Les jours se suivaient, filaient. Le mois de septembre était déjà fini, le mois d’octobre commençait à peine. La belle s’était refermée comme une coquille d’huitre. Elle ne parlait presque plus, adressait à tous et à toutes des regards froids comme si elle leur reprochait sa vie. L’état de sa mère ne s’améliorait pas, au contraire. Le retour de son frère n’avait rien changé, et pourtant elle s’était efforcée de lui rendre visite dès qu’elle le pouvait, cherchant la moindre occasion pour faire le trajet de Poudlard à Sainte Mangouste. Elle avait bien sur reçu des autorisations spéciales de la part des professeurs et du directeur afin d’aller la voir en dehors des heures de cours. Surtout que cette dernière était entrain de vivre ses derniers moments sur terre. Le cœur de la bleue était déchiré en milles morceaux. Elle ne trouvait plus la force de continuer, d’avancer. Elle souffrait de cette situation et reportait tout cela sur les autres, mais surtout sur son père. Elle ne pouvait plus croire qu’un homme tel que lui puisse encore être libre, elle ne pouvait pas supporter qu’après tout ce qu’il avait fait par le passé, il puisse toujours marcher dans la rue sans soucis. La belle Pearl si douce et si calme commençait à se révolter contre le monde. Elle ne pouvait pas admettre que des gens innocents comme sa mère puissent souffrir alors que d’autre comme son père semblent vivre la plus belle vie du monde. Le cœur de la belle était dévasté, mais elle gardait la tête haute, chose qu’elle faisait si bien et ce depuis toujours. Personne ne semblait soupçonner que quelque chose se passait dans sa vie, quelque chose d’important. Son monde est pourtant entrain de changer, les gens la connaissant bien peuvent apercevoir ses yeux se marquer de grosses marques foncées, ils peuvent apercevoir les traits tirés de la demoiselle et la fatigue marquer son visage au fer. Pearl ne dort plus, ou presque. Elle a cette sensation de ne pas pouvoir se reposer, elle veut être au courant si jamais sa mère .. Le cœur de la bleue se serra, elle ne voulait pas y penser. La nuit était devenue son deuxième univers, elle usait et abusait de son pouvoir de préfète pour pouvoir parcourir les couloirs de Poudlard alors que tous les autres se trouvent dans leurs draps depuis bien longtemps. Elle aimait le calme de la nuit, parcourir ces longs couloirs sans que personne ne puisse venir la déranger dans ses pensées, elle aimait entendre le vent battre les arbres au dehors, la pluie cogner les carreaux. Pearl aimait surtout entendre la respiration lente et régulière des tableaux endormis, ceux qui pouvaient être si grognon durant la journée ressemblait toujours à de pauvres petites âmes innocentes et incapable de faire du mal à une mouche. La nuit était source d’espoir pour la belle, ne lui demandez pas pourquoi car elle serait incapable de vous l’expliquer. Seulement, elle s’y sentait bien, elle s’y sentait libre.

Pearl se promenait cette nuit encore dans les couloirs. Le concierge n’appréciait pas trop de croiser une élève après le couvre-feu dans les couloirs, mais il ne pouvait rien dire, au contraire il avait tout intérêt à se taire si il désirait garder sa place au sein du château. Pearl savait que ce concierge la craignait un peu, surtout à cause de la réputation de son père, et il n’était pas le seul. Nombreux étaient les élèves qui n’approchaient pas la Serdaigle à cause de l’historique familial car, même si il n’avait jamais été enfermé à cause du manque de preuve, il était de notoriété publique que le père Blackwood n’était pas un saint et qu’il était souvent prêt à tout, surtout pour sa petite fille chérie. Mais Pearl s’y était faite, elle s’était faite aux longs regards, aux discussions quand elle avait le dos tourné, elle ne s’en formalisait pas, elle était bien au dessus de tout cela. Cette nuit était belle, calme. Pas de vent, pas de pluie. La demoiselle jeta un coup d’œil par la fenêtre, le ciel était étoilé, elle sourit faiblement. Sa mère adorait ce genre de nuit. Elle marcha longuement dans les couloirs, scrutant le moindre bruit, le moindre souffle. Elle n’avait plus besoin de sa baguette pour voir devant elle, elle connaissait ses couloirs trop bien pour avoir recours à la magie. Elle avait aussi une ouïe assez extraordinaire. Pearl se dirigea vers l’un des couloirs qui restaient allumés durant la nuit, c’était un des couloirs principal qui reliait environ chaque pièce importante du château. Il était tard et elle sentait la fatigue lui tomber dessus violemment, signe qu’il était temps pour elle de rejoindre son lit. Elle attendait toujours cet ultime moment avant de quitter les couloirs, elle attendait toujours de dormir presque debout avant d’aller se coucher, ainsi elle était sûre qu’elle s’endormirait facilement et ne penserait pas trop à sa mère. Seulement, la nuit semblait être contre elle en cette belle soirée. Elle vit quelqu’un au loin, fronça les sourcils, se mit à le suivre. Rapidement, il comprit qu’il n’avait aucune chance de lui réchapper. Arrivée à sa hauteur, la demoiselle se figea. Le jeune homme n’avait pas eu besoin de se retourner pour qu’elle le reconnaisse. Elle plongea son regard dans les yeux bleutés du jeune homme et afficha une mine sévère.

Pearl : « Que fais-tu ici ? »

Son ton avait été froid, trop froid, plus froid qu’elle ne l’avait désiré, mais la Serdaigle était lancée et elle n’allait pas s’arrêter.

Pearl : « Tu sais qu’il est interdit aux élèves de se promener dans les couloirs à cette heure de la nuit ? »

Elle avait pris un air autoritaire, un air qu’elle ne prenait pour ainsi dire jamais en sa compagnie, mais elle voulait mettre une certaine distance entre eux, entre elle et le jeune homme qu’elle avait aimé et qu’elle semblait toujours aimer ..