Une journée calme, douce, belle, une journée comme la Serdaigle les aimait, une journée qu’elle passerait à l’extérieur, le nez plongé dans un livre, ou à contempler le temps merveilleux qu’il leur était offert. La Serdaigle se rendait compte à quel point les élèves de Poudlard étaient privilégiés, loin de toutes ces choses qui se passaient à l’extérieur, loin de ces catastrophes. Elle avait peur que le retour à la réalité ne soit d’autant plus difficile, qu’ils retrouvent le monde qu’ils avaient laissé dans un état bien misérable. Elle craignait que les erreurs passées se reproduisent, que le chaos renaissance de ses cendres. Pearl frissonna à cette idée. Elle ne voulait pas revivre les absences répétées de son père, voire tous ces gens venir chez eux parce que leur maison était à l’écart de Londres, elle ne désirait pas revoir son paternel plonger dans ses livres de magie noire. Puis Matthew lui vint à l’esprit, son cœur chavira. Son grand-frère .. Il était de retour, à nouveau dans sa vie, à nouveau parmi les vivants. Elle n’en revenait toujours pas. Un sourire vint orner le doux visage de la bleu et bronze. Elle se leva et enfila des vêtements à la hâte, elle sauterait l’étape du petit déjeuner et irait directement dans le parc. Alors qu’elle sortait du château, les rayons du soleil vinrent lui chatouiller les yeux et se reflétèrent dans ses longs cheveux bruns. Un sourire se dessina sur ses lèvres vermeilles et elle avança dans la grande allée, un gros livre à la main. On la regardait de travers quand elle agissait de la sorte, mais elle se moquait bien de ce que les autres pensaient d’elle, voilà bien longtemps que Pearl avait appris à ne pas faire attention à tous ces ragots et à ces idiots qui n’avaient rien de mieux à faire que de s’inventer une vie en critiquant celle des autres.

Les regards se tournaient souvent sur son passage. Pearl était vraiment une belle fille, un regard bleu azur avec un teint bronzé tout au long de l’année, des jambes qui semblaient interminables. Elle pouvait user et abuser de ce charme qu’elle possédait, mais elle ne le faisait pas, elle n’était pas ce genre de fille. Elle n’avait pas besoin des hommes et de plaire pour exister, elle était quelqu’un de toute façon, par son caractère, par son esprit, par sa personne toute entière. Il était difficile de ne pas remarquer l’anglaise, difficile de ne pas admirer ses yeux qui étaient si bleu qu’on plongerait volontiers dedans. Pearl souriait, mais elle était ailleurs, cela se voyait. Ce même regard était vide, lointain, cela se voyait que quelque chose la tracassait. A dire vrai, elle avait reçu une lettre de son père qui lui annonçait qu’elle ne pourrait le joindre quelques temps durant, une affaire à régler d’après lui. Ce genre de lettre la stressait, elle savait quelles étaient le genre d’affaire que son père avait à régler, elle le connaissait si bien qu’un nœud se formait dans son ventre à chaque fois qu’elle y pensait. Son regard azur s’obscurcit à force de ressasser cette histoire. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n’arrivait pas à penser à autre chose, voilà pourquoi elle était si heureuse qu’il fasse si beau et qu’elle puisse enfin s’occuper l’esprit. Quand il faisait un temps pareil, la demoiselle avait pour habitude d’aller se poser sous un arbre et d’y lire. Elle aimait ce moment de solitude qu’elle ne pouvait que trop rarement s’octroyer, pouvoir se plonger dans un monde imaginaire, loin de tous ces soucis de la vie quotidienne. Elle aimait ce monde imaginaire dans lequel elle pouvait se plonger sans devoir réfléchir, ressasser certains évènements dérangeant.

Tout semblait calme quand, soudain, la demoiselle entendit des éclats de voix un peu trop bruyants pour une simple conversation. Elle était préfète, c’était son devoir d’agir, aussi la jeune femme soupira-t-elle et se mit en marche vers l’endroit d’où provenait la dispute. Elle reconnut le Poufsouffle concerné, elle aurait aimé agir, mais il ne semblait nullement avoir besoin d’aide. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, il avait plaqué le jeune élève au sol et le laissait ensuite s’enfuir. Alors que l’assaillant s’encourait à toutes jambes, Pearl voulut s’enfuir elle aussi. Voilà quelques semaines qu’elle avait rencontré le regard du Poufsouffle pour la première fois, quelques semaines qu’elle s’interrogeait à son sujet et qu’elle gardait précieusement son secret. Un simple effleurement, un moment d’inattention, de faiblesse, voilà tout ce qu’il s’était passé, et pourtant ce simple moment avait fait douter la Serdaigle. Elle avait vu ce qu’elle n’aurait pas du voir, elle savait à présent ce qu’elle n’aurait jamais du savoir. Elle connaissait le secret de Jayden et, sans qu’il ne soit vraiment au courant, il s’en doutait, car voilà quelques semaines qu’il essayait de capter son regard, d’avoir une conversation avec elle. A chaque fois, la Serdaigle avait réussi à repousser ce moment gênant, mais dans le fond elle savait qu’un jour ou l’autre la confrontation aurait lieu. Ce jour serait-il arrivé ? La Serdaigle le pensait, mais elle essaya tout de même de partir, car qui ne tente rien n’a rien ..