Il n'y avait que 4 jours que tout avait basculé. Quand on y pensait quatre petits jours ce n'était rien mais Ariane Slayers n'avait jamais été aussi fatiguée. Le stress, la peur qu'il arrive quelque chose à l'un de ses enfants, avoir cru un instant avoir perdu William, son fils adoré et l'instant d'après revoir Thomas. Cela faisait beaucoup pour quatre petits jours de rien du tout. Mais Ariane avait les épaules solides.

Elle était dans le salon de leur petite maison de l'impasse, Orphée dans ses bras. La petite dernière avait beaucoup de mal à se remettre. On le serait à moins. Ariane caressait doucement ses cheveux d'un châtain oscillant entre le clair et le foncé. Elle ressemblait beaucoup à Thomas d'ailleurs.

Orphée-Je pourrais dormir avec toi cette nuit maman.
Ariane-Tu n'as rien a crainde ici mon ange. Il ne va rien t'arriver.', elle ne voulait pas que sa fille prenne de mauvaises habitudes, il fallait qu'elle aussi réapprenne à ne plus avoir peur.,' et tu sais ce qui me ferait plaisir?'
Orphée- ...
Ariane-Ca serait bien si tu sortais un peu pour jouer, il y a beaucoup d'autres enfants ici...'

Ariane soupira doucement, elle ne voulait pas forcé Orphée mais il faudrait bien qu'elle reprenne ses habitudes de petite fille.

Orphée-Je t'aime maman.
Ariane-Moi aussi je t'aime.

Elle la serra doucement avant de lui dire de filer se brosser les dents. Elles avaient fini de déjeuner, d'ailleurs Nymphadora sortait de la salle de bain, les cheveux encore tout mouillée, Tarabiscotté sur ses talons:

Nymph'-Maman tu veux bien dire à cet elfe d'arrêter de me coller!
Ariane-Sur un autre ton Nymphadora s'il te plait.

Nymphadora souffla et alla s'enfermer dans sa chambre. Elle était très rarement désagréable mais ses derniers jours, avec William qui était exécrable, elle avait tendance à se renfrogner aussi. D'habitude elle allait toujours vers son frère quand quelque chose n'allait pas mais là elle avait l'impression qu'il ne voulait plus voir personne.
Ariane sourit, sachant bien que ce n'était qu'une passade.

Orphée lui posa un bisous sur la joue avant d'aller à la salle de bain, Ariane se leva et la porte claqua ce qui la fit sursauter.

Ariane- Ne claque pas la porte comme ça William!

Elle le lui avait dit cent fois. Tout le monde n'avait pas à subir les humeurs de monsieur mais d'un autre côté elle était beaucoup plus conciliante que d'habitude parce que les circonstances étaient exceptionnelles. D'ordinaire elle l'aurait fait descendre pour s'excuser et fermer la porte doucement. Mais là elle monta les escaliers et se permit d'entrer dans sa chambre.
C'était sûrement pour lui que c'était le plus dur. Elle savait qu'il avait perdu beaucoup dans la bataille de Poudlard quoiqu'il n'en eut rien dit; et les retrouvailles avec Thomas ne se passaient pas exactement comme il l'aurait voulu. C'était plus difficile qu'il ne l'avait imaginer.

Elle s'assit sur le bord du lit de son fils, lui passant une main douce et aimante sur le front comme pour le soulager de sa colère.

Ariane-Qu'est ce qu'il y a William?

Il esquissa un geste de la tête pour se dégager. Ariane sourit et retira sa main doucement.

William - Rien ! J''ai rien ! Tout va bien ! Laisse moi !
Ariane- Non ça ne va pas. Tu n'as pas besoin de le dire.

Elle enleva ses talons pour poser ses jambes sur le lit et s'addoser à la tête du lit. Regardant son fils qui lui tournait toujours le dos. Elle baissa le regard un instant le laissant profiter du silence qu'elle ne comptait pas laisser s'installer pour autant. Elle le connaissait bien son fils, il était impulsif, il se protégeait toujours de tout mais quand il souffrait il souffrait plus que les autres.

La porte s'ouvrit. C'était Orphée qui passait sa tête par la porte de la chambre de son frère pour chercher Ariane qui lui fit signe d'attendre un peu dans le salon. Elle savait que Will avait besoin d'être tranquille. Ce n'était pour lui le moment de jouer au grand frère responsable. Elle sourit à Orphée qui referma tout doucement la porte. Elle regarda son alliance un instant avant de reprendre.

Ariane- Tu sais quand tu étais petit parfois tu pouvais me faire des colères noires vraiment impressionantes et pourtant je ne te laissais pas au milieu de chez Zonko. Tu as grandi maintenant, tu es un jeune homme mais ce n'est pas ta mauvaise tête qui fera partir ta mère pour autant. Dis moi ce qui c'est passé? S'il te plait...'

Elle ne voulait pas qu'il garde tout pour lui comme ça. Ce n'était pas bon pour lui. Il avait déjà bien assez souffert. Il aurait besoin de plus de temps que ses soeurs, Ariane le savait. Elle attendrait patiemment qu'il daigne se retourner vers elle. Pour autant elle le laisserait venir vers elle le premier pour qu'il ne se sente pas étouffer ou quoique ce soit. Elle voulait tout sauf être se genre de mère.

Il se retourna enfin vers elle, légèrement radoucit. Elle lui fit un petit sourire. A voir la mine renfrognée de son fils elle se doutait qu'il y avait une histoire de Thomas là dessous mais elle le laissa parler. Il n'arrivait pas à le sortir, et en cela il ressemblait beaucoup à son père d'ailleurs. Ne pas savoir dire ce que l'on ressent c'était typiquement Slayers. Elle lui sourit tendrement à cette pensée:

William - C'est papa ! Il pense que j'suis pas capable de rentré dans l'Ordre du Phoenix, il m'a jeter comme une merde de la maison d'Aleksandr.

Sur le coup il lui fallut une seconde pour avaler l'Ordre du Phenix et ne pas lui passer un savon. Elle avait déjà eu bien assez peur pour lui ces derniers jours pour qu'il aille en plus s'enrôler chez qui que ce soit: mangemort, aurors ou ordre du phénix. Même à l'association de lutte pour la libération des elfes de maison elle aurait dit non.

Ariane- Tu sais William, ton père t'aime énormément même si ne sait pas te le montrer alors il crie. Vous vous ressemblez beaucoup tous les deux. Vous ne savez pas dire aux gens que vous les aimer. Vous attendez qu'il y ait une situation extrême pour réagir, montrer à l'autre à quel point il vous est cher et souvent vous vous y prenez mal. Ton père s'y est peut-être mal pris avec toi mais s'il devait te perdre il ne s'en remettrait pas.

Elle passa son bras autour de son fils pour le serrer fort contre elle.

Ariane-J'ai déjà cru te perdre une fois alors je sais ce que je dis William. Il sait combien tu es courageux et je ne pense pas qu'il te croit incapable mais tu es son fils. Il ne peut pas se permettre de te perdre, il a tant de temps à rattraper avec toi. Tu sais c'est aussi dur pour lui que ça peut l'être pour toi...

Elle avait la voix douce. Elle savait très bien que pour William, Thomas était tout et que par conséquent il attendait énormément de son père. Il l'avait rêvé pendant tant d'années. Doucement elle le serra encore contre elle le coeur gros. Sans s'en rendre compte elle le berçait tout doucement. Pas comme un bébé, mais comme un adulte, comme son fils à qui elle tenait elle aussi comme à la prunelle de ses yeux.