Nyah ! Karly détesta Susi sur l’instant. Elle n’avait pas le droit de rajouter sa dernière phrase, surtout pour l’emmener voir … sans commentaire. Dire à la chèvre blonde tout ce qu’elle voulait ? Alors, Miss Brunette lui donnait la permission de pouvoir se défouler contre lui. Depuis le temps qu’elle le souhaitait. Pourquoi ne l’avait-elle pas fait plus tôt ? Tout simplement parce qu’elle tenait à Susi. Il n’y avait rien de plus compliqué. Depuis huit ans, elle supportait cette amitié qui lui semblait plutôt malsaine pour sa consœur. Sa sœur de cœur. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, Karly n’était pas prête à laisser quiconque lui faire de nouveau du mal. Qui pouvait savoir ce qui s’était passé à Poudlard durant ses deux années ? Deux années séparées pour le pire et non le meilleur.

Une promesse qui datait depuis longtemps. Si longtemps et pourtant si présente. Etrange comme la mémoire fonctionne parfois. Une simple phrase peut vous redonner le sourire. Un seul souvenir. Karly eut alors une pensée nostalgique envers Sasha. La troisième comparse. Une énième tragédie et mort dans la vie de la sorcière. Argh, elle avait profité du moment de répit et de réflexion lointaine pour frapper. Karly la haït d’utiliser ses faiblesses. Mais que voulez-vous, elle ne pouvait haïr Susi plus de cinq secondes. Après tout, elle faisait partie de la famille McGregor. Enfin, la famille recomposée-recomposée. Celle qu’on choisit, quoi.

Ah oui, Karly se souvenait maintenant. Elle avait le droit de dire et faire tout ce qu’elle voulait de la petite chèvre blonde. Quelle bonne nouvelle que celle-ci. Non mais à quoi vous pensez-là ? Bande de… Karly était trop fatiguée et avait trop bu pour terminer sa pensée. Cependant, la phrase la fit sourire et le fait qu’il s’agissait d’un brun et non d’un blond qui avait ouvert la porte manqua de lui décrocher un rire. L’attitude du brun lui retira son amusement. Espèce d’anti-rire va. A son attitude, on comprenait aisément qu’il était énervé qu’on ne vienne le déranger à une heure pareille. D’ailleurs, il y avait quelque chose en lui qui faisait peur. Brr, Karly en eut un frisson. Surement dû à l’alcool. N’ayant ni le temps de répliquer, ni même d’entrainer Susi dehors pour revenir un autre jour, armées toutes deux d’une conscience et d’un esprit plus logique (si, si ca peut exister :mr), Karly sentit qu’on la traina à l’intérieur du baraquement. Il ne pouvait s’agir que de Susi. Décidément, elle était toujours aussi têtue qu’auparavant. C’est ce qui faisait son charme. Jetant un coup d’œil rapide et circulaire autour d’elle, l’ex-gryffonne repéra une table, des chaises et des cadavres de bouteilles. Bien, au moins, elles auraient de quoi se défendre au cas où ca tournait mal et qu’elles ne puissent utiliser leurs baguettes correctement. La porte et les fenêtres étaient présentes… mais bon. Si Matthew, Ali’ ou Mac la voyaient… Non, il ne fallait mieux ne pas y penser. Elle n’en serait pas ressortie vivante. Deux ans de formation pour entrer dans un endroit inconnu et surement pas sécuritaire. Quoique ce n’était pas les lieux qu’il fallait craindre. Plutôt les personnes. Non, ce Asmodeus n’avait vraiment pas une tête qui lui revenait. Elle l’avait déjà vu à Poudlard mais s’en était jamais approché. Elle qui détestait les Serpentards déjà…

Karly se frappa mentalement face aux dires de sa meilleure amie. Susi bourrée n’était surement pas une Susi réfléchie. D’ailleurs, c’était la même chose pour Karly. Elle était plus excédée de se trouver en ses lieux. Elle avait beaucoup mieux à faire. Surtout qu’elles n’avaient pas encore fait le tour complet de Kew et comptait bien s’amuser encore. Le problème résidait de l’état dans lequel sortirait Susi de cet entretien surprise. Non mais quel crétin aussi ce blond ! Dire à sa meilleure amie qu’on l’aime tout en l’envoyant chier. Il n’y avait pas mieux. Karly n’avait jamais compris pourquoi Susi appréciait autant Caly. Il était faux, manipulateur et regardait les filles comme du bétail. Il était surement macho pour combler le tout. Et puis, il semblait violent. Il était hors de question qu’elle ne laisse sa meilleure amie entre les mains d’un type pareil. Elle n’était ni folle, ni inconsciente. Mais que voulez-vous… lorsque le cœur décide de prendre le pas sur la raison, plus rien ne consiste un obstacle. Plus rien mise à part la raison. Suivant la force des appels de votre cœur, celle-ci fait obstacle ou se résigne. Comme tous.

Il était con ou il le faisait exprès ? Susi venait de lui dire pourquoi elles étaient là. Il croyait quoi : qu’elles allaient le supplier pour voir cet… enfoiré ? Hors de question. Et en plus, il ne les invitait pas à s’asseoir. Argh, il y en a vraiment qui manqué de politesse et courtoisie. Heureusement, ce dernier daigna appeler le grand niais. Cela n’étonna pas un seul instant à la brune que ses deux-là étaient dans le même baraquement et s’entendaient surement à merveille. Le même je-m’en-foutisme apparent, la même arrogance et la même tête à baffer.

Gloups ! Qui a dit que Karly n’était pas cash et intransigeante quand elle avait un peu trop bu et voyait rouge ? Dites, elle ne l’envoyait pas un peu chier là… alors qu’elle était chez lui ? Ben si. Que voulez-vous, les doses de whisky ne lui permettaient pas de réfléchir à tourner sept fois sa langue dans sa bouche, ni même à prendre garde à ce qu’elle pouvait dire. Elle voulait en finir et rapidement. Le plus rapidement possible et surtout le plus sentimentalement moins fatiguant.