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 Thirumanam.

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MessageSujet: Thirumanam.   
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Muadhnait McGill Fhaolain
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« Shanaya ? »

La jeune djinn sortit de ses pensées. Tout autour d'eux, des fleurs voletaient, légères et parfumées. Ils en étaient donc au Poomanam Iduthal. La mariée était d'une rare beauté. Son mendhi, mon beau que lorsqu'elle le faisait elle-même, soulignait la finesse de ses mains. Chaque bijou d'or qu'elle portait, chaque petite étoile de jasmin tissée à ses cheveux, était une merveille qui avait demandé l'attention et la patience de sa mère et ses soeurs. Et que dire de sa robe qui avait demandé dix ans de travail à Piki Bachchan. Pourtant, tout cela ne semblait pas suffire à la mariée. Elle avait rejoint la couche fleurie d'un air absent, cachée sous son voile et depuis le début de la cérémonie, même si pour l'ouverture on l'avait peu sollicitée, il n'était pas difficile de voir qu'elle n'y était pas vraiment.

« Mh? oui, pardon. »

Le jeune époux eut un sourire compréhensif et se pencha pour relever le voile de sa Shanaya de lui-même. Elle était si belle que pour lui c'était un crime que de la cacher mais c'était la tradition du mariage dans leur famille. Il lui passa le taali au cou et attendit qu'elle ne fasse un geste vers lui mais visiblement, elle n'y venait pas d'elle-même.

« Shanaya ? Tu dois m'offrir ton collier de fleurs... »

Les doigts délicats de la petite djinn se serrèrent sur les fleurs que lui avaient donné Lalitha et Abîr. Elle baissa les yeux, incapable d'honorer ce que son père lui avait demandé. Elle eut un sourire cependant, répondant posément :

« Je ne peux pas mettre ce collier à ton cou Abhi... », souffla-t-elle rien que pour lui.

Les deux familles attendaient, se demandant qu'est-ce qui se passait. Il n'y avait guère que du côté des Bachchan qu'on fronçait les sourcils en connaissance de cause. Ashur avait déjà eu cette conversation avec sa fille à son retour du palais du sultan. Elle lui avait donné sa parole en échange d'une chance d'offrir son coeur au Sultan Al Farsi, mais puisqu'elle était revenue bredouille du palais, il fallait à présent qu'elle respecte sa parole donnée. Le marchand de raisins s'étonnait que sa fille ne respecte pas sa part du marché car Shanaya avait toujours été droite. Il lui avait donc fallu jouer de son autorité de père et annoncer que le mariage se tiendrait dans les deux jours qui suivirent son retour à la maison. Voilà comment Shanaya et Abhimanyu se retrouvaient là, lui heureux, elle réservée.

« Ça ne fait rien Shanaya. », répondit le jeune marié en prenant le collier des mains de Shanaya pour le passer et faire avancer la cérémonie.

Il se leva et tendit sa main pour accompagner sa jeune épouse au puits de lumière, autour duquel ils devaient recevoir les bénédictions et prononcer les mots sacrés qui leur attirerait la bonne fortune. Cette marche avait lieu dans le grand jardin de la ville, où toutes les familles de djinn s'étaient mariées depuis que Byzance avait été coupée du monde.

La main de Shanaya échappa à Abhimanyu. La jeune djinn adressa un regard à son futur époux et à son père qui fronçait les sourcils, l'air terrible.

« Je ne peux pas mentir devant le puits de lumière. Je peux promettre d'être toujours présente si tu as besoin de moi Abhi, d'être ton ami jusqu'au bout de notre éternité, de veiller autant que possible à ta bonne fortune et à ta santé. Mais mon amour, mon Grand Amour... »


 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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Jinan Jawhari
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« Rohan ! Où est-Shanaya ? » C'était un Sultan en colère qui apparaissait dans les appartements du Sadrazam qui se préparait alors pour sa journée. La situation semblait décalée par rapport à leur rang, à leur façon de se tenir, de se montrer. L'un était entrain d'enfiler son Jabador, tandis que l'autre avait sa serviette enroulée autours de la taille. Visiblement, le Sultan souhaitait prendre un bain pour se purifier le corps et l'esprit, mais être tomber face au remplaçant de la jeune natr semblait avoir refroidit ce dernier. Rohan eut un petit sourire amusé, enfilant son jabador tandis qu'il lui disait : « Ne t'inquiète pas, je ne l'ai pas viré. Je lui ai juste donné deux jours de repos pour que tu puisses tout poser à plat, réfléchir à ce que tu voulais vraiment. » M'hamed fit un pas en avant, le regard assassin. « Et qui es-tu pour interférer dans ma vie privée, Sadrazam ? » Rohan perdit son sourire. Son regard semblait perdre de sa superbe, mais son visage restait fier et droit. Il lui répondit sans ciller. « Ton meilleur ami, jusqu'à preuve du contraire. » Le visage du Sultan se détendit instantanément, comprenant que ses mots dépassaient ses pensées, son coeur. Il se laissa tomber sur le lit du Sadrazam, fermant doucement ses yeux, murmurant à peine un : « C'est vrai. Pardonne-moi. » Rohan observa son Sultan différemment. Une étrange inquiétude brilla dans son regard, tandis qu'il s'approchait du Sultan tout en saisissant son bracelet qu'il accrochait à son poignet. Rohan s'assit, et le Sultan ouvrit ses yeux, les posant sur son ami. « Tu as mal dormi ? » « On peut dire ça, comme ça. »

Devant le regard interrogateur de Rohan, M'hamed lui expliqua tout. Il lui raconta ce qu'il s'était passé la veille dans la salle des fêtes, arrachant un sourire et une moue stupéfaite sur le visage du Sadrazam, avant de parler de son entrevue avec Shanaya dans ses appartements où il lui fit part de ces réelles intentions à la jeune natr, puis de son sommeil agité et de la venue de son fils, le Prince Sa'hil. Rohan écarquilla les yeux, entendant alors le Sultan lui racontait ce qu'il s'était passé avec Asin, puis il lui demanda, l'air interdit : « Mais... Mais comment-a-t-il fait ? Il a poussé sa lumière jusqu'au royaume d'Allah pour... » Il posa son regard sur son pieds. C'était quelque chose d'à la fois magnifique, géniale  et sensationnelle. Mais c'était aussi une des choses que les Djinns s'interdisaient car ils n'étaient pas là pour prendre ou emprunter ce que Dieu avait rappelé à lui, même si la douleur de la perte d'un être cher était une motivation plus ou moins compréhensible. M'hamed haussa les épaules, croisant ses mains sur son ventre.

« Je sais que je ne devrais pas... Mais je lui en veux terriblement. Il n'en fait qu'à sa tête, et je te jure, un jour, il va s'en prendre, Prince ou pas Prince, Sultan ou pas Sultan,, ça va lui faire tout drôle. Je ne l'ai jamais touché, mais je le trouve bien trop insolent ces derniers temps. Et là... Là... Il... Il m'a poignardé. » Rohan tapota la jambe du Sultan avant de se relever pour aller se parfumer. Tout en s'aspergeant de parfum, il lui dit : « Le Prince Sa'hil n'a pas totalement tord, mon frère, il... Il voulait juste que tu lui dises Adieu. Tu ne t'es jamais pardonné de l'avoir laisser quelques heures alors que tu bâtissais le plan dans lequel nous vivons en sécurité maintenant. Tu as tout gardé au plus profond de ton âme. Tes yeux ont longtemps été éteins, mon frère. J'ai tout fais pour te couver, mais je crois que je n'aurais pas du. J'aurais du faire ce qu'il a fait. » Le Sultan se redressa alors. Rohan tourna la tête pour croiser son regard, la boule au ventre de lui avoir dit ce qu'il pensait.

M'hamed hochait la tête, comme blasé. Il se leva, et il lui dit : « Annule tout ce que j'ai à faire aujourd'hui. J'ai besoin de rester seul. » M'hamed s'apprêtait alors à traverser la porte des appartements du Sadrazam, lorsque Rohan l'interpella. M'hamed se retourna, observant son ami avec un regard défait. Rohan eut du mal à déglutir. « Tu m'en veux ? » Le Sultan resta quelques instants là, à le contempler sans éprouver une quelconque émotion, puis, il sourit faiblement, et il lui dit : « Non, mon frère. Tu as toujours su me comprendre en plus de mille ans, ce n'est pas maintenant que je te ferais défaut parce que je suis en colère après mon propre fils. » Les épaules de Rohan s'affaissèrent littéralement comme soulagé de ce que M'hamed lui disait. Rohan eut un petit sourire, s'écriant pour être sûr que le Sultan l'entende à travers la porte. « Si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas ! »


(...)

« Approche-toi. » Sa'hil s'approcha, se mordant la lèvre. Son père était tout retourné, et quelque part, même s'il ne regrettait pas son geste, il s'en voulait. Le Sultan le lança un regard de profond dégoût, avant de voir son fils se mettre au milieu de la salle du trône. Il ne l'avait même pas convoqué dans ses appartements, comme il le faisait habituellement. Non, là - ce qui enfonça un peu plus le clou dans l'esprit de Sa'hil -, il le convoquait comme un de ces vulgaires sujets, dans la salle du trône. Il n'y avait personne, si ce n'est deux gardes près de l'entrée des escaliers. Le Soleil était voilé de quelques nuages, et une petite brise rafraîchissait l'atmosphère. Il n'y avait vraiment pas besoin de ça. Sa'hil n'osait même pas croiser le regard de son père. « Comment as-tu pu penser que j'oubliais ta mère malgré les siècles passés ? Comment as-tu pu, ne serait-ce qu'un seul instant, avoir l'idée de me poignarder dans le dos, défiant jusqu'à nos préceptes les plus importants en invoquant l'esprit de ta défunte mère ? Si Allah l'a rappelé à lui, ce n'est pas pour rien. Elle avait terminé ses desseins sur Terre, et on n'a pas à aller à l'encontre de sa volonté. Si tu refais encore une seule fois ce genre de chose, je t'exile de la cité. On est des Djinns, pas des Dieux, ni des Anges. Si tu te sens d'humeur à jouer les sheitans, ne te prive surtout pas, mais ça sera en dehors de ces murs que j'ai bâtit avec le sang d'un millier des nôtres, en plus de mon Asin bien aimé. »

Sah'il sentit les larmes lui monter. Non, ce n'était pas ses intentions, il ne voulait pas le défier ainsi. Il ne voulait pas non plus défier Dieu, ni même se prétendre pour ce qu'il n'était pas. Il... Il voulait juste lui donner un coup de main. Les propos de son père lui fouettaient les oreilles, jusqu'à ce qu'il ne craque, et tomba à genou, implorant silencieusement son pardon. Le Sultan se leva du trône, baissant son index qu'il avait levé pour le pointer sur son fils pendant qu'il parlait. Il s'approcha de son fils, posant la main sur ses cheveux. « Ta mère, même si aujourd'hui j'en aime une autre, sera toujours dans mon coeur. Je n'ai pas oublié ce qu'elle a fait pour moi, ni même ce pourquoi notre amour t'a mis au monde. Mais, il est temps pour moi d'avancer sans recevoir la compassion de quiconque. Des milliers d'âmes dans ce monde n'ont pas cette chance et avancent très bien. Je ne suis pas au dessus d'eux, je ne suis qu'un frère pour toi, pour nos gardes, pour les gens de la cité. Allah nous a fait égaux. Si je suis à la tête de ce pays, c'est avant tout car je me suis engagé à le protéger de mon propre sang. » M'hamed posa alors sa main dans le cou de son fils, comme il lui faisait quand il était petit. Sah'il releva la tête, avant de se relever pour se jeter dans les bras de son père. Les gardes tournèrent respectueusement leur regard ailleurs, mais Rohan fit interruption dans la salle.

« M'hamed, vite, faut que tu interromps le mariage de Shanaya ! » Sa'hil s'écarta précipitamment, tournant le dos au Sadrazam pour ne pas qu'il voit ses larmes. M'hamed fit un pas en avant, le regard interdit. « Quoi... ? Qu'est-ce que tu dis ? » Rohan souffla, reprenant sa respiration comme s'il avait couru pour arriver ici. Bonjour le respect du protocole. « Vas-y. Avant qu'ils ne prononcent leurs vœux... Ses parents la marient, ils ne croient pas en votre amour. » Le Sultan posa sa main sur l'épaule de son fils et disparut dans un halo de lumière blanche.


(...)

« Je ne peux pas mentir devant le puits de lumière. Je peux promettre d'être toujours présente si tu as besoin de moi Abhi, d'être ton ami jusqu'au bout de notre éternité, de veiller autant que possible à ta bonne fortune et à ta santé. Mais mon amour, mon Grand Amour... » M'hamed apparut alors, dans un coin de la place, non loin d'eux. Son cœur s'accéléra à la vue de Shanaya. Elle était magnifique. Il les vit avancer, il la vit retirer sa main de la main de son fiancé. Le Sultan se mordit la lèvre. Que devait-il faire, comment interrompre le mariage... Il ferma les yeux, soufflant ses émotions, se calmant. Il ouvrit alors ses yeux de prisme, et s'approcha alors dans son jabador au couleur royale. Le Sultan esquissa un sourire, lorsque certains le reconnurent, et se mirent à genou. Il s'approcha de Shanaya, lui tendant alors la main. M'hamed posa son regard sur son fiancé, et il lui dit : « Je suis désolé, mon fils, mais je dois la récupérer. Shanaya est celle qui fait battre aujourd'hui mon cœur, je ne peux pas te la laisser, malgré les arrangements entre vos familles. » Le Sultan posa alors son regard sur Shanaya, ses yeux étincelant d'une lumière chaude, orangée, comme un crépuscule au dessus de la cité sur les murs blancs des édifices, des bâtisses. « Ma Shanaya... Rohan m'a prévenu à temps, on dirait. » Il l'attira contre lui, la serrant avec tendresse. Une lumière, toute petite d'abords, naquit entre eux, lorsque leur torse se touchèrent, pour grandir jusqu'à les envelopper, avant d'éblouir tout le cortège. Lorsque la lumière se dissipa, Le Sultan déposa un baiser sur le front de Shanaya, scellant sa lumière en elle. Leur cœur se mirent à battre à l'unisson.


Dernière édition par Jinan Jawhari le Jeu 26 Sep - 20:36, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Shanaya sentit la présence de son Grand Amour dans le fond de son coeur avant même de poser les yeux sur lui. C'est ainsi qu'elle s'interrompit dans ce qu'elle disait. Les personnes présentent se prosternèrent jusqu'au sol devant le sultan. Tous, sauf Shanaya qui rayonnait d'amour et de bonheur, comme si la présence de son âme soeur la révélait aux autres. Mais avant de prendre la main que M'hamed lui offrait, Shanaya porta son attention sur Abhimanyu, douce et respectueuse, comme elle l'avait toujours été. Son fiancé lui offrit sa bénédiction dans un sourire.

Ashur Bachchan, lui, avait le front posé sur le sol, n'osait pas même lever les yeux car en son coeur, il comprenait l'erreur qu'il avait faite en n'accordant pas à sa chère fille le crédit qu'elle aurait mérité. Mieux encore, il s'était mis entre sa fille et son sultan quand il n'aurait pu concevoir meilleur djinn pour elle.

« Je suis désolé, mon fils, mais je dois la récupérer. Shanaya est celle qui fait battre aujourd'hui mon cœur, je ne peux pas te la laisser, malgré les arrangements entre vos familles. »

Abhi se prosterna à son tour, signifiant qu'il comprenait. Mieux, il semblait sincèrement heureux pour Shanaya qui avait été son amie depuis l'enfance. Il prit une dernière fois la main de sa fiancée pour la poser dans celle de son Grand Amour avant de s'effacer.

Alors, enfin, Shanaya plongea son regard celui de son aimé, un sourire ivre de bonheur pour tout cadeau.

« Ma Shanaya... Rohan m'a prévenu à temps, on dirait. »
« Je ne les aurais pas prononcés... », ces voeux qu'elle ne pourrait prononcer qu'une seule fois dans sa vie. Comme elle faisait cette promesse, il la serra et leur corps se trouvèrent, façonnés l'un pour l'autre, unis dans la Lumière.

Autour d'eux, les djinns assemblés se redressaient pour admirer cette union bénie d'Allah. Les membres de la petite famille Bachchan étaient là, serrés les uns contre les autres, incrédules autant qu'ému. Shanaya reçut le baiser de M'hamed sur son front comme une bénédiction d'amour. Elle prit son visage entre ses mains et le regarda longuement, les yeux riant de bonheur. C'est Ashur, son père, qui fut le premier à bouger. Elle détourna le regard de M'hamed, prenant sa main pour se retourner vers son père dont les yeux s'emplissait de larmes :

« Bae Tee, Mon Sultan, pardonnez-moi. J'ai été obtus, je n'ai pas voulu croire. Je te demande pardon mon Anandamayi. Puisses-tu trouver dans ta belle âme de ne pas garder de rancoeur à ton père... »
« Pati... », répondit Shanaya tendrement.

Elle prit le visage de son père entre ses mains, recueillant ses larmes avec une infinie tendresse. Elle n'avait pas dans sa "belle âme" les mauvaises graines de la rancoeur de toute façon et elle comprenait bien qu'il n'avait pas pu faire autrement que de ne pas croire.


« Pati, je croyais pour nous tous. Et mon Sultan aussi. »

Elle adressa un regard plein d'amour à "son" Sultan et, comme elle le lui avait dit deux jours auparavant, elle n'était plus que sentiment, sans frustration, sans urgence.

 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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Ce n'était pas la première fois que le Sultan Al'Farsi voyait le père de Shanaya. S'il avait vu sa jolie natr vendre du raisin, il n'y avait pas à douter sur la véracité de ces propos. Il eut un sourire respectueux envers Ashur qui se prosternait devant sa personne, tout comme tout le reste du cortège. Le spectacle de la lumière n'était pas prévu, mais il réconforta le cœur du Sultan, qui avait subit quelques pressions ces deux derniers jours. M'hamed sentit la main de Shanaya se fourrer dans la sienne. Machinalement, il la serra avec douceur, lui caressant le dos de la main avec son pouce. Shanaya se retourna alors vers son père, que le Sultan regardait, comme pour y déceler la moindre émotion. Le Sultan souhaitait tout mettre au clair, et même si sa position lui permettait de faire ce qu'il voulait, il s'y serait reprit à deux fois, avant d'ordonner au père de Shanaya de lui céder sa fille. Bien élevé, il n'était pas Rohan, qui, lui, n'aurait pas prit tant de gants, en emmenant Shanaya au palais, que ça plaise, ou non, au père de cette dernière. Ashur se morfondit d'excuses, mais le Sultan n'était pas venu pour cela. « Bae Tee, Mon Sultan, pardonnez-moi. J'ai été obtus, je n'ai pas voulu croire. Je te demande pardon mon Anandamayi. Puisses-tu trouver dans ta belle âme de ne pas garder de rancoeur à ton père... » « Pati... » Répondit Shanaya, avant que le Sultan n'ait trouvé les mots pour répondre à Ashur.

Elle retira doucement sa main de celle de M'hamed, pour s'approcher de son père, lui prenant alors le visage entre ses mains. Le Sultan la regardait avec un tendre sourire, observant chacune de ses attentions comme si elle était dicter par un ange d'Allah. Elle semblait parfaite. Douce et délicate, brillante et magique, souriante et bienveillante, tant de qualificatifs qui n'étaient qu'un dixième seulement de ce que pensait véritablement le Sultan. « Pati, je croyais pour nous tous. Et mon Sultan aussi. » Déterminé et obtus, elle tenait ces traits de son père, et ce n'était pas pour en déplaire à M'hamed. Une femme de caractère, même si elle est douce, restera toujours un atout et une source de bien être au sein du couple, permettant alors un équilibre des forces. Elle se tourna alors vers le Sultan, lui adressant un sourire plein d'amour auquel il ne sut répondre par autre chose que par un sourire timide. Ses jambes en coton, il décida de ne rien en dire pour le moment, s'approchant alors d'Ashur, toujours à genou. Le Sultan lui tendit alors la main pour qu'il se relève, et il lui dit, tout en posant sa main sur le coeur d'Ashur.

« Votre entêtement est une qualité que je retrouve chez votre fille, et comme bien d'autres qui la définissent à mes yeux, vous n'avez pas à vous excusez d'avoir agi ainsi. Il faut se l'avouer : Vouloir une idylle avec le Sultan en personne, peu importe d'où il vient, ressemble plus à une des nombreuses histoires des Mille et une nuits, qu'autre chose. » Il posa alors genou à terre, mettant ses deux mains sur celle d'Ashur. Inclinant la tête vers l'avant, comme s'il se soumettait à son jugement, à sa volonté, il lui demanda alors : « Ashur Bachchan, me permettrais-tu d'épouser ta fille, Shanaya ? » Un comportement que l'on avait que trop rarement vu au cours de l'histoire de la part d'un royal personnage, posant genou à terre devant un simple marchand pour lui demander sa fille en mariage. Mais lorsque l'on connaissait le Sultan intimement, on savait qu'il agissait toujours ainsi, que pour lui, sa fonction n'était uniquement une nécessité, un devoir. Pas un privilège.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Ashur regardait à présent le Sultan droit dans les yeux. Ses larmes avaient séchées entre les mains de son enfant chérie mais il ressentait malgré tout cette profonde culpabilité de n'avoir pas cru. Pour un djinn, croire, avoir foi, c'était l'essence même de la vie. On comprenait mieux l'importance qu'il donnait à cette erreur. Le Sultan pour autant, ne sembla pas lui en garder rancoeur. Il se montra égal à lui même, égal à la réputation de prud'homme qu'il avait. M'hamed Al Farsi, pour beaucoup de ses sujets était immense, de par sa sagesse, sa bonté, sa grandeur d'âme.

« Votre entêtement est une qualité que je retrouve chez votre fille, et comme bien d'autres qui la définissent à mes yeux, vous n'avez pas à vous excusez d'avoir agi ainsi. Il faut se l'avouer : Vouloir une idylle avec le Sultan en personne, peu importe d'où il vient, ressemble plus à une des nombreuses histoires des Mille et une nuits, qu'autre chose. »

Au côté de son Sultan, Shanaya eut un petit sourire amusé qu'elle partageait autant avec son père qu'avec le reste de sa famille qui était restée un peu plus en retrait. Elle savait bien que c'était ce que tous avaient pensé de son idylle rêvée mais elle n'en voulait à personne, admettant que sans doute, à leur place, elle aurait formé les mêmes déductions. Elle vit Abîr rougir, honteuse d'avoir pu penser que le soir où le Sultan avait dansé pour sa soeur, il avait pu n'avoir en tête que des plaisirs passagers. Mais ça n'était pas non la faute d'Abîr. Certains se contentaient de plaisirs passagers bien que ça ne pouvait pas être le cas de M'hamed.

Tout à coup, sans que personne ne s'y soit attendu, le Sultan mit genou à terre devant le marchand de raisin. Ashur ne savait plus quelle attitude adopter car après tout, il était devant le Sultan de Byzance et cette inversion des rôles était plus que surprenante, presque (carrément ?) inappropriée.

« Ashur Bachchan, me permettrais-tu d'épouser ta fille, Shanaya ? »

En tant que Sultan, il aurait pu emmener Shanaya sans rien demander à quiconque, simplement parce que sa position lui en donnait le droit. Et c'était bien là que se trouvait la grandeur du Sultan M'hamed.
Shanaya s'était légèrement mise en retrait pour laisser à son père toute liberté de parole :

« La Lumière vous a déjà uni à ma fille votre altesse, quel fou serais-je de vous la refuser! et quel meilleur homme que celui qu'elle a aimé si assidument depuis le premier jour pour faire son bonheur ? Prenez ma chère Shanaya Anandamayi, vous la méritez mille fois bien que je ne puisse vous faire ce cadeau qu'une seule et précieuse fois. Je sais qu'elle fera votre bonheur à vous aussi. »


 
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« La Lumière vous a déjà uni à ma fille votre altesse, quel fou serais-je de vous la refuser! et quel meilleur homme que celui qu'elle a aimé si assidument depuis le premier jour pour faire son bonheur ? Prenez ma chère Shanaya Anandamayi, vous la méritez mille fois bien que je ne puisse vous faire ce cadeau qu'une seule et précieuse fois. Je sais qu'elle fera votre bonheur à vous aussi. » Le Sultan hocha de la tête, le regard plein de joie. Son visage transpirait la joie. Il se releva pour se retourner vers Shanaya, qu'il prit contre lui, la saisissant avec force et tendresse contre son sein. Il n'avait plus à se cacher de ressentir toutes ces choses. Il n'avait plus à rougir de culpabilité à l'idée de trahir Asin. Elle le regardait comme le plus beau des Djinns, le dévorant du regard, le couvant d'amour de ses bras, le chérissant un peu plus à chaque battement de cœur. M'hamed sentait sa passion se réveiller de part et d'autres de son corps, s'embrasant alors jusqu'à atteindre les cieux, dans les petits nuages. C'était une étrange sensation des plus agréables, dont il semblait avoir oublier les effets. L'Amour avec un grand A avait le pouvoir de chasser toute noirceur, toute nostalgie du cœur.

Le Sultan défit son étreinte, il cherchait Abhi du regard, comme pour s'excuser, mais ne le vit pas. Il balaya de son regard de prisme les personnes qui les entouraient avec bienveillance, avant de regarder une nouvelle fois le clan Bachchan. Il revint vers eux, prenant les mains d'Ashur une seconde fois, pour lui dire : « Venez donc, demain au palais. Je vous rendrais votre Dot, et... » Avant même qu'Ashur n'est pu dire quelque chose, il leva une de ses mains comme pour couper court à toute tentative de refuser son offre. « J'insiste. » M'hamed eut un sourire pour le père de Shanaya, avant de se retourner vers elle, la dévorant d'amour. Il rajouta : « Nous discuterons du mariage, également. » Il lâcha la main d'Ashur, avant de saisir la main de Shanaya, et de lui dire : « Viens, retournons au Palais, j'en connais un, qui nous attend avec impatience. » Un sourire à tout le monde, un geste de la main, et le Sultan la guida tranquillement dans la cité Byzantine pour retourner au Palais qui surplombait magnifiquement bien la ville.


(...)

Lorsqu'ils arrivèrent en vue du Palais, M'hamed eut un petit sourire amusé en voyant la présence du Sadrazam en haut des marches. Alors, lorsqu'ils le rejoignirent, Rohan n'en tenant plus, descendit rapidement les quelques marches qui les séparaient encore, le sourire sur ses lèvres. M'hamed s'apprêtait à le serrer contre lui, mais Rohan enlaça Shanaya avec force, avant de la relâcher et de dire : « Juste à temps. » Il se retourna vers son frère, et il lui fit une étreinte digne d'un ours, le regard plein d'étoiles. « Tu mérites le bonheur toi aussi, mon Sultan. » M'hamed esquissa un sourire, avant de regarder Shanaya, les yeux plein de larmes de joie.
 
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« Venez donc, demain au palais. Je vous rendrais votre Dot, et... »

La toute la famille Bachchan esquissa la même expression de surprise, mais comme Ashur s'apprêtait à expliquer au Sultan que ça n'était pas nécessaire, ce dernier, anticipant sans doute, se permit d'insister. Il en serait donc ainsi de la dot de Shanaya.

« Nous discuterons du mariage, également. »

Les Bachchan saluèrent Allah en réponse et tous se réjouissaient dans leur coeur de cette heureuse nouvelle. Ce n'était pas la perspective d'un si grand mariage qui les transportait à ce point mais plutôt celle d'un mariage d'amour comme il y en avait eu si peu depuis longtemps à Byzance. Sous les bonnes auspices de la fée bleue, cette union ne pourrait qu'être une bénédiction et déjà, les djinns ici assemblaient prévoyaient qu'elle donnerait de nombreux fruits, tous plus beaux et meilleurs les uns que les autres.

« Viens, retournons au Palais, j'en connais un, qui nous attend avec impatience. »

Son Sadrazam qui, s'il avait regardé leur rapprochement d'un mauvais oeil au début, avait largement contribué au moment qu'ils venaient de partager près du puits de lumière. Shanaya posa sa main sur le bras de son M'hamed, tendrement puis ils retournèrent au palais, le coeur léger et les yeux pleins d'attentions et de tendresse.

Rohan Misra les attendait en haut des marches et dans son regard, la jeune djinn put lire une certaine impatience. Il pressa le pas pour les rejoindre et la serra fortement dans ses bras.

« Juste à temps. »
« C'est grâce à vous Sadrazam. Vous avez évité l'embarras à tous aujourd'hui. Je vous en serais toujours reconnaissante. », répondit Shanaya.

Effectivement, elle ne savait pas ce qu'il se serait passé si le Sultan n'était pas arrivé pour conforter ses paroles devant le puits de lumière. Le mariage aurait probablement été le plus malheureux de toute l'histoire de Byzance et Abhi en aurait souffert bien que lui non plus, n'éprouvait pas pour elle le sentiment amoureux qu'elle respectait tant.

« Tu mérites le bonheur toi aussi, mon Sultan. »

Shanaya observait les deux djinns, aussi proches que des frères. Le visage de M'hamed trahissait une vive émotion. Une joie intense qu'elle ressentait jusqu'au fond de son coeur et qui embuait les yeux du sultan de larmes de joie. Même ces larmes étaient belles, comme tout semblait devoir l'être désormais.

Bientôt, d'autres gens de la cour firent leur apparition. Parmi ceux-là Anita et Mahsa, mais aussi Roshan. Tous serrèrent Shanaya et lui présentèrent leurs voeux de bonheur, ainsi qu'au Sultan. Tous étaient là ou presque. Sah'il restait désespérément absent. Désapprouvait-il à ce point Shanaya ? La jeune djinn s'interrogeait, n'osant pas encore poser la question cependant.

Outre cela, son bonheur était parfait. Son regard trouvait toujours celui de M'hamed, ou son sourire. Qu'il était bon de ne plus avoir à se cacher.

« Oh merci, pendant un instant j'ai cru que j'avais perdu une amie pour récupérer cet abominable tellak ! », loua Anita en la prenant à nouveau dans ses bras.
« Abominable tellak ? », interrogea Shanaya avec un sourire un peu moqueur. Elle retourna la question à M'hamed dans un regard, puis au Sadrazam Misra. Qu'est-ce que c'était que cette histoire...
 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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Rohan était sincèrement heureux. Et quelque part, cet élan d'affection et son sourire qui s'étalait sur son visage, rassurait une petite partie du coeur du Sultan quant à son choix. Sa discussion avec son fils persistait toujours dans son esprit, malgré les diverses preuves qui jouaient en la faveur de son amour pour elle. Les débordements d'amour de son Sadrazam les tenir quelques instants sur les marches du Palais, ce qui permit à diverses personnes qui passaient par là, de les saluer, ou de les féliciter lorsque c'était en connaissance de cause. Lorsque la génération du prince arriva, M'hamed eut un petit pincement au cœur de ne pas voir Sa'hil à leur côté. Ceci étant, à aucun moment, il ne se remit en question quand à la violence de ces propos à l'égard de son fils. Il était à la fois Roi et Père, il lui fallait être fort lorsque la situation l'exigeait, et ne surtout pas baisser la face devant un membre de sa propre famille. S'il ne savait pas gérer sa famille, asseoir sa position, alors il ne pourrait gérer un royaume.

Le Sultan les remercia, s'inclinant doucement, agissant plus par respect des convenances que par réelle envie. Il était ailleurs, sur son petit nuage, la regardant avec un petit sourire tendre, ne voyant qu'elle. C'était comme si elle sentait la magie. Chaque geste qu'elle faisait, involontaire ou non, lui tordait le cœur, le plongeant dans un amour que seul un Djinn pouvait comprendre. Il ne disait rien, profitant de sa présence, qu'il percevait différemment maintenant que leur relation, bien que pas encore commencé, était dévoilé au grand jour. Ils s'aimaient, ils le savaient, mais ils ne s'étaient jamais embrassés, ni même touchés, et à peine enlacer. Respectueux, et venant d'un autre temps, il attendrait qu'il soit seul, pour ne serait-ce que poser ses lèvres sur sa joue. Sultan, il ne pouvait se permettre d'étaler son amour comme l'avait fait Jinan et Muadhnait, dans insouciance de la jeunesse. « Abominable tellak ? » Rohan éclata de rire, regardant M'hamed qui n'avait d'yeux que pour Shanaya. « J'ai eu la chance de voir débarquer notre Sultan entouré d'une serviette sur la taille, en colère, cherchant sa Shanaya dans tout le palais à cause de ce fameux tellak. » Il rit. Puis il reprit, avec un peu plus de sérieux. « Disons qu'entre le grâce et sa personne, on peut y glisser toute la cité. »

À nouveau, il rit, arrachant le Sultan de sa contemplation pour rajouter : « Il a une petite bedaine, il est joufflu avec des petites mains potelés avec une expression de visage qui ne met clairement pas en confiance. J'ai préféré prendre les jambes à mon cou. » Il eut un petit rire, arrachant un éclat de rire de la part du Sadrazam. Rohan posa alors doucement son regard sur Anita comme s'il venait tout juste de l'apercevoir. Il eut un étrange sourire, avant de baisser le regard, tout en se mordant la lèvre. Il n'avait toujours pas digéré ce qu'elle lui avait fait lors de la fête, mais il ne dit rien. Roshan esquissa un sourire. Il prit les mains de Shanaya, s'inclinant poliment devant elle, avant de se retirer. Le Sultan leur proposa : « Allons prendre le thé, voulez-vous. Ce sera plus agréable pour discuter. »

Il les mena dans une petite pièce, à l'étage, une pièce où même Rohan n'y était venu que trop rarement. Le Sultan fit tinter une petite cloche qu'il semblait avoir toujours sur lui, et des serviteurs vinrent leur laver les mains tandis qu'ils retiraient leurs chaussures. Le Sultan prit place dans une petit coussin dorée, tandis qu'on vint leur servir du thé à la menthe, et des petites pâtisseries.
 
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Thirumanam. EmptyMer 25 Sep - 21:45



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Muadhnait McGill Fhaolain
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« J'ai eu la chance de voir débarquer notre Sultan entouré d'une serviette sur la taille, en colère, cherchant sa Shanaya dans tout le palais à cause de ce fameux tellak. »

C'est une Shanaya hilare qui mêla son rire à celui du Sadrazam. Elle imaginait la royale irruption et surtout la tête de ce bon Sadrazam. Toutes les étoiles du ciel semblaient tombées dans la yeux de la jeune djinn et elles ne brillaient que pour le Sultan. Le voir heureux suffisait à son bonheur à elle.

Elle ne rit cependant pas quand le Sadrazam et le Sultan lui firent un portrait brossé de ce fameux tellak car elle n'était pas moqueuse de nature pour autant, entendre M'hamed dire qu'il avait pris ses jambes à son cou avait quelque chose d'assez cocasse et, elle aurait bien aimé rencontrer ce djinn qui avait fait si forte impression sur tout le monde.

Tandis que la conversation et les rires suivaient leur cour, Anita osait un petit regard au Sadrazam, sans visiblement se cacher de rien. Elle avait bien en mémoire ce qui s'était passé la nuit où le fruit de vie les avait tous surpris. Elle ne regrettait absolument rien et si c'était à refaire, elle le referait, avec où sans fruit de vie. Il lui avait simplement fallu cela pour se rendre compte qu'elle avait juste sous les yeux le djinn qu'elle voulait. Elle ne savait pas si c'était la figure d'autorité ou le côté inaccessible qui lui faisait cet effet-là. Quoiqu'il en soit, son dévolu était jeté sur le Sadrazam et elle entendait bien qu'ils n'en restent pas à ce simple baiser non échangé. Seulement, il y avait quelques petites mises au point à faire avant. Des petits réglages préalables disons.

Elle profita de ce que Roshan prenait congés pour l'imiter, et au passage, le Sultan et Shanaya étant trop occupés à s'adorer du regard, sa main caressa "par inadvertance" le dos de celle de Rohan. Elle le gratifia d'un petit regard en coin plein de malice et d'un sourire qui avait encore le goût du fruit de vie. Cela ne dura qu'une fraction de seconde, le temps de passer à côté de lui pour s'éloigner derrière Roshan...

« Allons prendre le thé, voulez-vous. Ce sera plus agréable pour discuter. »

Shanaya sourit. Elle n'avait rien vu du petit manège d'Anita mais elle remarqua quelque chose chez le Sadrazam. Elle ne dit rien cependant. Son jeune âge et le fait qu'elle le connaissait encore très peu ne lui permettait pas d'avoir le genre de relation qu'il avait avec M'hamed. Elle savait où était sa place, du moins elle le pensait. En vérité elle ne réalisait pas encore tout ce que cela impliquait d'être l'Aimée du Sultan. Pour l'instant dans son coeur, elle était toujours sa petite natr.

Elle n'était jamais entrée dans la pièce où M'hamed les amena. Au tintement de la clochette, des serviteurs arrivèrent - semblait-il de nulle part - pour leur laver les mains. Elle n'était pas habituée à cela mais elle ne manqua pas de trouver ça très agréable. La jolie brunette se posa sur l'un des coussins à côté de M'hamed. C'était la première fois qu'elle passait autant de temps entre les deux djinns.

« Quelque chose vous contrarie Sadrazam Misra ? », demanda-t-elle avec sa douceur naturelle comme elle voyait que quelque chose le chiffonnait.

Elle prit un petit sablé, posant un regard compréhensif sur ce djinn que son Sultan tenait en si grande estime et qui commençait juste à se montrer sous un jour différent de celui de la Terreur du Protocole.

 
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Lorsqu'elle eut ce petit sourire, cette petite moue, Anita creva le cœur du Sadrazam qui n'eut pas d'autres choix que de pousser un léger soupir. Il n'avait qu'une envie, c'était de l'attraper par la main, de l'attirer contre lui, et de l'embrasser comme il aurait du faire, il y a deux jours de cela. Mais elle semblait jouer avec lui, et à chaque fois qu'ils s'étaient croisés, elle n'avait fait que lui sourire, lui faire une petite moue avec ses fines lèvres qu'il embrasserait bien, avant de filer à l'anglaise, sans qu'il n'ait eut le temps de lui parler, ou même de l'approcher. Rohan n'était pas vraiment habitué à ce genre de chose. Il n'était pas particulièrement beau, mais il avait un charisme époustouflant, rendant chacune de ses apparitions, quelque chose de particulier. Il était la nuit, le côté sombre du Palais d'Al'Farsi, sans pour autant être un mauvais garçon. Il était celui qui n'avait pas peur des plaisirs, allant jusqu'à faire certaines choses dans son harem qui ferait sûrement rougir à peu près tous les Djinns de la cité-état de Byzance sans pour autant ressentir une quelconque honte vis-à-vis de sa religion. Autant vous dire qu'il aimait les choses exotiques, ce qui pouvait se voir lorsque l'on avait la chance d'entrer dans son harem, pour voir de magnifiques créatures venant d'un peu partout dans le monde. Rohan était un homme qui aimait les plaisirs de la chair, et sa réputation n'était plus à faire.

Anita lui passa alors sur le côté, prenant congés, tout en lui caressant le dos de sa main avec la sienne. Rohan ferma doucement les yeux, sentant ses poils hérissaient dans son cou de plaisir. Il se retourna, comme pour lui attraper la main, mais elle était déjà loin, marchant au côté de Mahsa avec un sourire sur ses lèvres. Le Sadrazam se mordit la lèvre, avant de secouer la tête, suivant le Sultan et Shanaya dans un petit salon privé, à la décoration sobre, mais magnifique. L'odeur du thé à la menthe parvint à le détendre un peu, sans compter les pâtisseries orientales qui l'accompagner. Rohan attrapa machinalement un baklava à la pistache, posant son regard sur les deux amoureux. Pour la première fois de sa vie, en presque seize siècles, il ressentit une pointe d'envie au plus profond de son âme, allant jusqu'à s'imaginer avec Anita, assis là, se donnant à manger en riant, en souriant et en se racontant tout un tas de trucs. Shanaya sembla voir le trouble qu'il ne parvenait pas à cacher au fond de ses iris. « Quelque chose vous contrarie Sadrazam Misra ? »

Il posa la moitié de sa confiserie sur une petite serviette sur l'immense plateau d'argents, prenant son thé à deux mains. Rohan laissa son regard se perdre dans la couleur ambrée du liquide, avant de relever le regard vers eux. M'hamed ne sut décrire le regard de son ami, ce qui était assez rare. Le Sultan ne se souvint pas d'ailleurs de la dernière fois où il n'avait pas vu un tel regard derrière ce roc qu'était son Sadrazam. « Disons que... Vous n'êtes pas les seules à avoir vécu quelques choses de fort, il y a deux soirs. » Il esquissa un sourire, se passant la langue sur la lèvre inférieur, le regard ailleurs. « Anita. Elle... Elle a réveillé un truc bizarre en moi. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je ressens le besoin de lui parler, et elle... Elle m'évite tout le temps. » Rohan posa son regard sur le Sultan. « Deux jours. Deux jours où je ne suis pas allé voir mes femmes. » M'hamed eut un petit rire, avant de secouer la tête comme si ce n'était rien. Il regarda son Sadrazam, qui baissait la tête, l'air dépité. « Il s'est passé quoi ? » Rohan leva à peine les yeux pour lui dire : « Elle m'a demandé de la rejoindre dans les jardins... Là, on a... On a seulement failli... Et... Et elle m'a laissé en plan. Mais depuis, elle me regarde, elle me sourit, elle me fait languir dans mon coin sans que je ne puisse me retrouver seul avec elle pour... Pour discuter de tout ça. » Rohan soupira. « Je comprends pas. » Le Sultan posa son regard sur Shanaya. Elle connaissait peut-être mieux Anita que lui, et elle était aussi une femelle, elle était la mieux à même à pouvoir conseiller Rohan, qui n'avait jamais été aussi dépité de toute sa vie.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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« Disons que... Vous n'êtes pas les seules à avoir vécu quelques choses de fort, il y a deux soirs. »

Le regard de Shanaya s'illumina. Elle ne s'était pas attendue à ce que l Sadrazam se prête au jeu des confidences mais la présence de M'hamed devait sans aucun doute aider. La jeune natr posa les yeux sur son Sultan pour partager son enthousiasme en toute discrétion.

« Anita. Elle... Elle a réveillé un truc bizarre en moi. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais je ressens le besoin de lui parler, et elle... Elle m'évite tout le temps. » Cela ressemblait bien à Anita de se faire désirer de la sorte par un djinn tel que le Sadrazam. Shanaya s'imaginait bien le pourquoi d'un tel comportement. Anita était une jeune djinn assez intransigeante lorsqu'il s'agissait de ce qu'elle voulait et elle n'accepterait pas une amourette sans lendemain si elle avait vraiment le Sadrazam dans le coeur. . « Deux jours. Deux jours où je ne suis pas allé voir mes femmes. »

Le Sultan et sa natr sourirent à l'unisson. Visiblement, ils partageaient le même fond de pensée mais ce fut M'hamed qui invita son Sadrazam a parlé pour tous les deux.

« Elle m'a demandé de la rejoindre dans les jardins... Là, on a... On a seulement failli... Et... Et elle m'a laissé en plan. Mais depuis, elle me regarde, elle me sourit, elle me fait languir dans mon coin sans que je ne puisse me retrouver seul avec elle pour... Pour discuter de tout ça... Je comprends pas. »

Le pauvre Rohan semblait dépité et complètement abattu. Shanaya n'aurait jamais pensé voir ce roc dans un tel état. M'hamed adressa un regard à sa jeune femelle, sollicitant son avis :

« Je connais bien Anita, c'est quelqu'un qui a besoin de se confier et le bain est toujours l'occasion de parler. », commença la demoiselle djinn, « Si elle vous fait languir c'est sans doute qu'elle attend quelque chose de vous... », comment le lui dire sans le mettre carrément au pied du mur. Son harem n'était clairement pas du goût de tous et certainement pas de celui d'Anita, « Elle peut se montrer très têtue et je sais qu'elle préférera ne rien avoir du tout, même si elle vous a dans le coeur que de... revoir ses exigences à la baisse. »

Elle espérait qu'il se rappellerait de ce qu'elle lui avait dit il y a deux nuits quand il lui avait parlé d'être l'une des maîtresses du Sultan et qu'elle lui avait répondu qu'il n'était pas question de ça. Shanaya adressa un nouveau regard à M'hamed, c'était à lui de dire ce qu'elle ne pouvait pas se permettre.

 
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« Je connais bien Anita, c'est quelqu'un qui a besoin de se confier et le bain est toujours l'occasion de parler. » Rohan leva les yeux vers elle, sans comprendre où elle voulait en venir. Il n'était pas très perspicace sur ce sujet, car jamais, il ne s'en était intéressé. Il avait toujours pensé finir sa vie tranquille, entouré de ses femmes, qui lui donneraient probablement des enfants, si jamais il le leur demandait. Mais pour le moment, il n'était pas prêt. Il avait peut-être un peu plus de mille cinq cents ans, le Sadrazam était encore très jeune dans sa tête, malgré une volonté de fer. C'était un cœur tendre sous cette armature d'acier et de testostérones. Un ours en peluche, de façon plus simple. Le Sultan ne tarda pas à comprendre que son ami n'avait pas encore saisi là où elle voulait en venir. « Si elle vous fait languir c'est sans doute qu'elle attend quelque chose de vous... » Rohan écarquilla les yeux, sans comprendre. Il fronça les sourcils, réfléchissant à ce qu'elle venait de lui dire. M'hamed esquissa un sourire tout en attrapant le verre de Shanaya qu'il lui tendit, avant de prendre le sien. « Elle peut se montrer très têtue et je sais qu'elle préférera ne rien avoir du tout, même si elle vous a dans le coeur que de... revoir ses exigences à la baisse. » Le Sultan ouvrit grand les yeux. Il venait de comprendre. Son harem était le point noir le plus important du Sadrazam. ce n'était pas la seule d'ailleurs à le penser. Bon nombres des gens de la cité-état pensaient qu'avoir un harem était un non-sens pour des créatures tel que eux, et qu'il s'agissait là que du vice de la Luxure, que Dieu n'appréciait pas tant que ça. M'hamed n'avait jamais eut d'avis là-dessus. À l'époque, c'était une pratique assez courante, et s'il avait choisi de suivre correctement le modèle du Sultanat de ses voisins, il aurait dû probablement s'en faire un. Il posa son regard sur Shanaya à cette pensée, avec un tendre sourire. Elle l'aurait tué. Mais il aurait fallu qu'elle le déterre pour ça, car Asin l'aurait immolé par le feu.

Rohan posa sa main droite sur son pieds, attrapant ce qui lui restait de son gâteau avec la gauche. Il mâchait silencieusement, ne comprenant pas tout. Elle... Il fronça les sourcils. Est-ce que cela pouvait avoir un rapport avec ce qu'elle lui avait dit il y a deux soirs ? Il avait l'impression qu'elle cherchait à lui faire passer un message de quelque chose dont ils avaient déjà discuté sans la présence du Sultan à leur côté. Il finit son gâteau, avant de saisir son verre de thé fumant. Une douceur odeur de menthe vint chatouiller ses narines, lorsqu'il releva le regard vers Shanaya, la mine déconfite, la lumière dans le regard. « Le Harem. » Le Sultan eut un petit sourire amusé, buvant son thé doucement. Rohan, qui de par le passé, se fichait bien de ce que pensaient les gens à propos de cela, semblait touché en plein cœur pour la première fois. Il leva sa main droite vers son torse, se massant inconsciemment le sein gauche. Il ne comprenait pas pourquoi ça la dérangeait. Au pire, il pouvait toujours en faire sa favorite, mais l'idée de s'en séparer était effrayante. Il porta son verre à ses lèvres, essayant de trouver autre chose chez lui qui pourrait la déplaire, mais il ne trouva rien. Bon, fallait ajouter que le Sadrazam était un homme habituellement très centré sur lui-même, rendant l'auto-critique ou la remise en question très difficile, mais pour le coup, il ne vit rien d'autres. Il reposa sa main droite sur son pieds, avant de relever son regard vers eux. « Vous croyez vraiment que c'est ça ? » Redemanda-t-il, en espérant fortement qu'ils lui disent que non, que c'était autre chose. Mais le Sultan eut un mouvement de tête négatif, avant d'ajouter : « Il n'y a que toi qui ne voit pas ça comme un frein pour une relation durable, Sadrazam. Mais nous sommes des Djinns, et nous sommes et seront éternellement liés par l'amour, d'où nos soucis de renouvellement de populations. Les mariages arrangées, les multiples relations ne sont pas pour nous. Nous sommes, Astaghfiru Allah* pour ce que je vais dire, purs. Nous pouvons nous amuser, comme tu le fais si bien depuis toujours, mais lorsque l'Amour se pointe, tu ne peux plus reculer. Tu chipotes, et je te comprends. Le changement est toujours difficile, comme je vais tenté de l'apprendre à mon fils en ce qui concerne Shanaya, mais par la force des choses, par la puissance de ton cœur, tu ne pourras pas lutter éternellement. Il n'y a qu'à Babylone où l'on peut se permettre de lutter contre la voix d'Allah, ce qui n'est pas bien » Il posa sa main sur son cœur, à chaque fois qu'il prononça le nom de son Dieu, tout comme Rohan qui baissa la tête. Son ami avait raison, il fallait qu'il laisse son cœur lui parlait, et il aviserait. C'était dur, il sentait tous les fondements de son être ébranlés, mais il n'avait pas le choix.

Quelqu'un tapa à la porte, et un serviteur entra, avec une bassine d'eau, suivi par... Sa'hil, le Prince de Byzance. Rohan se leva instantanément, s'inclinant poliment, tandis que M'hamed empêchait Shanaya de sa main sur sa jambe de faire de même. Le Sultan croisa le regard de son fils, qui ne chercha pas à le défier, le fuyant instantanément. Rohan s'essuya la bouche, posant son verre à moitié-plein, et parla : « Je... Je vais vous laisser, j'ai matière à réfléchir, je pense. Je trouverais la force, mes amis. » « Inch'allah. » À nouveau cette main sur le coeur, Rohan s'inclina poliment avant de se retirer, embrassant son filleul sur la joue.

Un silence s'installa alors. Le serviteur finissait d'aider son Prince à s'installer, et une fois les mains lavés, il lui servit un verre de thé à la menthe sous le regard dur du Sultan. Sah'il, qui d'ordinaire était un Soleil fier, semblait avoir un peu perdu de sa lumière. Il leva alors son regard, prenant son courage à deux mains pour braver le regard de son père. Il pria Dieu de lui en donner la force, et lorsque ce fut fait, il plongea son regard dans les yeux de prisme de son père. Ils reflétaient une étrange lueur orangée. Sa'hil eut du mal à trouver les mots, mais M'hamed ne l'aida pas pour autant en changeant d'expression de visage. C'était très rare de le voir avec une telle expression de sévérité, pourtant, ça lui allait plutôt bien, dévoilant une partie de lui à Shanaya comme elle ne l'avait encore vu. « Je viens m'excuser mon père, en venant saluer Shanaya. Je voulais que tu saches que... Que je n'ai rien contre Shanaya, au contraire, je l'adore même, mais... » Il ne fallut pas plus de dix secondes pour voir le visage du Sultan changeait en une expression beaucoup plus clémente. M'hamed eut un petit sourire, avant de dire : « Assez. Et je te remercie, mon fils. » Sa'hil se sentit tout petit, rougissant à peine. Il inclina sa tête vers son père, soupirant de soulagement, relâchant ainsi toute cette pression qui s'était emparée de lui ces deux derniers jours. « Vous êtes lumineux, et d'ailleurs, Papa, ton arbre est magnifique. » Le Sultan eut un sourire tendre, se rappelant tout de suite de son arbre. Il posa ses yeux plein d'amour sur Shanaya, lui demandant : « As-tu déjà vu mon arbre, Shanaya ? » M'hamed eut un sourire coquin, en pensant au double-sens du propos. Il n'en dit rien, car c'était plutôt déplacé, mais il se serait essayé à s'en amuser avec elle si son fils n'avait pas été présent. Sa'hil se sentit troublé en voyant un tel regard dans les yeux de son père. Il semblait en paix avec lui-même, calme et apaisé. On ne lisait plus cette nostalgie qu'on lui connaissait, ni même cette petite douleur qu'il avait toujours conservé de la perte d'Asin. Sa'hil eut un sourire, soupirant à nouveau, retrouvant sa paix intérieure.


*Astaghfiru Allah : Qu'Allah me pardonne
M'hamed vante leur peuple, le jugeant pur alors qu'il ne l'est pas vraiment. Disons que c'est la seule façon qu'il avait pour expliquer les choses simplement à son ami.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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« Le Harem. »

Ce qui semblait une évidence pour M'hamed et Shanaya était une vraie révélation pour ce pauvre Sadrazam. Et pas du genre qu'il appréciait. A Byzance, on comptait très peu de harems et généralement c'était plutôt mal vu. On ne disait rien des mariages arrangés car sans cela, la population se serait depuis longtemps réduite à peau de chagrin. Mais la polygamie et plus encore cette forme-là de polygamie était fortement décriée non seulement pour des raisons religieuses mais aussi pour des raisons culturelles. Chez les djinns, du moins chez ceux qui vivaient sous l'égide du sultan Al Farsi, l'Amour était tenu en grande estime et, par exemple, dans la famille Bachchan, qui ne comptait que des filles, le père avait arrangé les mariages de Lalita, Abîr et Shanaya (bien que ce dernier n'ait pas abouti) et les avait offertes à leurs époux respectifs encore vierges. Toutes les familles n'étaient bien sûr pas si pointilleuses sur les anciennes traditions. Cela dépendait en grande partie de l'ancienneté des chefs de famille. Mais dans la famille Bachchan, mettre une fille au harem, fut-ce celui du Sadrazam Misra, djinn hautement influent, ç'aurait été faire insulte aux liens d'amour desquels étaient née l'enfant.

Anita n'était pas si traditionaliste. Elle avait eu une ou deux amourettes sans conséquence qu'elle ne regrettait d'ailleurs pas. Pour autant, le harem ne passait pas non plus avec elle. Encore moins avec elle même, on comprenait pourquoi.

« Il n'y a que toi qui ne voit pas ça comme un frein pour une relation durable, Sadrazam. Mais nous sommes des Djinns, et nous sommes et seront éternellement liés par l'amour, d'où nos soucis de renouvellement de populations. Les mariages arrangées, les multiples relations ne sont pas pour nous. Nous sommes, Astaghfiru Allah* pour ce que je vais dire, purs. Nous pouvons nous amuser, comme tu le fais si bien depuis toujours, mais lorsque l'Amour se pointe, tu ne peux plus reculer. Tu chipotes, et je te comprends. Le changement est toujours difficile, comme je vais tenter de l'apprendre à mon fils en ce qui concerne Shanaya, mais par la force des choses, par la puissance de ton cœur, tu ne pourras pas lutter éternellement. Il n'y a qu'à Babylone où l'on peut se permettre de lutter contre la voix d'Allah, ce qui n'est pas bien »

Shanaya nota l'allusion à Sah'il. Elle espérait de tout coeur que le prince finirait par l'accepter d'autant plus qu'elle s'asseyait au côté de son père sans prétention d'aucune sorte. Elle n'était pas là pour remplacer qui que ce fut, ni pour prendre une place qui ne lui revenait pas. Elle était là uniquement par amour.

Juste comme elle pensait cela, le prince fit son apparition. Le Sadrazam s'inclina pour le saluer comme se devait, mais le sultan ne laissa pas Shanaya en faire autant. La jeune djinn l'interrogea du regard, soucieuse de ne pas envenimer d'avantage les choses. Elle ne voulait surtout pas que Sah'il prenne cela comme un affront.

C'est là dessus que Rohan Misra fit sa sortie, laissant la jeune natr au milieu du père et du fils dans une atmosphère à couper au couteau. Elle n'avait encore jamais vu pareille expression sur le visage de M'hamed, autoritaire et ferme. Timidement, elle posa ses yeux noirs sur le prince, pour se rendre compte qu'il était aussi mal à l'aise qu'elle :

« Je viens m'excuser mon père, en venant saluer Shanaya. Je voulais que tu saches que... Que je n'ai rien contre Shanaya, au contraire, je l'adore même, mais... »

Ces mots lui furent d'un grand réconfort. Shanaya se remit à sourire, attendant ce qui devait accompagner ce mais tout en sentant bien que sa place n'était pas vraiment dans cette conversation entre père et fils. Elle se pencha au dessus de la table pour remplir le verre du prince, s'occupant ainsi à s'effacer un peu tandis que M'hamed retrouvait son attitude avenante, pardonnant ainsi son fils aussitôt qu'il le lui avait demandé.

« Vous êtes lumineux, et d'ailleurs, Papa, ton arbre est magnifique. »
« Jazak Allahou khairan Sah'il. », répondit Shanaya avec son éternelle sourire radieux.

Elle détourna le visage vers son grand amour qu'elle le sentait poser ses yeux sur elle.

« As-tu déjà vu mon arbre, Shanaya ? »

Là encore un large sourire plein d'une infinie tendresse. C'était qu'elle avait un souvenir particulier attaché à cet arbre, en plus de savoir le lien si particulier qui l'unissait au sultan. Ce n'est que dans un seconde temps qu'elle nota le petit sourire coquin du sultan et qu'elle crut comprendre quel genre de pensées en était la cause. Elle détourna alors le regard, les pommettes rehaussées du plus vive amusement mais elle répondit comme si de rien était :

« C'est à lui que je dois l'amitié et la clémence du Sadrazam Misra. », confia-t-elle en se rappelant cette curieuse nuit, « Mais il m'a dit que c'était à toi de m'y conduire la première fois. », ajouta-t-elle sans cacher une seule seconde qu'elle attendait ce moment avec impatience.

L'arbre du sultan était une telle splendeur et il éveillait en elle de si étranges sentiments qu'elle ne pouvait qu'aspirer à mieux le connaître.

 
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Le Sultan eut un léger sourire en entendant les propos de sa jeune future épouse. Rohan, sous sa carapace, était quelqu’un de très sentimental, de très pur, mais qui n’avait jamais réussi à réellement exploiter ce côté-là pour lui-même, et ce, depuis toujours. Certains disaient que cela dataient de la disparition de ses parents, mais ce n’en était rien. Depuis qu’ils étaient tout petit, Rohan était celui qui cherchait toujours à se battre, à retenir ses larmes car il n’était pas une fille. Il était celui sur qui l’on pouvait toujours se tenir lorsque l’on ne parvenait pas à marcher, à condition de ne pas trop regarder ce qu’il faisait à côté pour ses propres plaisirs ou pour ses propres ambitions. C’était un ami comme jamais il n’avait eu en plus de mille cinq cents ans d’existence, et pour rien au monde, M’hamed ne souhaiterait un jour, changeait d’ami. Il était prêt à refaire les lois, à bâtir un autre monde si seulement cela pouvait le maintenir en vie, ou le mettre en sûreté le temps que les choses se tassent. C’était devenu son frère, en quelque sorte. Et même avec tout ce temps qu’ils avaient passé l’un au côté de l’autre, ils arrivaient toujours à se surprendre, renforçant un peu plus leur amitié. Il ne se l’était jamais avoué, mais il faisait plus confiance en son Sadrazam, qu’en lui-même. Après tout, Rohan avait toujours été celui qui l’avait protégé de tout, lui faisant part de ce qu’il pensait même lorsqu’il savait que cela le blesserait sur le coup. Rohan voulait le meilleur pour le Sultan, tout comme M’hamed voulait le meilleur pour le Sadrazam. Un duo de choc que le Sadrazam, sans savoir, venait de consolider d’une bonne dose de bêton.

« Rendons nous dans le jardin d’Asin, alors. » Sa’hil eut un sourire apaisé, posant ses yeux plein d’amour vers son père qui lui fit un sourire. M’hamed se leva alors, tendant sa main à Shanaya pour l’aider à se lever. Il l’attira contre lui, déposant un baiser sur sa joue, avant de la lâcher pour contourner la table. Il mit ses chaussures, observant Sa’hil faire de même, puis sortit du petit salon. Attendant Shanaya à l’extérieur, il lui tendit la main pour la guider. Sa’hil, lui, ouvrait déjà la marche vers le jardin baptisé au nom de sa défunte mère en son honneur. Le Sultan regardait son fils avec un élan de fierté, puis, posa son regard sur Shanaya, sentant son cœur se serrait. Elle le rendait toute chose sans avoir à rien faire. Il lui suffisait qu’elle lui sourit pour qu’il sente ses jambes devenir en coton. M’hamed lui fit un clin d’œil alors qu’ils s’arrêtaient derrière Sa’hil, qui tendit son bras vers le jardin d’Asin.

Le jardin, même si de nuit était d’une grande beauté grâce à la lumière qui émanait de l’Arbre, ou de la Lune, était époustouflant de jour. Entre les oiseaux aux plumages tous aussi étranges que magnifiques, les fleurs aux vives couleurs chaudes et aux fragrances toutes aussi délicates que leur apparence et à leur tige bleuté, sans oublier les bruits de la faune et d’une petite cascade qui venait se briser à la surface d’un petit bassin contenant d’étranges poissons luminescents, on se serait cru sur une autre planète, même pour un Djinn. On disait de ce jardin que de sa lumière, le Sultan l’avait dressé, prouvant alors aux autres de son espèce, qui l’était le plus à même à les diriger, à les représenter, et à les mener vers une vie paisible et prospère. C’était un lieu saint au sein du Palais, auquel l’on entrait que sur la volonté du Sultan. D’autres disaient qu’il était protégé d’Allah, qui lui avait cédé un peu de son pouvoir de créations. Et d’autres disaient du Sultan qu’il était un ange tombé du ciel pour les guider sur le chemin du paradis, comme Allah l’aurait souhaité au travers du Coran, en leur donnant naissance dans des flammes sans fumées.

Au centre du jardin d’Asin, il y avait cet arbre qu’elle avait vu il y a deux jours. Grand, fier et lumineux, il s’élançait au-dessus des toits du palais, recouvrant une partie de celui-ci d’une ombre pleine de chaleur. Ses petites lumières qui flottaient à quelques millimètres du cœur jaune des fleurs blanches à la tige bleutée, lui donnaient véritablement une allure d’arbre mythique. Sa’hil disparut alors dans le jardin, allant flâner comme il le faisait souvent lorsqu’il n’était pas bien, ou juste nostalgique de sa mère, laissant le Sultan seul en compagnie de Shanaya. Il lui montra un banc de bois aux pieds en fer forgés où grimpaient quelques lierres aux fleurs grenat. Ils s’y installèrent. M’hamed saisit ses mains dans les siennes, lui expliquant alors l’histoire de ce jardin. « J’ai bâti ce jardin avec ma lumière. J’étais triste et mon cœur était plein de nostalgie. Mais en même temps, je ressentais cette intense joie de savoir mon fils à mes côtés, ce qui me donna la force nécessaire pour trouver la motivation nécessaire à avancer, à aller de l’avant. C’est peut-être pour cela que j’ai donné le nom de sa mère à ce jardin. » Il esquissa un léger sourire, baissant son regard. « Je me doute que cela ne te plaira probablement pas de le savoir ça, mais si jamais tu souhaites que l’on en change son nom, je comprendrais. »
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Sah'il et le sultan ouvrir le chemin jusqu'au magnifique jardin que Shanaya n'avait eu la chance d'apercevoir que de nuit. Elle était bien loin de s'imaginait la merveille que c'était mais savoir qu'il portait le nom de l'épouse du sultan - dans son esprit la défunte Asin l'était malgré tout - lui prodigua un curieux sentiment. La jeune natr se sentait à la fois coupable d'avoir profané ce temple du regard et à la fois insignifiante devant tant de beauté.

Ce n'est qu'avec une extrême délicatesse qu'elle osa poser le pied sur l'herbe tendre, le coeur aux aguets. Le moindre petit mouvement de vie dans ce jardin était à la fois un ravissement et un mystère pour l'âme. De jour, l'Arbre du Sultan se révélait encore plus gigantesque qu'elle ne l'avait pensé deux nuits auparavant. C'était plus que largement suffisant pour intimider n'importe qui et Shanaya plus particulièrement. Elle cherchait Sah'il du regard quand le sultan l'invita à s'asseoir près de lui. Il lui prit les mains et Shanaya se sentit à nouveau à sa place, dans son coeur. Elle n'avait pas besoin de beaucoup, c'était probablement ce qui faisait sa lumière et sa beauté :

« J’ai bâti ce jardin avec ma lumière. J’étais triste et mon cœur était plein de nostalgie. Mais en même temps, je ressentais cette intense joie de savoir mon fils à mes côtés, ce qui me donna la force nécessaire pour trouver la motivation nécessaire à avancer, à aller de l’avant. C’est peut-être pour cela que j’ai donné le nom de sa mère à ce jardin. »

Dans ses mots, le Sultan embrassait la vision que sa jeune natr avait de la vie. Savoir se réjouir de ce que la vie nous offrait et ne jamais oublier de l'honorer même dans le malheur. C'était une chose qu'elle avait apprise en perdant sa soeur et un précepte auquel elle n'avait jamais fait défaut depuis ce triste jour.

Le Sultan baissa le regard, comme si quelque chose le mettait mal à l'aise. Sans s'en rendre compte, Shanaya se pencha un peu plus vers lui, comme pour signifier qu'il pouvait partager avec lui la joie autant que la tristesse et qu'il n'avait surtout pas à craindre de s'ouvrir à elle sur quelque sujet que ce soit.

« Je me doute que cela ne te plaira probablement pas de le savoir ça, mais si jamais tu souhaites que l’on en change son nom, je comprendrais. »
« Mais... », commença Shanaya avec un léger mouvement de recul.

Elle fronçait les sourcils exprimant autant l'incompréhension que peut-être même une forme d'indignation qui n'était bien sûr pas reproche.

« Jamais je ne demanderai une chose pareille M'hamed. », répondit-elle en relevant le menton du sultan d'un geste doux pour qu'il lui rende son regard, « Je te l'ai dit, je n'avais pas d'autre ambition que de recevoir ton amour et rester auprès de toi. C'est tout. Je n'ai pas la prétention, Allah m'en garde, de remplacer ton Asin. Elle était ta reine et la mère de Sah'il. Qui suis-je pour m'imposer ? »

Dans ses paroles, elle trahissait une certaine naïveté, touchante, quant à sa relation avec le sultan. Elle n'en saisissait pas toutes les implications, peut-être parce que justement, elle ne s'attendait pas à ce qu'on lui donne plus de place que cela. Et c'était sans regret, aucun. Elle vivait de l'amour du Sultan et de l'eau fraîche dont il voudrait bien remplir sa coupe. Cela suffisait à faire d'elle une bénédiction pour quiconque l'entourait et une lumière rare et précieuse.

« Je ne demande ni ne demanderai jamais rien d'autre que ton amour. », elle sourit, divinement gracieuse comme elle serrait la main de son M'hamed contre son coeur battant.

Elle avait l'air d'être la plus heureuse du monde et la plus sincère aussi.



 
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Shanaya se recula légèrement, comme pour manifester un désaccord à ce qu'il venait de dire. M'hamed ne le vit pas tout de suite, trop occupé à regarder l'herbe à leur pieds, de peur qu'elle n'accepte sa proposition. C'était quelque chose qu'il ne parviendrait pas à expliquer à son fils, même s'il pouvait comprendre qu'elle soit gênée qu'il ait déjà pu aimé avant elle, et même, avoir une vie avant elle. Il avait cinq fois son âge, et il s'en était passé des choses durant sa vie. Passer en second, c'était toujours quelque chose que l'on appréciait pas tant que ça, surtout lorsqu'il s'agissait d'Amour. Le Sultan ne voulait pas laisser croire à sa jolie natr, qu'elle n'était là pour lui qu'une roue de secours, un moyen de passer à autre chose. C'était peut-être le cas inconsciemment, mais ses sentiments étaient véritables. Il n'y avait aucune once d’intérêt là-dedans, que ce soit de façon consciemment ou inconsciemment. Elle lui faisait battre désormais son cœur à tel point qu'il en avait le même rythme que celui de la belle Anandamayi. « Jamais je ne demanderai une chose pareille M'hamed. » Lui fit-elle savoir, en lui relevant le menton avec douceur, sans pour autant cacher son ton lourd de reproche.

« Je te l'ai dit, je n'avais pas d'autre ambition que de recevoir ton amour et rester auprès de toi. C'est tout. Je n'ai pas la prétention, Allah m'en garde, de remplacer ton Asin. Elle était ta reine et la mère de Sah'il. Qui suis-je pour m'imposer ? » M'hamed eut un sourire gêné, mais ce qu'elle lui dit, ce qu'elle lui demanda, lui réchauffa le cœur. Sa'hil serait très certainement heureux d'entendre ça, et quelque part, cela calma certains doutes, certaines peurs qui le hantaient sans qu'il ne le sache réellement. Malgré ça, son sourire se renforça un peu plus lorsqu'il comprit qu'elle n'avait visiblement pas prit conscience qu'elle allait à son tour devenir sa reine et sûrement la mère de ses futurs enfants si tant est que Dieu lui en donnerait la permission. « Je ne demande ni ne demanderai jamais rien d'autre que ton amour. » Ses lèvres s'étirèrent un tendre sourire tandis qu'il lui tirait une de ses mains pour la mettre sur son sein gauche. « Tu l'as, et tu l'auras jusqu'à ce que la mort nous sépare. »

Il s'approcha alors, levant une de ses mains à la hauteur d'une de ses joues pour l'embrasser tendrement. C'était un baiser timide, mais qui souffla un vent d'amour sur l'intégralité du parc comme un halo qui naquit de l'union de leurs lèvres. Les lumières de Byzance devinrent plus vives, plus intenses, et dans toute la cité alors, on comprit que dans la maison du Palais d'Al'Farsi, on venait de retrouver une chose que l'on avait plus vu depuis des années, des siècles maintenant. M'hamed esquissa un sourire tendre, lorsqu'il se retira, après avoir déposer un baiser sur son petit nez. Le Sultan se leva alors, lui tendant la main pour la mener près de l'arbre à l'écorce bleutée. Doucement, il tendit son autre main vers le tronc de l'arbre, qui se mit à tressaillir de plaisir. M'hamed esquissa un sourire, posant alors sa main sur le bois de l'arbre, qui s'illumina, s'embrasant alors comme jamais. Le sourire du Sultan s'intensifia alors, et il murmura : « Je viens te présenter quelqu'un qui m'est très chère, mon ami. Elle partagera ma vie aussi longtemps qu'Allah le voudra. Elle s'appelle Shanaya, et sera ma reine avec qui j'aurais sûrement des enfants. » Il se retourna alors vers Shanaya, l'attirant un peu plus vers lui. M'hamed leva leur main vers l'arbre, puis, il lui fit poser la main sur le tronc de l'arbre.

M'hamed, qui n'avait encore jamais vu ça, recula sous la surprise. L'Arbre s'était mis à trembler de plaisirs et les fleurs virèrent au rouge pourpre. Une petite branche vint alors à jaillir du tronc pour s'enrouler le long du bras de Shanaya, l'attirant alors contre le tronc comme pour la serrer dans ses bras avec tendresse. Puis, la branche se retira, pour se mettre au dessus d'eux. Quelques fleurs virent le jour, sans que le Sultan n'ait pu faire quoique ce soit. Il se mit alors à rire, avant de poser sa tête contre le tronc de l'arbre, souriant amoureusement alors qu'il posait son regard sur Shanaya. « Il t'aime aussi, visiblement. » C'était aussi une façon à peine voilée de lui dire je t'aime. Ce spectacle lui avait coupé le souffle. Pour le coup, il regrettait presque la présence de Sa'hil à leur côté pour qu'il ait pu voir ça. Lorsque Shanaya retirera sa main, les fleurs resteront rouges.


Dernière édition par Jinan Jawhari le Lun 30 Sep - 10:50, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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Muadhnait McGill Fhaolain
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« Tu l'as, et tu l'auras jusqu'à ce que la mort nous sépare. »

Il semblait que chaque seconde passée près de lui faisait grandir et prospérer l'amour qu'elle lui portait et pourtant chaque fois, il lui semblait que cet amour ne pouvait pas être plus grand qu'il n'était déjà. Il était sans fin, apaisé et généreux. A l'image de la Lumière.

Lorsque leurs lèvres se touchèrent, quelque chose de lui passa en elle et vice versa. C'était probablement la sensation la plus délicieuse que Shanaya ait connu de sa courte vie de djinn. Le souffle qui émana de cet échange n'était qu'amour. Une nouvelle bénédiction dont tous se réjouiraient. Le baiser se rompit avec beaucoup de tendresse et Shanaya en ressentait encore le frisson pendant quelques instants. Elle eut un petit éclat de rire joyeux quand il posa un baiser sur le bout de son nez avant de la prendre par la main pour l'emmener à son Arbre.

A nouveau elle éprouvait ce curieux et puissant sentiment d'amour qui l'avait saisie deux nuits plus tôt. M'hamed lui aussi semblait très heureux et, quand il posa la main sur le tronc de l'Arbre pour s'adresser à lui, il sembla que l'Arbre lui retournait son affection :

« Je viens te présenter quelqu'un qui m'est très chère, mon ami. Elle partagera ma vie aussi longtemps qu'Allah le voudra. Elle s'appelle Shanaya, et sera ma reine avec qui j'aurais sûrement des enfants. »

Le coeur de Shanaya sursauta à ses mots. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il attende autant d'elle compte tenu qu'il avait déjà vécu beaucoup avant de la connaître. Elle sentit ses pommettes prendre une très légère teinte rougissante sous la belle peau naturellement dorée. A partir de là, elle ne le quittait plus des yeux tandis qu'il posait sa main sur le tronc de son Arbre. Ce n'est que lorsque sa peau entra en contact avec l'écorce bleutée qu'elle se détourna de M'hamed. Elle sentait sous ses doigts comme une décharge d'énergie, douce et positive mais puissante. Elle ouvrit de grands yeux, levant le nez pour chercher d'où pouvait provenir tant de magie. Un instant elle hésita à retirer sa main, impressionnée mais surtout, parce qu'elle ne savait pas encore bien interpréter ce qu'il se passait. Lorsque les feuilles virèrent de couleur, pour arborer un rouge magnifique, Shanaya eut peur d'avoir mal fait mais un petit rameau se mit à pousser pour s'enrouler avec douceur autour de son bras et l'attirer contre le tronc comme M'hamed aurait pu la serrer dans ses bras. Rassurée, la djinn écarta les bras pour serrer l'arbre avec tendresse et poser son visage contre lui, les yeux plongés dans ceux de M'hamed. Ses doigts caressaient doucement l'écorce et elle se sentit profondément apaisée tout à coup. Il y avait quelque chose de terriblement sensuel dans cette étrange étreinte bien que ce ne fût pas voulu. Peut-être était aussi la façon dont Shanaya regardait M'hamed.

Il vint lui aussi poser son visage contre le tronc de l'arbre et, sans même qu'ils ne se soient touchés, sinon du regard, Shanaya avait l'impression d'entendre le coeur du Sultan contre son oreille, contre sa peau, contre elle.

« Il t'aime aussi, visiblement. »

Au dessus de leur tête, des fleurs d'un étonnant rouges fleurissaient. Shanaya posa doucement ses lèvres sur l'écorce de l'arbre avant de se retirer sans brusquerie pour venir se lover dans les bras du Sultan.

« La première fois que j'ai posé les yeux sur lui, je l'ai aimé aussi. »

Elle aussi parlait à demi-mot même s'il savait très bien qu'elle avait été sûre de ses sentiments la première fois que leur regard s'étaient croisés. Elle repensa un instant à ce qu'il avait dit à l'arbre et s'écarta à nouveau pour regarder M'hamed. Pour ce qui concernait les enfants, elle ne doutait pas que le moment venu, si Allah le leur accordait, elle saurait d'instinct tout ce qu'il faudrait faire même si dans son coeur, elle espérait que ce ne serait pas avant que Sah'il en ait pleinement accepté l'idée lui aussi. Mais pour le reste ...

« M'hamed, comment sais-tu que je ferais une bonne reine ? Tu sais, je ne sais de la noblesse et de la vie de la cour que ce que dit le Protocole du Sadrazam Misra, que j'ai déjà enfreint trop souvent par amour et le minimum que tout un chacun sait. »

L'idée l'intimidait, c'était sûr. Elle ferait de son mieux comme elle avait toujours fait mais si le costume était trop grand pour elle, que se passerait-il ?

 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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« Il t'aime aussi, visiblement. » Le visage du Sultan s'étira en un sourire ému, baissant presque timidement le regard, sans qu'il ne puisse rien faire. Elle était si belle, si touchante, si optimiste, et peut-être même un peu naïve. Elle semblait parfaite à le dévorer des yeux, le mettant à la fois mal à l'aise, et plein de fierté. Il avait le regard incandescent, laissant présager qu'il ne lui en faudrait pas beaucoup pour que son corps s'embrase. Une seule étincelle aurait suffit pour déclarer un incendie de passion, aux chaleurs les plus brûlantes qu'elle n'avait probablement jamais connue. Son sourire éternel sur son visage aux milles expressions, il finit par relever le regard vers elle, admirant une fois de plus la beauté de son regard, de son visage. Shanaya se retira doucement de l'arbre, pour venir se lover contre lui. Il l’accueillit avec ses bras grand ouvert, pour la serrer contre son cœur, avant de l'inviter à retourner sur le banc. Il ne fuyait pas leur débordement d'affections, non. Bien au contraire, mais il préférait y mettre un frein. Sa position de Sultan l'empêchait d'avoir la fougue de Jinan par rapport à Muadhnait en public même s'il s'était énormément retenue en sa présence.

« M'hamed, comment sais-tu que je ferais une bonne reine ? Tu sais, je ne sais de la noblesse et de la vie de la cour que ce que dit le Protocole du Sadrazam Misra, que j'ai déjà enfreint trop souvent par amour et le minimum que tout un chacun sait. » M'hamed esquissa un sourire, appuyant son coude sur le dossier du banc, tandis qu'il joignait ses mains l'une à l'autre, les jambes croisées. Son regard se perdit dans la flore féérique en face de lui, avant de répondre tout doucement. « Il n'y pas de mode d'emploi pour cela. Être un bon Roi n'est pas dans le sang, sinon, comment expliquer tous les royaumes qui ont été détruit par la soif de conquête de certains ? » Il eut un sourire tendre, retournant son regard vers Shanaya, dont la proximité avec elle semblait l'apaiser de tous les tourments qu'il avait du à endurer au cours de ces cinq derniers siècles. « Mais être un bon Roi demande quelques sacrifices pour le bien-être de ses sujets, bien que je n'aime pas tellement le terme de sujets... » Ajouta-t-il plus pour lui-même que pour Shanaya. Son visage s'était légèrement assombri alors qu'il posait son regard sur un oiseau qui venait de se poser près du bassin. « Si mon cœur s'émerveille rien qu'en posant mon regard sur toi, je n'ose imaginer ce que le peuple dira lorsque je te présenterais... » Il eut un sourire doux, ses yeux gardant leur teinte incandescente, lui donnant un petit air étrange. C'était à la fois impressionnant, mais aussi agréable. « Tu feras certaines bourdes, car on passe tous par-là, mais si tu veux être une bonne Reine, souviens-toi d'où tu viens à chaque instant, à chaque souffle qui sortira de ta poitrine. Tant que tu pourras te regarder dans un miroir en te demandant si tu as quelques choses à te reprocher, et que ton reflet te fait un non de la tête, alors tu seras sur le bon chemin pour être la première bonne reine de Byzance. »

Asin ne l'avait pas été. Le trône du Sultan avait été bâti sur son sang encore chaud. M'hamed eut un sourire, se plongeant dans les iris de Shanaya, pour éviter d'obscurcir leur discussion en parlant de la mère de Sa'hil. C'est à ce moment-là d'ailleurs, que le jeune prince apparut, les habits verts, comme s'il était roulé ans l'herbe. M'hamed eut un sourire, regardant ses habits avec un petit air amusé. Sa'hil eut un petit rire, et expliqua : « J'étais dans l'arbre, à grimper lorsque toutes les fleurs sont devenues pourpre, j'ai manqué de tomber, et en me rattrapant, j'ai... » M'hamed éclata de rire, l'invitant à venir s'asseoir à côté de lui. Sa'hil s’exécuta, tandis que son père tournait la tête pour le regarder. « Shanaya s'est présentée à mon Arbre. C'est à la suite de cela que les fleurs se sont colorées. » Sa'hil écarquilla les yeux, se penchant un peu pour croiser le regard de Shanaya. Il inclina sa tête, murmurant tout bas : « Allah était bien inspiré le jour où il a décidé de te mettre sur le chemin de mon père, Shanaya. Barak Allahou fik. » Les yeux du Sultan brillèrent doucement. Il détacha ses mains l'une de l'autre, et en posa une sur la jambe de son fils, en murmurant : « Amine. » Sa'hil eut un sourire en se relevant. Il s'approcha de Shanaya pour la serrer contre lui, et il se retira. « Je vais me changer, je fais honte à ta maison, papa. » M'hamed éclata de rire, secouant sa main comme s'il disait n'importe quoi, tout en regardant Sa'hil partir.

M'hamed posa son regard sur Shanaya, avant de lui prendre délicatement la main. « Souhaites-tu savoir autre chose ? Peut-être veux-tu conserver certaines de tes habitudes que tu as et que tu n'es plus censé avoir le jour où je te prendrais pour femme devant Allah ? D'autres questions, peut-être ? J'ai toute ma journée pour toi aujourd'hui. Rohan s'occupe de tout. » Le Sultan lui sourit de nouveau, son regard s'embrasant un peu plus.


Barak Allahou fik : Qu'Allah te bénisse.
Amine (en remerciement (5)) : Ainsi soit-il.
 
MessageSujet: Re: Thirumanam.   
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Il prit le temps de partager avec elle la façon dont il concevait la royauté. Somme toute, elle retrouvait le djinn qu'elle aimait dans chacun de ses mots. En ce qui la concernait, elle avait toujours du mal à s'appliquer l'idée de la royauté. Pour le moment, elle était encore la fille du marchand de raisin, la natr du sultan...

« Je ferais de mon mieux pour t'épauler autant que tu me laisseras le faire. », répondit-elle pour commencer.

Il lui faudrait probablement une longue mise au point avec le Sadrazam Misra pour mieux cerner ce qu'on attendait d'elle. Dans sa façon d'envisager les choses, puisqu'elle n'avait pas même un exemple de reine pour l'inspirer sinon les caricatures des contes pour enfants auxquelles elle ne pensait pas ressembler pour un sou, son premier travail serait d'aider les gens comme elle l'avait toujours fait et cela incluait son Sultan voire le Sadrazam Misra. Elle le ferait avec ses petits moyens de jeune djinn de deux cents ans mais avec tout son coeur.

« Tant que tu pourras te regarder dans un miroir en te demandant si tu as quelques choses à te reprocher, et que ton reflet te fait un non de la tête, alors tu seras sur le bon chemin pour être la première bonne reine de Byzance. »

Elle acquiesça bien sagement n'osant pas engager la conversation sur le fait qu'elle serait la première et que peut-être, les gens trouveraient que Byzance n'avait pas besoin de plus que de son sultan et son Sadrazam qui jusque là avaient toujours donné satisfaction. Ce n'était pas tant de peur de partager ses appréhensions mais plutôt parce qu'elle n'osait pas parler de la défunte épouse du sultan, même de loin. Il semblait que ce sujet ne lui appartenait pas. Du moins c'était ce qu'elle ressentait en son coeur, sans que ça n'assombrisse quoi que ce soit entre eux.

Sur ces mots, Sah'il réapparut couvert de vert. Shanaya le regarda, souriant du coin des yeux. Par moment le prince lui faisait pensait à ces petits garçons que l'on voyait chahuter dans les parcs de la ville.

« Allah était bien inspiré le jour où il a décidé de te mettre sur le chemin de mon père, Shanaya. Barak Allahou fik. », fit le prince après que son père lui a expliqué le comment du rougissement soudain des fleurs de son Arbre.
« Wafik El Baraka, tu as le coeur généreux. », répondit Shanaya.

La voix du sultan s'était mêlée à la sienne en réponse, comme s'ils avaient été un même coeur et une même voix. Shanaya se retourna vers le sultan avec un petit regard espiègle.

Sah'il prit congé là dessus, pour aller changer de tenue.

« Souhaites-tu savoir autre chose ? Peut-être veux-tu conserver certaines de tes habitudes que tu as et que tu n'es plus censée avoir le jour où je te prendrais pour femme devant Allah ? D'autres questions, peut-être ? J'ai toute ma journée pour toi aujourd'hui. Rohan s'occupe de tout. »

Elle caressa les doigts de M'hamed qui serrait à nouveau ses mains. Shanaya prit le temps de la réflexion, histoire de ne pas répondre à la légère.

« Ça ne me paraitrait pas très correct de demander une faveur dès le départ. Je voudrais bien rester ta natr... si c'est possible. Ça n'empiètera pas sur les obligations qui m'échoiront une fois que nous serons mariés, j'y prendrais garde. », promit-elle avec ce sourire qui aurait pu mettre le monde en bouteille.

Elle avait pris son office de natr très au sérieux pour le peu de temps qu'elle l'avait eu à charge, mais il fallait bien comprendre que c'était aussi de cette façon là qu'ils s'étaient rapprochés, dès la première seconde. Ce n'était pas quelque chose qu'elle avait envie de céder à un ou une autre, même s'il n'était pas question d'amour. C'était peut-être la première fois de sa vie qu'elle voulait garder quelque chose pour elle, ou du moins pour eux. Elle en avait un peu honte et en même temps, elle y tenait. Bien sûr s'il le lui refusait elle ferait avec.

 
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Le Sultan eut un sourire, lui répondant quelque chose de coquin, lui rappelant qu'il n'avait toujours pas oublié leur première entrevue dans les bains, et qu'il comptait bien reprendre de là où ils en étaient lorsqu'ils en auraient le temps, mais surtout, lorsqu'elle serait son épouse. M'hamed était tout de même un royal personnage, et il n'avait pas loisir à faire ce qu'il voulait, quand il voulait, bien qu'il prendrait tout de même ce droit en temps et en heure. Disons que contrairement à Rohan dont la mentalité évoluait en même temps qu'au dehors sur bien des sujets, M'hamed était un vieux de la vieille, et il y avait toujours cette retenue dans son regard, dans ses gestes, surtout lorsqu'ils étaient en plein milieu d'un jardin comme celui-ci. Une bonne partie de l'aile principale du Palais pouvait les apercevoir. Il espérait bien que Shanaya comprendrait ses retenues, bien qu'il ne désirait qu'une chose : Être seul avec elle. Pas forcément pour se lier l'un et l'autre dans une étreinte purement physique mais pour pouvoir discuter de tout et de rien, de parler sans retenu, avec son cœur, de pouvoir la prendre contre lui sans que l'on ne trouve cela déplacer pour un personnage de son envergure.

Ils passèrent le restant de la journée à discuter, à parler, jusqu'à tard dans la nuit, où le Sultan la raccompagna jusqu'à ses nouveaux appartements. Il avait éclaté de rire lorsqu'elle l'avait vu vouloir prendre la direction de ses bains, et ce fut peut-être la première fois qu'elle le vit agir de manière aussi superficiel, bien que ce n'était pas vraiment le fond de sa moquerie. M'hamed l'invita à la suivre dans les appartements royaux, proche de siens, lui indiquant alors une somptueuse suite qui s'étalait sur plus de cent cinquante mètres carrés. L'endroit était décoré selon ses goûts à lui, au couleur de son emblème, de ses armoiries. Une forte présence de rouge pourpre, de l'or en vois-tu, en voilà, du orange, du chocolat et du diverses teintes de couleurs allant du beige au sable. Deux, trois gros coussins fushia, sans compter le mobilier digne des plus grands ébénistes faëries, on y trouvait aussi diverses petits objets religieux, décoratifs ou utiles (comme des lanternes) faites soit en fer forgé dans un noir mâte, soit en or, ou en argent avec des pierres précieuses tel que le rubis ou le saphir. Il s'était alors approché d'elle, lui avouant que maintenant, il retournerait dans ses appartements, pour la laisser prendre ses marques dans son nouvel environnement. M'hamed l'avait regardé pendant quelques minutes, sans rien dire, juste à la contempler, avant de la prendre contre lui. Il avait déposé un baiser sur sa joue, puis sur ses lèvres, avant de se retirer dans une petite lueur incandescente.


(...)
Le lendemain, des serviteurs vinrent la lever aux aurores. On s'occupa d'elle, la menant au bain pour qu'elle rencontre une toute jeune natr qui n'avait vraisemblablement pas du tout confiance en elle, malgré ses massages digne d'une caresse d'un ange. Le bain prit deux bonnes heures, en comptant le temps où un autre serviteur accompagné d'Anita vinrent l'aider à se faire une garde robe digne d'une fiancée d'un Sultan. On lui assura alors que l'argent n'était pas un soucis, et qu'elle pouvait prendre ce qu'elle voulait. On lui proposa également de lui faire visiter chaque recoin du château, où Roshan l'accompagna, lui expliquant l'histoire de chaque pièce, de chaque endroit, de chaque lieu dans ce palais d'une taille tout simplement exceptionnelle, lui balançant deux, trois anecdotes sur l'histoire du Sultan, de ce qu'il fit pour son royaume, de sa jeunesse, de sa rencontre avec Asin, de son enfance et de son amitié avec le Sadrazam qui semblait être encore plus solide que la croyance d'un Djinn envers son Dieu.

Enfin, Rohan vint la chercher sur le coup de midi après sa prière pour l'accompagner durant son léger repas. Le Sadrazam se montra galant, sous un jour nouveau, comme elle ne l'avait jamais vu. C'était un homme avec une discussion intéressante, et un regard profondément chaleureux, qui savait mettre en confiance sans trop avoir à cacher ses diverses expressions sérieuses ou de colère lorsqu'un serviteur faisait un pas de travers, ou qu'un garde avait un reniflement plus haut qu'un autre. Malgré ça, il sut comment la faire rire, s'excusant également de la part du Sultan qui ne pouvait se défaire de ses tâches qu'il avait déjà dû remettre au lendemain, à cause de, ou grâce à, sa journée d'hier en la compagnie de sa fiancée. Rohan lui fit un clin d'oeil, levant ses mains pour que les serviteurs vinrent les débarrasser, et leur présenter des bassines pour qu'ils puissent se laver les mains. Il la mena alors dans des jardins qu'elle n'avait encore jamais vu où des paysagistes et botanistes royaux s'amusaient avec la nature (tout en veillant bien à la respecter) en faisant des décorations à couper le souffle.

Puis vint 15h. Rohan la mena par la main dans l'allée principale, lui faisant monter les escaliers avec grâce, tout en lui expliquant comme une femme de son rang devait se comporter en publique. Il lui confessa alors d'être assez dur sur les protocoles, car son père avait toujours été ainsi, et qu'il tentait, malgré ça, à se montrer un peu plus indulgent. Pour lui prouver sa bonne foi, il exécuta un pas de danse avec un sourire, puis il poussa la porte du grand salon où l'on recevait habituellement que des invités de marque, notamment les personnages royaux des autres royaumes féériques. Rohan l'invita à entrer, se déchaussant, posant le pieds sur le tapis aux couleurs chaudes. « Personne n'est arrivé, encore. » Une remarque qu'il ne put s'empêcher de faire. Il détestait que l'on soit en retard lorsque l'on fixait une heure, que ce soit de simple gens, ou le Sultan, c'était pareil. Il se tourna vers Shanaya, l'invitant à s'asseoir, tout comme lui. Il fit tinter une cloche, et une servante vint. « Veuillez préparer le thé, s'il vous plaît. » « Tout de suite, Sadrazam Misra. » La servante se volatilisa rapidement, et Rohan posa son regard sur Shanaya, avec un sourire. « Ne sois pas trop stressé. Ah, j'entends des voix que je ne connais pas qui viennent du couloir. Sûrement tes parents. » Le Sadrazam se leva directement, prêt pour les recevoir, les deux mains jointes dans le dos, dans son magnifique sherwani bleu nuit, avec des boutons et une broche en or. La broche représentait deux glaives élevant la khamsa (que l'on utilise généralement pour repousser le mauvais œil), avec, juste en dessous, comme une banderole, d'écrit : Allahou Akbar.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Sa journée avec le sultan lui parut être un rêve éveillé. Bien sûr à aucun moment ils ne se retrouvèrent véritablement seuls comme ils avaient pu l'être aux bains ou lorsqu'elle l'avait raccompagné à ses appartements deux soirs plus tôt. Aussi, ils observaient l'un l'autre une certaine retenue. Il était Sultan, et Shanaya savait parfaitement bien ce que cela impliquait et ce qui était attendu de lui. Ce n'était pourtant pas l'envie d'exprimer son amour qui manquait à la jeune natr et elle eut un sourire un peu différent lorsqu'il lui promit à l'oreille qu'après leur mariage, ils pourraient se retrouver dans l'intimité. Son inexpérience ne l'empêchait en rien de savourer d'avance ce moment, tout comme n'importe quel moment passé en sa compagnie d'ailleurs. Son office de Sultan ne leur en laisserait probablement pas autant qu'elle aurait souhaité mais, comme à son habitude, elle ferait de chaque instant qu'il lui donnerait, un trésor.

Le temps leur fila entre les doigts si bien qu'ils se laissèrent surprendre par la nuit, continuant de discuter inlassablement et ils auraient pu continuer ainsi éternellement si la nuit n'avait pas eu à amener un autre jour pour le sultan. Galant, il la raccompagna à ses appartements et ce fut l'occasion de nouveaux éclats de rire lorsque Shanaya se prit naturellement la direction des bains où sa petite chambre de natr attendait. Elle n'y dormirait plus désormais. Cela lui fit un petit quelque chose mais elle suivit malgré tout son fiancé avec enthousiasme. Ils se quittèrent sur le pas de la porte. Elle rougit comme il la regardait, puis il la serra dans ses bras, posa un baiser chaste sur sa joue et ses lèvres. Elle resta là, de longues minutes contre l'encadrement de la porte, pensive, le sourire aux lèvres.

Le lendemain, on vint la lever de très bonne heure. La fiancée du sultan ne put s'empêcher de sursauter en voyant entrer dans la chambre une djinn au visage replet qui se présenta sous le nom d'Nagaï. D'autres serviteurs entrèrent à sa suite, tous plus gentils les uns que les autres, pour aider Shanaya à se préparer. Elle n'avait jamais pensé se retrouver de ce côté là un jour et quand elle ressortit de la chambre, tout le monde salua sa beauté au point de la faire rougir. On lui avait préparé une robe aux couleurs du sultan pour aller rejoindre Anita pour constituer sa garde robe auprès du tailleur royal. Le serviteur prit ses mensurations, lui demanda les couleurs et les tissus qu'elle aimait, ceux qu'elle n'aimait surtout pas. Shanaya coopéra, insistant pourtant aussi souvent qu'elle pouvait sur le fait qu'elle ne voulait pas de quelque chose de "trop". Elle tenait à rester simple tout en ne faisant bien sûr aucun tord à son cher Sultan. Le tailleur prit note de tout ça, et lui assura que toutes les tenues qui lui avaient plu seraient dans sa garde robe lorsqu'elle retournerait dans ses appartements. Pour le reste, il lui ferait parvenir de nouvelles tenues aussi souvent que son inspiration le lui permettrait.

Après cela, ce fut Roshan qui prit soin d'elle. Elle l'avait toujours vu dans le petit groupe d'amis d'Anita ce qui lui faisait parfois oublier qu'il était plutôt de la génération des anciens. Il lui fit la visite guidée et Shanaya se fit la réflexion que si il n'avait pas été là, elle se serait probablement perdue.

Enfin, c'est les pensées pleines des récits merveilleux de Roshan que Shanaya retrouva le Sadrazam Misra pour déjeuner sans le sultan. Elle avait un peu d'appréhension. Il était si facile de faire un faux pas auprès d'un homme comme lui, si pointilleux et si intimidant. Mais le Sadrazam se montra sous un nouveau et très étonnant jour. Avenant et même amusant. Il eut même la délicate attention d'excuser le Sultan, ce à quoi Shanaya répondit qu'elle savait bien qu'il avait beaucoup à faire quoiqu'elle espérait qu'il prenne malgré tout pour lui le temps de manger, ne fut-ce qu'un tout petit peu.

Il l'emmena après dans de nouveaux jardins, plus magnifiques encore que ceux qu'elle avait vu jusque là hors celui d'Asin. Là, elle lui demanda, comme il lui parlait du Protocole et de son attitude en tant que Sadrazam, si elle pouvait en avoir un exemplaire. Elle ne se doutait pas du volume du recueil... Elle le gratifia d'un de ces éclats de rire lumineux dont elle seule avait le secret lorsqu'il exécuta un pas de danse pour lui montrer qu'il faisait des efforts pour paraître moins sévère.

« Personne n'est arrivé, encore. »

Shanaya nota une pointe d'agacement dans cette remarquer et se mit à espérer de tout coeur que sa famille arriverait au moins à l'heure à défaut d'être trop en avance. On leur servit le thé, et, quelques instants plus tard les Bachchan arrivaient.

« Ne sois pas trop stressée. Ah, j'entends des voix que je ne connais pas qui viennent du couloir. Sûrement tes parents. »
« Je crois reconnaître le pas de ma mère en effet... », répondit Shanaya en entendant le petit pas furtif et pressé de Piki Bachchan.

La famille Bachchan se prosterna devant le Sadrazam, moins bas que devant le Sultan, mais tout de même.

« Merci de nous recevoir votre excellence. », fit le père de Shanaya après que Rohan a rompu le silence le premier.

Une fois les formules de politesse échangées, la petite famille alla serrer sa précieuse Shanaya, les femmes les premières. Tout le monde était très ému et la scène débordait de tendresse...

 
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Jinan Jawhari
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Le Sadrazam se tenait droit, les mains jointes dans le dos, lorsque les serviteurs firent entrer la famille de Shanaya. Rohan eut un mouvement de tête poli et respectueux lorsqu'ils s'inclinèrent devant lui, et alors qu'il détaillait rapidement chaque membre du clan Bachchan avec un sourire, il les salua : « Bienvenue au Palais du Sultan Al'Farsi, je suis très honoré de faire enfin la connaissance de ta famille, Shanaya. » Ajouta-t-il, en tournant son visage vers la jolie petite natr. Il eut un petit sourire, posant machinalement son regard sur les deux soeurs de Shanaya. Elles étaient très jolies, peut-être pas autant que leur soeur, mais elles avaient ce petit quelque chose que le Sadrazam trouvait mignon. Il n'en pensa pas plus, préférant laisser ses pensées voguer vers Anita, qui semblait lui avoir volé son cœur. « Merci de nous recevoir votre excellence. » Le Sadrazam inclina de nouveau la tête, sans rien ajouter, le regard plein de sérieux. Rohan posa son regard sur Shanaya, puis sur une petite montre à gousset en or qu'il sortit de sa poche. Toujours aucune nouvelle du Sultan, et trois heures venait de s'afficher. Il eut un petit soupire, ajoutant : « Veuillez excuser le retard du Sultan, il avait beaucoup de choses à régler ce matin avec le conseil. » Rohan se força à sourire, mais n'y parvint pas. La famille Bachchan se tourna alors vers Shanaya qu'ils saluèrent et chérirent avec tendresse et amour. Rohan eut une petite pointe de nostalgie en son cœur, se rappelant diverses souvenirs où ses parents faisaient de même avec lui, ou son petit frère.

Le Sadrazam avait énormément changé depuis sa prise en fonction. Il se voulait impartial, intransigeant, et surtout, il demandait toujours le meilleur de ses sujets, voir même de ses amis. C'était un homme redoutable, qui ne transigeait avec aucune règle, aucun protocole, et surtout, aucun principe. Bras armé du Sultan, son ombre sur le palais Al'Farsi et la cité-état de Byzance, Rohan avait toujours mis un point d'honneur à insuffler la crainte chez les autres par sa simple présence, ou son regard. Il était capable du pire, et ça, personne n'osait en douter. Si le Sultan était réputé pour être quelqu'un de calme, appelant à la discussion, le Sadrazam était tout son contraire. Ses faits d'armes durant la prise de la ville contre les rebelles faëries, et les diverses attaques de Babylone sur la cité-état de Byzance le rendirent à la fois très populaire, mais également très effrayant, n'hésitant pas à montrer toute la noirceur de son âme pour atteindre ses objectifs. La Garde des Ombres est de son initiative, d'ailleurs. On dit de cette garde qu'elle aurait tellement repoussé les limites de la lumière qu'elle en maîtriserait les ombres avec une aisance toute particulière. Vous comprendrez pourquoi le Sadrazam pouvait se montrer assez effrayant lorsqu'il le désirait. Sans compter son physique qui pouvait calmer n'importe quel jeune Djinn par sa simple présence.

La porte s'ouvrit de nouveau, et l'on vit la silhouette du Sultan se dessinait dans l'encadrement de la porte. On entendit le bruit de quelque chose que l'on trempe dans l'eau, puis, M'hamed entra, une serviette dans les mains, avec un sourire sur ses lèvres. Il semblait s'être énervé, cela se voyait dans son regard rougeoyant. Mais son sourire laissait entendre que c'était derrière lui. Le Sadrazam s'inclina, et la famille Bachchan suivit son exemple. M'hamed chercha le regard de Shanaya, avant de lui faire un clin d'oeil. « Bonjour à vous, je suis vraiment désolé de mon retard, ce n'est pas dans mes habitudes, mais l'on m'a retenu un peu plus longtemps que prévu. » Rohan murmura : « Encore lui ? » M'hamed ne parvint pas à se retenir, montrant ainsi sa colère.
« Vallâh*, il commence à me... » Il se tue, posant son regard sur Ashur. Rohan manqua d'éclater de rire. Cela faisait trèèès longtemps qu'il n'avait pas vu son ami réagir à chaud, lui rappelant alors une époque depuis longtemps révolu. M'hamed s'excusa : « Pardonnez-moi, un petit soucis avec un de mes ministres un peu trop conservateur et archaïque sur les bords. » Rohan secoua la tête, tandis que le Sultan s'approchait de Shanaya pour lui prendre les mains dans les siennes, déposant un baiser sur sa joue. Il s'assit à côté d'elle, lui intimant de s'asseoir. Rohan fit signe aux restes de la famille Bachchan de s'asseoir tandis qu'il faisait de nouveau tinter sa cloche pour qu'on vienne leur servir le thé.

Des serviteurs arrivèrent aussitôt, leur servant le thé, avant de leur mettre à disposition tout un tas de gâteaux. Le Sultan tendit sa main pour saisir son verre et un gâteau, afin de permettre aux autres de se servir. Rohan esquissa un sourire, en regardant le Sultan reposait son gâteau devant lui pour poser sa main dans celle de Shanaya. « Bien, alors, euh... Ah oui, Rohan, tu peux aller me chercher la Dot, dont je t'avais parlé, s'il te plaît ? » Le Sadrazam s'éclipsa aussitôt, tandis que M'hamed tournait de nouveau son regard vers les parents de Shanaya. Bien que sa mère ait aussi son mot à dire, et qu'il l'écouterait, M'hamed planta ses yeux dans ceux d'Ashur, qui représentait le chef de famille. « Je vais rentrer dans le vif du sujet directement, puis nous parlerons tranquillement plus tard, dans les jardins avant que vous en veniez manger en notre compagnie au coucher du soleil, si ça ne vous dérange pas. » Il laissa quelques instants, avant de reprendre : « Je veux un mariage fabuleux, quelque chose que l'on contera encore dans mille ans, quelque chose qui pourrait figurer dans les mille et une nuit. Pas par prétention, juste pour qu'il soit égale au bonheur que Shanaya me procure lorsque mes pensées vont vers elle. »

M'hamed eut un petit sourire, baissant timidement le regard, avant de le relever vers Shanaya. C'était tout récent, mais les deux savaient, et la démonstration de lumière devant tout le monde le prouvait, que c'était pour la vie, désormais. Qu'ils vivaient, et vivraient quelque chose de fort, peu importe les murs qui se dresseront devant eux sur le long chemin de la vie. Dans sa façon de parler, on voyait quelqu'un qui avait passé un mauvais début de journée, et qui cherchait à aller à l'essentiel. Il commençait à se calmer, à sentir son cœur prendre un rythme normal, à prendre le rythme de celui de Shanaya. Il se pencha vers la table, reprenant son gâteau, sans pour autant croquer dedans. « Je me chargerais de toutes les dépenses. Je veux juste savoir ce que vous auriez aimé voir au mariage de votre fille, ce que vous souhaitez faire, ou ne pas faire que je puisse me pencher sur la question avec mon trésorier personnel. »

Il avait tellement accumulé d'or ce dernier millénaire, que les caisses de la cité ne serviront pas pour cet évènement. Il soupira de nouveau, laissant tomber une bonne fois pour toute la pression. Le Sultan eut un sourire, demandant une nouvelle fois : « Pardonnez ma façon de faire, je suis encore un peu exténué de mon entrevue avec Haidar Sherazi, ça va se tasser d'ici quelques minutes. » Rohan réapparut sur ses mots, et tendit la bourse d'or à Ashur avec un sourire.
« Merci, mon frère. Prenez donc ce que je vous ai promis, Ashur, qu'on n'en reparle plus. » Il était catégorique là-dessus. Il ne cherchait à impressionner personne, il souhaitait juste montrer qu'il voulait réellement leur fille. Les yeux de M'hamed reprirent leur couleur habituel.



Vallâh est la forme persane de Wallah. M'hamed étant perse, et n'utilisant que ce mot que très, très (...) très rarement, il le sort comme lorsqu'il était beaucoup plus jeune, et qu'il avait besoin de jurer sur Dieu pour qu'on prenne consistance de ce qu'il avançait vis à vis des plus âgés, qui avaient tendance à le prendre de haut à cause de son jeune âge.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Les minutes s'envolaient, emportant dans leurs ailes la patience du Sadrazam. Shanaya aurait bien voulu faire quelque chose pour l'apaiser mais ils n'étaient pas assez intimes pour qu'elle le taquine. Et puis il l'intimidait toujours malgré tous les efforts qu'il avait fait aujourd'hui pour la mettre à l'aise.

La porte du salon finit par s'ouvrir, juste au moment où Lalitha chassait un sourire timide de ses lèvres comme elle avait senti le regard du Sadrazam passer sur elle et sa soeur. Au même moment, les yeux de Shanaya s'illuminèrent, trop heureux de pouvoir à nouveau se poser sur leur cher M'hamed. Mais la jeune natr se rendit tout de suite compte que quelque chose avait irrité le Sultan. Il lui fallut une seconde pour se détacher de ce constat et se prosterner, la dernière.
Son père la réprimanda du regard. Ashur Bachchan était très porté sur les traditions comme on l'a déjà vu, et il tenait à ce que ses filles fassent honneur à la maison Bachchan, si modeste fut-elle. Shanaya s'excusa d'un signe de tête juste avant que son père ne s'efface pour laisser approcher le Sultan Al Farsi. Shanaya avait l'air de cacher à l'intérieur d'elle une petite luciole surexcitée. Mais à l'extérieur elle était bien sage. Ses doigts délicats serraient les mains du sultan puis elle tendit la joue pour recevoir un baiser qui fit fleurir ses lèvres du plus beau des sourires.

Les femmes Bachchan n'en manquèrent rien et leur lumière respective illumina leur yeux noirs. Ashur inclina respectueusement la tête comme il voyait sa fille heureuse. Un père n'aurait pu souhaiter autre chose pour son enfant.

Tous allèrent s'asseoir autour du thé pour commencer à parler du mariage à venir. Shanaya posa sa main par dessus celle du sultan avec tendresse, pour l'inviter à s'apaiser. Elle ne savait pas qui était ce ministre qui l'avait mis de si mauvaise humeur, mais elle espérait bien pouvoir la chasser d'une caresse. Le Sultan envoya son Sadrazam chercher la dot qu'il avait promise à Ashur Bachchan puis entama la conversation comme il se devait de le faire :

« Je vais rentrer dans le vif du sujet directement, puis nous parlerons tranquillement plus tard, dans les jardins avant que vous en veniez manger en notre compagnie au coucher du soleil, si ça ne vous dérange pas. »
« Nous en serions très honorés votre altesse. »

Shanaya gratifia son sultan d'un regard doux. Elle était trop heureuse qu'il invite les siens sous son toit.

« Je veux un mariage fabuleux, quelque chose que l'on contera encore dans mille ans, quelque chose qui pourrait figurer dans les mille et une nuit. Pas par prétention, juste pour qu'il soit égal au bonheur que Shanaya me procure lorsque mes pensées vont vers elle. »

S'il n'avait pas été sultan, elle se serait jetée à son cou mais elle n'en fit rien. Son pouce donna simplement une caresse à la main qu'elle avait gardée dans la sienne. Assez étonnamment, ce fut la très réservée Piki qui prit la parole à ce moment-là. Ses yeux brillaient de larmes de bonheur mais elle ne les posait jamais directement sur le sultan.

« Je suis si heureuse que notre fille ait trouvé le chemin de la vraie Lumière* votre altesse. C'est si rare. Votre bonheur nous comble de joie et si nous pouvons participer en quelque moyen que ce soit à le célébrer aussi dignement que vous le souhaitez...  »

La voix de la mère de Shanaya tremblait d'émotion mais elle était heureuse, cela ne faisait aucun doute. Lalitha, l'aînée, posa sa main sur l'épaule de sa mère et cela suffit à l'apaiser.

« Je me chargerais de toutes les dépenses. Je veux juste savoir ce que vous auriez aimé voir au mariage de votre fille, ce que vous souhaitez faire, ou ne pas faire que je puisse me pencher sur la question avec mon trésorier personnel. »

Les Bachchan échangèrent quelques regards comme s'ils avaient souhaité se consulter avant de répondre. Bien sûr, les femmes avaient déjà discuter le sujet un millier de fois même si Shanaya n'avait pas participé à ses discussions.

« Pardonnez ma façon de faire, je suis encore un peu exténué de mon entrevue avec Haidar Sherazi, ça va se tasser d'ici quelques minutes. »

Shanaya nota pour elle de demander à Anita qui était ce Sherazi et ce quelles opinions il pouvait bien défendre pour mettre son sultan dans un tel état d'agacement. Petit à petit, les yeux de M'hamed retrouvèrent leur couleur habituelle, si l'on pouvait utiliser ce terme.

Le Sadrazam choisit ce moment pour revenir, et aussitôt, il confia la bourse qu'il avait ramenée dans les mains d'Ashur.

« Merci, mon frère. Prenez donc ce que je vous ai promis, Ashur, qu'on n'en reparle plus. »

Ashur s'inclina bien bas puis, confia l'or à Piki avant de prendre enfin la parole. Lui aussi était très ému mais très différemment de son épouse. C'est sur sa fille chérie qu'il posa ses yeux vert qui rappelait curieusement le vert de sa vigne.

« Votre majesté, Shanaya Anandamayi est notre dernière enfant. Nous la chérissons plus que tout au monde, comme ma tendre Piki. »

Shanaya ouvrit la bouche comme pour prendre le parti de son sultan mais son père leva la main pour lui intimer le respect, alors elle se tut.

« Mais nous n'avons que de modestes moyens. Si c'est possible... », le marchand de raisin baissa le regard, peut-être un peu gêné de demander une faveur, « ... si c'est possible, nous voudrions couvrir vos tables de nos raisins et pour ma femme et mes filles, je demanderai qu'elles puissent se voir confier la conception d'une des sept robes de Shanaya... »

Sept robes, c'était une tradition perse à laquelle Ashur tenait. Son épouse avait quant à elle plutôt transmis ses traditions hindoues à leurs filles.
 
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Jinan Jawhari
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M'hamed comprit la volonté d'Ashur concernant sa fille. Comme s'il expliquait sa nature protectrice envers sa petite dernière, il lui énonça les deux seules volontés qu'il souhaitait réaliser pour le mariage de sa tendre Anandamayi. Comment le lui refuser ? Il ne le pouvait. Il ne pouvait s'y résoudre, car chacun de ses souhaits avaient une signification pour le Sultan, qui inclina la tête à chacune de ses requêtes, les acceptant dans le plus grand de silence, bien que cela mettait son cœur en joie, augmentant ses palpitations à mesure qu'il voyait sa belle Shanaya se dressait devant lui, dansant avec grâce, laissant agir ses charmes, comme pour le séduire une énième fois, entamant une parade nuptiale dont ils pouvaient très bien se passer, tant son amour pour elle n'avait aucun besoin d'être attisé. La lumière avait parlé d'elle-même. Elle les avait enveloppé de sa chaleur réconfortante, rassurante et protectrice, dévoilant leur amour à tout Byzance. Muadhnait avait bien fait les choses, même si elle n'y était pour rien de façon active. Mais sa passivité avait tant donné à Byzance, qui lui céderait le pas, devant elle, comme devant Jinan. Le fils d'Atesh avait, en tombant amoureux de la fée bleue, permit à son peuple de retrouver une bouffée d'air frais, apportant l'amour dans la cité-état de Byzance.

« Je ne pourrais refuser une tradition persane, mon bon Ashur. » M'hamed posa son regard sur Shanaya, une étincelle dans son regard. Rohan eut un sourire admiratif, devant l'amour que portait son ami à sa chère fiancée. Le Sadrazam baissa le regard, pestant contre lui-même, le cœur plein de regret d'avoir tenté de la chasser du Palais. « Quant à ton raisin, j'en serais le plus honoré. Comment dire non quand on sait que c'est grâce à lui que votre fille s'est mise en tête de me trouver au Palais, pour me sortir de ma nostalgie d'un temps depuis longtemps révolu ? » Il leva la main de Shanaya, déposant ses lèvres sur le dos de sa main, provoquant une petite lumière, qui s'évapora comme un château de sable sous les souffles du vent. Le Sultan posa alors la main de Shanaya sur sa jambe, avant de se lever, tout en s'approchant de Rohan. Il posa ses deux mains sur ses épaules, avant de se retourner vers la famille Bachchan. « Mon frère t'accompagnera, Shanaya. Je sais que vos rapports ont très mal commencé, mais il est comme mon frère, et c'est d'ailleurs la seule famille qu'il me reste désormais avec Sa'hil. » Le Sultan reposa son regard sur Rohan dont les yeux se remplirent de larmes. Il baissa le regard devant les yeux de prisme de M'hamed, laissant couler une larme le long de sa joue, avant de saisir le Sultan contre lui avec l'amour d'un frère.

Le Sultan resta surpris quelques instants, avant de le serrer contre lui à son tour. Rohan venait d'enfreindre une demi-douzaine de règles à l'égard de son Roi, mais il semblait vraiment ému. M'hamed n'était pas du genre à briser ce genre d'émotions. Il était Djinn, après tout. Toute forme d'Amour était bon à prendre. De plus qu'il n'avait pas menti en l'appelant son frère devant la famille Bachchan. Rohan avait toujours veillé sur lui comme un grand frère ne l'aurait fait. Il était tout à fait normal qu'il lui retourne l'ascenseur. Rohan se recula alors, s'essuyant les yeux, avant d'aller se mettre contre la fenêtre. Il ne souriait pas, mais il semblait heureux. Il s'essuya rapidement les joues, tandis que le Sultan se passait la main sous les yeux comme pour chasser toute envie de verser à son tour sa larme. Voir Rohan éclatait sous le coup de l'émotion relevait du miracle, et c'était quelque chose qui faisait extrêmement plaisir à voir. M'hamed se retourna vers la famille Bachchan, avant de sourire, demandant alors : « Je suppose que l'une de vos filles devra m'accompagner, n'est-ce pas ? »
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Le sultan était plein d'attention envers Shanaya et semblait le plus amoureux des djinns - ce qui n'était pas peu dire. La famille Bachchan ne manqua pas de le remarquer. Au moindre regard, au moindre baiser, au moindre mot, leur Shanaya semblait s'illuminer de l'intérieur. Leur trésor n'avait jamais été si magnifique qu'au côté du sultan. Ashur ne pourrait probablement jamais se pardonner d'avoir fait entrave à ce bonheur si parfait. Un bonheur qui inspirait aux autres. C'était beaucoup plus grand qu'eux.

« Mon frère t'accompagnera, Shanaya. Je sais que vos rapports ont très mal commencé, mais il est comme mon frère, et c'est d'ailleurs la seule famille qu'il me reste désormais avec Sa'hil. »

A ces mots le Sadrazam se métamorphosa. Il avait déjà largement surpris la jeune fiancée du sultan ce jour-là mais cette fois-ci, il était si ému lui qui avait toujours été un roc que l'ensemble des Bachchan, Shanaya comprise, se tut par respect et baissa le regard pour laisser aux deux djinns ce moment précieux.

« Nous nous affrontions parce que nous voulions sans le savoir la même chose. », corrigea Shanaya qui ne voulait surtout pas que le Sadrazam Misra pense qu'elle ait pu avoir quelque ressenti que ce soit à son égard. Tout au contraire elle l'estimait beaucoup, notamment parce que comme elle, il ferait toujours ce qu'il fallait pour son sultan, « Et en t'épousant, j'en ferais aussi mon frère en plus de mon ami s'il veut bien. »

Elle posa le regard sur les deux frères qui se seraient dans les bras l'un de l'autre. Ashur Bachchan n'osa même pas briser ce moment pour remercier le sultan de lui faire ce si grand honneur que de lui prêter son Sadrazam. Il n'y manquerait pas plus tard.

« Je suppose que l'une de vos filles devra m'accompagner, n'est-ce pas ? »
« Puisque je n'ai pas de fils, oui. Lalitha, mon aînée vous accompagnera. »
« C'est un grand honneur pour moi. », répondit poliment la principale intéressée.

Shanaya sourit largement à sa soeur aînée. Tout semblait s'emboîter parfaitement. Ashur posa les yeux sur sa plus jeune fille, un sourire doux sur les lèvres. La même pensée avait probablement traversé son esprit et, pour lui qui aimait que les choses se passent sans accroc, comme prévu à l'initiale, ce ne pouvait qu'être une raison de se réjouir.

« Qui souhaitez vous convier votre altesse ? », demanda timidement Piki Bachchan.

La famille Bachchan n'était pas très étendue. En vérité, elle se trouvait presqu'au grand complet là, à la table du sultan. Lalitha et Abîr avaient toute deux un époux et deux enfants. Leurs époux avaient en revanche à eux deux sept frères, quatre parents et trois grands parents. Piki craignait qu'ils en prennent ombrage s'ils ne pouvaient pas assister au mariage.
 
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