Eléa Valingaï - Hope of a beautiful world [terminée]

[justify]

___________

*
**

Eléa Valingaï
13 ans
Elève de troisième année à Poudlard
_________________________________

Spoiler:

Anouchka - Voici votre petite sœur les enfants. Elle s'appelle Eléa.

Juste après ces quelques mots, la petite fille née quelques heures auparavant se mit à pleurer. Le silence s'établit dans la chambre parentale du domaine des Valingaï, alors que les trois enfants âgés respectivement de six, quatre et deux ans fixaient leur sœur. Léïlan prit la parole en premier.

Léïlan - Mais... C'est une chouineuse !
Petrov - Ne parle pas comme cela d'Eléa Léï !

D'habitude, l'autorité parentale suffisait largement à rétablir l'ordre et le silence. Cependant, les deux frères étaient encore étonnés de cette découverte et commencèrent également à commenter.

Alex - En plus, elle est même pas belle.
Hayden - 'as belle
Petrov - Vous étiez pareils à la naissance pourtant.

Un léger silence s'abattit de nouveau sur la pièce alors qu'Eléa ne pleurait plus, consolée par sa mère. Elle fixait maintenant silencieusement le monde de ses yeux bleu outremer, alors que les avis reprirent de plus belle.

Alex - Léïlan était belle elle, et pleurait pas.
Léïlan - Hayden aussi.

Sur ces paroles, les trois enfants sortirent de la pièce, Alex tenant la main de Léïlan et Léï celle d'Hayden.

Comme vous pouvez le voir, la vie d'Eléa n'allait pas être rose. Et cela n'alla, hélas, pas en s'arrangeant. Certes, Alex la protégeait d'assez loin et Hayden l'ignorait, mais Léïlan ne pouvait s'empêcher de l'embêter, cette petite poupée de porcelaine. Car, oui, avec le temps, elle devenait magnifiquement belle, tenant beaucoup de sa mère. Sa peau assez blanche ne bronzant pas véritablement au froid soleil de Russie contrastait avec ses longs cheveux noirs qu'elle coiffait souvent en longue tresse. Ses yeux bleu outremer fixaient sans arrêt le monde d'un air curieux, toujours en éveil. Pour elle, tout ce qu'elle voyait n'était que nouveautés, et elle en profitait largement.

__________________________________________________________

Petrov - Tu ne pourrais pas un peu lui faire comprendre que le monde n'est pas fait uniquement de gentilles personnes ?
Anouchka - Laisse-lui son innocence Petrov !

Debout dans le salon, les deux époux se fixaient d'un regard furibond. Il était rare que la mère de famille soit ainsi, mais là, elle refusait ce que lui demandait son mari. En effet, il souhaitait tout simplement, comme ses autres enfants, qu'elle leur apprenne à faire attention aux autres et de s'en méfier en permanence. Bien évidemment, la petite fille, alors âgée de six ans, s'était perdue sur le chemin du retour (encore une fois), et s'était fait rapporter par un inconnu. Cependant, il ne fallait pas traiter les parents d'indignes : c'était juste qu'Anouchka devait aider son mari dans une affaire.

Anouchka - Elle n'a rien demandé, et tu sais qu'elle me ressemble énormément. Alors, laisse-moi m'occuper de son éducation.
Petrov - N'en fais pas une nunuche incapable de se défendre chérie. C'est l'honneur de la famille qui est en jeu.

La dispute continua ainsi plusieurs minutes, avant qu'une porte ne claque brutalement. Et moi, Eléa Valingaï, cachée derrière une autre porte de cette salle, je pleurais doucement. Ce n'était pas la première fois qu'un conflit éclata dans cette pièce entre mes parents et, même si je ne comprenais pas tout, je savais que c'était de ma faute. Je n'avais que six ans, mais je savais que je n'étais pas forcément la bienvenue. Alors, encore une fois, je m'enfermais dans une bulle de rêverie douce, dont je ne sortirais que quelques heures plus tard.

Eléa - Dis, maman...
Anouchka - Oui ma chérie ?
Eléa - Pourquoi Léïlan est si méchante avec moi ?

Je sentis ma mère se crisper imperceptiblement. Je me doutais que ma question n'était aps celle qu'elle attendait, ni même celle à poser. Pourtant, je ne comprenais pas cette méchanceté à mon égard. La veille, elle avait même brûlé ma robe préférée dans la cheminée, pour rire soi-disant. Mais j'avais vu son regard, ses yeux si machiavéliques et je savais qu'elle voulait être méchante. Je lui en voulais bien sûr, mais je souffrais en silence.

Anouchka - Il y a deux réponses à ta question : celle du poète et celle du savant. Laquelle veux-tu ?
Eléa - Je voudrais les deux maman.

Ces simples mots n'étaient qu'un rituel dans notre bouche. Nous avions tellement l'habitude de ces répliques que jamais nous ne les changerions. Ma mère se pencha donc vers moi qui était assise par terre, contre la vitre à lire un livre. J'étais déjà âgée de sept ans, et lisais aussi.

Anouchka - La réponse du poète est tout simplement que certaines personnes n'arrivent pas à s'accorder aux autres, et sont dans un monde différent des autres.
Eléa - Et moi, maman, je suis de quel côté ?
Anouchka - Toi, ma chérie... Tu es dans un monde rare, où tout est beau, tout comme moi. Léïlan est dans un monde dur et triste.

Je me sentis soudain triste en entendant que finalement, ma sœur était si seule et triste. Bien sûr, je croyais ma mère, sans voir qu'elle se forçait pour garder mes illusions infantiles. J'étais pour elle sa petite perle de vie et de joie, même si j'exprimais ainsi que mon caractère joyeux.

Eléa - Et la réponse du savant ?
Anouchka - Le savant te dira qu'elle est méchante avec toi tout simplement parce que tu es différente et que personne n'aime les gens différents.
Eléa - Mais toi, maman, tu m'aimes, dis ?
Anouchka - Oui, bien sûr...

____________________________________________________________

Eléa - Dis, Léïlan...
Léïlan - Quoi, sale gosse ?

Comme je le voyais, la disposition de ma sœur à mon égard était toujours aussi étrange et perturbatrice. Je ne pus empêcher quelques larmes de perler au coin de mes yeux, même si elles ne coulèrent pas.

Léïlan - Quand tu auras fini de chouiner, tu reviendras me voir !

Sur ces mots, elle commença à partir. Certes, elle avait dix ans alors que moi, je n'en avais que huit, mais j'avais bien l'intention de lui parler. Sans savoir comment, Léïlan fut dans l'incapacité de bouger et je me figeais également, mais plutôt par étonnement : avait-elle décidé de m'écouter malgré tout ? M'approchant d'elle, elle me hurlais de la détacher, elle que je regardais maintenant d'un air ahuri : mais... Je n'avais rien fait !
Ses hurlements finirent par attirer mon père qui s'empressa de libérer ma sœur, et partit avec elle. Les regardant d'un air dépité, je laissais couler encore une larme, symbole de ce mal-être qui me rongeait. Je savais que j'avais fait de la magie pour la première fois, et moi, je n'avais reçu aucun compliment... Seule ma mère qui, quand elle l'apprit, vint me voir me félicita et m'offrit un livre sur la magie, plus complexe mais aussi plus intéressant que les autres. La remerciant d'un câlin et d'une bise, je partis aussi rapidement dans ma chambre. Je m'y enfermais ainsi pendant plusieurs jours sans manger et en buvant à une bouteille que j'avais toujours dans cette pièce.

Elève - Hé, la muette, viens là !

Je n'entendais pas. Je faisais semblant de ne pas entendre. Ce surnom de muette me venait du fait que jamais, ou quasiment jamais, je ne parlais. Rares étaient ceux qui, en-dehors de ma famille, avait entendu le son de ma voix pourtant si doux. Je restais simplement à me balader dans le château tel un fantôme dans Durmstrang, drapée dans d'éternelles longues capes noires qui me camouflaient dans les murs noirs. Pendant les cours, je copiais tout simplement, écoutant toujours attentivement. Cela devait être pour cela que j'avais de bonnes notes même si je n'étais pas vraiment studieuse. Les amis ? Je n'en avais pas, mais cela m'allait. Je passais mon temps libre à rêvasser dans le dortoir en étant assise sur mon lit, à lire dans la volière, assise sur le rebord et les pieds dans le vide, ou à jouer de la musique dans une salle vide quand le couvre-feu n'était pas passé. Jamais je n'avais transgressé les règles et n'avait été à ces fêtes, je n'en avais pas envie. Souvent, on m'embêtait pour ma sagesse et mon mutisme, et de plus en plus je me renfermais sur moi-même. Je ne savais pas ce que j'avais fait pour qu'ils soient ainsi avec moi et je m'enfermais dans ce monde onirique que je m'étais fabriqué. Plus je grandissais et plus je m'apercevais que ce monde rare dont m'avait parlé ma mère l'était en fait peuplé que par d'autres personnes et jamais je ne trouvais une autre personne que moi. Eux étaient tout portés vers le mal, se disputant, se battant parfois et se faisant souffrir, mais pourquoi ? Ceci m'échappait tellement ! N'était-il pas mieux d'être tous d'accord et heureux dans un monde parfait ?
Soudain, l'élève me saisit par l'épaule, me stoppant brusquement dans ma marche. C'était un plus grand d'au moins quatre ans, de l'âge de Léïlan donc. Je le connaissais de vue.

Elève - Quand j't'appelle, tu m'obéis, compris ?

Aucun mouvement ne se fit de ma part pour faire comprendre à cette brute que j'avais compris. Il serra donc mon bras plus fort et inconsciemment, je me dis que demain, j'aurais certainement un magnifique bleu à cet endroit : j'étais en effet très fragile...

Elève - Passe-moi ton sac !

Un air de panique se grava sur mon visage. Innocente j'étais, mais pas au point d'ignorer ce qu'il voulait : dans mon sac, comme tous les mercredis, j'avais mis mon violon afin d'en jouer. J'avais ainsi cet instrument mais aussi une flûte. Serrant mon bien contre moi, je voulais m'échapper, mais il me projeta contre mon mur, me faisant gémir de douleur et lâcher le sac au sol. L'élève s'en empara et l'ouvrit doucement sous mes yeux effrayés, et mon regard l'implorant de ne rien faire. Il ne fit que ricaner, et en sortit mon magnifique étui de cuir noir. Sous mes yeux, il en sortit l'instrument et se mit à le frapper contre la pierre : comme l'on pouvait s'y attendre, il cassa rapidement et, une fois qu'il n'en resta que des morceaux, le garçon en jeta les morceaux dans le vide, un sourire satisfait sur le visage. Il partit ensuite, sans un regard sur mes sanglots étouffés.

Eléa - Non...

Ce fut ce jour-là que je compris quelque chose d'important : les hommes méchants étaient bien plus nombreux que les autres, et n'avaient aucune scrupule à s'attaquer au plus faible. Dans ce monde de brutes, je décidais une bonne fois pour toutes de me taire encore plus, et de rester seule, les yeux dans le vague dans ce monde imaginaire où tout était bien plus beau...

Fiche terminée Wink

Poufsouffle

Merci beaucoup Tyty Wink

» Alex Valingaï : what else ? [terminée]
» Léïlan Valingaï (terminée)
» Valingaï's world
» Beautiful Lie
» Just a beautiful lie... [U.C]

Eléa Valingaï - Hope of a beautiful world [terminée]

Eléa Valingaï - Hope of a beautiful world [terminée]

Sujets similaires

Sujets similaires

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée