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Sujet: D'une mère à sa fille Lun 28 Avr - 14:55
| | Invité
Regarde toi à l'autre pôle Fermer les yeux sur ce qui nous ronge On a changé à la longue On a parcouru les chemins On a souffert en silence Et je te hais de tout mon corps Mais je t'adore encore
Mc Illian. Un nom qui résonnait dans les couloirs du château comme un fantôme du passé. Son estomac ne cessait de se nouer, et son coeur battait la chamade à lui en faire mal à la poitrine chaque fois que ce nom lui revenait en écho. Satine Mc Illian, ce n'est pas ta mère ? Je la pensais morte. Les yeux demeuraient tout entier tournés vers elle, la petite blonde avait beau baisser la tête, détourner son regard bleu et se caler contre le mur, on la voyait de trop. On la jugeait, compatissait avec elle. Pauvre Rose, dans quel état est-elle... Mais elle n'en voulait pas, de leur pitié. La jeune fille s'étouffa dans les bras de son jumeau, à vouloir y disparaitre à jamais. Sa mère était quelque part dans le château, les retrouvailles se feraient aujourd'hui. Mais quelle peur... Est-ce qu'on lui avait dit, que sa fille était une bonne à rien ? ... une bonne à rien... Sur cette pensée, la jeune Rose retint ses larmes et sanglota silencieusement dans la chaleur de son Eden qui d'un geste tendre lui caressait ses longs cheveux blonds. Il ne pouvait rien faire d'autre...
Eden - Pourquoi tu pleures, ma Rose ? Rose - J'ai peur... Eden - De maman ? demanda-t-il dans un sourire tendre. Rose - Non... de moi même...
Elle viendrait la voir, s'apercevrait qu'elle était la même que sur ces photos froissées, qu'elle était une femme forte, et en retour... Sa mère ne verrait en sa fille qu'une pauvre petite chose fragile et tremblante, apeurée par l'idée d'affronter la réalité. Eden la cala un peu plus dans ses bras, l'embrassant sur son front blanc. Leur mère avait souhaité les voir à part... Et pourquoi ici, dans son bureau ? C'était si... impersonnel.
Eden - C'est l'heure Rose. Elle t'attends. Rose - Et si elle se rendait compte qu'elle ne m'aimait pas ? Eden - Pourquoi tu penses ces choses affreuses ? Rose - Regarde-moi.
La voix de la jeune fille se fit tremblante. Elle plongea ses yeux bleus embués dans le regard ténébreux de son jumeau. Dans sa réponse se lisait tout son malêtre. Regarde-moi, regarde qui je suis, mais qui donc voudrait de cette faible créature que je suis. Le jeune garçon lui serra fortement la main et lui adressa le plus pur des sourires. Rose souffla légèrement, exorcisant son angoisse, avant de se lever faiblement. Son coeur battait encore bien trop vite, néanmoins la jeune blonde finit par sortir de la salle commune. Encore trois étages à descendre, puis deux, un... Ses pas l'emmenèrent dans les couloirs, maintes fois elle aurait voulu faire demi-tour. Enfin, la jeune fille arriva aux abords de la porte maudite. Elle toqua.
Satine - Entrez...
Cette voix... Bon sang cette voix. Sa gorge se noua, son coeur fit alors un bond dans sa poitrine et son dos fut parcouru d'un frisson léger. Rose posa sa main tremblante sur la poignée, elle baissa la tête, laissant couler quelques larmes qu'elle essuya de ses doigts tremblants. Sa tête se releva doucement et enfin elle daigna ouvrir la porte qui les séparait. La jeune fille entra alors, ses yeux bleus se fixèrent sur une silhouette qui lui tournait le dos. Une peau blanche, des courbes délicates, des cheveux d'un blond doré. Rose referma la porte et sans un mot s'adossa à celle-ci, hésitante.
Rose - Vous êtes qui ?
Sa voix était éperduement faible. Tant d'années, Rose était persuadée que sa mère était décédée, et voilà qu'elle se tenait devant elle. Il était légitime qu'elle doute. La silhouette se tourna. Elle était si belle. Ces yeux bleus, les mêmes que les siens, et ce sourire tendre ornant son visage. Rose ne put tenir d'avantage, les perles humides roulant sagement sur ses joues se muèrent en sanglots silencieux. La Gryffondor plongea son visage dans ses mains. |
| | | Sujet: Re: D'une mère à sa fille Mar 29 Avr - 18:13
| | Invité
Elle ne s'était éveillée que pour ce moment. La mère qu'elle était aurait mille fois aimé épargner ses enfants de cet homme aigri qui ne les avait jamais considérés comme des membres à part entière de la famille. La jeune femme avait voulu les voir à part, sans doute parce que l'angoisse qui lui tiraillait l'estomac n'en serait qu'allégée si elle la divisait par deux. Eden était resté le même, insouciant, téméraire et fougueux, avec cet air ténébreux qu'il tenait de son père. Un époux qui n'était plus. Satine lança une brève oeillade attristée sur son alliance qui ne la quittait pas, avant de relever son regard céruléen sur une vieille photo aposée sur son bureau. Elle et lui. Un bref sourire se dessina sur le visage de la jeune femme, et un moment de pur égoïsme monta en elle. Si seulement elle ne s'était pas éveillée, elle n'aurait pas ressenti cette douleur violente lui assaillant son coeur lorsqu'on lui avait annoncé le décès de John, cet homme qu'elle aimait tant, qu'elle serrait de près, et qu'elle savait loin. A présent, il lui fallait vivre avec. Et rattraper le temps perdu avec ses enfants. Enfin, elle avait pu serrer son fils dans ses bras, dans des larmes de joie trahissant sa plus grande faiblesse. Peut-être était-ce pour cela, que Satine avait préféré les voir dans ce lieu clos, à l'abri des regards. La jeune femme attendait à présent, son regard bleu posé pensivement sur la fenêtre aux larges vitres, elle dégageait une aura sereine et apaisée bien que mille questions lui traversèrent l'esprit. Et si Rose refusait de la voir, comment trouver les mots, comment tout lui expliquer. Comment lui dire que s'engager comme Auror fut sans doute la plus grosse erreur de sa vie, comment lui faire comprendre qu'elle ne voulait plus qu'eux à ses côtés... Avec les faibles mots plein d'émotions qu'elle n'arrivait jamais à sortir.
Des souvenirs alors... Du printemps qui éclate, une petite blonde en robe blanche qui cueille les derniers soupirs, les dernières oboles, les ultimes pétales. Le parfum de chèvrefeuille. Satine soupira lentement, elle se sentait blêmir sous ces assauts de nostalgie blessants, sa main blanche vint se poser sur son front tout aussi opalin. Elle se redressa, son dos se fit rigide dans l'appel certain d'une force venant anéantir son bref moment de faiblesse. Il ne fallait pas qu'elle s'écroule sous le regard de sa fille, elle avait tant à lui dire, tant à s'excuser. De nouveau, un souffle léger s'échappant de ses lèvres, tentant d'exorciser une dernière fois son angoisse. Mais laquelle... Il était absurde, de se trouver apeuré par son enfant, alors même qu'on était venu pour lui. Satine releva ses yeux bleus sur l'encadrure de la fenêtre, une mèche de ses cheveux blonds tombant sur ses joues blanches qu'elle ne releva pas. L'on toqua alors à la porte, et son esprit songeur, déjà parti loin avec sa fille, dans les abysses de ses pensées, fit que la jeune femme ne réalisa pas qui se trouvait derrière la porte.
Satine - Entrez.
Sa propre voix l'éveilla. Ses yeux se tournèrent légèrement vers la silhouette postée sur le seuil. Le coeur battant, Satine se retourna enfin. Une jeune fille aux longs cheveux blonds, au regard d'un bleu énigmatique, émanant une douceur peu commune lui faisait face. La voir ainsi lui prenait à la gorge, mais la jeune femme se contenta de sourire, apercevant ces mêmes perles étoilées dans les yeux de Rose que dans le sien. Satine baissa la tête un instant, avant de la relever et d'esquisser quelques pas en avant vers son enfant, dont les premières paroles firent l'effet d'un poignard en plein coeur.
Rose - Vous êtes qui ?
Elle doutait. Quoi de plus normal. Satine eut un rire léger, partagé entre la tristesse et la joie de la retrouver, noyé dans quelques larmes qui lui étaient rares. Rose enfouit son beau visage dans ses mains frêles et tremblantes, tandis que sans un mot, acceptant la remise en question de sa propre fille, elle s'approcha d'elle et la prit dans ses bras. La jeune Rose ne fit aucun geste de répulsion, elle se laissa bercer dans les bras de sa mère, sanglotante et tremblotante, tandis que Satine dont la fierté était sans borne, retenait ses pleurs alors même que des perles humides roulaient sur ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir.
Satine - Rose... Pardonne-moi ma chérie, je n'ai jamais voulu vous abandonner. Jamais.
La jeune femme s'accroupit, levant sa tête blonde vers celle de sa fille qui essuyait ses larmes d'un revers de main. Satine vint dégager quelques mèches dorées du visage de la jolie Gryffondor, contemplant les huit années qui les avaient séparées. Etait-elle la même que lors de ses huit ans ? Rose lui paraissait bien plus renfermée et docile qu'elle ne l'était à l'époque. Sa pétillance s'était tue, Angus avait très certainement tuer la petite fille qui sommeillait en elle pour en dessiner un pantin plus malléable. Une once de rage monta en Satine, néanmoins la douceur habitant son visage n'en laissa rien paraître.
Satine - Tu n'as pas changé... Tu es toujours aussi belle, dit-elle dans un sourire en caressant tendrement le visage de son enfant. La main qui garde une rose...
Satine lui sourit, contemplant toujours ce visage qui lui ressemblait tant. Elle attendait que les mots de sa fille qu'elle observait avec fierté ne viennent combler son vers. Etant petite, la jeune fille adorait lire quelques comptines en compagnie de sa mère. En huit ans, cela ne pouvait pas avoir changer, il était impossible, qu'elle l'ait oublié. |
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