Famille
empty churches with soulless curses
◢ famille :On ne peut pas dire que Joshua ait une famille au sens où certains l'entendent, une grande lignée de naissances et de mariages sous le même nom, les mêmes valeurs, les mêmes ambitions. Non, le nom Kennedy n'est rien, juste un nom de famille courant chez les irlandais, et celui que porte une certaine Saoirse Jane Kennedy et qu'elle n'a jamais quitté puisqu'elle ne s'est jamais mariée avant de le transmettre à ses enfants. Une femme non mariée, et des enfants illégitimes, mais comment une chose si indigne est-elle possible ? Allez demandez à tous les hommes qui se sont bien amusés avec cette femme, lui ont donné des enfants et de l'argent sans jamais vouloir lui donner un nom. Car oui, Saoirse exerce le métier de prostitué, si on peut appeler cela un métier. Elle ne l'a pas toujours été, elle a été femme de chambre, jusqu'à ce que son patron la mette enceinte sans vouloir donner un nom et une légitimité à son premier fils, Joshua. Fille-mère, abandonnée par sa famille, traitée comme une putain, virée de son travail et avec un gamin sur les bras, elle a l'espoir d'une nouvelle vie en émigrant à Londres, mais le seul travail qui lui permette de subsister et de nourrir son fils, est celui dont on l'accuse. Mais cette femme au caractère bien trempé et ambitieux se dit que si elle doit être prostitué, elle sera la meilleure de toutes et se glissera dans le lit des plus puissants. Elle commence alors lentement, à leur arracher leur argent, leurs faveurs, leur amour parfois et aussi des enfants. Saoirse a eu six enfants, mais deux n'ont pas survécu, et les a élevé tant bien que mal, en leur apprenant qu'ils devraient gravir les marches de la société, pas forcément de la façon la plus reluisante, et qu'ils devraient saisir les choses par la force ou par la tromperie la plupart du temps. Et tous, Joshua y compris, ont bien retenu la leçon.
Les enfants de Soirse Kennedy sont donc Joshua (18 ans), Eve (12 ans), Murphy (décédé), Aaron (7 ans), Liam (décédé), Fiona (4 ans). Ils sont tous issus de pères différents.

Pensine
broken dreams and silent screams
Tu n'es rien. Absolument rien. M'ont-ils dit quand je suis arrivé ici. Alors je suis devenu quelqu'un. Peu importe ce qu'ils croient, peu importe ce qu'ils pensent, peu importe ce que je raconte un jour puis le suivant, ce qui compte c'est qu'on ne sache jamais qui je suis. Peut-être suis-je ce Jack l'Eventreur dont tous les moldus parlent après tout ?
Je suis arrivé sans le sou, mais je n'en avais pas besoin, alors que la plupart d'entre eux croient que cela leur ouvrira toutes les portes. Ils se croient libres quand ils peuvent s'acheter toutes les choses qu'ils veulent, quand ils ne souffrent pas de devoir ramper dans les rues, mais au fond ils sont prisonniers de leur argent, de leurs diamants, de leurs bijoux, de leurs titres et de leur prétendu noblesse. Moi je n'ai rien de tout ça et quand je veux quelque chose je le prends. Moi je ne suis personne alors je suis qui je veux.
Fils de putain. M'ont-ils dit quand j'ai commencé à entrer dans ce monde auquel je n'appartenais pas. Ils croyaient que c'était une insulte, mais quand c'est la vérité ce n'est plus insultant. C'est bien la seule façon qu'à trouver ma mère pour gagner sa vie. Y a t'il du mal à ça ? Ils n'ont qu'à tous se décoincer, et voir ce que leurs pères font quand ils s'éclipsent dans la nuit vers les bas-fonds de la ville.
Je leur ai fait croire mille choses, pour les embrouiller, pour qu'ils ne sache jamais ce que je suis, pour qu'ils se perdent. J'ai dit que j'étais un aventurier, que je découvrais des créatures magiques et des contrées mystérieuses d'Afrique. J'ai dit que j'étais un voleur, un truant, que j'attaquais les comtes et les ducs sur les routes pour voler tout leur or. J'ai dit que j'étais le fils illégitime d'un baron, et qu'il m'avait caché jusque là, de peur que sa femme n'apprenne son infidélité, et que c'est pour ça qu'ils ne m'avaient tous jamais vu et que je ne connaissais rien de leur monde. Je crois que parfois même, j'y ai un peu cru.
Pourtant je n'étais qu'un pauvre garçon de treize ans quand j'arrivai, tout sale, portant la robe de sorcier que ma mère avait essayé de me coudre qui se muait en ces haillons que j'avais portés auparavant. On m'avait pris de pitié au Chemin de Traverse, juste assez pour me donner des objets de seconde main et un peu de Poudre de Cheminette. Peut-être n'avaient-ils jamais vu d'enfant si pauvre que moi développer des pouvoirs magiques ? Peut-être pensaient-ils que cela était reservé à l'élite de la population ? Et pourtant, je l'avais bien reçu ma lettre, je ne l'avais volé à personne. Je ne savais pas la lire au début, certes, mais je compris bien vite tout ce que cela représentait. Ma mère me dit qu'elle avait toujorus su qu'il y avait quelque chose d'un peu étrange chez elle, qu'un jour elle avait transformé la tête d'une patronne qui l'insupportait en citrouille. Et moi, chaque fois que je me saisissais de la bourse de quelqu'un et qu'il criait Au voleur ! un brouillard épais s'élevait inexplicablement, jsute assez pour me laisser disparaitre avec mon butin. Tu iras dans cette école, peu importe ce qu'il faudra faire, même si je ne dois pas manger de toute l'année. C'est ton droit. En même temps, ma mère, ça l'arrangeait bien de ne pas avoir à me nourrir pendant presque un an.
Vous voici maintenant avec l'image d'un de ces enfants pauvres, dont les parents ne sont que des bons à rien et qui est sur la même voix, à moins que ceci ne vous inspire la pitié. Je ne veux pas de votre pitié. Je ne sais pas ce que je veux de vous, surement juste vous déranger, vous retourner, vous choquer, vous énerver, jusqu'à vous rendre fous. Je ne suis pas un pauvre enfant, je suis un voleur, un impudent, un infâme.
J'ai passé des semaines et des semaines à apprendre à lire, à travailler, à essayer d'être à la hauteur de tout ces gens, jusqu'à ce que je me rende compte que je n'étais en aucun cas inférieur à eux. Dans ce chateau, on a beau me lancer les pires regards, je suis les mêmes enseignements, et peu devenir aussi grand que vous tous. Ne dit-on pas aujourd'hui qu'avec le travail on peut arriver à tout ? Me voila qui vais devenir un parfait bourgeois. Non jamais. J'ai pris les mots et les manières de la haute société, mais je pense que je ressemble plus à un gitan. Et je ne peux m'empêcher de voler, de séduire, de détourner. Il y en a que cela fascine, des jeunes filles de bonnes familles qui croient que je renferme quelque mystère, quelque secret de la vie et qui se laissent prendre au piège. Et moi j'en profite, toujours, je leur vole ce qu'elles ont de plus cher.
Je mériterais surement d'aller en prison, et je vais surement y finir. Mais qui oserais m'y emmener ? Soit vous m'aimez trop, soit vous n'avez pas assez de courage pour le faire.