Dakota marchait doucement dans les escaliers en colimaçon de son dortoir. Comme depuis toujours, maintenant, il était connu pour faire preuve de connerie, surtout aux heures les plus tardives. Etant donné son dédain pour les règlements, c'était ce qui lui avait valu le fait de ne pas avoir obtenu l'insigne de préfet. Il savait que son père ne l'avait pas eut, alors, il s'en était toujours branlé les couilles, comme il disait. Sortant de la salle commune des Gryffondor, après avoir fait bien attention à ce que personne ne le voit, il s'enfonça dans les couloirs du château, pour ne tenter qu'une chose : Se changer les idées, et ne plus penser à son frère, ou l'un des membres de sa famille. Il était le vilain petit canard, il l'acceptait, alors qu'on le laisse tranquille. C'était donc, vêtu, d'une tunique noir, dans un tissu particulièrement fin, mais solide, qu'il s'enfonça dans les sombres couloirs du château à une heure assez tardive. D'autant plus, qu'il était rare de le voir vêtu ainsi... Dans le sens, où depuis son retour à Poudlard après la prise du château par Wolfgang, l'on ne le voyait plus en baggi, tee shirt large, etc... Le monde avait changé d'ère. Dakota était devenu un autre homme.

Les bruits de ses pas se faisaient silencieux. L'on entendait à peine ses pieds sur le sol du château. Sa respiration était douce, et délicate. Ses pensées lui rongeaient toujours l'esprit, mais il n'en était pas moins attentif à ses faits et gestes. L'hispanique marchait, les mains dans les poches, le regard haut et ce petit air arrogant beaucoup plus assombri. Chacun de ses traits étaient vieillis et changés. C'était étrange de le voir ainsi... Il semblait avoir pris bien dix ans de plus. Un adulte, c'était impression que l'on avait de lui. Alors qu'il n'avait que dix sept ans... Dakota était tourmenté, et même si il semblait calme, apaisé, et tout ce que l'on voulait, son physique lui, suivait son tourment. De plus, être mangemort alors que la famille l'avait toujours interdit avait été quelque chose de dur à assimiler pour sa pauvre personne, puisqu'il était horrifié à l'idée que son père puisse un jour, bien que mort, le savoir. Et il l'avait fait pour elle... Pour Bianca... Qu'il n'approchait même plus de peur de lui faire, désormais du mal, puisqu'étant, mangemort. Elle était moldue. Il fallait qu'il la protège, mais dans l'ombre. Dans une ombre encore plus dense que celle des mangemorts, puisqu'il se servait d'eux, pour savoir si elle n'était pas en danger. Dakota semblait être devenu ce à quoi, les forces supérieurs en avaient décidé : L'ange noir.

D'un coup, alors qu'il était au sixième étage, il sursauta. Un bruit s'était fait entendre, et automatiquement, Dakota avait sortit baguette magique, et ses mains des poches, prêt à toute éventualité. Il tourna la tête en direction de la zone de bruit, et ce fut un léger soupir qu'il sortit de ses lèvres. Doucement, alors qu'il avait eut une pensée tout aussi simple que : Je trace ma route, il ne put s'empêcher de ressentir une certaine curiosité à l'égard de ce capharnaüm qui venait de se produire au niveau de la salle de classe désaffectée. Rapidement, tout en tentant de faire le moins de bruit possible, le fils aîné de Miguel arriva à la hauteur de la salle de classe, toujours la baguette au poing. Effleurant délicatement la porte d'entrée dans la pièce, il la poussa doucement pour se permettre d'accéder à l'intérieur de la salle. Il se colla contre le mur, et observa deux personnes dont une semblait profondément ancrée dans le sol, et l'autre était agenouillée à côté. D'un coup, il se glissa entre deux armoires, avant même de prendre son temps pour observer les deux personnes.

- Ca va ?

La voix lui disait vaguement quelque chose... Dakota fronça les sourcils, tendant son oreille pour mieux en entendre. Un gémissement se fit entendre comme pour répondre à la question du gars qui venait de parler. Dakota se risqua un regard, apercevant mieux le visage de...

- Juscelino ?! ?!

Fit Dakota, surpris, en sortant de sa cachette. Il baissa le regard vers la personne qui était enfoncée dans le sol, et il eut un léger sourire.

- Salut ! Puis, il proposa : Un coup de main ?

Le sourire avait disparu de ses lèvres, et il tendit son bras qui tenait sa baguette vers la porte de la salle pour la fermer délicatement, et doucement. Si quelqu'un passait devant, il ne jetterait peut être pas un regard à l'intérieur. Du moins... Sa curiosité en serait amoindri.

- Non.

Comme c'était évident comme réponse de la part de Yara. En même temps, ils étaient pas rivaux pour rien. Mais bon, pour une fois, qu'il se proposait de l'aider, Yara décidait tout simplement de refuser. Dakota l'aurait presque prise au mot si Juscelino n'avait pas dit :

- Oui.

Au même moment, voyez vous ? Dakota eut un bien pâle sourire, cependant. Aucun signe de triomphe ou quoique ce soit qui aurait pu paraître sur les lèvres de l'hispanique en d'autres termes, non, là tout était différent. C'était comme si les choix précédents que Dakota avait récemment fait, et les évènements qui s'étaient passés l'avaient, comme qui dirait, totalement changé. Dakota semblait beaucoup plus mûre mais surtout beaucoup plus sombre.

- Sois pas idiote, Yara ! On y arrivera pas sans un peu d'aide.

Il semblait déjà plus intelligent que la Serdaigle. Triste ironie en l'honneur de cette si noble maison...

- Va chercher quelqu'un d'autre. On a pas besoin de son aide.

Dakota lui lança un regard particulièrement blasé avant de poser son regard sur le cousin de cette dernière. Puis, il s'exclama en posant son regard ténébreux sur Yara, avec une malice cruelle dans l'iris de ses yeux.

- C'est cool. Je vais partir, si c'est ce que tu veux réellement. Mais entre le temps où ton cousin aura trouver quelqu'un de confiance, ce dont je doute vu que les mangemorts ont le château, et le temps où ils reviennent ici, tu auras dix fois le temps de te faire niquer par les mangeboules du coin.

L'hispanique avait un regard de braise, et même si il était lui même mangemort, il fallait avouer qu'il avait aucune sympathie pour ses collègues. Il faisait surtout cela pour trouver une sombre façon pour ramener les morts à la vie plus qu'autre chose. Seulement, il avait découvert de nombreuses choses concernant le passé de son père... Notamment, ce petit carnet qu'il lisait chaque soir avant de s'endormir dessus... Et il y avait quelque chose qui le troubler. Juscelino fit mine de partir, tout en disant haut et fort après avoir jeter un regard sur Dakota.

- D'accord. Je vais chercher Clemente. Il va nous aider et je suis sûre qu'il sera ravie de voir sa protégée dans une telle situation.

Tiens, donc... La protégée ? Dakota ne fit rien de surprenant sinon, lever ses sourcils d'un air interrogateur sans pour autant poser une quelconque question. Il regarda de nouveau Yara, une étrange impression dans son regard, comme si il tentait de percer sa tête avec son regard pour savoir ce qu'elle pensait, et surtout, si elle en avait peur de ce Clemente. Cela pouvait toujours servir... Et il eut une idée qui devrait murir au cours des semaines qui suivraient : l'entrée dans le monde l'occlumencie et de la legilimencie.

- Attends. Okay, c'est bon.

Dakota secoua la tête, sans vergogne.

- Si j'étais Dakota, je ne sais pas si j'aurai encore envie de t'aider, vu l'accueil que tu lui as réservé !
- Jusc' ? Ta gueule.

Le fils aîné de Miguel eut un petit rire amusé tandis que cette dernière retentait seule, encore une fois, comme pour y échapper. En vain. Cependant, le regard de braise noir de Dakota fut directement attiré par le tatouage qui apparaissait sur son poignet, et il ne put s'empêcher d'avoir un petit sifflement admiratif.

- A ce que je vois, chui pas le seul tatoué.
- Tatuagem.
- Ca sert à rien. J'ai compris l'essentiel. Fit il, l'air blasé.

Court silence où Yara et Jusc' se regardèrent quelques instants avant que le Poufsouffle ne reprenne :

- Après cette longue délibération, on veut bien de ton aide, Dakota. N'est ce pas, princesa ?
- Mmmh...
- Tssss....

Il s'approcha de Jusc' lorsque ce dernier lui fit signe, puis, il se dirigea de l'autre côté de la miss de Serdaigle pour s'agenouiller à son tour. Doucement, et délicatement, il aida Jusc' à la sortir de son trou. Sur le visage de Dakota, il n'y avait aucune moquerie, sinon, une concentration. En effet, il guettait de l'oreille pour tenter d'entendre les bruits qu'il pourrait il y avoir dans le couloir.