut un sourire victorieux, provoquant au possible. « Voyez, l’soucis c’est que dans le monde de la magie, y a des règles qui vous dépassent, et ces règles sont particulièrement importantes pour nous autres, prestidigitateurs. Notamment une règle plus importante que toutes les autres, que l’on qualifie parfois de Constitution, à savoir celle qui interdit formellement tout magicien de dévoiler les secrets de son art, car justement, c’est le secret qui fait la magie, Monsieur Millworth. » Lazar haussa les épaules, d’un air désinvolte. « Je me vois donc au regret de ne pas pouvoir ni vouloir vous répondre sur cette question là. Une autre ? »
Terrence Millworth fit la mouille. Son dossier allait être long, pour peu de chose. Jusqu’à maintenant, les sentences envers les lycanthropes étaient plus dures que celles envers les êtres humains, car en tant qu’immortels, il était parfois difficile de gérer leur peine en année. La mort semblait dans tous les cas le moyen le plus efficace pour éviter de nombreux délits par la communauté entière. Seulement, on ne tuait pas un loup pour si peu.
« Bien... Etant donné qu’il s’agit là du point de voûte de votre dossier, et que sans explication quant à ses tours de passe-passe, s’ils étaient réels ou seulement de la prestidigitation, nous allons vous garder en examen. Vous passerez demain après-midi à 15h auprès du juge... » Terrence jeta un regard au planning prévu : « … Misha Vanna Syl. 15h, demain. Sur ce... Mademoiselle Mustang, Monsieur Nevritsheme... »
L’auror se leva, distingué, salua la salle et finalement sortit le dossier sous le bras.
Lazar reposa ses yeux sur l’avocate, grimaçant. Il n’aimait pas Misha. D’une car c’était une jeune femme totalement antipathique, mais surtout car c’était une chasseuse. Il n’était donc pas à l’abris d’un jugement arbitraire, et surtout, d’un peu de prison.
S’il y avait bien une chose que Lazar détestait, c’était les cages. De mauvais souvenirs, sans doute...
« Bon. Bah, on s’dit à demain alors ? »
Il tira doucement sur la carte qu’il avait posé à l’envers et la retourna avec un sourire amusé. C’était bel et bien la carte de Mademoiselle Mustang, une jolie dame de coeur. Et elle était signée de la main de Terrence Millworth. Il ricana, l’écrasa dans sa main et rouvrit sa paume : la bague de la jeune fille s’y trouvait, une jolie bague à émeraude. Il n’allait pas la lui voler. Ce n’était que pour le jeu.
Tout du moins, pour l’instant.
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| | | | Sujet: Re: Lies & Illusions. (pv)
Sam 17 Aoû - 0:25
| | Nombre de messages : 24
Elke Mustang
« Au temps pour moi, Mademoiselle Mustang. »
Elke sourit, signifiant qu'il n'y avait pas de problème. Elle n'avait rien contre ce pauvre auror. Chacun faisait son travail et d'ailleurs, plus M. Neveritshme parlait plus elle se disait qu'il ne lui faciliterait pas la tâche. Il aimait de toute évidence jouer et, si elle en était la première amusée, elle ne perdait pas de vue que les juges n'écouteraient pas tout cela d'une oreille bienveillante.
Avec ce genre de réponse par exemple, ils allaient droit dans le mur :
« Je me vois donc au regret de ne pas pouvoir ni vouloir vous répondre sur cette question là. Une autre ? »
Elke ne fit aucun commentaire. Ce qu'elle avait à dire devait rester entre elle et son client.
« Vous passerez demain après-midi à 15h auprès du juge… Misha Vanna Syl. 15h, demain. Sur ce... Mademoiselle Mustang, Monsieur Nevritsheme... »
« C'est... Neveritshme. Enfin, c'est ça ? », nota-t-elle en adressant un regard à son client pour confirmation.
L'auror quitta la pièce. Elke le suivit du regard en se disant que le pauvre allait passer bien plus de temps sur ce dossier qu'il n'en méritait. Il n'avait pas assez pour l'inculper de quoi que ce soit et de son côté, elle avait déjà la plupart des arguments à porter.
La plus grande difficulté résidait dans le juge Vanna Syl elle-même mais Elke osait espérer qu'elle ferait honneur à la robe et qu'elle ne serait pas un autre juge Peebs, aveuglée par ses a priori naturels. Dans le doute ce serait à elle, l'avocate, de faire rempart.
« Bon. Bah, on s’dit à demain alors ? », conclut Lazar en lui présentant sa dame de coeur, griffée de la patte de Millworth. Elke pencha la tête sur le côté. Sa surprise se lisait sur son visage. Elle avait l'habitude de la magie brute. Son père, sa mère et son frère Ansgard en usaient et en abusaient autant qu'il était possible. Mais là, elle n'avait absolument rien ressenti...
Le jeune homme ferma la main et la rouvrit. Dans sa paume offerte, la bague d'Elke trônait fièrement. Elke la récupéra d'un geste vif, la repassant à son doigt immédiatement avec un petit air mitigé :
« Demain je viendrais en début de matinée pour que nous ayons le temps de revoir notre discours et de nous mettre d'accord sur certains éléments de langage. Je vais m'arranger pour que tu sois transféré à l'isolement. Ce n'est pas le grand luxe mais au moins personne ne te vomira dessus et on ne te servira pas des croquettes au petit déjeuner demain matin... »
L'air de rien, elle reprit son petit dossier et tendit l'autre main - celle qui ne portait pas de bague - contrairement à ce qu'elle avait fait en arrivant. Un dernier sourire et elle prit également congé.
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