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 Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.]

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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyDim 1 Juin - 0:38



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    J'étais assise au bord du lac. Seule. Mais cela ne choquait plus personne depuis quelques temps. La solitude qui me pesait pendant mes 4 premières années était devenu un lot du quotidien pour moi aujourd'hui. J'entendais des "Regarde, c'est Awelyn Bennet, tu te souviens. Elle riait tout le temps d'habitude." On dit ceci, on dit cela. Jaser. Les gens ne savent faire que ça, jaser. Tiens Miss machin ne rit plus aujourd'hui, il a du lui arriver ça. C'est pas normal que Monsieur truc ait eu un D en Sortilèges, il a du lui arriver ça. Tu avais déjà vu Machin Truc sourire? Moi non plus. Elle a du se trouver un nouvel ami, peut-être le seul d'ailleurs. Je ne comprenais jamais cette fâcheuse habitude qu'avaient les gens à raffoler des ragots, en inventer, les colporter. Moi je n'aimais plus qu'une chose. Le calme, la tranquillité et le dessin. J'avais toujours sur moi ce carnet qu'on m'avait offert pour mes 16 ans. Celui que ma tutrice m'avait offert, et le seul cadeau qu'elle ne m'ait jamais offert d'ailleurs. "Tiens, tu vas peut-être pouvoir te mettre à travailler si je t'offre des feuilles!" avait t-elle dit à la fin de cet été. J'avais 15 ans, et c'était le premier anniversaire que je passais sans mon père. J'ai passé ma cinquième année à dessiner, à remplir la moindre tache blanche d'une feuille de ce carnet. Pas mes plus beaux chef d'oeuvres, tous plus ou moins tristes. A mes 16 ans, j'ai eu droit à un autre calepin. Je ne voulais rien d'autre venant de cette famille horrible.

    Cessons de relater nos joyeuses vacances. Comme toujours, je ne savais pas d'où me venait mon soudain talent pour le dessin, moi qui n'était pas fichu de savoir dessiner un nuage correctement. On dit que la mort des proches bouleverse, je veux bien le croire, mais de la à changer un désastre en rareté, y'a des limites. Mon père était bon dessinateur. La mort m'aurait transmis ses gènes? Je préfère ne pas y penser et de toutes manières, cela parait inutile. J'étais sur les rives du lac, les pieds nus, touchant presque l'eau froide. Il faisait plutôt froid, et je n'avais que la base de mon uniforme sur le dos. Ma chemise, ma cravate, mon pull et ma jupe quoi. Mes sandales et mes chaussettes attendaient sagement près de moi. Habilement, ma main glissait sur la feuille blanche, laissant quelques traces grisées, faites par mon crayon. Ce que je dessinai? C'est une longue histoire. A la mort de mon père, je suis rentrée chez moi, récupérer quelques affaires personnelles. Parmi celle-ci j'ai pris un album photo, celui de mes parents. Et ma photo préférée était celle où ils étaient tous les deux, le jour de leur mariage, heureux. Cette photo était reproduite en plusieurs exemplaires sur mes calepins (parce que celui que m'offrait Miss Scroutt à Pétard, ma tutrice n'était pas suffisant pour l'année, je devais en racheter un ... toutes les deux semaines). C'était ce que j'arrivais le mieux à dessiner, et aussi ce qui pouvait me retirer un peu de ma tristesse, voir le visage souriant de mes parents.


    Comme à chaque fois, j'ai levé les yeux au ciel, espérant y voir comme un signe du fait qu'ils veillent sur moi, que je ne suis pas aussi seule que j'aimais le faire croire. Mais comme d'habitude, il n'y avait que le soleil brûlant dans un ciel bleu d'octobre. Tout commençait à s'agiter autour de moi. 17h00 sonnaient, la fin des cours pour une grande majorité d'élèves étaient annoncée. Pour ma part, j'avais séché une heure d'Histoire de la Magie. Court inintéressant, et ennuyeux à mourir. Je pouvais dessiner en cours me direz vous, mais non, je n'avais pas envie. Il faisait beau, et j'avais le parc à moi, ou presque à moi. C'était ces moments que je privilégiai. Les élèves commençaient à sortir en riant. Quelques uns par deux, d'autres par trois, quatre ou plus. J'ai beau être comme qui dirait parfois asociale, j'aime regarder l'espèce humaine. Elle est si étrange. Visiblement, rien d'inhabituel aujourd'hui. Je lâchais mes cheveux qui étaient attachés en chignon, comme d'habitude, puis je repris le cours de mon dessin, de mes pensées et accessoirement, de mon monde à moi.
 
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Rouge, jaune, gris…
Ses parents devaient probablement consommer une soupe chaude chez la grand-mère Nana. Et elle, elle les regardait manger avec cet air d’exaspération affectueux. C’était la saison d’automne et les horaires de spectacles devaient attendre jusqu’à l’hiver pour reprendre. Le printemps de même que l’automne, chez eux, était synonyme de malheur et pauvreté. S’avait toujours eu la même signification pour Thomas qui marchait près du lac, les mains dans les poches de son pantalon avec les yeux rivés sur les feuilles par terre. Il déglutit à la seule pensé de les voir, le bras tendu, pour recueillir quelques noises, dans les rues pavées de Londres. Mais il chassait d’un revers de main cette idée, s’efforçant de croire en leur talent qu’il ne comprenait plus depuis belle lurette.

Une belle tache dans cet univers qui s’efforçait d’être ensoleillé marqua son attention. Une tache blonde, dorée. C’était cette fille qu’il avait vue du coin de l’œil et qui semblait si… triste depuis quelques temps. Il essayait bien de comprendre comment un sourire pouvait faire pour être constamment viré vers le bas. Lui qui réglait tout par la bonne humeur ou le rire, une mornitude pareille était tellement déplacée dans sa vie. Mais Thomas, lui, ne commettait jamais l’erreur de broyer du noir. Au contraire, il chassait les idées sombres tout en gardant du temps pour pleurer, tout bonnement.

Il s’approcha de cette Awelyn qui lui faisait dos - qu’est-ce qu’un dos courbé pouvait paraître si inoffensif - puis il décida de s’asseoir en tailleur derrière elle, faisant face au château. Il s’accota sur l’échine de l’adolescente et scruta un instant l’immensité de Poudlard. Le Poufsouffle ne pouvait pas définir avec exactitude comment réagirait la Gryffondor. Elle l’avait vu venir, c’était certain. Mais serait-elle surprise, agacée ou bien indifférente à sa présence?


- Tu n’étais pas là en cours d’histoire de la magie. Rendu ici, les professeurs ne s’étonnent plus de ton absence…

Silence. Il se faisait presque lourd. Peut-être avait-il entendu un chuchotement de sa part, mais il n’en était pas si sur. Mais ça n’était pas gênant. Rien ne l’était pour le Riley.

Le garçon aimait bien prendre son temps. La patience était vertu chez lui et s’il détestait les personnes qui rechignait sur le temps interminable, lui savourait chaque aspect qui pouvait rendre l’attente d’une douceur sans limite. Il se tut donc puis fit scruta le château. Thomas avait bien toute la soirée devant lui, peu lui importait d’avoir à regarder avancer l’heure s’il était en bonne compagnie. Puisqu’il n’en doutait pas une seconde.

Conscient de la métamorphose qui s’opérait à l’intérieur de sa voisine à l’arrière, il savait intuitivement que la chose qu’elle refoulait aurait raison d’elle. Sans trop s’expliquer pourquoi, il comprenait le cheminement de toute cette émotion pour venir la changer, pour le meilleur d’elle-même. Thomas en était persuadé.
Trop souvent il avait pu observer le comportement du genre humain. S’en était rendu un passe-temps que de comprendre la psychologie humaine, du Serpentard un peu trop mal-aimé au Poufsouffle timide et impuissant.


Dernière édition par Thomas Riley le Dim 1 Juin - 8:10, édité 1 fois
 
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Pshh Pshh Pshh Pshh ... Et ce n'était pas le bruit du vent dans les feuilles. Le parc n'était plus qu'un immense terrain noir. Noir de monde. Monde qui chuchotait, criait, hurlait, courrait ... et pire encore m'agaçait. Serait-il possible qu'en plus de tout ce que j'ai pensé avant, j'ai aussi le don de voyance? J'étais persuadée qu'on viendrait me déranger. Quand je senti quelqu'un s'installer dans mon dos, je ne me suis même pas retournée. A quoi bon. Il ou elle finirait bien par se lasser de parler à un mur ... ou a une tombe. Peu de gens restaient avec moi, et c'était déjà trop. Je ne tolérais la présence que d'une personne sans être certaine de me lasser à mon tour et de me fâcher. Cette personne était Enrique Almadovar, oui un Serpentard et mon meilleur ami par la même occasion. Je su tout de suite que ce n'était pas lui dernière moi. Il ne m'accostait jamais comme ça et ce n'était pas son odeur habituelle. Un étranger. Que je le connaisse, de près ou de loin, s'il ne portait pas les initiales E-A, ce n'était qu'un étranger.

J'ai changé de feuille. Je ne tiens pas à ce qu'on voit ce que je dessine. Ces visages si souriants étaient à l'opposé de ma nature, tout paraissait trop contradictoire. Personne ne comprendrait. Je le terminerai plus tard, dans la salle commune, à l'abri des regards indiscrets. Je n'eut pas besoin de chercher bien longtemps avant de retrouver ma muse qui flottait au dessus de moi. Mon crayon parcourait de nouveau les lignes blanches de la feuille.


THOMAS - Tu n’étais pas là en cours d’histoire de la magie. Rendu ici, les professeurs ne s’étonnent plus de ton absence…

Ainsi c'était toi, Thomas Riley qui venait troubler ma tranquillité. Je t'avais oublié, toi, le petit vertueux, la patience et la loyauté incarnée, toujours tout sourire quoi qu'il arrive. Oui je t'ai observée, et non. Non je ne veux pas de ton trop plein bonheur, garde ton sourire pour une autre, reprenons chacun notre chemin, chacun de notre côté et oublie mon existence. Tu l'avais bien fait jusque la.

Une élève normal aurait pensé : Tranquillité > Calme et sérénité dont on savoure le court instant dès qu'il arrive. Moi, je n'étais pas normale. Je pensais Tranquillité > Moment inexistant puisqu'on vient sans cesse la troubler. D'autre diraient que ce n'était pas une mauvaise chose, puisqu'ainsi, quand elle reprend, nous somme heureux de la retrouver. C'était une façon de voir, mais pas la mienne.

Ainsi donc, très cher, tu as remarqué mon absence. Je ne m'en doute pas à vrai dire. Dès que je saute un cours, tu viens me le rappeler, comme si c'était important. Foutaises. Je n'eut aucune réaction face à ta petite pensée a voix haute. Je me fiche de savoir que les professeurs soient habitués à une absence répétée de ma part et qu'ils en soient habitués. J'en ai rien à foutre d'eux, ils ne me comprennent pas. Pour eux, je ne suis qu'une sale égocentrique en pleine crise d'adolescence qu'il est impossible de raisonner. Ces bandes d'idiots. Tous des crétins. Mais revenons en à toi, Thomas Riley. Si tu t'attendais à une réponse de ma part, c'est raté. Tu n'en aura pas. J'appose une touche finale à mon croquis. Je ne vais pas le peaufiner si je ne compte pas le garder. Je te le tend, ou plutôt, toujours sans me retourner, je le pose à tes pieds. Tu vois bien, la main que j'ai dessiné te pointe une direction. Apposé en écriture fine que j'avais et entre guillemets, t'étais destiné un affectueux "GO AWAY".
 
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Il prit doucement le parchemin, l'évalua longuement puis, avec la plus méticuleuse finesse du monde, le plia et le mit dans sa poche, un sourire empreint d'une joie indomptée aux lèvres. Comme à chaque cours manqué, il se faisait un privilège d'aller lui en parler. Comme à chaque colère refoulée, il se faisait une joie de la faire sortir.

- C'est drôle à dire, mais tu n'es plus la petite bonasse écervelée d'il y a quatre ans. Non, tu es bien pire. Parce qu'à cause d'une simple perte, tu te laisses tenter par le chemin le plus facile. Franchement, tu me déçois, moi qui croyait que tu étais plus solide...

Comment avait-il déduis? C'est tout simple, voire idiot. Parce que trop souvent les gens iront faire la tête pour des futilités qui exaspère lorsqu'on fait un pas en arrière pour observer la situation, ils croient que le monde arrête de tourner seulement pour eux. Oui, petits être démunis de toute jugeote, qui attendent la prochaine fin du monde leur étant tout bonnement destinée. Oh, il la sentait bouillir de l'intérieur la Bennet. Elle était idiote de penser que tout n'allait pas dans sa vie. Parce que lorsqu'on en a une parfaite, sans soucis, on croit que le moindre détail qui sort de l'ordinaire pourrait nous chavirer jusqu'à la fin de nos jours, avec toujours ce même chagrin lorsqu'on se lève le matin et qu'on voit la photo de cette chose qui nous manque terriblement.

Il s'accota plus fermement et empoigna une mèche de cheveux de la fille, qu'il commença à faire tourner autour de son doigt. Elle était clair et sentait si bon. Chose peu étonnante: Miss parfaite n'allait tout de même pas arrêter de se parfumer par orgueil, non monsieur! Oh, et si vous voudriez bien savoir, pour de l'orgueil, s'en était un véritable. Caractère de cochon? Ah ça oui! Et servit sur un plateau d'argent pour ledit Thomas. Il se frottait déjà les mains, la langue bien sortie entre les lèvre.
Il émit un soupir de satisfaction.


- Il faut croire que j'avais tord, n'empêche que ça ne m'étonnes plus à vrai dire.

Que tenterait-elle? La rage prononcé ou bien le bouillement intérieur? Dans les deux cas, il en sortirait gagnant et il aurait ce qu'il voudrait. N'empêche qu'elle pouvait toujours feindre la sérénité mais c'était déjà un combat perdu d'avance pour cette option. "Un dernier bouquet d'étincelle" comme dirait ce présentateur aux gants troués et au chapeau haut de forme défoncé sous les projecteurs de Londres. Il la sentait déjà trembler. Si elle pleurait, c'était... c'était une chance? Non, il ne la sous-estimait pas à ce point. Et puis, ce n'est pas comme si elle avait la fierté d'un boeuf aux couilles ratatinées! C'était une Gryffondor, après tout. Si elle était intelligente (Thomas n'en doutait pas une seconde, sans blague ni canulard) elle saurait déjouer adroitement ses plans.

Certaines personnes passait autour, les regardant dans leur cirque plutôt étrange puis recommençait leur discussion comme si de rien était. Moutons. Thomas n'avait d'estime que pour ceux en qui l'aspect charnel ne rimait à rien. Mais ils eureut beau être entourés, aux yeux du Poufsouffle, il n'y avait qu'eux deux d'existants sur cette terre.
 
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J'ai longuement cru que tu t'en irai Thomas Riley. J'avais peut-être tord. Non, j'avais tord tout simplement. Qui étais tu pour te permettre de venir troubler ma peine, mes pensées et ma solitude. Je ne t'ai rien demandé, sinon de me laisser tranquille. A ça, tu étais persévérant. Je ne pouvais pas le nier. Mais je n'avais pas besoin de toi il y a 6 ans, ni même l'an dernier et c'est toujours d'actualité.
Je te senti dans mon dos évaluer mon "présent". Je t'ai entendu le plier et le ranger. Mais pas te lever. Merlin, je vais encore être obligée de devoir te le dire de vive voix et tu sais à quel point je n'aime pas ça. Mais tu me pris de cours.


THOMAS - C'est drôle à dire, mais tu n'es plus la petite bonasse écervelée d'il y a quatre ans. Non, tu es bien pire. Parce qu'à cause d'une simple perte, tu te laisses tenter par le chemin le plus facile. Franchement, tu me déçois, moi qui croyait que tu étais plus solide...

Tu as gagné, tu as mon attention. Je me suis retournée vers toi en entendant tes mots. Non pas parce que tu me traitais de bonasse écervelée, mais parce que tu avais deviné. Jamais ces mots, ceux qui désignaient la mort de mon père, ni même la perte de ma mère à ma naissance. Les seuls au courant étaient Enrique, et je lui faisait confiance pour ne pas le répéter, l'autre était ma correspondante anonyme, et ça n'était pas toi parce que tu n'écrivais pas aussi bien que cette personne, ainsi que le Directeur, qui me l'avait annoncé pendant un cours. Alors comment avais-tu fais? Mon regard croisait le tien, mais on pouvait déceler une différence. Les mien avaient un aspect plus pur, plus limpide, donné par les larmes que je refoulais. Je ne te ferai pas ce plaisir, non, je ne pleurerai pas devant toi. Ton regard devient insoutenable. Je le détourne, je ne veux plus te voir. Tu n'avais pas le droit de dire ça. Pas le droit tu m'entends? Je n'ai pas besoin de tes conseils!

Voila que tu te permets de me toucher maintenant. Seulement, tu as remué en moi tout un sentiment que j'avais descendu bien bas. Une boule s'était formée dans ma gorge, suite logique de ces larmes que je ne voulais pas laisser sortir en ta présence. Qu'avais tu fais! Quand je m'en suis rendue compte, je t'ai retirée cette mèche qui était à moi. Tu n'avais pas le droit de me toucher, ni même de m'approcher, encore moins de me parler, et je t'interdisait même de penser que tu pouvais m'être utile. J'ai sorti mon elastic que mon sac pour rattacher mes cheveux en chignon, t'empêchant de les toucher. La seule mèche que je laissais accessible, ne l'était pas pour toi.

THOMAS - Il faut croire que j'avais tord, n'empêche que ça ne m'étonnes plus à vrai dire.

S'en était trop, je ne supportais déjà plus ta présence. J'ai refermé mon calepin d'un geste brusque, puis j'ai tout rangé dans mon sac. Je me suis relevée, prenant la première direction qui m'éloignai de toi. J'ai fais trois pas et je me suis retournée.

AWELYN - Fout moi la paix Riley! J'ai pas besoin de tes services. Va jouer au psychologue avec une autre!

Puis je suis partie, toujours vers le lac. Ma besace n'était pas bien remplie, ça se voyait. Elle ne pesait pas beaucoup sur mes épaules. J'ai marché le long du lac, d'un pas rapide, pour m'éloigner de toi. Le plus vite possible. Si tu savais comme je te détestais en cet instant! J'ai pris la direction du ponton, puis je me suis réinstallée à l'extrémité. J'ai laissé une larme s'écouler, puis je l'ai chassée aussitôt. Je devais me montrer forte, et cela signifiait que je ne devais pas pleurer.


 
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Bingo! Maintenant, restait à savoir ce qui la tracassait tant. Il la sentit frémir derrière lui, comme un agneau qui venait de naître pour apprendre à marcher pour la première fois. La Bennet se retourna, croisa son regard. Thomas eut soudain une frousse insupportable lorsqu'il vit ses iris trembler sous le poid d'une peine qui ne saurait tarder à sortir. Non! Pas maintenant! Elle le détestait à présent: il fallait qu'elle résistes encore. Il eut dans le regard de l'adolescent un filament de compassion envers cette Awelyn. Mais étant donné sa si lourde rage qui creusait son visage, elle ne remarquait que son regard désormais impassible. Néanmoins, pas une goûte d'indifférence l'habitait. Il aurait tant voulu la serrer dans ses bras, lui dire de pleurer, mais s'aurait été faire une étreinte à un oursin.

La mèche entre ses doigts disparue. La Awelyn aussi. Elle le laissa là, assit par terre, tourné face au lac. Elle refusait son aide. Pas surprenant: il aurait sans doute fait la même chose. Mais lui n'avait pas un orgueil démesuré.
Thomas la regarda droit dans les yeux. Puis, elle se retourna et alla s'asseoir plus loin, sur ce quai flottant. Il arqua un sourcil moqueur. Pensait-elle vraiment échapper à son filet en allant quelques pas plus loin.

Tranquillement, le Poufsouffle se leva. Il franchit les quelques mètres qui les séparaient sans quitter sa silhouette si menue. Quelques pas en sa direction, s'assoyant à l'extrémité perpenticulaire au cien. Le garçon aimait regarder droit dans les yeux. C'avait une signification de défi envers son interlocuteur. Néanmoins, aujourd'hui, l'autre était sans défense.


- J'ai dit ce que je pensais. Tu n'as plus à craindre aucun commentaire désobligeant de ma part sauf si tu le décides. Parce que non, je ne te comprend pas. Enfin, je ne comprends pas les gens qui choisissent la facilité. Eux autres se retrouvent Mangemort ou bien suspendus au bout d'une corde. Je sais par contre que ce n'est pas ton cas. Tu es bien plus rationnelle.

Sous-entendu. Il croisait les doigts pour qu'elle comprenne que refouler ses sentiments ne menait à rien. Penserait-elle aussi loin? Si la rage l'aveuglait encore et si elle ne l'écoutait pas, ce serait plus complexe.

Thomas fixa le lac, loin devant on pouvait discerner des bûches et une fumée qui montait tout fière. Longtemps il aurait pu observer ce paysage avec plus d'insistance que jamais. Parfois, son coeur manquait un bond sous l'émotion. La moiteur de l'automne, l'odeur des feuilles mortes, le son lointain des bernaches. Tous ça sonnait en un echo plus caractéristique que jamais en lui. Il se laissa prendre à rêvasser tranquillement, attendant deux, vingt secondes ou même 2 minutes. Ça n'avait pas d'importance.
 
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Je n'ai jamais cru en dieu, jamais en quoi que ce soit sinon la bonne étoile qui m'a abandonnée. Je ne méritai pas ça. Personne ne le méritai. La vie pouvait être si injuste parfois, c'était horrible. Le paysage, lui était apaisant. Calme, serein. Tout ce que j'avais besoin ... malheureusement, j'étais poursuivie par la malchance. J'ai cru que tu me laisserais tranquile. Mais bien sur, j'aurai encore du m'en douter. Je ne connaissais pas si bien que je voulais le croire. Peu de gens insistaient comme toi? Tous me laissaient plus ou moins tranquille, quand je le demandais. Je ne t'ai pas entendu venir derrière moi. Ou plutôt, je n'avais pas envie de t'entendre arriver.

THOMAS - J'ai dit ce que je pensais. Tu n'as plus à craindre aucun commentaire désobligeant de ma part sauf si tu le décides. Parce que non, je ne te comprend pas. Enfin, je ne comprends pas les gens qui choisissent la facilité. Eux autres se retrouvent Mangemort ou bien suspendus au bout d'une corde. Je sais par contre que ce n'est pas ton cas. Tu es bien plus rationnelle.

A ces mots, je me suis tendue, mes mains percutèrent le bois du ponton, provoquant un "PLOC" audible. Je te le promet, un jour je te ferai un cours de Français. Je t'apprendrai mot pour mot la définition de ces mots : Tranquillité, Solitude, Seul(e). Je sais ce que où tu veux m'amener Thomas Riley. D'autres avant toi ont essayé, tous ont échoué. Pourquoi toi tu y arriverais? Depuis le temps que tu viens me voir, pour me faire avouer, me faire hurler de colère, ou tenter de me faire sourire. Tu n'es pas arrivé loin, mais sans te l'avouer de vive voix, tout ça me touche, ce que tu essayes de faire pour moi, et surtout l'attachement que tu y portes. Tu perds ton temps avec mois selon moi. Des dizaines de filles dans notre classe sont bien plus intéressantes, plus bavardes, plus joyeuses et sans doute plus réceptive à ton incessant sourire.

Aucun commentaire désobligeant? Vraiment? C'est une bonne chose, un bon début pour ma tranquillité. J'ai baissé ma tête, posant les yeux sur la surface du lac. Tes paroles, toutes, pas seulement celles d'aujourd'hui avaient fait le bonhomme de chemin. Bien entendu, je ne me l'avouais pas à moi même et je préférais oublier tout ça, plutôt que de les garder en mémoire, et visiblement, recommencer ne te dérangeait pas tant que ça, puisque c'était ton lot du quotidien. Comment tu pouvais supporter que je ne te dise jamais rien, ou que je t'envoie chier à chaque fois que tu arrivais à faire sortir quelques mots de ma bouche. Je me trouvais moi même parfois horrible, mais c'est comme si c'était indépendant de ma volonté.

Je ne me retournerai pas vers toi. Je n'en ai pas envie. Je sors de mon sac mon calepin et mon crayon, puis je recommence à dessiner. Je reprend le portrait de mes parents. La ou tu es, pas de risques que tu puisses voir, et c'était le seul truc qui m'importait. Et puis, ce n'était pas comme si on pouvait être silencieux sur du bois. Je t'entendrai venir si tu t'approches.

Mais je n'étais pas concentrée. Te sentir derriere moi était insupportable.

AWELYN - Tu n'as vraiment rien d'autre à faire que de rester là?

Mal à l'aise, me rappelant tes derniers mots, j'ai passé ma main sur mon cou. Quelle idée. Mourir. Je n'avais pas envie de mourir ... les rejoindre, mourir. Ces mots se bousculaient dans ma tête. Oui je voulais les rejoindre, mais je ne voulais pas mourir. Pas facile de vivre avec ça, j'étais déjà morte sur terre en vérité, mais penser que je ne respirerai plus et cela volontairement ... non. Le suicide, un mot banni de mon vocabulaire, comme beaucoup d'autres d'ailleurs mais celui-ci plus que tout.
 
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Il émit un rire franc. Celui qui fait chaud au cœur quand la tension, comme celle-ci, monte si haut qu’on ne fait plus qu’en être aveuglé.

- Malheureusement pour toi, je n’ai rien d’autre de prévu à mon horaire.

Thomas se retourna pour observer quelques instants la jeune fille accroupie sur quelque chose. Sûrement dessinait-elle encore. Il changea de ton, du tout au tout, ses yeux investigateurs la scrutant avec quiétude.

- Pourquoi tiens-tu absolument à avoir une mine aussi morose ? Tu n’es pas découragée de supporter les « tu es certaine que ça va? » des gens qui te prennent par pitié ? De tes amis, aussi, qui souffrent certainement pour toi… Tu ne t’es jamais posé la question, toi, Awelyn Benet, adolescente de 16 ans à Gryffondor, à savoir si tu préférerais une vie plus belle, plus limpide ? Sincèrement, je crois que tu ne t’es jamais penché sur la question de ce qui te rendais réellement si malheureuse.

Sa voix avait cette douceur qu’il n’avait jamais donnée à Awelyn. Un ton de voix qui sortait de l’ordinaire, comme si s’eut été un ultime effort qu’il tenta. Par conviction qu’il réussirait tout de même, cela va de soit, il savait que s’il touchait son talon d’Achille, elle serait à sa mercie. Tout le monde était fait ainsi. Même lui.

- A mon humble avis… tu ne l’as jamais accepté.

C’était catégorique, cette fois-ci. Thomas répugnait qu’on ravale ses sentiments, au risque d’exploser à un moment inopportun. Sinon, jouer avec ceux-ci pour aller les ressentir plus tard, avec quelqu’un digne de confiance. Awelyn n’avait jamais fait cette manœuvre. Ça crevait l’œil qu’elle avait un besoin incessant de laisser couler ses larmes. Vivre avec un poids si énorme pour sa personne était un fardeau trop lourd à porter. Souvent, ces peines finissaient par des carnages aux poignets. Mieux valait détourner le regard de ses bras, histoire de ne pas angoisser pour quelque chose qu’il était préférable de ne pas savoir.

Pourquoi aller la voir, elle, plutôt qu’une autre à l’esprit sain et naïf ? Cette fille manquait assurément de simplicité. C’était ce qui ressortait le plus chez elle. Awelyn en valait la peine pour la simple et unique raison qu’elle avait ce caractère féroce qui lui plaisait tant. Également cet aspect candide, qui venait parfois se mêler à la lueur déboussolée dans ses yeux. Elle était belle, ne se laissait pas aller n’importe où par n’importe quel abruti – il en était bien la preuve vivante. Awelyn n’était pas gagnée d’avance. Voilà tout.

Mais… mais pourquoi diable se laissait-il entraîner par des pensées aussi incohérentes ? Le Poufsouffle gigota quelque instant sur place, inconfortable à toutes ces idées qui venaient de lui traverser l’esprit comme si de rien était. Il n’allait pas tomber amoureux si facilement ! N’empêche que voilà qu’il s’était embarqué dans un manège qu’il n’avait d’autre choix que de suivre. Enfant, il s’était juré prendre l’exemple de ses parents et continuer jusqu’au bout de ce qu’il avait commencé… jusqu’à quel point ? Et s’il tombait peu à peu sous le charme de cette gamine ? C’était impossible d’avoir un quelconque sentiment pour une personne qui vous fait la tête nuit et jour ! Une véritable teigne, oui ! S’il devait se cacher son affectivité pour qui que ce soit, il en mourrait de honte envers lui-même, assurément…
 
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THOMAS - Malheureusement pour toi, je n’ai rien d’autre de prévu à mon horaire.

Malheureusement oui. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter ta présence et ton attention. Mais au risque de me répéter, je pense vraiment que tu devrai changer de voie et t'intéresser à quelqu'un d'autre de plus facile. Il y a quelques années, ton rire aurait pu être communicatif pour moi et j'aurai pu te suivre, mais je n'en avais pas envie. Je ne voulais pas. Je ne te regardais pas, mais quand tu t'es arrêté de rire, j'ai su que tu allais reprendre sur ce sujet qui me blessait tant. Tu tenais tant que ça à me faire de la peine, à me voir hurler, retenir mes larmes, devenir folle et te détester? Tu devais être un vrai kamikaze alors.

THOMAS - Pourquoi tiens-tu absolument à avoir une mine aussi morose ? Tu n’es pas découragée de supporter les « tu es certaine que ça va? » des gens qui te prennent par pitié ? De tes amis, aussi, qui souffrent certainement pour toi… Tu ne t’es jamais posé la question, toi, Awelyn Bennet, adolescente de 16 ans à Gryffondor, à savoir si tu préférerais une vie plus belle, plus limpide ? Sincèrement, je crois que tu ne t’es jamais penché sur la question de ce qui te rendais réellement si malheureuse.

Tu ne m'avais jamais parlé avec ce ton la. Ça m'a surpris au début, mai ce que tu as dit m'a encore enfoncé un peu plus cette dague que j'avais dans le coeur, qui me tuait petit à petit. Crois tu que je vais te laisser dire des choses pareilles? Tout ça, ce que tu dit, c'est mon problème, mes affaires, je suis la seule à savoir ce que je peux accepter et jusqu'où les autres souffrent pour moi. Des amis, tu devrai savoir qu'il ne m'en reste qu'un vrai, les autres sont tous rentrés dans la vie active et ne m'ont jamais connu comme ça. Quant à ceux qui me prennent par pitié tu dis? Ils se sont lassés avant moi. Pendant un an, je n'ai eu droit qu'a cette question, eux n'ont pas eu droit à une réponse. Ils ont pris la bonne voie : me laisser tranquille. Tu ferais mieux de les suivre au lieu de vouloir me faire brusquement retomber dans ta réalité. La joie des autres m'insuporte, je n'en peux plus de leurs sourires niais, de leurs gazouillements joyeux, de leurs éclats de rires, de leur vie simplement. Nous avons joué dans la même cour quelques années, aujourdhui c'est terminé. Rejoins ces derniers, ils t'accepteront sans peine, tu es l'un des leurs. Nous ne vivons plus dans le même monde Thomas Riley, comprend le bien. Je n'ai besoin de personne.

Je ne te répondrai pas, je ne veux qu'oublier ce que tu viens de me dire, pour ton propre bien. Je ressent néanmoins une nouvelle boule piquante dans ma gorge. Je déteste ce sentiment. Un dernier coup de crayon, voila Papa, je n'ai oublié aucun détail de ton visage.


THOMAS - A mon humble avis… tu ne l’as jamais accepté.

Cette phrase, je ne te la pardonnerai jamais. Je t'ai laissé me faire du mal, raviver la douleur que je tente d'éteindre lentement, mais ça, ça ne passera pas. J'ai reposé mon carnet, puis mon crayon. Je me suis relevée, puis me suis plantée, juste devant toi, debout. Mes poings étaient serrés, mon visage rouge de rage, mes yeux humides de tristesse et mon coeur battait la chamade, n'ayant qu'une envie, t'oublier à jamais.

AWELYN - Tu crois que c'est facile, tu crois que tu peux oublier comme ça! Mon pauvre garçon! Comment oses tu parler ainsi des choses dont tu ignores le sens. Nous avons chacun nos problèmes, chacun nos vies. Tu ne peux pas parler de ce que tu ne connais pas! Tu n'as pas le droit de dire ça. Jamais tu ne t'es réveiller le matin en te disant, c'est terminé, je suis seul. Tu reçoit encore des hiboux de ta famille, tu as de la famille qui t'aime, qui vient te chercher à chaque vacances, dont tu as des nouvelles une fois par semaine, une famille qui t'offre des cadeaux pour Noël et qui n'oublies pas ton anniversaire. C'est facile pour toi, tu as des épaules sur lesquelles tu peux te reposer. Tu ne pourras pas te mettre à ma place, tu ne peux pas juger, tu ne me connais pas. Je t'interdit de dire des choses comme ça tu m'entends! JE T'INTERDIT!!!

Mes phrases n'étaient peut-être pas cohérentes, mais tu as du en saisir le sens. Je t'en veux tu sais. Si j'ai fait en sorte de te parler sans hurler au début, ma colère est devenue de plus en plus forte, à chaque phrase. Mes derniers mots, hurlés ont attiré sur nous l'attention d'une bonne dizaine d'élèves. Je n'aime pas être le centre de l'attention, mais cette fois, ci je ne m'en formaliserai pas. Je n'ai qu'une envie, te faire avaler ta langue, te torturer, te faire comprendre à quel point tu t'aventures en terrain inconnu. Oh je ne suis pas sans savoir que tu n'as pas toujours eu une vie rose. Je ne suis pas là de l'ignorer. Ça n'empêche que tu n'avais pas le droit de t'aventurer jusque la.

Tous les autres nous regardent, et je ne bouge pas, je suis toujours devant toi, les poings serrés, comme si j'allais bientôt frapper, le visage rouge, comme s'il allait exploser, les yeux limpides, voulant laisser échapper leur chargement, et le coeur battant toujours aussi fort, me faisant mal, comme s'il allait sortir de ma poitrine. Vois, vois et profite bien de l'état dans lequel tu m'as mise. Si tel était ton but, félicitations, tu as réussi.


 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyLun 2 Juin - 0:47



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Sursaut de surprise quand la gamine le prit de cours en se levant prestement. Elle l’engueulait plus fort que jamais, semblait s’être transformée en matrone délibérément offensée. Il se leva au milieu de sa réplique. Loin de l’air hébété que prenaient tous les garçons près du lac, il la fixait avec attention, comme s’il buvait chaque parole avec une soif inégalable. Puis, elle prononça le mot fatidique : Interdit. Il sonna comme un gong dans la tête du Poufsouffle qui s’efforçait de ne pas hurler encore plus fort qu’elle ne le faisait. Interdire quelque chose à Thomas se comparait à signer son arrêt de mort. Jamais n’irait-il obéir à des ordres qu’il considérait inutiles. Fixe-moi un ordre et je l’enfreindrai dans le temps de le dire. Sur le même volume de voix, il ragea comme si s’eût été un affront à l’honneur d’un coq :

- Ah ça non! Tu continue de t’apitoyer sur quelque chose qui t’a toujours effrayé et qui te rend plus folle chaque jour. Tu n’as pas envie d’être seule, ni d’avoir à subir la présence de gens qui ne te comprennent pas. Nous savons parfaitement tout les deux de quoi il est question. D’é-go-is-me!

Il prit fermement ses épaules toujours en la fixant de ses yeux écarquillés. Elle était plus ravissante que jamais, ses paupières retenant leurs larmes avec ce rictus de colère, de mépris et de tristesse.

- Awelyn, ouvres-toi les yeux, bon sang! Tu geignais sur la famille qu’on t’a enlevée au début et maintenant, c’est sur toi que tu geins! Tu t’entailles toi-même le bide en cherchant la meilleure excuse pour faire pitié. Arrêtes d’entendre ce qui te plaît. Le deuil, ça se vie un jour ou l’autre. Laisses tomber ta fierté, acceptes-le.

Plus doux à l’oreille, plus suppliant. Au Diable son dédain, au Diable les règlements. Il se moquait des yeux fixés sur eux, ils ne comprenaient rien de ce que pouvait ressentir l’âme meurtrie qui se tenait juste devant lui. Miss parfaite se trouvait à être une petite biche inoffensive aux yeux bleus mais au démon visqueux. Thomas aurait donné tout ce qu’il avait en sa possession pour la serrer dans ses bras, lui dire d’obéir, qu’elle était si belle quand elle avait les yeux brillants. Il restait là, entre deux envie. Ce devait être la seule fois où il hésita avant d’agir. Et puis non, c’était trop tôt. Il en avait sacrément envie.
Quoiqu’il en soit, pour la promesse des commentaires amicaux, c’était raté. Pour Thomas, on ne rate jamais une occasion de dire son avis.

Deux choix s’offraient à elle : remonter la pente ou se laisser couler par le flot des événements. Pour une fille qui n’avait jamais rien vécus de la sorte, c’était dur comme choix. Pour quelqu’un de seul aussi. Mais on a pas le droit de suivre ce chemin pendant 4 ans. C’est inhumain, incompréhensible. On se laisse aller pendant 2 ans au maximum, pas pendant 4 ans. Ça en devient lassant, 4 longues années à perdre son temps, à penser à ce qui nous tracasse, à s’empoisonner l’existence comme si chaque minute était de trop. C’est interdit de penser ainsi, voilà une faille à la liberté de Thomas. On est bien mieux de se suicider. On ne se rie pas de la vie comme ça. Son cycle ne pardonne pas, et ces yeux sont trop beaux pour avoir une rancœur.
 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyLun 2 Juin - 1:16



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THOMAS - Ah ça non! Tu continue de t’apitoyer sur quelque chose qui t’a toujours effrayé et qui te rend plus folle chaque jour. Tu n’as pas envie d’être seule, ni d’avoir à subir la présence de gens qui ne te comprennent pas. Nous savons parfaitement tout les deux de quoi il est question. D’é-go-is-me!

Mes yeux s'écarquillèrent. Tu l'avais bien compris, je n'étais pas facile. Si on te donne un ordre tu l'enfreins? Et bien moi c'est pareil. Si on me provoque trop longuement ou qu'on ne m'écoute pas, je ne laisse pas tomber. Apprend mon cher que si tu veux te battre, tu as trouvé qui il te faut. Continue dans cette voie la, et ma liste noire s'agrandira. Comme si elle n'était pas assez longue.

AWELYN - D'EGOISME? D'EGOISME?? Qui es tu pour me traiter d'égoïste? Je n'ai pas demander aux autres de me prendre en pitié. Je ne veux que la paix! Ce n'est pas parce que toi, Thomas Riley, tu ne peux pas te passer de ces crétins d'autres élèves qu'il en va de même pour tout le monde!

Je ne relevais pas cependant le fait que je devenais de plus en plus folle chaque jour. Je savais que sur ce point, tu avais raison, même si j'essayais de me dire le contraire, bien entendu. Tu m'as saisi par les épaules, j'ai été surprise. J'ai d'abord commencer par me débattre. Que tu me parle passait encore, que tu me touche, il en était hors de question. Malheureusement, pour la frêle personne que je suis, je n'eut d'autre choix que d'arrêter. J'ai soutenu ton regard quelques secondes, puis rageusement je l'ai détourné. Tu as repris la parole, mais je ne te regardais plus, et c'était à peine si je t'écoutais.

THOMAS - Awelyn, ouvres-toi les yeux, bon sang! Tu geignais sur la famille qu’on t’a enlevée au début et maintenant, c’est sur toi que tu geins! Tu t’entailles toi-même le bide en cherchant la meilleure excuse pour faire pitié. Arrêtes d’entendre ce qui te plaît. Le deuil, ça se vie un jour ou l’autre. Laisses tomber ta fierté, acceptes-le.

J'ai bien dit à peine. Une fois que tu eus terminé, j'ai relevé mes yeux. Je n'étais pas bien impressionnante face à toi. Je n'ai jamais été impressionnante face à personne. Quelques premières années me dépassaient très largement. Et alors. Ils n'avaient d'autre choix que de m'obéir, et ce n'était pas ta tête de plus par rapport à moi qui allait te dispenser de cela.

AWELYN - Toi c'est pas le bide que je vais t'entailler si tu me lâche pas tout de suite!

Je peux être très violente et vulgaire quand j'en ai envie, surtout en cas d'extrême énervement que tu t'amusais à provoquer. Ce n'était pas la première fois que nous avions une discussion de la sorte. Et alors! Tu n'avais pas compris? tant pis pour toi!

AWELYN - Donne tes conseils à une autre. Je vivais très bien avant que tu ne t'en mêles. Je ne geins pas sur moi comme tu dis. Je leur épargne ce fardeau justement. Et je ne te demande pas de le tenir non plus. Fout moi la paix une bonne fois pour toute Thomas!!

Une autre excuse bidon, je le savais, comme je savais aussi qu'elle ne te conviendrait pas. Je me suis alors remise à gigoter entre tes bras, puis j'ai baissé la tête, bougeant de moins en moins. Mes yeux étaient trop chargés. Une larme s'échappa de l'un d'entre eux et tomba sur le bois du ponton, laissant un cercle humide se dessiner. Autant que possible, j'ai essuyé mon oeil d'un revers de la main. Tu auras sans doute deviné, mais tu ne les verras pas sortir, je ne te ferrai pas ce plaisir.
 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyLun 2 Juin - 4:49



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Comment!? Ne pas avoir demandé aux autres de la prendre en pitié!? Mais, elle venait tout juste d’affirmer qu’elle se sentait seule, dépourvue de toute présence humaine. Dans ce, cas, pourquoi joue-t-elle la veuve éplorée? Ce n’est pas de cette façon qu’on règle ses problèmes, en allant pleurer dans son coin tout seul, avec soi-même, personnes d’autre. Contradiction, cette adolescente était stimulée par ses hormones tout en voulant absolument avoir le dernier mot. Si elle le voulait, elle devrait se battre avec plus d’ardeur et développer un peu plus ses arguments puisqu’ils ne tenaient plus.

Croyait-elle vraiment faire le poids contre la force de l’adolescent? Peuh! Laissez-le rire! Si elle s’imaginait avoir une autorité, aussi minuscule fût-elle, elle s’enfonçait le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Le « donnes tes conseils à une autre » le fit arquer un sourcil moqueur. Pardon? Elle ne comprenait vraiment pas!
Empoigner son menton et le soulever vivement pour voir deux yeux baigner dans leur larme fût sa seule réaction au mouvement de tête qu’elle fit pour échapper à sa vue. Pauvre idiote!


- Tu n’as pas compris, c’est pour toi que je fais ça. Épargnes-nous ce fardeau si tu veux, mais saches que ce n’est pas de cette façon que tu vas voir ce que ça fait de n’avoir rien à porter sur les épaules. Tu devrais te compter chanceuse de m’avoir moi, qui se présente pour venir t’extérioriser. Mais tu refuses sans cesse… Pourquoi dans le fond? Penses-tu être bien comme ça? Tu le penses? Hein?

Puis il ajouta, peut-être sous le coup de l’émotion, parce que des goûtes commençaient à choir sur le lac à cause des gros nuages qui s’amoncelaient dans le ciel, parce que des dizaines de gens se regardaient puis remontaient vers le château en les fixant tous deux :

- Je me fais un sang d’encre pour toi et tu ne m’écoutes jamais. Tu te bouches les oreilles et tu me répètes de partir. Vas-y si tu veux, tu peux toujours me dire que la Miss Parfaite ne veux pas être désillusionnée, je m’en tape. Je te demande seulement de te laisser aller, de pleurer un bon coup. Pour toi. Parce que je t’…

Il se stoppa net. Dans un instant de panique il lâcha son étreinte et baissa les yeux au sol. Non, non et non!! Mais qu’est-ce qu’il faisait là!? À quoi jouait-il, pour qui se prenait-il? De quel droit voulait-il attacher autant d’importance à une fille aussi minable? Elle n’avait rien d’extraordinaire : elle se considérait pour le centre de l’univers! Son ardeur à se cacher n’avait d’égal que son envie d’apparaître.

Comme si elle lui avait jeté un sort, il regardait obstinément le sol, refusant de croiser l’iris qui le troublerait désormais. Se frottant les yeux, Thomas poussa un juron en tapant du pied. La pluie se faisait de plus en plus abondant; on pouvait entendre le clapotis des goûtes sur les feuilles mortes tapissant le sol à perte de vue.
Allait-il jusqu’à douter? Et s’il avait dépassé les bornes? Jamais de la vie! Il avait presque commis l’erreur qui s’avérait fatal.
Thomas émit un profond soupir en regardant droit, tout là haut. Avait-elle compris? Ciel, non! Pourvu qu’elle continue de lui crier dessus, il ne méritait que ça! S’excuser en ne répondant rien, juste se laisser abattre. Tant pis pour la défaite, il l’accepterait, Thomas n’avait pas une fierté indomptée. Seulement une volonté de fer qui guidait chacun de ses pas. Elle l’aiderait à regagner le droit chemin. Pourvu qu’elle n’y voit que du feu…
 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyLun 2 Juin - 6:05



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THOMAS - Tu n’as pas compris, c’est pour toi que je fais ça. Épargnes-nous ce fardeau si tu veux, mais saches que ce n’est pas de cette façon que tu vas voir ce que ça fait de n’avoir rien à porter sur les épaules. Tu devrais te compter chanceuse de m’avoir moi, qui se présente pour venir t’extérioriser. Mais tu refuses sans cesse… Pourquoi dans le fond? Penses-tu être bien comme ça? Tu le penses? Hein?

Arrête, arrête, arrête, arrête, arrête! Je ne veux pas t'écouter, je ne veux plus t'écouter. Tu me blesses. Si je ne veux pas être avec les gens, c'est pour ça. Tu ne trouves pas que je me fais assez mal comme ça, il faut que tu viennes en plus de ça en rajouter. Comment tu veux que je le prenne. Tu veux que je te saute dans les bras, hurlant de joie afin de te remercier? Crois tu que je suis si ignorante? Je sais qu'il faut passer par la, mais c'est trop dur.
Traître, tu as en plus de ça osé relever ma tête, pour voir un peu de mon humanité s'échapper. Mais je ne veux plus hurler. Ma voix n'accepterai pas de sortir de toutes manières.


THOMAS -Je me fais un sang d’encre pour toi et tu ne m’écoutes jamais. Tu te bouches les oreilles et tu me répètes de partir. Vas-y si tu veux, tu peux toujours me dire que la Miss Parfaite ne veux pas être désillusionnée, je m’en tape. Je te demande seulement de te laisser aller, de pleurer un bon coup. Pour toi. Parce que je t’…

Tes mots rentraient et sortaient, certains restaient d'autres non. Je commençais à sentir les gouttes de pluie tomber, et alors que tu baissais la tête, j'ai levé la mienne plus haut pour regarder le ciel se couvrir. Quelques gouttes tombèrent sur mon visage, se perdant parmi les deux nouvelles larmes que j'avais laisser échapper. C'est étrange comment dans ces cas là, les souvenirs apparaissent très vite.

FLASH-BACK
Une fillette blonde était dehors, sur la route. Son père l'avait pourtant prévenu, mais elle n'en avait fait qu'a sa tête, comme d'habitude. Elle ne voulait pas y croire. La maison du plus proche voisin était à une mile, mais cela n'effrayait pas la petite courageuse. Elle avait 6 - 7 ans. 8 tout au plus. Et elle courait. Les journaux avaient raison, son père avait raison, et elle avait eu tord. Brûlée, la maison de ses voisins avait brûlée, eux n'avaient pas eu le temps de sortir, jamais plus elle n'entendrai les éclats de rire d'Hannah Smith, sa camarade d'école. Pour couronner les tout, il s'était mis à pleuvoir alors qu'elle rentrait chez elle. Elle parcourut les 100 derniers mètres en courant, arrivant sur le seuil complètement trempée. Elle frappa sur la lourde porte de chêne et son père vint lui ouvrir.

ALAN BENNET- Awelyn, ma chérie, où étais tu passée.

AWELYN - Elle est brûlée, la maison d'Hannah. Elle est brûlée.

Alan Bennet s'effaça, laissant rentrer l'enfant, toute humide. Il la guida dans le salon, puis monta à l'étage pour aller chercher de chaudes serviettes sèches. Debout, droite comme un i au milieu du salon, elle faisait peine à voir la petite chérie. Son père lui posa une serviette sur les épaules, puis une autre sur la tête, qu'il commença à lui sécher. Awelyn avait été obligée d'aller vérifier par elle même. Comme toujours, elle ne croyais que ce qu'elle voyait de ses propres yeux. Le salon était silencieux et ce fut Alan Bennet qui prit la parole.

ALAN BENNET- Est-ce que tu as pleuré, pour Hannah et sa famille?

La fillette releva la tête.

AWELYN - Hannah ne pleure jamais à l'école, alors moi non plus je ne pleure pas, je suis comme Hannah.

ALAN BENNET- Écoute, viens Awelyn.

Il alla s'asseoir sur un fauteuil, prenant sa fille sur ses genoux.

ALAN BENNET- Ce n'est pas parce qu'Hannah ne pleurait pas à l'école, que tu n'as pas le droit d'être triste de sa disparition. Certes, je suis certain qu'elle préférerait que tu ries et que tu joues comme avant, mais ce n'est pas parce que tu pleures que tu es faible et que tu ne penses pas aux gens. Ton chagrin, enfermé dans ton coeur, ne sortira que par les petites gouttes que tu laissera partir aussi. Pleurer ne montre pas que tu es faible chérie, je te le répète. Cela montre que tu es humaine, et a quel point tu pense à la personne qui a provoqué ce sentiment chez toi.

AWELYN - Tu as pleuré pour Maman toi?

ALAN BENNET- Oui ma chérie, j'ai pleuré pour ta maman. Très longtemps, parce qu'elle me manquais beaucoup. La tu vois, j'ai pris le temps de laisser sortir mon chagrin et je vais beaucoup mieux, et je suis certaine que maman ne m'en veut pas d'avoir pleuré avant de rire.

La petite Awelyn se cala dans les bras de son père et pensa à ce qu'il venait de lui dire. Ses yeux la piquèrent, elle enfouis sa tête dans le cou d'Alan Bennet, afin d'y laisser couler son chagrin.

FIN DU FLASH-BACK

Comment avais-je pu oublier ce passage de ma vie? Tous les mots de mon père revinrent dans ma mémoire. Quelques semaines plus tard, je riais en repensant aux bons moments passés avec Hannah, j'avais pris le temps de laisser sortir mon chagrin, et mon père ne me jugeait pas quand il me voyait pleurer. Peut-être est-ce pour ça, que je n'ai eu aucune crainte à laisser s'échapper mes paroles. Ici, je n'avais pas d'épaule pour laisser s'échapper mon chagrin. Quelques soirs de suite, après être retournée à l'école, c'est mon père qui m'avait consolée de mon chagrin.

Tu as poussé un juron et tapé du pied. La pluie se faisait plus abondante. Les élèves rentraient en courant, prenant pour fous les deux élèves près du lac, a dire nous. Tu regardais le ciel à présent, et moi j'avais rebaissé la tête. Mon sac prenait l'eau, mes dessins prenaient l'eau mais je m'en moquais. J'ai franchis le dernier pas qui me séparai de toi, j'ai agrippé je ne sais quoi, ta cape, ton pull ou ta chemise peut-être. J'ai posé ma tête sur ton torse, et j'ai attendu, quelques secondes, à peine. Mes larmes sont venues d'elles mêmes. Je n'ai pas eu besoin de les attendre trop longtemps. C'est pour toi papa, parce que je t'aime.
 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyMar 3 Juin - 0:43



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- Qu’ …!?

Ça y est. Elle est enfin dans ses bras. Il ose à peine refermer ses bras sur elle, de peur de la voir s’écrouler et se briser en milles miettes. Elle est réduite à la forme d’une petite poupée blonde, en porcelaine. Des soubresauts viennent continuellement le ramener à la réalité : celle qui fait de lui un garçon qui, sous une pluie d’octobre, tient entre ses bras la personne qu’il tentait vainement de faire pleurer. Il allait abandonner ! Si elle savait, Awelyn, si elle savait qu’il allait la laisser à son sort une fois de plus pour revenir le lendemain. Toujours le même manège, toujours ce rituel qui le faisait rager encore plus à chaque fois, depuis que son visage lui était apparu en retenue. La victoire, immuable, celle qui déséquilibre tout bonnement pour vous faire perdre haleine. Il n’en croyait plus ses yeux. Avait-il perdu l’espoir ? Et s’il venait la voir, désormais, seulement par routine ? Pourquoi se rongeait-il encore les idées avec des questions pareilles, elle était entre ses bras maintenant.

Thomas l’accueillit donc, le regard perdu sur les cercles que faisait la pluie sur le lac. Un instant, ce fût simplement l’eau qui se riait d’eux avec son ronflement sourd. Ou était-ce un orage ? Peu importe, c’était bien la nature entière qui vibrait uniformément pour produire cette moiteur, cette odeur de terre et ce paysage si brumeux.

Sujet de délivrance puis de torpeur. Tout droit sorti d’un rêve, Thomas aurait très bien pu verser des larmes de bonheur. Il avait bien cru pendant si longtemps que ce moment arrivé, il ressentirait une joie infinie pour Awelyn. Mais non. C’était tout le contraire, même. Comme s’il eut une neutralité exaspérante en son ventre. Sacré empathie! Pourtant, son cœur battait à tout rompre. L’entendrait-elle ? Et si, dans ses sanglots qui semblaient peu à peu s’estomper, elle ne trouve un quelconque intérêt aux battement saccadés de son cœur ? Tant mieux si ça lui faisait du bien.
Le Poufsouffle essuya son visage mouillé. Il s’écarta légèrement de la Gryffondor pour la voir, les yeux rougis, le fameux rictus au visage. C’était fini ? Avait-elle cessé ses larmes ou les gardait-elle encore dans son cœur ?


- Tu vas attraper froid.

C’est tout. Pas un simple relent de réconfort. Seulement des yeux qui décrivaient leur belle compassion. Rien d’autre. Thomas détacha sa cape et vint la poser sur ses épaules. Pas rien pour juger, assurément, seulement une chaleur corporelle. Il ne négligeait pas un seul détail et s’efforçait d’avoir un air tout de même compréhensif. Compréhensif… Pff… Un bien grand mot ! Ils ne s’étaient jamais compris l’un envers l’autre. Elle reniait son aide, lui faisait simplement constater. Mais pourquoi le mentionner dans un moment pareil… La pauvre était probablement exténuée. À elle de décider de partir ou de partager un moment de profonde communion avec Thomas. Après tout, il n’avait jamais connu l’ampleur de sa peine et pensait savoir jusqu’où ça le mènerait : « Euh… Tu sais pour hier… Et si on oubliait tout ça tu veux ? Arrête de me suivre, ça n’en vaut pas la peine… » Le classique, quoi. Ils ne s’étaient jamais rendu jusque là alors autant se préparer au pire plutôt que d’être déçu une fois de trop. Et puis après ? Il n’en n’avait rien à cirer de ses « fiches-moi la paix » de mes deux. Si elle croyait, à chaque fois qu’elle gaspillait sa salive, qu’il allait la laisser dans cet état pitoyable… C’est qu’elle n’avait qu’un pois dans le crâne. Et encore, c’était trop généreux !

Qu’elle joue si c’est ce qu’elle voulait ! Il deviendrait sa souris de laboratoire pour plus d’une fois dans sa vie. Parce que ce qui l’attendait à la fin le rendrait encore plus fol allié. Étrangement, à cette pensé, accepter ce sentiment devenait facile. Lui, Thomas, n’était pas tombé amoureux par coup de foudre. Il n’aurait pas ce qu’il désirait en criant « je t’aime ». Le fruit de son labeur se trouvait juste devant lui, à sangloter comme une Madeleine. Mais il était trop tôt. Il n'irait pas profiter égoïstement de ces larmes...
 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyMer 4 Juin - 16:59



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Voila, tu as vu mon humanité. Je suis comme toi, humaine. J'ai mes forces, mes faiblesses. Demain, j'aurai tout oublié, oublié que tu es venu, tu auras oublié aussi je te le souhaite. Je n'irai pas en Botanique et tu viendras me revoir, me redire que je suis égoïste, que je ne souhaite pas être seule au fond, que je n'ai toujours pas compris que ce que tu fais c'est pour moi, toujours pas accepté ce qui me fait souffrir. Tu feras ressortir la colère que j'ai refoulé, ou peut-être pas. Demain sera un autre jour et j'aurai oublié.

THOMAS - Qu' ...!?

Je n'ai pas entendu, tu as peut-être raison, j'ai une part d'égoïsme en moi. Mais y'a t'il quelqu'un qui ne le sois pas un minimum? Nous sommes tous narcissiques ... un minimum. La race humaine est étrange, refusant ses défauts, mais je suis aux coeurs de cette race humaine. Je refuse d'admettre mes défauts. Pas tous mais les plus ... embarrassants. C'est la façon de faire de la race humaine. Tu as vu, je suis humaine : faible, nombriliste aux défauts non reconnus. Mais à quel prix? Qui sait si je n'aurai pas mieux fait d'hurler encore un peu ou de t'ignorer totalement. Mais avant, je laisse couler mes larmes. Il y a quelques années, la seule étreinte de mon père me réconfortait. De savoir que je n'étais pas seule, que quelqu'un me comprenait. Mais ici, qui me comprend vraiment? Je voulais me convaincre que personne ne me suivait. Je voulais que mon monde s'arrête de tourner, que celui des autres continue, sans moi. Pourquoi certains semblaient si disposés à m'attendre? Ces gens, que me voulaient-ils? Je ne leur avait pas demandé de m'accompagner, ni même de me prendre en pitié. Ce sentiment, je ne l'aimais pas. Je n'avais pas pitié des autres, ils n'avaient pas à avoir pitié de moi.

Tu refermas tes bras sur ma taille, et instantanément mes soubresauts se stoppèrent. Le fait de se sentir protégée, aimée quelque part avait quelque chose de rassurant. Je me surpris à penser que tu prenais la place de mon père. J'entendis ton coeur battre, un coeur vivant, rassurant. Je te remerciai d'être là, au fond de moi, même si je n'étais pas prête à avouer de tels propos de vive voix.

Tu t'écartes, et je sent comme le réconfort me quitter. Mes larmes avaient cessé de couler, mais j'avais encore le contour de mes yeux rouges, ainsi que mes joues. Avoir une peu blanche n'était pas bien pratique, la mienne marquait vite et longtemps. Tête baissée, car je ne voulais pas que tu me voit dans cet état, j'ai forcé, un peu, quand tu as voulu relever ma tête. Mais toujours rien à faire. J'ai croisé mon regard et je me suis sentie fautive. Si j'avais quelque peu pleurer, je n'en gardait pas moins dans mon coeur meurtri par le chagrin.


THOMAS - Tu vas attraper froid.

J'ai alors re-baissé mon regard, mais je reste pendu a ce que j'avais agrippé. Ton pull et peut-être ta chemise en même temps fallait-il croire. Tu posa ta cape sur mes frêles épaules, je t'ai alors lâché, pour la refermer. J'ai tenté un regard discret, vers ton visage. Tu ne diras rien d'autre visiblement, mais j'ai lu la compassion de ton regard. Un courant de chaleur m'inonda. Cape ou regard? Je ne savais pas. Je n'ai jamais été très douée pour deviner les sentiments, surtout quand ils viennent de moi. Nous avions un jeu avec mon père : tout passait par le regard. Lui s'avérait être un as, je ne lui arrivait pas à la cheville. Si je devinais quelques fois, j'étais le plus souvent à côté de la plaque. Mais je sentais au fond que c'était de la compassion. Ce n'était pas un sentiment que j'aimais, mais bon. Je l'accepterai pour une fois, pour ce que tu as fait.

Il pleuvait des cordes, mais je ne sentais pas mes cheveux devenir lourds d'humidité, ni même mes vêtements se coller à mon corps. Pourtant, seul Merlin sait que je n'aime pas ça. De plus j'étais pieds-nus, glacée de l'extérieur, et je ne savais pas quoi te répondre. Te dire merci? Je le pensais, fortement, mais le dire aurait été trop dur. Je ressentais déjà cette boule dans ma gorge revenir. Alors je me suis retournée, je suis allée chercher mes affaires près du lac. Mon calepin était fichu, mon dessin aussi, mais tant pis. J'ai tout rangé dans mon sac, lui même noyé, et je suis revenue vers toi. Je me suis arrêtée au même endroit, dans la même position, tête baissée. J'avais juste mon sac en plus. J'ai alors relevé la tête, me suis mordu la lèvre inférieure, signe de mon anxiété, puis j'ai détourné mon regard vers le château.


AWELYN - Si on pouvait oublier ce qui s'est passé ... ça m'arrangerait.

Tu n'avais pas tord, quand tu pensais que tout recommencerait demain, je le pensais aussi. Après avoir prononcé mes mots d'une voix faible, j'ai retourné la tête vers toi, je ne voulais pas manquer une quelconque réaction de ta part sur mon intervention, qui n'était sans doute pas ce qui aurait convenu, en vu des récents, très récents évènements. Un merci aurait-il été plus à sa place. Je ne le sais pas. Et personne ne le saura.
 
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Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyVen 6 Juin - 20:14



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Le sac reprit, ces curieux papiers rangés, Awelyn semblait plus lamentable que jamais. Petite proie cousue à une terrible destinée vouée à des sentiments refoulés. Ce comportement immature scandalisait Thomas qui s’efforçait de ne pas la quitter des yeux, de peur de la voir se noyer dans le voile brumeux que créait la pluie ou sa cape, qui traînait mollement par terre, définitivement trop grande pour elle. Voilà ce à quoi ressemblait un chat détrempé.

Puis la parole fatidique.

Quoi!? Ce pouvait-il qu’elle n’ait aucune reconnaissance ? Classique ! Il l’aidait à s’extérioriser et elle recommençait de plus bel, refusant obstinément d’émettre un quelconque remerciement. La colère commençait à faire brûler les tempes de Thomas qui s’efforçait de rester calme en prenant de grandes respirations goulûment volontaires. Awelyn le regardait. Elle saurait ce que des paroles, aussi innocentes pouvaient-elles paraître, l’enragerait au point d’en devenir écarlate.
Qu’elle le veuille ou non, elle ne pourrait jamais oublier. Elle aurait toujours ce moment imprégné dans sa mémoire : plus on essaie de se débarrasser des souvenirs, plus ils nous tourmentent au point de n’y voir que du feu dans le présent. Qu’elle essaie pour voir ! Il la mettrait au défi, seulement pour la voir se prendre la tête à deux mains et vociférer des « vas t’en » en revoyant constamment la scène au ralenti, avec plus de détail que jamais. Qu’elle essaie, elle en dirait des nouvelles !

Thomas plissa les yeux et pinça les lèvres pour jouer son mécontentement. Awelyn n’en avait pas besoin, de ces relents de colères qui se dégageait du garçon, mais elle devait comprendre que ce qu’elle venait de dire était complètement stupide. Voire, blessant. Inversons les rôles à présent : elle se jouait de lui comme un vulgaire pantin à qui on aurait enlevé tout jugement. Qu’est-ce qu’elle croyait qu’il allait lui répondre, bon sang !? « Très bien chérie, je respecte ton choix, fait ce que tu veux. Tant pis pour ton orgueil et tes émotions cachées ! De toute façon, qu’est-ce que diraient les gens s’ils savaient combien tu n’es pas martienne ? » Bravo ! Belle mentalité ! Et voilà ce qu’apportait ces dizaines d’heures à tourner autour d’une Gryffondor entêtée qui refuse de vous écouter parce que « meudame » a envie qu’on la prenne pour une entité différente alors que son seul souhait, c’est de se mêler au groupe !

- Non.

Tout simplement. Ça voulait tout dire. Il n’avait plus envie de s’expliquer. Tant pis si elle recommençait à pleurer. De toute manière, ce n’était pas son rôle de se conformer au choix des autres. Elle devrait s’y faire, même si elle avait une plus grosse tête que lui, même si sa fierté était plus que gigantesque, même si elle avait un poids lourd sur les épaules. Maintenant devant la situation, il évaluait les risques et refusait de se faire mener par le bout du nez. Lorsqu’on y pense, on devine notre réaction mais il est tout autrement face à la réalité. Et puis, Awelyn commençait sérieusement à les lui hacher menue !

Thomas s’essuya à nouveau le visage avec le revers de sa manche et renifla bruyamment. Puis, il secoua la tête en signe de négation, comme pour redire sa réponse, avec plus de fermeté. Il ruminait encore ces paroles : « Si on pouvait oublier ce qui s'est passé ... ça m'arrangerait. ». Il se voyait bien imiter sa petite voix féminine, avec ce haussement de sourcil, ce regard évasif. Elle saura ce qu’il lui en coûtera. C’es à dire la présence de quelqu’un pour l’écouter et la faire ressentir.
 
MessageSujet: Re: Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.]   
Les Songes d'un Ange [WITH THOMAS R.] EmptyVen 6 Juin - 21:48



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J'ai bien vu sur ton visage. Des dizaines d'émotions ou plus y sont passées, vite pour certaines, moins pour d'autre. Je n'en ai reconnu aucune ou presque. J'ai bien vu que les quelques mots qui ont formé ma phrase t'ont blessé, t'ont surpris. Je ne t'en veux pas, même si au fond j'apprécie ce que tu fais, les efforts que tu fournis pour me faire sortir de ma bulle qui ressemble plus à une carapace, ce n'est pas la peine.
Soutenir ton regard est insupportable. J'attendais une réponse, et vite. Parce que les émotions sur ton visage me font mal aussi. Tu as pincé les lèvres, j'ai alors baissé mes yeux, trouvant un vif intérêt à mes chaussures. J'ai à peine eu le temps de voir tes yeux se plisser aussi. Je me doutais que ce que j'avais dit n'était pas très sympathique, mais je n'étais sympathique avec personne ou du moins pas comme avant. Je n'ai pas relevé les yeux, du moins pas avant que tu parles.


THOMAS - Non.

Je me suis alors aperçue que que ma volonté s'était liguée contre moi. J'ai relevé la tête, sans le vouloir. Toutes traces de larmes avaient disparu, ma faiblesse avec elles. Comme s'il ne s'était rien passé. Et c'était en plus ce que je voulais croire. Dans un premier temps, j'ai voulu répondre. Tu as du le remarquer, j'ai pris une certaine inspiration, ouvert la bouche, puis terminé. Aucun son n'est sortit, je n'ai fait que refermer la bouche, comme une gamine prise en faute. Je n'ai fait que faire glisser ton bien sur mes épaules. Elle était plus qu'humide, j'en suis navrée, je ne contrôlais pas la météo. Je l'ai posée sur ton épaule, un dernier regard vers tes yeux bleus, j'ai pincé les lèvres à mon tour, mais pas pour la même chose. J'ai ressenti, ressenti ce que c'était que la faute, se sentir coupable. J'ai finalement posé mon regard sur le bois humide, et réajustant la bretelle de mon sac sur mon épaule, je suis partie, en direction de ce qui me manquait de ma panoplie de la bonne petite sorcière : chaussettes et sandales, restées sur l'herbe.

Cependant, je n'ai pas pressé le pas. "Rien ne sert de courir, il faut partir à point" disait le proverbe. Je ne savais pas ce que tu faisais derrière moi. T'étais tu retourné pour rentrer? Regardais-tu le lac? Ou bien moi, bien qu'après ce que je t'ai fait, cette solution me paraissait des trois la moins improbable. Arrivée à destination, je me suis retournée, légèrement. Je ne savais pas vraiment où tu regardais, j'avais moi même la tête ailleurs.


AWELYN - Thomas, je ... Mer ... Merci.

Ne me demande pas pourquoi, c'était comme s'il fallait que je le fasse. C'est sortit tout seul, instantanément. Et je n'ai pas regretté. Tu le méritait après tout, ce simple mot. Depuis le temps que tu venais à chaque fin, début ou milieu de journée pour me faire enrager. Jamais je ne t'avais rien dit de "sympathique". Voila, c'était fait. J'ai détourné mon regard, puis j'ai regardé droit devant moi. Je me suis agenouillée, et j'ai ramassé mes affaires, silencieuse, comme toujours.

Si seulement tu étais encore là, papa, tout serait tellement plus facile. Pas de famille qui ne m'aime pas, pas de professeurs sur mon dos à longueur de journée, pas d'amis inquiets. "Amis". Une appellation que je n'ai pas utilisé depuis bien longtemps, comme le mot confiance. Je n'ai plus confiance en personne, et je ne la confie à personne. Seul Enrique en est fier porteur, et je sais qu'il est le seul à qui je peux la confier pour le moment. Quoi qu'en ces moments de doutes, j'ai de quoi me poser des questions, de graves questions. J'ai relevé mes yeux vers le ciel couvert d'épais nuages gris. Est-ce toi papa, qui me montre ta colère par ce temps si changeant, si déprimant? J'aime croire que oui, que tu me guide parfois. Peut-être le fait que je me sois excusé va arranger les autres. Ne prive pas les autres d'une si belle journée, fait qu'elle revienne comme avant, laisse les donc sortir, s'amuser et rire, ils en ont besoin.

J'ai finalement décidé de rester un peu dehors. La plie passe encore à travers l'épais feuillage du l'arbre sous lequel je suis, mais rien d'important par rapport au ponton qui était presque submergé par le nombre de gouttes qui lui tombait dessus. Je suis devenue immobile, d'un coup d'une seul, pensive, et ignorante à ce qui se passait autour. Retour à la case départ, avec un petit truc en plus ... une discussion qui faisait un long chemin dans ma tête.
 
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