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 Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV]

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Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV] EmptyLun 28 Avr - 20:23



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Parce qu'on n'échappe pas à son destin.

Jusque la veille, tout allait bien. Mieux qu'avant en tout cas. Cette année s'annonçait aussi bonne que la précédente, sinon plus. Pourquoi a-t-il fallu que tout bascule ? Revoir sa famille, déjà. Sa stupide famille. Qu'ils restent où ils sont, dans leur manoir géant, avec leur fric puant... Comme si Syl en avait besoin. L'argent que son père lui envoyait, elle le brûlait. Le donner ? Et puis quoi encore ? Elle se fichait pas mal des autres. Elle en gardait quand même une petite partie. Au cas où. Il fallait bien que ça serve à quelque chose, non ? Bref.

Les Di Palermio étaient exceptionnellement venus chez les De Firenzia, où elle logeait, en ce début d'année scolaire. Pourquoi faire ? Ce n'était même pas les vacances. Ils l'avaient même fait rapatrier de Poudlard pour le week-end, à l'occasion d'une soirée soi-disant donnée en son honneur. Beurk. Elle avait bien tenté de se cacher, en vain. Elle s'était même débattue pour ne pas venir... Puis elle s'était finalement résignée. A quoi bon dépenser de l'énergie pour quelque chose auquel on ne pourra pas échapper ? Elle s'était vite retrouvée habillée d'une magnifique robe et coiffée comme une princesse. Re-beurk.

Flash-back.

- Mes chers amis, je vous remercie de vous être déplacés pour cette soirée. Si je vous ai tous fait venir ici ce soir, c'est parce que j'ai quelque chose d'important à vous annoncer.

Le grand duc de Sicile en personne qui s'exprimait. Trop d'honneur pour tous ces bourges plein de fric présents ici... Elle n'en connaissait pas le quart. Et elle s'en fichait d'ailleurs. Elle avait juste hâte qu'il annonce son truc si important et qu'elle puisse s'en aller d'ici. Elle vit alors que son père lui faisait signe de le rejoindre. Oh non, qu'est-ce qu'elle avait encore fait ? L'air plus que maussade, la lèvre supérieure retroussée en une moue agacée, elle marcha d'un pas trainant jusqu'à lui, lançant des regards noirs à ceux qui la dévisageaient avec ravissement, ou qui la dévisageait tout court. Elle vit qu'un jeune homme avait également rejoint son père. Qui c'était, lui ? Un fils adoptif ? Sans doute le fils de l'un des nombreux amis (pour ne pas dire clients) de son hypocrite de père. Mais pourquoi était-il à ses côtés ? Il n'avait pas l'air plus ravi qu'elle en tout cas.

- Vous connaissez tous ma fille, Syleïna.

Oui, oui. On la connaît, ta fille. Ils s'en fichent de moi là, ils écoutent uniquement pour te faire plaisir.

- Elle a à présent 15 ans, et il est temps pour elle de voler de ses propres ailes.

Génial ! Enfin une parole sensée ! Oui, laisse-moi vivre de mes propres ailes ! Lâche-moi une bonne fois pour toutes ! Cette fois, Syl regarda son père avec intérêt, oubliant la présence du mystérieux jeune homme.

- C'est pourquoi j'ai l'immense honneur de vous annoncer ses fiançailles avec Miles Dickinson ici présent, le fils de Keith Dickinson, que vous connaissez tous.

- QUOI ?

Syleïna faillit en tomber à la renverse. Elle avait bien entendu ? "Fiançailles" ? Éberluée, elle laissa son père prendre sa main et la mettre dans celle du jeune inconnu, sous un tonnerre d'applaudissements. Elle la retira vivement, sans se soucier de son nouveau fiancé. Elle lança un regard assassin à son père.

- Tu crois vraiment que j'ai l'intention de me marier ? A 15 ans ?

- Allons, voyons Syleïna, pense à ton avenir. Monsieur Dickinson est très riche.

Ca, elle s'en moquait éperdument. Il baissa la voix.

- Pense aussi à Poudlard... Et à ton nouvel ami félin. Et par pitié, cesse de tutoyer !

Une boule se forma dans la gorge de la jeune fille. Romeo, Sid... Elle rendit les armes.

- Oui père.

Elle observa son fiancé. Jusqu'à présent, elle n'y avait pas prêté attention. Il y avait au moins un avantage, c'est qu'il était beau garçon, et d'à peu près son âge. Connaissant son père, il aurait bien pu la marier avec un horrible vieux richard. Malgré ça, elle n'avait absolument pas envie d'être enchaînée à son âge. Et pourquoi avait-il accepté, celui-là ? Elle lui envoya un regard noir, puis baissa les yeux.

Retour au présent.

- Non, je n'irai pas à ce stupide rendez-vous !

- Syleïna, ma chéri, tu vas encore t'attirer les foudres de ton père...

Maugréant, elle enfila les vêtements que les femmes de chambres lui tendait, refusant qu'on les lui enfile à sa place. Une légère robe vert pomme, qui allait parfaitement avec la couleur de ses cheveux. Elle se laissa coiffer et maquiller. Tout ça pour un garçon dont elle ne connaissait que le nom. Et encore, elle l'avait déjà oublié.

- Parfait, tu es superbe. J'espère que tu t'entendras bien avec Miles.

Ah oui, voilà, Miles. On leur avait arrangé un rendez-vous dans un café chic de Londres, pour qu'ils apprennent à se connaître. Super. Comme si elle avait envie de le connaître...

On l'amena en transplanant sur le lieu du rendez-vous, et on attendit avec elle que le jeune homme arrive. Elle ne savait même pas comment le saluer. De toutes façons, peu importe, elle se contenterait d'un simple "salut". D'ailleurs, elle n'avait rien d'autre à lui dire. Elle maudissait son père de l'avoir entrainée dans cette histoire. Elle qui attendait patiemment sa majorité pour être enfin libérée... Il lui restait moins de deux ans... A présent, c'était raté. Sauf si elle arrivait à faire annuler ce ridicule mariage. Après tout, ils n'étaient "que" fiancés.
 
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Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV] EmptyLun 28 Avr - 22:02



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    Ellen - Miles ? Miles descend, ton oncle est là ! ... Alexander c'est une joie de te revoir, dit-elle en se tournant vers l'invité, un sourire sincère aux lèvres.
    Alexander - Ellen... Je sais que mon frère a agit comme un imbécile... Mais Keith reviendra, tu verras...
    Elle - Quand bien même il reviendrait, Miles ne voudrait pas entendre parler de lui.... Miles ? dit la jeune femme en se tournant vers les escaliers. Ne fais pas ta tête de mule, et descends !

***


    Ah, sa chambre. Son antre de repos, que personne ne pouvait troubler. Il y était bien. Ici et là, quelques posters, des photos, des lettres échangées avec une certaine Chloé placardées sur le mur. Une chambre d'adolescent, en somme. Allongé sur son lit, les mains placées derrière sa tête brune, il fixait de ses yeux turquoises le plafond d'un air songeur, ignorant les appels répétés de sa mère. Il n'aimait qu'elle. Elle était une femme forte et courageuse, qui portait seule les fardeaux quotidiens. Maintes fois, Miles avait refusé de rejoindre Poudlard afin de pouvoir rester auprès d'elle. La savoir seule lui enserrait le coeur d'une douleur terrible. On l'appela de nouveau, et le jeune Dickinson se leva dans un soupir trahissant son exaspération. Son oncle n'apportait jamais de bonnes nouvelles. Très porté sur l'argent, Alexander Dickinson avait tendance à mêler la famille de ses manigances douteuses. Allez savoir ce qu'il lui apporterait comme fléau, cette fois. Il entendit son nom une troisième fois, et dès lors Miles dut se résoudre à ouvrir la porte de sa chambre et d'en sortir avec une démotivation totale. Il descendit les marches de marbre blanc, et alla se poster auprès de sa mère, un regard irrité pour son oncle. Le genre d'oeillade que l'on lançait brièvement et qui voulait dire explicitement "Qu'est-ce que tu me veux encore?". Sa mère dut sentir la farouche envie de coopérer de son fils, car elle le tint par l'épaule avant de rétorquer :

    Ellen - Ton oncle a un très beau projet pour toi mon chéri.
    Miles - Tu me nommes Dealer en chef de ton quartier ? dit-il d'une voix cinglante et ironique.
    Alexander - Toujours le mot pour rire, mon neveu, rétorqua son oncle d'un ton réellement amusé.
    Miles - Ouais...
    Alexander - Non... Je vais te parler de fiançailles.... Syleïna Di Palermio, une jolie rousse de quinze ans, riche famille, très riche famille...
    Miles - Quoi, tu vas te marier avec une gamine ?
    Alexander - Mais non voyons... Toi.
    Miles - C'est une blague ?

    Le jeune garçon eut un rire jaune, les mains dans les poches de son pantalon il ne paraissait plus aussi détendu. Miles posa ses yeux turquoise sur sa mère qui lui adressa un regard plein de compassion. Il savait ce qu'elle pensait, avec le départ de son père, les risques d'endettements étaient imminents.

    Miles - M'man ! T'as rien à dire ?
    Ellen - Miles je... Je ne voulais pas non plus, mais ton oncle a été très persuasif... Et ce n'est qu'une promesse de mariage, rien de plus. Des années peuvent s'écouler avant que nos familles s'unissent.
    Miles - Vous êtes cinglés... rétorqua-t-il en les toisant avec rage avant de tourner les talons.
    Ellen - Miles !
    Miles - Foutez moi la paix ...

    Il avait monté les escaliers avec vitesse et rage. Ah ils voulaient un mariage ? Bien... il ferait tout pour le mettre à l'eau. Sa mère secoua tristement la tête, et bientôt Alexander posa une main compatissante sur l'épaule de cette dernière. Une semaine seulement après la nouvelle peu banale, Miles se vit contraint d'accompagner son oncle à la soirée de sa potentielle future fiancée. Les deux sorciers se tenaient dans la même pièce, vêtus tous deux d'un costume sombre. Miles toisa son reflet dans le miroir, le regard plein de colère et le visage inexpressif. Une légère fumée grise s'échappa de ses lèvres, mais le regard noir de son oncle le fit détourner le regard.

    Alexander - T'es trop jeune pour fumer.
    Miles - Pas pour me marier. J'adore ta philosophie, c'est d'une connerie...
    Alexander - Arrête d'être désagréable et noue moi cette cravate.
    Miles - Pas envie, dit-il après lui avoir craché un nuage de fumée au visage.
    Alexander - Miles... Je fais ça pour notre bien à tous...
    Miles - Tu le verras même pas, ton mariage... Je le ferai capoter, répondit le jeune garçon dans un sourire sarcastique.
    Alexander - J'attends de voir ça cher neveu... Bon on va être en retard...


***


    Tous deux arrivèrent sur les lieux. Etrangement, l'on pouvait percevoir une attitude fortement détendue chez le jeune Dickinson. Quand bien même ils voulaient le fiancer à une petite bourgeoise, il avait suffisament de plomb dans la tête pour savoir que le jour venu, il fugerait bien loin de ce maudit pays... Il referait sa vie ailleurs, avec Chloé... Peut-être avec elle. On le présenta ici et là comme le fiancé officiel. Très beau garçon, un beau parti, charmant sourire... C'était en outre ce que les vieux lui répétaient sans cesse, il les connaissait, leurs discours. Néanmoins Miles ne répliquait pas, malgré le sarcasme qui lui brûlait les lèvres, les yeux plein de remontrances de son oncle lui faisait comprendre qu'il ne devait pas faire honte à la famille Dickinson... Pourtant il mourrait d'envie de dire aux vieilles rapias qu'il était inutile de compter leurs sous puisqu'elles étaient en fin de vie. Un homme vint alors à son encontre, se présentant comme le père de la fameuse Syleïna, lui demandant dans son plus beau sourire d'aller se placer à ses côtés. Le sorcier commença alors son discours, sous le sourire ravi des convives. Seules deux personnes semblaient complétement blasées, les promis eux même. On demanda alors à Syleïna de s'avancer, et le jeune Miles vit alors une jolie rousse avancer tête baissée. Ouais ouais, pas mal, même très jolie, mais même avec un physique comme le sien, il était impossible qu'on le marie à son âge. Histoire d'argent ou non.

    - C'est pourquoi j'ai l'immense honneur de vous annoncer ses fiançailles avec Miles Dickinson ici présent, le fils de Keith Dickinson, que vous connaissez tous.

    - QUOI ?

    Tiens, visiblement elle n'était pas au courant. Miles esquissa un sourire amusé et baissa la tête. Evidemment que c'était loin d'être drôle, mais il se rendit compte qu'ils avaient eu tout deux la même réaction. Le Serpentard soupira et se tourna vers son oncle. Tu vois, elle est aussi enchantée que moi, vous et vos conneries, allez vous faire voir... Le sorcier posa la main de sa fille dans celle de Miles qui tout aussitôt la retira vivement. Ils pouvaient rêver, ces vieux bourges, pour un peu il les aurait cramer et leur argent avec. Du moins l'on pouvait lire dans son regard turquoise toute la colère et la rage qu'il éprouvait en ce moment. Miles sentit les yeux de la jeune fille se poser sur lui, pour le moment le Serpentard ne pouvait rien lui dire de ce qu'il pensait. Cela aurait sans doute donné une belle crise cardiaque aux bourgeois bien propre sur eux.


***

Un mois plus tard


    Voyant que les charmants fiancés ne s'étaient pas adressé la parole de la soirée, on leur organisa une rencontre dans un café branché de Londres. Miles qui avait eu l'habitude d'être pris pour un pantin par son père, vit cette initiative d'un très mauvais oeil, et ce fut dans une mauvaise humeur grandissante qu'il se rendit au lieu du rendez-vous, accompagné de son oncle. Celui-ci l'escorta jusqu'au lieu convenu, de peur sans doute que son neveu ne s'y rende pas -ce qu'il aurait fait de toute évidence s'il avait été seul- et transplana de nouveau afin de laisser les deux promis discuter librement. Entourée de son escorte aux portes du café, Miles ne prêta pas attention aux personnes qui entouraient Syleïna et s'annonça d'office, lui et sa mauvaise humeur.

    Miles - Salut... Ecoute, j'ai autant envie que toi d'être ici et de me marier. Alors je mets les choses au clair... On abrège, je m'en vais et on se revoit plus. J'irai pas à leur stupide mariage, ça te fait un poids en moins sur la conscience, ainsi qu'à moi.

    Si on le forçait à s'y rendre, il ferait un meurtre. Son oncle en premier lieu pourquoi pas. Miles avait parlé sans jamais détourner son regard turquoise des yeux de la jeune fille. Elle n'y était pour rien, elle non plus, mais cette idée écoeurante d'être encore une simple marionnette lui échauffait les nerfs. Les personnes présentes entourant la jeune fille ? Il s'en foutait... De simples domestiques qui n'avaient pas leur mot à dire et qui ne se devaient surtout pas de jouer les langues de vipères en rapportant les dires du jeune Dickinson. D'ailleurs le regard assassin qu'il leur lança voulait tout dire.
 
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Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV] EmptyMar 29 Avr - 1:55



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Le jeune homme arriva, vraisemblablement tout aussi heureux qu'elle d'être ici. Il était lui aussi accompagné, mais l'homme disparut en transplanant. Et voilà. Première confrontation. Si quelque temps plus tôt on lui avait annoncé quelque chose comme ça... elle n'y aurait pas cru. Elle qui enfin s'était décidé à prendre sa vie en main, à devenir indépendante... Elle ne pensait pas du tout à cette indépendance. D'ailleurs, pour elle, le mariage n'était pas un signe d'indépendance, c'était même plutôt l'inverse. Et d'autant plus dans cette famille où la femme n'était bonne qu'à porter de belles robes et à faire de jolis sourires. Véritable potiche. Tout ce que Syl ne voulait pas être. Bien sûr, elle ne comptait pas rester vieille fille, mais elle avait le temps pour se mettre avec quelqu'un... Et puis, le mariage n'était pas obligatoire. Syl rêvait d'un homme lui-même indépendant. Elle sortit de ses pensées. Miles s'approcha d'elle d'un air mécontent.

- Salut... Ecoute, j'ai autant envie que toi d'être ici et de me marier. Alors je mets les choses au clair... On abrège, je m'en vais et on se revoit plus. J'irai pas à leur stupide mariage, ça te fait un poids en moins sur la conscience, ainsi qu'à moi.

Syleïna l'écouta parler, gardant une expression neutre. Elle aurait du se réjouir d'entendre ces paroles. Un poids de moins à supporter effectivement. Pourtant, ça l'irritait quelque peu. En fait, ça la vexait. C'était comme s'il voulait immédiatement se débarrasser d'elle, ne rien vouloir à faire avec elle. Un poids oui, il l'avait bien, dit, elle était un poids. Sauf qu'elle n'y pouvait rien, et qu'elle ne s'attendait pas non plus à être jeter de la sorte. Mais après tout, c'est elle qui l'avait voulu. Elle avait bien exprimé son indignation lors de l'annonce de leur fiançailles, elle avait refusé de lui prendre la main, retirant la sienne comme si ça la dégoûtait. Normal qu'il réagisse ainsi. Elle se retourna vers les domestiques qui l'accompagnaient et ajouta la main d'un air agacé.

- Qu'est-ce que vous attendez ? Allez-vous-en ! siffla-t-elle.

Ils s'exécutèrent sur le champ. Syl s'intéressa alors à son fiancé et le jaugea avec une légère moue, le regard méprisant. Maintenant qu'elle était là, elle comptait bien mettre à profit ce temps pour faire connaissance avec lui. Oui, c'était stupide, mais elle avait été blessée dans son amour-propre. Elle devait sans doute être un peu masochiste pour vouloir malgré tout passer ce rendez-vous avec lui. Et sadique aussi, puisqu'elle allait le forcer à faire de même. Il ne pourrait s'en prendre qu'à lui, il l'avait cherchée.

- Tu trouves que je suis un poids pour toi ?

Non, ce n'était certainement pas ce qu'il avait voulu dire. Le mariage était un poids. Mais elle jouait la provocation. Elle parla d'un ton plus doux, presque affligé.

- Tu penses peut-être que je ne vaux pas la peine qu'on s'intéresse à moi ? Tu n'as pas envie de me connaître ?

Garce. Il tomberait dans le piège, c'était certainement un Gryffondor vu la famille qu'elle se tapait. Les Gryffondor étaient fiers et naïfs. Faciles à mettre dans sa poche. En plus, il ne pouvait même pas partir avec des préjugés, il ne savait sans doute pas qu'elle était Serpentard. Ou peut-être que si... Elle avait beau fouiller dans sa mémoire, le visage du jeune homme ne lui disait rien. Mais ce n'était pas vraiment étonnant, elle ne s'intéressait pas aux gens, pas même à ceux de sa maison. Un seul l'avait un jour intéressé, sans qu'elle le veuille au départ en tout cas, mais c'était fini. A présent, elle regrettait d'avoir été si égocentrique. Ca lui aurait peut-être permis d'en savoir plus sur ce Miles sans avoir à lui demander.

- Si je suis ici, c'est pour faire connaissance avec toi. Alors faisons-le. Quitte à être fiancée de force à quelqu'un, j'aimerais au moins m'entendre un minimum avec lui.

Faux, elle n'en avait que faire de s'entendre avec lui. La solution proposée lui aurait mieux convenue. Mais elle avait l'esprit de contradiction, surtout après la façon dont il s'était adressée à elle. Contre toute attente, elle alla elle-même s'installer à une table, attendant qu'il la rejoigne. Elle se permit même de sourire en ajoutant :

- Si ça peut te rassurer, je ne compte pas y aller non plus à ce mariage. Je n'ai pas l'intention de me marier avec n'importe qui, et encore moins avec toi.

Et elle parlait de s'entendre avec lui ? Vraiment contradictoire, cette fille. Tout un paradoxe. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'envoyer des piques, surtout dans l'état où elle se trouvait. Sous son air insouciant du moment, elle était particulièrement énervée, et maudissait son père plus que jamais. Elle sentait que ce rendez-vous ne serait pas une sinécure. Alors tant pis, elle ferait comme elle en avait envie, tant qu'à faire. De toutes façons, il y avait de grandes chances pour que ses relations avec ce garçon s'arrêtent à ce rendez-vous. En dehors de leurs fiançailles, évidemment. Elle l'observa encore. Quelque part, c'était assez dommage. Elle devrait peut-être en profiter, finalement, un si joli garçon... Et farouche en plus. Elle se lassait fortement des garçons qui bavaient sur elle. Elle les détestait même. Syl était du genre à vouloir ce qu'elle ne pouvait pas avoir... Mais elle chassa cette idée de son esprit. Sortir avec ce garçon, c'était presque un cadeau offert à son père.

En revanche... Une autre idée lui traversa soudain l'esprit. Une idée folle, certes, mais qui serait sans doute synonyme d'annulation du mariage... Ou l'inverse. C'était un risque à prendre. Mais ça n'était pas franchement à l'ordre du jour pour le moment. C'était même plutôt mal parti, à moins qu'elle n'arrive à le convaincre, étant donné qu'il n'avait pas plus envie qu'elle de ce mariage. Mais elle préférait remettre ça à plus tard, et laisser faire le temps. On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, et il est souvent plein de surprises. Elle pourrait même mourir demain, tiens. Elle se demandait si ça n'était pas préférable à un mariage... Non, tout de même, elle n'était pas suicidaire. Elle comptait encore profiter de la vie pour s'amuser un peu.
 
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    L'air inexpressif de la belle ne l'ébranla pas, et n'amenuisait guère sa colère. Certes il aurait pu se calmer, se sentir touché par son sang froid et sa sérénité apparents bien qu'elle était aussi ravie que lui. Mais il s'agissait de Miles, un petit arrogant qui passait son temps à se foutre des sentiments des autres, de ce qu'on pensait de lui et de leurs problèmes. Il n'était que le Serpentard prodige qui se jouait des sentiments des jeunes filles, les blessant pour se sentir mieux. Il lui fallait cogner fort et en plein coeur pour qu'il sente qu'il n'était pas le seul à souffrir ici bas. Peine, tristesse et pleurs, c'était tout ce qu'il souhaitait apporter à ses conquêtes. Syleïna serait sans doute la prochaine, qu'elle le veuille ou non. Il était étrange de se dire que cette jolie rousse se trouvait être sa fiancée, alors qu'ils étaient encore adolescents. Elle était peut-être la gentille fille à son papa qui ne lui désobéissait pas, c'était peut-être pour cela qu'elle n'avait pas réagit aux propos fougeux et sifflants du Serpentard. A peine aperçue, il avait déjà déversé toute sa colère sur la jeune fille. Quinze ans... Elle n'avait que quinze ans... Et lui n'était qu'une âme perdue. Qu'on leur foute la paix.

    - Qu'est-ce que vous attendez ? Allez-vous-en !

    Bien, visiblement la jeune rouquine avait eu cette même idée. Enfin seuls... Il ne lui restait plus qu'à lui dire au revoir, aller vagabonder ici et là, et revenir chez lui après avoir passé une bonne heure ou deux à flâner dans les rues de Londres. Quoique... Si c'était une fille gentille et obéissante, elle rapporterait sans doute les faits à sa famille. Miles ne pouvait abattre ses cartes à présent, il se devait de les garder en main le moment venu, le jour du mariage. Jusque là, mieux valait peut-être jouer les gendres parfaits et irréprochables. Pour le coup, c'était franchement raté.

    - Tu trouves que je suis un poids pour toi ?

    Et voilà, que commencent les hostilités. Le jeune garçon soupira et posa distraitement son regard turquoise sur le ciel bleu, trahissant sa désespération totale. Les filles... Autant elles pouvaient être agréables à regarder, autant on se demandait pourquoi on les avait affublées de cordes vocales. Miles ne daigna même pas répondre, il n'en avait pas envie, elle l'énervait bien malgré elle. En vérité c'était cette sensation d'être le pantin de cette rencontre arrangée qui lui mettait les nerfs.

    - Tu penses peut-être que je ne vaux pas la peine qu'on s'intéresse à moi ? Tu n'as pas envie de me connaître ?

    Ah, changement de ton. Une voix plus douce et plus conciliante. Le jeune Dickinson reporta alors son regard sur sa fiancé qui paraissait tout de même très complexe. Un bref rictus amusé se dessina sur les lèvres du jeune garçon. Son regard ne lâcha plus le sien, et son sourire se teinta d'un plus grand amusement sombre et malsain.

    Miles - Non. Pas franchement.

    Ca avait le mérite d'être clair. Miles n'avait pas tendance à être hypocrite quand il se devait être blessant. Pour autant il était vrai que dans le fond, c'était sans doute la meilleure chose à faire. Après tout, mieux il la connaissait, et mieux ils pouvaient mettre sur pied une solution pour échapper au mariage. Aussi perfide que pouvaient être leurs desseins, peu lui importait tant qu'il arrivait à ses fins.

    - Si je suis ici, c'est pour faire connaissance avec toi. Alors faisons-le. Quitte à être fiancée de force à quelqu'un, j'aimerais au moins m'entendre un minimum avec lui.
    Miles - Mais on finira pas mariés, ma chérie, alors ça sert à rien de commencer les présentations.

    Il appuya avec insistance et ironie sur le terme affectueux qu'il avait employé, que l'on attribuait habituellement à son épouse. Et elle jouait à quoi ? Vacillant entre la voix sifflante le ton légèrement glacé, elle semblait être en totale contradiction avec elle même. Sans doute valait-il mieux se méfier d'elle. Une jeune fille, aussi mignone soit-elle, cachait bien souvent des vices et l'ange s'avérait vite se trouver être un démon. La voix froide de Miles avait tranché l'air, témoignant de son exaspération montante. A y réfléchir, il l'avait sans doute croisée dans la salle commune, sans doute trop jeune pour attirer les instincts de prédateurs de Dickinson. Mais ce n'était guère important, ils avaient bien plus ardu à gérer. Au final, le jeune garçon se demanda s'il ne valait pas mieux abaisser un tant soit peu le masque de l'agressivité. S'ils devaient se supporter jusqu'au jour J, autant que cela se fasse dans le silence. La jeune fille lui tourna le dos, et alla s'asseoir à une table, l'invitant à s'y rendre. Miles resta immobile durant une longue seconde interminable, il avait toujours préférer prendre les devants, et se voir refuser les rênes d'une situation qu'il pouvait contrôler le rebutait fortement. Finalement, le Serpentard se décida à s'asseoir en face de sa charmante interlocutrice, non sans paraître légèrement glacial et hostile.

    - Si ça peut te rassurer, je ne compte pas y aller non plus à ce mariage. Je n'ai pas l'intention de me marier avec n'importe qui, et encore moins avec toi.
    Miles - Et t'aurais pas pu commencer par ça ? dit-il en sortant un paquet de cigarettes de sa poche. Heureux de te repousser à ce point ma belle. Miles orna une roulée de ses lèvres avant de l'allumer et de recracher un nuage de fumée. Ca évitera les complications. On est sur la même longueur d'ondes.

    Plus ou moins... du moins pour cette situation. Il ne manquait plus qu'il se traine une fiancée qui s'accomode de ce foutu mariage. Mais ils étaient deux à s'y opposer farouchement. Miles s'adossa contre le dos du fauteuil azuré, et passa nonchalement son bras sur le sommet de celui-ci, prenant ses aises. Il paraissait déjà plus détendu, moins sur les nerfs et plus décontracté. Il fallait qu'il s'en fasse une alliée. Dans la mesure du possible bien sûr.

    Miles - C'est quoi ton nom déja ? Miles ou l'art de vexer les gens sans le vouloir. Il plongea son regard turquoise dans celui de la jeune fille et reprit. On sera deux à ne pas y aller... Mais si on se fait avoir, on est bons pour passer devant Monsieur le curé. On se monte un plan, un moyen d'y échapper, et on est quittes. A part butter mon oncle et ton père, j'vois pas d'autres solutions.

    Bien sûr qu'il ne le pensait pas. Miles n'avait pas l'âme d'un tueur bien que son père l'avait longuement initié à l'art de la magie noire. Pourtant l'idée était véritablement tentante et pas franchement dénuée d'interêt. Il dévisagea la jeune fille aux traits fins avant de reprendre.

    Miles - Tu serais pas à Serpentard toi ?

    Si c'était le cas, alors ils pourraient se voir bien plus aisément pour creuser un peu plus les moyens d'échapper à leur destin lié. Il n'avait rien contre elle, même physiquement elle ne lui déplaisait pas. Mais l'union sacrée... Il préférait aller se pendre.
 
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Bon, sa tentative d'amadouement n'avait pas franchement marché. Pas du tout même, car le jeune homme lui avait froidement répondu par la négative, se moquant d'elle par la même occasion. Le roi du sarcasme et de l'ironie, visiblement. Un véritable Serpentard. Elle en était persuadée, à présent. Elle s'était trompée sur toute la ligne, ses parents, tous Gryffondor qu'ils étaient, lui avait tout de même déniché un Serpentard... Plus l'ombre d'un doute à présent, leur côté "justicier" n'était que du pipeau. Seul l'argent les intéressait. Surtout son père d'ailleurs, sa mère étant plutôt du genre soumis. Quoique si elle l'avait épousé, ce n'était certainement pas par amour. Ou alors, elle avait cru que c'était de l'amour. Tous des rapaces dans ce monde. Et voilà qu'elle devait se coltiner un gars qu'elle ne pouvait même pas manipuler. Mais où était l'intérêt, franchement ?Enfin, l'avantage, c'est que s'il était aussi calculateur et manipulateur qu'elle, ils pourraient toujours échafauder un plan pour échapper à la corde que représentait leur future union.

Elle attendit à la table, même si elle était intimement persuadée qu'il ferait demi-tour. Pourquoi donc s'attarderait-il avec elle après ce qu'il lui avait dit ? A moins bien sûr d'avoir l'esprit aussi pervers qu'elle, ce qui était également du domaine du possible. Elle avait vu juste dans cette hypothèse, car effectivement, il vint s'installer en face d'elle. Il n'était pas des plus bêtes, en tout cas. Il l'avait quelque peu percée à jour dès le départ, et il avait bien compris qu'elle n'était pas là pour tisser des liens affectifs avec lui. Oui, un Serpentard, sans l'ombre d'un doute. Mais les Serpentard n'avaient pas que des qualités. Elle avait en tête les greluches qui passaient leur temps à se remaquiller et à courir après les garçons, et les idiots qui cherchaient sans cesse à provoquer les Gryffondor pour au final finir par se prendre une raclée. Mais en particulier, elle pensait à lui. Ce beau salaud. Elle chassa cette idée de son esprit et regarda Miles sortir un paquet de cigarettes. Beurk. Elle avait ça en horreur. Pas parce que ça bousillait la santé (elle s'en fichait éperdument), mais parce que c'était une perte de temps et d'argent. Et puis, ça bousillerait sa belle voix. Elle espéra d'ailleurs qu'il ne recrache pas la fumée sur elle.

- Et t'aurais pas pu commencer par ça ? Heureux de te repousser à ce point ma belle. Ca évitera les complications. On est sur la même longueur d'ondes.

Elle sourit à nouveau. Elle ne bronchait pas quand il employait des petits noms pour la désigner. Elle savait que c'était ironique, et c'était tout à fait son genre de faire ça aussi. Le jeune homme s'installa confortablement dans son siège, comme s'il avait été avec un bon ami à lui. Quelque part, ça rassura la jeune fille. Elle ne l'aimait pas, mais elle voulait tout de même s'en faire un allié, c'était préférable pour combattre les hautes sphères.

- C'est quoi ton nom déja ?

Voilà qu'il engageait la conversation avant même qu'elle n'ait eu le temps de se faire à sa présence. Elle écarquilla légèrement les yeux, surprise par cette question. C'aurait normalement vexé n'importe quelle personne, mais contre toute attente, elle en fut satisfaite. Qu'il oublie son nom, ça n'était pas étonnant. Elle-même aurait oublié le sien si sa mère ne le lui avait pas rappelé juste avant ce rendez-vous. Mais qu'il lui demande prouvait qu'il s'intéressait un minimum à elle, même si c'était une simple formalité.

- Syleïna. Tu peux m'appeler Syl.

Allons bon. Comme si ça l'intéressait. Comme s'il était tout à coup devenu un bon ami. Mais elle n'avait pu s'empêcher de dire ça, elle n'aimait pas vraiment qu'on l'appelle par son prénom entier. Ca lui rappelait ses parents.

- On sera deux à ne pas y aller... Mais si on se fait avoir, on est bons pour passer devant Monsieur le curé. On se monte un plan, un moyen d'y échapper, et on est quittes. A part butter mon oncle et ton père, j'vois pas d'autres solutions.

Tiens, ça n'était pas une mauvaise idée ça. Son oncle à lui, elle ne le connaissait pas, elle s'en fichait bien. Et son père... Qu'il pourrisse en enfer tiens. Ca la libèrerait d'un poids énorme... Un véritable souffle de liberté. Elle fit un sourire sardonique avant de répondre :

- Et pourquoi pas tiens. Pour ma part, ça serait un bon débarras.

- Tu serais pas à Serpentard toi ?

Dans le mille. En même temps, vus le cinéma qu'elle faisait au départ et la remarque qu'elle venait de faire, même si elle avait été ironique, laissait bien deviner de quelle maison elle faisait partie. Même un idiot congénital l'aurait deviné. Enfin, non pas au départ tout de même. La preuve, elle arrivait à en berner quelques uns. Le pire, c'est qu'elle menait parfois en bateau des gens qui savait pertinemment qu'elle était à Serpentard et qu'elle avait donc les caractéristiques qui allaient avec. Mais les gens sont tellement naïfs...

- On dirait que tu m'as percée à jour, répondit-elle avec un sourire malicieux. Et je suis certaine que c'est également ton cas. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure...

Et ça s'entend aussi, pensa-t-elle.

- Finalement, on a des points communs.

Non, ça ne devait pas ressembler à de la drague ! Elle ne voulait pas qu'il prenne le dessus en imaginant qu'elle était séduite. Elle poursuivit.

- Essayons de nous en servir à bon escient. Si tu es un vrai Serpentard, tu dois certainement être un spécialiste de la manipulation. Enfin, à moins que tu ne sois comme ces idiots sans finesse... Mais ce n'est pas l'impression que tu me donnes.

Elle devenait un peu trop bavarde là. Exactement ce qu'elle détestait être, et ce qu'elle détestait que les autres soient. Elle fit une pause pour éviter de sortir tout un discours assommant à la suite.

- Bref, ne tournons pas autour du pot. Tu veux comme moi te débarrasser de cette chaîne qu'ils appellent stupidement "fiançailles", non ? On doit pouvoir trouver une idée pour duper nos familles. Avec mon père, c'est facile, c'est un stupide Gryffondor, ce qui n'est pas loin d'être un pléonasme.

Et elle osait affirmer ça après avoir montré à la soirée combien elle était soumise à l'autorité de son père... Oui, mais c'était différent, elle s'opposait ouvertement à lui, et il savait où se situait son point sensible... Lui faire avaler des couleuvres en revanche, c'était autre chose, et c'était autrement plus aisé. Pour preuve, il était encore persuadée qu'elle était une élève modèle et une jeune fille digne de son ascendance. Ben voyons.

Elle repensa à l'idée qu'elle avait eu, mais plus elle y réfléchissait, plus elle la trouvait utopique. Elle préférait attendre une proposition de Miles. Il y avait certainement d'autres solutions. Et de toutes manières, ils avaient encore le temps pour ça. Elle savait qu'ils ne pourraient pas se marier tant que le jeune homme n'aurait pas 18 ans. Elle ne connaissait pas son âge exact, mais s'il était encore à Poudlard, il y avait fort à parier qu'il n'aurait pas 18 ans avant le mois de janvier, à moins d'avoir redoublé. Et un redoublement dans une famille riche, c'était quasiment inconcevable. Il devait donc leur rester au minimum un peu plus de trois mois. Trois mois, c'était court et long à la fois. Ca laissait un peu de temps, mais il fallait impérativement qu'ils se mettent tout de suite à réfléchir. Plutôt que de se prendre la tête avec ça, elle préféra carrément lui demander.

- Au fait, rassure-moi et dis-moi que tu n'auras pas 18 ans avant longtemps. Ca nous laisserait du temps pour réfléchir au moins.
 
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    Elle souriait à ses termes d'affection, d'un rictus amusé. La jeune fille devait sans doute penser que c'était complètement ironique alors qu'en vérité il était rare que le Serpentard n'emploie pas de tels mots lorsqu'il était en compagnie d'une jeune fille. Un naturel qui découlait de lui-même, Miles avait toujours été ainsi... Du moins depuis la mort de son frère. Certes le "chérie" avait été offert avec un trop plein de sarcasme, mais le reste suivait comme s'il parlait à une amie. Etrangement. Le jeune Dickinson se mit à l'aise, il n'était véritablement pas des plus timides et farouches, certes un peu trop cinglant et agressif, mais sa "fiancée" n'avait pas l'air si différente, dans le fond. Il esquissa un bref sourire lorsqu'il vit le regard de la rouquine le fixer avec dégoût, lui et son paquet de cigarette. Effectivement, Miles n'avait pas demandé si cela la dérangeait. Haussement d'épaules. Le jeune garçon ne se comportait pas véritablement comme s'il avait affaire à sa future épouse, en effet il était absolument certain que le mariage n'aboutirait pas, plus qu'une vérité, c'était à ses yeux une réalité. Ce qui était évident, c'était le fait que quand bien même ils ne fêteraient pas leur hyménée, ils étaient pour le moment fiancés malgré eux, et qu'éventuellement une relation particulière se tisserait entre eux. Peut-être. Pour le moment du moins, on ne pouvait dire que les deux jeunes gens semblaient s'apprécier particulièrement. Quoi de plus normal, après tout, on les forçait à se voir contre leur consentement, inconsciemment ils ne pouvaient qu'éprouver une once de répulsion. S'apprécier revenait au fait de faire plaisir à leurs familles respectives, chose que visiblement tous deux se refusaient. Bref. On ne leur demandait pas de s'aimer, mais de s'unir. C'était en outre ce qu'ils feraient. Unir leurs forces et leurs cervelles pour mettre à l'eau ce projet complètement idiot. Et pour s'allier, mieux valait se connaître. Aussi le Serpentard demanda son nom.

    - Syleïna. Tu peux m'appeler Syl.

    Elle n'avait pas été offensée. Tant mieux, cela n'avait pas été son but quoiqu'il n'avait pas été des plus délicats. Et si vraiment elle l'avait mal pris, cela aurait été le cadet de ses soucis. Miles s'accouda alors sur la table, s'avançant légèrement sur celle-ci, il hocha la tête avant de lui répondre d'un ton détaché et presque galant, sans jamais ôter sa cigarette des lèvres.

    Miles - Bien. Enchanté, Syl.

    Autant recommencer à zéro et partir sur un terrain plat vide d'obstacles. Si déjà, il se tiraient dans les pattes, ils n'avaient pas fini. Car même ainsi, en démontrant à leurs familles qu'ils ne se supportaient pas, Miles savait que son oncle n'en démordrait pas et n'en aurait rien à faire. L'argent comptait. Point. Le jeune garçon détourna un instant la tête et recracha un nuage de fumée afin de ne pas importuner son interlocutrice avant de reprendre.

    Miles - On sera deux à ne pas y aller... Mais si on se fait avoir, on est bons pour passer devant Monsieur le curé. On se monte un plan, un moyen d'y échapper, et on est quittes. A part butter mon oncle et ton père, j'vois pas d'autres solutions.

    - Et pourquoi pas tiens. Pour ma part, ça serait un bon débarras.

    Miles - Tu serais pas à Serpentard toi ?

    Le jeune Dickinson n'avait pas répondu à la réplique de Syl, néanmoins son regard plongea intensément dans le sien durant de longues secondes, tentant de percevoir quelque chose de sincère ou d'ironique, et finalement un sourire amusé se dessina sur ses lèvres tandis qu'il faisait rouler sa cigarette entre ses doigts, sans jamais quitter la jeune fille des yeux. De nouveau, il resta muet, préférant attendre sa réponse.

    -On dirait que tu m'as percée à jour. Et je suis certaine que c'est également ton cas. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure... Finalement, on a des points communs.

    Miles - Hmmm... Qui l'aurait cru, pas vrai ? Il ne détacha pas ses prunelles des siennes avant de reprendre dans un bref sourire sombre. Oui... Serpentard. Si j'avais été dans une autre Maison mon père m'aurait littéralement tué.

    Ce n'était pas à proprement parler de l'ironie pure. Le regard bleu de Miles s'attarda un instant sur la table, pensif, tandis qu'accoudé sur celle-ci, il faisait tourner distraitement sa cigarette dans ses doigts. Toujours. Une manie comme une autre, exactement comme celle des mains dans les poches ou le sourire sarcastique et ténébreux. Une petite volute de fumée grise s'échappa de ses lèvres. Son père. Un crétin. Enfin plus ou moins, ce sorcier était loin d'être un imbécile intellectuellement parlant, mais il n'avait jamais rien eu de l'attitude paternelle normale qu'un père pouvait avoir. A y penser de plus près, il en allait de même pour Syl. Oui, effectivement ils semblaient avoir bien plus de points communs qu'ils ne semblaient le croire. Peut-être que dans le fond, il finirait par l'apprécier. Allez savoir. La voix de la jeune fille le ramena alors à lui et Miles leva de nouveau les yeux sur elle.

    - Essayons de nous en servir à bon escient. Si tu es un vrai Serpentard, tu dois certainement être un spécialiste de la manipulation. Enfin, à moins que tu ne sois comme ces idiots sans finesse... Mais ce n'est pas l'impression que tu me donnes.

    Miles arqua un sourcil. Encore heureux, qu'elle ne le prenait pas pour un abruti. En ce cas là leur coopération aurait été écourtée bien plus tôt que prévu. Un spécialiste de la manipulation disait-elle... Plus ou moins. Disons que Miles était un habile menteur, il pouvait déverser les pires atrocités à une personne qu'il aimait, simplement pour lui voiler la face. Il pouvait dire tout et n'importe quoi, il s'en foutait. Le coeur de Dickinson était hermétique, fermé à tout écho et à tout sentiment. Il agissait sans craindre les remords. Il agissait... comme s'il était dépourvu d'une âme. Ce qui au final, était l'une de ses plus grandes souffrances pouvait se muer en une force non négligeable, et en faire un redoutable adversaire.

    Miles - T'as pas l'air idiote non plus dans ton genre.

    Il avait été franc au moins. Direct et peu conciliant, mais franc. Après tout, la jeune fille avait l'air d'avoir du plomb dans la tête. Pour s'opposer à son père, elle ne pouvait être une petite naïve malléable, c'était déjà une bonne chose. Et cette façon de dire les choses, vacillant entre la froideur et le ton plus malicieux, cela sous-entendait une personne à la personnalité complexe et joueuse. C'était certain. Les yeux turquoises du Serpentard ne quittait plus la jeune rouquine. Il écoutait, attentivement, quelques nuages de fumée s'échappant de temps à autres de ses lèvres, diminuant sa cigarette.

    - Bref, ne tournons pas autour du pot. Tu veux comme moi te débarrasser de cette chaîne qu'ils appellent stupidement "fiançailles", non ? On doit pouvoir trouver une idée pour duper nos familles. Avec mon père, c'est facile, c'est un stupide Gryffondor, ce qui n'est pas loin d'être un pléonasme.

    Le jeune garçon eut un rire léger quant à sa dernière phrase. Il n'avait rien contre les autres Maisons, mais il était vrai qu'il trouvait les Rouge-et-Or désespérants à vouloirs jouer les rebelles et les caïds... Quoique en un sens certains Serpentards ne s'en sortaient pas mieux. Miles écrasa sa cigarette dans le cendrier qui lui faisait face, et s'appuya de nouveau contre le dossier du fauteuil, non sans la quitter des yeux, à en paraître déroutant.

    Miles - Ton père serait donc facile à mettre dans la poche. Mais mon oncle est un coriace. Il lâchera pas l'affaire. Ma mère ne dit rien, elle a trop peur que les autres Dickinson ne lui tournent le dos. Elle fera rien tant que mon oncle ne changera pas d'avis. J'ai pas d'idées, pour être franc. C'est pas le genre de situations auxquelles je suis confronté tous les jours. Pour moi, fuguer reste la meilleure des solutions.

    Il parlait avec détachement. Partir, fuir, s'échapper, vivre sa vie ailleurs, cela l'effrayait nullement. Quoique l'on pouvait facilement le rattraper... Mais tout de même, on allait pas procéder au Mariage avec le futur époux enchainé à une chaise pour être certain qu'il ne parte pas... Non, vraiment, il n'avait pas d'autres idées sinon celle-ci. A moins de tenter de corrompre son oncle, chose peu aisée en vérité.

    - Au fait, rassure-moi et dis-moi que tu n'auras pas 18 ans avant longtemps. Ca nous laisserait du temps pour réfléchir au moins.

    Miles - J'aurai dix-sept ans ce mois de Novembre. Mais ici, en Angleterre je serai alors majeur. On a peu de temps devant nous. Et toi, t'as une proposition ? Ne le prends pas mal ma belle, mais il est hors de question qu'on se marie.

    Et visiblement, la crainte était partagée. Espérons fortement que Syl ait un dessein en tête. Parce que véritablement, Miles se voyait mal la bague au doigt à son âge. Pour lui, seule la fuite était envisageable. Il ne connaissait guère les familles aristocrates, leurs us et coutumes. La famille Dickinson, au sang certes pur, était ce que l'on appelait plus communément les nouveaux riches, ayant fait fortune depuis peu. Son père ayant été haut placé au Ministère, il avait été assez haut placé pour posséder une coffre-fort considérable. Miles ne la quittait pas des yeux. Pour une fois, il aurait aimé qu'un dieu sur cette maudite Terre existe, et qu'il les aide à trouver une solution potable.
 
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Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV] EmptyJeu 1 Mai - 15:55



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Tout au long de leur échange, le Serpentard ne lâcha pas des yeux la jeune fille. On eût dit qu'il buvait ses paroles, ce qui n'était sans doute pas le cas, mais c'était assez troublant pour elle en réalité, car ça lui rappelait son ancien confident. Il avait le même regard, et ne détachait jamais ses yeux d'elle quand elle parlait. Même lorsqu'elle n'était encore qu'une fillette, et qu'il ne pouvait donc pas avoir une quelconque attirance physique pour elle. Elle s'était toujours demandé ce qui l'avait intéressé en elle à l'époque. Mais la question ne méritait plus de se poser à présent. C'était du passé, une aventure à oublier. Il était de toutes façons évident que ce n'était pas les mêmes raisons qui poussait son fiancé à la regarder ainsi. Sans doute s'attendait-il à ce qu'elle résolve leur problème. Elle en avait bien l'intention, mais ça ne serait pas aussi simple.

- T'as pas l'air idiote non plus dans ton genre.

Un compliment. Le premier qu'il lui faisait. Il y avait du progrès en tout cas. D'autant que de la part d'une telle personne, ça devait être une louange exceptionnelle. Cette remarque lui regonfla quelque peu l'égo et lui permit de poursuivre en recadrant le sujet qui les intéressait.

- Bref, ne tournons pas autour du pot. Tu veux comme moi te débarrasser de cette chaîne qu'ils appellent stupidement "fiançailles", non ? On doit pouvoir trouver une idée pour duper nos familles. Avec mon père, c'est facile, c'est un stupide Gryffondor, ce qui n'est pas loin d'être un pléonasme.

Cette dernière remarque arracha un petit rire à son interlocuteur. Incroyable, elle parvenait même à le faire rire ! Elle eut alors cette folle pensée que, en d'autres circonstances, ils eussent pu réellement s'entendre et peut-être même former un vrai couple. Mais ça n'était certainement pas à l'ordre du jour en l'occurrence. Il continuait pourtant à la fixer, ses prunelles dans les siennes, comme si elle avait été le centre du monde en cet instant. Il finit néanmoins par répondre à sa proposition.

- Ton père serait donc facile à mettre dans la poche. Mais mon oncle est un coriace. Il lâchera pas l'affaire. Ma mère ne dit rien, elle a trop peur que les autres Dickinson ne lui tournent le dos. Elle fera rien tant que mon oncle ne changera pas d'avis. J'ai pas d'idées, pour être franc. C'est pas le genre de situations auxquelles je suis confronté tous les jours. Pour moi, fuguer reste la meilleure des solutions.

Sa mère réagissait donc comme la sienne, s'intéressant plus à l'honneur de la famille qu'à son propre bien-être. Encore que celle de Syl agît tout de même en égoïste, puisque l'argent était une autre de ses préoccupations. Fuguer ? Mais fuguer pour aller où ? Syl n'avait pas d'argent, et quand bien même elle en aurait, elle ne tenait pas à quitter Poudlard. Elle avait besoin de cette éducation, mais surtout, besoin de ce lieu où elle se sentait à l'abri. Dans la nature, elle aurait trop peur des représailles. Et puis, elle devait protéger le seul être qu'elle aimait vraiment. Sid. Elle ne voulait pas qu'il subisse le même sort que Romeo. Fuguer... Lui avait sans doute un endroit où aller, mais pas elle, et elle doutait qu'il l'emmenât avec elle.

- Au fait, rassure-moi et dis-moi que tu n'auras pas 18 ans avant longtemps. Ca nous laisserait du temps pour réfléchir au moins.

- J'aurai dix-sept ans ce mois de Novembre. Mais ici, en Angleterre je serai alors majeur. On a peu de temps devant nous. Et toi, t'as une proposition ? Ne le prends pas mal ma belle, mais il est hors de question qu'on se marie.

Elle tomba des nues. Comment avait-elle pu oublier ça ? En Italie, la majorité s'atteignait à 18 ans, mais en Angleterre, c'était 17... Catastrophe. Ca voulait dire qu'il ne leur restait sans doute que très peu de temps... Tant pis, elle n'avait plus vraiment le choix.

- C'est vrai, j'avais oublié ça... Chez moi, en Italie, la majorité est à 18 ans... Fuguer, je ne pourrai pas. Je tiens à rester à Poudlard, et puis je n'ai pas d'argent. J'ai effectivement une autre idée, mais je ne suis pas certaine qu'elle te plaise... Le problème en outre c'est que la conséquence peut être l'annulation du mariage comme elle pourrait en être le renforcement. Même si je pencherai plutôt pour la première hypothèse, tout dépendra de la façon de voir les choses de nos familles. Ca risque d'être fortement délicat...

Elle se tut pendant quelques secondes. Elle n'osait reprendre la parole. C'était beaucoup trop gênant comme proposition... Mais c'était véritablement la seule idée qu'elle avait. Elle se força à soutenir le regard du jeune homme tandis qu'elle exposait son dessein.

- Il faut qu'on leur fasse croire que l'on... couche ensemble. Je ne sais pas quelles sont les moeurs de ta famille, mais chez nous, avoir des rapports hors mariage, c'est le déshonneur, et d'autaut plus à mon âge. Mon père ne supporterait certainement pas que quelqu'un touche à sa fille de cette façon. Dans la meilleure des hypothèses, il annulerait le mariage. Espérons tout de même pour toi qu'il ne te tue pas.

Elle fit un sourire sardonique, puis repris une expression grave, consciente que même si elle en parlait à la légère, tout ceci ne serait pas une mince affaire, ça comportait des risques, comme ce qu'elle venait de citer. Et son père pourrait bien s'en prendre à elle également... Ou à Sid. Pis que tout. Et puis, il n'était même pas certain que le mariage soit annulé pour autant...

- Malheureusement, il pourrait tout aussi bien se dire que puisqu'on est ensemble, c'est une bonne raison pour maintenir le projet de mariage. Dans tous les cas, ça reste très risqué comme idée...

Elle fit une moue ennuyée. Elle n'avait véritablement pas trouvé mieux. Elle ne savait même pas pourquoi ce plan lui était venu en tête. A croire qu'elle avait vraiment l'esprit pervers. Et c'était certainement ce que Miles était en train de se dire. Peut-être même riait-il intérieurement du grotesque de ce schéma. Elle regretta soudain de le lui avoir exposé.
 
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    La jeune fille se trouva alors littéralement surprise. Visiblement elle ne s'attendait véritablement pas à ce que le jeune Dickinson soit bientôt majeur aux yeux de la loi. Etrangement cela ne perturbait pas ce dernier, il avait parlé avec un détachement peut-être légèrement agaçant au vu de la situation comme s'il demeurait absolument persuadé que leurs fiançailles n'étaient qu'une petite histoire de passage. Miles ne cilla pas, se contentant de pencher très légèrement la tête sur le côté sans jamais la lâcher des yeux. Il était du genre à baisser très peu le regard au sol, c'était là le signe évident d'une gêne ou d'un remord, et aimait fixer avec insistance ses interlocuteurs lorsqu'il leur parlait. En général, cela était légèrement déroutant pour ces derniers, tant le regard bleu du Serpentard était impressionnant. Néanmoins lorsqu'il vit la réaction de Syl quant à la révélation de son âge, Miles arqua les sourcils et esquissa un sourire léger. Pour lui, leur destinée n'était pas fatalement liée, quoiqu'il arrive, il trouverait quelque chose. Fuguer, en premier lieu. Il se fichait pas mal de laisser ses études en plan, après tout au vu des capacités qu'il avait, il pouvait très bien apprendre seul... Du moins il en était persuadé. Il se savait débrouillard. On l'était toujours, lorsqu'on ne se sentait pas à sa place dans ce monde hypocrite. Miles n'avait pas peur d'affronter l'inconnu, au contraire il voulait se bâtir une nouvelle vie ailleurs. Néanmoins il était vrai que lorsqu'il entendait "Fugue", il n'impliquait pas Syl, et n'aurait certainement pas pensé à l'amener avec lui. Ou peut-être que si, dans un premier temps, avant de lui lâcher peut-être une semaine plus tard un "Bonne chance à toi" et d'aller s'établir dans un pays où on ne le retrouverait pas. Miles ne s'était jamais vanté d'être altruiste, bien au contraire. Future fiancée ou non. Il avait ses projets en tête, et le Serpentard ne changerait certainement pas d'avis à la dernière minute pour les changer en un claquement de doigts en embarquant avec lui une inconnue, qui en passant ne le serait guère longtemps.

    - C'est vrai, j'avais oublié ça... Chez moi, en Italie, la majorité est à 18 ans... Fuguer, je ne pourrai pas. Je tiens à rester à Poudlard, et puis je n'ai pas d'argent.

    De toutes évidences, cette solution ne lui convenait pas. Mais soit, si vraiment ils ne trouvaient pas de solutions, Miles partirait, la laissant ici en proie à sa famille. Oh il n'avait jamais suggéré dans ses propos qu'il se proposait de la sauver elle aussi, petit égoïste qu'il était. Si elle n'était pas apte à partir, qu'elle ne le fasse pas. Miles secoua légèrement la tête, s'interdisant une telle pensée. Pour le moment, ils devaient s'entraider, la suite viendrait plus tard. Et en un sens, il fallait la comprendre... Elle n'avait que quinze ans, avait encore une famille et probablement des proches chers à son coeur. Lui, on ne l'attendait nul part, pas même à Poudlard. Il était aisé d'être entreprenant lorsqu'on n'avait rien à perdre.

    - J'ai effectivement une autre idée, mais je ne suis pas certaine qu'elle te plaise... Le problème en outre c'est que la conséquence peut être l'annulation du mariage comme elle pourrait en être le renforcement. Même si je pencherai plutôt pour la première hypothèse, tout dépendra de la façon de voir les choses de nos familles. Ca risque d'être fortement délicat...

    La jeune fille semblait hésiter longuement, et semblait passablement gênée. Miles se cala encore un peu plus dans le canapé, toujours à son aise. Toute proposition était à ses yeux bonne à entendre. Il sentit le regard de Syl se poser dans le sien avec difficulté, était-ce une proposition si atroce à dire ? Le Serpentard sourit, amusé et taquin, il arqua les sourcils.

    Miles - Tu peux me le dire, je ne te mangerai pas pour quelques mots...

    - Il faut qu'on leur fasse croire que l'on... couche ensemble. Le jeune garçon se redressa alors, haussant les sourcils de surprise d'un air inexpressif, et la laissa continuer sans l'interrompre. Je ne sais pas quelles sont les moeurs de ta famille, mais chez nous, avoir des rapports hors mariage, c'est le déshonneur, et d'autaut plus à mon âge. Mon père ne supporterait certainement pas que quelqu'un touche à sa fille de cette façon. Dans la meilleure des hypothèses, il annulerait le mariage. Espérons tout de même pour toi qu'il ne te tue pas.

    Miles - Attends... Un sourire à la fois amusé et ironique aux lèvres, le Serpentard s'avança vers la table, et posant ses mains, son regard plongé dans celui de Syl. T'es en train de me dire qu'il faut que j'aille voir ton père pour lui dire que j'ai sauté sa fille chérie ?

    Il avait été direct, une nouvelle fois, sans mâcher ses mots. La proposition ne l'avait pas choqué outre mesure. Miles était loin d'être prude et sage, il avait connu bon nombre de conquêtes sans jamais vraiment se soucier d'elles. Seulement se retrouver dans le lit d'une demoiselle qui s'y trouvait forcée l'écoeurait vivement. Il n'était certes pas des plus galants, mais restait tout de même fidèle à ses principes. Effectivement, c'était une solution comme une autre quoi que les risques étaient énormes.... Renforcer et accélérer le mariage, quelle idée... Mais après tout, avaient-ils vraiment le choix ? Le regard de Miles glissa sur la porte du café tandis qu'il eut un bref rire jaune, avant de se retourner vers la jeune fille. Jouer le jeu, pourquoi pas... Quoique Miles se voyait mal aller voir le père de la future mariée pour lui faire comprendre qu'il l'avait touchée avant les voeux sacrés. Mais de là à pousser le vice à en faire une obligation si vraiment ils devaient passer à l'acte... C'était à ses yeux assez malsain dans le sens où ils se sentiraient tous deux quelque peu forcés.

    - Malheureusement, il pourrait tout aussi bien se dire que puisqu'on est ensemble, c'est une bonne raison pour maintenir le projet de mariage. Dans tous les cas, ça reste très risqué comme idée...

    Miles - Je suis désolé ma belle, c'est vrai que t'es pas désagréable à regarder mais je ne force pas les jeunes filles à me donner leurs faveurs, c'est pas mon genre.Il marqua une brève pause avant de reprendre. Et si le fiancé est infidèle, ça règle le problème ou ton père est un vrai coriace ? En général les paternels n'aiment pas vraiment que l'on fasse du mal à leurs filles.

    Haussement d'épaules. Au final, tout était bon à prendre. Néanmoins il était tout aussi probable qu'ils ne trouvent pas immédiatement la réponse qu'ils cherchaient, sans doute que cela se ferait avec le temps, après tout.
 
MessageSujet: Re: Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV]   
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[HRP : désolée pour la longueur, je manquais d'inspiration ^^']

Il l'avait laissé exposer son idée sans la couper, l'air assez surpris toutefois. Il y avait de quoi, ce qu'elle lui proposait n'était pas anodin. Mais il ne lui avait pas coupé la parole. Il l'avait laissée terminer. La réaction ne se fit néanmoins pas attendre.

- Attends... T'es en train de me dire qu'il faut que j'aille voir ton père pour lui dire que j'ai sauté sa fille chérie ?

Non, il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Il ne s'agissait pas de ça. Elle soutint son regard sans ciller cette fois, mais elle ne répondit pas. Pas encore. Elle voulait terminer ce qu'elle avait à dire. Ensuite viendrait le temps des corrections et des précisions. Le jeune homme se mit à ricaner. Elle ne savait pour le moment pas si c'était de l'ironie ou non, s'il était d'accord avec son idée ou pas. Elle continua donc.

- Malheureusement, il pourrait tout aussi bien se dire que puisqu'on est ensemble, c'est une bonne raison pour maintenir le projet de mariage. Dans tous les cas, ça reste très risqué comme idée...

- Je suis désolé ma belle, c'est vrai que t'es pas désagréable à regarder mais je ne force pas les jeunes filles à me donner leurs faveurs, c'est pas mon genre. Et si le fiancé est infidèle, ça règle le problème ou ton père est un vrai coriace ? En général les paternels n'aiment pas vraiment que l'on fasse du mal à leurs filles.

Cette fois, elle secoua vigoureusement la tête. Il était à côté de la plaque décidément. Comme si elle avait eu envie d'en faire un violeur... Elle aurait pu, mais si ça avait été le cas, elle ne lui aurait pas proposé, elle aurait fait son coup en douce. Etrange qu'elle n'y eût pas pensé d'ailleurs, c'eût pu être une idée... Mais à présent qu'elle commençait à cerner son fiancé, elle se rendait bien compte que les représailles ne se ferait pas attendre. Elle était confrontée à quelqu'un de son acabit, et elle devait sans doute s'en méfier. Elle n'était pas idiote, mieux valait s'en faire un allié qu'un ennemi.

- Non, tu n'y es pas du tout, répondit-elle sur un ton légèrement irrité. Il ne s'agit pas de te faire passer pour un pervers voyons, j'aurais été consentante dans cette histoire... Mais bon, à bien y réfléchir, l'idée est sans doute mauvaise.

Elle poussa un soupir d'agacement, pas seulement adressé à Miles, mais à toute cette situation. Elle réfléchis ensuite à la proposition du jeune homme, mais elle avait beau la retourner dans tous les sens, elle ne la voyait pas comme une solution. Elle connaissait son père, il se fichait pas mal des états d'âme de sa fille, sinon il ne lui aurait pas imposé un fiancé. Il n'y avait que le fric qui l'intéressait, alors elle pouvait bien être trompée 36 fois, du moment qu'elle était la femme légitime tout allait bien. Elle secoua à nouveau la tête.

- Ton idée ne va pas non plus. Mon père se fiche pas mal de moi. Tout ce qu'il veut, c'est qu'on soit mariés, ce n'est pas pour moi qu'il a organisé ces fiançailles, c'est pour l'argent, je te le rappelle.

Elle fit une moue résignée. Toute cette conversation n'avait pas abouti à grand chose au final, et elle se retrouvait avec la tête vide. Elle n'avait plus envie de se creuser les méninges pour trouver une issue. Son père avait eu raison d'elle, du moins pour un temps. Elle serra les dents pendant une seconde, très mécontente d'elle et de ses péripéties. Elle appuya son front contre ses mains en une position de lassitude extrême.

- Bon, je crois qu'on n'arrivera à rien aujourd'hui, à moins bien sûr que tu n'aies une autre idée. Si c'est pas le cas, on va devoir supporter cette situation jusqu'à ce qu'on y trouve une alternative. Il doit forcément y en avoir une, elle ne nous est pour l'instant pas évidente, voilà tout.

Elle avait horreur de ne pas avoir l'esprit tranquille, et c'était ce qui allait arriver pour les jours, peut-être les semaines voire les mois à suivre. En espérant que ce ne soit pas les années... Elle en femme soumise ? Hors de question. Ca ne s'accordait pas du tout avec son caractère. Vraiment, quelle détestable famille elle avait...
 
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Rendez-vous arrangé... non, plutôt forcé [PV] EmptyJeu 22 Mai - 13:54



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    Au vu des hochements de tête négatifs qu'elle faisait, des brefs soupirs et des oeillades agacées qu'elle lui lançait, Miles n'avait pas vraiment saisi l'idée qu'elle lui avait lancé. A son tour, pour répondre à l'impatience dissimulée de la jeune fille, le Serpentard se cala un peu plus dans son fauteuil dans un soupir, le regard volontairement ailleurs. Ce n'était pas qu'il détestait être en tord, seulement l'impatience le gagnait tout autant. Plus ils parlaient, et moins ils voyaient d'issues, ce qui avait le don de l'énerver. Miles restait tant et si bien persuadé que ce mariage ne se ferait jamais que la perspective qu'il se trompe attisait sa rage. Ses yeux turquoises se firent par ailleurs électriques, bien qu'il les posaient au loin sans fixer Syleïna. Son cerveau en ébullition semblait l'appeler au secours, il pouvait tout accepter, mais pas l'union forcée. Miles soupira une nouvelle fois, posant enfin ses prunelles sur la jeune fille, ses canines mordillant sa langue d'un air agacé.

      - Non, tu n'y es pas du tout. Il ne s'agit pas de te faire passer pour un pervers voyons, j'aurais été consentante dans cette histoire... Mais bon, à bien y réfléchir, l'idée est sans doute mauvaise.
      Miles - Ca ne coute rien d'essayer, dit-il d'une voix tranchante, rémoignant de sa mauvaise humeur soudaine.
      - Ton idée ne va pas non plus. Mon père se fiche pas mal de moi. Tout ce qu'il veut, c'est qu'on soit mariés, ce n'est pas pour moi qu'il a organisé ces fiançailles, c'est pour l'argent, je te le rappelle.


    En bref, que Miles maltraite sa fille ou non, le vieux s'en fichait. Il n'y avait que l'argent d'interessant dans cette histoire de gros sous, et de là en découlait une solution impossible : faire courir la rumeur comme quoi les Dickinson étaient ruinés. Chose infaisable car en allant vérifier à la source, c'était à dire l'oncle et la mère de Miles, les Di Palermio se seraient vite rendus compte qu'il ne s'était agit là que d'un canular. Finalement pour Mle jeune Serpentard il ne lui restait qu'une seule solution, celle qu'il avait évoquée au début. S'enfuir, partir loin, recommencer sa vie ailleurs. Et tant pis pour Syl, chez les aristocrates aussi, c'était la loi du plus fort.

      - Bon, je crois qu'on n'arrivera à rien aujourd'hui, à moins bien sûr que tu n'aies une autre idée. Si c'est pas le cas, on va devoir supporter cette situation jusqu'à ce qu'on y trouve une alternative. Il doit forcément y en avoir une, elle ne nous est pour l'instant pas évidente, voilà tout.
      Miles - Pour l'instant oui, j'ai une idée qui pourrait faire l'affaire.


    Le Serpentard lui sourit alors, d'un rictus qui ne présageait rien de bon, celui dont on se passerait bien. Il la toisa un instant avant de baisser son regard sur la table de cet éternel sourire satisfait. Finalement Miles se leva, s'avançant vers la jeune italienne toujours assise. D'un geste qui se voulait tendre, il passa ses doigts sur sa joue dans un frôlement.

      Miles - Chacun pour soi chérie. Je crois bien que ton père finira par te trouver un autre fiancé que moi, crois moi ça m'attriste pour toi.


    A entendre ses propos ironiques, pas franchement. Miles évouait de nouveau cette idée de fuguer, ainsi la jeune italienne serait de toutes évidences promise à un autre jeune homme fortuné. Tant pis pour elle, il jouait en solo pour le coup. Il haussa les épaules dans un sourire et tourna les talons avant de sortir du bar, les mains dans les poches. Pour Miles, l'issue était toute dessinée. L'on pouvait encore voir la silhouette du jeune garçon à travers la porte vitrée, fixant les deux côtés de la rue afin de s'assurer que personne n'avait eu l'idée de venir espionner les deux tourteraux. Enfin, sans un regard derrière lui, il se décida à partir.


HJ : c'est court pour ma part aussi. Je 'ai fait partir mais Syl peut toujours le rattraper si elle le souhaite =)
 
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