TYLER. - « La mort par le sang. A moins que tu ne préfères quelque manière plus classique. Et si tu n'es pas bavard, je les essaierai tous sur toi... Jusqu'à ce que mort s'en suive. Endoloris. »

La silhouette à la voix grave s'amusait de la terreur luisant dans les prunelles émeraudes de sa victime, un sourire carnassier en coin il n'éprouvait rien de plus jouissif que de s'abreuver de peur, de sang et de larmes. La baguette enfoncée dans la chair de l'homme qu'il empoignait par le cou, lança un sort sous la coupe des lèvres de Tyler, qui en prononçant son sortilège impardonnable, fit hurler d'atroce souffrance et insoutenable, sa victime qui s'effondra à terre. Autour de lui déjà, le cadavre de sa femme et de son enfant, baignant dans une marre de sang qu'une autre silhouette enjamba : fine, gracieuse, élancée, le teint pâle et les cheveux blonds, Tanys observa l'aîné Carlson martyriser la dernière âme de la maison des Bradford non sans un sourire sadique aux lèvres. La mangemort se baissa, sa main fine et blanche attrappant le couteau affûté et teinté de rouge gisant à terre, le couteau dudit Jack L'éventreur qui releva d'un geste sec et violent, l'homme effondré à terre.

Tanys. - « Jack. » fit-elle à l'adresse de Tyler en lui lançant le couteau qu'il rattrappa d'un geste habile, un sourire carnassier en coin. « Il souffrira moins. »
TYLER. - « La demoiselle a parlé. » murmura-t-il d'une voix suave à l'adresse de l'homme au visage crispé par la terreur.

Il souffrira moins... Absurdités ; sa souffrance en serait décuplée, et les deux mangemorts le savaient. Voilà pourquoi ils ne purent réprimer des rictus mauvais et sombrement amusés. Il ne tuait pas d'un coup de poignard ; il évitait les organes vitaux, laissant sa victime consciente de chaque geste sanglant que Tyler opérait par la suite, découpant cette dernière avec précision. Le prix du sang valait cher, chez Carlson. Un cri d'agonie s'éleva, lorsque trois coups frappèrent à la porte. C'est alors qu'il se réveilla. Ses yeux d'ébènes s'ouvrirent sur une pièce sombre ; celle de ses appartements qu'il occupait à Poudlard. Tyler se redressa dans son lit, balayant d'un geste sec le drap le recouvrant, avant de passer une main sur son visage. Il n'était guère perturbé par ce rêve sanglant ; car en réalité cela n'était que des souvenirs de ses meurtres passés, lui revenant en tête la nuit, comme si son subconscient le poussait à commettre d'autres crimes... Car il était vrai que le goût du sang lui manquait, tout autant que celles des larmes salées de ses victimes, néanmoins Tyler se devait de demeurer irréprochable jusqu'à la montée des mages noirs. Il soupira alors, frustré de cette pensée qui l'empêchait de jouer avec ses lames affûtées à sa guise, avant de poser son regard sombre sur la fenêtre aux volets fermés. Le vent soufflait fort, cette nuit, et c'était la rafale cognant contre les parois du mur qui l'avaient alors réveillé. Un autre regard sur son réveil : six heures et demi. Il ne parviendrait pas à se rendormir. La silhouette du mangemort se leva alors ; une douche froide ne pouvait que le mettre d'aplomb pour cette nouvelle journée, surtout lorsque l'on voyait l'exaspération que provoquait certains élèves, mieux valait démarrer ladite journée du bon pied, fait miraculeux pour Tyler dont le calme serein cachait une personnalité explosive. Au final, bien que Carlson avait beaucoup de mal à supporter les adolescent en mal d'hormones de croissance, il se devait d'avouer qu'enseigner ici n'était pas tant une corvée. Tyler s'impliquait énormément en tant que professeur, rendant ses cours dynamiques voire parfois dangereux, aussi nombre d'élèves appréciaient se rendre en classe de défense, bien qu'il demeurait parfois un enseignant strict, sévère et intimidant.

La journée fut d'une routine exaspérante ; se faire passer pour un honnête homme était en vérité terriblement ennuyeux. Combien de collègues aurait-il aimé éventré sous leurs paroles inconscientes prononcées vis-à-vis des mages noirs, combien de jolies élèves aurait-il aimé croquer et faire glisser dans son lit pour une nuit éphémère, sans pouvoir le faire pour autant, demeurant un diable aux allures d'ange. Mais il était à croire que certains élèves faisaient tout pour briser cette routine ; qu'ils agissent par insolence et auquel cas le professeur Carlson n'hésitait pas à les faire taire en les envoyant violement contre le mur de sa salle de classe, ou par pure maladresse qui alors faisait rire l'ensemble de la classe, Tyler excepté, ils y parvenaient. Sally Drowsfield, jeune Gryffondor à l'air rêveur, en faisait dès lors partie. Malheureusement pour elle, le jeune professeur avait tendance à privilégier ceux qui avaient déjà beaucoup de facilité, pour finalement délaisser ceux qui peinaient en cours. Une attitude injuste et intolérante, mais qu'il assumait cependant. S'il était ancien Serpentard, il aurait pu également atterrir à Serdaigle étant plus jeune, tant son cerveau de génie l'ordonnait de s'abreuver de connaissances. L'échec ne faisait pas partie du vocabulaire de Tyler, voilà pourquoi il semblait tant mépriser les pauvres élèves au niveau quelque peu discutable. En ce jour donc, la jeune Gryffondor avait une fois de plus montré l'étendue de sa maladresse sous les rires de ses camarades, qui lui avait donc valu un entretien avec son professeur au visage sombre. Le cours terminé, Tyler appela donc la jeune fille qui s'approcha vers son bureau, son regard noir vérifiant alors que la silhouette du dernier élève avait franchi le seuil, avant qu'il ne sorte sa baguette vers la porte afin de la fermer violemment. Les prunelles froides du professeur Carlson se posèrent sur la jeune fille, laissant planer un léger silence qui oppressa d'avantage les lieux. La présence de Tyler était déjà en elle destabilisante, tant il portait les effluves charismatiques du diable, une lueur assassine flamboyant étrangement dans ses prunelles sombres, aussi il fallait avouer que le mangemort ne faisait rien pour mettre à l'aise la jeune fille. Son regard à faire frémir n'importe qui ne se détacha plus de la jeune Gryffondor, et déjà l'on pouvait deviner ce qu'il allait lui dire de sa voix basse, suave et incandescente.

TYLER. - « Je vous déconseille de faire ne serait-ce qu'un seul geste, Miss Drowsfield. »

Son ordre prononcé dans un murmure faisant froid dans le dos mais étrangement séduisant, avait le mérite d'être clair ; il ne souhaitait pas que la jeune fille ne provoque une autre catastrophe dans son bureau. Tyler soupira alors, se redressant dans un port de tête princier, il toisa Sally quelques secondes, réfléchissant alors de ce qu'il pouvait faire d'un cas comme celui-ci.

TYLER. - « Je ne vous apprends rien en vous disant que vous êtes d'une maladresse désespérante. Malheureusement pour vous, je hais toute forme d'échec, et vous en faites partie. » Sur le moment, il était vrai que le professeur était véritablement cassant et mauvais, bien que ce n'était pas son but. La franchise faisait partie de ses qualités indéniables, mais la diplomatie néanmoins... « Voilà pourquoi j'aimerai vous octroyer des cours particuliers, seriez-vous d'accord ? »

Il haussa les sourcils, un sourire soudain plus amical mais toujours aussi froid et séduisant sur les lèvres. Là où le jeune professeur avait été véritablement mauvais avec la jeune fille, il ne lui tendait que la main pour l'aider à guérir de cette maladresse. En vérité, Tyler était loin d'être de ceux qui aidaient les autres par pur plaisir ; c'était seulement la volonté que ne cesse toutes ces pitreries lorsque la demoiselle entrait en cours... Puisqu'il ne pouvait le lui faire comprendre trop violemment, se devant de rester irréprochable.

Haïssait-il son élève au point d'être condescendant et tranchant de la sorte. Sans doute pas, après tout chez Carlson la haine était un sentiment tant extrême tel que si cela avait été le cas, la jeune fille en aurait fait les frais depuis fort longtemps. Seulement il était vrai que le professeur ne semblait pas la porter dans son coeur, bien que ses maladresses lui arrachaient parfois un sourire sincère à en rendre la jeune Gryffondor presque attachante, Tyler faisait preuve de rudesse envers Sally parce qu'elle n'entrait pas dans la section des élèves qu'il voulait parfait. Lui-même perfectionniste, s'il en attendait beaucoup de ses élèves, le professeur en demandait également énormément à lui-même, ne lui laissant que très peu de jours de repos. Peut-être était-ce pour cela qu'il semblait un peu trop à cran, le surmenage n'était bon pour personne. La fatigue le gagnait peu à peu mais ce n'était rien face à son travail fastidieux qu'il appréciait réellement ; car si étant plus jeune il avait atterri à Serpentard, Carlson aurait tout aussi bien eu sa place à Serdaigle. En outre il était difficile de comprendre l'attitude du professeur envers la jeune élève : désespoir, mépris ou amusement, quoiqu'il en soit en cet instant il n'avait été guère chaleureux avec cette dernière. Aller jusqu'à la qualifier "d'échec" était plus qu'indélicat et rustre, surtout envers une adolescente en âge de se poser des questions sur elle-même. Néanmoins le professeur de DCFM était connu pour ses mots crus et blessants, aussi cela ne fit pas ciller la jeune fille d'avantage, bien qu'il put lire en elle une certaine appréhension fortement craintive. Ce fut donc surprise, sans pour autant oser bouger pour autant car restant attentive à l'ordre de Tyler, que la jeune fille laissa un silence étonné s'installer après que son professeur ne lui ait proposé quelques cours particuliers. Un silence brisé par les quelques feuilles de papier que le professeur tourna d'une main assurée, plongé dans sa paperasse le temps que la Gryffondor ne réagisse. Son regard de plomb posé sur son bureau glissa alors de nouveau sur la douce Sally dont les joues s'empourprèrent d'une certaine gêne face à son sourire séduisant et enjôleur. Malgré la froideur de ses propos, le mangemort gardait pour lui un charme écrasant, demeurant pour le moins gentleman peut-être un peu trop glacial.

SALLY – Eh bien, monsieur, cela m’étonne, moi la première. Mais j’accepte.
TYLER. - « Parfait. »

Pas une parole de plus, l'homme se contenta de réitérer son sourire si charmant envers la jeune fille avant de replonger dans sa paperasse, ne relevant pas les mots de cette dernière. Après tout Tyler aurait très bien pu lui demander en retour en quoi cela pouvait tant l'étonner, hors lorsque l'on voyait comment le professeur parlait parfois à la Gryffondor, d'un ton sec et glacial malgré son timbre de voix suave, la réponse était toute trouvée. Néanmoins, c'était à croire que Carlson désirait faire déchanter la jolie brune, car ce dernier renchérit sitôt qu'elle l'eut remercié.

SALLY – Merci.
TYLER. - « Remerciez plutôt la personne qui vous administrera les cours en question. »

De nouveau une voix trop sèche, et aussitôt la belle Gryffondor put comprendre que Tyler n'avait pas dans l'idée de lui donner ces cours en personne. N'ayant pas assez de temps pour lui même, mais également pour un autre motif intolérant qu'il n'explicita pas aussitôt, le professeur préféra déléguer le soin des cours particuliers à une autre personne. Attrapant sa plume posée dans l'encrier d'une main agile, le jeune homme écrivit quelques mots fins et penchés sur un parchemin qu'il roula avant de le sceller d'un morceau de cire rouge, dans le plus grand silence des plus oppressants. Tendant alors la missive à la jeune fille, Carlson rétorqua dans un murmure suave.

TYLER. - « Donnez donc ceci à Miss Ashka Mephistos. Ce sera elle, votre professeur particulier, je viendrai voir les avancements de temps à autres. » marquant une brève pause quant à l'étonnement de la belle Gryffondor, Tyler rajouta dans un sourire carnassier. « ...Car je n'aurai pas la patience de m'occuper personnellement de vous. »