 Sujet: Re: « it's all dirty by your own fault » Luke*
Lun 6 Avr - 23:31
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 « D'accord, d'accord. Fais pas la gueule. Je t'accorde le droit de me haïr à vie, ça te va ? »
Le silence. Etrange et troublant silence. C'était tout ce que ses provocantes paroles avaient provoqué de la part de l'alchimiste. Luke fronça les sourcils, presque déçu, mais surtout inquiet et interpellé par cette absence de réactions. Abaddon l'avait habitué à mieux au cours de cette soirée et dans l'esprit calculateur de Luke, ce changement soudain de comportement ne laissait rien présager de bon pour le jeune mangemort. L'alchimiste avait récupéré son manteau, sur le judicieux conseil de Luke, et l'ajusta rapidement en haussant les épaules. Le mangemort suivit des yeux le mouvement de ses mains sur l'encolure de sa veste et son regard s'attarda sur ses doigts, bientôt recouverts du gant blanc qu'il lui avait préalablement rendu. Abaddon lâcha un soupir, presque blasé, ennuyé, et sans vraiment en prendre conscience, le mangemort en éprouva un pincement au cœur, comme déçu d'être relégué aussi vite au rang de connaissance inopportune. L'alchimiste se pencha vers l'avant et posa sa main gantée sur le sol froid, provoquant un haussement de sourcil interrogateur de la part du jeune criminel. La dernière chose que Luke vit clairement fut le pentacle s'allumer d'une lueur pourpre. Rouge sur blanc. Cela lui rappela la couleur du sang sur la neige. Une réminiscence d'un autre âge sans doute. Une autre vie. Le réverbère éclata alors dans un bruit détonnant de verre cassé et les éclats retombèrent sur le sol en une symphonie mélodieuse. La lumière mourut alors, presque aussi vite que le sourire sur les lèvres de Luke en sentant les doigts glacés d'Abaddon enserrant fermement son visage. La fraicheur de sa peau sur la chaleur de celle de Luke était comme une morsure glaciale, la promesse de grands malheurs à venir. Et il ne fallait pas s'y tromper. Nulle tendresse, nul désir dans ce geste, plutôt lourd de menaces que d'étreintes fiévreuses. Un simple murmure, grave dans son ton et dans ses notes, lâché à son oreille.
« Nous nous reverrons... et tu ne riras pas autant, Midnight. »
Je rirais sans doute beaucoup plus... C'est ce que Luke pensa pour lui-même, comme une pique acerbe qu'il désirait garder pour lui. Inutile de lui en faire part. Il nota toutefois avec un demi-sourire amusé qu'Abaddon ne murmurait plus son prénom sur le ton brûlant du désir, mais sifflait son nom sur le ton tout aussi cuisant de la colère... Un souffle. Un bruit sec. Un filet de fumée blanche. Et Van Hellsing avait déjà transplané. Envolé. Comme la sensation de froid sur sa peau, comme son odeur dans le creux de ses mains.
« Tu ne manques pas de style, Van Hellsing, il faut te concéder cela. »
Un murmure lancé à la nuit puisqu'il le savait, Abaddon était déjà trop loin pour l'entendre. Luke s'alluma une cigarette, d'un geste assez nerveux, la fuma jusqu'au filtre, balança le mégot juste à côté du gant brûlé de l'alchimiste et l'écrasa consciencieusement. Puis, à son tour, il transplana.
[...]
« T'étais où ? » lui demanda Matt au moment même où il poussa la porte de leur appartement.
Luke ne répondit pas et se débarrassa de sa cape en la balançant mollement sur un fauteuil. Passant sa main dans ses cheveux, il attrapa un verre et se servit un whisky, blend japonais, comme il les aimait tant. Ignorant le regard lourd de reproche de Matt, il plongea ses lèvres dans le breuvage, repensant avec un sourire à Abaddon.
« Tu as dit que tu rentrais ici. Je t'ai cherché partout. »
« Fais pas chier. T'es pas mon père. »
Il termina son verre d'un trait sec et le reposa avec un bruit mat, se dirigeant vers la salle de bains avec toujours ce même sourire, vissé sur les lèvres. Matt l'aperçut et soupira d'un air lassé en levant les yeux au ciel.
« Je la connais ? »
« Non. » répondit Luke à travers la porte fermée de la salle de bain.
Matt n'insista pas et retourna dans sa chambre. Pendant ce temps, Luke observait son reflet dans le miroir. Rien ne semblait avoir changé chez lui physiquement mais sa peau conserverait encore longtemps sur elle le parfum d'Abaddon. Parce qu'il avait eu ce qu'il n'aurait jamais pensé avoir. Parce qu'à l'impossible il n'était plus tenu maintenant qu'il avait partagé une soirée avec le directeur d'Azkaban. Il ferma les yeux quelques secondes, prenant conscience de la fatigue qui était la sienne, et se glissa en soupirant dans l'eau chaude.
THE END
[Ce fut un plaisir ce RP  ] |
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