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 Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end]

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MessageSujet: Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end]   
Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end] EmptyVen 3 Avr - 23:35



Invité
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Yaël Holly Dorotha McIntyre

17 ans & septième année


&Here I Am...
    ▬nom de l'acteur/actrice : Jaimie Alexander
    ▬pseudo, ou prénom : Styxx
    ▬âge : 18
    ▬ce que vous pensez du forum : Vous êtes tous chiants, les admins sont des incapables en plus d'être des tyrans, bref, je vous déteste wub
    ▬présence possible sur Ad Nox : Je suis là tous les jours. Mais si vous voulez plus me voir je comprendrai Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end] 526278
    ▬comment avez-vous connu Ad Nox ? : J'y suis déjà ^___^Même que j'ai craqué pour un autre compte. Je suis passée par Marilyn Glover, Caitriona Sullivan, et pour finir, j'ai choisi Yaël d'une parce que je l'adore, de deux, parce que j'avais envie d'avoir une élève ^^ et j'ai repris la fiche que j'avais faite sur Revival project =)


Every story has at least one or more chapters.


1-The Last Christmas
2-Tears don't fall
.


Dernière édition par Yaël McIntyre le Jeu 23 Avr - 21:41, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end]   
Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end] EmptyJeu 23 Avr - 21:39



Invité
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    Chapter 1: The last Christmas

    24 Décembre.

    La neige tombait à gros flocons dans la plaine, recouvrant le paysage d’une fine pellicule blanche. Les nuages gris étaient bas dans le ciel, masse cotonneuse qui s’étendait bien plus loin que l’horizon. Le vent était léger, et soulevait un tourbillon de flocons, toujours plus loin. Ainsi se déposait la neige, depuis tout à l’heure. Elle s’agglutinait de la même façon dans le coin du rebord de la fenêtre, et sur les barrettes de bois qui délimitaient les carreaux de la fenêtre. Une petite main toute poisseuse se posa sur la vitre, et un petit nez se retrouva collé contre le verre froid. L’enfant fronçait les sourcils, et plissait les yeux, pour tenter de voir ce qui se passait dehors. Mais à cette heure ci de l’après-midi, du moins, du soir, il faisait déjà nuit noire. On voyait plus que le rai de lumière qui se projetait au loin, dans une sorte de perspective cavalière, se détacher sur la neige d’un blanc éclatant. La porte était ouverte, et on entendait les jappements du chien. La fillette tenta d’apercevoir son père. Il était parti chercher des bûches, pour mettre dans le feu.

    Un bruit s’éleva alors. Un chtak sonore, comme une hache s’abattant sur un échafaud. Et c’était presque ça. L’homme à la hache mettait une bûche sur une souche d’arbre, et abattait la lame, qui débitait le rondin de bois en lamelles, plus ou moins bien équilibrées. Dans ce genre de situation, il n’était jamais question d’avoir le compas dans l’œil, non, ce qui comptait, ce n’était pas comment, c’était faire, point barre, sans condition autre. Le chien jappa, une nouvelle fois, et haletait légèrement, tirant la langue et remuant la queue. La petite fille se pencha vers lui, et entreprit de lui gratouiller la tête, derrière les oreilles. L’animal lui donna un coup de langue sur le visage, et elle se mit à rire, en le serrant contre elle. Le chien jappa à nouveau, et s’éloigna en trottinant. Il revient quelques minutes plus tard, une balle en mousse entre les crocs. Il lâcha la balle aux pieds de la fillette, puis il jappa. Il voulait jouer. La gamine sourit, puis elle lança la balle, sachant pertinemment que sa mère lui avait formellement interdit de lancer un ballon ou quoi que ce soit d’autre dans la maison. Quand soudain…

    « -Hé! Mais bon sang, Yaël, tu ne pouvais pas faire attention? »

    La balle venait d’atterrir sur un petit garçon, du même âge qu’elle, et ce en pleine tête. Il était d’ailleurs en train de se masser le crâne, en grimaçant.

    « -Désolée Doughlas, erreur de trajectoire." Répliqua Yaël, un sourire aux lèvres

    Le dénommé Doughlas croisa les bras, et se mit à bouder. Yaël se baissa, et ramassa la balle. Elle la leva à hauteur de sa tête, et le chien sauta pour l’attraper. Elle s’amusa ainsi pendant un moment, jusqu’à ce que la porte ne s’ouvre à nouveau, et deux individus entrèrent, laissant dans leur sillage un tourbillon de neige. Yaël et Doughlas tournèrent la tête à nouveau, d’un mouvement parfaitement synchronisé. Il y avait une femme, et un homme. Un couple. Le lanceur de couteaux et sa partenaire. Zora et Eliott. Ils sortaient tout juste de la fac, et ils avaient intégré la compagnie il y a quelques semaines de cela. Les McIntyre étaient des gitans. Et ils sillonnaient la Roumanie à bord d’une roulotte. Ce soir là ils s’étaient arrêtés chez des amis des parents McIntyre, c’est-à-dire Zora et Eliott. Pendant toute l’année, ils partaient en tournée, mais durant la période de Noël, ils s’arrêtaient quelque part pour fêter la Nativité comme il se doit, ainsi que la nouvelle année. C’était l’occasion pour les enfants d’avoir une vraie maison, avec des vrais murs et des vraies fenêtre, et non pas des murs en tôle de la roulotte, ni même ses fenêtres qui n’en étaient pas. N’importe qui aurait pu grimacer devant ce mode de vie, plutôt pittoresque dans son genre, mais les enfants aimaient bien. Enfin, surtout Yaël. Cette gamine était débordante d’énergie, elle détestait rester plus de deux fois au même endroit, et autant dire qu’elle est intenable quand il s’agit de réunions de famille. Ou même, quand le paternel allait chez des gens pour conclure des affaires concernant le cirque. Il fallait qu’elle touche à tout. S’il y avait un chien, il fallait qu’elle joue avec. Yaël ne pouvait pas rester calme, une vraie petite boule d’énergie, malgré ses six ans. Et elle était une vraie pipelette. La gamine, comme disaient les autres membres de la compagnie, s’exprimait d’une façon plus élaborée que les autres enfants. Elle était claire dans ce qu’elle disait, et piquait une colère monstre dès qu’on ne la comprenait pas, ou tout du moins, quand on faisait semblant de ne pas la comprendre. La petite avait le sang chaud, et elle avait un fichu caractère. Tout comme sa mère, d’ailleurs.

    Elle avait aussi ce besoin insatiable de bouger, de voir, de découvrir. Plus petite, à l’âge de trois ans, tout ce qu’elle disait commençait par pourquoi. Elle avait même hérité du surnom de Miss Pourquoi. Elle voulait découvrir, expérimenter, même si lesdites expériences terminaient la plupart du temps par les larmes et les cris. Elle avait aussi ce côté intrépide, voire tête brûlée. Rena, la mère, s’était fait des cheveux blancs à force de l’empêcher de grimer aux arbres, de faire des cascades trop dangereuses, ou encore de faire des tas de bêtises. Et ça, on peut dire que ce trait de caractère ne se retrouve pas chez les autres membres de la famille, le côté parfois stupide et inconscient, elle l’a acquis toute seule. Elle n’avait pas grand-chose en commun avec son jumeau, Doughlas. Lui était très calme et savait se faire oublier. Yaël adorait parader et se faire remarquer. Dougie était discret, elle était plutôt exubérante. Cet aspect là de sa personnalité s’est conservé quand elle a grandi, mais à dire vrai, nous n’y sommes pas encore. Vous savez, Yaël est parfaitement le genre de personne qui comprend qu’une porte de four en marche est brûlante que lorsqu’elle s’est brûlée les mains dessus. D’ailleurs, il résulte de cette expérience ratée une cicatrice assez laide dans la paume de sa main droite. Elle était un peu infirme de ce côté-là depuis toujours, mais elle s’en foutait. Au départ, certes, elle était droitière, mais elle a appris à devenir ambidextre. Du coup, depuis que sa main est dans le sac, elle écrit et manipule de la main gauche. Ce qui s’avère pas très pratique des fois, car la plupart des accessoires scolaires sont justement conçus pour les droitiers. Exemple? Sur un rayon de 10 marques de ciseaux différentes, il n’y en avait que deux qui étaient conçus spécialement pour les gauchers. Mais on s’y fait. C’est comme pour tout.

    « -Yaël! Viens, il faut t’habiller! Appela Rena depuis l’étage.

    -J’arrive, maman! Répondit la petite, l’air distrait. »

    Elle jeta un énième coup d’œil par la fenêtre, guettant le retour du paternel -qui n’en avait pas encore fini avec ses bûches, ceci dit- et elle fila à l’étage, laissant Doughlas et le chien seuls dans le salon, avec Zora et Eliott. Aussi loin qu’elle s’en rappelle, Yaël a toujours était plus proche de sa mère que de son père. D’ailleurs, Rena et Nathan n’étaient même pas mariés. En fait, Rena était une parmi les innombrables maîtresses de son père, un homme ayant la quarantaine, et encore séduisant, malgré ses cheveux et sa barbe grisonnante. Pour tout dire, Nathan n’était jamais là. Ou si les enfants le voyaient, l’homme ne s’arrêtait jamais pour discuter avec eux. Ce n’est pas qu’il n’aime pas ses enfants -il leur a prouvé son affection à maintes reprises- mais il avait autre chose à faire que de s’occuper de la marmaille. En réalité, il était obnubilé par le business, et à gérer les affaires de la troupe de cirque. Rena ne s’en plaignait pas. Elle aimait bien les petits, et ils étaient, malgré le caractère de Yaël et l’effacement de Doughlas, relativement faciles à vivre. Aucun d’eux n’était difficile pour la nourriture, ou faisaient des caprices. Ils n’étaient pas infernaux, et relativement corrects. A part cette fâcheuse tendance qu’à Yaël à critiquer, à récriminer, et à dire franchement ce qui n’allait pas. Petite, elle n’avait pas sa langue dans sa poche, et elle avait un certain culot. Et elle se faisait souvent réprimander par ses parents quand elle avait tendance à parler trop vite. Et le pire, dans tout ça, c’est que la demoiselle McIntyre faisait preuve d’une grande finesse *ironie* Cette caractéristique s’accentua davantage quand elle grandit. Elle parla alors de façon crue, sans prendre de gants, certes, mais sans être vulgaire pour autant. Quand elle a quelque chose à dire, elle le dit, sans se soucier de blesser ou de faire quoique ce soit d’autre. Elle avait non seulement un caractère en acier trempé, mais aussi la langue bien pendue. Et le sens de la pique bien acérée. Pourtant, elle n’était pas méchante, juste un peu sauvage, et avec un sale caractère. Yaël ne pourrait jamais faire du mal à quelqu’un intentionnellement, ou nuire à sa réputation. Elle était peut être trop gentille. Mais gentille ne voulait pas dire bonne poire. Elle ne se laissait pas piéger facilement, et elle n’était pas forcément disposée à aider tout le monde. Loin d’elle l’idée d’être égoïste, vivre en communauté lui a appris le partage et d’autres valeurs comme le respect. Le travail. Ah, ça, on ne peut pas dire que Yaël est passée au travers quand elle était petite.

    Dans la troupe, Yaël travaillait déjà. Elle pratiquait déjà le funambulisme depuis ses quatre ans. Elle en avait connu, des chutes, des bleus qui avaient du mal à disparaître. Le sang, aussi. Elle avait même fini par se casser quelque chose. Mais elle ne lâchait pas prise. Ca faisait aussi partie de son caractère. Quand elle voulait quelque chose, elle l’avait toujours. Elle était forte, et se battait, parfois allant jusqu’à l’extrême. Yaël ne renonçait pas. Elle poussait le vice jusqu’à l’autodestruction. Comme la fois où elle était en train de faire une figure. Elle était tombée. Elle s’est mal reçue. C’était quand elle avait quatre ans. Elle commençait, bien qu’elle avait une expérience de six mois derrière elle. Elle était montée sur la corde, et voulut sauter, pour ensuite retomber sur la corde. Elle ne prévit pas qu’elle se tordrait la cheville, et qu’elle chuterait. Pire encore, qu’elle s’écraserait au sol lourdement. Là où on aurait entendu les os de n’importe-qui se briser, ceux de Yaël, étaient intacts. Mieux encore, elle était indemne, sans aucune égratignure. Pour les autres gitans de la troupe, elle était une miraculée. Mais pour elle, cela aura une toute autre signification…Elle venait de révéler quelque chose qui allait changer son existence. Si elle ne croyait pas à la magie, elle allait être servie…Car c’était précisément de cela dont il s’agissait. De la magie. Et ce, dans une famille de gitans superstitieux qui étaient dépourvus de pouvoirs magiques.

    La fillette monta donc les escaliers, d’un pas guilleret. C’était Noël demain, et elle adorait Noël. Peut-être était-ce parce que toute la famille était ensemble, ou encore, à cause de la neige, du sapin, et des cadeaux. Des histoires racontées par la grand-mère, qui croit dur comme fer à l’existence de la magie. Là où tout le monde la prenait pour une vieille folle, Yaël la croyait. Elle savait. Ce que les autres ignoraient pour l’instant. La petite fille avait gardé cela pour elle. Elle ne voulait pas que tout le monde la regarde de travers. Elle ne voulait pas être anormale. De son pas sautillant et gracieux, la petite fille arriva dans la chambre d’amis, où sa mère était en train de se préparer devant la coiffeuse.

    « -Ah, te voilà, toi! Dit aussitôt Rena en souriant. Viens t’asseoir là! »

    Elle se leva, puis, elle tapota le tabouret où elle était assise à l’instant. Yaël ne broncha pas, elle se contenta juste de venir, et de s’asseoir. Elle faisait face à son reflet. De jolies bouclettes brunes tombaient en cascade sur ses épaules, elle avait la peau pâle, mais d’une douceur de pêche. Ce qui attirait, d’emblée, le regard d’autrui sur sa personne, c’étaient ces grands yeux d’un vert éclatant, un vert très clair, mitigé à un peu de jaune. Certains étaient effrayés par cette couleur inhabituelle, et les plus superstitieux d’entre eux disaient qu’elle était investie par Satan. Quelle connerie, franchement. {HJ: Dans Supernatural, les frères Winchester doivent combattre un démon aux yeux jaunes. Ca vient de là}. Elle était très jolie, sans aucun doute. Mais la beauté était un cadeau empoisonné. Rena prit la brosse à cheveux sur le plateau de la coiffeuse, puis elle entreprit de démêler lentement les cheveux emmêlés de sa fille. Yaël qui se laissait faire, docile. Rena attacha la masse brune en une solide queue de cheval, et maquilla très légèrement la petite. Elle l’habilla avec une jolie robe. Et Yaël fut enfin prête. Il y avait du bruit en bas. Des invités, sans aucun doute. Ce soir, c’était le réveillon. Et ce fut le dernier noël qu’ils eurent tous ensemble
 
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Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end] EmptyJeu 23 Avr - 21:39



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    25 Décembre, Neuf Heures du Matin.
    Yaël était debout depuis près d’une heure environ. Et elle était impatiente, comme toujours. Ce matin, c’était le matin de Noël, et il lui tardait d’ouvrir ses cadeaux. Elle était assise sur son lit, vêtue de son pyjama rose. Et elle serrait un lapin en peluche rose dans ses bras. Elle regarda dans le lit d’à côté. Doughlas était encore profondément endormi, roulé en boule. Yaël esquissa un sourire malicieux, puis elle sortit de son lit, pour aller secouer son frère. Elle remua son épaule doucement. Dougie ne bougea pas d’un pouce.

    « -Debout Doug’, c’est Noël! »

    La petite se mit alors à chanter We wish you a merry Christmas, et en arpentant la pièce avec enthousiasme. Doughlas ne bougea pas. Il ne broncha pas, même pas un soupir, même pas un frémissement. Yaël fronça les sourcils, trouvant cela suspect. Une moue craquante apparut sur ses lèvres rosées, et elle secoua à nouveau Doughlas.

    « -Allez, c’est pas drôle! Debout! »

    Toujours pas de réaction. Yaël prit la main de son frère dans la sienne. Elle la lâcha, avant de dire de sa voix flûtée.

    «-Je ne comprends pas, tu as dormi emmitouflé dans la couverture, et tu as froid. Tu es gelé, même. Attends, je vais te chercher une couverture. »

    Yaël descendit du lit de son frère, tenant son lapin par une patte. Elle traîna dans le couloir, et arriva à la chambre de ses parents. Elle toqua discrètement à la porte. Rena et Nathan étaient encore couchés, mais Yaël entra, avant de secouer doucement sa mère.

    « -Maman! Doug’ a besoin d’une couverture. Il a froid.

    -Il fait assez chaud dans votre chambre, chérie.
    Soupira Rena.

    -Mais il ne réagit pas quand j’ai voulu le réveiller… »

    Rena parut se réveiller complètement. Elle se redressa, et enfila ses pantoufles. Elle se leva à son tour, et se rendit dans la chambre des enfants. Elle tenta de réveiller Doughlas, mais sans succès. Rena se tourna vers Yaël, le visage soucieux, puis elle lui dit:

    « -Yaël, va chercher ton père, s’il te plaît. »

    La petite s’exécuta, et bientôt, Nathan débarqua.

    « - Que se passe-t-il ici? Demanda-t-il, fronçant les sourcils.

    -C’est Doughlas. S’écria Rena, les larmes aux yeux. Il y a un problème.

    -C’est en rapport à sa maladie?

    -Je crois…lâcha Rena avant d’éclater en sanglots. »

    Yaël ne comprit pas vraiment ce qui s’est passé. Elle savait Doughlas malade. L’enfant avait une leucémie, et pas un seul cheveu sur la tête. Mais pour Doughlas, tout était fini. Il était mort ce matin de décembre, et ce dans son sommeil.

    Yaël ne comprenait pas. Quelque chose clochait, mais quoi? Un enfant de six ans ne savait pas vraiment ce qu’on entendait par « mort ». Pour un gosse de cet âge, la mort, ça se limitait à s’allonger sur un sol, sans bouger, pour jouer. Quand elle comprit ça, la fillette se mit à rire. Doughlas devait jouer. Il ne pouvait pas en être autrement. Si Doug’ était plutôt calme, il avait néanmoins le goût des blagues, et adorait faire râler sa sœur. Voilà, c’était ça. Doughlas voulait jouer. Et il venait de gagner. Yaël sauta en bas de la chaise sur laquelle elle était assise, puis elle trottina vers son frère, toujours allongé dans son lit. Elle secoua la main de Doughlas, toute raide, puis elle dit d’une voix joyeuse:

    « -Loupi et moi nous nous déclarons officiellement vaincus! Tu as gagné! »

    Loupi n’était ni plus ni moins que le compagnon de jeu de Yaël. Sa peluche, son lapin rose, son doudou. Un copain privilégié. Si d’autres petites filles jouaient à la dînette avec leurs poupées, Yaël, elle, jouait avec le lapin. Des fois, elle râlait quand elle le posait sur la balançoire et le pousser, car c’était jamais lui qui poussait. Doughlas venait jouer parfois, et, bon prince, poussait sa sœur. D’habitude, Doughlas riait quand on lui annonçait qu’il avait gagné. Pour lui, le premier avril, c’était tous les jours. Mais en ce matin de Noël, Doughlas le bougea pas. Rena pleurait, la tête cachée dans l’épaule de son compagnon. Un silence de plomb s’était abattu sur la petite maison. Cet hiver, la troupe ne reprendrait pas la route. Tous pleureraient la disparition d’un des leurs, un petit enfant qui ne fut pas épargné par la vie. Un enfant, mort à l’âge de six ans, emporté par la maladie, laissant le souvenir d’un gamin plein de vie, bon vivant, et qui aurait pu avoir un grand avenir s’il le voulait. Nathan ne réagissait pas. Il était pétrifié, et son visage était presque aussi immobile que celui de son fils, allongé sur le lit. Yaël se tourna vers sa mère, instinctivement. Elle ouvrit ses grands yeux verts, puis elle demanda, d’une toute petite voix.

    « -Dis Maman, pourquoi Doughlas ne bouge plus? Et pourquoi c’est tout silencieux d’un seul coup? »

    Rena ne répondit rien, pas plus que Nathan. Elle se cacha les yeux, le son étouffé de ses sanglots remplissant la pièce. Rena, entre deux pleurs, réussit à couiner:

    « -Chérie…Ton frère est parti. Il ne reviendra pas.

    -Mais il est là, Maman, il n’est pas parti… »


    Rena ne répondit pas. Ce fut d’ailleurs la dernière chose qu’elle dit.

 
MessageSujet: Re: Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end]   
Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end] EmptyJeu 23 Avr - 21:40



Invité
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Chapter 2: Tears Don't Fall.


    Rena n’avait plus rien dit. Ni après le décès de Doughlas, ni les autres jours. Elle s’enfermait dans son silence, et, ce qui paraissait être le plus triste, au sein de la compagnie, on avait fini par l’oublier. Nathan ne parlait guère, et à la maison, pour peu qu’il y ait eu une maison, l’ambiance était morose. Ils avaient fini par quitter la Roumanie, et leur vie de nomades, pour aller ailleurs. Ils sillonnèrent l’Europe, et virent d’autres ailleurs, d’autres cultures. En d’autres temps, ça aurait pu plaire à Yaël, mais depuis la mort de son frère, elle ne faisait plus rien. Elle s’était enfermée dans le même silence que Rena. A l’enterrement de Doughlas, beaucoup d’autres gitans étaient venus dire un dernier au-revoir à l’un de leurs frères. Ils témoignaient leur sympathie à leurs proches. Tout était morne, triste. Là où tout le monde avait fêté une naissance, c’était la mort qui s’était invité chez les McIntyre. Yaël ne riait plus. Elle s’entretenait parfois à voix basse à son lapin, mais c’était tout. Elle n’en voulait plus. Car immanquablement, la peluche lui rappelait son frère. Les journées entières qu’ils avaient passées ensemble. La petite s’approcha du cercueil où était allongé son frère, immobile, pâle et froid. Il avait été préparé pour l’enterrement. Une unique larme roula sur la joue de la petite. La seule. Et ce, même pendant les années à venir. Elle enroula ses doigts tièdes autour des doigts froids de Doughlas, puis, elle déplaça son bras. Elle cala à côté de lui Loupi, le lapin rose. Sa peluche préférée. Elle voulait la donner à Doughlas pour qu’elle lui tienne compagnie pendant son long voyage dans l’Autre-Monde. Rena, toute de noir vêtue, ne disait toujours rien. Elle avait maigri, ses pommettes étaient saillantes et son visage détruit par la douleur. Elle pleurait un enfant. Yaël n’avait pas ouvert ses cadeaux, le matin de Noël. Pour la simple et bonne raison qu’elle les ouvrait toujours avec Doughlas, et le fait qu’il ne soit plus là rendait la chose totalement inintéressante. La petite commença, inexorablement, à se renfermer sur elle-même, perdant goût pour tout.

    Elle ne jouait plus, elle ne riait plus. Yaël, casse-cou de la famille, semblait s’être calmée. Soit. Elle dut apprendre à jouer toute seule, à s’occuper d’elle-même au lieu de s’occuper du petit frère. Rena, entre temps, partit à son tour. Non définitivement, mais la romancière n’avait plus le goût à l’écriture. Elle s’exila au fin-fond de l’écosse, pour, disait-elle, retrouver sa muse, mais aussi le goût de vivre. Le départ volontaire de Rena attrista la petite Yaël. Elle n’arrivait pas à croire que sa mère désertait au moment où elle avait le plus besoin d’elle. De ses bras protecteurs, des histoires fantastiques qu’elle racontait. Mais même là encore, les contes la ramenaient immanquablement à Doughlas, qui aimait bien aussi les histoires que racontait Rena aux enfants pour qu’ils s’endorment. Oui, tout avait changé. Yaël était seule, avec les autres membres de la compagnie de cirque, et ne vit plus son père, qui s’enfermait dans le boulot, et dans l’alcool en même temps. Elle était toute seule, malgré les efforts de Zora et Eliott pour lui changer les idées. Elle n’était plus montée sur un fil depuis des années. Elle avait perdu son équilibre, devenant du même coup plus empotée. Elle vécut ainsi pendant deux ans, jusqu’à ce qu’elle rencontra un certain Loïc Lyndon, en Angleterre, là où la compagnie s’était arrêtée.

    Une fois de plus, Yaël assistait à la représentation de la compagnie sans y participer, en tant que simple spectatrice. Elle était dans la foule, à regarder, à craindre. Elle n’était que la fillette fantomatique du directeur du cirque, et elle n’avait même pas le droit à une place VIP. D’ailleurs, il n’y avait pas de tribune de prévu pour les spectateurs VIP. Comme si quelqu’un d’important allait se déplacer juste pour voir un cirque d’amateurs, venant du fin fond de la Roumanie. Des Rom, qui de plus est. Une fois de plus, Yaël était accompagnée par Felicity, la voyante un peu foldingue qui faisait peur à tout le monde. Du moins, ceux qui ne la connaissaient pas directement. Ceux qui étaient à l’extérieur de la compagnie, quoi! Felicity, depuis tout à l’heure, était en train de battre des cartes frénétiquement, un tarot plus précisément. Elle étalait les cartes sur ses genoux, tirait les lames, et à chaque fois, avait un air contrarié. Yaël se désolait pour Felicity. Elle était trop dans son monde pour qu’on prête attention à elle. Nathan, la dernière fois, s’était mis dans une colère noire quand elle eut le malheur d’annoncer la mort prochaine de Yaël. Elle avait fait tinter ses multiples bracelets d’un air contrarié, avant d’avertir Nathan de faire quand même attention, car ils étaient tous maudits. L’homme l’avait traitée de folle. Elle avait brandi sa canne, et avait lancé sur lui une malédiction, qui, en passant, n’avait pas encore eu d’effets. Bref, Yaël trouvait cette femme vraiment flippante, et plus elle s’en tenait éloignée, mieux c’était. Manque de chance, cette fois, Yaël se la coltinait, une fois de plus, dans le public. La petite finit par se désintéresser de la voyante, et reporta son attention sur le spectacle. Quand soudain, une voix de femme s’éleva non loin d’eux. La femme était blonde, avec des yeux pers. Elle avait le teint pâle, et parlait anglais.

    « -Excusez-moi, Madame? Ce sont des cartes que vous avez là? Est-ce que vous pourriez me lire mon avenir? Je vous donnerai la somme que vous voudrez. »

    En premier lieu, Yaël pensa que cette femme était complètement folle. Felicity hocha lentement la tête, avant de recommencer à battre les cartes, sous l’œil excédé de la fillette. La vieille dame remuait les lèvres en même temps qu’elle battait les cartes, elle murmurait, ses doigts fins, secs et ridés se promenant sur la surface lisse du papier glacé. Malgré elle, Yaël lorgna en direction de la voyante. Il ne faudrait pas qu’elle triche, non plus! Felicity disposa les cartes sur ses genoux, toujours en murmurant et en se balançant d’arrière en avant. Les pampilles de son châle tintaient, ainsi que ses bracelets. Ses cheveux gris étaient attachés en chignon serré, cachés sous un fichu. Elle était frêle, et ridée. C’était un peu la grand-mère du groupe. Elle soupira, agacée, avant de resserrer ses petits doigts sur le dossier du siège devant elle. Soudain, elle entendit les jappements d’un chien, puis ses halètements. Et un glapissement. De la part de Felicity. Le chien venait de sauter sur les genoux de Felicity, et il jappait, tout en léchant le visage ridé de la vieille femme, en remuant la queue. Mais le mal était fait. Les cartes étaient répandues à terre. Yaël sourit. Au moins, sur cette fichue planète, il y avait au moins une justice. Même si ce n’était pas flagrant pour tous les types de situation. C’était déjà ça.

    « -Flappy! Reviens ici! »

    Yaël tourna la tête, avant de se retrouver nez à nez avec un garçon un peu plus vieux qu’elle, qui devait avoir une dizaine d’années tout au plus. Le garçon avait des cheveux bruns, et des yeux bleus. Très mignon, avec son air innocent. Elle esquissa un faible sourire, avant de demander, légèrement blasée:

    « -Flappy, c’est pas un personnage dans le Manège Enchanté, ça?

    -Si, répondit le garçon, avec un sourire. C’est le lapin qui joue de la guitare et qui dort tout le temps.

    -Et pourquoi tu l’as appelé Flappy?

    -Il ne joue pas de la guitare, mais il dort tout le temps. »


    Un sourire apparut sur les lèvres de la gamine. Depuis bien longtemps, d’ailleurs. Son interlocuteur lui tendit sa main.

    « -Je m’appelle Loïc. Loïc Lyndon. Où sont tes parents?

    -Je…Euh…mon père gère les affaires du cirque, et ma mère est loin…

    -désolé. Répondit Loïc. Je ne voulais pas être indiscret. »


    C’est ainsi que Yaël rencontra celui qui devint son meilleur ami, son confident. Celui grâce à qui elle retrouva sa joie de vivre, sa bonne humeur. Elle retrouva le goût aux défis les plus idiots les uns que les autres, à repousser ses limites, et, petit à petit, elle fit le deuil de son frère. Elle apprit à s’endurcir, et à tout supporter, à aller parfois jusqu’au bout, toujours plus loin, toujours plus fort. Loïc fut véritablement celui qu’elle aima pour la première fois, et c’est avec lui qu’elle eut ses premières expériences sexuelles. Quand ils furent en âge, ils jouèrent à des jeux érotiques et sensuels, découvrant toujours de nouvelles choses. Elle resta avec Loïc pendant quatre ans. Aujourd’hui, leur histoire est finie, elle s’est détruite d’elle-même à cause de la distance et du caractère léger de Yaël. Et aussi, du fait qu’ils ne pouvaient plus se voir autant qu’avant, elle ayant fait ses études à Poudlard. Il ne sut jamais que Yaël est une sorcière. Yaël a pris elle-même l’initiative de mettre fin à tout ça. Elle n’en ressentit qu’un léger pincement au cœur.



 
MessageSujet: Re: Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end]   
Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end] EmptySam 25 Avr - 20:31



Invité
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    (Re) bienvenue sur Ad Nox ; j'aime beaucoup ton personnage, je pense l'envoyer à Poufsouffle , en espérant que cela te convienne.

    Have fun (l)
 
MessageSujet: Re: Fighting for nothing is what you were born for•• Yaël [end]   
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