Cela devait faire quelques jours qu'Enrique ne connaissait que le bonheur à l'état le plus pur. Se sentir gagnant dans le jeu qu'était la vie... Cela n'avait que pour effet de lui donnait cette envie de penser, cette envie de se dire, de se convaincre, que tout, mais Tout, était possible dans la vie. Tout. Il suffisait d'y croire, et l'on y arrivait. Le corps ne parvenait il pas à oublier qu'il n'allait pas bien lorsque le moral était à son maximum ? Enrique voyait la vie comme cela. Tout allait pour lui dans sa vie, dans son entourage, et surtout pour elle. Et lorsqu'il posait son regard sur cette dernière, il ne savait qu'une chose, c'était que son coeur ne cessait de battre en son sein gauche, comme les vagues se fracassant sur la roche des falaises. Son coeur ? La roche. Les vagues ? Les sentiments. Enrique souriait à cette belle pensée. Alicante ( son oncle ) semblait avoir de mauvaise influence sur le petit dernier des Almadovar. L'hispanique sourit. Et cette fille qui était capable de procurer ce puissant sentiment dans l'être de ce petit, n'était autre qu'Asphodèle Nospheratov. Etrange lorsque l'on sait comme ils se sont adressés la parole pour la première fois...

Un sourire angélique sur son visage, il venait de sortir de la forêt interdite où il y avait fait quelques découvertes sur les botrucs qu'il devait dessiner pour son cours de soins aux créatures magiques. Ses dessins sous le bras, pas vraiment du grand art, notifions le, Enrique marchait doucement vers le château en contournant doucement le lac, lançant de temps à autres un gallet en son sein pour s'amuser à faire quelques ricochets. Chose qu'il ne savait pas réellement faire, puisqu'à chaque fois, il ne faisait qu'un "Plouf" qui lui arrachait un sourire, l'encourageant toujours à recommencer sans cesse, du moins, jusqu'à ce qu'il n'est plus à contourner les rives de ces eaux noirs pour prendre le chemin du château. Ce n'est que lorsqu'il entendit le début d'une chanson particulièrement douce à l'oreille qu'il parvint à faire plus de cinq ricochets d'un coup, lui arrachant un sourire victorieux. Se remettant en marche, content de sa prouesse, et curieux de cette chanson qu'il semblait s'être levé autours de lui comme par enchantement, il ne put s'empêcher de penser, au début, que son esprit lui jouait des tours. Ce n'est qu'en regardant autours de lui qu'il remarqua la source de cette belle voix aux teintes italiennes. Enrique eut un petit sourire. Frère ou soeur de sang. Obligé. Italie. La mère d'Enrique l'était. Et l'est encore. Le fils de Miguel en avait donc dans les veines, de ce petit pays limitrophes à l'Ex-Yougoslavie.

- Through the storm we reach the shore, You give it all but I want more, And I'm waiting for you... With or without you... With or without you... I can't live... With or without you...

Et en canon.

- With or without you... With or without you... I can't live... With or without you...

Il était en face d'elle, son ombre sur son corps. Syleïna Di Palermio. Enrique eut un petit sourire en la reconnaissant. Une fille de sa maison, de son année, à qui il n'avait jamais probablement parlé en dehors de cours pour lui demander de lui passer tel ou tel ingrédients ou objets autres pour les diverses matières qu'ils avaient eut, ensemble. Enrique regarda d'un geste curieux, le croquis dans l'herbe, probablement lancé, à l'en croire la façon dont il était posé, puis, le ramassant, il regarda le dessin d'un air admiratif, avant de le lui tendre et de lui dire :

- En plus, de bien dessiner, tu chantes très bien...

Il sourit. Un sourire qui donne envie de sourire avec lui. Une fois qu'elle lui prit des mains, il s'assit à côté d'elle, le regard porté vers les rives noirs du lac. Enrique posa son carnet de dessins où l'on voyait des Botrucs dessinés. Des botrucs où l'on voyait qu'il y avait de l'application dans la façon dont ils étaient dessinés, mais qui ne pouvait caché le fait qu'il était un très mauvais dessinateur. Enrique avait souvent pensé qu'il avait du être traumatisé par les plumes étant gosses... Il avait énormément problème pour écrire, à cause de sa dyslexie, et en plus, il n'avait aucun talent dans le dessin. Mais comme sa mère le disait, on ne pouvait être parfait. Après quelques minutes de silence, il posa son regard sur la jeune demoiselle, et il lui parla doucement, comme pour respecter le moment d'intimité dont elle semblait avoir besoin.

- Les peines de coeur sont les plus durs à oublier... Et ceux, pour la simple et bonne raison qu'auparavent, on en a connut que du bonheur...

- Qui te dit que c'est une peine de coeur ? Qui te dit que ce n'est pas un frère ou un ami que j'ai perdu ?
- La façon dont tu chantes parle pour toi... Tout se lit dans une chanson et dans sa façon d'être chanter...

Il sourit. Enrique comprenait le fait qu'elle soit énervée. Il venait quand même d'entrer dans son jardin privé. Elle chantait divinement bien, son petit accent Italien ne faisait pas du tout tâche... Elle avait, visiblement un don pour le dessin, et le fait qu'elle montre qu'elle souffrait, c'était comme amplifié son don. Ne disait on pas que les artistes étaient des des êtres particulièrement tourmenté ? N'était ce pas dans le malheur où l'on rêvait le mieux, et le plus souvent, de façon magnifique ? Enrique ne pouvait lui en vouloir. Il semblait l'aimer, comme si le courant pourrait bien se dérouler. Puis, il ne sentait pas réellement de mauvaise pensée à l'égard de Syleïna. Non, avant de juger, il réfléchirait. Il se ferait son propre avis. C'était Enrique, il ne se laissait jamais dicté par une première impression.

- De toutes façons, je n'ai pas besoin de toi pour savoir tout ça.
- Désolé, de t'avoir agressé !

Et où c'était il agressé ? Non, il disait cela, parce qu'il sentait qu'elle avait l'impression de se sentir rassurer, d'être bien vue, valorisé. Dans l'excuse, c'était comme montré du respect. Enrique l'avait depuis longtemps compris. C'était ainsi qu'il comprenait les hommes avec un grand H. C'était un être qui semblait si associable, mais qui pourtant, avait de putains de valeurs qui pouvaient faire de lui, l'être le plus aimé. Elle l'avait foudroyé du regard. Enrique avait gardé son regard plaqué dans le sien, un sourire bienveillant sur son visage légèrement basané.

- Tu m'as entendu chanter, lança-t-elle sur un ton de reproche. Personne ne m'a entendu chanter depuis mon enfance, à part Sid (elle montra d'un geste de la main son chat allongé dans l'herbe un peu plus loin) et... Et LUI.

Il comprenait qu'elle devait se sentir comme blessé. Violé. Oui, il avait pénétré dans son jardin secret, en quelques sortes, dans son intimité la plus totale... Comment lui en vouloir ? Enrique n'était pas Dakota, William, ou d'autres gars de leur trempe. Il était plus réfléchis, et surtout plus observateur. Cependant, lorsqu'elle baissa le regard, et qu'elle lui parla doucement, Enrique se sentit comme coupable.

- Tu parles comme lui. Arrête de faire ça, arrête de me regarder ainsi.
- Ce n'est pas voulu...

Il se pencha doucement, le regard cherchant le sien, comme pour le lui prouver en croisant son regard avec le sien. Ses yeux gris l'aidaient toujours à appuyer sa sincérité, même lorsqu'il mentait. Mais cette fois, c'était réellement sincère. Pourqoi l'offenser ?

- Il semblerait que tu sois nostalgique... Je suis désolé... Tu veux que je te laisse ?

- Non...

Hein ? Non ? Il s'était levé. Il s'apprêtait à partir pour la laisser tanquille vu que c'était ce à quoi elle aspirait le mieux pour elle même, en ce moment précis. Vouloir rester seul, à repenser au passé, à le ressasser sans cesse pour le bien comme pour le pire. La Nostalgie, que voulez vous... Enrique la comprenait sans réellement comprendre le sujet qui la tourmentait. Ne cherchant même pas à le connaître puisque cela passerait pour du viol total. C'était du moins, la façon de pensée du petit Rico... L'hispanique se retourna doucement vers cette dernière, un léger sourire sur ses lèvres. Un sourire donnant de la chaleur, du réconfort.

- Reste. Je regrette de t'avoir dit tout ça, c'est stupide. Et d'ailleurs, ça ne sert à rien de remuer le passé n'est-ce pas ?
- Si c'est le remuer pour le remuer... En effet... Mais si tu veux en tirer des bons moments, et des leçons pour avancer, c'est une bonne chose...

Il revint vers elle doucement, se rapprochant tranquillement pour s'asseoir à côté d'elle, tranquillement. Le Paradoxe, c'était ce qu'Enrique aimait le plus. Et encore une fois, il venait de le prouver en lui parlant doucement, répondant à l'une des questions que la jeune fille de son âge devait sûrement se poser depuis quelques temps déjà. C'était tout à fait compréhensible, en vrai. Ca se comprenait, quoi.

- Toi aussi, tu dessines. C'est plutôt rare chez les Serpentard... Ca nous fait un point commun. C'est étrange en fait mais... Après un petit rire amusé de la part de Rico.
- Je ne suis pas un bon dessinateur, contrairement à toi !

Il prit son cahier, et il l'ouvrit en lui tendant.

- Regarde !

Il avait un petit sourire. Elle pouvait voir son dessin (qu'un gamin de 6ème aurait pu faire mieux, avec une écriture pas particulièrement petite, mais très brouillon. Il y avait de nombreuses fautes. Peu de monde savait qu'il était dislexique. Pour ne pas dire personne, si ce n'est la famille.

- Je préfère de loin, la musique et le chant ! Il eut un petit sourire gêner.
- Tu sais, j'ai toujours pensé que les gens qui accordaient de l'importance à l'art ne pouvaient être que des gens bien. Et depuis tout à l'heure, tu te comportes comme un parfait gentleman avec moi. T'es vraiment sûr d'être un Serpentard ?

Enrique éclata de rire. Pas un rire moqueur, loin de là, mais un rire chaud et franc. Il ne put s'empêcher de la regarder quelques instants avant de lui repondre doucement.

- Qui te dit que ce n'est pas nous les vrais Serpentard, Syleïna ? Sourire coquin. La Maison Serpentard possède de mauvaises vus de la part des autres pour la simple et bonne raison que les gamins de notre âge pensent qu'il est bien de se la jouer bad boy et de se servir du prestiges du grand Salazar pour des conneries qui n'ont même pas lieux d'être... J'ai toujours imaginé Salazar comme étant un grand homme... Plein de charisme et de force. Avec une puissance arrogante dans sa façon d'être, mais un air rassurant, et sûr de lui. Une pointe de malice, mais aussi un bon petit côté roublard et séducteur.... Peut être même artiste... Qui peut dire réellement qui il était ? Qui peut réellement dire qu'on est ou pas des bons Serpentard ?

Il eut un petit sourire, concluant ainsi ses mots.

- Tu as peut-être raison... répondit-elle doucement. Les valeurs de Salazar Serpentard ont peut-être été mal interprétées... C'est toujours facile d'y voir que ce qui nous intéresse...
- C'est cash... Fit il avec un bon sourire.

Il posa son regard grisonnant sur la silhouette de la Serpentard avec un sourire réconfortant. A son tour, il prit ses aises. Il allongea ses jambes dans l'herbe, tandis qu'il s'appuyait sur ses bras qui maintenaient son torse debout. Elle semblait plus à l'aise, mais, cependant, toujours aussi méfiante. Enrique ne put s'empêcher de réfléchir à sa façon d'être ( celle de Syl' ). Elle était trop méfiante pour avoir eut une enfance agréable, il en était persuadé. Il était curieux de la connaître un peu plus. Pour un peu, il aurait même prié pour voir un passage de son passé, juste pour en savoir un peu plus, juste pour pouvoir la connaître un peu mieux. Elle était peut être, et même, sûrement, plus énigmatique que le petit latino, ici présent.

- Une pointe de malice, un côté roublard et séducteur, un artiste... Ca te ressemble beaucoup non ?

Rico se redressa, posant son regard sur cette dernière avant de baisser d'un seul coup son regard. Il rougit, ne pouvant s'en empêcher avant de poser son regard vers le lac, tout en s'asseyant en tailleurs. Qu'est ce qu'il devait dire à ce moment là ? Lui retourner le compliment ? Sûrement... Elle était magnifique, et elle avait un charisme qui tapait bien comme il fallait selon, Rico. Il eut un petit sourire gêné, tentant de parler.

- Toi... toi, aussi, tu sais ?
- Ca me ressemble pas mal aussi. On a beaucoup de points communs. Tu crois qu'on est des descendants de Serpentard ?

En voilà une question qu'il ne s'était jamais posé... Elle se mit à rire, faisant rire Enrique à son tour. Elle reprit, cependant, rapidement son sérieux.

- Non, à bien y réfléchir, ça m'embêterait qu'on soit de la même famille.
- Pourquoi ça ?

Fit il avec un sourire curieux.

- Et bien...

L'hispanique fronça doucement les sourcils, l'air intrigué. Et bien... Quoi ? 'Rico regardait Syl' avec une certaine curiosité que l'on voyait nettement dans ses pupilles grises. Qu'est ce qu'elle allait lui dire. Il n'avait pas tellement compris là où cette dernière voulait en venir, ni même ce qu'elle pouvait bien ressentir. Lui, il se posait tout un tas de question pour tenter de trouver l'état dans lequel, cette dernière se trouvait. Parfois, il se demandait si il ne serait pas intéressant d'être Legilimen... Mais à chaque fois, il secouait la tête pour se dire que c'était un viol que de pénétrer l'esprit de quelqu'un sans son consentement.

- Parce que si on était de la même famille, il ne pourrait rien se passer entre nous.
- Hein ?

Il tomba sur le cul, et c'est pas peu dire. Enrique regarda Syl' avec un petit air surpris, tandis que la réflexion frappait à sa porte pour lui rapporter qu'il y avait également Iranoe et Loreliane qui lui faisaient ce genre de rentre dedans. Asphodèle apparut dans son esprit, terrassant l'objet de ses pensés avec sa baguette magique, l'air furieuse. Il eut un léger sourire qui pouvait être interprêter comme de la flatterie, avant que cette dernière n'ajoute, comme pour se protéger de quelque chose, du moins, c'était ce qu'en avait ressenti l'hispanique.

- Je plaisantais, hein !

Enrique avait toujours été aveugle sur les sentiments amoureux. D'ailleurs, il n'avait jamais su ce que c'était, sinon, l'amour flagrant qu'il portait à son frère ( et qui des fois, laisser penser qu'ils y avaient beaucoup plus entre les deux ) et à sa soeur jumelle ( avec qui on aurait vainement tenter d'y glisser un couteau tellement, il l'aimait que son amour des fois, se faisait avec des gestes si tendre, qu'on avait l'impression de voir un couple ). Mais depuis qu'il regardait les filles sous un nouvel angle, il ne cessait de pousser la réflexion là dessus ( jusqu'à faire une étude complète du sexe faible ( n'oublions pas qu'il est latino, avant tout )). Il eut un sourire, préférant ne pas relever, car ça allait finir par le mettre mal à l'aise. Déjà qu'il se sentait un peu gêné en vue du gêne dont semblait être pris la pauvre Syl'.

- Euh... Et sinon, tu chantes depuis combien de temps ?

Finalement, il se sentit extrêmement gêné. Qu'est ce qu'il pouvait être con des fois... Il finit par fuir le regard de la serpentard pour aller le plonger dans l'étendu du lac.