Famille

« Un couple qui fonde une famille est la forme de bonheur la plus pure que nous puissions vivre. »

Aleksandr Souvorov son père, ancien directeur de Poudlard, est un homme qu'elle admire et dont elle est très proche. Il lui a transmis ses principes et ses valeurs de sorcier blanc et, bien qu'il n'y ait pas lui-même tenu, Ana est particulièrement fière de maîtriser le russe à l'écrit aussi bien qu'à l'oral et d'être instruite de la culture et de l'histoire du pays d'origine de son père. Ses contes préférés depuis l'enfance sont d'ailleurs russes : Kisa la chatte ensorcelée, le cerf aux sabot d'argent, Finist le beau sokol ou encore Vassilissa la très belle pour ne citer qu'eux. Elle conserve comme une relique un très beau livre que son père lui a offert quand elle a manifesté son désir d'apprendre le russe, le Livre des Bêtes Enchantées, dont elle a dû parcourir un millier de fois les pages.

Lilith Souvorov sa mère est une femme d'une grande érudition. Indépendante, c'est souvent elle qui impose la discipline à la maison. Son histoire d'amour avec Aleksandr est un idéal pour Ana, exemple le plus abouti qu'elle ait eu à voir d'amour désintéressé et de don de soi. Si Lilith Souvorov est une femme qui intimide les autres en société (quoiqu'elle n'y fasse que de trop rares apparitions), en famille c'est une mère aimante, bien loin de l'image de femme froide que d'autres connaissent. Elle a toujours été là pour épauler ses enfants et les pousser vers le meilleur d'eux-même. Botaniste et apothicaire de grand renom, elle a le privilège de ne pas vieillir ou presque ce qui fait qu'il n'est pas rare que les gens qu'il s'agit de la soeur aînée d'Ana et non de sa mère.

Kirill Souvorov son aîné de 29 ans. Ça n'est pas anodin car Kirill était déjà parti à la naissance d'Ana. Cependant sa relation tumultueuse avec sa femme a largement contribué à faire en sorte que Kirill passe encore suffisamment de temps à la maison pour que de très forts liens se noue entre lui et sa petite soeur. Élevée avec Anton, le fils de Kirill, Ana entretient encore aujourd'hui une relation très proche avec ce dernier, l'un et l'autre se considérant plus comme frère et soeur que comme neveu et tante. Petits, il fut même difficile de leur expliquer la différence et la nature exacte de leur lien de parenté.

Au delà de ça, et du fait qu'Anton et Ana aient le même âge, les gens ont également tendance à croire qu'Ana est la fille de Kirill. Un amalgame qui amuse beaucoup la jeune fille, un peu moins son frère.

Kirill Souvorov est le portrait craché d'Aleksandr, leur père. Il tire pourtant plus son flegme typiquement anglais de leur mère, tout comme Ana a pris l'indéfectible optimisme de leur père.

Marla Grey est la fille de Cassandre Grey, la soeur cadette de Lilith. Le couple Souvorov l'a retirée à sa mère naturelle pour négligence et ce ne fût pas sans heurt puisque Cassandre Grey y laissa la vie. Ana avait dix ans quand elle a vu son père rentrer à la maison en pleine nuit avec une minuscule petite fille de quatre ans agrippée à ses bras. Les débuts chez les Souvorov ne furent pas faciles pour la petite fille qui cumuler une mauvaise santé, un retard de croissance, de langage et des crises d'angoisse terribles notamment quand il s'agissait d'aller au bain, ou rester à table pour manger. Ana mit elle aussi un certain temps à s'habituer au cafard de compagnie de sa petite soeur adoptive, la bestiole ayant en plus d'être répugnante à la base, grandit au delà de toute espérance jusqu'à presque dix centimètres de long. Aujourd'hui Marla a onze ans. Elle garde une apparence chétive et une taille nettement en dessous de la moyenne des enfants de son âge mais c'est une enfant heureuse et en bonne santé quoique facilement angoissée devant le changement ou en présence de personnes étrangères à la famille. Aleksandr se demande encore comment se passera son entrée à Poudlard dans deux ans...

Pensine

« La simplicité n'est pas un but dans l'art, mais on arrive à la simplicité malgré soi en s'approchant du sens réel des choses. »
Les dimanches après midi étaient presque toujours calmes chez les Souvorov. Ana aimait s'installer sous le saule à côté de la petite mare où sa mère faisait fleurir ses lys pleureurs et ses lotus boréaux. Là, elle s'asseyait dans l'herbe, et jouer de l'orpharion. Contrairement au piano et au violon, Ana avait très vite développer une affinité avec ce drôle d'instrument. Ça n'était guère un instrument qui lui attirerait l'admiration ni les compliments de la haute société d'autant qu'on lui avait déjà dit qu'il ne convenait guère à une femme sans parler du fait qu'il était totalement dépassé... Ça n'avait pas empêché Kirill de lui en offrir un. Un très bel instrument sculpté dans un ébène rare. Ses frets et enluminures étaient faites de l'argent le plus pur, ses cordes dans un métal précieux qu'elle ne connaissait pas.

Marla la rejoignit sans un mot. Elle était comme une petite souris, on ne la remarquait pas, elle était sage comme une image, jamais un mot plus haut que l'autre depuis très longtemps. Les deux filles échangèrent un petit sourire du coin de l'oeil et se retournèrent pour voir leur père qui les arrivait, le pas tranquille, toujours élégant. Les deux filles l'accueillirent avec des yeux brillants et des sourires radieux. Ana un vrai soleil et Marla le visage de la lune, froide et timide. Pourtant les deux soeurs étaient un égal ravissement pour leur père, c'était bien pour cela qu'il trouvait toujours une bonne excuse pour délaisser les ennuyeuses collations avec les congrégations européennes pour passer du temps avec elles.

Marla s'était installée sur la balançoire de Lilith et se balançait doucement soutenue par la seule force des sarments de lierre rampant. Ana reprit sa musique tandis qu'Aleksandr leur racontait son dernier voyage en Autriche dont il avait ramené pour elle quelques merveilles. Un rossignol mécanique pour Marla, comme dans le conte du berger. Une rose rouge magnifique pour Ana.

Il leur ramenait toujours quelque chose de ses voyages et avait pour habitude de leur demander en partant si ce qu'elles voulaient. Pas une fois elles ne lui demandèrent quoique ce soit sinon un baiser posé sur leur front quand il reviendrait. Il ne manquait pourtant jamais de trouver ce qui ferait leur ravissement.