Un simple bar dans Kew. Un lieu de rendez-vous inopportun pour certains, un lieu de détente pour d’autres. Les venues étaient diverses. Les raisons aussi. Un petit groupe d’habitués avait pris place dans une des alcôves. Quelques éclats de rire, des paroles inaudibles et un lourd nuage de fumée. Malcom et ses amis des beaux-arts avaient une sale manie que de s’être mis à fumer. C’était à partir de ce moment que généralement Karly s’éclipsait. Après tout, parler de la dernière œuvre à la mode ou alors de l’influence du bleu klein sur une toile n’était pas vraiment au goût de la jeune femme. Elle n’y connaissait rien et n’avait pas beaucoup d’envie de s’y mêler. Mais les amis de Malcom étaient sympathiques. Notamment la jeune Aénor. Comme quoi, on peut s’entendre avec toutes les sections.
Marchant dans les rues du quartier Ouest de Londres, la jeune femme se dirigea dans une ruelle déserte afin de transplaner directement à l’université. Un moyen de transport beaucoup plus simple et confortable que la poudrette de cheminée… notamment quand on a l’habitude d’atterrir sur les fesses. Se repérant rapidement, Karly tenta d’atteindre la bibliothèque. Poussant les deux lourdes portes, elle s’arrêta soudainement. C’était bien gentil de venir ici dans le but d’enquêter sur quelqu’un mais, comment elle se repérait dans ce fouillis de livres ? Par Merlin, une MacGregor dans une bibliothèque avec en tête autre chose que de faire des dégâts. Avez-vous déjà vu çà ? C’était pour cette raison que Karly était si mal à l’aise. Matthew allait la tuer malgré les évènements d’il y a deux ans… mais elle voulait savoir. Elle devait savoir si elle se faisait trop d’idées noires ou si tout ceci était fondé. Fouineuse ? La faute à qui… S’approchant de ce qui semblait être une bibliothécaire, elle lui expliqua son problème d’orientation tout en tentant de dissimiler sa gène. C’est ainsi qu’elle apprit l’existence d’une espèce de boule de cristal qui lui indiquait où se trouvait le livre dont elle avait besoin ainsi qu’un registre concernant les sorties. C’est que ca paraissait organisée…

Quinze minutes plus tard, Karly finit par trouver son bonheur dans les archives. Enfin bonheur, c’était vite dit… Car il s’agissait d’une pochette énorme qui menaçait d’exploser. Par quoi commencer quand on recherche une personne ? Tout simplement dans le coin généalogie. Cependant, il faut passer en revue toutes les grandes familles de sang-pur répertoriés puis les sang-mêlés et enfin ceux qui étaient des nés Moldus. La poisse, elle allait en avoir pour… une semaine complète. Elle allait mourir bien plus tôt. Déposant le recueil sur la seule table du coin des archives, elle tenta d’être le plus discrète possible pour ne pas gêner son voisin. Après tout, elle se souvenait très bien de Mme Pince et de ses horribles gémissements sur le manque de respect d’autrui et le droit au silence. Un dernier petit conseil à demander à la bibliothécaire qui devait la prendre pour une dégénérée avec ses questions simples, elle se surprise à regarder par-dessus l’épaule du seul étudiant présent pour voir sur quoi il travaillait… Curiosité mal placée peut-être. Assise devant son recueil qu’elle regardait comme son bourreau qui l’amenait à l’abattoir, elle rompit doucement le silence au bout de dix petites minutes. C’était trop silencieux ici. Trop morts. Brrr, les bibliothèques lui avaient toujours fait froid dans le dos.

Détournant les yeux pour continuer ses recherches personnelles, Karly ne savait pas trop pourquoi elle était intervenue. Après tout, il faisait ce qu’il voulait comme il le voulait. Peut-être était-ce dû au stress grandissant de sa propre recherche. Le stress le plus flippant du moment : ne rien trouver de compromettant. C’est vrai après tout et si sa « belle-mère » était clean ? L’horreur… Elle ne serait plus une manipulatrice psychopathe intéressée. Elle ne serait plus qu’une garce de manipulatrice psychopathe. Chose plus difficile à prouver.