Allongée dans son lit, Syleïna se tournait et se retournait sans cesse. Combien d'heures étaient passées depuis qu'elle s'était couchée ? Elle n'en avait aucune idée, mais ça lui avait semblé être une éternité. Cela faisait quelques nuit qu'elle dormait mal. Depuis qu'elle s'était à nouveau retrouvée confrontée à LUI. Quelques jours auparavant, près du lac. Et c'était sa faute à elle, uniquement. Elle avait été tellement stupide...

* Flash-Back *

Sid et Syl, contre vents et marées. Deux êtres inséparables, qui s'aimaient d'un amour unique. Sid était le seul à qui la jeune fille pouvait vraiment se confier, le seul en qui elle avait pleinement confiance. Le seul qui comptait pour elle plus que tout. Elle en mourrait si elle le perdait. Comme toujours lorsqu'elle avait un peu de temps libre et qu'il faisait beau, les deux compagnons se promenaient près du lac, leur endroit préféré. Syl n'avait pas pris de quoi peindre cette fois, elle voulait juste s'allonger un peu dans l'herbe fraiche et respirer. Peut-être chanter, s'il n'y avait personne. Sid quant à lui gambadait à la recherche d'une quelconque bestiole à chasser, humant les différentes odeurs qu'offrait la nature.

Ils passèrent non loin de l'ancien coin préféré de Syl. Celui où elle venait toujours avec LUI. Pour refaire le monde à deux. La meilleure et la pire époque de sa vie à la fois. La jeune fille jeta un oeil distrait dans la direction du lieu "sacré", comme presque toujours. Mais, cette fois, il y avait quelqu'un. Etait-ce possible que... Non, elle devait se tromper. Et de toutes façons, si c'était bien lui, mieux valait qu'elle ne le croise pas. A chaque fois qu'elle l'apercevait à Poudlard, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au coeur, et parfois la nausée. C'était des réactions très contradictoires de son corps.

Mais la curiosité fut plus forte. Stupide qu'elle était... Elle s'approcha, et elle le vit. Il la vit aussi. Elle resta inerte, comme tétanisée. C'était la première fois qu'elle se retrouvait seule avec lui depuis CETTE FOIS. Il s'approchait d'elle, mais elle n'arrivait pas à bouger. Quand il fut à quelques centimètres d'elle, elle entama un demi-tour.

- Je... Je m'en vais.

Il la retint par le bras.

- Attends !

Elle eu un flash dans la tête et se mit à paniquer et à se débattre.

- Arrête, je ne te veux pas de mal Syl !

- Laisse-moi !

Elle s'arrêta brusquement et le fixa d'un regard glacial.

- Pardonne-moi Syl, je t'en prie...

Il passa la main dans les cheveux de la Serpentard et des larmes se mirent à couler sur les joues de cette dernière.

- Je t'aimais...

Il ne répondit rien.

- Désolée.

Elle s'enfuit en courant.

* Retour au présent *

Syl pleurait. Cette rencontre lui avait rappelé trop de souvenirs et elle ne pouvait s'empêcher d'être nostalgique. Mais il lui avait fait mal, trop mal. Elle se releva en position assise et sécha ses larmes. Elle n'avait pas la moindre idée de l'heure qu'il était, mais il faisait encore nuit noire et ses camarades de chambrée dormaient toutes à poings fermés. Elle les observa quelques secondes, puis se leva. Elle attrapa de quoi s'habiller et se changea rapidement, histoire de ne pas sortir en pyjama. Elle avait besoin de respirer un peu. Il n'y aurait sans doute personne à cette heure-ci, mais ce n'était pas plus mal.

Elle traversa la salle commune déserte et sortit dans le couloir, puis marcha. Elle eut alors l'idée de monter à la tour d'astronomie. Là-haut, elle pourrait prendre l'air et observer les étoiles... D'un pas décidé, elle emprunta donc les escaliers. Elle progressait assez rapidement, plutôt pressée d'arriver en haut. Mais, au détour d'un couloir, elle heurta quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Le choc fut plutôt violent, visiblement l'autre personne marchait vite aussi. Toutes deux se retrouvèrent à terre, mais Syl se releva immédiatement et s'approcha de l'individu qu'elle avait heurté. Dans la pénombre, elle put distinguer une silhouette féminine, qui recula vivement jusqu'à se retrouver contre un mur.

- Kyaaaaaaaaa

Syl fit une grimace en entendant le cri et s'énerva quelque peu. Encore une de ces greluches qui avaient peur de tout et de n'importe quoi. Cette idiote allait réveiller toute l'école...

- Hey ! Ferme-là ! chuchota-t-elle avec colère.

Elle lui empoigna le bras pour la relever, et reconnut alors sa cousine. Sous la surprise, elle la lâcha et celle-ci retomba contre le mur.

- Oh, c'est toi... maugréa-t-elle.

Elle n'avait rien contre sa cousine en vérité. Au départ, elle l'avait détestée, ne fût-ce que parce qu'elle faisait partie de cette famille qu'elle abhorrait, mais également parce qu'elle la trouvait plutôt niaise. Mais à force de vivre avec elle, elle avait finit par la connaître. Elle n'était pas aussi superficielle qu'elle l'aurait pensé, et n'avait pas toujours connu de beaux jours. Et puis, elle s'intéressait beaucoup à l'art, comme elle. Au final, elle s'en était plutôt fait une alliée. Mais en l'occurrence, elle tombait plutôt mal. Surtout si elle se faisait remarquer de la sorte... Finalement, Syl aida sa cousine à se relever.

- Qu'est-ce que tu fais là en plein milieu de la nuit ? lui demanda-t-elle sur un ton de reproche.

Syleïna se tenait devant elle, échevelée, un peu poussiéreuse, une moue de lassitude sur le visage. Finalement, ce n'était pas plus mal qu'elle tombe sur sa cousine dans l'état où elle se trouvait. Elle remarqua alors que cette dernière semblait souffrir de la cheville.

- Ta cheville... T'as mal ? J'espère que c'est rien, ça serait pas une bonne idée d'aller à l'infirmerie à cette heure... Ou alors, tu iras sans moi.

Elle parlait d'un ton plutôt froid, mais il en était toujours ainsi avec elle, comme avec les autres d'ailleurs. Hormis avec de rares privilégiés comme Sid, Syl n'était pas du genre bienveillant et affectueux. Il fallait en avoir l'habitude.

- Euh... Je... J'arrivais pas à dormir... J'avais besoin de me changer les idées...

Elle étaient deux comme ça. Le hasard était assez cocasse, deux cousines qui se retrouvaient en pleine nuit parce qu'elles n'arrivaient pas à dormir... Peut-être était-ce un genre de légilimancie involontaire...

- Euh... Ca devrait aller... Enfin j'pense.

Syl jeta un coup d'œil à la cheville de sa cousine. Ca n'avait pas l'air d'aller tant que ça. Mais après tout, elle n'avait qu'à faire plus attention ! Syleïna n'avait aucune envie de l'accompagner à l'infirmerie et d'écoper d'une retenue pour être sortie pendant la nuit. Idris n'aurait qu'à se débrouiller seule si elle avait mal. Et pourquoi est-ce qu'elle détournait les yeux comme ça ? Syl faisait-elle si peur ? Bon, d'accord, elle s'était un peu énervée, mais il y avait de quoi.

Une troisième personne vint alors s'ajouter au petit groupe d'insomniaques. Ou plutôt, un animal, puisqu'il s'agissait du chat d'Idris, un joli chat noir prénommé Niero. Aussitôt, la moue mécontente de Syl s'évanouit comme par enchantement, pour laisser place à de l'attendrissement. Le matou s'accrocha à la jambe d'Idris qui cria de douleur. Cette fois c'était sûr, elle avait un problème avec sa cheville. Mais Syl était trop occupée par l'observation du chaton.

- Miaaaaaaw

Trop mignon ! Un sourire béat s'esquissa sur le visage de la Serpentard, chose extrêmement rare, suffisamment pour être signalée.

- Niero !! Qu'est-ce tu fais là ? Descend de là tu me fais mal...

- Miaaaaaw

Elle attrapa son chaton qui se pelotonna contre elle. Syl l'envia à ce moment-là. Elle aurait aimé avoir Sid avec elle. Mais ce dernier devait sans doute être en train de dormir paisiblement dans sa chambre.

- Niero.. Pfff t'es impossible... Mais oui c'est ça ronronne, on te dira rien.

Contre sa propre volonté, Syleïna s'approcha du petit chat pour le caresser, le même sourire sur les lèvres. Son irritation préalable s'était envolée.

- Toujours aussi mignon ce petit Niero...

Puis, une pensée la ramena à la réalité. Elle se râcla la gorge et perdit son sourire, retrouvant son ton sec et froid.

- Bon hum... Je te rappelle qu'on a pas le droit d'être là, si le concierge nous attrape on est mortes... Alors soit je te laisse là, soit tu viens avec moi, mais il faut qu'on déguerpisse d'ici. Et pour ta cheville euh...

Elle fit une grimace agacée.

- Bon ben t'as qu'à t'appuyer sur moi. Je te ramène à la salle des Gryffondor si tu veux, ça sera mon élan de générosité annuel, profites-en, parce que c'est quand même me taper trois étages avec toi pour ensuite redescendre au sous-sol...

Quelle perspective enthousiasmante. Quelle poisse oui... Elle aurait préféré pouvoir se promener seule, aller près du lac... Elle secoua la tête machinalement. Ah non, pas près du lac ! Le scène qui s'y était déroulée lui revient alors en tête, et elle se demanda si elle était prête à retourner là-bas... En tout cas, pas près de L'endroit. C'était à présent véritablement un endroit maudit. Un endroit qu'elle avait aimé, et qu'elle détestait à présent...

Sans qu'elle ne s'en rende compte, des larmes avaient coulé sur ses joues, larmes qui la sortirent de sa torpeur. Merde ! Elle s'essuya vivement le visage d'un coup de manche, espérant fortement que sa cousine ne l'avait pas vu pleurer. Elle avait trop honte. D'ailleurs, personne n'était au courant de cette histoire. Ca ne regardait personne d'autre qu'elle et lui après tout. Et elle savait que lui n'irait pas répéter ce qu'il s'était passé, étant donné qu'il était en tort. A moins qu'il ne se fût amusé à détourner la vérité... Cette perspective la fit paniquer un peu, mais elle se reprit. Elle en aurait eu vent de toutes manière. Elle regarda Idris de ses yeux gris acier.

- Alors, tu décides quoi ?

Il avait encore un peu de mal pour dormir. Il n’avait pas encore l’habitude des dortoirs collectifs si bien que le moindre bruit le tenait éveillé. En plus d’avoir un sommeil léger, il n’avait pas l’habitude des lits simples, il n’avait jamais eu que des lits doubles depuis qu’il avait douze ans. Vous pouvez donc imaginer le mal être que pouvait ressentir le jeune homme dans un lit simple et à balquin. Mais cela allait encore, il était en dessous de Dakota, est juste à côté de Will, il était bien entouré et sûr que tout allait bien se passer, ses meilleurs potes étaient là. Il s’endormit finalement pour se réveiller une heure plus tard, par terre, un mal de crâne commençant à apparaître rapidement ; il s’était casser la gueule par terre ! Il aurait ris s’il n’avait pas mal à la tête et qu’il n’aurait pas risqué de réveiller ses camarades de dortoir… En tout cas heureusement qu’il était en bas de la pile sinon, il aurait eut mal, très mal. Enfin, passons. Il s’était reveiller à cause d’un bruit…Même pas parce qu’il était tombé ! Il provenait de la salle commune ce bruit.. Il fila dans la salle de bain pour se débarbouillé et enfila un débardeur, enfilant rapidement ses chaussure ensuite. Il se demandait bien pouvait se lever à cette heure là. Il souffla longuement en jetant un coup d’œil dans le dortoir… Dakota respirait régulièrement et paisiblement, il dormait comme un Loire, c’était aussi le cas de Will qui émettait des drôle de bruits, enfin, rien de méchant , et sorti dans le plus grand silence de la chambre, filant dans la grande pièce qui servait de salle commune aux Gryffondor.

Il emprunta le couloirs qui menait à la sortit et arriva juste à temps pour se glisser entre le tableau et le mur avant que la peinture referme le passage. Il avait eut chaud et il s’était un peu égratigné le coude dans le mouvement. Enfin, ce n’était rien, il ne saignait même pas.
Il poursuivit son périple dans les couloirs, ne suivant que l’ombre qui se détachait sur les murs, lui indiquant la direction à suivre. Il se demandait qui pouvait bien gamberger ici à cette heure si et sa curiosité l’emporta sur sa prudence –qu’il n’avait pas- et il accéléra légèrement le pas lorsqu’il entendit des éclats ou plutôt des écho de voix. C’était étrange, il lui semblait entendre la voix de sa cousine Idris… Noooooon, pas elle, elle ne sortirait pas à cette heure là, elle était plutôt prudente et elle devait savoir qu’il était dangereux de se balader la nuit dans les couloirs. Sauf qu’il entendit distinctement la personne appeler « Niero ».. Cela ne pouvait être qu’elle… Il se précipita dans le couloirs ou il avait reconnu et déboula d’un seul coups. Il se tourna vers Idris et lui dit d’un ton plutôt sévère et inquiet.

« Mama Mia ! Qu’est-ce que tu fait là cousine a cette heure ci ?! Idiota ! Tu pourrais avoir fait de mauvaises rencontre ! Tu ne pense donc à rien dès fois ou quoi ?! Et si jamais le Pion te chopait ?! »

Il se tourna et remarqua alors Syl :

« A, tu est là ?Aucune animosité dans la voix « Si cela ne te dérange pas, ON va rentrer. » Il se tourna vers Idris en faisant les gros yeux à Idris il continua en disant « NOUS sommes fatigués !

Dit-il en attrapant Niero et le bras de sa cousine.

HRP : Désolée pour le retard, j'étais absente ces derniers jours...

Idris eut à peine de le temps de bredouiller un semblant de réponse que son cousin apparut brusquement, sans crier gare. Et voilà, la famille presque au complet, il ne manquait plus que ça... C'était ce hasard stupide ? Ils l'avaient fait exprès ou quoi ? D'une façon général, Syl ne savait pas trop quoi penser de Silas. Elle le voyait comme un dragueur, mais un gentil dragueur, si tant est qu'une dragueur pouvait être gentil. En tout cas, elle ne le voyait pas d'un mauvais oeil, mais elle avait constamment envie de l'enquiquiner, c'était un peu son souffre-douleur, mais elle n'était jamais méchante.

Il fallait dire aussi que cet idiot s'arrangeait toujours pour mettre les pieds dans le plat. Il ne connaissait pas la subtilité. C'était bien un Gryffondor. Et évidemment, c'est ce qu'il se passa cette fois encore. Au lieu de dire bonsoir ou de demander ce qu'elles pouvaient bien faire ici, il s'adressa directement à sa cousine pour l'incendier.

- Mama Mia ! Qu’est-ce que tu fait là cousine a cette heure ci ?! Idiota ! Tu pourrais avoir fait de mauvaises rencontre ! Tu ne pense donc à rien dès fois ou quoi ?! Et si jamais le Pion te chopait ?!

Syl leva les yeux au ciel. Nan mais c'était quoi cette réaction machiste ? Elle avait horreur des idées reçues sur les italiens, et lui les entretenait de façon honteuse.

- Hey hey hey stop !! D’où tu m’insultes hein ? Je suis pas une idiote… Pi ya déjà quelqu’un d’autre qui s’est chargée de m’engueuler… Et toi alors tu fais quoi debout en pleine nuit hein ?

Au moins, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, et elle avait bien raison. Ah, enfin il avait remarqué la présence de la cousine d'Idris.

- A, tu est là ? Si cela ne te dérange pas, ON va rentrer. NOUS sommes fatigués !

Sur ces dires, il s'empara du jeune Niero. A ce moment-là, Syleïna éprouva l'immense satisfaction de n'avoir aucun lien direct de parenté avec cet homme des cavernes. Elle se prit même à éprouver un peu de compassion pour cette pauvre Idris.

- Hey mais qu’est-ce que… AAAIIIEEEE Lâche moi tu me fais mal… Et puis j’ai pas envie de rentrer… Mais tu me fais mal je te dis…

Cette fois, Syl se sentit passablement agacée. Elle sortit sa baguette et lança un lashlabask sur le jeune homme.

- Bon, tu la lâches maintenant ? lança-t-elle d'un ton neutre. T'es pas son père il me semble... Et même si tu étais son grand frère, t'aurais pas à la traiter comme ça. T'es bien gentil, bien mignon Silas, mais des fois, t'es franchement lourd chéri.

Elle haussa les épaules et rangea sa baguette, puis désigna la cheville d'Idris.

- En plus, dans le genre protecteur, t'es pas très doué... T'as même pas remarqué qu'elle avait mal là... T'es pire que moi en fait ! T'aurais presque pu aller à Serpentard... Quoique non finalement, tu ne connais rien à la ruse et à la finesse... T'es plutôt du genre bourrin toi.

En parlant de la blessure de sa cousine, elle eut soudain une illumination.

- Oooh, mais j'ai une super idée ! Et si t'accompagnais ta cousine à l'infirmerie ? Moi je rentrerai bien sagement me coucher, et toi tu auras fait une bonne action ! Génial non ?

Un sourire ravi éclaira son visage. Ca serait parfait ça, comme ça Idris pourrait être soignée sans que Syl soit punie. C'est qu'elle n'avait pas envie d'écoper d'une retenue parce que sa cousine n'était pas douée, et encore moins parce que le hasard faisait mal les choses. Elle n'aimait déjà pas particulièrement la compagnie de sa famille, ce n'était pas pour avoir à les croiser sans arrêt, même la nuit alors que les couloirs étaient déserts.