Les Miller sont une famille de moldus. En bref, jusqu'aux onze ans d'Avery, ils n'avaient jamais entendu parler de la magie autrement que dans les livres. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir ce monde inconnu et merveilleux ! Pour beaucoup, cela aurait sans doute été perturbant voire effrayant mais les Miller avaient toujours été très ouverts d'esprit et étonnamment ils s'adaptèrent plutôt bien à cette nouvelle vie. La famille d'Avery n'a jamais été riche et ses parents ont toujours eu bien du mal à joindre les deux bouts. Ils lui ont appris à vivre simplement et humblement, en faisant avec les choses que la vie nous a donné même si elles sont cassées.

57 ans, Pompier à la retraite.
Son père. Un moldu tout ce qu'il y a de plus simple, pompier professionnel de carrière. Depuis qu'il est tout gamin, Avery a vu son père partir combattre les flammes dans son uniforme et ça l'a toujours marqué. Il l'a toujours considéré comme un héros, son héros, et l'admire sans condition. Son géniteur lui a donné son sens des valeurs, son courage et sa bravoure, son envie de bien faire et de sauver la Terre. Chaque réussite d'Avery est un hommage à son père, chaque échec est considéré par le jeune agent comme une insulte lancée au visage de celui qui l'a si bien élevé. Wallace est cependant très fier de son fils, même si en bourru qu'il est, il n'a jamais pensé à le lui dire. Depuis la mort de Bonnie, leurs relations sont un peu plus distantes, Wallace ayant beaucoup de mal à surmonter ce décès et Avery n'osant pas affronter le regard de son père car il se sait responsable de la fin tragique de sa petite soeur.

41 ans, Femme au foyer.
Sa mère. Beaucoup plus jeune que son père (elle a presque l'âge d'être sa fille), leur histoire fit énormément parler dans leurs familles respectives. En raison de leur grande différence d'âge, on ne leur garantissait pas un long avenir ensemble ; la suite leur donna tort à tous. A peine sortie du lycée, Trinity tomba enceinte d'Avery et abandonna ses études. Elle n'a jamais travaillé, ce qui explique en partie les fins de mois difficiles et s'est entièrement consacrée à l'éducation de ses enfants. Désormais, elle gère une association qui aide les orphelins des pompiers morts en faisant leur devoir.

20 ans, décédée en 2002.
Sa soeur. Bonnie avait 20 ans lorsqu'elle est morte assassinée en janvier 2002. Avery et elle entretenaient une relation très fusionnelle, bien loin des rivalités intestines entre frangins. Ils se protégeaient mutuellement, se couvraient l'un l'autre étant gamins et plus que tout, ils s'adoraient réellement, d'un amour fraternel et sincère. Bonnie sortait d'ailleurs avec Logan depuis deux ans déjà, pour le plus grand ravissement d'Avery qui la savait entre de bonnes mains. La signature de l'assassin, il ne la connait que trop bien, n'étant autre que celle du Crow de Londres, la première affaire qu'on lui a confiée à son arrivée à la B.I.M. et sur laquelle il travaille toujours d'arrache-pied.

25 ans, Agent de la B.I.M.
Son meilleur ami. Plus que ça, son partenaire à la B.I.M, son frère aussi, en un sens. Logan et lui se sont rencontrés dans le Poudlard Express lors de leur première année. Depuis ? Ils ne se sont plus jamais quittés ; même leurs vacances scolaires se passaient ensemble. Ils ont suivi le même cursus scolaire et c'est donc en toute logique qu'ils intégrèrent la Brigade ensemble. Très vite, on jugea leur complicité comme un atout capital dans leur façon de travailler et on en fit un binôme plutôt efficace. Quand Avery présenta Logan à sa soeur, ils eurent quasiment le coup de foudre et le jeune Miller ne manqua pas de s'en réjouir. Logan a été aussi bouleversé que lui par la mort de la jeune fille et il affiche la même détermination féroce à coincer son meurtrier.

3 ans, Akita Inu.
Son animal de compagnie. Il l'a trouvé, chiot, tremblant sur son paillasson quelques mois après la mort de Bonnie. Pris de pitié, il l'a gardé chez lui et a placardé le quartier d'affiches pour retrouver son propriétaire ; personne ne s'étant jamais manifesté pour le récupérer, il a fini par le garder, le baptisant "Silk" à cause de la douceur de sa fourrure. Silk se montre très méfiant envers les étrangers et très protecteur envers son maître.

En arrière plan, la musique, assourdie par l'épaisse porte de la discothèque, résonnait encore. Quoi de plus normal pour un jour de l'an ? Partout des groupes de jeunes s'éclataient dans les rues, fêtant entre amis le passage, quelques heures plus tôt, à la nouvelle année. Logan, Bonnie et Avery avaient fait de même mais après pas loin de six heures à danser sur la musique abrutissante du Mystique, les trois compères avaient plus que besoin de repos. « J'te raccompagne, Bonnie ! » Le rire moqueur de Logan lui répond. « Mince, mec, t'es complètement à côté de la plaque ! C'est moi qui la raccompagne, c'est ma copine quoi ! » Avery hausse un sourcil amusé en voyant les deux tourtereaux se lancer des regards énamourés. « Daylewis ! J'espère que tu n'oserais pas poser tes sales pattes sur ma soeur quand même ? » Un sourire complice, ces deux-là, il leur a donné sa bénédiction depuis un sacré bail, d'ailleurs il sait qu'ils prévoient de s'installer ensemble tous les deux et il en est plus que ravi. La voix cristalline de Bonnie vient les sermonner tous deux, un peu mère-poule, comme souvent. « Dites donc les garçons, j'habite à dix minutes alors je vais rentrer toute seule, merci ! Continuez à vous amuser, on se voit demain et pas trop de bêtises ! » Elle leur dédie un dernier signe de la main, avec un clin d'oeil un peu plus appuyé pour Logan, resserre les pans de son manteau d'hiver avant de réajuster son bonnet de laine sur sa tête et elle disparaît au coin de la rue, elle et ses boucles blondes. Logan reste rêveur quelques secondes après son départ mais Avery a tôt fait de le réveiller d'un coup de coudes dans les côtés, moqueur. « T'es foutu, mon pote, elle te tient ! » Leurs deux rires de bon coeur s'élèvent dans la rue bondée et puis finalement c'est Daylewis qui propose de poursuivre la soirée ailleurs, côté sorcier peut-être, maintenant que Bonnie est partie ? « Non, laisse tomber, j'ai plus trop la tête à faire la fête ! J'vais passer rapidement au bureau, récupérer quelques dossiers et travailler un peu à la maison. » Déclaration qui provoqua un tollé chez son meilleur ami. « Avery Wren Miller ! Tu vas quand même pas bosser un jour de l'an ! » Et Logan de le regarder avec de grands yeux ronds, un peu plus flemmard que son partenaire pour seulement ne serait-ce qu'envisager l'idée de faire des heures supplémentaires. « Des dossiers ou UN dossier, mh ? » Les prunelles marrons de Daylewis ne lâchent pas celles, vertes, d'Avery, jusqu'à ce dernier finissent par marmonner un truc incompréhensible en détournant le regard, visiblement contrarié. « Tu t'investis trop dans cette affaire, Ave'... Je sais que, comme c'est la première, t'en as fait une croisade personnelle mais quand même... Prends de la distance ou tu te feras bouffer par ce boulot, tu sais... » La voix douce de Logan, vaguement moralisatrice lui fait esquisser une moue ennuyée. « 'Kay... Promis j'resterai pas trop tard... » lâche-t-il en tournant les talons et en faisant marche vers la cabine téléphonique au coin de High & Grove qui lui permettra d'accéder au Ministère. Depuis qu'on leur avait confié l'affaire dite du Corbeau, Avery n'en dormait plus les nuits, ou presque. Les meurtres de celui qu'on surnommait le Little Crow of London étaient toujours impressionnants de barbarie et de violence ; il n'avait pas fallu longtemps au département de la Justice pour comprendre que c'était un sorcier s'en prenant majoritairement aux Moldus et mettre les agents de la B.I.M. sur le coup. A peine arrivés, Logan et lui s'étaient vu affectés cette affaire et, échec après échec, vaines tentatives après vaines tentatives, Avery en avait fait une affaire personnelle et, quoiqu'en dise Logan, il avait toutes les raisons du monde d'y travailler d'arrache-pied. Sa veste vient rejoindre le porte-manteau et il s'installe à son bureau, prêt pour une longue nuit en perspective.

C'est au petit matin que le vibreur de son téléphone portable le réveille. Epuisé, il a fini par s'endormir sur son bureau et le prénom de Logan s'affiche à l'écran. Avery étant né moldu, il n'hésitait pas à se servir de ces petites technologies et y initiait volontiers son meilleur ami, à l'occasion, notamment quand il était question du téléphone portable, tellement plus pratique que les moyens de communication des sorciers. C'est une voix empâtée qui répond. « 'llô...? » « Ave' ? » Logan a l'air plus réveillé quoiqu'un peu plus inquiet. « Ave'... Faut que tu viennes sur Fleet Street. Tout de suite. » Un long silence, un silence qui n'en finit plus comme la sentence tombe finalement. « C'est Bonnie. » S'il était une chose qu'Avery détestait plus que les mages noirs et les assassins, c'était bien le transplanage (ça lui avait toujours donné mal au coeur), mais là, à entendre Logan lui prédire le pire pour Bonnie, il n'avait pas hésité une seule seconde. Son meilleur ami n'avait pas raccroché qu'il était déjà sur Fleet Street, la rue juste à côté de celle où sa soeur avait son petit appartement étudiant, un mauvais pressentiment lui tenaillant les entrailles. Il voit la troupe des badauds tenus à distance par les agents du Ministère et emmenés à l'écart par les Oubliators, déjà sur le qui-vive pour effacer de leurs mémoires cette vision inattendue. Dans un état quasiment second, pétri d'angoisse et mort de trouille, Avery avance à pas lents vers le fond de la ruelle. Aux agents qui tentent de l'arrêter, il montre sa plaque de la B.I.M. et les voit s'écarter pour lui laisser la place. Avant qu'il n'ait pu faire un pas de plus, c'est Logan qui vient l'arrêter, les yeux rouges, visiblement bouleversé. « N'y vas pas, Ave, crois-moi, tu veux pas voir ça... » Miller ne répond pas, se contentant d'écarter Logan de son chemin d'un mouvement de main. Il avance encore, comme un automate et là, l'horreur le saisit dans toute son ampleur, soulevant son estomac. D'un côté le cadavre décapité d'une jeune femme qui porte les mêmes vêtements que sa jeune soeur quelques heures auparavant, les tripes à l'air picorées par des corbeaux qu'un homme tente de faire fuir sans succès. De l'autre côté, la tête repose à même le sol et il ne lui faut pas longtemps pour reconnaître le visage enfantin de Bonnie, sans vie. C'est comme si des milliers d'éclats de verre se brisaient autour de lui, comme s'il était passé à travers cent vitres, un monde qui s'écroule autour de lui et personne ne le voit. Il reste figé, pétrifié par ce qu'il voit, incapable d'y croire, complètement abruti par cette vision surréaliste. La main de Logan se pose sur son épaule, le sortant de sa torpeur, et c'est en croisant le regard de son meilleur ami qu'il s'écroule enfin, les pleurs venant mouiller ses joues tandis qu'il tombe dans ses bras, bredouillant des paroles rendues incompréhensibles par les tremblements qui le parcourent. Tout aussi mal en point, Daylewis s'efforce tout de même de le consoler de son mieux, murmurant à son oreille des paroles rassurantes. C'est presque au même moment que les prunelles vertes d'Avery tombent sur un clochard, à en croire les guenilles qu'il porte sur le dos, interrogé par des Aurors. Il ne raisonne plus vraiment, juste emporté par sa colère et son chagrin, repousse Logan brusquement, et se dirige vers lui. Les membres de l'autorité n'ont pas le temps de réagir que déjà, Avery est sur lui, l'attrapant par le col pour le rouer de coups, hurlant comme un damné. « C'EST TOI QUI A FAIT CA ! C'EST TOI ! JE VAIS TE TUER ! » Et de continuer de plus belle à le tabasser. Ils ont beau s'y mettre à deux pour le maîtriser, Miller continue de frapper, sans se soucier des protestations de sa victime. « AVE', BORDEL ARRÊTE, C'EST PAS LUI ! » Avery ne l'écoute pas, sourd aux suppliques de son ami, sourd aux gémissements du S.D.F., sourd aux menaces de ses collègues du Ministère. « C'est pas lui, Ave' ! PUTAIN, AVE', REGARDE LE MUR ! » Et comme Miller ne répond toujours pas, aveuglé par sa propre rage, Logan l'attrape par la nuque, le forçant à tourner la tête vers la paroi de pierres qui s'élève devant eux. « REGARDE MOI CE PUTAIN DE MUR ! » Finalement, Avery s'exécute et il comprend ; là, en lettres de sang, s'étale tout le défi du Crow à son encontre... TRY AGAIN...