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 « Dies irae. » - Libre.

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« Dies irae. » - Libre. EmptyVen 6 Juin - 1:36



Invité
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    C'est un cas complexe.
    Ce RP se déroule une semaine après le Bal. u_u Je peux pas attendre. Désolée. SPOILER donc.

    le 6 novembre 2010 .


      « Dies irae. » - Libre. Alexis1lz8
      misha vanna syl .




    tes amours sont des légendes ,
    que désapprouve ton ange .



    C'est bête, quand on y pense, comme ça. C'était pourtant logique, dans le fond. Elle avait toujours su. Elle avait toujours eu peur. Soufrir, ne pas soufrir. Être différente. C'était tellement banal que ça en devenait risible, ridicule, pitoyable même. Elle n'était pas unique, pas plus qu'une autre. Elle n'était pas belle, pas plus qu'une autre. Elle n'était qu'elle même, et ça, ça l'effrayait. C'était pour la protéger qu'il avait fait ça, mais ça n'était pas pour elle qu'il y était aller. Elle ne savait même pas pourquoi il était de son côté. Elle repensait à cette soirée. Il y avait eu tant de choses, tant de morts... Un carnage. Elle frissona. Il l'avait abandonné quand elle avait eu le plus besoin de lui. Il l'avait laissé seul. Pour la première fois, elle souffrait. Quand Mike était partit, elle n'avait pas pleuré, mais lui... Lui qui n'était même pas aussi proche que Mike, il l'avait détruite, brisée en petit morceau. C'est bête quand on y repense, elle s'était toujours jurée de ne pas tomber amoureuse, de ne pas ressentir de vrais amitiés. Tous ses petits messages qui la confrontait à l'inconnu, aux sentiments, ces interdictions qu'elle se rebâchait pour ne pas soufrir, les voilà en miettes à ses pieds. Il pleut sur Londres. Il pleut sur le Pré au Lard. Et la pluie cache les larmes de la Belle, assise sur ce banc. Il fait nuit, et alors ? Tout est fini. Sa vie se finit là. Elle a perdu. Nouscka, Dean, Andreï... Tout perdu. Une tête blonde se dessine dans la nuit. Petite, blonde, yeux bleux. Elle lui jette un regard mais le rabaisse aussitôt. La peine qui fait mal au coeur. La haine qui fait mal tout court. Mon dieu, oui. Elle avait mal. Terriblement mal.

    « Ты не опускал бы никогда взгляда, раньше. » Tu n'aurais jamais baissé le regard, avant.
    « У меня не желание тебе говорить. » J'ai pas envie de te parler.
    « ты не имел бы никогда, убегает раньше. » Tu n'aurais jamais fuit avant.
    « Весь мир изменяется. » Tout le monde change.
    « Возвратись! Nouscka тебя разыскивает. » Reviens! Nouscka te cherche. Il s'inquiète.
    « Он беспокоится. У него эта девушка, он не нуждается больше во мне. » Il a cette fille, il n'a plus besoin de moi.
    « Я нуждаюсь во мне, в сестре! » J'ai besoin de toi, ma soeur!
    « Ты не понимаешь. Я не являюсь больше ничем. » Tu ne comprends pas. Je ne suis plus rien.

    La petite blonde se tait. Vexée, gênée, émue ? Son parapluie noir la protège de la pluie qui tombe, à grosses gouttes, de laquelle Misha s'imprègne. Elle cache ses pleurs, car elle a honte. Honte de s'être faite bernée par un homme. Un homme... Lui. Ran, Luce, Wolfgang. Tant de personnes, tants de visages. Tyler. Cette marque sur son bras, cette cicatrice qui ne partira jamais. Et... Lui. Partit avec cette chose, horrible. Infâme trahison. Elle était seule, sous la pluie, avec cette petite blonde. Les cheveux d'ébène lui collant au front. Elle est belle. Comme sa mère... Elle ressemble tant à Eurèbe de Mascarade. Ce même air, ces mêmes yeux. La Vélane ne lui a pas laissé que la beauté. L'étrange souvenir d'une vie passée revient à la Serpentarde. Née pour soufrir, en voilà une idée. Aujourd'hui, Dieu est encolère, car l'un de ses anges a perdu ses ailes.

    « У меня впечатление умереть, Illiana. » J'ai l'impression d'être morte, Illiana.
    « Я боюсь для тебя. » J'ai peur pour toi.
    « Уедь. Не делайся из этого. » Pars. Ne t'en fais pas pour moi.
    « Возвращаешься ли ты? » Tu reviens ?
    « Да. Позже... Сказанный в Nouscka, что я его люблю. » Oui. Plus tard... Dit à Nouscka que je l'aime.
    « Спасибо, Misha. Спасибо. » Merci, Misha. Merci.

    Et la blonde disparue comme elle était apparue. D'entre les ombres et la pluie, elle ne devint qu'une vide impression d'éxistence. Et maintenant ? Misha regarda l'obscurité prendre vie autour d'elle. Les murmures d'outretombe s'élevaient et venaient remplir son crâne de mensonges, d'inquiètudes. Il l'avait laissé, il était partit, soit disant pour la protéger. Et elle, elle était restée là. Seule. Nouscka. Illiana. Andreï. Et lui. Elle aurait pu oublier qui elle était pour lui. Elle l'avait sans doute oublier en le cotoyant. Elle était Sang Pur. Elle était Vanna Syl. Et malgré ça, elle avait su lui sourire, plus d'une fois. Ca fait mal d'être poignarder dans le dos. Elle se pencha lentement, la pluie noyant son habit noir, la robe lui collant de plus en plus à la peau. Alors c'était ça, sa malédiction à elle ? N'avoir que des amours tristes ? Les goutelettes de pluie roulaient sur sa peau, se mélangeant à ses pleurs. Doucement... Doucement...

    Est-ce Dieu qui pleurt pour toi, Misha, ou est-ce toi qui pleurt pour lui ? *




    Misha signifie en français " Qui est comme Dieu ".
    Dies Irea signifie en français " Jour de Colère ".

    - 1ER POST JAMES STANFORD . LIBRE AFTER .


Dernière édition par Misha Vanna Syl le Sam 7 Juin - 2:37, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: « Dies irae. » - Libre.   
« Dies irae. » - Libre. EmptyVen 6 Juin - 3:00



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    Assis seul à une table depuis plusieurs heures, James observait silencieusement ce qui se déroulait autour de lui. Il s'était réfugié aux trois balais car il savait qu'il y trouverait tout ce dont il avait besoin, alcool et solitude. Malgré cela, il éprouvait un sentiment de contradiction au fond de lui-même. Une envie d'être seul mais entouré à la fois. Un besoin de se sentir aimé par ses proches amis, et par sa famille. Mais la vie ne lui faisait pas de cadeaux. Il avait appris par une récente lettre que sa mère s'était enfuie, et il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle avait bien pu se rendre. Son père était en prison depuis des années, et son frère était toujours dans le coma. En bref, la famille ne lui fournissait pas vraiment l'amour dont il avait besoin. Et pour les amis, ce n'était pas bien mieux. Depuis l'attaque des mangemorts, James se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir été présent, de ne pas avoir pu être utile. Si seulement il n'était pas retourné dans son dortoir ce soir-là, si seulement il ne s'était pas endormi profondément. Il serait peut-être mort à cette heure-ci, mais il aurait préféré. Au lieu de cela, il voyait Dean s'éloigner, Rose tomber gravement malade, et tout semblait s'échapper lentement des mains du jeune homme. Il avala d'un trait le reste de sa bièraubeurre puis se leva et se dirigea d'un pas chancelant vers le bar. Il fit signe au patron de venir vers lui afin de passer sa commande.

    James - Un whisky pur feu s'il vous plait.
    Jack - T'es pas majeur mon gars, et t'as assez bu pour ce soir.
    James - J'ai de quoi payer.
    Jack - C'est pas une question d'argent Stanford.
    James - Je... Ca va, je suis pas un gamin, je veux un whisky pur feu.
    Jack - Tu n'auras rien, rentre à Poudlard, c'est pas un lieu sûr pour toi.
    James - Je...
    Jack - Fais ce que je te dis.

    Il n'y avait aucune raison pour que le préfet de Gryffondor obéisse à cet ordre, mais pourtant, il n'eut pas la volonté de contre-dire le gérant du bar. Après tout, il savait que cet homme était un ancien auror, et ses conseils devaient être pris avec beaucoup de sérieux. De plus, James était un enfant de moldus, et ne l'avait jamais caché. Et en ces temps sombres, des mages noirs devaient sans aucun doute être présent dans l'établissement, et s'ils venaient à apprendre que Stanford était un "impur" comme ils aimaient si bien dire, alors il devait s'attendre à voir son espérance de vie gravement chuter. Le jeune homme marcha avec quelques difficultés liées à l'alcool jusqu'à la porte des trois balais qu'il ouvrit, puis s'enfonça dans Pré-Au-Lard, tandis que la pluie s'abattait sur son visage, réduisant son champ de vision et le frigorifiant. Il n'avait pas la moindre envie de retourner à Poudlard, ni de retrouver tous ses camarades. Juste l'envie de tout oublier quelques instants, afin de réduire la souffrance qu'il éprouvait. Le Gryffondor n'avait pas assez bu pour ne pas se rendre compte de ce qui se déroulait autour de lui, les effets de l'alcool avaient même commencé à s'estomper. Mais James avait besoin de se poser, pour réfléchir, et pour ne plus penser à rien à la fois. Il se dirigea vers la place centrale du village de sorciers, sachant pertinemment qu'un banc public s'y trouvait. Il ne mit que quelques minutes avant d'y arriver, ayant pris le temps de retrouver un contrôle total de ses gestes. Mais il remarqua une silhouette assise, une silhouette féminine, qu'il sembla reconnaître en approchant. C'était Misha Vanna Syl. Même si les deux jeunes ne s'étaient jamais réellement appréciés, il s'assit à ses côtés tout en l'observant du coin de l'oeil. Elle semblait attristée, et devait être ici depuis un moment à en juger par ses vêtements trempés. Stanford s'assit à côté d'elle, posant ses coudes sur ses genoux et baissant son regard vers le sol.

    James - Tu vas attraper froid à rester trop longtemps sous la pluie. Une remarque complètement stupide dans ce contexte, mais c'était la première chose qui était venue à l'esprit de Stanford. Il reprit tout en gardant la tête baissée. Je sais que tu ne m'as jamais apprécié mais... Tu veux parler?

    Pourquoi lui aurait-elle parlé à lui plus qu'à un autre? Il risquait tout au plus de se faire rembarrer aussi vite qu'il était venu, mais cela n'avait aucune importance à ses yeux. Il avait juste besoin de compagnie, d'être auprès de quelqu'un, pour ne pas ressentir le poids de la solitude. Il avait perdu Sara, l'être le plus cher à ses yeux. A cette heure-ci, elle ne savait même plus qui il était, et cela valait sans doute mieux pour la jeune fille. Mais James, lui, avait gardé tous ses souvenirs, leur rencontre, leur premier baiser, les moments ensembles, et le dernier regard posé sur la jeune fille endormie. Il ne la reverrait sans doute jamais, et c'était une douleur que peu des personnes pouvaient comprendre. Et puis, avec l'attaque de Poudlard, la maladie de Rose, Stanford avait l'impression que tout lui échappait. Même Dean devenait plus froid. Alors quel aurait pu être le moyen pour que les choses s'arrangent, hein? Mis à part l'alcool, James n'avait rien trouvé. La pluie continuait à se déverser sur les deux adolescents tandis que le Gryffondor relevait lentement la tête pour observer Misha. Après tout, les choses pouvaient changer entre eux. Deux âmes perdues, seules au milieu de la nuit, si en plus ils venaient à se déchirer entre eux alors que pouvait-il bien leur rester?
 
MessageSujet: Re: « Dies irae. » - Libre.   
« Dies irae. » - Libre. EmptyVen 6 Juin - 4:10



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      « Dies irae. » - Libre. Alexis1lz8
      misha vanna syl .



    trace donc le trait qui rassure ,
    et que ta ligne soit belle .



    Il n'y avait pas milles chemins, et il lui a choisi le mauvais. A t-elle vraiment mérité ça ? Elle regarde à ses pieds, ce bout de papier mouillé, détruit, déchiré, réduit en morceaux, un peu comme son ego. Ca n'est pas drôle, car avec lui, elle a perdu tant de chose. Il est le dernier qui l'ai abandonné, le dernier qui l'a poignardé. Elle ferme les yeux. Ses joues la brûlent doucement. Ses lèvres pâlissent et deviennent violettes. Et alors ? Elle a trop mal pour accorder d'importance à ses basses de la chair humaine. Qu'importe qu'elle attrape une fièvre, elle est malade d'avoir été duper. Vulgairement duper. Andreï mort. Retrouvée orpheline. Ran abbatue par Tyler. Elle même blessée par le Carlson Et Dean... Dean qui n'a même pas su faire la part du bien et du mal dans ce gigantesque bordel de magie. Résignée. Sans doute l'était elle face à cette fin qui s'approchait. Elle rejeta sa tête en arrière, ses joues de plus en plus rouges, au même titre que son front devenant brûlant. Peut être allait elle mourir ? Ca lui importait peu. Elle avait trop perdu cette semaine pour se soucier d'elle même. Déconnectée du monde, voilà ce qu'elle était. Perdue. Elle ne faisait plus partie de cette terre trop rude à la tâche. Tellement lointaine qu'elle ne vu même pas cette forme se créer sous la pluie, ce garçon s'approchait et s'asseoir à ses côtés. Elle écarquilla les yeux. Elle semblait au bord des larmes, même si ces dernières coulaient déjà, et surprise. De le voir ici? Sous la pluie? James Stanford. Elle ne l'avait jamais vraiment apprécié, ni même détesté. Il n'était rien qu'un grain de poussière. Tout comme Dean pendant cinq longues années. Elle détourna le regard, calmée, la frayeur passée. Son regard se perdit dans le vague. Elle n'était plus la bienvenue dans ses rues. After all, elle n'avait jamais été la bienvenue nul part.

    « Tu vas attraper froid à rester trop longtemps sous la pluie. Je sais que tu ne m'as jamais apprécié mais... Tu veux parler? »
    « Это не имеется местом для нечистых... » Elle ne s'était même pas aperçut qu'elle avait parlé russe. Elle appuya son front dans sa main, de quoi cacher sa gêne. « Désolée. J'ai dit que ça n'était pas une heure à traîner dans les rues pour les gens comme toi, James... Pas avec les mangemorts qui courrent dans les rues, à la recherche de proie idéale -telles que toi-. »

    Elle même n'était plus la bienvenue. Elle était pure. Plus pure que son sang, Misha aurait rit, mais cette valeur n'avait plus d'interêt à ses yeux. Avant, elle était fière. Elle était Misha Vanna Syl. Elle était la Capitaine de l'Equipe de Quidditch. Aujourd'hui ? Elle n'était qu'une gamine tremblante de froid qui résistait, malgré tout. Elle avait perdu, cette gamine, et pourtant, elle continuait à regarder face à elle. Droit devant. Elle s'était jurée d'atteindre des sommets, d'y arriver. Pouvoir faire quelque chose, voilà ce qu'elle voulait. Juste y arriver, juste réussir. Au final, elle avait perdu son père et se retrouver orpheline. Mort. Au moins, il était heureux auprès de sa femme. Misha l'espérait vivement, tout du moins. Les obsèques à Saint Petersbourg lui avaient ouvert les yeux : elle ne le reverrait plus jamais, et lui, ne la protegerait plus jamais. C'était ainsi. Seule. Terriblement seule. Et James... ?

    « C'est drôle. Dire qu'on nous a toujours dit que les gentils gagnaient toujours... J'aimerais bien connaître celui qui a dit de telles conneries, tiens... »

    Elle haussa les épaules. Les gentils ne gagnent jamais. Toute sa vie, Andreï avait défendu la bonne cause, repoussant sans arrêt les demandes de son cousin, et finalement, il avait été tué par ce dernier. C'était risible. La Vanna Syl laissa glisser son regard du vague à Stanford. Pourquoi était il ici, à une heure aussi tardive ? Elle n'avait même pas envie de le lui demander. Elle détourna le regard du Gryffondor pour le plonger dans l'obscurité environnante. Le réverbère un peu plus loin éclairer que trop peu la ruelle dont on ne voyait même pas le bout. Diana Kregner avait payée de sa vie la colère de la Vanna Syl. Pauvre petite mangemorte... Elle méritait ce qui lui était arriver. Elle les tuerait tous, un jour. Elle rejeta une fois de plus sa tête en arrière. Pourquoi lui parler à lui ? Car il était peut être le seul qui l'écouterait. Nouscka. Illiana. Non. Pas eux. Trop proches. Elle haussa les épaules. Elle n'avait rien à dire.

    « Je suis désolée pour toi... A propos du choix de Dean... »

    Désolée ? Oui. James et Dean auraient pu être frère, au lieu de ça, Dean avait décidé de rejoindre cette troupe qui prônait des lois exécrables. Elle ramena sa tête normale. Elle ne regardait pas ce qui se passait aux alentours. Elle ne remarqua même pas que le réverbère clignota, quatre ou cinq fois. Elle ne se souciait de rien, que du vague qui l'entourait, elle et ses pensées. C'était un murmure. Un murmur durement sincère.
 
MessageSujet: Re: « Dies irae. » - Libre.   
« Dies irae. » - Libre. EmptyVen 6 Juin - 14:28



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    La fatigue commençait à se faire ressentir, les paupières de James étaient plus lourdes que d'habitude, mais la pluie glaciale suffisait à le maintenir éveillé, ainsi qu'à estomper le peu d'alcool qui subsistait dans son sang. Les rues de Pré-Au-Lard étaient désertes à cette heure-ci. Il fallait être inconscient pour se promener seul la nuit. Mais Stanford était assez stupide pour vouloir perdre la vie. Plus grand chose ne lui importait à présent. Il ne voulait pas accepter la réalité actuelle, la solitude, la perte de ses proches. Il aurait voulu tout recommencer à zéro. Si seulement cela avait été possible. Après tout, la vie valait-elle réellement la peine d'être vécue? Sans doute, mais pas dans ces conditions-là... Le hasard faisait qu'il se retrouvait assis aux côtés de Misha, sous une pluie battante, avec pour seule lumière celle d'un lampadaire lointain qui semblait faire des caprices. Mais cela n'avait pas vraiment d'importance à l'heure actuelle.

    Misha - Это не имеется местом для нечистых... Désolée. J'ai dit que ça n'était pas une heure à traîner dans les rues pour les gens comme toi, James... Pas avec les mangemorts qui courent dans les rues, à la recherche de proie idéale -telles que toi-.
    James - Qu'ils viennent, je ne suis pas à ça près, je n'ai plus grand chose à perdre.

    Le jeune homme ne fit pas attention au fait que Misha venait de parler dans une langue qu'il ne connaissait pas. Sa voix n'était pas vraiment froide, il n'avait aucune raison d'être ainsi avec la Serpentard, mais on pouvait clairement percevoir dans son ton une sorte de mélancolie. Comme s'il avouait que sa vie ne valait plus rien, qu'on pouvait la lui prendre immédiatement, il ne ferait rien pour se défendre. Stanford ne savait que trop bien que l'on avait toujours quelque chose à perdre dans ce monde, et que même lorsque l'on se pensait au plus bas, on pouvait continuer à descendre. Mais à l'heure actuelle, il était déjà bien enfoncé, et si la situation venait à empirer, il irait jusqu'à souhaiter perdre la vie. L'attaque de Poudlard avait détruit plus d'une existence. En un soir tout avait été changé à jamais. Qui aurait pu penser cela? James tourna lentement la tête vers sa camarade qui n'avait pas bougé. Il remarqua alors qu'elle tremblait. La pluie continuait à tomber, toujours aussi dense, et cela devait faire plus d'une heure que la jeune femme restait assise ici, sans bouger. Le Gryffondor sortit alors sa baguette magique de la poche de sa cape et la pointa au-dessus du banc en murmurant une formule magique. Une sorte de bouclier se forma au-dessus des deux élèves, les protégeant ainsi de la pluie. Puis il pointa en douceur sa baguette vers Misha et prononça une deuxième formule qui sécha les vêtements de la Serpentard. Cela ne suffirait certainement pas à la faire aller mieux, mais selon Stanford, il était inutile que la souffrance physique s'ajoute à la torture mentale. Il était là pour l'écouter, et pour parler, car il avait lui aussi bien besoin de compagnie.

    Misha - C'est drôle. Dire qu'on nous a toujours dit que les gentils gagnaient toujours... J'aimerais bien connaître celui qui a dit de telles conneries, tiens...
    James - Personne ne sera jamais gagnant dans ce genre de combat. Il leva les yeux au ciel avant d'ajouter, à voix basse. Je suis désolé pour ton père.

    Que pouvait-il bien dire d'autre? C'était sincère venant de Stanford. Il aurait aimé faire quelque chose pour qu'elle aille mieux, souhaitait simplement se rendre utile, avoir un but précis, pour que son existence ne se résume pas à regarder les autres souffrir sans pouvoir agir afin de les aider. James se trouvait tellement inutile. Seul, abandonné par ses amis, indésirable selon les idéaux des mangemorts. Il lui fallait se raccrocher à quelque chose de précis, pour ne pas sombrer définitivement. Car s'il ne lui restait plus rien, qu'allait-il devenir? Et puis, Misha ne devait pas croire que son père s'était battu pour rien. Il avait défendu sa liberté, la liberté de ses enfants, et du monde magique. Il avait combattu pour des idéaux, ceux que les mangemorts bafouaient depuis bien trop longtemps. La liberté, l'égalité des sorciers. Il fallait continuer à se battre, et ne pas abandonner par désespoir. Après tout, des miracles pouvaient se produire. Tout le monde pensait que les parents de Rose étaient morts pendant huit ans et pourtant, Satine et John étaient réapparus. Les temps étaient sombres pour le monde magique, mais malgré tout cela, il fallait garder une once d'espoir. Car même au milieu de tous ces malheurs, des amitiés pouvaient naître, des liens se former, et cela ne pouvait que les rendre plus forts.

    Misha - Je suis désolée pour toi... A propos du choix de Dean...
    James - Son choix? De quoi tu parles?

    Il n'avait pas la moindre idée de ce que racontait Misha, mais voulait en savoir plus. Dean était devenu distant depuis l'attaque des mangemorts, et l'aggravation de la maladie de Rose n'arrangeait pas les choses. Il l'aimait, à n'en pas douter, et Stanford s'en était rendu compte bien tard. Mais évoquer la magie noire comme solution pour la jeune Mandrake n'était pas vraiment adapté, surtout dans le contexte actuel. Carlson n'était pas stupide, loin de là, mais il pouvait faire de sacrées conneries s'il était guidé par la mauvaise personne. La Serpentard savait quelque chose que James ignorait, mais il avait besoin de connaître la vérité, même si cela devait l'enfoncer encore plus bas qu'il ne l'était actuellement. Il n'aurait personne pour le réconforter, mais il lui fallait savoir. Le jeune homme se tourna vers Misha et plongea son regard dans le sien, attendant des paroles qui changeraient sans doute beaucoup de choses dans sa vie.
 
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« Dies irae. » - Libre. EmptySam 7 Juin - 2:27



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      « Dies irae. » - Libre. Alexis1lz8
      misha vanna syl .



    c'est une fois qu'on a tout perdu ,
    qu'on se rend comtpe de leur valeur .



    « Qu'ils viennent, je ne suis pas à ça près, je n'ai plus grand chose à perdre. »
    « C'est étrange d'entendre ça de la part d'un Gryffondor... »

    La voix de Misha ne portait pas beaucoup. Le bruit de la pluie s'écrasant sur le sol couvrait d'ailleurs facilement cette dernière. La pluie. Elle l'aimait à ce moment car il cachait la seule faiblesse qu'elle avait eu pendant presque toute une vie. « Je ne souffrirais jamais plus, Maman. Tu sais pourquoi ? Car à partir d'aujourd'hui, je n'aimerais que Nouscka. Car je sais que Nouscka ne me fera jamais de mal, Maman... » Si jeune, et déjà si forte. Elle laissa son regard glaissait sur les choses qui l'entouraient, sans vraiment leur portait une quelconque importance. Elle tremblait lentement, mais la douleur de la chair n'était rien face à la douleur simple. La douleur intérieur, celle qui consumme et vous rend fou, peu à peu. Celle qui fait pendant de longues années le travail gigantesque de vous rabaisser plus bas que terre. Misha n'avait jamais baissé le regard devant personne. Elle avait la fureur des Vanna Syl dans le sang. Elle était la fierté de sa famille, l'honneur de sa patrie, et elle avait tout foiré. Tout avait échoué. Tout était foutu et enterré. Andreï mort, elle n'était plus rien qu'une gamine orpheline. Pauvre et triste petite fille. Ca en devenait risible. De leur pitié qui ne coûtait même pas deux grancs. Elle ne cilla pas quand il sortit sa baguette. La pluie arrêta de lui battre la nuque et elle sentit tout de suite le changement. Ses habits ne la collaient plus. Et dans le fond, elle regrettait un peu la douceur de l'eau sur sa peau. Maintenant, comment pourrait elle cacher ses larmes, si visible ? Misha Vanna Syl pleurait. Ses yeux rougies non pas par la pluie, mais tout simplement par la peine et la rancoeur de s'être fait prise au piège, et s'avoir chuter dedans.

    « Personne ne sera jamais gagnant dans ce genre de combat. Je suis désolé pour ton père. »
    « Il n'y a pas à être désolé. » La voix était sèche, comme un glaçon. Le visage de la Vanna Syl s'était figée dans une telle expression, que l'on aurait pu la croire en colère. Mais sa voix la trahisait. « Mon père a choisi sa mort comme il a toujours tout choisi dans sa vie. Je n'ai qu'à être fière du sacrifice qu'il a fait. » Elle baissa un peu le ton, son regard glissa de droit devant à elle à ses pieds. C'était faux. Elle n'était pas fière. « Mon père est un de ses nombreux héros morts pour leurs idéaux... »

    Ca faisait mal. Mal de se dire qu'il avait préféré défendre sa liberté et ses pensées à sa seule vie. Il avait laissé ses trois enfants derrière lui. Illian avait tant pleuré. Nouscka avait voulu tuer Wolfgang. Et elle... Elle, elle avait joué avec son masque. Elle l'avait revêti, et avec un sourire simple s'était dite heureuse que son père eut trouvé la paix, eut trouvé la mort comme il le souhaitait. Honoré que son père soit un héros. Vulgaures foutaises. Elle serra les poings tout en baissant la tête, ses cheveux cachant ses larmes, coulant désespérément. Elles ne s'arrêteront jamais. Au alentour, la pluie lui rappelait que la plus belle des choses pouvait être parfois laide à en vomir. Il avait sauvé Illiana. Elle devrait être fière, mais elle n'y arrivait pas. Elle avait mal, tout simplement mal. Son regard se figea sur ses pieds. La honte lui colorait les pomettes, au même titre que la fièvre montait au niveau de son front. Elle ne tremblait plus, mais elle avait tellement froid. C'était une fraîcheur intérieure, celle de se sentir vide, seule et anéantie. Voilà ce qu'elle était. Anéantie. Diana Kregner avait payée de sa vie celle de son père, mais sa haine et sa colère n'étaient pas apaisées. Loin de là. Elle en demandait toujours plus. L'éternelle haineuse. Haine lui avait pourtant dit que la vengeance n'apportait rien, mais elle ne voulait plus écouter les autres. Abusée. Elle avait été trop longtemps abusée pour qu'elle puisse faire encore une fois confiance en quelqu'un d'autre que Nouscka. Il avait été le seul qui avait été là pour elle, avec elle, juste lui et elle. Elle ferma les yeux, les larmes séchaient au fil du temps, celui qui disparaît. Son regard se reporta lentement sur James. Il semblait avoir mal. Tellement mal. Elle aurait aimé le consoler. Après tout, il n'avait rien fait pour mériter ça. La perte de Dean, celle de Rose, tant de chose qui s'était passé en si peu de temps avait dû le détruire. Misha n'en savait rien, mais elle aimait à croire qu'il était comme elle, pour aujourd'hui. Oui, ses parents étaient moldus, et au delà de celà, qu'y avait il de vraiment différent entre elle et lui ? Ils avaient un point commun, et il était partit, en les laissant derrière lui.

    « Je suis désolée pour toi... A propos du choix de Dean... »
    « Son choix? De quoi tu parles? »
    « He bien ? Que Dean est mangemort! »

    Elle porta sur lui un regard étonné. Il ne lui avait pas dit ? Pas à lui ? Son propre meilleur ami ? Son presque frère ? Elle retenu un hoquet de surprise. Elle n'aurait peut être pas dû le lui dire, pas aussi directement. Misha baissa doucement le regard devant James. Il allait être furieux, ou peut être attristé. Encore un peu plus. Elle ferma les yeux. Anéantie. Le mot était si convenable que ça en devenait presque ennuyeux et malsain de se le répéter.

    « Je suis désolée de te l'annoncer. Je croyais qu'il te l'avait dit... »

    Les paroles avaient été un murmure. Elle n'aimait pas ça, pas ce climat. En ce soir où la Terre grondait, où Dieu pleurait, elle ne voulait pas à son tour causer des troubles particuliers. Sespetits poings se serrèrent doucement sur ses genoux. Elle ne voulait pas. Elle en avait assez. Trop. Elle détourna la tête et plongea son regard dans l'obscurité. le réverbère s'était finalement éteint, comme pour cacher les émotions des deux adolescents. Dans la nuit, Misha s'était remise à trembler, doucement, de froid. Elle ne s'était jamais vraiment demandé ce que pouvait ressentir les personnes quand elle leur parlait de cette manière, mais dans le fond, en avait elle pris compte une seule fois ? C'était sans doute la première fois qu'elle se rendait compte qu'elle n'était pas sympathique, qu'elle était une peste. Cette fois-ci, ça n'était pas amusant, pas du tout. Hésitante, son regard glissa sur James. Elle leva la main, tremblante encore, mais surtout hésitante. Elle la posa doucement sur son épaule, son regard d'un bleu pur et pâle cherchant désespérement le regard de James.

    « Il me l'a annoncé après la bataille de Poudlard. Il... Il est mangemort depuis le massacre de Poudlard. Je... Je suis affreusement désolée Stanford. Je croyais que tu étais au courant, même avant moi. Je... J'aurais du te l'annoncer plus doucement. Vraiment, je... Pardon. »

    Misha ne s'était jamais abaissée à un tel niveau. Pas devant un fils de moldu, tout du moins, et pourtant, la tristesse de James se calquait lentement sur celle de Misha. Le goût amer de la trahison revenait sans cesse aux lèvres de la Serpentard, avec cet indescriptible sensation de déjà vu. Vitaly... Dakota... Et Dean. Elle baissa le regard sur le Gryffondor. Elle serra le poing poser sur sa jambe, gardant sa main sur l'épaule de Stanford. Elle ne savait plus quoi faire. Perdue. Le goût amer de la trahison...
 
MessageSujet: Re: « Dies irae. » - Libre.   
« Dies irae. » - Libre. EmptySam 7 Juin - 12:58



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Al Caufield __ Kevin Winstead___ Tyler Carlson__ Dean Carlson _



    Quatre silhouettes apparurent au coin d’une rue, les quelques badauds passant dans le coin accélérèrent le pas, tête baissée et cadence rapide. Ils n’avaient rien vu. On ne voyait jamais rien ni personne en ces temps sombres. L’un des sorciers au visage furibond en plaqua un autre avec violence contre le mur froid d’une maison, attrapant par le col cette autre silhouette plus frêle que les autres. Dean sentit sa tête cogner violemment contre la pierre grise, il ne sentait même plus la pluie drue tomber sur lui, plus rien n’avait d’importance. Le jeune garçon avait changé, des cernes s’étaient creusées sous ses yeux plus durs qu’habituellement, sa jovialité était partie, au profit de quelques sourires amicaux en coin. Mais l’on sentait toujours ce parfum de mélancolie, de détresse et de froideur dans son aura auparavant pétillante. Dean baissa la tête dans un sourire ironique, avant de la relever. Il se foutait de son numéro, se fichait de ce qui pourrait advenir par la suite, il se faisait l’effet d’un pantin pour les autres. Mais il le faisait pour elle. Un instant ses yeux se teintèrent d’une nouvelle mélancolie lorsqu’ils se posèrent sur son cousin Tyler, dos tourné et pensif, il avait croisé ses mains derrière son dos. Une manie qu’avait également son propre père. Que dirait-il, s’il l’apprenait? Quand bien même Dean faisait cela pour une bonne cause, il avait conscience qu’il avait vendu son âme pour en sauver une autre.

    Al - Pourquoi t’as fait ça ? Hé le morveux, regarde moi !
    Dean - Frappe, si ça peut te faire plaisir, vas-y te gêne pas.

    Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune garçon, bien plus sombre qu’à l’accoutumé. Le mangemort en face de lui semblait bouillonner de rage, il ferma le poing, tenant fermement le col du jeune Carlson, lorsqu’une voix froide et familière trancha l’air. Tyler s’était retourné, s’avançant vers Al et son cousin.

    Tyler - Hé. On ne le touche pas, c’est compris ?
    Kevin - Non mais t’as vu ce qu’il a fait ?
    Al - Ce gamin a protégé l’Auror que…
    Tyler - J’ai vu. Il est nouveau ici. Il a fait ça par réflexe. Il s’habituera.

    Al lâcha Dean dans un grognement sourd, le Gryffondor regarda alors le mangemort d’un œil mauvais s’éloigner de lui, remettant son col en place d’un geste détaché. Le sixième année soupira, il lui restait encore sur l’estomac cet homme et son enfant, tués de sang froid. Tyler lui avait ordonné de lever sa baguette sur le sorcier, de l’achever, de le frapper avec fougue d’un sort impardonnable, mais Dean n’avait pu s’y résoudre. Exaspéré, ce fut alors Al qui esquissa le geste ordonné par Carlson. Contre toute attente un expelliarmus avait fusé contre le mangemort. Un réflexe d’auto-défense, l’instinct de survie, le courage et l’adrénaline. Dean n’avait jamais été de la race des mages noirs, il aurait du avoir sa place à côté de cet homme. Le sixième année eut alors un haut-le-cœur en pensant à cet avada qui avait frappé de plein fouet le gamin de sept ans venu pleurer sur le cadavre de son père. Dean se sentit blêmir, il avait soudain la nausée, aussi il chercha ardemment un banc des yeux pour s’y asseoir. Plaquant sa tête entre ses mains, le jeune garçon fixait le sol de son regard vide. Il n’avait rien fait pour arrêter cela, le gamin était mort sous ses yeux. La conversation entre les mangemorts continuait entre temps, mais Dean n’avait plus rien suivi, plongé dans ses pensées, il en ferait des cauchemars chaque nuit. Tant mieux. Que le fantôme de cet enfant vienne le hanter chaque nuit que dieu fasse, il le méritait amplement. Complice d’un meurtre de sang froid, assassin de pacotille, voleur de vie. La pluie continuait de tomber, ses vêtements lui collaient désagréablement à la peau, mais qu’importait.

    Al - … d’accord, mais seulement parce que c’est toi Tyler.
    Tyler - T’as pas le choix Caufield.
    Kevin - Bon allons-y. On se retrouve à l’Eglise.

    Tyler hocha la tête de son visage impassible, se tournant alors vers son cousin. Le mangemort soupira un instant, posant son regard sur le ciel en pleurs. Que pleurait-il encore celui-là ? On purifiait sa terre de ceux qui ne méritaient pas de vivre, alors de quoi se plaignait-il ? Ses yeux sombres se posèrent sur son cousin, blême, mal en point, écoeuré. Il devait s’y attendre, Dean avait toujours été un garçon sympathique, sans jamais avoir eu une once de méchanceté. Et voilà qu’à présent, il avait tué un enfant. En ne le sauvant pas. Bien que legilimens, Tyler n’alla pas forcer l’esprit de son cousin. Il ne pouvait que savoir à quoi il pensait. Comment avait-il fait pour se mettre de lui-même dans ce piège qui se refermait, pourquoi avait-il goûté aux Enfers, qu’allait-il faire à présent, lui qui n’avait pas une once de lueur assassine en lui.

    Tyler - Les débuts sont toujours un peu difficiles...
    Dean - Te fous pas de moi.
    Tyler - … quand on n’a guère que l’habitude de faire preuve de trop de bonté.
    Dean - Vous l’avez tué. Vous avez tué un gamin.
    Tyler - Il se serait retrouvé orphelin. On lui a sauvé la mise, il ne souffrira plus.
    Dean - Bordel mais qu’est-ce qui tourne pas rond chez toi ? Pourquoi… pourquoi tu penses comme ça Tyler ?
    Tyler - Faudra t’y habituer. Tu es de notre côté à présent. Et si tu ne t’y emploies pas mieux, tu n’arriveras jamais à la sauver.

    Dean passa une main dans ses cheveux trempés, il suffisait d’évoquer son nom, pour qu’il ne change d’avis. Il était mangemort pour elle, il ne pouvait la sauver que de cette façon. Le Gryffondor passa une main sur son front blême, il n’était plus qu’un fantôme parmi les vivants, perdu.

    Dean - Je ferai de mon mieux… La prochaine fois.
    Tyler - Bien, dit-il dans un léger sourire amical avant de poser son regard au loin. Tu devrais rejoindre Dakota et Vitaly à présent... Disons, simplement Dakota, rajouta son cousin lorsqu’il vit le regard que lui adressa Dean.

    Le Gryffondor hocha la tête, ses yeux baissés à terre. Il se leva alors, fourrant ses mains dans ses poches, et tourna les talons sans un regard pour Tyler qui partit en sens inverse. Alors, c’était ça, sa destinée ? Devenir un assassin, souffler la terreur et condamné à servir Satan ? Mais il la sauverait, il quitterait tout cela lorsqu’elle sera guérie, et il vivrait avec elle, pour la protéger encore. Mais pour le moment, il ne pouvait que faire équipe avec celui qui n’avait pas hésité à tuer une de ses camarades, et à en blesser une autre. Misha. Dean frissonna, il ne voulait pas y penser, sa culpabilité aurait été bien trop forte, et ce soir elle était déjà à son maximum. Un des réverbères clignota alors plusieurs fois, attirant le regard du jeune Carlson qui leva alors ses yeux vers celui-ci. C’est ainsi qu’il aperçut deux silhouettes familières assises au loin, protégés de la pluie froide. Misha, et James. S’il avait été lui-même, le jeune garçon aurait sourit, les aurait rejoints pour sortir une de ses sempiternelles répliques, mais ce soir là, Dean hésita à s’approcher de ses amis. Il avait finit par s’en éloigner, il se sentait incompris. Personne ne pouvait comprendre ce qui l’avait poussé à agir ainsi. Finalement, après hésitation, à rester ainsi à les fixer pensivement, le jeune Carlson s’approcha de ses camarades, mains fourrées dans les poches. Un léger sourire amical se dessina sur ses lèvres, forcé, mais sincère.

    Dean - Salut, dit-il d’une voix un peu trop froide pour être celle de Dean Carlson.


Ici-bas, la douleur à la douleur s'enchaîne ;
Le jour succède au jour, et la peine à la peine.
 
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« Dies irae. » - Libre. EmptyMer 11 Juin - 13:36



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    Misha - C'est étrange d'entendre ça de la part d'un Gryffondor...

    Qu'est-ce qui pouvait bien être étrange selon la jeune fille? Le fait que James considère qu'il n'avait plus rien à perdre? Qu'il soit Gryffondor, Serdaigle, Poufsouffle ou Serpentard, que pouvait bien devenir un homme quand le monde autour de lui s'effondrait sans qu'il ne puisse rien y changer? Qui aurait pu trouver l'envie de vivre dans ces moments-là? Ce n'était plus une question de courage ou de lâcheté, mais simplement de réalisme. Tout s'écroulait petit à petit, tout son monde, les bases même de son existence. Tous ceux qui le connaissaient savaient qu'il était un jeune homme sérieux, jamais il ne serait resté aussi tard dans un bar, dans l'optique de boire jusqu'à ce que le monde devienne meilleur à ses yeux, boire pour oublier, sans doute loin d'être la meilleure des solutions, mais l'une des solutions, à n'en pas douter. Malheureusement pour lui, il tenait bien l'alcool, et quelques bièraubeurres ne pouvaient pas suffire. Stanford tourna la tête vers Misha et aperçut quelques larmes couler sur sa joue. D'un geste de la main, il en essuya une partie. Un geste fait inconsciemment, une habitude. Il n'était que très rarement froid, et n'aimait pas voir les gens sombrer dans la tristesse et la peine.

    Misha - Il n'y a pas à être désolé. Mon père a choisi sa mort comme il a toujours tout choisi dans sa vie. Je n'ai qu'à être fière du sacrifice qu'il a fait. Mon père est un de ses nombreux héros morts pour leurs idéaux...

    Sans pouvoir expliquer pourquoi, James avait l'impression que ces paroles n'étaient pas entièrement sincères. Après tout, il était normal pour une jeune fille de ne pas vouloir perdre son père. Stanford ne pouvait pas comprendre cette perte, car lui-même n'avait jamais réellement eu de père. Le sien était en prison depuis qu'il avait cinq ans, il n'avait jamais été présent pour ses enfants. Mais même s'il n'avait pas eu la chance d'avoir un père présent, il ne pouvait que comprendre la douleur ressentie par Misha. Il n'y avait aucune fierté à avoir quand l'un de ses parents mourrait pour ses idéaux. La tristesse était le sentiment le plus approprié dans ce cas-là. Tué par des sociers qui incarnaient le mal de ce monde. Une idéologie stupide basée sur la valeur du sang. Quelle connerie de mourir en combattant cette folie. Malgré cela, il en fallait des sorciers courageux pour s'opposer aux sbires d'Orlov, mais leur perte représentait beaucoup, car eux étaient aimés et entourés, ayant souvent une famille attachée à eux. Combien de mangemorts tués au combat étaient pleurés? Leurs noms seraient rapidement oubliés. L'incarnation de la stupidité, voilà ce qu'ils représentaient, rien d'autre. La faible voix de Misha tira alors James de ses pensées.

    Misha - Je suis désolée pour toi... A propos du choix de Dean...
    James - Son choix? De quoi tu parles?
    Misha - He bien ? Que Dean est mangemort!

    Le temps sembla soudainement s'arrêter. C'était impossible, tout simplement impossible. Le Dean que James connaissait n'aurait jamais rejoint les rangs de Wolfgang Orlov, il aurait dû subir une torture inimaginable avant même d'envisager se ranger aux côtés des mages noirs. Stanford ne bougea pas, fixant Misha afin d'essayer de savoir si elle disait vrai ou non, afin de discerner la vérité du mensonge dans les yeux bleus de la Serpentard. Mais cette dernière les baissa, évitant ainsi le regard du Gryffondor qui était abattu par cette nouvelle. Son meilleur ami aux côtés de ceux qui criaient haut et fort que seuls les sang pur méritaient leurs pouvoirs de sorciers. Comment Dean pouvait-il accepter cela? Inconcevable. Le jeune homme baissa les yeux, sentant une profonde douleur l'envahir, avant de réussir à relever son regard, et tenter vainement d'apercevoir une lueur d'espoir dans le malheur qui l'entourait. Mais le seul réverbère présent aux alentours s'était éteint, comme si lui-même s'était rendu compte de la gravité des nouvelles.

    Misha - Je suis désolée de te l'annoncer. Je croyais qu'il te l'avait dit...

    N'importe qui aurait pu penser cela. Depuis leur première année, les deux Gryffondors étaient connus pour être d'excellents amis. C'était même un lien fraternel qui s'était tissé entre eux au cours du temps. Quand Dean s'attirait des ennuis, James le protégeait des gros bras, ou lui inventait une excuse lorsqu'un professeur était prêt à lui tomber dessus. Il aurait dû être le premier mis au courant d'une telle décision. Carlson aurait même dû lui en parler avant de faire son choix, il aurait dû lui dire qu'il traversait une période de doutes, quels étaient exactement ses problèmes, et à deux, ils auraient pu tenter de les résoudre. Mais au lieu de cela, il avait pris une décision, en avait parlé à Misha mais n'avait même pas mis son meilleur ami au courant. Après tout, peut-être qu'il avait reçu l'ordre de s'éloigner de James. Il était considéré comme un impur, un traitre à son sang, Dean avait peut-être rejoint les idéaux des mangemorts, ce qui pouvait expliquer pourquoi il devenait plus distant ces derniers temps. Le préfet de Gryffondor ferma les yeux, essayant de penser à autre chose, même si c'était impossible. Il sentit alors une main se poser sur son épaule. Misha était connue pour être l'une des filles les plus froides de Serpentard, et pourtant, elle faisait preuve de gentillesse envers quelqu'un qu'elle ne connaissait presque pas. Dans d'autres circonstances, Stanford aurait été reconnaissant envers elle. Il rouvrit alors les yeux quand Vanna Syl reprit la parole.

    Misha - Il me l'a annoncé après la bataille de Poudlard. Il... Il est mangemort depuis le massacre de Poudlard. Je... Je suis affreusement désolée Stanford. Je croyais que tu étais au courant, même avant moi. Je... J'aurais du te l'annoncer plus doucement. Vraiment, je... Pardon.
    James - Tu n'y es pour rien, et tu as bien fait de me le dire. Je pensais avoir atteint le fond, mais je chute à nouveau, je n'y aurais jamais pensé.

    Le jeune homme eut un sourire. Ses yeux étaient fixés sur la lumière qui s'était éteinte quelques secondes plus tôt. S'il avait été fataliste, il aurait pu comparer cette lumière à l'espoir, l'espoir qui venait à présent de le quitter. Plus rien ne serait comme avant, tout était perdu. Sara ne se souvenait plus de lui, Rose était mourante, et Dean mangemort. Des larmes montèrent aux yeux du préfet de Gryffondor, mais il les retint. Pleurer ne servirait à rien dans cette situation. Il ne voulait pas se montrer faible, même s'il perdait petit à petit tout ce qui lui était cher, il était hors de question qu'il montre sa détresse. Non pas à cause d'une quelconque fierté personnelle, mais parce qu'il n'était pas le seul à souffrir, parce que Misha n'avait pas besoin que quelqu'un vienne lui parler de ses malheurs, parce qu'après tout, il était insignifiant dans ce monde, et que personne ne ferait attention à sa chute, aussi longue soit-elle. Une silhouette attira alors l'attention de James, situé non loin des deux camarades. Elle s'approcha lentement, les mains dans les poches, et le jeune homme reconnut rapidement Dean, qui affichait un sourire amical. Stanford ne lui rendit pas son sourire, et ne lui accorda pas le moindre regard. Il sentit la colère monter en lui, assez rapidement, mais il fallait qu'il reste calme. Malgré ce qu'il venait d'apprendre, il ne pouvait pas effacer cinq années d'amitié aussi facilement.

    Dean - Salut.

    La voix de Carlson était froide, la même qu'il avait depuis l'annonce concernant Rose. Quatre mois à vivre, bien peu pour une si jeune fille. Il n'y avait pas le moindre doute à propos des sentiments que ressentait Dean pour la Gryffondor, mais même cet amour ne pouvait pas justifier son arrivée parmi les mangemorts. James continuait d'observer droit devant lui, se refusant d'accorder de l'importance à celui pour lequel il s'était si souvent battu. Puis, Stanford savait que son impulsivité pouvait reprendre le dessus à chaque instant, et que croiser les regard de Dean ne pouvait qu'accroître cette impulsivité, cette colère et cette haine. Mais malgré tous ses efforts, chacun des battements de coeur du jeune homme ne faisait que lui souffler à l'oreille un seul et même mot : trahison. Il aurait voulu savoir pourquoi, pourquoi il avait fait cela, mais même si Carlson en venait à s'expliquer, il ne l'écouterait pas, car rien au monde ne pouvait justifier ce choix. Trop de choses faisaient qu'il n'avait pas le droit d'agir ainsi. James prit une profonde inspiration avant de répliquer.

    James - Tiens, Carlson. Ton patron accepte que tu traines avec les impurs dans mon genre? Ou peut-être qu'il t'a demandé de me tuer, ce qui justifierait ta présence ici.

    Le jeune homme fixa Dean d'un regard glacial. Il n'était pas encore en colère, mais cela n'allait sans doute pas tarder. Il lui fallait encore un peu de temps afin de digérer l'information que venait de lui annoncer Misha, afin de bien capter le sens de chaque mot. Carlson mangemort. Une trahison, voire même plus que cela. Il ne méritait pas l'attention que lui portait Stanford. Il méritait de se retrouver seul, abandonné, et de perdre lentement tous ceux qui comptaient pour lui, ce qui arrivait à James. Une lente agonie. Le Gryffondor ne bougeait plus, observant celui qu'il avait considéré comme un frère, ne voyant plus que lui, lui et sa traîtrise. La vie était bien cruelle en ces temps sombres.
 
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« Dies irae. » - Libre. EmptyDim 3 Aoû - 4:07



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      PARCE QUE LA DOULEUR VA DE PAIR AVEC L'AMOUR,
      PARCE QUE L'AMOUR EST UN SENTIMENT PENIBLE,
      AU POINT DE VOULOIR SE NOYER.
      NANA
      .


    L'idée d'existence est vaste, mais surtout très vide de choses concrètes et positives. On existe, certes, mais après? Misha savait bien que les philosophes, mais bien plus les écrivains, s'amusaient à dire « je pense, alors je vis », mais n'est-ce pas là encore une fausse idée? En effet. On devrait dire « je pense que je pense, alors je pense que je vis », car nous ne pouvons n'être sûr de rien, et pas même de notre unique existence. Les mauvais rêves sont ceux qui durent le plus longtemps, mais elle... Elle avait aimé ce petit rêve, rapide et délicat. Elle avait ouvert les yeux sur cette personne, elle avait crû que tout irait bien, que tout était déjà jouer, que ça finirait ainsi, mais c'était faux. C'était un coup de poignard dans le dos. Douloureux, et pas rapide. On tournait le manche pour qu'elle sente au mieux la lame dans sa chair, la remuait, comme si on venait de prendre à deux mains ses boyaux et qu'on les lui tirerait. Haine. Infamme haine. Dans le fond, elle comprenait la douleur de Dean. Le regard du Gryffondor ne mentait pas : il avait mal, et on ne pourrait rien faire. Ca n'était pas une douleur de la chaire, mais du coeur. Mais la petite flamme qui avait prise dans le coeur de la Serpentarde s'était éteinte en même temps que le vieu réverbère, clignotant. Elle aurait du se taire, encore une fois. Son plan ne se passait pas comme prévu. Elle perdait trop de chose dans la bataille. Elle baissa le regard. Signe de soumission? Bien sûr que non. Juste de souffrance. Avoir honte d'avoir mal, n'est-ce pas typiquement humain? Misha avait en horreur ces sentiments pour le Gryffondor, pour cet homme qui en aimait certainement une autre. Elle froissa sa robe. Dire qu'elle avait cru tout oublié et pouvoir recommencer... Elle le ferait sans doute. Elle en était capable. Il suffirait de fermer les yeux, encore une fois, et de passer. Ca n'était pas la première fois que la petite reine retenait ses larmes et passait à autre chose. A la mort de sa mère, elle fit pareille. La tête haute, pleine d'orgeuil. C'était ainsi. Elle susurra, au grès de la bise, essayant de rattraper son erreur. Si elle avait su...

    God - « Je suis désolée de te l'annoncer. Je croyais qu'il te l'avait dit... »

    Après tout, n'avait elle pas raison? Tout le monde aurait pensé cela à sa place. Mais avec cette erreur, elle s'était vite rendue compte que malheureusement, elle avait bel et bien perdu Dean. Faux. Elle avait tout perdu. Ce stupide plan marchait, certes, peu à peu, mais à ce moment là, au moment précis où elle avait appris la mort de son père, elle aurait voulu le tuer, lui, ce loup. Elle aurait pu, elle le savait, mais Fenrir l'en avait empêché. Encore une fois Orlov se mettait au travers de ses projets, ce qui avait le chic de la mettre en rogne. En y repensant, elle qui avait souffert de cette perte assez minime au milieu des décombres de sa vie, n'avait elle pensé qu'à elle? Non. Elle avait pensé, pour la première fois de sa vie, à d'autres personnes que sa propre famille. Dean, Joleene... Elle ferma les yeux. James, maintenant. Pourquoi? Pourquoi avoir de tels sentiments alors qu'elle s'en était passé pendant si longtemps? Elle ne pouvait pas répondre, pour la simple et bonne raison qu'elle ne pouvait pas. Elle tourna lentement son visage vers James, si semblait profondément choqué, et posa doucement sa main sur son épaule, comme la dernière des choses qu'elle pouvait lui donner. Elle n'était pas méchante, cette petite reine. Derrière ses airs de conquérant tyrannique, elle n'était après tout qu'une petite fille qui avait perdu sa mère trop tôt, et qui venait de perdre son père, non? Qui avait passé toute sa vie à comploter pour faire tomber la grande menace, non? Si. Elle n'était que ça. A peine en vie. Le teint trop pâle, les yeux trop bleux. Elle se racla la gorge. Elle aurait vraiment voulu l'aider... Vraiment. Mais elle ne pouvait pas, car elle n'avait même pas réussi à s'aider elle même.

    God - « Il me l'a annoncé après la bataille de Poudlard. Il... Il est mangemort depuis le massacre de Poudlard. Je... Je suis affreusement désolée Stanford. Je croyais que tu étais au courant, même avant moi. Je... J'aurais du te l'annoncer plus doucement. Vraiment, je... Pardon. »
    James - « Tu n'y es pour rien, et tu as bien fait de me le dire. Je pensais avoir atteint le fond, mais je chute à nouveau, je n'y aurais jamais pensé. »
    God - « On atteint jamais le fond. »

    Elle haussa les épaules. Les malheurs, elle connaissait. Chaques années, elle perdait une chose de plus en plus importante. Cette année, si elle ne perdait pas sa propre vie, elle perdrait celle de son frère. Le plus douloureux dans cette histoire, n'est-elle pas de se dire que quoi que l'on fasse l'on mourra? Tous les efforts ne veulent rien dire dans ce monde puéril et foutu. Elle ferma les yeux. On a jamais atteint le fond, car il n'en existe pas.

    God - « Ca pourrait être pire, après tout... »

    Dean aurait pu mourir. Il y avait encore une chance de le ramener auprès du « bon côté », même si Misha restait convaincu que ce côté n'était qu'une folie imaginaire pour rassurer tout le monde. Elle avait tant espéré quand elle était petite, et tant perdu, qu'elle en avait oublié le goût de la victoire. Aujourd'hui, que faisait elle? Elle complotait avec elle même contre les grands de ce monde. Ministre, Wolfgang. Tout le monde y passerait. Quiconque n'entrant pas dans le schéma qu'elle se donnait du bien. Mais après tout, à quoi bon lutter contre une force mélafique invisible? La menace était plus difficile à contrer quand on ne la voit pas. L'obscurité naissante se fit opressante. Le renard sentit comme un changement d'air, ou une odeur étrange dans l'air. Celle de la perte? Celle du malheur? Non. Celle de la douleur. Sa pupille se rétracta pour ne plus faire qu'un miniscule point dans l'immense océan qu'était ses yeux. Elle fixa cette silhouette, tant familière, tant lointaine. Et il souriait. Pourquoi? Pourquoi un tel sourire alors que la plaie, encore béante, saigne? Son regard se fit plus perçant et elle balaya du regard les alentours. Elle craignait les sorties trop longues depuis que la tête des jumeaux, et surtout la sienne, avait été mise à prix par Wolfgang. Comme quoi, elle se rappelerait qu'il ne faut pas s'en prendre à une décolorée amante du chef des mangemorts. Elle déposa finalement son regard sur lui, sur ce sourire un peu trop froid, un peu trop lointain. Et son regard, curieux, glissa sur James, qui semblait dès lors offusqué, peiné. Oui, profondément peiné. Comme une âme qui se vide de sa substance. De la dernière qui lui reste, tout du moins.

    Dean - « Salut. »
    James - « Tiens, Carlson. Ton patron accepte que tu traines avec les impurs dans mon genre? Ou peut-être qu'il t'a demandé de me tuer, ce qui justifierait ta présence ici. »

    Misha hésitait. Adoptait son côté destructeur n'arrangerait rien... Mais il l'avait mise au pied du mur, il l'avait jeté, en quelques sortes. Comment prendre cela? « Je suis Mangemort. » Et elle, qu'est-elle? Recherché morte par Wolfgang Orlov. Une belle somme à la mise. Elle avait déjà du écarter Hoffman de sa gorge, lors de sa dernière sortie. Elle se leva du banc, d'un calme étrange, comme cachant la tempête. A quoi bon lutter, après tout? Il avait choisi sa vie. Elle avait choisi la sienne. Il tuerait des innocents. Elle tuerait ceux qui se dresseraient face à elle. Or, il était évident qu'il en ferait partit, plus tard, quand Wolfgang aura la sadique idée de les jeter, Vitaly et Dakota de surplus, sur elle. Pas question pour la petite reine d'attendre qu'on la plume. Pas question non plus de pardonner à la seule personne, depuis cinq années, à qui elle offrait de son temps sans en découler quoi que ce soit. Elle siffla comme un serpent, l'oeil mauvais posait sur la jeune silhouette de Carlson.

    God - « Tes amis ne sont pas avec toi? »

    Par amis, elle entendait bien évidemment son cousin, Al et Kevin. Les trois sales races qui un jour ou l'autre se retrouveraient bien évidemment face à elle. Qu'importe. Après tout, elle ne vit que de ça. D'air pur et de sang. Car sa baguette est rapide et sa puissance n'a pas de limite. Mais lui... C'est Dean, bon sang. Elle resta droite et fière, le regard plantait dans celui de l'ancien Gryffondor. Un sang mêlé.. Elle avait été stupide. Terriblement stupide. C'est à ce moment précis qu'elle avait compris, finalement, qu'elle était une des seules causes de son malheur. En repoussant Dean comme elle avait repoussé tant de personne, avec cette froideur presque naturelle, elle n'aurait pas eu à lui faire face, et pas plus de rancoeur dans son coeur. Être trahi, ça fait mal, non? Très mal. C'est comme un croche pied où l'on glisserait éternellement sur un sol recouvert de caillou. Prise à son propre piège. La manipulatrice triste de perdre une personne qu'elle avait cru pion. En voilà une idée... Elle glissa sa main dans sa poche, son visage semblait figer dans un bloc de glace. Les sentiments n'en ressortaient pas. Même Michel Angelo n'aurait pas pu ressortir une quelconque émotion du visage du renard. Voilà l'absolu tristesse : celle qui n'en ressort rien, mais qui est tout de même présente. En retirant sa main, elle dévoila sa baguette. Longue et fine, d'une couleur ternie par les années. C'était bien plus par précaution que par mauvaiseté. Tuer Dean Carlson, c'était comme donner à un chat une souris sans pattes : un jeu sadique et malsain, et terriblement facile.

    Mais là, c'est l'histoire d'une petite reine qui crû au bonheur, avant qu'on lui arrache l'espoir.
 
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