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 Sujet: Time is running out.
Sam 26 Avr - 19:27
| | Invité
 
I. Comme les rêves sont cruels,
qui nous laissent entrevoir des merveilles
pour mieux nous en priver.
___________Amélie Nothomb.
Ca se nouait en moi comme un démon. Impuissante face au danger qu’ils nous ont créé, j’étais ce petit chiot sauvage qui, avec la force et l’envie d’y croire d’une autre, a apprit à survivre tant bien que mal. « Une autre ». Non, trop banal pour qualifier cette « fille », cette « jumelle » qui m’a été donné. Nous étions cachées du monde extérieur, mais lui était là, devant nos yeux. On le voyait sans pouvoir faire quoique ce soit, seulement spectatrices de notre malheur, et du bonheur et confort des autres. Ces autres, je ne les déteste pas, même emplie d’une rancune que je ne me connaissais pas. En vérité, je n’y avais jamais repenser ; pour moi, c’était un peu comme m’avouer que, par le passé, Laureline et moi nous avons été malmenées. Par le temps, par les gens. Seulement deux âmes charitables avaient réussis à nous rendre le sourire, comme deux lumières qui nous éclairent le chemin à suivre. Laureline soucieuse, moi pleine d’espoir. Qui sait, je lui dois bien plus que la vie, bien plus encore que tout au monde. « J’ai peur, Low. » C’était indéniable. La peur, je la connaissais même à quatre ans. Et elle, si forte, m’avait parut être un ange gardien pour moi, pauvre petite mortelle. Nous en revenons sans cesse au même point ; elle m’a sauvé la vie. A douze ans, j’ai pris l’initiative de lui dédier mes jours tout entiers. Tout ce que j’accomplirais sera pour elle, et je tiendrais cette promesse jusqu’à mon lit de mort, même bien plus loin s’il m’en vient la possibilité. J’ai toujours pu compter sur elle, et ce à n’importe quelle heure. Je peux dire, au jour d’aujourd’hui, qu’elle est une grande sœur admirable. J’ai toujours eu besoin d’être materner, trop enfantine et trop fragile, elle a été un soutient important. J’en viens enfin à la question cruciale, celle qui trouble mon esprit. Une réflexion qui me conforte dans l’idée que, quelque part, je suis égoïste.
« Ai-je été assez présente pour elle ? »
Aucune réponse ne me vient. Je me torture sans cesse pour en trouver une, mais tout ce qu’il me vient, c’est le néant. J’y suis habituée, avec le temps. Peut être était-je trop faible pour réussir à être présente, ou peut être que j’avais peur de l’être, peur d’en devenir trop collante. Et puis, au fond, j’ai toujours eu peur de tout faire de travers, j’en arrive donc au point où je ne fait rien. Elle semblait si forte, et moi si… Non, je n’ai aucune excuse. J’ai seize ans, et en seize ans de ma vie, je n’ai jamais su comment dire merci à ma sœur. Des paroles que j’envois en pagaille, mais au fond, ça n’est rien. Peut être suis-je vraiment égoïste ? Dans un sens, je l’ai abandonnée. Il y avait Yuki, peut être que cette rencontre m’a rendu aveugle. Puis la séparation, elle à Serpentard et moi chez les Aigles. Il y a des tas de raisons qui me poussent à croire qu’en réalité, je suis un monstre. Je souffre. Pour elle, pour cette vie. N’ai-je pas peur de continuer ? Si seulement je pouvais revenir en arrière, si seulement je pouvais me propulser quelques années avant, quand on avait quatre ans. Ce soir de Noël, celui où, à minuit sonné, on s’est souhaité un joyeux Noël, avec une seule idée en tête ; qu’ils reviennent enfin. Si seulement je lui avais dit plus tôt… Alors je vais me lever, sourire comme à mon habitude, puis essayer de la retrouver n’importe où. Lui dire enfin « Je t’aime », seule preuve de ma présence auprès d’elle.
Je n’aurais jamais la réponse... Et c’est peut être mieux comme ça.
Dernière édition par Chloé L. Wilde le Lun 30 Juin - 12:47, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: Time is running out.
Dim 27 Avr - 21:33
| | Invité
II. Ce qui empêche les gens de vivre ensemble,
c'est leur connerie,
pas leurs différences...
_____Anna Gavalda.
N’en suis-je pas venu au point où il faut que je réfléchisse ? Fuir, encore et encore, toujours, sans s’arrêter. Je ne crois pas être suffisamment apte à « continuer », « faire semblant ». Tellement de contraintes qui s’opposent à moi, et me revoilà plongée dans les méandres de ma bêtise. Je le déteste. Ses mains n’ont été là que pour me protéger, ses yeux pour me noyer, sa voix pour me distraire, me faire rêver. Et son cœur, dans tout ça ? Il bat pour moi, paraît-il. Le mien aussi bat, il bat à une vitesse folle, il m’en donne la nausée, prêt à sortir de ma poitrine pour lui montrer à quel point j’ai mal. J’ai le mal de lui, comme on aurait le mal de mer. Un mal qui ne cesse de retenir mon attention, et il verse peu à peu mes larmes. Je meurs à petit feu, prise au piège entre la réalité et le rêve. Lui dire, ou renoncer. Oublier, pardonner et enfin « corriger les erreurs ». Je n’en deviens que plus pathétique, petite fille de l’air qui, sans cesse, marche en quête de réponse. J’y réfléchis encore, et c’est une torture supplémentaire qui s’offre à moi. Un lui ou lui digne des plus grands films à l’eau de rose. Au fond, je sais ce que je ressens pour cette petite tête brune, je sais qu’il est la flamme qui rallume sans cesse mon envie de vivre, ce sourire que je veux mien et ce pour l’éternité toute entière. Mais aurais-je assez de courage pour le lui dire, ou le lui faire comprendre ? Je l’imagine encore. Deux heures du matin, et me voilà obsédée par lui, par ce serpent que je devrais détester, ce Diable au visage lumineux, aux apparences angéliques mais au poignard briseur de coeur.
Me voilà prête à tout corrompre, à tout abandonner pour qu’enfin il me dédie un geste, un baiser volé. C’est un peu comme espérer tout de la vie, avec cette même angoisse d’être déçue. Ne l’a-t-il pas fait une fois ? Je me dis qu’il peut bien recommencer. Une, deux, trois fois… Serait-il capable de comprendre un jour que mes sentiments sont encore là, comme au premier jour ? Ah, que c’est beau, l’amour. De la douleur à perte de vue qui ne fait que m’enfoncer un peu plus dans mon mal-être. J’hurle, j’agonise, j’écris pour compenser mon trop lourd silence, avec l’espoir d’être un jour assez saoul pour avoir enfin le courage de lui dire « Je t’aime ». J’en viens au point où la souffrance physique me permet d’oublier la souffrance morale. Alors je souffre, puisqu’il n’y a que ça à faire. Mais je sais, au fond, que mon mutisme ne peut pas continuer. Devrais-je un jour leur soumettre mon envie de m’en aller, de me laisser porter par le vent jusqu’à ce que mes ailes brûlent sous trop de soleil ? Laureline n’accepterait pas de me voir ainsi. Elle a tellement fait pour moi…Si elle savait, je gâcherais tout. Absolument tout.
_____ You're so naive, yet so.
UC.
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