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 un. deux. trois. plouf .. {

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un. deux. trois. plouf ..  { EmptyVen 11 Juil - 22:02



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    Il pleuvait ce jour là. Anastasia s’en souvenait tellement bien. Le temps était à l’image de son humeur. Des cordes d’eau leur tombaient dessus, eux, tous, habillés en vêtements noirs pour l’occasion. Une petite assemblée d’artiste et d’historien qui se disaient être ses amis. Ses amis ? La Serdaigle ne les avait jamais vu, elle avait entendu parler d’eux vaguement, rien de concret, jamais elle n’avait entendu sa mère parler d’eux comme si ils étaient proches d’elle. Elizabeth Evans laissait-elle seulement les gens l’approcher suffisamment que pour décréter qu’ils étaient proches ? La demoiselle en doutait fortement. Sa mère était une femme remarquable, mais solitaire, elle était introvertie, discrète, elle se fondait dans la masse par sa gentillesse et sa douceur, un peu le contraire de son enfant. La seule ressemblance qui liait autrefois les deux parentes étaient surement leurs yeux, ils étaient un mélange de vert et de bleu tirant parfois vers le gris, tout dépendait de la lumière qui les illuminait. Là s’arrêtait la liste de leur ressemblance. Anastasia n’avait pas la douceur et la gentillesse de sa mère, du moins en apparence, elle avait sa passion, certes, mais pas sa patience, et Anastasia avait quelque chose que sa mère avait perdu avec l’homme de sa vie : une joie de vivre démesurée. L’enterrement de sa mère était quelque chose qu’elle avait redouté durant les quelques jours qui avait séparé le suicide de celle-ci et sa mise en terre. Elle avait peur de ces gens qu’elle n’avait jamais vu, peur de s’effondrer, peur que cette barrière d’indifférence qu’elle s’était efforcée de forger autour d’elle ne disparaisse en quelques instants. L’indifférence d’Anastasia face aux multiples absences de sa mère et à son désintéressement vis-à-vis de sa fille n’était qu’une façade. Elle en avait toujours souffert, elle avait toujours souffert de voir qu’il n’y avait personne pour s’intéresser à elle, voilà pourquoi aujourd’hui elle cherche tellement à attirer l’attention. Mais ces souvenirs étaient douloureux, comme une blessure à vif qui ne voulait pas cicatriser, elle n’arrivait tout simplement pas à oublier tout cela, mais le voulait-elle vraiment ? Oublier ? Non. Elle ne voulait pas reproduire les erreurs de sa mère, elle ne voulait pas penser aux moments tristes qu’elle avait passé en sa compagnie mais elle voulait se souvenir de ces beaux moments qu’elles avaient tout de même partager ensemble, Anastasia ne voulait pas songer au fait que toute sa vie avait été vécue dans l’ignorance, dans le mensonge, non, elle voulait se souvenir de sa mère comme une femme remarquable, douce, affectueuse, la femme qu’elle était avant de disjoncter, la femme qu’elle était jusqu’au quatorze ans de la demoiselle. C’était cette année là que tout avait changé, cette année là que sa mère s’était montrée plus mystérieuse que jamais, plus distante. Son regard était vide, elle rentrait tard le soir, partait tôt le matin, elle ne se nourrissait plus ou très peu, cette femme autrefois pleine de vie était devenue l’ombre d’elle-même, sa fille ne la reconnaissait plus. Cependant, Anastasia n’en parlait pas, ses doutes, ses craintes, elle gardait tout pour elle, elle ne voulait pas parler de cette mère qu’elle voyait se dégrader au fil des jours, à chaque retour de Poudlard elle la retrouverait plus amaigrie et plus vieille que jamais. Ses joues étaient creusées, des cernes se formaient sous ses yeux éteints. Et la grande blonde ne pouvait rien pour elle. Elle assistait à la mort lente et douloureuse de sa mère sans pouvoir rien n’y faire, du moins c’est ce qu’elle pensait sur le moment. Aujourd’hui Anastasia vivait avec ses regrets, elle aurait pu, elle aurait du faire quelque chose, mais c’était trop tard.

    Elle se souvenait si bien de ce jour qu’elle avait tant regretté. Un jour pluvieux comme Londres les connaissait si bien. Mais plus encore, une pluie d’automne, froide, triste. Des gens, des visages, qu’Anastasia n’avait jamais vu. Cette tristesse à laquelle elle s’était faite, cette vérité qui s’était immiscée doucement dans son existence. Elle le savait, elle le sentait, un jour cela devait arriver. Elle voyait la vie quitter sa mère, son envie de vivre plutôt, et elle n’avait pas réagi. Les gens jetaient à présent des regards compatissants sur elle, des regards inquiets aussi, beaucoup d’étude pensait que le suicide était quelque chose de familial qui se transmettait, il suffisait d’un membre pour que la lignée n’y soit sujette. Tous avaient peur de voir cette jeune fille suivre l’exemple de sa mère, emprunter le même chemin qu’elle. Anastasia se souvenait des paroles hypocrites du pasteur « Elizabeth Evans, mère aimée, épouse aimante. » Quelle ironie. Elle n’avait jamais été mariée. Anastasia n’avait pas relevé, personne ne l’avait fait. Il avait lu son petit livre, ses petits discours, quelques personnes étaient venus parler devant les autres, dire à quel point ils tenaient à cette femme qu’il qualifiait tous de « pleine de joie de vivre », toute cette hypocrisie avait dégouté la Serdaigle qui était sorti de l’église pour fumer. Elle ne le faisait pas souvent, seulement quand elle était énervée, quand elle était triste, ce genre de chose. Elle attendit patiemment, une bonne demi-heure s’était écoulée depuis sa sortie précipitée de l’église quand enfin les gens sortirent du bâtiment pour se rendre au cimetière où aurait lieu la mise en terre du cercueil. Cela dura encore une heure, quelques paroles peux loquace prononcée par le prêtre, quelques larmes et une salve de fleurs jetées dans le fond du trou, là où reposerait le cercueil. Anastasia ne pleura pas. Pas une larme, pas l’ombre d’un œil humide, rien. Elle avait dépassé ce stade, du moins elle c’était ce qu’elle se disait pour se convaincre. La vérité était toute autre, elle ne voulait pas pleurer devant ces gens qu’elle ne connaissait pas, elle ne voulait pas pleurer devant ces inconnus. La Serdaigle était ainsi, toujours à se protéger du regard des autres, toujours à se vouloir forte et toujours garder la tête haute. Elle ne voulait pas ressembler à sa mère, elle savait que cela pouvait paraître ingrat de sa part, méchant, mais c’était le cas. Malgré ses longues absences, malgré l’indifférence de sa mère à son égard, Anastasia adorait sa mère pour ce qu’elle était, mais jamais elle ne voudrait lui ressembler.

    La demoiselle se redressa. Depuis combien de temps était-elle ainsi allongée dans .. Dans quoi ? Elle avait perdu toute notion de temps et d’espace. Elle reconnut ensuite les lieux. Dortoir des filles de sixièmes années de Serdaigles, son lit. Elle reconnaissait le rideau bleu qui entourait son lit à baldaquin, les bruits de voix qui lui paraissaient était singulier, elle reconnaissait de temps en temps une voix connue, mais tout cela semblait tellement dérisoire. Anastasia se redressa et voulut se lever, cependant, son pied rencontra quelque chose : son petit carnet, celui dont elle ne se passait jamais. Elle se pencha pour le ramasser et vit la plume et l’encre près de la table de nuit. Elle avait du s’assoupir. Les rires qui éclataient dans la salle commune la motivèrent à se lever et à sortir. Elle avait passé sa journée là, prétextant un mal de crâne qui survenait dès qu’elle bougeait. Mensonge bien sur, mais personne ne pouvait le savoir. Un rapide coup d’œil par la fenêtre lui apprit que le temps était, comme toujours, pluvieux, gris. Mais cela ne la découragea pas. Quand on regardait attentivement la demoiselle, on pouvait voir une cap de sorcière posée négligemment sur ses épaules et un sac caché par celle-ci. Elle devait sortir, prendre l’air, elle voulait s’éloigner de tous ces regards inquisiteurs, s’éloigner de ces gens qui se prétendaient être ses amis alors qu’aucun ne voyait qu’elle n’allait pas bien. Tous et toutes s’obstinaient à lui poser cette question qui, bien que courtoise, a toujours semblée stupide pour la Serdaigle. Surtout lorsqu’on s’adressait à elle. Anastasia aimait qu’on sente quand elle n’allait pas bien, elle n’aimait pas en parler, elle n’aimait pas dire des choses du genre « je ne vais pas bien ». La jeune fille adressa un vague sourire aux gens qui levèrent les yeux sur son passage, elle ne voulait pas parler, elle voulait juste sortir, s’éloigner. Ses pas se précipitèrent dans les couloirs, elle ne prêtait plus attention à présent aux gens qui croisèrent son chemin. Elle ne savait même pas ce qu’elle allait faire, seule chose certaine : sa destination. Elle voulait aller sur ces rivages qui, durant toutes ces années, avaient été témoins de la mélancolie de la demoiselle, c’était son lieu de repliement en cas de crise, là où elle était sûre de trouver paix et calme. Comme elle s’y attendait, le lac et ses alentours étaient déserts, le temps n’était pas à la baignade ni même à la contemplation des reflets du soleil, inexistant, sur la surface lisse de l’étendue d’eau. On ne voyait aucune créature, on n’entendait aucun oiseau chanter, comme si toutes les créatures se terraient dans leur trou.

    Enfin. Elle était seule, loin des regards, loin de tous. Son sac et sa cap rejoignirent rapidement le sol, s’écrasant lourdement sur l’herbe froide et la terre dure. La demoiselle s’assit sur le tissu en laine et ouvrit son sac dans lequel se trouvait son petit calepin et prit aussi la plume et l’encre avant de se mettre à écrire : « j’y suis. J’y vais ? Ce serait drôle c’est sur. Mais je vais mourir de froid. J’ose ? Ou j’ose pas ? .. » Anastasia releva les yeux sur l’eau. Un sourire plein de malice s’étira sur son visage, ses yeux pétillaient, voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas fait quelque chose d’aussi fou. Ces derniers temps elle avait eu cette étrange impression d’être morte avec sa mère, elle voulait se prouver qu’elle était bien vivante et qu’elle le méritait. Elle arrêta de réfléchir. Si elle réfléchissait trop, elle allait se rétracter puis regretter de ne pas l’avoir fait. Son cœur se mit à battre rapidement dans sa poitrine tandis qu’elle se levait. Elle n’attendit pas plus longtemps pour se dévêtir. Ses vêtements rejoignirent le sac au sol, elle était à présent en petite tenue, en pleins mois d’octobre. C’était bientôt son anniversaire, le premier sans sa mère. Cette épreuve allait être dure à vivre, à surmonter, mais elle y arriverait, sa mère elle-même l’avait dit : elle était forte. Sans plus penser la Serdaigle s’approcha du bord. Elle hésita. Une seconde seulement. Enfin elle sauta. L’eau glacée la frappa de plein fouet. Elle sentit sa respiration ralentir, un poids sur sa poitrine. Des fourmis dans les pieds, une sensation étrange et pourtant .. Elle ne s’était jamais sentie aussi vivante. Elle sourit, remonta, prit de l’air et replongea. Doucement, son corps s’accommodait au froid de l’eau. Et puis elle resta sous l’eau. Sans plus remonter. Elle hésita. Elle voulait dépasser ses limites, rester immergée jusqu’à ce qu’elle n’ait plus d’air dans ses poumons. Elle se sentit stupide, mais cette idée la quitta rapidement. Elle savait que beaucoup d’élèves faisaient cela, peut-être pas à cette époque de l’année, mais ils le faisaient. Elle voulait être différente, se distinguer de ces gens qui attendaient la belle époque pour aller voir les strangulots et autre créatures qui peuplaient le lac. Doucement, elle se laissa couler. Elle voulait toucher le fond, voir à quoi cela ressemblait. La malice se lisait dans ses yeux et malgré le froid, la demoiselle ne voulait pas sortir et encore moins remonter, pas encore, pas tout de suite. Le fait de ne plus avoir d’oxygène une fois en bas lui traversa l’esprit, mais elle chassa à nouveau cette idée de son esprit. Elle vit les algues, du mouvement plus loin, elle vit des choses qu’elle n’avait encore jamais vu. Cette sensation de vie s’empara d’elle, de tout son être, elle aimait cela, elle aimait se sentir vivre, pouvoir dépasser ses limites. Soudain elle sentit quelque chose effleurer son pied, la demoiselle regarda vers le bas et vit une simple algue, ou du moins c’est ce à quoi elle pensa. Un strangulot s’était faufilé jusqu’à elle et la menaçait à présent, la bouche béante. Anastasia chercha sa baguette et se rendit compte qu’elle ne pouvait l’avoir : elle se trouvait dans la poche arrière de sa jupe. Le strangulot ne mit pas longtemps à s’agripper à la demoiselle, l’empêchant de remonter. La panique s’insinua doucement dans les veines de la demoiselle, pompant le peu d’oxygène qui lui restait ..
 
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un. deux. trois. plouf ..  { EmptyVen 11 Juil - 23:48



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    Jour de pluie, comme souvent dans ce pays. Parfois, les deux jumeaux brésiliens regrettaient le soleil chatoyant de leur pays et ces étendues désertiques où rien ni personne ne pointait à l'horizon. Assis tous deux sous l'abri propice d'un saule pleureur situé près du lac, Abel et Juscelino parlaient de leurs exploits passés et à venir. Comme pour tous les voleurs de leur clan, il était important de comparer ses prises avec ses acolytes, en signe de confiance bien sûr mais aussi par besoin naturel de reconnaissance. Et ploc, ploc, ploc, faisaient les gouttes de pluie ruisselant sur les branches...

    Abel - ... ce tableau au sixième étage.
    Juscelino - Tu parles toujours boulot, 'Bel ! Et si on parlait un peu "filles" ? C'en est où avec la Gryffondor ?

    Le jeune Gryffondor haussa les épaules : Abel avait toujours été un adolescent réservé et discret. Les filles ne le remarquaient pas et il ne faisait rien pour que cela change. C'était dans sa nature et c'était bien normal : comment trouver sa place quand votre frère jumeau, toujours plus fort, plus beau et meilleur que vous en tout bouffe votre oxygène ? Les filles, elles n'avaient d'yeux que pour Juscelino et après tout, peu importait au jeune Gryffondor.

    Clemente - Bah alors les filles !? On s'planque sous les arbres maintenant ?
    Juscelino - Yara n'est pas là alors va faire la baby-sitter ailleurs, Clem'.
    Abel - Et pis comment tu fais pour apparaitre de nulle part tout le temps, comme ça ?

    Clemente, 7eme année à Serdaigle et le plus âgé de tous, éclata de rire. L'apparition furtive était sa spécialité, une faculté bien pratique quand on savait qu'il avait pour mission de chaperonner Yara, leur cousine à tous les trois. Mais il se garda bien de donner à ses deux cousins le secret de sa discrétion.

    Clemente - Eh, les gars, regardez ça !

    Abel et Juscelino tournèrent en même temps la tête vers le lieu indiqué par leur cousin. Ils virent la même chose mais leur réaction fut différente en tous points. Juscelino se frotta les yeux pour se persuader de la réalité de sa vision, Abel eut une expression interloquée, tandis que Clemente avait un sourire en coin appréciateur.

    Juscelino - Une fille en sous-vêtements ? Pince-moi, 'Bel !
    Abel - Mais elle est folle ! Elle va attraper la mort !
    Clemente - Tiens, c'est Anastasia, elle est à Serdaigle.
    Juscelino - Je rêve ou tu la reconnais à ses sous-vêtements !?

    Le Poufsouffle et le Serdaigle échangèrent un regard complice qui voulait tout dire tandis qu'Abel, toujours interloqué, ne quittait pas la jeune fille des yeux. Elle semblait hésiter à se baigner, comme prise d'un doute bien compréhensible vu la saison et la température de l'eau.

    Clemente - Bon moi j'y vais, ça caille trop dans ce pays.
    Juscelino - J'te suis. Tu m'aides à rentrer dans la salle commune de Serdaigle ? J'veux parler à Yara.

    Clemente eut aussitôt un regard soupçonneux et toisa son cousin avec condescendance.

    Clemente - Aucun mec ne parle à Yara en privé !
    Juscelino - Eh, j'suis son cousin aussi, crétin ! C'est pas de moi que tu dois la protéger !

    Clemente allait répliquer mais Abel intervint en premier.

    Abel - Mais vous pouvez pas partir ! On peut pas la laisser là !

    Il parlait évidemment d'Anastasia, que lui-même ne connaissait pas mais pour laquelle il s'inquiétait déjà.

    Clemente - T'es trop altruiste, 'Bel. Nous on s'casse.

    Et joignant le geste à la parole, ils s'en allèrent. Abel les regarda s'éloigner puis reporta son attention sur le lac pour s'apercevoir avec effroi que la jeune Serdaigle avait plongé dans l'eau glacée. Abel se leva rapidement et courut jusqu'à la rive le plus vite qu'il le put, s'arrêtant à côté du petit tas de vêtements laissé par la jeune fille. Scrutant les eaux sombres du lac, il ne vit âme qui vive, à tel point qu'il manquât douter qu'elle y ait plongé. Mais le doute n'était pas permis... Il attendit de longues et interminables secondes, ne la voyant pas remonter à la surface.

    Abel - Et merde !

    Avec vélocité, il retira ses vêtements : cape, T-Shirt, pantalon, chaussures, chaussettes. Il ne lui resta bientôt plus que son caleçon noir et sa baguette. Sans réfléchir plus avant, il murmura un Lumos et plongea dans les eaux ténébreuses. Une décharge électrique le traversa violemment et lui coupa le souffle. Il remonta à la surface prendre une goulée d'oxygène avant de replonger à nouveau. Nageant avec toute la rapidité et l'efficacité que sa grande sportivité lui permettait, il eut tôt fait de retrouver la jeune fille, aux prises avec un strangulot, et vraisemblablement en difficulté. Un ou deux Lashlabask informulés plus tard, il se débarrassait du strangulot et passait son bras libre avec douceur autour de la taille de la jeune fille, se positionnant dans son dos, et la serrant contre son torse en un geste qu'il voulait rassurant. Donnant une impulsion suffisante avec son pied, ils foncèrent vers la surface et émergèrent tel un bouchon sautant d'une bouteille de champagne, essoufflés et haletants. Prenant son rôle de sauveteur au sérieux, Abel aida la jeune fille à nager jusqu'à la rive et, quand ils eurent pied, il la prit dans ses bras pour la sortir de l'eau et la déposer avec douceur sur l'herbe, entre leurs deux tas de vêtements. Attrapant sa cape, il la posa sur les épaules de la jeune fille et commença à la frictionner vigoureusement pour la réchauffer, tandis que lui-même grelottait comme une feuille.

    Abel - Non, mais t'es folle ou quoi ? Qu'est-ce qui t'as pris !!!
 
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un. deux. trois. plouf ..  { EmptySam 12 Juil - 1:55



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    « - Maman regarde ! Maman ! Je nage ! »

    Mais elle ne regardait pas. La piscine était vaste, pleine à craquer. Un jour ensoleillé perdu parmi tous ces jours de pluie. Anastasia avait dix ans ce jour là. Elle n’y avait jamais plus pensé. Aujourd’hui ce souvenir était clair dans sa mémoire, comme si elle le revivait, sûrement car la sensation qu’elle avait vécue ce jour là se rappelait à elle alors qu’elle vivait la même histoire. Elle se revoyait dans son bikini rouge, elle était blonde comme les blés et se démarquait déjà des autres enfants de son âge par sa vivacité et son rire chatoyant qui faisait qu’on l’entendait à un kilomètre à la ronde. Elle faisait de grand signe à sa mère qui l’observait du coin de l’œil planquée sous son parasol, un livre à la main. La petite fille battait des jambes dans l’eau pour garder sa tête à l’air, elle regardait autour d’elle, amusée parce qu’elle voyait, tous ces gens qui se doraient la pilule plutôt que de profiter de la piscine et de l’eau rafraichissante. A grand coup de brasse, la petite Anastasia nagea vers le bord pour se rapprocher de sa mère. Une fois à proximité de sa génitrice, la petite fille essaya d’attirer son attention, ne l’obtenant pas elle éclaboussa l’historienne qui leva les yeux, bien obligée à lui accorder un peu d’attention.

    « - Maman regarde moi ! Je vais super vite en plus ! »

    Voilà un mois que la petite s’était mise à la natation, les moyens financiers de la famille n’ayant jamais permis auparavant qu’elle ne prenne de cours, du moins c’était la version officiel, car Anastasia savait bien que son historienne de mère avait toujours eu une peur bleue de l’eau. Elle ne savait pas nager, ou plutôt elle avait peur de se lancer à nouveau. Petite, elle avait failli se noyer en Méditerranée lors de vacances familiales, elle avait toujours fuie les grandes étendues d’eau suite à cet accident, obligeant sa fille à les éviter elle aussi. Mais un mois plutôt quelque chose avait changé. La petite demoiselle avait vu ces nageurs à la tv, ils plongeaient avec des dauphins, le goût pour la natation était rapidement venu, la demande de pratiquer ce sport merveilleux n’avait pas tardé. La mère d’Anastasia avait longuement hésité avant de céder face à l’insistance de sa fille. C’était leur première sortie à deux depuis que la petite fille avait commencé ses cours, première fois qu’elle avait une chance de montrer à sa mère à quel point elle se débrouillait bien, mais encore une fois la mère de la jeune fille n’était pas attentive à son enfant, préférant se plonger dans un livre plutôt que d’accorder de l’attention à sa fille. Rapidement Anastasia abandonna. Elle en avait marre de mettre de fins procédés en place pour que sa mère daigne faire attention à elle, elle n’en pouvait plus de vivre dans l’ombre, de toujours se taire, de ne jamais rien faire. La petite fille était déjà plus mûre que la plus part des enfants de son âge, plus débrouillarde aussi. Elle savait ce qu’être seule voulait dire, elle savait se débrouiller seule, elle savait vivre seule, tout faire par elle-même. Aujourd’hui la Serdaigle était reconnaissante envers sa mère, grâce à elle, elle n’avait besoin de personne pour la chaperonner, elle n’avait besoin de personne pour se faire face aux problèmes et aux gens, elle savait faire tout ou presque par elle-même et c’était le plus important pour elle. Mais à dix ans Anastasia avait déjà cette impression de porter le monde sur ses épaules, c’était elle qui faisait le ménage, elle qui préparait les dîners et autre repas, elle qui vérifiait que toutes les factures avaient bien été payées, Anastasia n’avait que dix ans et déjà elle savait ce qu’adulte voulait être.

    « - Bon Anastasia maintenant il est temps de rentrer. Anas’ ?! Anas’ ?! »

    Très vite la mère de la petite fille fut paniquée, elle courut autour de la piscine, demandant si quelque avait vu la petite fille. Personne ne l’avait vu, ni même aperçue. Elle avait tout simplement disparu. La piscine était vaste, les gens étaient nombreux, beaucoup proposèrent d’aider cette mère en détresse. Bientôt les gens couraient autour de cette piscine à la recherche d’une petite fille blonde en bikini rouge à pois blanc. Soudain quelqu’un aperçut quelque chose entre deux groupes de personne, une tâche au fond de l’eau, c’était la grande profondeur, 2 mètres qui séparaient le fond de la piscine à la surface de l’eau. Personne ne s’était rendue compte de rien, elle avait plongé, trop rapidement, trop de gens, elle n’avait pas su remonter à cause d’un groupe de personne bien trop important, elle était restée au fond. Quelqu’un plongea et récupéra Anastasia pour la remonter à la surface. Elle allait bien, sa mère respirait profondément, entièrement soulagée. Les gens autour se demandèrent comment une mère pouvait laisser sa fille ainsi dans l’eau, mais personne ne dit rien. La petite fille fut ramener chez elle et elle continua à venir au cours de natation, sans que plus jamais sa mère ne l’accompagne à la piscine.

    Ne plus pouvoir respirer. Sentir la vie vous échapper, petit à petit, voilà la sensation qu’elle avait ressenti ce jour là, alors qu’elle n’avait que dix ans, voilà la sensation qu’elle ressentait à nouveau six ans plus tard. Elle sentait le froid se compacter autour d’elle, doucement une fatigue s’insinua en elle ; longuement elle avait essayé de se débattre avec ce strangulot gênant, mais cela n’avait servi à rien, il était coriace, dans son milieu, elle n’avait aucune chance face à lui. Il l’entraînait avec lui dans les profondeurs du lac, il semblait heureux de sa prise, ou du moins c’est ce que voyait Anastasia alors qu’elle sentait la fatigue qui commençait à lui peser sur les épaules. A nouveau cette impression d’avoir le monde sur les épaules lui revint, sans qu’elle ne comprenne trop pourquoi, à nouveau elle avait l’impression d’avoir des responsabilités vis-à-vis de choses dont elle n’était pas sure de saisir le sens. Mais à quoi bon penser à ces choses qui, à présent, semblaient dérisoires ? Il n’y avait personne pour l’aider, personne pour intervenir, elle n’était pas dupe. Elle allait mourir, l’idée avait déjà fait son chemin dans l’esprit de la demoiselle, elle s’y était faite, à contre cœur, mais elle s’y était faite. Elle rejoindrait sa mère, elle pourrait lui dire qu’elle ne comprenait pas son choix, comment pouvait on en arriver à vouloir mourir ? Quitter sa fille unique ? Une fille qui n’a plus de famille en vie, du moins à ce qu’elle le sache. De nouveau ce mensonge lui vint à l’esprit, un mensonge qui laissait un goût amer dans le fond de la gorge de la Serdaigle. Pourquoi penser à toutes ces choses maintenant ? Elle n’en avait aucune idée. Surement car elle n’avait rien d’autre à faire. Penser. Attendre. Elle était sure que ce ne serait plus très long. Quoique ..

    Anastasia entendit, loin dans son subconscient, un bruit qui émanait du dessus. Comme quelqu’un qui plongeait. La demoiselle sourit, voilà qu’elle délirait. Mais à peine quelques secondes plus tard, elle vit un sort passé près d’elle et toucher le strangulot de plein fouet. Elle sentit une présence au dessus d’elle et réussit à lever les yeux vers le haut. Elle n’était plus sure que tout ceci soit réel, elle se convainquait à présent que dans quelques instants elle entendrait son réveil sonner, qu’elle se lèverait et qu’elle irait en cours. Mais non. La personne s’approcha encore avant de se retrouver à ses cotés et de la remonter. Elle ne connaissait pas son sauveur, de vue oui, mais son nom lui échappait. Le retour à la surface fut le retour à la réalité. L’oxygène pénétra violemment dans les poumons de la demoiselle qui se gonflèrent dans sa cage thoracique. Elle sentait le sang battre dans ses temps et c’était comme si tout son corps reprenait vie. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, elle était hissée sur la rive sur laquelle elle s’assit et se recroquevilla. Son regard se plongea dans la contemplation de la surface glacée, elle n’osait pas croiser le regard de son sauveur. Rapidement il revint avec une cap de sorcier pour la frictionner, elle entendait bien ses dents à lui qui claquaient aussi fort que les siennes. Lui avait l’avantage de ne pas avoir les lèvres aussi bleues que la couleur du blason qui ornait l’uniforme de la Serdaigle.

    « - Il y a un essuie dans mon sac. Tu peux le prendre. »

    Elle se trouvait vraiment conne. Vraiment très conne. Elle qui voulait se dépasser, repousser ses limites, la voilà dans le rôle de la princesse en détresse. Pas vraiment ce qu’elle espérait en pénétrant dans l’eau et encore moins ce à quoi elle s’attendait en ayant cette idée. Elle n’avait pourtant vu personne dans les alentours, comment avait-il fait pour arriver si vite ? Elle se promit de lui poser cette question plus tard.

    « - Non, mais t'es folle ou quoi ? Qu'est-ce qui t'as pris !!!
    - Rien. J’ai juste voulu me baigner. Il parait que l’eau du lac est différente à cette époque de l’année, et je ne parle pas de la température. Mais si tu regrettes de m’avoir aidée tu peux me repousser dedans. Je savais ce que je faisais de toute façon. »

    Orgueilleuse ? Tout à fait. Elle n’aimait pas admettre qu’elle s’était plantée et encore moins qu’elle avait du être secourue par quelqu’un d’autre. Anastasia avait toujours aimé cette indépendance et cette débrouillardise à laquelle tout le monde l’associait.

    « Cependant .. Merci. »

    Inutile de préciser que ce dernier lui avait écorché la bouche. Anastasia était très différente avec les gens qu’elle ne connaissait pas ou à peine qu’avec les gens qui avaient sa confiance entière et totale, et les gens entrant dans la dernière catégorie se comptaient sur les doigts. La Serdaigle osa enfin tourner son regard vers son sauveur tout en lui adressant un léger sourire. Peut-être ne devrait-elle pas se montrer si ingrate, mais elle ne le faisait pas exprès. Au contraire, elle devrait se montrer reconnaissante vis-à-vis du jeune homme, mais elle ne savait pas comment.


 
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