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 Sujet: One Irish Minute - libre -
Mer 11 Mar - 14:38
| | Invité
Natalia-Ecoutes ça a été assez dur pour lui, je pense qu'il faut le laisser souffler...
Flint passa son pouce sur ses lèvres, comme il faisait parfois quand il tiquait. Natalia et lui se connaissaient depuis toujours et pareil pour Erlantz. Ca faisait un bon bout de temps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés autour d'une bière. Erlantz n'était pas venu. Sa raison officielle avait été trop de travail et Natalia avait dit à Flint de ne pas insister pour une fois.
Flint-Vous êtes un peu dans la même galère tous les deux j'te fais confiance Nat'...
Natalia- Je pensais pas que tu arriverais à le convaincre.
Flint-J'pensais pas non plus.
Il leva sa chope pour la vider d'un trait observant son amie d'enfance jouer avec la manche de son long pull. Il ne disait rien là dessus mais pour lui Natalia et Erlantz avaient à peu de chose près la même façon de gérer leur problème: travail, travail, travail. Encore Natalia avait les jumelles, mais Erlantz? Natalia avait l'air pensive elle n'en était qu'à la moitié de sa Guiness.
Natalia-Et toi, comment ça va en ce moment?
Flint- Mon Dieu, toi et lui vous êtes aussi irrécupérables l'un que l'autre... ça va, Rose m'a dit que Alice c'était fait mal au Quidditch?
Natalia- Non c'était trois fois rien, elle a la tête dure comme son père...
Flint eut un autre de ces "hum" d'ours des cavernes, puis il leva son verre vide.
Natalia- A mes trois supers Aurors...', fit-elle avec un sourire, en descendant sa bière comme l'exigeait la tradition.
Flint-Ca faisait longtemps que j't'avais pas entendu dire ça...
Natalia lui fit un petit sourire complice, avant de jeter un petit coup d'oeil à sa montre:
Natalia-Tu vas te faire tuer par Lily-Rose, allez bouge tes fesses de là Flint...
Il lui posa un baiser sur le front en se levant.
Flint-On devrait se refaire ça plus souvent... comme avant.
Natalia-Ouais comme avant...La prochaine fois on trainera Lantz avec nous.
Elle lui fit un petit clin d'oeil. En ce qui la concernait, elle n'avait pas tant envie de rentrer tout de suite. Personne ne l'attendait à la maison. Les filles étaient à Poudlard. Erlantz devait encore être sur son travail et elle n'arriverait pas à le convaincre de bouger de son bureau pour venir la rejoindre. Surtout pas en ce moment. Elle savait qu'il lui faudrait un petit moment pour digérer d'avoir revu son fils. Elle eut un petit sourire pour elle même, rabattant une longue méche de cheveux roux sombre derrière son oreille avant de se faire servir une deuxième Guiness.
Elle en avait bien besoin elle aussi...
Il passa quelques minutes tranquilles sans que rien ne survienne. Le bar était plutôt calme, il n'y avait encore pas trop de monde à cet heure ci. Puis on vint s'assoir à côté d'elle. Natalia ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil en coin à la personne à côté d'elle. Au bout d'un petit moment, bien qu'elle ait cherché à lutter contre son envie de dire quoi que ce fut, déformation professionnelle oblige, elle ne put faire autrement que de conseiller:
Natalia-Vous devriez soigner ça...
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| | | | Sujet: Re: One Irish Minute - libre -
Mer 25 Mar - 13:59
| | Invité
Ses doigts tapaient en rythme la table en composite de plastique et d'éléments recyclables qui ne protégeaient pas tellement l'environnement et qui irritait les bras le plus souvent. La musique était moldu, dans un hôpital sorcier cela peut paraître bizarre, dans le bureau du médicomage Hangger c'est tout à fait normal, voire même logique si l'on suit sa logique à lui. Il tapait frénétiquement en suivant le rythme effréné de la chanson, quand elle fit une pause il tourna sur lui-même dans sa chaise à roulette avant de reprendre son interprétation sur table de bureau. Moment de pure extase qui est appelé à durer si peu de temps, il fut coupé au milieu du refrain par un de ses stagiaires dont le nom lui échappait. Il était entré en trombe dans le bureau, l'air décomposé, en sueur. S'il ressemblait à un zombie échappait de la nuit des morts vivants, c'est que c'était plutôt grave ou alors il s'était drogué juste avant de venir voir Timothy. Celui-ci enleva ses écouteurs et croisa les doigts au-dessus de son bureau dans une attitude d'attente. L'interne dût y voir un signe puisqu'il se mit à parler sans chercher à articuler ou à reprendre sa respiration :
Interne - On la perd, on a tout essayé, mais rien ne semble marcher et si ça continue elle va mourir et on aura rien fait.
Timothy haussa un sourcil et ouvrit la bouche ébahi. Il ne pensait pas qu'un homme pouvait dire autant de choses avec seulement une seule respiration. Son interne avait peut être établi un record du monde. Il ne répondit pas tout de suite, essentiellement parce que sa réponse ne risquait pas d'être très cohérente. Il ne savait pas de qui parlait on interne ; un patient sans aucun doute, mais lequel, il ne l'avait pas précisé cet idiot.
Timothy - Retrouvez-là, si vous l'avez perdu c'est ce qu'il y a de mieux à faire.
Il ne laissa pas le temps à l'interne de réfléchir à ce qu'il venait de dire et enchaîna profitant de l'incompréhension de son vis-à-vis.
Timothy - Ou, vous pouvez me dire de qui vous parlez et je pourrais vous aider.
Interne - C'est la 113, monsieur. Madame...
Il le coupa d'un geste de la main. Son nom importait peu et Tim ne l'avait pas retenu de toute façon. La 113, un cas bizarre qui ressemblait à un sort mal utilisé au départ, mais qui avait évolué trop rapidement et avec des conséquences dévastatrices. Il sortit le dossier et se contenta de lire. Son interne lui expliqua qu'elle venait de faire un arrêt respiratoire, qu'elle était stable, mais que ça ne collait pas. Même un singe saurait que ça ne colle pas. Ses poumons ne devaient pas être touchés. Il releva la tête, un sourire éclaira son visage.
Timothy - Elle a voyagé ces deux derniers mois, en Afrique par exemple ?
Interne - Oui, elle est allé au Rwanda, il y a un village sorcier là-bas.
Timothy se leva d'un bond et sortit de son bureau plantant l'interne qui semblait ne pas comprendre le raisonnement de Hangger. Il se contenta de donner des directives aux infirmières qui s'exécutèrent comme des automates préprogrammés. Son petit sourire s'effaça quand l'une des infirmières vint lui annoncer avec un air grave que la patiente était morte. A une minute près, c'était rageant. Le plus bizarre, c'est qu'il ne ressentait rien. Il était docteur et des morts il en voyait tous les jours ; une de plus ou une de moins n'allait pas l'affecter. Il annonça le décès à la famille qui réagit comme toutes les familles. Il donna des ordres à ces internes puis il transplana jusqu'au chemin de traverse. Il avait besoin de se changer les idées. Il entra dans le chaudron baveur, saluant le barman avec un léger signe de tête, il avisa sa collègue et supérieure : Natalia Taylor. Il s'approcha d'elle et s'assit sur le tabouret à côté du sien. Apparemment, elle ne l'avait pas vu. Elle sembla remarquer une égratignure sur le dos de la main de Timothy.
Natalia - Vous devriez soigner ça...
Timothy - Les psychologues me disaient la même chose, je ne les ais jamais écouté.
Le barman lui servit un double scotch. Ils se connaissaient, Tim avait joué dans son ancien bar et il savait détecter quand ça n'allait pas chez le médicomage, d'où le double scotch qu'il lui servait quand il était triste. Il en but une gorgée et regarda son verre pensif. |
| | | | Sujet: Re: One Irish Minute - libre -
Mer 25 Mar - 23:36
| | Invité
Timothy - Les psychologues me disaient la même chose, je ne les ais jamais écouté.
Natalia se retourna tout de go, surprise de n'avoir pas remarqué que c'était le docteur Hannger, un de ses collègues de travail et ami qui, bien que passant pour un bizarre aux yeux de la plupart de l'hôpital, avait facilement gagné la sympathie de l'irlandaise en ne tentant tout simplement pas de mettre son nez dans ses affaires hormis les quelques fois où il l'avait aidée à faire foirer ses rendez vous galants. Chose pour laquelle elle ne le remercierait jamais assez.
Natalia-Le monde est petit...rude journée?',demanda-t-elle en avisant le double scotch qui venait de faire un atterrissage contrôlé sous le nez de son collègue médecin.
Parfois on ne disait rien du tout et on avait déjà dit beaucoup. C'était ce que Natalia pensait de Timothy. Il arrivait qu'elle croise des internes en train de se plaindre de lui, ou de l'admirer sans pour autant avoir compris quoique ce fut. Encore fallait-il qu'il y ait quelque chose à comprendre, les choses n'étaient pas si simples. Elle jeta un petit regard en coin à sa guiness. Elle le regarda une seconde en train de regarder son verre mais Natalia n'était pas du tout le genre à observer les gens comme des bêtes curieuses. Elle prit donc une gorgée de bière bien forte avant d'esquisser un sourire:
Natalia-Si j'avais su que tu venais je ne me serais pas donné tant de mal à évincer ce jeune homme tout à l'heure.
Un petit silence s'installa tandis que Natalia se laissait aller à penser à ces "Good Old Irish Days" comme ils disaient autrefois quand elle, Erlantz, Jeff et Flint habitaient le même patelin perdu dans la campagne irlandaise. Jeff lui manquait parfois, particulièrement quand elle venait s'assoir toute seule à un bar pour boire sa guiness. Enfin... elle soupira doucement.
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| | | | Sujet: Re: One Irish Minute - libre -
Jeu 26 Mar - 23:51
| | Invité
Le monde est petit, bizarre comme expression quand on sait quelle taille fait la terre et par extension le monde. Il se garda bien de faire remarquer cela à sa collègue, ce genre de baratin il le réservait aux internes qui ensuite le regardaient bêtement parce qu'il ne comprenait pas ce que leur cher professeur avait voulut dire ou ne pas dire. Comme il s'exprimait souvent par métaphore, les pauvres jeunes hommes et jeunes femmes étaient parfois...souvent perdus. A la réflexion avec Tim Hangger, tout le monde est plus ou moins perdu. Pourtant, la personne qui était assise à côté de lui semblait déroger à la règle : il faut bien des exceptions pour confirmer la règle. Natalia et lui était ami depuis un petit moment maintenant malgré l'écart d'âge qui les séparait, ils arrivaient à se comprendre parfois sans se parler et ils ne se jugeaient pas. La seule vraie relation sociale que Timothy avait réussi à garder à peu près intacte ; ce qui constitue un exploit quand on connait l'animal. Il releva le nez du liquide ambré qui remplissait à un quart son verre pour regarder sa collègue. Rude journée ? Que répondre. Il ne savait pas exactement ce qu'on pouvait appeler une journée rude parce qu'il prenait trop plaisir à travailler et il ne comptait jamais ses heures. Selon les critères de tout un chacun, tous les journées de Tim étaient de rudes journées, selon ses propres critères aujourd'hui n'avait rien de rude. D'un autre côté, la mort d'un patient quand on est médecin cela ne fait jamais plaisir surtout quand on ne trouve pas ce qu'il ou elle avait et puis ça lui rappelait le décès de sa femme qu'il n'avait pas été capable de soigner. Pouvait-on considérer que le décès d'un patient était un rude pour un médecin ? La réponse était assurément : non. Ils étaient médicomages, leur boulot c'était de soigner des patients pas de les pleurer. Il réfléchit quelques instants avant de répondre.
Tim - La patiente de la chambre 113 est morte. Elle avait attrapé une maladie africaine commune, mais on a pas réagit à temps.
C'était clair, concis, froid et pragmatique ; presque inhumain. Il ne ressentait rien. Évoquer la mort de sa patiente ne lui laissait qu'un goût amer dans le fond de la bouche parce qu'il n'avait pas réussi à trouver ce qu'elle avait à temps. Il avala sa salive et l'assaisonna d'un doigt de scotch pour faire passer le goût imaginaire qu'il ressentait. Comme si noyé tout ça dans un whisky de mauvaise qualité allait effacer cette amertume de n'avoir pas agi à temps. Mais ce n'était pas cela le problème, c'est qu'il était incapable de ressentir quoique ce soit pour cette femme : c'était une patiente ou plutôt maintenant c'était la patiente de la morgue de l'hopital, fin de l'histoire.
Tim - Je n'ai rien ressenti. Quand elle est morte. Et le pire, c'est que ma maladie n'y est pour rien. On m'a annoncé sa mort, je l'ai annoncé à la famille et je suis parti ; ce que tout médecin aurait fait sauf que les autres l'auraient plaint. C'est Bizarre, vous ne trouvez pas.
Ce n'était qu'une bizarrerie de plus pour Hangger. Une question sans réponse qu'il étudierait jusqu'à ce qu'il comprenne pourquoi et comment. Il sortit de sa rêverie et observa Natalia qui parlait d'un jeune homme qu'elle avait fait fuir. Il aimait observer les gens et noter leurs réactions, comme s'il examinait un phénomène à la loupe. L'humanité le fascinait et les liens qu'il tissait ou ne tissait pas avait quelque chose de passionnant. Il en était venu à la conclusion que l'homme ne pouvait pas vivre sans relations sociales, même s'il ne s'agit que d'ennemi il en a besoin pour s'épanouir. Il entendit son soupir, un petit sourire se dessina sur son visage grave : interpréter les réactions de ses interlocuteurs durant une discussion était aussi un de ses passe-temps préférés.
Tim - Si tu soupires, c'est soit que tu regrettes de n'avoir pas garder le jeune étalon près de toi pour ce soir, soit que tu te rappelles de vieux souvenirs : des moments qui n'arriveront plus jamais et pour cause ils appartiennent aux bons souvenirs. |
| | | | Sujet: Re: One Irish Minute - libre -
Mar 31 Mar - 19:17
| | Invité
Tim - La patiente de la chambre 113 est morte. Elle avait attrapé une maladie africaine commune, mais on a pas réagit à temps. Je n'ai rien ressenti. Quand elle est morte. Et le pire, c'est que ma maladie n'y est pour rien. On m'a annoncé sa mort, je l'ai annoncé à la famille et je suis parti ; ce que tout médecin aurait fait sauf que les autres l'auraient plaint. C'est Bizarre, vous ne trouvez pas.
L'index de Natalia traça le contour de sa chope de bière. Perdre un patient n'avait rien en soit d'anormal, ça n'avait rien de personnel. Du moins était-ce ce que l'on vous répétait encore et encore à l'université. Et c'était ce que vous essayez de croire avant d'être plongé dans le milieu. Une fois saturé de patient vous saviez que vous n'étiez pas un héros, rien moins qu'un pauvre mortel comme les autres et que votre job c'était de faire au mieux. C'était une question que les internes posaient souvent. Les premiers décès étaient toujours les plus difficiles pour eux mais ensuite les choses changeait. Chaque médecin était différent. Il y avait ceux qui entrait dans des colère noire. Ceux qui oubliait le patient en refermant le dossier. Ceux qui avait du mal à ne pas pleurer. Ce qui se remettait très bien. Lequel de tous ces médicomages avait le bon comportement? Natalia n'avait aucune réponse.
Natalia-Eh bien... ça ne fait pas de toi quelqu'un de moins humain que les autres. Je ne trouve pas ça... bizarre.', elle eut un petit sourire.
Bizarre ce n'était pas un mot qui allait à Tim Hangger selon Natalia. Différent, incompréhensible parfois, surpenant oui mais bizarre non. Elle ne pouvait pas l'expliquer.
Natalia- Tu t'es peut-être senti plus détaché pour une raison ou une autre à ce moment là? Parfois ça m'arrive de refermer un dossier sans plus de sentiment que ça. Je ne sais pas pourquoi...
Parfois, il y avait certaines impasses qu'elle ne pouvait pas contourner. Pourtant ce qu'elle disait était vrai. Ils avaient tous réagit différemment à différent cas, sans même que cela ait avoir avec le patient en fait. Parfois si, cela venait du patient. Pour Natalia les deux cas les plus flagrant était sans nul doute Jeff et Peru, le fils d'Erlantz.
Tim - Si tu soupires, c'est soit que tu regrettes de n'avoir pas garder le jeune étalon près de toi pour ce soir, soit que tu te rappelles de vieux souvenirs : des moments qui n'arriveront plus jamais et pour cause ils appartiennent aux bons souvenirs.
Natalia s'extirpa de ses pensées. Jeff appartenait effectivement aux bons souvenirs même si parfois les rêves et les souvenirs étaient si intenses qu'ils pouvaient vous toucher, vous faire mal, ou vous mettre le coeur en joie, comme on rallume un vieux feu. Une fois encore. Mais c'était se conduire comme un enfant, et ne pas lâcher prise. Natalia savait très bien tout cela.
Natalia-Tu sais, j'aurais vraiment du te le garder celui là, c'était un vrai spécimen.', fit-elle en parlant du fameux bel étalon.
Elle prit une nouvelle gorgée de sa bière, savourant tranquillement avant de reprendre peut-être un peu plus sérieuse.
Natalia-Je crois qu'on a peur de vivre sans ces fantômes. C'est étrange. Même en côtoyant si souvent la mort, on ne peut pas s'empêcher de traîner tous ces fantômes derrière nous.
En même temps qu'elle disait cela, un homme fit une entrée bruyante dans le bar mais Natalia ne semblait pas avoir remarqué. L'homme en question fit signe de la main qu'on lui apporte une guiness...
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