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 Minuit... ou presque. {Tyler}

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MessageSujet: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyMar 24 Mar - 3:03



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        Sois mon poison, mon antidote...
          my Wild Obsession...

    Assise sur son lit, Ashka avait du mal à croire à ce qu’elle était en train de penser. Étudier deux pensées à la fois n’était pas dans les cordes de tout le monde, mais en ce qui concernait la jeune voyante au regard étoilé, ce n’était plus qu’une question d’habitude, une façon de procéder. Une partie de ses pensées étaient tournées vers une seule et unique personne, alors que l’autre partie était justement en train de se demander pour quoi elle pensait à cette dite personne. Fallait-il qu’elle possède un léger grain de folie pour en venir à raisonner ainsi. Mais cet individu, celui pour toutes ses pensées étaient tournées, jour et nuit… Cela virait à l’obsession, la plus violente qu’il soit, la plus destructrice aussi. Elle ignorait bien pourquoi elle en était arrivée à ce point. Tyler Jack Carlson. Ce nom sonnait le glas en elle, au moins autant qu’il éveillait une once d’un elle-ne-savait-quoi, un sentiment étrange sur lequel elle ne parvenait à apposer un nom, comme si jusqu’à présent, jamais elle n’avait connu cela. La première fois qu’elle l’avait vu, il n’avait rien éveillé en elle, à peine une étincelle d’intérêt, mais due aux bruits qui couraient sur lui, et encore, elle n’y avait pas tant prêté attention. Il avait fallu qu’ils se voient en privé pour que tout change, pour qu’elle ressente pour lui bien plus qu’elle n’aurait imaginé. Pourtant, tout ne s’était pas passé comme cela aurait dû se passer ; elle avait eu à faire à l’impulsion du jeune professeur, à son couteau de même qui lui laissa une petite trace sur l’épaule, indice de son passage. Trace qui demeurait encore, bien que devenant de plus en plus légère au fur et à mesure que les jours passaient. Mais il y avait eu ce baiser visant à recueillir les perles de sang qui s’échappaient de sa blessure. Des lèvres posées sur sa peau qu’elle ne pourrait jamais oublier, un baiser à la fois mordant, sensuel et dégageant une perversion sans nom. Un simple geste qui avait ouverte les portes du ciel à la jeune fille, lui indiquant qui était réellement ce jeune homme qui se prétendait être professeur. C’était sûrement en cet instant que tout avait commencé à déraper. Elle n’aurait jamais cru se trouver face à celui qui avait nourri une certaine fascination dans son regard lorsqu’elle lisait les nouvelles de la Gazette des Sorciers ou les gros titres sur le nouveau « Boucher du siècle ». Intriguée certes, mais bien loin d’approuver les actes commis. Malgré son entourage, il semblait qu’Ashka demeure une jeune demoiselle douce et aux attitudes neutres. Peu lui importait qui était réellement ce « Jack l’Eventreur » ou le pourquoi il commettait ses crimes, tout ce qu’elle savait sur lui, c’était par l’intermédiaire du journal et qu’il commettait d’horribles boucheries. Elle n’ignorait pourtant pas qu’en la matière, son frère aîné était un être sanguinaire et machiavélique, mais rien ni personne ne l’avait préparé à « voir » ce que le jeune professeur de Défense Contre les Forces du Mal cachait si bien. En quelques secondes, elle l’avait percé à jour, découvert sa véritable nature et avait vécu ce qu’elle pourrait appeler, l’une des plus grandes peurs de sa vie. Tout était allé si vite… Elle n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Ce qu’elle savait désormais, c’est qu’elle avait peur de lui, assez pour tenter de l’éviter dans les couloirs, pour ne pas croiser son regard lors de ses heures de cours en sa compagnie, conservant obstinément ses yeux millénaires sur son parchemin contenant ses notes ou sur un point invisible… Tant qu’elle ne croisait pas son regard. Mais il fallait croire que c’était sans compter sur l’obstination du mangemort à venir la troubler un peu plus chaque jour en venant lui présenter des excuses sans jamais pourtant prononcer les paroles véritables. En quelques jours, elle avait finit par être l’objet d’une attention particulière, bien que discrète ; en l’espace d’un petit temps, il en était arrivé à nourrir chez la jeune fille, une obsession grandissante. Il était son poison, celui qui s’infiltrait dans ses pensées, qui la poussait à rêver de lui, ou plutôt, des visions sous formes de rêves… Mais il était aussi cet antidote, par sa seule présence ; son charisme, ses sourires charmeurs… Un tout qui avait finit par envoûter la jeune fille, au point qu’elle ne ressentait pour lui plus que peur lorsqu’il était présent et absent, mais aussi cette fameuse émotion dont elle ignorait tout…

    Poussant un léger soupir, la jeune fille acheva, dans un cliquetis de bracelets, d’écrire la phrase qu’elle était en train de noter sur son journal intime, recueil de ses pensées et de ses visions, avant de le refermer brusquement. Repoussant sa longue chevelure, la Serdaigle porta un rapide coup d’œil à l’horloge du dortoir qui indiquait une heure avancée. D’ici moins d’une heure, elle devrait descendre d’un étage pour rejoindre les appartements du Professeur Carlson. Étrange lieu de rendez-vous, mais il lui avait certifié qu’ils partiraient de là pour trouver une salle de classe pour reprendre les Cours Particuliers qui s’étaient interrompus brutalement après quelques minutes. Ashka avait perdu toute méfiance envers l’Islandais. Tout ce qu’elle savait désormais, c’est qu’elle devenait beaucoup trop sensible dès qu’il était trop proche d’elle, comme s’il devenait la source de ses visions, et que jusqu’à ce qu’il ait révélé tous ses crimes à ses yeux bleus, elle ne serait pas en paix… C’était peut être la raison pour laquelle elle évitait de le regarder dans les yeux ou même de le toucher. Allez réellement savoir. S’étirant doucement, la jeune fille quitta son lit, vêtue seulement de son pyjama, une nuisette rouge. Ses camarades de chambre dormaient déjà, en réalité, cela ne l’étonnait guère, il était plus de 22h40… Mais après tout, peut-être y était elle pour quelque chose aussi… Ashka n’était pas étrangère aux somnifères solubles dans un thé… Se dirigeant vers la petite salle annexe qu’était la salle de bain, la jeune fille enfila la première robe qui lui était tombée sous la main, blanche et légère, aux manches quasi inexistante mais dont le bustier suffisait à couvrir tout ce qu’il y avait à cacher. Sa longue chevelure cannelle couvrait le reste. Demeurant pieds nus pourtant, la bleue&bronze attrapa son sac, fourrant son journal à l’intérieur avant de quitter le dortoir sur la pointe des pieds, ainsi que la Salle Commune. Sans bruits et le regard obstinément pointé devant elle, elle ne tarda plus à descendre les escaliers de marbres, aussi froids que l’air au dehors. Ce fut finalement au bout de quelques instants qu’elle parvint à l’endroit que lui avait indiqué son professeur, prononçant le mot de passe au tableau qui cachait l’entrée des appartements de ce dernier. Dans un léger grincement et un air suspect, ce dernier lui laissa le champ libre pour entrer… Ce fut avec une certaine boule au ventre que la jeune fille pénétra dans l’antre du loup, sans véritablement se méfier de l’ambiance accueillante qui y régnait… Son regard bleu se porta en tout premier lieu sur l’ensemble de la pièce, les tapisseries et la décoration légèrement plus accueillantes que le bureau du Directeur de Serpentard, avant de se poser justement sur ce dernier, sortant de ce que l’on pouvait présumer être la Salle de Bain, le torse nu. Dans un léger hoquet de surprise, Ashka ne tarda pas à se cogner contre la table basse qui se trouvait devant elle et qu’elle n’avait pas vue, absorbée dans une légère contemplation de ce corps respirant la santé. Jamais encore la jeune fille n’avait porté le regard sur un homme à moitié nu… Et ce fut aussi rapidement, tout en rattrapant la table qui tombait en avant, que la belle s’excusa, détournant le plus rapidement possible ses yeux encore trop innocents…

    ASHKA : « Oh par Morgane ! … Pardon. Je… je ne pensais pas… Je suis désolée. »

    Il n’était pas difficile de voir le trouble dans lequel la jeune fille venait de se plonger, tentant de rattraper la table basse qui s’obstinait à tomber, au moins tout autant que son sac qui voulait quitter son épaule, et le visage écarlate…
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyMer 25 Mar - 3:54



Invité
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    « I can't escape myself
    So many times i've lied
    But there's still rage inside
    Somebody get me through this nightmare
    I can't control myself. »


    La chemise tomba sur le revers du lit aux draps couleur ocre avec rudesse, l'homme qui venait de l'ôter ne semblait pas en ses meilleurs jours. La pâleur de son torse n'enlevait rien à son charme écrasant, même ses prunelles plus sombres qu'à l'accoutumée l'enveloppaient d'un halo ténébreux qui ne faisait que ressortir un peu plus sa beauté brutale. Le silence planait lourdement dans les appartements ; les notes du piano s'étaient éteintes lorsque son maître avait cessé sa partition non sans laisser lourdement tomber ses mains sur les touches nacrées par une colère froide. Les relents de whisky se dissipèrent sous l'odeur brumeuse de la fumée de sa cigarette ancrée au coin de ses lèvres qu'il écrasa dans le cendrier posé sur sa table de chevet, avant de se diriger vers la salle de bain de ses appartements. Le visage atrocement assombri, portant à son cou les effluves d'un parfum à la fois envoûtant et presque violent, il dardait droit devant lui de son regard assassin et glacial ; ce soir Tyler n'était guère habité par la bonne humeur. L'Islandais pourtant n'était pas tant lunatique, certes il demeurait impulsif et incernable, mais passer d'une humeur à une autre ne faisait pas partie des registres de sa personnalité mystérieuse. Seulement à tourner en rond comme il avait pu le faire dans la journée, cela ne pouvait que l'aider à faire son introspection, celle qui vous pousse à vous poser les mauvaises questions à vous même sans jamais trouver les réponses adéquates. Le professeur n'avait pas eu tant de cours ce jour-ci, et le Ministère ne demandait pas sa présence puisque le jeune homme était déjà grandement avancé dans son travail ; voilà pourquoi il s'était enfermé dans son bureau à plancher sur quelques recherches bientôt obscurcies par ses pensées. Et pourtant l'aîné Carlson avait bel et bien eu le culot d'avancer à l'une de ses élèves qu'au vu de son travail monstre ce jour-ci, nécessitant pour lui de passer au Ministère avant de revenir très tard dans la soirée, il ne pouvait la recevoir que tardivement pour son cours particulier : une stratégie murement réfléchie pour attirer l'agneau dans ses filets, la tuer proprement et se trouver un alibi soigneusement anticipé quelque part dans un coin de son esprit. L'eau tiède tomba dans un ruissellement fluide, détendant quelque peu le jeune homme au regard d'acier qui émit pourtant un soupir las et froid ; sa colère endormie ne tombait toujours pas. L'Islandais ne nourrissait cependant aucune rancoeur contre quiconque, sinon contre lui même : il sentait en lui cet éternel tiraillement, ce profond mal être qui le condamnait à toujours être seul et incompris, cette rage incommensurable de ne savoir extérioriser toute cette souffrance insoutenable, si ce n'était par la lame froide de son couteau venant découper ses victimes. Arracher la vie le plus inhumainement possible pour se sentir plus léger ; pour une âme volée, un poids en moins sur ce tiraillement qui le rendait si faible. Et il le sentait. Le jeune homme sentait que tout son être n'était plus qu'écorché vif, que ce halo de mystère l'entourant n'était que trop épais, qu'à ses heures son impulsivité prenait le dessus là où sa conscience lui faisait comprendre que jamais personne ne pourrait le comprendre. Carlson souffrait de cette haine immuable qu'il avait pour cette injustice que les autres ne voyaient pas, ils ne voyaient qu'un homme fort, ambitieux et charmeur, ce qu'il était en réalité, mais pas seulement. Lui le petit génie, avait toujours eu ses pensées tournées vers les faits les plus cohérents, les plus énigmatiques également ; Tyler voyait bien au-delà des autres. La preuve en était de la mort qu'il avait donné "involontairement" à son jeune camarade lorsqu'il n'avait que douze ans. Trop extrême, trop entier, trop passionnée... on ne parvenait à cerner et contrôler ce feu brûlant en lui, et lui-même ne parvenait à le contrôler, d'où sa piètre humeur ce soir-là.

    Sortant de sa cabine de douche avant de couvrir son bassin d'une serviette d'un blanc immaculé, le mangemort s'approcha du lavabo, toisant le miroir voilé d'une buée translucide qu'il essuya d'un revers de main, accrochant son propre regard sombre. Le visage assombri et le regard glacial, l'homme dardait son propre reflet, analysant ses moindres traits comme un peintre retouche son oeuvre au pinceau fin. Rien de narcissique néanmoins, mais seulement la volonté de chercher sur ce visage de marbre, les voiles trop légers d'une peine et d'une souffrance pourant bien réelles. Alors il fronça légèrement les sourcils, sentant cette rage lui assaillir le coeur comme un venin trop violent, et d'un geste brusque et inattendu, balaya tous les objets trônant sur le trop large lavabo de faïence, tombant au sol dans un fracas étourdissant, et trahissant la fougue violente habitant le jeune homme. L'Islandais baissa la tête comme ses bras tendus se posèrent sur les rebords du lavabo, paupières closes et soupir exténué ; il n'était guère facile de se sentir incompris et incontrôlable. Un souffle s'échappa de ses lèvres tandis qu'il tentait de reprendre son calme et sa sérénité -apparente seulement, car intérieurement tout n'était plus que tiraillement atroce-, fait qui lui demanda plusieurs longues minutes avant qu'il ne pose son regard sombre sur son avant-bras scarifié de quelques entaillades faites par lui même ; l'appel du sang était pour lui bien trop fort. Finalement, après ce passage à vide mué d'une impulsivité sans nom, le jeune homme s'habilla, gardant son torse encore nu alors qu'il passa une main dans ses cheveux encore légèrement humides, une serviette tombant sur ses épaules saillantes. Croisant une dernière fois son regard d'ébène dans le miroir, le jeune professeur sortit de la salle de bain, lorsque ses yeux surpris se posèrent sur une silhouette ne lui étant pas inconnue. Son visage d'abord inexpressif esquissa un sourire cynique et amusé lorsqu'il lut la gêne de la belle enfant soudainement troublée par l'arrivée de son professeur vêtu pour le moins légèrement, fait pour le moins compréhensible. Et ce fut sans vouloir aider l'élève à se sortir de ce trouble que Tyler accrocha son regard sur cette dernière sans jamais ciller, le sourire toujours aux lèvres.

    ASHKA : « Oh par Morgane ! … Pardon. Je… je ne pensais pas… Je suis désolée. »
    TYLER. - « Cessez de vous répandre en excuses Miss Mephistos, j'avoue que ce n'est pas très conventionnel. » rétorqua-t-il dans un murmure suave tandis que ses yeux sombres et amusés se posèrent sur la table vacillante que la jeune fille tentait de remettre en place.

    Dans une dernière oeillade équivoque et à la limite de la provocation à peine voilée vers cette dernière, Tyler se dirigea vers son lit où était apposée sa chemise blanche qu'il endossa alors, fermant soigneusement les boutons les uns après les autres. Ce fut donc d'une main habile venant fermer son vêtement au niveau des poignets qu'il apposa son regard sur son horloge murale, s'adressant de nouveau à Ashka dans un murmure grave.

    TYLER. - « Je vous attendais pour plus tard, les élèves ont tendance à ne pas arriver à l'heure. Je crains vous avoir sous-estimée sur ce point. »

    Enfin, le jeune homme se retourna comme il désigna une table ronde entourée de chaises à la manufacture soignée à son élève. Les appartements du corps professoral demeuraient suffisament vastes et spatieux pour que logent en leur sein une chambre bien meublée, un salon d'envergure ainsi qu'une salle de bain personnelle non négligeable. Ce fut alors non sans pure stratégie que Tyler attrappa également sa veste sombre dans laquelle dormait sa fidèle lame aiguisée, l'endossant à son tour avant de se diriger vers la jeune fille dans un sourire charmant. Depuis l'épisode trop sombre qui s'était profilé dans son bureau, le jeune professeur avait dores et déjà tout fait pour adoucir la peur d'Ashka à son encontre, afin d'attirer la douce enfant dans ses filets. Les mots doux, les gestes tendres mais respectables, les regards et les sourires avaient été de rigueur pour que la belle ne daigne reprendre des cours particuliers avec lui... En outre tout avait été calculé par Tyler pour que le meutre qu'il souhaitait commettre ne soit parfait, teinté d'alibis solides pour qu'il ne puisse pas être rendu coupable. La jeune nymphe n'en savait que trop, et Carlson n'était pas tant certain qu'elle ne tienne sa langue. Ce soir donc, il espérait la voir vivre ses dernières heures et lâcher son dernier souffle sous son regard trop perfide et son rictus ténébreux. Tyler avisa par ailleurs discrètement la tenue légère de son élève, d'une blancheur trop pure pour qu'il n'imagine pas ce même tissu imprégné de sang, s'empêchant alors d'éprouver trop d'appétence visible quant à cette pensée, ni même de se pincer les lèvres.

    TYLER. - « Navré de vous gâcher un vendredi soir. Mais je n'avais plus que ce moment de libre pour moi. Vous souhaitez boire quelque chose avant qu'on ne se mette en route pour une salle de libre ? »

    La distance établie entre le professeur et l'élève n'était que trop éloignée, et pourtant il régnait soudain une étrange tension trop lourde, portée par les murmures trop ténébreux de Tyler qui déjà ne songeait plus qu'à arracher la vie à son élève trop innocente. Alors il se rapprocha, de son sourire toujours divin et soudain étrangement terrifiant tant il cachait à peine les idées morbides se lisant sur son visage parfait, sortant sa baguette de sa poche qu'il pointa alors sur la porte émettant un cliquetis. Alors, le regard soudain sérieux et grave de l'aîné Carlson se posa de nouveau sur la jeune Serdaigle, laissant s'élever son timbre de voix suave et grave.

    TYLER. - « ... Pour un peu plus d'intimité. »

    Quelques mots trop explicites, et déjà l'on pouvait comprendre que le professeur ne désirait en rien quitter vraiment les lieux cette nuit.
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyJeu 26 Mar - 1:02



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    ASHKA : « Oh par Morgane ! … Pardon. Je… je ne pensais pas… Je suis désolée. »
    TYLER. - « Cessez de vous répandre en excuses Miss Mephistos, j'avoue que ce n'est pas très conventionnel. »

    La jeune Serdaigle finit par se taire sous l’ordre intimé par son Professeur, tout en remettant la table en place, la maudissant intérieurement. Les joues rougissantes, elle n’osa plus regarder l’Islandais dans les yeux, mais ne pouvait se défaire de cette vision de lui à demi nu face à elle. Se tournant alors vers la porte qu’elle avait franchi quelques secondes plus tôt, Ashka ne put cependant pas retenir ce geste consister à porter sa main droite pour cacher son regard bleu, dans le but certainement de ne pas détailler le torse de son Professeur. Pourtant, dès lors que son regard croisa la surface de bois, un très léger sourire naquit sur ses lèvres candides alors qu’elle venait mordre son ongle, charmée malgré tout par ce corps fier. Ce n’était pas dans ses habitudes de porter un regard sur le corps d’un homme, surtout si l’homme en question était plus que susceptible de la captiver autant pas l’intellect que le physique. Jusqu’à présent, la Serdaigle avait éconduit tous les potentiels petits amis qui auraient pourtant donné cher pour ne serait-ce qu’un regard de sa part, lâchant pour excuse qu’aucun ne l’intéressait et qu’elle préférait se consacrer à ses études. Aussi était elle ignorante aux jeux de l’amour, aux baisers que l’on soutirait à son soupirant ou aux rendez-vous amoureux à l’abri des regards indiscrets. Sa seule expérience et très certainement celle qu’elle désirait plus que tout oublier, et sous l’influence d’un philtre d’amour trop puissant pour qu’on ne pense seulement à y résister. Heureusement pour elle, on l’avait trouvé suffisamment à temps pour qu’elle ne commette pas l’irréparable… Sans doute était-ce depuis ce jour qu’Ashka avait eu l’idée de concocter un anti philtre d’amour, qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion d’expérimenter. Un bruissement d’étoffes derrière elle lui indiqua que le jeune homme était en train de s’habiller, pourtant, l’image qu’elle avait en tête de lui ne semblait pas vouloir s’effacer, comme une nouvelle information à son obsession. Etrange sentiment, peu déplaisant, mais parfois dérangeant, comme en cet instant, où il lui semblait désirer laisser courir ses doigts sur sa peau, le parcourir et le découvrir. Tant de petits désirs qu’elle ne se connaissait pas et qui ne concernaient que la partie physique, quant la veille, elle aurait voulu connaître ses pensées. Vérité dérangeante, et à ne pas même coucher sur le papier. Balayant ses pensées qu’elle considérait comme inconvenante, elle se laissa pourtant aller à apprécier le ton grave du mangemort. Mordant un peu plus fort dans son ongle, elle ne tarda pas à se retourner vers lui, lorsqu’elle comprit qu’elle pouvait enfin se retourner, tentant de retrouver une attitude à peu près normale. C’était si…étrange. Se retrouver fascinée par ce professeur, alors que quelques temps plus tôt, elle avait comprit qui il était, et combien ce qu’elle avait découvert pouvait lui être fatal si jamais elle venait à laisser échapper ce type d’informations. Pourtant, et aussi étrange que cela puisse paraître, ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait, et Tyler n’était pas la première personne pour qui elle conserverait le silence, mais lui, pouvait il seulement le savoir ? Et malgré tout, cela faisait-il d’elle une complice ? Jamais encore elle n’avait prit part pour un camp ou pour un autre. Le Bien et le Mal, une notion dépassée, trop profonde et qui divergeait selon le point de vue. Sans doute était-ce pour cela qu’elle se plaisait à demeurer dans son château de neutralité, déambulant pourtant dans les deux entités, sans jamais se laisser influencer…

    TYLER. - « Je vous attendais pour plus tard, les élèves ont tendance à ne pas arriver à l'heure. Je crains vous avoir sous-estimée sur ce point. »
    ASHKA : « Iriez-vous me reprocher ma ponctualité ? » Esquissa t’elle dans un léger sourire, alors que son regard venait de se poser un instant sur lui. « Je n’aime pas les retards, c’est pourquoi je ne le suis presque jamais. »

    Presque. C’était le mot. Après tout, il y avait certaines situations qui faisaient qu’elle ne pouvait pas toujours être à l’heure, mais jamais elles ne s’appliquaient à Poudlard, plutôt en Norvège, voire en Angleterre, pour quelques raisons qui ne regardaient qu’elle. Suivant le mouvement du jeune homme, elle se dirigea, tout en remontant son sac sur son épaule, vers la table qu’il désignait. Sans doute avait elle pensé qu’ils partiraient aussitôt qu’il se serait vêtu, mais ne laissa rien paraître de sa légère surprise. Jusqu’à présent, sa naïveté avait suffisamment endormi son esprit pour qu’elle ne se pose pas trop de questions. Elle aurait peut-être dû pourtant… L’heure tardive et le lieu du rendez-vous auraient déjà dû suffire à éveiller quelques soupçons… Après tout, à cette heure-ci, quelle salle n’était pas libre ? Sans doute faisait elle trop confiance au charme de l’ancien Serpentard, lui qui avait su endormir la peur qui l’habitait depuis leur premier rendez-vous. Travail facilité par le manque de rancune de la douce et sa légère naïveté. Elle finit par poser son sac au sol, sans pour autant s’asseoir, son regard accrocheur préférant observer la table et la pièce dans laquelle elle se trouvait. Finalement, ses mains vinrent s’apposer sur la surface boisée de la table alors que le jeune professeur reprenait déjà la parole.

    TYLER. - « Navré de vous gâcher un vendredi soir. Mais je n'avais plus que ce moment de libre pour moi. Vous souhaitez boire quelque chose avant qu'on ne se mette en route pour une salle de libre ? »
    ASHKA : « Ce n’est rien… Je crois qu’il faut s’accommoder de votre emploi du temps, et non du mien… Vous avez certainement bien plus intéressant à faire que de donner des cours en plus… »

    Il y avait longtemps qu’elle avait renoncé à regarder le professeur dans les yeux, comme par peur sans doute de s’y noyer, ou de provoquer une vision. Pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, il lui sembla percevoir quelque chose, comme une intuition… Qui se confirma dès lors qu’elle entendit un cliquetis provenant de la porte par laquelle elle était entrée. Se redressant doucement, une expression de surprise naquit dans les prunelles d’Ashka, alors que son regard passait de la porte au visage du jeune homme, déjà bien trop sérieux pour que cela paraisse comme une plaisanterie.

    TYLER. - « ... Pour un peu plus d'intimité. »
    ASHKA : « Plus d’intimi… »

    Qu’entendait-il par plus d’intimité ? La Serdaigle finit par s’éloigner de la table, de quelques légers pas, comme si son intuition se révélait être vrai. Une crainte contre laquelle elle ne pouvait rien, et que seul lui semblait pouvait éveiller, puisque le seul à avoir osé porter la main sur elle.

    ASHKA : « Qu’est ce que vous voulez… Pourquoi nous… enfermer ? »


Désolée, c'est pourrave. J'me ratrappe au prochain Wink
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyJeu 26 Mar - 20:34



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    Savait-il en vérité que la belle enfant avait été troublée par lui-même, vision peu conventionnelle comme Tyler l'avait souligné et qui pourtant n'avait pas mis ce dernier mal à l'aise, contrairement à la Serdaigle. Mis à part la réaction surprise de la jeune fille, Carlson ne songeait en rien que la jeune élève aurait pu être touché par ses charmes, gênée peut-être, embarrassée sans doute, mais certainement pas aussi ébranlée. A vrai dire si le but premier du professeur avait été de charmer la demoiselle, il aurait très certainement été des plus directs en jouant de ses mains sur les courbes de cette dernière, hors il ne lui adressa qu'un regard amusé et provoquant. L'ancien Serpentard n'était donc pas dans l'optique d'user de ses charmes pour une seule nuit de plaisir, mais bien plongé dans cette pensée obsédante de mettre un terme à la vie de la jeune fille. Pourtant la douce était plaisante, encore visiblement innocente, belle et appétissante, portant sur elle un parfum sucré et délicieux, et bien qu'elle demeurait donc fraîche et séduisante, le professeur pourtant penché sur les vices les plus perfides n'avait guère en tête de faire passer quelques élèves dans ses draps. Une question d'éthique peut-être, du moins en surface et facilement ébranlable, le fait de demeurer discret également afin de garder son poste, mais aussi parce que malgré son appétit pour les courbes féminines il ne devait prétendre à s'abaisser à butiner des adolescentes visiblement en pamoison devant lui. Une pensée pour le moins bien hypocrite lorsque le professeur en question avait déjà songé par deux fois à profaner le corps de la pauvre Ashka, juste par goût des cris, des larmes, et de la satisfaction qu'il en retirait. Ce soir néanmoins, la thèse du crime parfait le conduisait à ne pas blasphémer le corps voluptueux de la jeune fille ; pour faire passer un meurtre pour un suicide, encore fallait-il qu'on ne retire pas de la pauvre victime défunte qu'elle n'avait été prise de force quelques minutes seulement avant son décès. Question de logique et de sûreté qui donc l'empêchait de bafouer la jeune fille, malheureusement pour Tyler qui pourtant ne se serait guère fait prier si cela avait été possible. Sur cette pensée sournoise, son regard noir toisa un instant les draps ocres de son lit, écrin d'une bulle imaginaire où il pouvait encore y voir dans son esprit la pauvre Serdaigle se résignant à son triste sort dans les bras trop tenaces du mangemort. Ce dernier émit un bref soupir, presque las de ne pouvoir jouer son rôle de bourreau jusqu'au bout, avant de se tourner vers la belle dans un sourire délicieux, laissant son charme ténébreux s'imposer dans la pièce. Le professeur resta taciturne face à la réponse de la jeune fille, n'étant guère des plus bavards il ne rétorqua rien sur la question de la ponctualité, ayant lui-même ses propres opinions. En outre Carlson préférait autant les personnes imprévisibles, et s'il y avait un trait qu'il ne supportait pas chez les anglais, c'était encore leur ponctualité impeccable trahissant leur manque de spontanéité flagrant qui exaspérait tant le jeune professeur. Par ailleurs il n'ignorait pas qu'Ashka n'était pas des contrées anglaises, seulement loin de lui était l'idée de lancer une conversation sur ce sujet là lorsqu'il brillait sauvagement dans son regard cette flamme perverse d'en finir tout de suite avec la belle jeune fille. Cependant Tyler resta galant et charmant, jusqu'à ce que ne sonne le glas de la dernière heure de sa victime. Et lorsque des douces lèvres de la belle franchirent des mots parfumés d'une ironie qu'elle ne pouvait pas cerner ; "Vous avez certainement bien plus intéressant à faire que de donner des cours en plus", Tyler dut se retenir d'esquisser un sourire sombre et empoisonné à l'adresse de sa future petite proie. Bien sûr, qu'il avait bien plus intéressant à faire. La voir agoniser, la faire souffrir tant physiquement que par la parole, attendre docilement que son dernier soupir ne s'échappe de ses lèvres alors glacées, future délicieuse défunte dans laquelle il y miroiterait quelque chose de grand : la mort qu'il avait donné alors. Alors la porte se trouva close sous l'accoup délicat de sa baguette, comme le murmure suave et grave du mangemort résonna soudain, par des mots guère rassurants qui affolèrent doucement la belle enfant.

    ASHKA : « Qu’est ce que vous voulez… Pourquoi nous… enfermer ? »
    TYLER. - : « Ce que je veux.... Si je te le disais maintenant, tu n'aurais plus la surprise. »

    Sourire enjôleur, charmant, séduisant, et terriblement diabolique. Il portait sur lui les effluves sombres des ténèbres trop épaisses, homme mystérieux dont le visage assombri et sérieux ne pouvait qu'arracher des frissons à son interlocutrice alors peu rassurée. En outre il commença à la tutoyer, un fait qui s'était déjà passé dans son bureau lorsque Tyler avait commencé à menacer la belle ; la proximité d'un "tu" entre la victime et son bourreau, si différents et pourtant si liés par une vérité glaciale : elle mourrait sous le joug de son désir. Alors le jeune homme s'avança d'un pas lent, laissant le suspense nourrir la peur de la douce nymphe, jouant de sa mise en scène qui n'en était pas véritablement une afin de la voir frissonner d'avantage, installer l'angoisse montante dans ces lieux soudain lourd d'une atmosphère oppressante. Son sourire carnassier et ténébreux persistait, amusé par sa propre réplique mais aussi par les beaux yeux affolés de la jeune fille, Carlson continuait de s'avancer lorsque cette dernière reculait face à son bourreau qui rangea sa baguette dans la poche arrière de son pantalon. Ce n'était guère son arme préférée, à quoi bon jeter un sortilège impardonnable lorsqu'il pouvait sentir sous ses doigts les frissons qu'il arrachait rien que par la lame froide et vicieuse de son couteau... Et il sentait battre d'avantage son palpitant par cette excitation si jouissive ; enfin le goût du sang se profilait comme une odeur âcre et sournoise, bien que son jeu ne pouvait se montrer aussi violent qu'à l'accoutumée, c'était là un amusement si plaisant aux yeux de Tyler. Sa voix résonna de nouveau, timbre à la fois sensuel et inquiétant.

    TYLER. - : « Je ne te toucherai pas, du moins pas dans le sens où je te jetterai bien sur mes draps. Cela aurait été avec grand plaisir, mais on a rarement vu une jeune fille se voir bafouée vraiment par hasard quelques minutes avant son suicide. Ce serait une erreur de débutant de ma part, je ne me le pardonnerai pas. »

    Le jeune homme parlait d'un timbre de voix d'une ironie trop pure. Il s'adressait à la jeune fille comme à une protégée qu'il se voulait de réconforter, avec son sourire amusé, son haussement de sourcils amical, ses mots lâchés avec un tel naturel détaché que cela en devenait sournois. Comme si rien dans ses paroles n'était quelque chose d'atroce et d'immoral ; Carlson aurait très bien pu lui parler de choses et d'autres, le ton de sa voix suave mais spontanée aurait été le même. Atroce bourreau qui savait installer la peur rien que par une situation purement cynique. Alors il reprit, d'une mine soudain plus assombrie, grave et sérieuse comme il s'avançait encore, poussant la belle à reculer contre son gré face au jeune homme trop ténébreux.

    TYLER. - : « Tu me poses un souci, Ashka. Tu sais qui je suis et je ne prendrai pas le risque de voir un oiseau de mauvaise augure divulguer tous mes secrets. Tu es si douce cependant... » fit-il après une très courte pause plombée d'une atmosphère lourde. « ...cela me fait atrocement mal au coeur de devoir me débarrasser de toi. »

    Ironie quand tu nous tiens, quel excellent tonique sanguin cependant. De nouveau un sourire carnassier comme le dos de la belle heurta enfin le mur, laissant tout le loisir au bourreau de venir enfin se caler contre cette dernière, laissant glisser son souffle chaud sur les courbes délicates de son cou blanc. Ses lèvres vinrent frôler sa peau d'opaline, dans une volonté tenace et perverse d'y déposer un baiser mordant, chose qu'il ne fit pas cependant. Un froissement d'étoffes dans ce silence tendu, et le jeune homme sortit son arme aiguisée faite d'un métal soigné qu'il garda en main tandis que ces dernières vinrent se poser sournoisement sur les hanches fines d'Ashka. Il plongea alors son regard noir dans les prunelles satinées de la jeune fille avant de reprendre dans un murmure sensuel qui laissait entrevoir que le bourreau sommeillant en lui agissait face au sang et à la violence comme un amant passionné.

    TYLER. - : « Puisque tu es dangereuse pour mon avenir, je me vois dans l'obligation d'être moi aussi dangereux avec toi... Quelle tristesse de voir une telle beauté quitter le monde aussi jeune. Tu n'auras rien vécu... »

    Un sourire de nouveau, alors que ses lèvres vinrent cette fois frôler celles de la jeune fille, glissant sur sa peau avec envie sans qu'il n'en fasse rien cependant, se refusant de goûter aux courbes de la petite proie qu'il enserra un peu plus de ses mains s'enfonçant dans la chair de ses hanches fines. Le couteau quant à lui sommeillait entre ses doigts, mais guère plus pour longtemps.
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyVen 27 Mar - 2:52



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    Ahska ne croyait pas au grand amour. Elle n’y avait jamais cru, pas plus qu’à ce sentiment certes noble, mais ô combien destructeur. Elle avait vu le mal que l’on se faisait au nom de l’amour, séché les pleurs de ses amies qui s’étaient crues prises dans ce mal… Elle s’était toujours pensée insensible aux sentiments, aux émotions, ne se voulant pas faible, préférant contrôler ses états d’âmes. C’était sans compter sur l’ancien Serpentard qui venait, en quelques semaines, de faire tomber chacune des barrières, qui avait détruit les remparts protégeant la Nymphe, qu’il faisait désormais plier sous ses sourires charmeurs, sous ses regards brûlants et sa voix suave. Elle tombait de haut, de trop peut-être, se voulant lointaine face à lui, élève face à son professeur, préférant oublier jusqu’à leur nature et leur sexe, pas d’homme ni de femme, pas de Diable face à l’Ange, juste leur statut scolaire qui aurait dû lui suffire à ne pas avoir de pensées inavouables envers lui, homme encore jeune, séduisant et qui l’attirait, comme le fruit défendu, semblable à l’interdit. Pourtant, la douce Serdaigle demeurait silencieuse et lointaine, ne dévoilant rien de son trouble. Elle n’avait pas la prétention de vouloir lui plaire, ni même l’envie de le faire, se contentant de ces quelques regards croisés à la sauvette. Mais ce soir… il lui venait cette envie dérangeante de s’attarder sur la peau du mangemort, d’en goûter la saveur, de respirer ce parfum épicé et mystérieux. Il y avait bien quelques images de son imagination qui lui montraient ce qu’elle désirait en cet instant, terminer dans ses bras, laisser ses doigts parcourir chaque parcelle de sa peau alors que ses lèvres chercheraient les siennes, c’était ce qu’elle désirait, sans vouloir pourtant le ressentir. Faible, c’était ce qu’elle était en cet instant face à lui, jeune fille sans défense aucune. Et dire que jusqu’à présent, elle se serait damnée de ressembler aux autres filles, la voilà qui finalement, ne valait peut-être pas mieux… Mais au moins, elle pouvait se féliciter d’avoir reçu une éducation digne et visant à agir avec principes et discrétion. Reportant de nouveau son regard étoilé sur le jeune professeur, Ashka eut l’audace de répondre à sa question par une autre, sur un ton léger révélant de son insouciance. Le retard. C’était bien une chose qu’elle ne supportait pas, mieux valait ne pas la faire trop attendre, sa patience, bien qu’olympienne, avait toutefois quelques limites, sans doute était-ce là un trait de caractère qu’elle tenait de son paternel. L’un des rares aussi, puisque pour le reste, elle tenait principalement de la douce Sjena Mephistos, norvégienne aussi belle que l’aurore et femme au cœur d’or. Ashka lui ressemblait énormément sur la personnalité, mais en ce qui concernait le physique, nul n’aurait réellement su dire à qui la jeune fille pouvait ressembler, tant ses traits étaient délicats, dessin parfait. Sculpture que l’on avait sans doute rendue vivante… Mais pour qui avait-on donc crée la poupée dotée d’un don qui lui laissait le loisir de se promener dans les couloirs du temps ? Un être aussi pur et aussi fragile ne pouvait avoir été créé pour quelqu’un qui la briserait à la moindre caresse, mais ne saurait se sentir complète aux côtés d’une personne qui lui ressemblerait… L’être humain, par nature, recherche son autre, sa moitié, celui qu’il nomme son âme sœur ; histoire à dormir debout, se moquerait alors Ashka, qui, sans le vouloir, recherchait également son autre… Mais sans doute ne la connaitrait-elle jamais, puisque celui qui avait décidé de son sort avait aussi marqué les prémices de ses derniers instants. Un cliquetis, l’annonce de la fermeture de la seule sortie, celle par laquelle la douce Serdaigle ne passerait sans doute plus jamais. Et rapidement, son esprit analysait, mais doucement les réponses à ses questions se formaient, sa crainte apparaissait, et finalement, elle comprenait ce qui animait le mangemort face à elle. Elle perçait le secret de ce regard sombre, de son sourire charmeur mais ô combien terrifiant, et c’est alors que la peur s’emparât de ses entrailles, lui assénant un vertige encore léger, mais qui ne tarderait peut-être pas à grandir encore et encore, jusqu’à remonter à son cœur puis sa tête. Elle ne pourrait se raccrocher à rien, elle le savait déjà, il n’y avait pas d’issue de secours, pas d’échappatoire… Il n’y aurait qu’elle et son prédateur…

    ASHKA : « Qu’est ce que vous voulez… Pourquoi nous… enfermer ? »
    TYLER. - : « Ce que je veux.... Si je te le disais maintenant, tu n'aurais plus la surprise. »

    Surprise. Ce mot, en d’autres circonstances, l’aurait fait sourire, une certaine joie se serait manifestée au fond de son regard millénaire, mais pas cette fois. En cet instant, c’était l’affolement. La voix suave mais reflétant le danger, avait le don de faire frissonner la jeune fille, comme si une petite brise de vent s’était permise de passer sous sa robe légère pour provoquer en elle ce que l’on nommait chair de poule. Elle n’aimait pas ce ton employé, et déjà elle ne voulait plus voir ce sourire attirant et pourtant diabolique. Un pas en arrière lorsqu’il en faisait un en avant. Le début d’une danse inconnue. Elle était sa proie, il était son prédateur, ils se liaient l’un à l’autre dans ce bal mortel, dans ce jeu où il n’y aurait qu’un gagnant. Jouons au Loup. L’agneau se trouvait bien stupide de s’être laissé ainsi aller dans un lieu dont elle ignorait tout, croyant pouvoir faire confiance à l’assoiffé de sang. A quoi pensait-elle donc quelques jours plus tôt ? Qu’il tentait de se repentir en lui offrant gestes tendres, sourires et autres comportements doux ? Un loup reste un loup, quoi qu’on en dise, elle aurait due le savoir, mais sans doute était-elle déjà trop aveuglée par les sentiments qu’elle commençait à peine à percevoir pour l’Islandais. Pour un peu, elle se serait giflée d’avoir été aussi imprudente… Mais l’heure ne semblait pas être à se faire des reproches… Ce fut un long frisson et un léger bond de surprise qui accueillirent les nouvelles paroles du Mangemort, comme si jamais la jeune fille n’avait eu de telles pensées…

    TYLER. - : « Je ne toucherai pas, du moins pas dans le sens où je te jetterai bien sur mes draps. Cela aurait été avec grand plaisir, mais on a rarement vu une jeune fille se voir bafouée vraiment par hasard quelques minutes avant son suicide. Ce serait une erreur de débutant de ma part, je ne me le pardonnerai pas. »
    ASHKA : « Suicide… Je ne vais pas me… Vous aviez tout prévu… »

    Horrifiée, c’était son état d’âme en cet instant. Elle ne comprenait que trop bien qu’il n’avait toujours eu que l’intention de lui ôter la vie. Tout n’avait été que mascarade, du début jusqu’à maintenant. Elle n’ignorait pas réellement le pourquoi, c’était aisé à comprendre… Elle avait vu des choses, en verrait certainement d’autres si elle demeurait en vie, elle était ce témoin qui jusqu’à présent, n’avait jamais existé, celle qui, en quelques mots, pouvait le faire plonger pour toujours… Pourtant, elle s’était montrée silencieuse, n’avait parlé à personne de ce qu’elle avait vu, pas même à son journal intime qui pourtant, recueillait chacune de ses visions. Il s’était déjà suffisamment montré persuasif, et Ashka connaissait la valeur de ce genre d’informations, bien assez pour ne pas les crier sur tous les toits. Merrick avait confiance en elle, Tanys de même… Elle ne pouvait pas lui demander de le faire.

    TYLER. - : « Tu me poses un souci, Ashka. Tu sais qui je suis et je ne prendrai pas le risque de voir un oiseau de mauvaise augure divulguer tous mes secrets. Tu es si douce cependant...cela me fait atrocement mal au cœur de devoir me débarrasser de toi. »
    ASHKA : « Pas assez cependant pour que vous ne songiez à faire taire le mien. »

    Un murmure, alors que son regard rencontrait le sol, comme si elle réfléchissait à toute vitesse. Etrangement, elle ne ressentait aucune amertume face à l’ancien Serpentard, pas même une once de dégoût pour lui… Elle était bien trop douce, il n’avait pas tort… Ce fut finalement dans un léger hoquet de surprise qu’elle heurta le mur derrière elle, faisant toujours face au Professeur qui ne tarda pas à la rejoindre, venant caler son corps contre le sien, alors qu’elle se reculait le plus possible. Son cœur battait trop fort, sous l’effet de la peur et de le sentir aussi proche d’elle. Elle parvint pourtant, avant de le recevoir tout contre elle, à replier ses deux bras sur sa poitrine, de sorte à maintenir malgré tout une sorte de limite entre leur deux êtres. Ses petits poings serrés se trouvaient coincés entre son torse et sa poitrine. Et malgré la tension régnant et la situation dans laquelle se trouvait la jeune fille, elle ne put lutter contre le souffle chaud de son agresseur, contre ses lèvres parcourant sans s’attarder sur sa peau, allant jusqu’à fermer un court instant les yeux, le cœur cognant trop fort d’un coup. Douce ironie du sort… Elle mourrait certainement de la main de celui qui la mettait dans tous ses états. Ce fut pourtant lorsqu’elle sentit deux mains rudes se poser sur ses hanches que la jeune fille prit peur, sentant le danger reposant dans l’une d’entre elles. Ses prunelles se noyèrent alors dans celle de celui qu’on appelait « l’Eventreur », y cherchant n’importe quoi, une indication, une étincelle malveillante… Mais un nouveau murmure franchit alors ses lèvres, lui faisant détourner les yeux alors qu’au fond de ses yeux indéchiffrables, naissait une nouvelle petite étoile, une étincelle de déception et de douleur.

    TYLER. - : « Puisque tu es dangereux pour mon avenir, je me vois dans l'obligation d'être moi aussi dangereux avec toi... Quelle tristesse de voir une telle beauté quitter le monde aussi jeune. Tu n'auras rien vécu... »

    Ses lèvres contre les siennes, c’était tout ce qu’elle ne pouvait pas accepter, détournant alors son visage, de sorte que la bouche profanatrice glisse le long de sa joue et là où il désirait s’approprier son être. Elle ne savait plus comment réagir, perdue et déboussolée, effrayée surtout. Jamais encore personne n’avait voulu attenter à sa vie, et pourtant, pour lui, cela semblait primordial, un objectif à atteindre… Elle ne s’était jamais demandée comment elle mourrait, peu lui importait la manière à vrai dire, puisqu’il faut bien partir un jour… Et déjà elle regrettait de n’avoir rien vu, rien connu… Elle s’était toujours préservée, trop peut-être. Son visage reprit alors sa position initiale, retrouvant sans le vouloir vraiment, les lèvres du jeune homme, les frôlant dans une douceur impeccable, à sa propre image. L’un de ses poings se desserra, délivrant sa main qui vint se poser contre le cœur du jeune homme, alors que l’autre descendait au niveau de son torse, jusqu’à glisser le long de son bras pour trouver cette main qui tenait l’arme favorite du meurtrier. Ses doigts se lièrent rapidement aux siens, dans une délicatesse sans nom, et qui témoignait que rien n’était prémédité, sans doute pouvait il déjà le voir dans son regard où brillaient les étoiles inconnues. Ce fut finalement la lame que la jeune fille empoigna sans ménagement, laissant une grimace étouffer un hoquet de surprise alors qu’elle constatait combien cette dernière était aiguisée, se coupant la paume qu’elle serra alors, laissant quelques perles de sang s’échapper, jusqu’à tomber sur le tissu blanc de sa robe. Etait-ce la folie qui venait d’atteindre la jeune fille alors qu’elle reprenait de nouveau dans sa main ensanglantée celle de son bourreau, le forçant à appuyer la lame de son arme en dessous de son nombril.

    ASHKA : « Fais ton office bourreau… Puisque la faucheuse est de ton côté. Fais donc taire mon cœur qui ne bat plus que pour toi… »

    Un murmure, une semi-vérité. Pour qui donc son cœur aurait il pu battre ? Il ne le faisait plus que par peur, accélérant de plus en plus… Ashka n’avait pas peur de la mort, jamais elle ne lui avait fait le moindre effet… Mais en cet instant, c’était de lui que lui venait sa frayeur et son audace. Une perle vint finalement tomber sur la joue de la jeune fille, sans qu’elle ne cherche à la retenir. Quitter ce monde aussi rapidement n’était pas dans ses projets. Ses doigts remontèrent doucement jusqu’au visage du mangemort, jusqu’à se porter sur ses lèvres, qu’elle caressa du bout des doigts, les recouvrant de son sang si sucré… L’amour dans le sang… Elle aurait sans doute juste désiré connaître Tyler avant… Avant de le laisser la tuer sans rien dire.
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyVen 27 Mar - 16:08



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    « Cieux qui sonnez après moi mes complaintes,
    Mille langueurs de mille morts éteintes,
    Faites lui sentir le tort
    Qu'elle me tient, de son heur ennemie,
    Quand elle cherche en ma perte sa vie
    Et que je trouve en sa beauté la mort. »
    T. d'Aubigné ~ L'hécatombe.


    Le suspens dans ces airs d'une peur suffocante prenant à la gorge de la douce ne faisait qu'étirer un peu plus son sourire si charmant, de ses yeux brillant d'un vice trop jouissif il ne quittait plus la silhouette frêle et furtive. Pour un pas en avant, le loup faisait reculer d'un autre pas la brebis qui s'était montrée bien trop naïve pour alors entrer dans son antre le sourire aux lèvres, le coeur léger et le regard candide. Combien de victimes à la naïveté si douce le beau diable avait-il achevé sans une once de culpabilité aucune, presque fier et léger que d'arracher la vie à de telles beautés vaporeuses. Un palpitant qui avait cessé de battre depuis longtemps, insensible aux supplications comme aux larmes, seul le regard d'un enfant encore pouvait freiner le mangemort dans ses gestes brutaux donnant la mort, lui qui s'interdisait tout sentiment. Parce qu'il avait grandi dans un monde qui n'était pas du leur, parce que la popularité de sa vie adolescente ne lui avait encore rien apporté qui ne soit profitable à son coeur, parce qu'aussi peut-être, il avait tant méprisé les bonnes personnes au profit d'un peu plus de violence et de bestialité exorcisant alors ses démons. Un chemin des plus sombres qu'il avait alors emprunté, l'entourant d'un halo de mystère densément plus épais et dans lequel il se complaisait ; incernable et imprévisible jeune homme qu'il demeurait, en proie à des pulsions vives ou incomprises, l'expression d'une âme tailladée à la lame assassine. Ce soir donc, le loup croquerait la brebis trop douce, sans même encore écouter le petit coeur de la jolie proie au regard brodé d'étoiles, sans même savoir les tressaillements qui habitait la jeune Serdaigle face à lui, aveuglé par ses sombres ambitions et sa couverture qu'il se devait de protéger. Lui, lui et seulement lui ; égocentrique qu'il était sans pour autant demeurer le centre du monde, il ne percevait pas les autres, spectres parmi tant d'autres, ignorant même jusqu'à leurs sentiments qu'il ne voulait pas entendre, et preuve en était ce soir. Et pourtant, combien de belles effarouchées avait-il réussi à glisser dans ses draps par quelques sourires charmants et regards enjôleurs, qui au petit matin lui murmuraient un "je t'aime" qui n'en était pas un car seulement porté par la satisfaction peut-être de demeurer dans les bras du Serpentard qui les jetaient alors. Pas un seul aveu sincère de la sorte ne lui avait été jamais soufflé, un fait dont Tyler se fichait éperduement tant il restait penché sur son ambition de fer, préférant la luxure à un amour surjoué. L'amour n'avait en soit que la beauté des anges que l'on avait défiguré pour qu'il soit beau, tandis que le sang ne trahissait plus personne si ce n'était le défunt au regard inerte qui avait rendu son dernier souffle. Alors les douces paroles de la belle enfant ne l'atteignirent pas, quelques mots pourtant doux qui se heurtèrent à la barrière trop tenace de son coeur les rejetant dans la foulée. Tyler ne releva pas la réplique de la jeune nymphe, car à ses yeux il allait bel et bien faire taire son coeur dans ce qui demeurerait une lente agonie, n'entendant pas les tambours portant les effluves des sentiments du palpitant de la belle, et l'interprétant seulement comme une peur montante qu'il ferait taire d'une lame froide. Il la détaillait de son regard de braise, d'une lueur à la fois amusée et sérieuse, ses yeux s'attardant dès lors sur son visage et sur la découpe parfaite de ses courbes, profitant de la vue d'une telle beauté avant que celle-ci ne soit plus de ce monde et ne gagne la froideur des tombeaux.

    Les traits fins et délicats, sombre de gaieté et claire de peau, le regard d'un bleu profond et le visage d'un ange encore trop pur qui ne se débattait plus pour survivre. La belle victime que l'on croise dans les plus grands romans policiers, celle qui revêt cette robe blanche en signe inconscient de sa virginité, bientôt entachée par le vice de son bourreau qui l'empourprerait alors de sang. Que le meurtre s'annonçait beau et doux ce soir, tant la proie était délicieuse. Et le loup ne la souillerait pas, rendant seulement à la terre et aux cieux l'ange intouché et encore pur, comme une provocation de plus de la part du loup assoiffé de sang qui irait alors jusqu'à ne pas profiter d'une telle beauté là où beaucoup l'aurait blasphémée. Comme s'il se rendait noble dans son geste cruel, comme si les cieux devaient le remercier de ne l'avoir pas touchée, comme si quelque part, dans son meurtre atroce, il demeurait presque cette part d'humanité. Provocation si douce et jouissive. Puis il se cala contre la si douce victime, une étreinte fatale pour l'empêcher alors de se défendre trop vivement, comme ses lèvres trop audacieuses ne purent céder à la tentation de caresser sa peau d'opaline dans une sensualité frôlant l'obscénité tant Tyler semblait allier l'instant suave à l'odeur âcre et violente du sang. Puisqu'il tuait par plaisir, alors autant que le geste ne soit beau, à la limite du romantique sombre poussé à l'extrême, aimant alors seulement pour quelques secondes sa proie qui bientôt ne serait plus. Comme un dernier hommage, la volonté de sentir sa peau encore chaude sous ses doigts, d'écouter ce palpitant bondir trop fort contre la poitrine de l'oisillon, de sentir chacun de ses frissons sous le souffle chaud caressant les courbes de ses épaules. Puis, pour un baiser sans épine, ses lèvres vinrent frôler la coupe de celles de la jeune fille dont le visage se détourna un instant, sans doute trop portée par les effluves de la peur qu'il faisait monter en elle. La peur, le seul sentiment qu'il pensait alors voir chez Ashka, persuadé que ses mots n'étaient que dûs à son angoisse, que son coeur ne chavirait que sous cette terrifiante perspective de ne plus revoir le jour se lever, que ses yeux se dérobèrent à lui uniquement par terreur. Pas d'amour, ni de frissons d'extase, ni même de considération de la part de la belle au jeune professeur, il ne la voyait que comme une proie tremblotante, comme toutes celles qu'il avait eu auparavant entre ses mains, pourquoi donc faire ce soir exception. Et le diable s'enorgueillait du venin qu'il insufflait alors à la Serdaigle, lui montrant cette évidence terrible : elle n'aura rien vécu du haut de ses dix-sept ans. Un amour vrai peut-être, des amitiés fortes sans doute, mais rien de plus quant à ces aléas de la vie qui vous rendaient si forts. Puis de nouveau, taciturne quant à ces mots trop blessants et cruels, la belle détourna de nouveau son visage, rejoignant dans une caresse à la fois douce et macabre les lèvres de son bourreau qui esquissa un léger sourire carnassier sans jamais n'y déposer de baiser. A quoi bon de toute évidence, il n'avait pas la prétention d'affirmer que c'était là comme une dernière faveur, seulement le loup sanglant aimait jouer de la proximité de ses victimes, transformant ses meurtres horribles en des rituels parfois sensuels qui se finissaient dans des flaques rouge vermeil.

    Mais alors la belle vint à se détacher de ces si innombrables victimes, qui toutes avaient été si prévisibles. Sa frêle main vint dès lors se poser sur le coeur de son bourreau, qui dans un élan d'incompréhension durcit son regard. Méfiant, il ne pouvait alors que se demander à quel jeu se prêtait la brebis, allait-elle lui sortir tout un discours sur le fait qu'elle était persuadée qu'il avait un coeur, simplement parce qu'elle l'entendait battre ? Des stupidités trop légères qui ne firent qu'assombrir un peu plus le visage ténébreux de Tyler... dont le regard se fit soudain à la fois légèrement surpris et empli d'une incompréhension totale lorsque de son autre main, la jeune fille vint enlacer ses doigts. D'abord pris au dépourvu par tant de tendresse qu'il ne connaissait que peu, son regard sombre se posa sur les doigts frêles de la Serdaigle, avant de remonter à son visage et d'accrocher ses prunelles. Tant de questions alors, de méfiance et presque de douceur dans la dureté de son regard froid ; car elle demeurait la première à se montrer si tendre à l'orée de sa mort. Plus encore, tant de tendresse qui paraissait sincère lui était inconnue, en dehors de l'amour porté bien sûr par sa famille mais qui demeurait d'un tout autre registre, Tyler ne s'était jamais épanoui que dans la débauche et l'agressivité, d'une vie faite d'ébats passionnés pleins de griffure, sans que des caresses véritablement sincères ne se profilent alors. La déconvenue du jeune diable ne dura guère, car l'idée soudaine qu'elle ne tente de le désarmer lui vint alors à l'esprit, rendant son regard brusquement assassin. Une lueur meurtrière qui cessa également aussitôt, car déjà il sentit contre lui le soubresaut de la jeune fille se tailladant la paume dans un hoquet de douleur alors qu'elle releva son regard vers le jeune homme. A quoi jouait-elle donc, était-là une ruse pour tenter de lui échapper ? De ce fait, elle aurait été la plus rusée de toutes ses victimes, car c'était là une attitude pleine de folie qui destabilisa un instant le loup sauvage, soudain moins bestial car analysant en détail les réactions de la brebis qui semblait vouloir se sacrifier avec résignation. Alors la voix d'Ashka s'éleva, dans un murmure des plus doux tandis que le regard sombre de Tyler ne comprenait plus, portant cependant toujours les effluves trop dures de son comportement sanguinaire ; il s'évertuait à rester supérieur dans cette danse macabre.

    ASHKA : « Fais ton office bourreau… Puisque la faucheuse est de ton côté. Fais donc taire mon cœur qui ne bat plus que pour toi… »

    Et la belle d'aposer la lame froide au-dessous de son nombril. D'abord muré dans une incompréhension face à ce geste qui n'était alors que folie, le regard de Tyler se durcit aussitôt comme il enfonça légèrement la pointe aiguisée dans la chair de la jeune fille. Il ne comprenait alors plus, lui qui pensait être le seul à demeurer aussi entier, passionné et extrême, voilà qu'il avait affaire à un autre cas de douce folie que le sien. Fallait-il que deux êtres soient complètement opposés pour qu'ils se comprennent un minimum ? Ou bien était-ce encore une ruse pour qu'elle ne tente de le faire chavirer, de le toucher par sa candeur et sa résignation. Quels étaient donc vraiment les sens de ces mots, demeurait-elle véritablement sincère ou était-elle murée dans ce jeu de la victime déterminée à prendre la fuite par quelques mensonges éhontés ? "Mon coeur qui ne bat plus que pour toi..." Des idioties. Car il était impossible que la Serdaigle ne s'éprenne d'un homme dont elle avait pu voir et vivre tous les meurtres trop atroces, par ailleurs il était impossible seulement d'aimer quelqu'un comme Tyler. Elle bluffait, tactique incroyablement bien calculée et qui semblait si sincère que le jeune homme à l'aura sombre ne put qu'esquisser un sourire cynique et diablement amusé. Quelle belle et intelligente joueuse qui ne rendait que la partie plus excitante. Mais elle ne l'aurait pas. Alors, pour parfaire son talent d'actrice, la belle vint apposer ses doigts empourprés sur les lèvres de son bourreau avec douceur, un geste qui ne put que faire fermer les yeux l'espace d'un instant au jeune homme alors qu'il y déposa un baiser. Puis une pulsion sous ce parfum ôcre et prenant, d'un geste brutal et d'un souffle violent et brûlant, Tyler se cala d'avantage contre la jeune fille, visage logeant au creux de son cou comme sa main encore apposée sur sa hanche enserra un peu plus sa taille fine. Il se retint alors de lui voler ce baiser si mordant et sauvage logeant pourtant au bout de ses lèvres, stoppant cette pulsion paraissant indomptable, il ne voulait laisser la belle actrice remporter la victoire. Aussi ce fut dans un murmure suave au creux de l'oreille d'Ashka qu'il déversa ses paroles si belles, et pourtant tellement cyniques en réponse à la tirade touchante de cette dernière, et à laquelle il ne croyait pas.

    TYLER. - : « Ah, si je pouvais t’aimer, ici ce soir, entre les coeurs de deux tambours. Que je mourrai. Que je mourrai d’amour. »

    Un sourire cynique à ses lèvres en réponses à la fausse déclaration de la belle. Tout dans sa voix ne faisait que trop comprendre à la jeune fille que Tyler ne s'était pas laissé duper, qu'il n'avait pas cru en ses mots qu'il prenait pour ruse, pas assez habitué à tant de tendresse que ce soir donc, il prenait comme hypocrisie lui permettant de sauver sa peau. Alors le timbre de sa voix profilé en un souffle incandescent se durcit, plus grave et plus glacial, le jeune homme se redressa avant de la toiser d'un regard hautain, méprisant et mauvais.

    TYLER. - : « Laisse moi te féliciter avant de te voir agoniser. Tu es une si talentueuse actrice que tu as même failli m'avoir. » fit-il dans un sourire froidement amusé.

    Puis d'un geste trop brusque, dans un regard assassin et un visage sombre, Tyler attrapa fermement le poignet de la belle, tirant alors son bras d'un mouvement brutal afin de tourner la paume qui n'avait pas été tailladée par la jeune fille vers le ciel. De son couteau froid, il entailla d'un geste sec et violent la section de ses veines bleutées, s'efforçant alors de couper au plus profond. Un regard plein de provocation de la part de Tyler pour Ashka, et ce dernier attrapa l'autre fin poignet de cette dernière avant de rétorquer dans un murmure suave.

    TYLER. - : « Une dernière volonté peut-être, avant que tu ne peines à souffler un mot ? »
 
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Minuit... ou presque. {Tyler} EmptySam 28 Mar - 3:47



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    D’un pas en arrière, reculer face au bourreau, mais avancer droit jusqu’à la faucheuse. Conspiration contre l’ange qui jusqu’à présent, n’avait rien demander, si ce n’était peut-être qu’on ne vienne jamais l’ennuyer. Mais l’ennui l’avait quitté dès que le loup avait montré ses pattes de velours, faisant d’elle le nouveau petit chaperon rouge, enfant aux mœurs naïve, prête à s’écarter du sentier battu pour trouver l’animal au poil sombre qui se cachait. Elle avait finit par trouver sa tanière, attirée par le piège qu’il lui tendait et dans lequel elle acceptait sans crainte de se jeter, dansant de son pas léger dans les méandres des Ténèbres qui entourait son premier grand caprice. Convoitise pour laquelle ce soir, elle acceptait de donner sa vie, le plus grand prix qu’un Homme puisse demander. Elle payait de ses battements de cœur et de son souffle court pour un peu de temps passé aux côtés de l’animal torturé, pour sentir son parfum épicé, son aura mystérieuse et sombre. L’innocence face à la Bête ; quel plus beau tableau pouvait on faire ? Il voulait qu’elle tremble devant lui, elle avait peur, il voulait qu’elle pleure, elle ne le ferait pas. Ses larmes étaient le bien le plus précieux qu’elle possédait encore et qu’elle ne voulait pas lui donner. Qu’il se contente de ses regards étincelants, de ses lèvres douces et de ses gestes candides. Qu’il la prenne elle comme elle venait s’offrir à lui, remède à son mal, à son manque. Douce naïve, généreuse enfant qui ne savait pas être égoïste… Même au seuil de la mort, elle narguerait l’animal exécuteur de la faucheuse, comme pour lui faire voir que jamais elle n’aurait vraiment peur de lui et qu’au fond, peut-être lui donnait-il ce qu’elle voulait véritablement. Pourtant, ne tremblait elle pas la douce enfant ? N’était-elle pas effrayée de s’être laissée ainsi si sottement piéger ? Bien sur que si... L’homme en face d’elle lui faisait peur, son sourire machiavélique l'angoissait, son regard sombre et glacial la faisait frissonner… Il était l’instrument séparant sa vie de sa mort, il était l’instrument qui lui permettrait d’évoluer d’un état à un autre, une porte, une clé, une arme… Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir pour lui autre chose qu’une émotion néfaste… Une sorte d’intérêt grandi, une obsession, une valeur incertaine mais qu’elle voulait comprendre, qu’elle désirait voir évoluer. Un quelque chose qu’elle n’aurait peut-être pas le temps d’interpréter. Elle ne le savait pas, ignorait encore ce que c’était, pourtant, une personne extérieure aurait très vite comprit le sentiment qui allumait les étoiles dans le regard de la jeune voyante, le pourquoi elle tentait par tous les moyens d’éviter de regarder son professeur, de ne pas s’intéresser à lui… Non pas par peur, mais par ce sentiment que jusqu’à présent, elle avait toujours considéré comme néfaste ; le sentiment amoureux, celui qui rend malheureux et que pourtant, elle se permettait de ressentir pour un être qui ne le savait pas, qui ne le saurait sans doute jamais… Et ce, malgré la tendresse dont elle faisait preuve à son encontre, incapable de ressentir la moindre onde négative pour lui, Dieu chanceux qui n’aurait pourtant mérité que la haine de sa nymphe amoureuse.

    Une entité qui n’appartenait ni au ciel, ni même à la Terre, enfant de l’eau qui n’avait pas su trouver de contrées sur laquelle naître, choisissant la mer pour patrie ; qui se démarquait des autres par son sang, son rang et son statut. Fée amoureuse, nymphe des eaux, prophétesse mystérieuse. Simple humaine au premier regard, victime facile, mais grand trésor en vérité ; être inaccessible et intouchable, que le bourreau pourtant se permettait de caresser de ses mains rudes et couvertes du sang de l’innocent. Gestes tendres qui endormaient vaguement la peur de la Serdaigle, agitant son palpitant qui cognait plus fort contre sa poitrine et qui fermait les yeux sous le souffle chaud du jeune professeur. Il ne la toucherait pas plus, il ne l’emprisonnerait pas dans le creux de ses bras, ni même sous ses draps, il l’avait dit, promesse implicite. Qu’il était dur de demeurer sage pourtant, quand la victime aurait sans doute consentit à un autre temps à s’offrir et attarder ses lèvres sur sa peau. Son parfum épicé et mystérieux embrumait son esprit, assez pour qu’elle ne désire pas s’agiter ni même se débattre, mais pas suffisamment pour qu’elle lui autorise cependant à trop attarder ses lèvres sur les siennes. Partagée entre plusieurs sentiments, elle ne savait plus que faire, trembler sous la peur, celle qu’il lui inspirait malgré tout, ou céder sous la tentation bien trop forte de ses désirs qui étaient les derniers. Elle n’osait bouger, à peine respirer… N’écoutant que les paroles de son bourreau qui lui annonçait cette triste vérité : elle mourrait d’ici peu, sans rien savoir de la vie. Elle n’avait pas connu de vrai amour, n’ayant jamais désiré en connaître la saveur… Elle n’avait su qu’apprécier ses amis à leur juste valeur, sans pourtant rien leur confier… On ne savait rien d’elle, que ce qu’elle faisait savoir. Ce soir, sa vie prendrait fin, elle ne savait pas encore comment, ne connaissant pas les sombres desseins qu’avait pour elle le mangemort. Son propre meurtre déguisé en suicide. Comment se serait elle donné la mort ? Il y avait tant de façon… Mais seules trois auraient retenues l’attention de la jeune fille, le poison tout d’abord, pour ne pas laisser de trace… Son frère lui-même était un expert dans ce genre de potion, souvent grâce à la participation de sa cadette… Le saut d’une falaise aurait été une autre façon ; juste pour avoir cette sensation de voler… La troisième option et très certainement celle qui aurait tout à fait convenue à la douce enfant des ondes n’aurait été autre que la noyade. Trois façons de mourir, certaines nobles, d’autres bien moins… Peu importait au final, puisque le résultat demeurait le même… Et ses lèvres de nouveau vinrent frôler celles du mangemort, caresse douce et fruitée sur laquelle pourtant, elle ne semblait pas vouloir s’arrêter, la robe de l’innocence la couvrant encore…

    Jamais elle ne se serait cru capable d’un tel coup d’audace, d’un acte provenant sans doute d’une folie au moins aussi douce qu’elle pouvait l’être. Elle pouvait sentir le cœur de Tyler battre contre sa poitrine, dans un rythme régulier alors que le sien était rapide. Son regard se posa sur sa main fine et blanche, recouverte de bagues… Elle n’osait plus regarder son bourreau dans les yeux, ne voulait pas se perdre encore dans son regard. Elle se savait faible et l’était encore plus lorsqu’elle croisait son regard. Son autre main dérivait contre son torse, glissant sur le tissu de sa chemise jusqu'à son bras. Ce fut lorsqu’elle toucha sa peau qu’Ashka eut une légère hésitation, si imperceptible pourtant qu’elle ne parut pas, jusqu’à ce que ses doigts s’enlacèrent avec ceux du mangemort. Elle n’aurait jamais osé le faire auparavant, mais il lui semblait que cet instant était le bon, le seul où elle pourrait le faire. Sa peau glissa contre la sienne, alors que son regard plongea dans celui du jeune homme face à elle, qui semblait alors troublé, comme si jamais jusqu’alors il n’avait eu pour lui ce genre de réactions. Etait-elle donc la première qui avait ces attitudes avec lui ? Qu’importe désormais, il ne saurait jamais qu’Ashka était ainsi, douce, qu’importe l’instant, quel qu’il soit. Qu’il soit celui qui serait son meurtrier ne changerait rien au fait qu’elle ne pourrait lui en vouloir, elle qui n’était pas faite pour haïr les gens, qui ne pouvait pas être rancunière pour un sou… Elle en vint alors à trouver son arme, celle qu’elle avait déjà connue à leur première rencontre et qui lui avait laissé une petite égratignure dans le creux d’une de ses épaules… Cette fois, ce serait sa paume qu’elle marquerait, alors que la main de la douce voyante se resserrait sur cette dernière, de façon à se couper profondément. Pourquoi l’avait elle fait ? Peu importait la raison, peu importait dans quel était elle terminerait, d’ici quelques heures, elle ne s’en soucierait plus vraiment… C’est alors que ses lèvres s’ouvrirent, lâchant ce murmure, ces paroles qu’elle voulaient dernière et qui n’étaient que le reflet d’une vérité qu’elle ne voulait pas énoncer, avant d’aposer ses doigts ensanglantés sur les lèvres du jeune professeur. Le sang. Elle n’ignorait par son addiction pour ce liquide rouge, mais ne voulait aucunement s’en servir pour lui échapper. A quoi cela aurait il servi au final ? Il saurait la retrouver et elle ne se battrait pas contre lui… Son destin sans doute était celui de terminer au fond d’un cercueil de glace qui coulerait dans un lac. Ce fut un baiser qui accueillit les doigts rouges de la belle, avant que celui qu’on appelait Jack ne vienne se caler plus contre elle, dans une pulsion brutale, coupant un instant le souffle de la jeune fille. Et alors que le visage de Tyler se longeait dans son cou, il semblait que la Serdaigle eut la même réaction, ses lèvres venant se poser sur sa peau, dans un baiser si léger qu’il n’y parut pas, alors qu’elle respirait son parfum. La seule étreinte qu’ils auraient et qui laissa à la jeune fille, le loisir de laisser échapper quelques légères larmes qui se perdirent dans le tissu de la veste sombre. C’est alors qu’un murmure s’éleva, cynique, moqueur, qui vint entailler le cœur de la douce fée.

    TYLER. - : « Ah, si je pouvais t’aimer, ici ce soir, entre les cœurs de deux tambours. Que je mourrai. Que je mourrai d’amour. Laisse moi te féliciter avant de te voir agoniser. Tu es une si talentueuse actrice que tu as même failli m'avoir. »

    Elle n’eut guère le temps de répondre la douce enfant, comprenant que ses paroles avaient été prises pour un jeu, un mensonge, une ruse. Elle qui ne savait pas mentir, comment pouvait elle lui faire comprendre qu’elle ne se jouait pas de lui, qu’en cet instant, elle comprenait que son cœur battait pour lui, dans un fait étrange mais pourtant réel. C’était mystique, mais c’était lui qu’elle désirait. Peut-être tout simplement parce qu’il la faisait vivre lorsqu’elle se trouvait au seuil de la mort, parce qu’elle sentait son cœur battre alors qu’il lui semblait éteint. D’un geste brusque, son poignet qui était encore posé contre le torse du jeune homme, se retrouva attrapé et tiré vers le haut, à découvert. Un râle s’échappa des lèvres de la jeune fille alors que la lame avec laquelle elle s’était coupée plus tôt, entaillait l’endroit où se tenait ses veines, faisant jaillir des perles de sang qui se rejoignirent pour former un petit flot. C’était sa vie qui commençait à s’échapper, lentement, mais de plus en plus rapide. La sensation était étrange, il semblait déjà à Ashka que ses doigts s’engourdissaient, alors que les perles de sang glissaient déjà sur le tissu blanc de la robe, à l’endroit où la jeune fille avait ramené son poignet… Ses bracelets d’argents ne retenaient pas le sang qui s’échappait, provoquant le malaise de la jeune fille en s’appuyant contre la blessure. Son autre poignet vint alors se retrouver dans la main du bourreau qui ne tarda pas à prononcer de nouvelles paroles, qui eurent alors pour effet de faire sourire la demoiselle à la chevelure cannelle, comme si elle avait attendue qu’il les prononce.

    TYLER. - : « Une dernière volonté peut-être, avant que tu ne peines à souffler un mot ? »
    ASHKA : « Je veux voir les étoiles… Il y a une petite clairière, près du lac, cachée, à quelques mètres du vieux Saule pleureur… La vue est… magnifique… et les étoiles brillent…C’est là que je veux … être. A mi chemin entre l’eau et le ciel… »

    Et ce sourire persistant, alors que la vie s’échappait, et que son souffle se faisait légèrement court, attendant qu’il accentue sa douleur sous un autre coup de lame…
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyLun 30 Mar - 0:39



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    Qu'importe, tu fus mais tu existes.
    Ces étoiles, dont tu parles, ou parlais
    Que sont-elles sinon de simples prismes
    Que la foudre des soleils cosmiques
    Emportent loin de ton regard.
    S. Chollet ~ Préface


    C'était le loup, à pas feutrés, qui pressait son éternel voyage. Le goût âcre du sang sur ses lèvres, ce même parfum ennivrant ses sens, ce désir brutal et violent de la voir rendre son dernier souffle dans toute la sensualité bestiale et belle qu'il pouvait teinter d'une couleur rouge vermeil. Un amour presque improbable, l'espace de quelques minutes, du bourreau pour sa victime qui ne pouvait que la désirer dans son entier jusqu'à lui arracher la vie sans ménagement. Une pulsion à la fois si belle et tant perverse, qui ne lui procurait que jouissance à la voir se mourir entre ses bras resserrant leur étreinte fatale. Pour quelques longues secondes, pour sa dernière nuit, le bourreau au coeur de pierre l'aimerait pour ce que la belle victime pourrait lui apporter ; des larmes, des frissons et du sang, portés par des effluves sensuelles et morbides allumant alors son regard d'une lueur vive et emplie d'appétence tenace. Ce soir, ses beaux yeux avaient le bleu des dernières journées d'été, sa peau portait encore une douce chaleur qui la quitterait bientôt, il pouvait en sentir la tiédeur agréable sous ses doigts entâchés de sang. D'un palpitant qui ne battait plus depuis longtemps, il le sentit s'agiter sous l'excitation du moment, la perspective de commettre le meurtre parfait, le fantasme de vouloir d'avatange connaître sa proie parce qu'il savait qu'il ne la reverrait plus, l'envie de goûter ses lèvres au même titre que son sang car trop porté par ses pulsions du moment. Mais il se contenta de promener son souffle chaud au creux de son épaule, enserrant sa taille fine d'une main assurée alors que la proximité des deux corps se jouait. Lui qui avait promis de ne pas la bafouer, voilà que peut-être, il regrettait sa parole donnée tant le naturel du jeune homme revenait au galop. Son sadisme perfide le poussait à désirer ses victimes, de sentir leur peur entre ses bras, d'humer leur doux parfum comme de toucher leur peau frémissante du bout des doigts... Mais pas ce soir. Elle mourrait pour ses secrets le concernant, le jeune homme à l'aura sombre ne pouvait se permettre de laisser la jeune fille divulguer l'information. Pour autant Tyler aurait pu la menacer, la mettre sous pression également, mais le loup cruel en avait décidé autrement, c'était alors sa vie qu'il voulait, comme une obsession lui revenant sans cesse en tête. La tuer seulement, assouvir son désir macabre, voir sa beauté se figer dans le marbre par sa simple volonté. Que c'était là grisant, et digne des plus grandes romances aux effluves suaves et morbides, qui pourtant dépeignaient tant de sensualité... Comme en cet instant, où le bourreau prit le regard passionné de l'amant prêt à offrir à sa dulcinée la plus belle des nuits d'amour, car en outre c'était à ses yeux ce qu'il lui offrait. Une dernière nuit mettant fin à sa souffrance, dans une jouissance qu'il éprouverait alors à avoir ce contrôle si perfide sur sa pauvre et belle victime. Ci-gît une beauté diaphane sacrifiée au nom d'un bourreau bien trop extrême. Que n'avait-elle pas fait, la douce enfant, en voulant se jouer du mangemort et en parjurant de faux aveux sentimentaux, elle n'avait fait qu'attiser sa violence, lui qui dès lors ne la croyait pas, pensant que la jeune Ashka ne faisait que se jouer de lui. Aux belles paroles de la Serdaigle, il lui en servit d'autres, desservies d'un timbre bas et suave, et qui aurait pu demeurer une si belle déclaration, si seulement l'homme à l'aura sombre les avait pensés, et ne les avait pas teintés de cynisme à l'encontre de la jeune fille. Et cet hyméné du sang et de l'innocence, cruel par sa splendeur, révélerait cette défunte qu'elle serait bientôt, parce que le loup en avait décidé ainsi. Lui qui pourtant s'était demandé s'il ne valait guère mieux rallier la voyante à ses côtés, il avait finalement jugé trop dangereux le fait qu'elle puisse en connaître bien trop sur lui. Et pas seulement sur Jack l'éventreur, mais sur cette ombre se prénommant Loki dormant en lui, sur ses états d'âme, sur ses blessures intérieures, sur ses troubles et ses démences... sur sa vie en son entier, et sur lui seulement. Que se passerait-il, si un jour une personne parvenait à lire en lui et à la comprendre ? Parviendrait-il seulement à se retrouver sauvé de cet enfer... Mais en avait-il seulement l'envie. Pas véritablement. Ce fut finalement avec brutalité et d'un geste presque méprisant qu'il lui sectionna le poignet, dans un élan qui n'avait plus rien de cette sensualité équivoque, tant le mangemort n'avait décemment pas apprécié le petit jeu d'actrice de la belle.

    TYLER. - : « Une dernière volonté peut-être, avant que tu ne peines à souffler un mot ? »
    ASHKA : « Je veux voir les étoiles… Il y a une petite clairière, près du lac, cachée, à quelques mètres du vieux Saule pleureur… La vue est… magnifique… et les étoiles brillent…C’est là que je veux … être. A mi chemin entre l’eau et le ciel… »

    Un gémissement de douleur, pourtant couvert par un doux sourire. La demande de la nymphe ne fit que redresser le port de tête de Tyler, froid et distant soudain comme il attrappa avec férocité l'autre fin poignet de la jeune fille. Pas de réponse immédiate, sinon celui de la lame froide et déjà rougie par le sang de la sacrifiée qui vint sectionner son autre poignet d'un geste sec et d'une entaillade profonde. Une demi-heure, c'était ce qui lui restait à vivre, et le meurtrier comptait bien observer cette beauté s'éteindre dans une morte lente mais qui ne lui serait pas tant douloureuse. L'homme n'avait pas voulu la voir mourir violement, de toutes évidences il n'aurait pu le faire puisqu'il déguisait le crime en suicide. Sa robe blanche se teinta de ce rouge vermeil si précieux aux yeux de Tyler ; la mort la gagnait paisiblement et prenait le pas sur son innocence immaculée qui pourtant demeurerait intacte. Une dernière faveur pour la victime bien trop pure pour qu'il ne la violente d'avantage, bien que ses pulsions le sommaient de lui rendre d'avantage de baisers mordants, de profiter de ces courbes si parfaites au creux de ses draps avant de lui desservir son dernier voyage de quelques entaillades profondes. Alors sa main entâchée de sang vint relever le menton de la jeune Serdaigle, serrant légèrement ses doigts sur le creux de ses joues blanches à présent rougies par la souillure de son touché, il ne put lui offrir qu'un regard mauvais et un sourire perfide alors qu'il lui rétorqua de sa voix suave qui demeurait toujours aussi attirante.

    TYLER. - : « Garde ton sourire. Il sera figé dans le marbre. »

    Une dernière provocation quant à ce sourire ornant les lèvres de la douce et qu'il haïssait dans l'instant. Elle se jouait encore de lui, et cela ne lui donnait encore plus l' envie farouche de la jeter avec violence dans son propre lit, quitte à finalement ne pas tenir parole, et lui faire vivre ses derniers instants dans une trop grande douleur qui à lui, ne lui procurerait que jouissance. Finalement son regard soudain dur et glacial darda les prunelles azurées de la jeune fille, ce fut sans un mot de plus qu'avec une délicatesse inattendue, il souleva la douce enfant avant de la prendre dans ses bras, la portant alors comme le Prince aimant garde précieusement contre lui sa dulcinée. Un regard de nouveau vers la belle à présent calée contre son torse, tâchant son bourreau d'avantage de sang qui ne put que la toiser avec mépris, tant il ne comprenait pas la douceur habitant la jeune fille. Qu'elle le haïsse, qu'elle le cherche, qu'elle le maudisse... mais qu'elle ne lui fasse pas preuve de tendresse, il ne voyait cela que comme son talent d'actrice qu'il exécrait alors, comme une provocation surjouée qu'il avait en horreur, lui qui jamais, n'avait eu pour lui d'aussi doux regards. Un cliquetis se fit entendre ; la porte alors déverrouillée s'ouvrit alors que Tyler toisa son horloge murale. Minuit passé, les professeurs n'étaient guère plus au château pour la plupart, et les élèves en ce vendredi soir avaient tous regagné les tours pour d'éventuelles fêtes illicites, comme toutes les semaines. Ce fut néanmoins avec précaution que le loup sortit de sa caverne, sa victime ensanglantée et pendelante entre ses bras, laissant la porte se refermer dans un grincement. Quelques coups contre un mur aux pierres froides, et celui-ci s'ouvrit avant de révéler un passage dissimulé aux yeux de tous, permettant alors au mangemort de rejoindre les portes du château sans être surpris par quiconque. Le froid mordait leurs peaux dans un silence étrangement serein, Tyler n'avait pas hésité quant à la requête de la mourrante, une éthique étrange que beaucoup de meurtriers respectaient, comme pour se rendre bons princes et avoir pour eux un dernier geste noble dans la beauté frappante de leur cruauté. Il sentait sa chaleur la quitter peu à peu alors qu'il s'engouffrait dans le passage sombre, arrivant bientôt dans le grand hall désert, passant les lourdes portes et affrontant l'obscurité glaciale et dense de cette nuit de septembre. Ce fut par quelques oeillades que le loup toisait sa victime agonisante, lui demandant implicitement le chemin de son jardin d'Eden, là où pour la dernière fois elle souhaitait reposer. Arrivés enfin dans le coin de paradis de la belle, il l'allongea dans une délicatesse surprenante sur le tapis d'herbe humide, avant de se redresser et de la toiser de son regard sérieux. Il observait cette beauté s'éteindre comme il aurait pu savourer du regard une oeuvre d'art, immobile face à cette brise fraiche, il n'avait désormais d'yeux que pour la belle au teint pâle et aux cheveux prenant des reflets d'argent. Sa voix s'éleva enfin, dans une vérité teintée d'un sérieux si sincère, que l'on ne pouvait douter de ses paroles.

    TYLER. - : « Si tu te voyais. Si belle dans cette robe rougie de ton sang. »

    Qu'elle était belle oui, cette victime trop pure. Qu'il la dévorait du regard, sentant son palpitant s'agiter sous les effluves de ce parfum âcre, sur la perspective de la voir s'éteindre bientôt. Qu'il voulait l'entendre lâcher son dernier soupir, seulement près d'elle, parfaite victime innocente. Alors le loup s'assit à ses côtés, la fixant de cet étrange regard amoureux qu'il n'avait que pour ses plus belles victimes, portant alors une main à son front blanc comme neige, repoussant délicatement quelques mèches de ses cheveux. Enfin, il se pencha sur cette dernière, allongeant son corps contre le sien alors qu'il lui embrassa la tempe, l'endormant de ses caresses frémissantes et de ses mains trop audacieuses et perverses qui glissèrent sous le tissu de sa robe, remontant lentement le long de ses cuisses dans un rictus carnassier. Voilà qu'il l'appitoyait de ses petites plaintes, de ses mots fatalistes...


    TYLER. - : « J'attends que ton heure tinte. »

    Et de sa main profanatrice, il remonta d'avantage, enserrant ses doigts par instant à sa cuisse comme à sa hanche fine, comme il déposa un dernier baiser au creux de son cou.
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyMar 31 Mar - 3:08



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    « Confidence, de Moi à Toi ; »
      J'ai cru, pendant un vague instant, que tu pouvais m'aimer...
        Mais c'était un rêve... Pourtant, il paraissait si vrai, qu'au petit matin,
        j'y croyais.


    Il existe un moment où Vie et Mort se croisent, cet imperceptible moment que l’on nomme le dernier souffle… Cette toute dernière parcelle où la Vie offre les derniers instants de répits à la Faucheuse. Parfois, il arrive qu’elle le donne à contrecœur, sous l’effet de la violence, de la torture et autres expressions dramatiques proches de la barbarie ; mais en ce qui concernait la jeune Ashka Mephistos, douce jeune fille qui naquit trop tôt, ce serait avec le sourire aux lèvres qu’elle partirait, comme si la Dame Noire au visage squelettique ne lui faisait pas peur. Il y avait tant de fois que la Serdaigle avait valsé avec cette dernière qu’il semblait ce soir que ce ne soit qu’une danse de plus, la dernière certainement, mais la douce jeune fille ne doutait pas qu’elle serait majestueuse et que ce serait par un baiser qu’elle se terminerait. Encore une fois, ou du moins, la deuxième, la demi-fée semblait être en avance sur le fil de sa vie… Elle était née avec un mois d’avance, impatiente d’ouvrir les yeux sur le monde, mais ce soir, elle mourrait certainement avec de longues années d’avance, fermant les yeux sur la joie, les rires, les pleurs et la cruauté. Avait elle eu le temps de faire tout ce qu’elle avait prévu ? Pas du tout, elle en était loin encore une fois… Mais avait elle seulement fait un plan de vie ? Elle aurait aimé voyager, parcourir la Terre, visiter plus amplement les grandes villes censées êtres disparues depuis longtemps, mais que le Monde Sorcier avait su cacher du regard moldu ; elle aurait adoré profiter d’une vie de jeune étudiante, rencontrer des personnes d’autres contrées, découvrir de nouvelles cultures, faire de plus ample recherches sur ce qu’elle était et ce qu’elle étudiait en secret… Hélas, elle n’aurait le temps de rien, ne verrait pas même le lever du Soleil au lendemain matin ; mais lui la trouverait en premier, éclairant sa peau pâle comme neige, tentant de réchauffer de ses rayons son corps glacé… C’était peut-être idiot de mourir si jeune, mais au fond, qu’y pouvait elle ? Elle quitterait cette terre parce qu’un homme en avait décidé ainsi, parce qu’elle avait découvert des secrets trop précieux, trop grands pour elle, et qu’il lui était possible d’en entrevoir d’autres, plus importants peut-être. Elle aurait pu maudire son Don de Voyance de la mener à cette issue alors qu’elle n’avait rien demandé, mais là encore, son caractère bien trop doux démontrerait le contraire : Ashka était bien incapable d’abhorrer son propre don. Après tout, il faisait parti d’elle depuis sa naissance, bien avant même… Elle avait connu à quatre ans ses premières visions, insignifiantes encore à l’époque, mais qui avaient évoluées alors qu’elle grandissait, se précisant, se reculant de plus en plus, enveloppant dès lors le Monde qui l’entourait. Elle avait alors apprit à analyser chaque détail de ses visions, à retenir les couleurs lorsqu’il y en avait, à chercher la petite bête qui pouvait se montrer importante… A 10 ans, elle commençait à dessiner ce qu’elle avait vu, avec minutie, puis elle avait finit par écrire, apportant à ses écrits ce qu’elle pensait, les réponses qu’il lui semblait percevoir alors… A 14 ans, elle énonçait sa première prophétie, qui n’avait pas encore eu lieu mais que l’on devait certainement surveiller du coin de l’œil. Ce don faisait partie d’elle, pourquoi voudrait-elle aujourd’hui le répudier ? Parce qu’il l’apportait sur un plat en Argent devant la Faucheuse ? Elle ne le pourrait jamais et elle ne le voulait pas. Après tout, sans doute le destin y était il aussi pour quelque chose… N’était-ce pas lui qui avait mené l’instrument de la Mort sur son chemin ? Ce jeune Professeur aux allures si sombres, cet homme que le monde, sans réellement connaître son visage, avait rebaptisé « Jack l’Eventreur » ? Etrange coïncidence lorsque l’on savait que son deuxième prénom était justement une partie de son surnom. Il était aussi celui pour qui Ashka semblait être sous le charme, sans pourtant jamais vraiment le montrer, enfant trop prude et qui n’avait jamais réellement su montrer ses sentiments. Ils étaient pourtant la parfaite antithèse, lui Diable au plus profond de son âme, alors qu’elle était un Ange d’intérieur comme d’extérieur. Jamais encore la moindre étincelle d’émotion négative ne l’avait étreinte alors qu’il semblait en être imbibé. Ils étaient différents, mais c’était justement dans cette divergence qu’ils étaient si semblables. Nul ne pouvait réellement les comprendre, trop secrets, trop proches d’une réalité que nul ne pouvait réellement percevoir. Quand lui savait par son esprit travaillant beaucoup trop, elle devinait par ses visions ; il possédait une partie des réponses, elle détenait les autres. Il se donnait le droit de mort sur les autres, elle pouvait aisément leur accorder la clémence avec un coup d’avance. L’un derrière l’autre, l’autre devant l’un… Mais même eux ne le savaient pas… Comment auraient ils pu d’ailleurs, puisqu’ils ne se connaissaient pas, et que lui voulait la tuer. Et là encore, on pourrait jouer sur cette situation… Elle aurait pu être celle qui le connaitrait le mieux alors que lui ne saurait rien d’elle, si ce n’est les informations qu’elle aurait accepté de lui donner… Terriblement opposés, et c’était certainement ce qui était beau dans cette scène opposant la Vie à la Mort… Et d’une certaine façon, on aurait pu se poser cette simple question ; « Qui interprète ici la Vie ou la Mort ? »… Et la réponse, croyez-moi, n’est pas toujours celle que l’on croit…

    Ce fut un nouveau gémissement qui franchit les lèvres de la douce Serdaigle, alors qu’une nouvelle entaille se dessinait sur son autre poignet, déjà ensanglanté par le geste qu’elle avait eu quelques minutes plus tôt. Pourtant, son visage ne s’assombrit pas, demeurant vierge de tout sentiment néfaste. Seuls ses yeux brillaient encore de par la douleur qu’elle avait ressentie par deux fois, mais aussi par cette tristesse qui naissait en son cœur. Et déjà la vie commençait à quitter la cadette Mephistos, sans qu’elle n’esquisse un geste pour la retenir, venant seulement plaquer son poignet contre sa robe blanche, comme elle l’avait fait pour l’autre, certainement pour éviter que le sang ne coule autre part que sur ce tissu qui la couvrait. Etrange phénomène, les rares fois où la jeune fille avait côtoyé la Faucheuse, il se trouvait qu’elle portait une robe blanche… Certainement un habit de prédiction, ou simplement la parure qui prouvait à la voleuse d’âme qu’elle était encore bel et bien innocente. Et le sang coulait, lentement, mais avec abondance toutefois, signe que le bourreau n’y avait pas été de main morte en ce qui la concernait… Mais un point pourtant la soulageait quelque part : il ne s’en prenait pas à elle comme il l’aurait fait avec d’autres victimes… Il ne la violenterait pas, et elle ne connaitrait pas la fin qu’avait connue ses précédentes proies, ne serait ni entachée dans son innocence et n’aurait rien d’autre de coupé que ses veines dans lequel coulait un sang si rare et si pur. Elle ignorait encore si sa requête lui serait accordée, s’il la laisserait sortir pour qu’elle s’y rende elle-même… Elle ignorait même si elle y parviendrait toute seule… Tout ce qu’elle voulait, c’était admirer une dernière fois les étoiles, brillantes, compagne de la lune, témoins de ses nuits blanches, celles où l’obsession la plus sauvage d’Ashka prenait le dessus sur son sommeil. Elles étaient aussi ses confidentes muettes, le reflet des étincelles dans son regard… Un tout, son propre monde, celui dans lequel elle semblait évoluer, celui qu’elle voulait rejoindre, admirer une dernière fois, vue d’en bas. C’était là son seul souhait… Une main, couverte de son propre sang, vint alors lui relever le menton, les doigts rudes du Prince des Ténèbres venant serrer ses joues qui blanchissaient au fur et à mesure que le sang quittait ses poignets. Son regard se leva, rencontrant celui du jeune Professeur, abyssal et effrayant, comme s’il n’éprouvait plus que haine pour la jeune fille de 17 ans.

    TYLER. - : « Garde ton sourire. Il sera figé dans le marbre. »

    Ce sourire qu’il semblait haïr au moins autant qu’elle. Elle ne lui avait pourtant rien fait… Et elle ne voulait pas pleurer devant lui, ses larmes jamais ne couleraient devant qui que ce soit. C’était un serment, une promesse qu’elle avait faite à son frère aîné qui lui seul avait pu une fois croisé son regard bordé de larmes. Merrick… Que dirait-il lorsqu’il apprendrait son décès ? La jeune nymphe savait pertinemment qu’il ne lui pardonnerait jamais, lui qui avait tout fait pour veiller sur elle, se faisait grand frère parfois un peu trop protecteur, se faisant parfois même passer pour bien plus… Une légère larme coula le long de sa joue… Plus que Merrick, il y avait son père, cet homme froid mais qui aimait pourtant sa fille au point de tout lui accorder, sa mère… Elle ne comprendrait pas, elle qui aimant tant la vie, tout autant que pouvait le faire sa fille… Il y avait toute cette famille, ses racines, ceux pour qui elle comptait tant et dont la réciprocité était de mise. Partir sans leur dire au revoir, sans leur laisser le moindre mot… Peut-être était-ce tout aussi bien… Après tout, que pourrait-elle leur dire ? « Je vous aime » ? Elle ne le leur avait jamais dit, pas même écrit… Se contentant seulement de leur faire comprendre par des étreintes chaleureuses, des petites attentions particulières… Mais jamais les mots n’avaient franchis ses lèvres roses, comme si cette formule n’était destinée qu’à une seule personne. Et alors que ces quelques pensées pour sa famille défilaient dans son esprit, elle se sentit soudain soulevée du sol, sa tête se posant contre une épaule alors que ses pieds pendaient dans le vide. Son regard millénaire et unique se leva alors vers le visage du mangemort qui la toisait comme si elle était insignifiante, qu’elle ne valait rien. Une étincelle de gratitude naquit alors dans ses prunelles inqualifiables, tandis qu’un sourire soulagé et aimant se dessinait sur ses lèvres, sa tête se posant sur l’épaule du jeune homme alors qu’elle maintenait ses poignets ensanglantés sur le tissu blanc qui ne l’était plus tant, une flaque rouge vermeil s’étant formé au niveau du ventre de la Serdaigle, s’étendant de plus en plus, se dirigeant vers sa poitrine et passant sous son bassin. La chaleur de son corps commençait à s’atténuer, se dirigeant vers le mangemort ou disparaissant tout simplement. Alors ils quittèrent les appartements dans lesquels elle était venue en toute simplicité, naïve et le cœur au bord des lèvres. Elle ignorait l’heure exacte qu’il pouvait être, mais il lui semblait déjà savoir qu’ils ne rencontreraient personne dans les couloirs, ni professeur, ni élève, ni même un chat. Son fléreur aurait pourtant sentit venir le danger, il l’aurait mise en garde… mais elle avait refusé qu’il l’accompagne, comme à chaque fois qu’elle avait été voir Tyler en privé… Et pourtant, durant les deux fois que cela s’était produit, le jeune professeur s’était montré violent envers elle. Mais aucun regret ne vint se lire sur son visage serein, malgré tout, elle se sentait apaisée… Elle ne reconnut pas l’endroit par lequel le chevalier noir passait, et y avait elle seulement fait attention ? Ses pensées se bousculaient dans sa tête, sans qu’elle ne s’attarde pourtant sur aucune, comme si plus rien n’avait d’importance, plus rien sauf les bras dans lesquels elle se trouvait… Le parfum de la Bête Noire l’entourait, se mélangeant à l’odeur de son propre sang, et la jeune fille devait reconnaître une chose : c’était envoûtant. Si elle ne se trouvait pas aussi faible en cet instant, et si les circonstances avaient été autres, sans doute aurait elle eu ce coup d’audace de venir poser ses lèvres sur la nuque du jeune homme, jusqu’à remonter à ses propres lèvres… Mais elle se sentait faible et lâche…

    Et enfin, le jardin d’Eden de la douce Serdaigle se présenta à leurs yeux. Il n’avait pas eu trop de mal à le trouver, venant soutirer quelques indications à sa captive pour qu’ils y soient au plus vite. L’endroit était unique aux yeux d’Ashka… Une clairière digne des contes de Fées, digne d’elle en somme. Un saule pleureur, presque mort, cachait la vue de cette dernière aux regards indiscrets, quelques feuilles de ce dernier venaient plonger dans l’eau du lac. L’herbe était encore dense et verte, et quelques petites fleurs venaient parsemer l’étendue verte, que quelques petites lucioles éclairaient en cette époque de l’année. La première fois qu’elle y était venue, Ashka avait trouvé ces toutes petites fées que l’on ne croise plus beaucoup… Mais depuis, elle n’en avait pas revue, comme si la venue d’une humaine en cet endroit les avait énormément vexées. Il y avait maintenant deux ans que la Serdaigle connaissait l’endroit, y revenant souvent pour tremper ses pieds tout en écrivant ou dessinant. Elle s’y sentait à l’aise, bien plus qu’à n’importe quel endroit… Il s’agissait d’un lieu calme, idéal pour la réflexion et le repos… C’était ici qu’elle voulait que sa vie s’achève en cette nuit. Avec toute la délicatesse dont il avait fait preuve en la portant, Tyler la déposa au sol, non loin de l’eau, comme elle l’avait demandé. Son regard bleu, une nouvelle fois, croisa le sien, pleine de gratitude alors que sa main venait à rencontrer l’eau froide du Lac, ses perles de sang venant rejoindre le liquide transparent, jusqu’à ce que son poignet entier plonge, rencontrant la fraicheur qui arracha un soupir d’aise à la nymphe dont le regard croisa les étoiles brillantes et la lune en croissant…

    TYLER. - : « Si tu te voyais. Si belle dans cette robe rougie de ton sang. »


Dernière édition par Ashka S. Mephistos le Mar 31 Mar - 3:19, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyMar 31 Mar - 3:09



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    Les prunelles d’Ashka quittèrent le ciel, venant de nouveau se poser sur le jeune homme qui désormais, semblait la dévorer de ses yeux ténébreux. Que n’aurait elle donné, bien plus tôt, pour qu’il porte un tel regard sur elle. Il ne le faisait que maintenant, alors qu’elle était à la lisière de l’autre monde, Helheim, comme le voulait la religion nordique. Il finit par s’asseoir à ses côtés, venant repousser de son front quelques mèches blanches qui encadraient son visage. Ces quelques mèches qui indiquaient son appartenance à une autre entité, qui n’était pas humaine mais qui, dans le passé, l’avait prise… Une Fée, que l’on nommait aussi Amoureuse des Ondes*. Son alliance avec un être humain avait donné des filles aussi belles que l’Aurore, à la douceur sans pareille, éternelle et immortelle. C’était certainement ce qui expliquait le pourquoi la jeune fille se montrait tout à fait incapable d’éprouver de la rancœur pour son bourreau, allant jusqu’à se blottir contre lui. Puis, de nouveau, son regard bleu se tourna vers le ciel, gratifiant les étoiles d’un sourire à travers lesquels ses dents d’un blanc nacré brillaient, et en cet instant, l’on pouvait se demander si la jeune nymphe ne communiquait pas avec le ciel. La main qui était toujours dans l’eau continua de caresser le fluide transparent, créant de très légers remous. Une larme vint à couler le long des joues de la jeune fille lorsque d’un baiser sur sa tempe, Tyler vint s’allonger à ses côtés, tandis que ses mains s’aventuraient sous sa robe, remontant le long de ses cuisses. Un frisson prit alors possession de la jeune fille, remontant le long de son échine.

    TYLER. - : « J'attends que ton heure tinte. »

    La douce enfant ne quitta plus le ciel du regard, cherchant ses constellations favorites parmi celles qui se présentaient à elles. Elle écoutait toujours le jeune homme à ses côtés, mais semblait demeurer silencieuse, jusqu’à ce qu’un nouveau baiser se pose sur sa peau. Elle ferma un instant les yeux savourant la chaleur de ce baiser au moins autant que les caresses brûlantes remontant le long de sa cuisse et venant serrer sa hanche, comme un amant l’aurait sans doute fait pour montrer son désir. Croisant de nouveau le ciel noir étincelant, Ashka prit la parole, dans un murmure économisant ses dernières forces alors que le sang continuait de couler, lui procurant une sensation étrange de bien être et d’apaisement.

    ASHKA : « Vos mains sont glacées… » Esquissa t’elle en premier lieu, alors qu’elle se sentait frissonner sous le froid qu’elle ressentait… « J’aimerai devenir une étoile… pour veiller sur toi… »

    Un nouveau silence, des paroles véridiques, qu’elle ne cherchait plus à cacher. Venue d’une autre bouche que la sienne, Ashka aurait prit ce genre de mots pour une tirade visant à charmer, un mensonge grossier certainement. Pourtant, de ses propres lèvres, elle savait que c’était une vérité qu’elle énonçait. Aussi poursuivit-elle, conservant son regard vers l’étoile la plus brillante.

    ASHKA : « Ca peut paraître ridicule, je sais. Mais c’est la vérité… La plus brillante… Pour que tu saches que je suis là. J’ai comme l’impression que ta propre vie ne sera pas aussi facile qu’on peut vouloir le croire… » Marquant une pause, elle finit par tourner la tête vers lui, cherchant son regard. « Mon plus grand regret sera certainement de ne pas t’avoir connu plus tôt et de ne pas avoir quelques années de plus… »

    La main qui ne tournait pas en rond dans l’eau, vint difficilement et faiblement chercher l’une des mains de Tyler, venant enlacer ses doigts dans les siens, dans un gage qui prouvaient ses dires. Elle se sentait faible, si faible… Son cœur ralentissait, son souffle aussi… Elle finit par retirer sa main de l’eau, le ramenant sur sa poitrine.

    ASHKA : « J’ai froid… » Un arrêt, « Le bracelet à mon poignet droit, celui qui semble très vieux et dans un matériau inexistant… prends le. Il ne… mérite pas de… finir dans un tombeau de glace. »

    Un souffle, plus que faible mais qui sembla lui demander un effort, avant qu’elle ne ferme les yeux, cachant ce regard irréel qu’il avait pu croisé à leur première rencontre…

    _______________________
    Amoureuse des Ondes * = Créature féminine, Fée.
    Apparaitra d'ici peu dans le Livre des Ombres,
    côté Créature Magique.


Ptdrrrr. Jsuis désolée pour les deux posts XDDDD
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyMer 1 Avr - 1:37



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HJ : mdr t'es une folle <3

    Ses cheveux avaient pris des reflets argentés, trahissant son appartenance à une race qui n'était pas totalement humaine, une descendante des nymphes habitant les ondes peut-être. Mais le cerveau du jeune génie ne s'aventura guère plus dans les hypothèses multiples ce soir, se bornant à s'arrêter à ces effluves ennivrantes de ce sang âcre, seul le crime demeurait encore à ses yeux. Si beau et tant parfait, que la splendeur du moment en était tant rayonnante, devenait cruelle ironie. La douceur de la victime attirait son regard qui se faisait dévorant, des courbes de sa silhouette à son parfum sucré, plus rien n'échappait aux sens aiguisés du loup qui se faisait presque son amant dans ce moment éphémère. Instant sensuel et aux douces effluves presque gothiques et érotiques, l'appel de la tentation charnelle dans la violence et la mort ; tout ce qui en outre résumait le monde de Tyler. Il n'avait grandi que dans ce côté sombre et obscur, loin du sillage rayonnant de sa famille de mages blancs, étant enfant déjà il portait ces airs ténébreux et assombris, une véritable énigme pour quiconque le croisait seulement. Il avait toujours eut pour lui ce halo de mystère trop épais l'entourant alors, dardant le monde de ses yeux noirs et de son âme torturée, un sourire au coin des lèvres comme pour les narguer de son pied destale, conscient cependant que ce dernier était bancal. Jamais on ne l'aimerait assez pour supporter tous ses démons, jamais il ne parviendrait à se libérer de ce poids trop lourd tailladant son âme, si ce n'était dans la violence et dans la déchéance. Plus il souffrait taciturne, et plus il chutait dans les abysses, pourtant amplement satisfait de ce qu'il était, il ne parvenait pas à se cerner lui-même. Tantôt âme torturée qui peinait à comprendre le monde qui l'entourait, tantôt homme arrogant qui se plaisait à l'autopsier pour alors tout connaître ; il réfléchissait tant que cela le plongeait dans des états de démence passagère. Jamais Tyler ne s'était penché sur les réels sentiments, s'ennivrant d'alcool, respirant les drogues dures comme d'autre prennent l'amour pour oxygène, il ne passait ses nuits qu'avec des filles faciles ou influençables. Pour les plus farouches, il s'évertuait alors à leur sortir le grand jeu, pour les autres malheureusement, il arrivait que le démon sommeillant en Tyler ne vienne prendre son dû, que la demoiselle soit consentante ou non. Ce soir une promesse avait franchi ses lèvres, malgré son regard plein d'appétence le mangemort ne put alors que jouer de ses mains audacieuses qui demeuraient toutefois sages face aux gestes plus crus qu'il pouvait avoir parfois. Le silence régnait en maître, rompu par les clapotis cristallins de l'eau dans laquelle la jeune fille trempait sa main pâle, et par les quelques souffles chauds de Tyler glissant le long de son cou. Quelques baisers du bout des lèvres encore brûlants, trahissant cette envie malsaine de bafouer la victime avant qu'elle ne rende l'âme... Mais en plus de ne le pouvoir, il sentait que la vie la quittait lentement, laissant ce froid venir habiter peu à peu son corps aux courbes trop douces. La belle ne se débattait pas, affaiblie par ce flux vital la quittant alors et qui semblait tant plaire au mangemort amoureux de la couleur vermeil, les derniers baisers du mangemorts avaient ce goût âpre de la mort, comme un adieu un peu trop cynique.

    ASHKA : « Vos mains sont glacées… »

    Seulement un bruissement d'étoffes. La main du jeune homme continuait de caresser les courbes de la jeune fille, de ses cuisses tout autant glacées jusqu'au dessin parfait de ses hanches, remontant et descendant au gré de ses envies comme ses lèvres trouvèrent leur écrin dans le creux de son cou, il ne répondit pas. C'était pourtant la première fois que Tyler avait dans ses bras une victimes qui ne le suppliait guère, ni même ne tremblait violemment ou déversait des larmes salées. Elle avait pour elle une clémence qu'il ne releva pas de suite, mais qui ne tarderait pas à éveiller la colère froide du mangemort en lui. Il la haïssait déjà d'avoir pour elle trop de douceur face à sa brutalité, portant en lui un mépris farouche pour la nymphe bien qu'elle ne lui avait rien fait et que son regard comme ses geste trahissaient en l'instant le contraire... Carlson s'accomplissait dans le sang, la violence et la colère, aucun sentiment positif ne pouvait être ressenti face à la tendresse de la jeune élève qu'il pensait fausse et hyporcite. De nouveau, le murmure léger de la belle s'éleva doucement.

    ASHKA : « J’aimerai devenir une étoile… pour veiller sur toi… »

    Les caresses stoppèrent alors que le mangemort se redressa quelque peu, abandonnant les courbes du cou de la jeune fille pour venir planter ses yeux sombres dans l'azur de ses prunelles, cherchant alors les sous-entendus là où il n'y en avait pas. Il était impossible qu'elle ne lui sussure ces mots avec sincérité, il y avait certainement, quelque part, un double sens. Fronçant alors doucement les sourcils dans un regard trahissant son incompréhension tout en la dardant avec cette pointe d'arrogance, le jeune homme la laissa continuer.

    ASHKA : « Ca peut paraître ridicule, je sais. Mais c’est la vérité… La plus brillante… Pour que tu saches que je suis là. J’ai comme l’impression que ta propre vie ne sera pas aussi facile qu’on peut vouloir le croire… »

    Pourquoi fallait-il qu'elle bluffe à l'orée de sa mort... Une question qui avait dès lors sa réponse des plus logiques : parce qu'elle ne cherchait pas à le tromper. S'il avait trouvé la belle si douée dans ses talents d'actrice, c'était bel et bien parce que seule la vérité s'était jusque là échappé de ses lèvres, trop pure pour que le diable ne parvienne à en saisir le sens véritable. Aussi tous ces mots tendres, ces déclarations à demi-voilées, ces regards brillant de gêne à son égard, lui revinrent en mémoire ; ils ne résultaient peut-être qu'à une seule chose... Etait-elle vraiment amoureuse de son bourreau ? Tant de questions qui laissèrent Tyler taciturne et troublé, hochant alors la tête d'un signe négatif d'un bref mouvement imperceptible sans qu'il ne la quitte des yeux. Quelle stupidité que de ressentir tant de troubles face à une enfant qui sans doute parlait à tort et à travers, trop jeune pour ressentir un sentiment amoureux, sentiment qu'il n'avait dès lors jamais connu. Il écoutait la nymphe sans vouloir l'entendre d'avantage, enserrant violemment sa main sur la courbe de ses hanches ; les mots doux de la belle lui brûlaient tant l'âme que c'en devenait insoutenable.

    ASHKA : « Mon plus grand regret sera certainement de ne pas t’avoir connu plus tôt et de ne pas avoir quelques années de plus… »
    TYLER. - « Tais toi. »

    Les mots fusèrent alors, cinglants, contrastant avec la douceur légère des paroles de la douce. Le jeune homme à l'aura sombre l'avait alors coupée vivement, refusant d'entendre la suite et la toisant de son regard atrocement glacial. Il ignorait pourquoi il ne voulait plus rien entendre de ses paroles trop sucrées. Peut-être parce qu'elles lui faisaient mal, le renvoyant à sa condition de bourreau sans coeur qui jamais n'avait reçu encore de cette tendresse là, tant et si bien qu'il refusait farouchement de s'en nourrir ce soir. Peut-être aussi parce qu'il n'était pas prêt à ressentir la force d'un amour qu'une autre pouvait avoir pour lui, portant déjà bien assez ses propres troubles et ses propres souffrances, il ne souhaitait pas vouloir se sentir travaillé par une affection de ce genre, même venant d'une future défunte. Peut-être aussi parce qu'il savait qu'Ashka était alors trop naïve pour oser aimer une personne comme lui, peut-être aussi parce qu'alors, elle était la seule, la première, l'unique, qui avait ce véritable sentiment pour lui, et qu'elle allait mourir ce soir. Qu'elle était stupide et immature, qu'il la haïssait de tout son être, qu'il la méprisait dans tout son extrême trop vif... Qu'il voulait abbattre ce trouble trop lourd l'envahissant alors. Un trouble de plus, éveillant alors sa colère froide, allumant ses prunelles d'une violence glaciale. Et la nymphe avait eu raison, sa vie ne serait jamais facile, par ailleurs elle ne l'avait jamais été. Se sentant incompris car ne fonctionnant comme aucun autre, il avait l'esprit même du démon, pervers et calculateur, même ses moindres facettes blanches étaient assombries d'une façon ou d'un autre, Tyler respirait tout entier le vice et la marginalité, même étant enfant on le qualifiait d'étrange. Et il avait grandi ainsi. Le loup ôta dès lors sa main de sous le tissus imbibé de sang, sa colère l'avait de ce fait poussé à cesser toute caresse et ne plus la vouloir d'avantage, sans qu'il ne comprenne sa réaction ni même ne cherche à comprendre. C'est alors que les doigts fins de la jeune fille vinrent s'entremêler aux siens, dans un geste qui tout autant que ses paroles, troublèrent Tyler pour cette inattendue tendresse qu'il ne comprenait pas et qu'il savait sincère. Pour autant son regard sombre se posant alors sur leurs mains jointes glissa de nouveau sur le visage de la belle nymphe dans une lueur assassine et meurtière. Si elle pouvait l'aimer autant que lui la détestait pour sa douceur le brûlant de l'intérieur à lui en taillader l'âme, alors elle l'aimait d'une plainte qui n'avait plus de limites.

    TYLER. - « Je n'ai pas besoin d'un ange gardien, et de toi encore moins. Tu n'es rien à mes yeux. »

    Les paroles cruelles avaient fusé de nouveau dans une dureté terrible, n'épargant pas le petit coeur de la victime qu'il se moquait bien de blesser. Il ignorait même jusqu'à savoir pourquoi il se montrait aussi blessant lorsque des mots si doux lui étaient adressés, sans doute parce que le bourreau ne comprenait pas pourquoi la jolie proie ne lui en voulait pas... Mais la belle ne s'en formalisa qu'à peine, murmurant de nouveau ses derniers mots.

    ASHKA : « J’ai froid… » murmura-t-elle alors après une brève pause. « Le bracelet à mon poignet droit, celui qui semble très vieux et dans un matériau inexistant… prends le. Il ne… mérite pas de… finir dans un tombeau de glace. »

    Elle était bien exigeante pour une âme au bord de la mort. Voilà ce qui traversait l'esprit de Tyler alors qu'il se redressa complètement, chevauchant toujours la silhouette de la belle sans qu'il ne la quitte de son regard glacial et intransigeant. Ôtant trop vivement sa main de celle de la douce comme si sa tendresse lui brûlait la peau, le jeune homme lui attrapa son poignet sans délicatesse aucune, lui enlevant alors son bracelet dans un geste saccadé et trop brusque, la dardant toujours de ses prunelles sombres. Sans un mot, il fit glisser le bracelet dans la poche de sa veste noire, ne prenant pas même le temps d'observer le présent de la douce dont le regard s'éteignait. Elle vivait alors ses dernières secondes, arrachant alors un rictus macabre au bourreau qui semblait avoir retrouvé son entrain morbide, alors qu'il se pencha de nouveau sur le visage de la petite poupée.

    TYLER. - « Bonne nuit princesse. »

    Un murmure suave, grave et sensuel, teinté d'un amusement cynique, alors qu'il lui déposa un baiser plein d'épines sur ses lèvres. Une caresse pleine de venin, alors qu'il vint lui mordre ces dernières afin d'en ôter toute douceur. Jusqu'au seuil de sa mort, le bourreau souhaitait lui arracher violemment l'infinie tendresse d'Ashka qu'il exécrait alors.
 
MessageSujet: Re: Minuit... ou presque. {Tyler}   
Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyVen 3 Avr - 18:15



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    Ses lèvres sur les siennes, un baiser qu’elle n’aurait jamais espéré de son vivant et qu’il lui offrait au seuil de sa mort. Peu lui importait qu’il soit épineux, violent ou tendre. Tout ce qui comptait, c’était cette chaleur qui passait de sa bouche à la sienne… Si elle en avait eu la force, sans doute la jeune fille se serait elle plut à répondre à cette marque, même dépourvue d’affection. Son cœur battait de plus en plus lentement, jusqu’à ce que finalement, il ralentisse, encore et encore, indiquant que la douce enfant n’allait plus tarder à rendre son dernier souffle… Elle ne souffrait pas, ne cherchait plus à réfléchir, seulement à se laisser aller… Qu’elle était bien, quelques instants plus tôt, dans les bras de cet amant qui ne serait pas, laissant ses mains parcourir ses courbes alors que son regard était tourné vers les étoiles. Ce furent ces dernières qui s’emparèrent de son regard irréel, allant jusqu’à rétrécir son iris noir… Sa dernière vision, celle qui allierait les trois temps ; passé, présent et futur… Le seul regard qu’elle aurait sur son propre être… Alors doucement, ses yeux se fermèrent, sous la fatigue qu’elle éprouvait, ne pouvant plus lutter, ses dernières forces se trouvant avalées par sa dernière vision…

    « Un fil argenté perdu dans le néant, intact, brillant… Autour de lui, il n’y avait rien d’autre que cette obscurité qui pourtant, semblait si étincelante. Des petits points brillaient, se faisant de plus en plus précis, au fur et à mesure qu’ils semblaient avancer vers l’étrange lien… Et plus on approchait de ce dernier, plus une dimension semblait se créer ; le ciel apparaissait, et ces points brillants se révélaient être des étoiles, ce long fil d’argent se voulait horizon séparant ciel et étendue liquide… La mer certainement, à moins que ce ne soit un lac… Alors les couleurs apparaissaient, divulguant le moment entre le lever du jour et le coucher de la lune ; l’Aurore. C’était un moment unique, merveilleux, et qui accueillit les pleurs d’un bébé, une complainte, qui, sous l’eau, apparaissait comme un chant, celui de ces dames aux cheveux d’argents et au corps si pur et parfait… La scène alors se mit à changer, semblant fondre, alors qu’en apparaissait une nouvelle, montrant une petite fille à la chevelure mi blonde, mi cannelle, et dont le regard demeurait obstinément tourné vers le ciel, comme si elle cherchait quelque chose parmi les étoiles brillantes. A sa main, un livre ouvert, qu’elle ne regardait plus depuis longtemps… Et finalement, un sourire qui s’éclaire alors qu’une ombre menaçante passe derrière elle, l’attrapant pour la ramener bien sagement dans son lit. Le regard de cette enfant, déjà, est d’un bleu irréel, son sourire est aussi mutin que celui des petits êtres de la forêt. Elle semble heureuse, et c’est sur les paroles d’un être à la peau pâle qu’elle s’endort, sans se soucier de quoi que ce soit… Et le décor, encore une fois, change, montrant une jeune enfant d’une douzaine d’année dont le destin se scelle par ce Chapeau noir posé sur sa tête… Elle paraît intimidée, et jette des regards furtifs autour d’elle… Son frère n’est pas là, il a quitté Poudlard alors qu’elle y entre… Et finalement, la table des bleus & bronze applaudit à tout rompre alors qu’elle se dirige avec un sourire léger vers ceux qui seront sa nouvelle famille… Et les applaudissements continuent encore et encore, jusqu’à ce que des voix se mêlent au bruit de fond, des rires, une clochette qui tinte et une voix d’homme qui appelle une jeune fille à la chevelure cannelle, à la peau légèrement dorée et qui rit aux éclats dans sa longue robe blanche déchirée par endroits… Il lui arrive parfois de se retourner, encourageant un petit animal à la suivre, un agneau… Ses longs cheveux volent autour d’elle, et sa robe dévoile certaines de ses courbes, assez pour que l’on puisse désirer en voir plus… Finalement, elle entre dans une lisière et se cache derrière un tronc d’arbre, celui d’un chaine plus que centenaire certainement… C’est la surprise qui anime son regard lorsqu’un jeune homme plus vieux qu’elle, star du Quidditch et qui n’est autre que son cousin, se présente à elle, tentant de lui soutirer un baiser… La suite ne nous est pas évoquée, car déjà cette même jeune fille sourit, assise sur un cheval gris pommelé. Sa robe, pourpre, couvre presque la totalité de l’animal, et déjà on ne doute plus de sa classe sociale. A ses côtés, un jeune homme assez jeune, aux yeux bleus comme l’azur et avec qui elle semble entretenir une discussion animée. Une personne qui a su marquer la jeune fille… Et de nouveau, un autre décor, un rire, un champ d’herbes. Une silhouette qui porte une robe blanche et longue tournoie, riant aux éclats… Derrière elle se tient une clairière qui semble plongée dans l’obscurité… Un homme est penché sur une silhouette aux pieds nus et dont la robe blanche semble défaite. Un sillon rouge semble s’écouler d’un poignet de cette ombre allongée… C’est le présent sur lequel la jeune fille danse… Il semble neiger autour d’elle et la clairière s’efface alors que la voyante danse encore et toujours, tournoie comme si elle ne pouvait s’arrêter… Et successivement, apparaissent de nouvelles scènes, qu’elle n’a jamais vécue, et qu’elle n’est pas censée vivre puisque mourante. Il y a ce lac, grand, profond… Que nul ne connaît sous cet angle… Un cercueil fait de glace, et où elle semble reposer. Sa robe n’est pas blanche, signe de la pureté qu’elle aura conservé toute sa vie, mais bleue glace… Une couronne de fleur est posée sur sa tête, et sa mine semble heureuse, comme si son sourire devait rester figé dans le marbre. C’est alors que la vision s’efface, comme si elle s’éclatait en mille petits morceaux. Ashka danse toujours, mais elle est nue, comme durant les nuits d’Esba. Son rire se fait cristallin alors que finalement, elle s’arrête, soufflant dans ses mains une petite poussière d’étoiles… »

    Un tressaillement, comme si la poussière soufflée l’avait atteinte… Pourtant, la douce nymphe ne bouge plus, et son cœur ne bat plus que très faiblement… Vie et mort se croisent, débattent certainement… Faucheuse jamais ne s’en serait prise d’elle-même à cette créature…

    « Un baiser, tendre, amoureux ; des mains qui se lient quand deux corps sont l’un contre l’autre. Une atmosphère rassurante semble régner, et l’on ne saurait dire à quoi elle est dûe… Est-ce grâce à ce couple qui semble heureux ou simplement grâce à la tendresse permanente qui émane de cette demoiselle assez jeune, dont les cheveux se teintent de quelques reflets d’argents ? Qu’importe… Ils sont là, dans ce grand loft, et rien ne compte. L’homme au regard sombre finit par se détacher de la silhouette féminine, tirant sa révérence vers une porte et disparaît… Ailleurs, c’est un sourire qui illumine le visage de la cadette Mephitos alors qu’elle aperçoit son visage sur une affiche… Ce n’est pas la première fois, mais elle a toujours cette impression que ce n’est pas elle… Et de nouveau les étoiles, qu’elle regarde par la fenêtre, alors que deux mains se glissent sur son ventre rebondi. C’est un cadeau, inespéré, pas tout à fait un accident, pas tout à fait désiré si vite. C’est beau, mais étrangement, elle a peur. Puis un jour… Un regard qui se plante dans le vôtre, un œil bleu, un œil presque noir abyssal… Puis une voix qui chante, un souffle, comme le vent qui s’attarde dans une caverne… « Oona » … »

    Le dernier souffle, le dernier battement de cœur. La poitrine de la jeune fille s’affaise. Il n’y a pas de suite, il n’y en aura pas, car ci gît Ashka Sarajena Mephistos, qui vécut bien trop tôt et qui rendit l’âme trop tôt aussi…
 
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Minuit... ou presque. {Tyler} EmptyVen 3 Avr - 23:43



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    La belle victime ne répondit pas à son baiser plein d'épines, n'en venant pas même à détourner la tête dans un dernier signe répulsif : bien trop faible pour esquisser un seul geste, même le plus insignifiant. Ce qui n'empêcha pas le bourreau de lui sussurer quelques mots d'adieux, plein de fatalité et d'ironie, cinglant jusqu'au bout malgré la douceur de la jeune fille. Sa peau refroidie prétendait à l'arrivée de la Faucheuse venue récupérer l'âme de la petite proie se vidant de son sang, tâchant le tissu blanc de sa robe légère. Mais ce que le loup ne savait pas, c'était que de ce baiser qui serait le seul et le dernier, naîtraient des visions appartenant seulement à la nymphe, et qu'il ne devait pas même voir. La vie et la mort se battant pour récupérer l'âme de la Serdaigle devaient avoir troublé le cours des choses, pour que le mangemort ne partage alors cette même et dernière vision.

    La venue d'un enfant au monde, on s'agite autour de ce dernier, l'on sourit, l'on s'emporte sur sa beauté ; elle a tout d'un enfant des Amoureuses des Ondes , sa naissance particulière a tout d'une destinée singulière. Un flash pour la fin d'une vision trop floue ; des rires cristallins et une brise fraîche, la fillette aux cheveux couleur cannelle semble flotter par sa démarche tant elle semble grâcieuse, insouciante enfant respirant encore la joie de vivre. D'autres flashs qui ne laissent entrevoir que l'intensité du moment , cette petite fille encore dont le corps s'approprie des courbes de jeune femme, le regard satiné et le sourire mutin, une course dans les bois, un prétendant éconduit peut-être. De nouveau quelques flashs, comme un film défilant trop vivement et qui ne vous laisse que des réminiscences saccadées, c'est la vie de la jeune Serdaigle qu'il voit défiler sous ses yeux, impuissant spectateur plongé dans la contemplation passive de tout ce qu'elle a pu vivre, ou presque. Puis un cercueil de glace, la défunte est si belle que c'est à peine si la Mort n'ose toucher à ses traits si fins. Des scènes qui se succèdent vivement, il peut entendre les rires légers, sentir la douceur envelopper d'un halo délicat la vie de la jeune fille, une vie qui arrive à terme, une vie qu'il écourta de sa lame trop violente, une vie à moitié comblée seulement. Enfin il voit trouble, une silhouette tourne sur elle-même, si vite à ses yeux qu'il en distingue à peine les traits ; il est l'étranger à cette vision, tant et si bien que tout s'embrase, il se sent repoussé soudainement avant de se trouver aspiré de nouveau par cette illusion semblant si réelle. Peut-être parce que la suite de ces apparitions le concernent lui aussi.
    Deux silhouettes se découpant dans la pénombre des lieux ; un grand loft où dort paisiblement un piano, il ne la quitte pas des yeux, un sourire aux lèvres c'est dans une douceur infinie qu'il pose ses mains sur ses joues d'opaline avant de lui déposer un baiser sur le front. Elle lui sourit alors, le regard amoureux, le couple semble bien peu se soucier du monde qui l'entoure. Un flash une nouvelle fois, la lumière blanche l'amène en Islande ; c'est Ashka qu'il tient par la taille alors qu'il s'adresse à ses oncles qui ne cessent de la dévisager dans des sourires ravis ; elle fait partie de la famille... La scène continue dans ses appartements de Londres de nouveau, il passe la porte d'un pas lent, le visage assombri, et sa chemise blanche porte les traces couleur vermeil des crimes qu'il vient de commettre. Le sang est partout, sur ses vêtements, ses mains, sa mine ténébreuse, mais elle l'entraine sans un mot et dans une douceur infinie dans la cuisine ; l'eau claire coule alors qu'elle lui soigne ses quelques coupures. Le silence règne, ils n'ont guère besoin de mots. Cette fois c'est un hôpital qui lui ouvre les portes, le regard de Tyler se fait meurtrier envers le médecin tandis qu'il tient fermement la main de la jeune fille : la naissance de leur premier enfant. Il a déjà oublié Jack, sa fille est sa première enfant, celle qu'il reconnaîtra vraiment, cela se lit dans ses yeux. Le poupon atterrit dans les bras de la mère encore trop jeune, qu'importe car le père habituellement égocentrique est resté. Il glisse sa main dans les longs cheveux de la jeune fille avec tendresse comme ses doigts s'enlacent dans les siens. Leur fille portera le prénom d'une plainte douloureuse d'un loup ; « Oona ». Toujours ces deux silhouettes s'entrecoupant dans l'ombre des appartements, liées l'une à l'autre, sous l'étoffe ocre des draps alors qu'il lui porte un regard amoureux et un sourire sombre, sur le seuil de la porte ou dans la chambre de l'enfant... Un verre de whisky à la main, et déjà la voix légère de la belle s'élève dans un murmure ; elle lui demande avec inquiétude de cesser de boire, il lui rétorque qu'il sait qu'il mourra jeune, c'est peut-être ça qui le travaille autant, lui qui voulait tout connaître... Une bataille fait rage, mais il ne parvient à y discerner distinctement les lieux, il sait surtout que les sorts fusent, que l'on s'agite, que les cadavres s'empilent. Un sortilège lancé de sa baguette, et les ennemis autour de lui s'effondrent dans une lumière verte ; la magie du Nord qu'il a alors utilisé l'épuise, il titube légèrement sous cette énergie qui l'a quitté alors trop vivement. Puis une voix, reconnaissable d'entre toutes, résonne afin de l'avertir ; « Tyler ! » . Il se retourne alors, et son regard accroche celui de son ennemi qui pointe férocement sa baguette sur lui. De nouveau une lueur verte fuse, à son encontre cette fois, quand au dernier moment Tyler se sent projeté contre le mur. Nuque endolorie, son regard sombre s'ouvre alors sur une Ashka légèrement essoufflée, elle vient seulement de le sauver d'un sort fatal qu'il n'avait pas vu arriver.


    Le souffle court, l'homme à l'aura ténébreuse se redressa, toute arrogance s'étant eclipsée de son visage, c'est la surprise, l'étonnement, l'appréhension qui se lisait sur sa mine froide. Il observa alors la jeune fille dont le coeur ne battait plus, la voir ainsi, belle défunte empourprée de sang, aurait dû lui procurer un plaisir morbide, mais c'est le trouble qui s'empara de lui. Il venait alors de comprendre que c'était là la vision partagée d'un futur qui aurait dû se profiler si la belle respirait encore. Et ce n'était pas tant cette perspective d'une vie à deux, avec elle, jeune fille qu'il semblait haïr tant la tendresse excessive qu'elle portait l'écoeurait, qui agitait son palpitant d'un affolement de mauvaise augure. C'était ce dernier point, salvateur, décisif, celui qui le sauverait d'une mort certaine. Fallait-il qu'elle vive pour que sa vie à lui ne soit pas stupidement écourtée lors d'un combat violent ? L'égocentrisme du mangemort s'éveilla alors vivement, il ôta alors avec brusquerie sa veste, alors qu'il chevauchait toujours la silhouette frêle de sa victime, la posant sur cette dernière bien qu'il savait que sa peau glacée ne se réchaufferait pas. Pas encore, du moins pas tant que le jeune homme aurait tenté de la ramener en vie pour sauver la sienne. Un pari impossible, pourtant faisable s'il parvenait à refaire partir ce coeur qui venait de s'éteindre... "Défribrillation" ; ce fut le mot qui s'échappa dans un murmure des lèvres du jeune génie qui dores et déjà avait conscience qu'il se devait de faire repartir son coeur d'un choc électrique, méthode moldue dont le sortilège ne lui était pas tant inconnu. Car cela aurait été un fatal coup du sort, pour que le jeune chercheur en magie ne parvienne à se le remémorer là où d'habitude il ôtait les vies plutôt que de les sauver. Sa main alla chercher sa baguette logée au fond de sa poche, il la ressortit aussitôt avant de la pointer sur le palpitant endormi de la jeune fille, abaissant de son autre main sa veste afin que seul le tissu de sa robe légère ne vienne jouer les entremetteurs. Puis une décharge électrique fusa, soulevant le corps inerte d'Ashka dans un souffle violent sans qu'elle ne sorte de sa torpeur néanmoins. Un autre choc après quelques secondes de répit, et le palpitant mort commençait à battre faiblement. De nouveau, il laissa fuser un sort survolté qui cette fois rendit le souffle à la défunte qui n'était plus. Rangeant alors sa baguette, sa main vint s'apposer sans délicatesse aucune sur la joue de sa victime, dans l'espoir de sentir ne serait-ce qu'un tressaillement sous ses doigts qui vint alors quelques longues secondes plus tard. Baguette rangée, ce fut cette fois une sorte de miroir au couvercle argenté et gravé de ses initiales qu'il sortit alors de sa poche, ouvrant dès lors le miroir à double-sens, il souffla le nom de son propre oncle qui apparut dans le reflet ; médicomage de renom.

    JUDE : « Tyler ? » fit-il alors surpris de voir son neveu au travers du miroir. « Est-ce que tu... »
    TYLER. - : « Pas le temps. » trancha le mangemort d'un murmure froid. « J'ai un cas urgent, transplane aux portes du château et rejoins-moi au saule cogneur. » rajouta le jeune homme sans une once de précipitation dans sa voix toujours aussi posée.
    JUDE : « On arrive. » rétorqua le médicomage dans une mine sérieuse avant de rompre la communication.
    TYLER. - : « Finalement tu me seras plus utile que ce que je ne pensais. »

    Ces derniers mots furent desservis sur un timbre de voix sifflante, portant dores et déjà les effluves de ses regrets déjà écoeurants ; lui qui voulait lui ôter la vie, voilà qu'il s'était abaissé à la sauver. Il se dégoutait, il la haïssait pour ce qu'elle était ; la salvatrice de sa propre vie qui n'avait pas vraiment de sens. C'était en la sauvant elle, qu'il se sauverait lui. Ecoeurante fin qu'il ne voulait pas même voir, refusant de dépeindre son existence comme un conte de fée aux relents de niaiserie. Dans un geste moins saccadé, l'Islandais déboutonna alors sa chemise, la ôtant non sans frissonner sous la brise fraîche. Déchirant alors vivement le tissu de son vêtement tâché de sang, il se servit des bandages grisâtres comme garrot de fortune qu'il noua autour des fins poignets de la belle. Son regard pour elle portait toujours les effluves du dégoût ; la faire vivre pour se maintenir en vie n'était guère gratifiant.


HJ : suite à Ste M.
 
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