Une légère brise m'accueillit alors que je m'aventurais enfin sur le stade de Quidditch. M'arrêtant quelques instants le temps de respirer l'air qui sentait bon l'herbe fraîchement coupée, je me mis à observer le stade devant moi. Il était grand certes, mais n'avais pas cette grandeur et cette froideur d'apparence, où seuls les joueurs pouvaient sentir la magie intérieure dont ils tiraient bénéfice. Les gradins en pierre noire, ce ciel toujours près à laisser éclater un orage nous laissaient souvent trempés, et me permettant d'avoir une forte expérience des matchs sous de mauvaises conditions. Ici, le stade était trop calme, et il manquait de l'action. J'aurais bien voulu qu'il pleuve justement, pour voir un peu les capacités des autres.
Pour cette première et dernière année à Poudlard, on m'avait en effet nommée capitaine de l'équipe des Serdaigles, certainement grâce à mon talent de batteuse et de meneuse à forte tête à Durmstrang. J'avais déjà ma batte à la main, alors qu je m'avançais vers les vestiaires, m'attendant à les voir en train de se préparer. Je les avais en effet prévenu d'un entraînement à la première heure ce matin. Cependant, il n'y avait personne dans les vestiaires, mes pas résonnant contre les murs vides. Serrant les poings face à ce que je considérais comme un manque de respect et surtout à une marque de paresse typique des Anglais, je poussais un soupir alors qu'un sourire machiavélique vint se peindre sur son visage. Ils n'étaient pas là et dormaient ? Alors ils viendraient de force !
J'avais prévu cette alternative, et je sortis donc de mon sac quelques Beuglantes achetées auparavant, toutes destinées à un des joueurs de l'équipe. Saisissant mon balai dans le hangar, je grimpais rapidement dessus, et volais jusqu'à la volière. Envoyant balader quelques hiboux me cherchant des noises d'un coup de batte bien placé, je délivrais mes lettres à des hiboux différents, les regardant s'éloigner dans diverses directions du château. Souriant, fière de mon acte, je redescendis rapidement vers le terrain et j'amusais à voler à travers le stade, enchaînant les figures plus ou moins complexes.
Soudain, en baissant le regard vers le terrain, je vis qu'une personne se dirigeait vers le vestiaire et atterrit enfin. Le temps que tout le monde arrive, une bonne heure était passée et je les toisais maintenant de toute mon arrogance.
J'avais dit entraînement à la première heure, pas après une grasse matinée dans les bras de vos chéris.