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 Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish}

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MessageSujet: Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish}   
Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish} EmptyDim 29 Mar - 19:13



Invité
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*
**

NATHANAËL SETH, MCFALLEN.
C'est très indiscret de demander *ZBAFF* OK, j'ai 38 ans.
Professeur de Sortilèges et enchantements, Directeur adjoint de Poudlard.

_________________________________


Spoiler:


    Journal d’un junkie ; deux octobre mille neuf cent soixante dix-neuf.

    Permettez-moi de vous planter un peu le décor de cette scène. C’est une pièce, les murs sont gris, du moins on le suppose puisqu’on ne peut pas distinguer la couleur originelle de la poussière accumulée au fil des ans. Cette pièce est une partie d’un tout et ce tout est une maison de campagne vieille d’un demi-siècle et abandonnée depuis autant de temps. La crasse s’est glissée partout, à tel point que le simple fait de toucher la poignée d’une porte vous noircis la main. L’odeur qui s’élève du plancher n’a rien à envier à celle d’une décharge. Le bois est pourri et dégage une odeur de moisissure et de vieil œuf oublié là depuis trop longtemps. Si l’on oubli le côté fétide de l’odeur et la saleté ambiante dans laquelle on évolue cette maison est très plaisante, un peu chic, mais très sobre. A en juger par la décoration que l’on distingue mal au milieu des toiles d’araignées, les derniers propriétaires étaient des nouveaux riches. Des fermiers qui avaient sut profiter habilement de leur terre et qui s’était enrichis en quelques années. Ils n’avaient pas vraiment le sens du chic que les vrais bourgeois ont toujours eu. Les tableaux étaient des imitations bon marché qu’un marchand peu scrupuleux leur avait vendu à un prix exorbitant, les tapis étaient en fibre synthétique imitation fourrure, les chaises empruntaient au style dix-huitième sans réussir à tromper l’œil avisé du connaisseur. Une maison cosy en somme où deux retraités avaient dut couler des jours paisibles jusqu’à leur mort. Tout cela, nous ne le voyons pas, pas tout de suite. Nous sommes dans une torpeur apathique proche de la léthargie comateuse, aux frontières du réel et de la mort, suspendus par un maigre fil qui semble nous relier ni à la réalité de la pièce dans laquelle nous roulons par terre, ni à la déformation de notre champ de vision opérée par les hallucinations qui nous ont saisies après l’ingestion d’une drogue dont nous ne nous souvenons pas le nom. Une de plus ou une de moins ne change plus grand chose pour nous. Depuis combien de temps nous droguons-nous ? Nous ne nous droguons pas me réponds une petite voix dont je ne discerne pas l’origine. Elle semble venir de partout à la fois comme si elle résonnait de chaque recoin de la pièce. Alors que faisons-nous si nous ne nous droguons pas ? Nous nous libérons. Nous nous libérons du poids de ce monde, du poids des résultats, du poids de la compétition ; je te libère de ton enveloppe charnelle et te rends plus fort, plus libre de jour en jour. Me droguer, me libéreras comment peux-tu dire cela, tu as vu dans quel état nous sommes ? Ne la sens-tu pas Nathanaël ? Ne sens-tu pas la liberté qui imprègne chaque litre de ton sang, dans chaque veine de ton corps ? Tu ne sens pas l’énergie salvatrice de ces hallucinations dans lesquelles tu peux te perdre et oublier enfin tous les carcans qui te retiennent dans ta petite vie de merde. Quand je t’ai repêché, tu étais au fond d’un puits, un puits de tristesse. Ils t’avaient enfermé, enchaîné à cause des résultats qu’ils attendaient de toi, des possessions que tu pouvais seulement obtenir en étant ce qu’il voulait que tu sois et non pas ce que, toi, tu voulais être. Je t’ai sauvé Nathanaël, je t’ai libéré de tes biens, de tes chaînes, libéré de l’importance du bon résultat et tu es enfin toi-même ; est-ce que tu comprends ?

    Le silence reprit ses droits dans la pièce. La voix omniprésente, omnisciente et oppressante semblait avoir laissé place à un silence tout aussi omniprésent, omniscient et oppressant. Le silence nous déchirait les tympans, il était assourdissant, mais au fond de moi je savais que je pouvais le faire cesser ; c’était simple. Dans un état de demi conscience, nous parvînmes à nous relever, mais la gravité se rappela à nous et le silence se fit plus assourdissant encore. Nous réussîmes à nous tenir sur un coude et à murmurer : « Oui, je comprends maintenant, je l’ai toujours su. Tu t’es contenté de nous le révéler ; merci ». Le silence assourdissant cessa. Nous pouvions enfin entendre un silence serein et rassurant, la voix aussi semblait sereine ; c’était contagieux et nous réussîmes à nous endormir sans trop de mal au milieu du vomi dû à l’overdose, au milieu de la crasse graisseuse qui collait à notre torse nu, au milieu des fourmis qui nous grimpait sur le corps à la recherche de quelques restes sucrés aux commissures de nos lèvres. Nous n’étions plus dans un état léthargique ou proche de la mort, nous étions morts. Oui, cette sérénité, ce silence si doux et si léger : c’était celui de la mort. Le tunnel, où était le tunnel ? Il y avait toujours un tunnel, un tunnel blanc qui amenait dieu seul savait où et on revoyait ses ancêtres décédés ; peut être que nous verrons notre chien là-bas. Un gros terre-neuve noir qui s’amusait avec nous dans les lacs avoisinant notre maison. Nous étions jeunes à l’époque, quel âge avions-nous déjà ? six ans, à peine, nos pouvoirs ne s’étaient pas encore manifestés officiellement, mais notre père était un sorcier alors nous savions ce que nous étions. Notre mère avait l’air de croire que d’être sorcier nous protégerais de tous les travers humains ou moldus plutôt. Elle se trompait lourdement, mais jamais elle ne le saura ; elle est morte à nos huit ans, emportée par une maladie dont le nom nous échappe. Nous voulions être médecins pour sauver tout le monde, c’est que nous disons à notre père après l’enterrement. Nous voulons être médecins pour ressusciter maman. Notre père fronce les sourcils, nous avons quelque chose de mal, il se retourne et se met à genoux pour nous parler. Il nous dit que rien, ni personne ne peut ramener les morts à la vie, il nous dit que nous ne devons pas essayer et que les morts sont bien où ils sont, que c’est pour cela qu’ils ne reviennent pas ; il insiste, nous devons laisser les morts tranquilles, ils ont le droit de se reposer. Nous n’essayons pas de le convaincre du bien fondé de notre démarche, mais secrètement nous nous faisons la promesse qu’un jour nous serons capables de ramener maman. Il nous faudra attendre à peu près dix ans depuis cette promesse pour enfin trouver quelqu’un qui pouvait nous aider. Nous voyons la fin du tunnel, la lumière est de plus en plus aveuglante à mesure que nous avançons et enfin nous voyons notre mère. Elle sourit, tristement. Nous pleurons, elle est belle, trop belle. La beauté d’un ange, un regard divin et profond qui se pose sur nous et un petit geste de la main qui nous signifie que ce n’est pas l’heure de la rejoindre. La lumière nous aveugle à nouveau, mais elle ne vient plus du bout d’un tunnel ; elle vient d’une lampe à la blancheur laiteuse accrochée à un plafond blanc crème cassée du plus mauvais goût. Nous ne comprenons pas où nous sommes, un homme en blouse blanche nous parle, nous ne comprenons pas ce qu’il dit, mais il semble satisfait. Nous avons senti nos lèvres remuer, mais avons-nous parlé ? Nous n’en sommes pas sûr. La lumière blanche semble diminuer, les murs deviennent flous, sûrement ce médicament contre la douleur…Nous nous endormons.


Dernière édition par Nathanaël S. McFallen le Lun 30 Mar - 2:46, édité 1 fois
 
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Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish} EmptyDim 29 Mar - 20:59



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    Nous nous réveillons…Pas nous, plus nous, mais « Je ». Pourquoi « Je » et plus nous. J’avise un bouton rond et d’une couleur grise écœurante tellement elle vous déprime. J’appuie, une fois, puis une deuxième, puis plusieurs fois frénétiquement. Je ne comprends pas ce qui m’arrive, pourquoi je sens cette détresse, cette détresse qui me comprime le thorax, qui m’écrase les côtes, m’enserre les poumons dans un étau. J’ai l’impression d’avoir du mal à respirer comme s’il me manquait quelque chose ; ils ne m’auraient quand même pas enlevé un poumon. C’est impossible et pourtant je sens qu’il me manque quelque chose comme si l’on m’avait retiré une partie de moi. Une partie importante. Le docteur et trois infirmières arrivent enfin. Ils ont sorti la grosse artillerie, ils pensent que je suis en train de mourir, peut être que je suis vraiment en train de mourir. Non, ils ont l’air rassurer en voyant mon air surpris et désorienté. Être désorienté est peut être monnaie courante ici…Mais d’ailleurs ici, c’est où ? Une foule de questions se bouscule, elles n’étaient pas là avant, signe que je n’étais pas parfaitement réveillé, mais maintenant je le suis et mon cerveau m’indique que rien de ce que je vois, sens, entends, goûte ou touche ne m’est familier. Les infirmières sortent, dommage elles étaient mignonnes, le médecin reste, il n’est pas vraiment mignon avec son front dégarni et ses grosses lunettes carrées style année soixante. Il parle pour ne rien dire, me dit que je suis chanceux et me pose des questions ; je ne réponds pas, pas tant qu’il ne répond pas à mes questions, je lui dis. Il ne s’énerve pas et semble se résigner à l’interrogatoire auquel je vais le soumettre. Il semble qu’il a compris que je ne lâcherais pas le morceau tant que je n’aurais pas ce que je veux, je suis têtu et tenace ; il l’a compris et s’assoit en attendant l’assaut.

    « Où suis-je ? Que m’a-t-on fait ? et pourquoi je suis là ? » Le médecin nettoie ses lunettes avant de répondre, il s’éclaircit la gorge et répond sur un ton docte, ton qu’il réserve à ses élèves.
    « Vous êtes à l’hôpital Ste mangouste jeune homme. Vous êtes là suite à une overdose de plusieurs drogues dont les mélanges n’ont pas fait bon ménage dans votre organisme. Nous avons simplement nettoyé votre organisme de la drogue et nous vous avons sédatés parce que vous parliez et vous bougiez. Je dois aussi vous avertir que vous avez certainement fait une NDE, vous savez ce que c’est ? »
    « Near Death Experience. Expérience de mort imminente. Je suis mort »

    Cette phrase sembla résonner trop longtemps pour que ce soit naturel, comme si l’acoustique de la pièce avait été modifiée pour que j’entende ces trois mots résonnaient indéfiniment à mes oreilles. J’étais mort, pendant peu de temps me dit le docteur, mais j’étais bel et bien mort. Pas « je », nous étions morts, mais « nous » n’était pas là ou plus là. Je m’étais laissé aller dans mon lit, je me redresse brutalement en prenant conscience de cela.

    « Et l’autre, où est-il ? » Le médecin me regarde sans comprendre, il fronce les sourcils : réminiscence d’un passé lointain où mon père faisait ce geste lui aussi pour signifier son désaccord. Le médecin ne fronçait pas les sourcils parce qu’il allait le punir, mais parce qu’il ne comprenait pas.
    « Mais de qui parlez-vous ? Vous étiez seul quand vous êtes arrivés »

    C’était tout bonnement impossible. Je ne peux pas être seul, il était là lui aussi, il était avec moi et il me parlait, il me rassurait, il me libérait. Il m’aurait abandonné…J’ai envie de crier mon désespoir à cette seule pensée. J’avais toujours été seul : j’étais fils unique, mes parents n’avaient jamais voulu d’un autre enfant dans leur maison, la contre partie c’est que j’avais plus de jouets à Noël. Je n’avais pas d’ami à Poudlard, ils me trouvaient trop extravagant, trop loufoque pour vouloir me côtoyer ; j’étais fou, mais c’était pour cacher ma douleur et cela personne ne l’avait vu. Personne sauf lui. Il disait s’appeler Seth ; tiens c’est mon deuxième prénom, drôle de coïncidence. Il disait qu’il avait remarqué que j’étais souvent seul, il me dit que lui c’est pareil, qu’il n’aime pas trop les autres élèves, qu’ils sont aveugles. Il dit qu’il pense qu’il peut m’aider ; mais je n’ai pas besoin d’aide, il me répond que si, mais que je ne m’en rends pas encore compte, il me dit que cela viendra et que je peux venir le voir quand je veux pour parler. Je le revois de temps en temps et je me rends compte que nous avons des points communs, je me rends compte que nous nous ressemblons physiquement et mentalement. Nous devenons amis et petit à petit il m’ouvre les yeux. J’étais aveugle, mais grâce à lui je vois maintenant. Je lui racontes mon histoire, je lui dis que ma mère est morte quand j’étais petit ; il m’explique qu’il a connu cela lui aussi et que cette absence le pèse. Je lui dis que mon père me met la pression pour que je ramène les meilleures notes tout le temps ; il me toise et me dit d’envoyer mon père sur les roses, si j’en suis capable. Je devine la provocation, mais je ne dis rien, il n’a pas tort, je devrais lui tenir tête. Aujourd’hui, il n’est plus là et j’ai l’impression que c’est la moitié de mon être qui m’a été arraché. Le médecin, attendri par ma tristesse, me serre amicalement l’épaule et s’en va. Je regarde sa blouse blanche disparaître et avant d’avoir pu retourner à mes mornes pensées, je le vois dans l’embrasure de la porte. Mon cœur bondit dans ma poitrine et si je le pouvais, je bondirais aussi. Il s’approche de moi doucement, lui aussi est amoché. Nous nous regardons et nous sourions. Nous avons faillis faire la pire bêtise de notre vie, nous avons faillis mourir, mais nous sourions. Sommes-nous stupide ? Nous avons seize ans, bien sûr que nous sommes stupides. Son sourire s’estompe, le mien aussi car je sais déjà ce qu’il va me dire, nous sommes si proche que parfois nous partageons les mêmes pensées, au même moment.

    « Ton père est là, il est dans le hall. Une infirmière en parlait avec une de ces collègues. Elles sont plutôt mignonnes ici. » Je souris et me contente d’un hochement de tête significatif. J’ai louché moi aussi sur les formes avantageuses de l’infirmière blonde à laquelle il pense.
    « Je vais m’occuper de mon père comme je peux. J’espère juste que nous ne soyons pas exclus de Poudlard. »

    Il sourit et me fait signe pour m’encourager, puis il m’explique que mon père sera sûrement là d’une minute à l’autre et qu’il ne valait mieux pas qu’il nous voit ensemble. J’acquiesce et il s’en va. Mon père le remplace quelques secondes après. La vision de mon géniteur sur le pas de la porte de ma chambre d’hôpital ne remplit pas de joie, mais il y a déjà quelques années que nos relations ne sont plus bonnes.
 
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Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish} EmptyDim 29 Mar - 23:33



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    Journal d’un nécromancien, dix janvier mille neuf cent quatre vingt trois.

    C’est mon anniversaire aujourd’hui. Personne ne me le fêtera, personne à part Seth. Deux ans ont passé depuis l’épisode malheureux à sainte mangouste. Mon père s’est mis en colère, il a crié puis il a gardé le silence. A la réflexion, je préférais quand il criait. Je suis retourné à Poudlard, il n’allait pas renvoyer l’un de leur meilleur élément ; ils se sont contentés d’étouffer l’affaire et ils m’ont réintégré en me sermonnant un peu pour faire bonne figure. Je retrouve Seth après l’entretien, je lui explique ce qui s’est dit et tous deux nous partageons une pensée commune : quelle bande de faux culs. Nous passons nos deux dernières années sans faire de vague. Inutile de remuer la vase, nous avons eu de la chance une fois, pas la peine de tenter le diable, mais je sens que ça le démange et je comprends qu’en fait cela nous démange. Je veux encore tenter l’aventure, nous le voulons tous les deux. Ce frisson que nous avons ressentis au moment de mourir, rien ne nous le procure, rien d’autre que la mort ne pourra nous le procurer. Nous nous languissons, nous nous ennuyons, Poudlard est une prison. Nous savons déjà ce que nous ferons après les ASPICs, nous ferons un voyage, nous voulons apprendre la nécromancie car nous savons que c’est le seul moyen de faire revenir nos mères. Notre professeur de Défense Contre les Forces du Mal nous a dit où chercher, comment les trouver sans s’en rendre compte et bien qu’il condamne cette pratique, il nous fascinait. Les jours passent et se ressemblent, Seth a du mal à supporter cette attente, je suis beaucoup plus patient que lui. Il est ma colère, je suis sa sérénité ; nous nous complétons en tout point. Il sait manipuler les gens, alors que j’agis sans réfléchir aux conséquences. Sans lui, je perds la moitié de mon être et je meurs ; sans moi, il perd la moitié de son être et il meurt. L’un sans l’autre nous ne sommes rien, nous ne sommes rien de toute façon. La sixième année se termine et nous sommes toujours plus proche l’un de l’autre à tel point que je ne sais plus si je suis Nathanaël ou Seth. Sensations bizarres, impression de déjà vu quand Seth me parle de ce qu’il a fait pendant que nous ne nous sommes pas vus. Je mets cela sur le compte de la légère amnésie dont j’ai souffert après mon overdose. J’ai tort ? Peut être, mais Seth me rassure, me soutient et cela suffit à mon bonheur. Nous passons les examens de fin de septième année sans trop nous fouler. Seth se distingue en DCFM, il a toujours été bon pour cette matière, mais pas forcément pour combattre la magie noire. Pour ma part, mon excellente note en sortilèges et enchantements me vaut les félicitations du jury. Nous laissons derrière nous le grand château gris et nous nous engageons dans un voyage à travers le monde. Nous visitons des contrées sauvages comme des grosses villes surpeuplées. Petit à petit nous réunissions des informations dans des tavernes malfamées où la puanteur n’avait d’égal que le mauvais goût des alcools que l’on nous servait. Nous finîmes par trouver un maître nécromancien. Son allure n’avait rien de rassurante, ce qui l’était en revanche c’était son âge quelque peu avancé. Il devait avoir la cinquantaine à en juger par ces rides et par la blancheur immaculée de ses cheveux et de sa barbe. Cette couleur sur le nécromancien ressemblait à un pied de nez ironique à l’image sombre et nauséabonde que l’on véhiculait sur son art. Son aura, cependant, nous fit comprendre qu’il valait mieux se montrer respectueux avec cet homme. Instinctivement, nous savions quoi faire et nous le fîmes. Après quelques discussions, quelques tergiversations métaphysico-philosophiques qui ennuyaient Seth, le maître finit par être d’accord pour nous entraîner. Cependant, je ressentais comme un malaise. Il n’avait pas regardé Seth une seule fois de tout notre entretien, il semblait même avoir ignorer ces quelques interventions. Malgré mes craintes et celles que je croyais pressentir chez mon ami de toujours, nous nous mîmes à l’ouvrage dès le lendemain soir.

    Encore une fois, laissez-moi vous guider dans ce décor. Nous sommes dans un cimetière. En plein mois de janvier, il ne fait pas très chaud dehors, mais dans le cimetière le froid semble encore plus mordant, presque agressif. Comme s’il avait une volonté propre et qu’il essayait d’attaquer les intrus. L’ambiance est austère, glauque et froide. Notre nouveau professeur n’a pas l’air très causant et nous n’avons pas vraiment envie d’ouvrir la bouche. Nous voulions être nécromancien et pourtant nos peurs primales ressurgissent et dans ce cimetière froid où le manteau neigeux de décembre peine à être chassé, ce n’était pas à cause du temps que nous tremblions. Notre professeur se retourne, il ne regarde que moi encore une fois. Il me demande si je suis sûr de mon choix, il me dit que je ne pourrais pas revenir en arrière et que je souffrirais du mal des nécromanciens. Je lui que nous sommes sûrs et sa réaction m’étonne : il hausse un sourcil. Qu’ai-je dis pour qu’il soit si étonné ? Certes, ce n’est pas comment deux jeunes gens qui veulent devenir nécromanciens, mais c’est ainsi, il devait accepter le fait que nous soyons deux jeunes atypiques. Nous ne lui avions pas révélé les vraies raisons, sur les conseils de Seth, mais nous voulions revoir nos mères et la nécromancie, nous l’avions compris, était notre seul moyen de le faire sans mourir nous-mêmes. Le nécromancien s’assit près d’une tombe. Sûrement celle d’un riche, elle était en marbre blanc nervurée de striures grises dans différents tons. Si cela n’avait pas été une tombe, nous aurions sûrement trouvé cet ouvrage magnifique. Le professeur commença à nous expliquer les bases de sa magie. Nous comprîmes rapidement que certaines choses nous seraient permises et d’autres interdites. C’était le principe de tout apprentissage, sans ça comment espérer titiller la curiosité des élèves. Nous comprîmes vite que certaines pratiques n’étaient pas seulement interdites, mais totalement impossible sans un niveau d’excellence dans le domaine de la nécromancie. La description de la douleur physique et moral du nécromancien quand il réveillant un cadavre d’enfant et le vocabulaire cru de notre professeur suffit à nous éloigner de la perspective d’en réveiller un. Ce soir nous dit-il nous ne serions que des spectateurs. Il commença sa besogne, sortant une craie et dessinant des symboles qui nous étaient inconnus pour l’instant. Nous remarquâmes que son cercle était absolument parfait, sa main n’avait pas tremblé. Ensuite, il récita une litanie incessante, il semblait en transe, mais nous savions qu’il avait mal. Puis le cadavre apparut des entrailles de la terre. Je ne saurais pas vous décrire avec des mots la puanteur cauchemardesque, la vision d’horreur de ces chairs nécrosées qui pendent à des os rongés, les orbites vides d’où un vers repus sort s’étant fait un festin du cerveau de ce qui fut un être vivant. Notre première réaction fut de vomir nos tripes. Ajoutant à l’odeur déjà nauséabonde de l’endroit. Notre professeur arrêta cette petite démonstration puante et il s’accorda un sourire sans joie. Ce soir-là n’était que le début d’une longue série d’atrocité que nous commettions sans le moindre remords, à l’époque nous étions même fiers de nos progrès, mais nous n’étions rien d’autre que des monstres et plus la formation passée, moins nous étions humains. Deux longues années où nous vomîmes presque tous les soirs, pas à cause du trop plein d’alcool comme certains de nos camarades, mais à cause du trop plein de cadavres. Seth se révéla plus doué que moi et il finit avant moi, m'aidant à surmonter les dernières épreuves.
 
MessageSujet: Re: Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish}   
Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish} EmptyLun 30 Mar - 2:12



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    Un cimetière. Encore un, je commençais à ne plus voir que cela : des cimetières. Cela faisait maintenant deux ans que nous ne travaillions plus que la nuit dans des cimetières. Vous imaginez que nous sommes gardiens de nuit et que nous veillons sur vos morts chéris. Vous vous trompez, nous dérangeons vos morts et nous les utilisons pour faire toutes sortes de choses. Mais ce soir, nous ne devrions pas être ici, pas dans ce cimetière. L’horreur de la situation me saisit et m’oppresse. Je suffoque et j’ai du mal à me relever. Je sais déjà ce qui s’est passé ici et je sais déjà ce que je vais voir quand j’aurais réuni le courage suffisant pour me retourner. Debout sur mes deux pieds, je reste immobile, j’entends mon cœur qui cogne contre ma poitrine comme s’il voulait s’en échapper. Oui, m’échapper serait une solution, mais chez les McFallen on n’a jamais su être lâche. Je me retourne et je suis saisi par la vision que s’impose à mes yeux. Ma mère est là, je ne peux pas me tromper, c’est elle. Je m’attendais à voir le bel ange, le même que j’avais deux ans auparavant quand j’avais failli mourir. J’étais stupide, j’avais vu plus de cadavre qu’on ne devrait en voir dans toute une vie et j’imaginais pourtant que ma mère ne ressemblerait pas à l’un d’eux. Elle ressemblait à tous les autres, un amas de chairs en décomposition déposées sur des os pourrissants, devenant poussière petit à petit. Ce n’était qu’un cadavre de plus. Seth me regardait, il souriait. Etait-il si aveugle pour ne pas voir ce qu’il avait fait ? Pour la première fois de notre vie commune, il me dégoûtait et je rêvais de ne l’avoir jamais connu. A son expression, je compris qu’il avait deviné ce que je pensais.

    « Mais je n’ai jamais existé Nath. Je ne suis pas un être de chair et de sang comme le cadavre pourrissant de ta mère qui revient d’entre les morts pour t’embrasser » Son rictus effroyable déformait son beau visage, il n’était plus le garçon doux et intelligent que j’avais connu et ses mots, si durs, me déchirèrent le cœur.
    « Qu’est-ce que tu racontes ? Tu viens de la faire apparaître, tu es un monstre et tu existes bel et bien »
    « Tu es si naïf et stupide. Pas étonnant que tu ais été chez les Gryffondors. Tu n’as jamais remarqué qu’on ne se voyait presque jamais quand il y avait quelqu’un d’autre. Aucun élève ne me connaissait, certains t’appelaient même Seth et toi tu pensais naïvement : tiens, ils connaissent mon deuxième prénom, c’est marrant. Quand tu as fait ton overdose, tu n’as pas remarqué que nous n’étions pas ensemble quand le docteur te parlait et que j’apparaissais quand lui disparaissait. » Je commençais à comprendre, du moins je le croyais. J’espérais que c’était un mauvais rêve, mais je savais que l’odeur de mort n’était pas une invention de mon esprit.
    « Tu as bien fait apparaître ma mère pourtant ? » C’était le désespoir qui pointait dans ma voix. Un désespoir qui allait me faire faire des choses stupides comme toujours.
    « Techniquement, c’est toi qui l’as invoqué, c’est donc toi le monstre »

    Je sentis ma main descendre malgré moi vers la poche de mon pantalon. Je ne me souvenais pas m’être changé. Seth avait du prendre possession de mon corps. Nous avions interverti nos rôles sans que je m’en rende compte. Ce qui n’était au début qu’une solitude que j’avais comblée avec un ami imaginaire, c’était transformé en un cauchemar…mais qui était le cauchemar de qui. Ma main plongea dans ma poche et en sortit une baguette. J’avais le bout des doigts blancs sûrement parce que j’avais frôlé le bout de craie dans ma poche. Je dirigeais lentement ma baguette vers Seth qui se contenta d’éclater de rire.

    « Réveille-toi Schyzoboy, je n’existe pas, comment voudrais-tu me tuer avec un sort puisque je ne suis même pas en face de toi comme tu le crois. »

    C’était vrai bien sûr. Je ne pourrais pas l’atteindre, mon sort le traverserait et irait exploser la pierre tombale derrière lui. Je savais aussi comment faire pour mettre fin à tout ça, mais si je le savais lui aussi le savait.

    « Non, non ! Je ne te conseille pas de faire ça. Tu sais qui est le plus fort de nous deux »

    Il était d’un calme olympien. Au milieu de ce microcosme que représentait le cimetière, avec ce cadavre en liberté qui répandait la mort à chacun de ses pas. Comment pouvait-il être aussi insensible à ce spectacle désolant ? Il ne l’était pas, c’était moi qui étais insensible face à cela, moi qui regardais froidement le cadavre de ma mère déambulait entre les tombes. Seth était ma part d’ombre, les travers de ma personnalité mélangée à mes bons côtés. Je devais mettre fin à cela. Comme dans un film au ralenti, je me voyais retourner ma baguette contre moi, je voyais les veines de mon poignet s’ouvrir et relâchées le précieux liquide vermeil gorgé de vie. J’allais mourir et lui aussi mourait avec moi, ainsi le monde serait libéré de deux monstres ; non d’un seul en fait…
 
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Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish} EmptyLun 30 Mar - 2:46



Invité
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    Journal d’un déchet en perdition, douze janvier mille neuf cent quatre vingt-trois

    Les murs n’avaient pas changé, le plafond avait toujours cette horrible couleur blanc crème cassée et le docteur était toujours aussi dégarni. Son sourire bienveillant m’énervait, je n’aurais pas su dire pourquoi. J’avais l’impression qu’il me prenait en pitié et je n’aimais pas la pitié. Mon père ne m’avait montré aucune pitié, il m’avait traité comme la merde sur laquelle il aurait pu marcher en venant et qui le gênait sous sa chaussure. C’est ce que j’étais : une merde salissant les bottes des gens qui me marchaient dessus. Je n’étais pas sûr que le docteur avait bien fait de me ramener à la vie, je n’étais pas sûr de mériter encore de fouler le même sol que tous ces gens qui s’affairaient autour de moi. Ils avaient leurs petites vies bien nettes, bien lisses, sans histoire et à côté d’eux évolué un monstre qui avait réveillé sa propre mère et l’avait fait revenir d’entre les morts pour son petit bonheur personnel. Je savais qu’il me voyait comme cela, que c’était leur vision du jeune homme maigrelet aux cheveux châtains clairs et aux joues creuses que j’étais devenu. Je savais aussi ce qu’il me restait à faire, changer cette image, leur montrer un visage jovial et bon. Jovial, j’en étais capable ; bon, l’avais-je été au moins une fois dans ma vie ? Non, peut être, je n’en savais rien. J’avais décidé de redonner ce que l’on m’avait confié, j’avais décidé de faire quelque chose d’utile et d’intelligent. Naturellement, je me suis tourné vers l’enseignement. Ce ne fut pas chose aisée. Le directeur connaissait mon histoire et il savait aussi que j’étais du genre extravagant. Il avait sûrement peur que mes méthodes d’enseignement soit en décalage complet avec les bonnes méthodes d’enseignement. Mon père ne me fut d’aucun secours et tant mieux. Je reçus de l’aide de la part d’un ancien camarade de classe qui était devenu professeur lui aussi. Je n’avais jamais eu d’ami et au départ ce n’en était pas vraiment un. Il m’aidait pour mes devoirs de potions, je n’avais jamais compris comment en mélangeant des ingrédients on pouvait obtenir une potion. Il était professeur depuis un certain temps et il me recommanda au directeur, plaidant ma cause dieu sait comment. Le directeur plia et je fus engager. Klaus Kobwalski, je ne peux pas lui exprimer ma gratitude par de simples mots ou des gestes ; il n’y en pas d’assez expressif. Je lui dois ma nouvelle vie, une vie, qui pour l’instant, tient à l’écart mes vieux démons. Parfois, il m’arrive de repenser à Seth et j’ai l’impression d’entendre sa voix, mais je sais comment le combattre…du moins je l’espère.
 
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Invité
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    Désolé pour le double post. Je crois avoir terminé enfin.
 
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Origine : Irlandaise.
Familier : Un fléreur blanc.
Lady Etàn D. Grey
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    *-* Super fiche. Longue, mais tellement bien rédigée que ça passe tout seul! Très fluide donc <3 Je valide! Nath' passera pour dire si il accepte le Don de Nécro et tu pourras dès lors RP. =) Voilà!
 
MessageSujet: Re: Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish}   
Nathanaël McFallen - Crazy Irish Professor - {Finish} EmptyLun 30 Mar - 12:27



Invité
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    Oki, merci beaucoup.
 
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