Ashka Mephistos - Valentine Broden

- De l'autre côté de la Forêt, loin de Poudlard -
Un Samedi - Minuit

- Pourquoi, mon père ? Pourquoi, juste quand tout se passait bien... Pourquoi juste quand je la demande en mariage ? Pourquoi mon père ? Pourquoi la vie ne cesse de me tourmenter... Ne suis je pas déjà quelqu'un d'instable à cause de mon don, ou plutôt de my curse... J'en peux plus mon père... Pourquoi ai je l'impression d'être abandonner ? Pourquoi ? ...

Le prêtre de la paroisse d'El Paso venait de prendre Javier dans ses bras. Dakota ' de son vrai nom Javier ', venait de craquer. Pleurant toutes les larmes de son corps, les larmes qui perlaient délicatement au coin de ses iris noirs dont un profond tourment semblait y être loger depuis longtemps car il en avait les yeux gonflés. Il semblait malade, comme... Déshydrater et sous alimenter... Cela faisait quelques jours maintenant... Quelques jours qu'il avait complètement perdu toute envie de vivre... Quelques jours où il ne ressentait plus son palpitant avoir cette furieuse envie de vivre... Il n'avait plus cette rage qu'on lui connaissait, cette excitation qui semblait le dominer, qui lui donnait ce petit côté séducteur né... Non pas que la tristesse et les pleures le rendaient moins beau... Bien au contraire... Mais il y avait des gens que l'on préférait voir sourire, même lorsque cela n'allait pas, plus. Et l'hispanique faisait partit de ces gens là... Son physique semblait, désormais, dégagé un profond deuil... On venait de lui arracher son coeur. Elle le lui avait arraché. Et là, il pleurait... Les sanglots n'en finissaient plus. Il avait tout fait pour elle, tout abandonner, prêt à tout pour elle... Cette envie de lui faire une vie de princesse, celle de son coeur... Mais désormais, Dakota était seul... Seul dans les ténèbres de la vie. De sa vie. La prophétie avait toujours eut raison, en réalité.

Dakota était bien plus que le Zénith noir de l'astre solaire... Il se devait d'être seul... Seul dans les ténèbres immobiles... Celle de la vie qui vous empêche d'avancer au moins une fois dans chaque vie que chaque homme ou femme a vécut, vit, ou vivra. Néanmoins, il ne parvenait pas à comprendre pourquoi Dieu semblait s'acharner sur lui... Etait ce parce qu'il n'était qu'en réalité qu'un hybride ? Un semi-home, ou semi-vélane comme l'on préférait ? Il n'en savait rien. Seulement, il avait besoin de réconfort. Et le prêtre semblait lui exorciser sa douleur en la lui faisant sortir. Et quand bien même il ne disait rien, le Prêtre, le père Juan, semblait réfléchir, l'air profondément peiné et la douleur particulièrement bien visible dans ses iris noisettes alors que l'un de ses fils, ceux du seigneur, semblait avoir envie d'en finir avec sa vie, de se retirer ce cadeau que le plus saint d'entre les saints lui avait fait don... Mais à quoi bon lorsque la vie n'est que le tourment le plus horrible qu'il y est... ? N'avait il pas suffisamment perdu et mérité pour avoir une vie tranquille, lui, héritier de l'une des plus grandes familles aristocrates mexicaines dont la mixité des castes sociales étaient légendaire ? A l'évidence, non.

- Je vais te compter une histoire, mon fils. Un jour, Nicholas... Tu sais qui est, Nicholas Eskobar ?

Dakota hocha la tête, continuant de pleurer, silencieusement, la tête contre l'épaule du père. Dans l'anti-chambre de l'église, le père Juan semblait complètement déboussolé, tentant tant bien que mal de trouver quelques choses à dire à Dakota pour lui redonner l'envie de vivre.

- Et bien, figure toi, que tu lui ressembles énormément... Peut être pas physiquement, mais ton parcourt est similaire... Il a lutté pendant des années auprès du maire de la ville de Cancùn pour avoir la main de sa fille... Et après que ce dernier lui ait donné toutes les tâches possibles et inimaginables que Nicholas réalisait avec brio, il lui confia sa fille et il se maria avec cette dernière. Il vécut les plus beaux jours de sa vie, sans réellement voir le cadeau que dieu lui avait fait, et un jour, la maladie vint prendre cette femme dont il avait tellement prouvé qu'il aimait... Grande fut sa douleur, et rapide fut sa déchéance, pourtant, il comprit qu'un jour, vivre dans la nostalgie n'était pas bon, et le fait de croire en Dieu, lui permit, malgré tout, de ce dire qu'il ne pouvait y avoir que de la douleur... Qu'il devait y avoir quelque part pour lui, où il serait tranquille, et il vint, un jour, ici même, pour demander conseil. Et écoute bien le conseil qu'on lui a donné : La meilleure façon de surmonter un problème, c'est de remonter à la source de cela. As tu une idée de cette source ?

Javier redressa doucement sa tête, mettant son visage dans ses yeux, secouant la tête négligemment. Alors, le père Juan passa doucement sa main sous le menton de Dakota pour le lui redresser le visage, pour qu'il affronte la vérité en face.

- Tout simplement là où il est réellement tombé amoureux de sa femme. Il y est allé pour lui dire adieu. Et il n'y est jamais retourné, l'esprit tranquille pour reprendre une vie normale. Et regarde aujourd'hui... Il a réussi. Il est l'un des sorciers mexicains des plus riches de l'hémisphère sud et il parvint à garder le monopole en matière de plumes d'écritures...
- Et c'est quoi la morale ?
- Tu la sais, mon fils. Mais tu ne veux pas l'admettre. Sèche tes larmes et vaque à tes occupations. Je sais que tu vas y arriver. Un jour, Dieu m'a dit : l'espoir d'un monde meilleur passe par le bonheur de chacun. Si en une seule personne l'espoir réside, alors l'espoir d'avoir ce monde meilleur arrivera tant que la flamme du phoenix est allumée.

Dakota passa ses bras autours du cou du père de la paroisse d'El Paso, et il posa ses lèvres sur son front.

- Puisse Dieu vous sanctifier mon père. Qu'il entende mes paroles comme mon coeur ont entendu les votre...
- Merci, Dakota... Mais je ne vise pas la place de Saint... Je veux juste faire ce à quoi j'aspire à devenir... Quelqu'un de bien. C'est tout.

Le prêtre se leva doucement, passant sa main dans les cheveux de Javier pour ne laisser sur son pouce sur son front. Exécutant le signe de croix du Christ, il murmura : Amen ! et il s'en alla, laissant Dakota, se mettre à genoux, après qu'il fut sorti de l'anti-chambre, devant l'imposante croix de la cathédrale où Jésus était crucifié, l'air serein. Un geste de la croix, et il se releva, s'inclinant légèrement, avant de tourner talon et de se retirer.



Une odeur de pin s'élevait tout autours de lui. Il esquissa un léger sourire. Rapidement, son souvenir revint en mémoire, un sourire plus franc, mais remplie de nostalgie se fit apercevoir sur les lèvres de l'hispanique qui ferma doucement ses yeux, faisant disparaître son maigre sourire sur ses lèvres pour afficher un air beaucoup plus serein, voir légèrement tendu, tout de même. Il se sentait prêt, mais en même temps... Il n'avait pas tellement envie de lui dire au revoir... L'amour... C'était peut être l'une des places les plus importantes dans la vie des gens... Ce qu'il recherchait tout au long de leur vie pour finalement, et souvent, en souffrir énormément. Dakota marchait dans la lisière, les mains dans les poches, cette impression de revivre ce souvenir, voyant courir, autours de lui, comme si ils avaient été présent, lui même vers 16ans, avec Ashley qui tentait de le fuir, pour enfin, tomber dans l'herbe dans une belle roulade ici, sous les éclats de rire des deux étudiants de Poudlard que tout opposait. Il était basané de peau, les cheveux d'un noir éclatant... Elle, elle était claire de peau, les cheveux blonds... Il était à Gryffondor, elle à Serpentard... Deux caractères explosifs... Il eut un léger soupir, réprimant une envie de pleurer sous la douleur du souvenir. Fermant les yeux, avant de détourner la tête de l'endroit où ils avaient longtemps rigolé avant de reprendre leur chemin, Dakota suivit ce dernier avec une certaine délicatesse émanant de sa personne...

Les pas foulant l'herbe raz, la rosée se posant sur ses chaussures, le bas de son pantalon s'humidifiant, il continuait de marcher, voyant son souvenir défilait sous ses yeux, se remémorant de ce dernier dans les moindres détails... Il soupira légèrement, une larme coula le long de sa joue d'or. Il renifla, mais ne l'en délogea pas, continuant encore un peu, avant de se retrouver de nouveau dans une clairière, où un feu se mourrait doucement. Une autre larme coula, mais il la retira cette fois. En effet, il venait d'apercevoir la présence de cette femme qui, de là où il était, lui semblait être fantomatique... Avec la luminosité des environs, il eut même à l'idée de penser que c'était Ashley... Mais pourquoi en tenue d'Ève ? Il ressentit tout à coup une profonde excitation, s'avançant rapidement, vers la femme, tout en prononçant doucement :

- Ash'... Il se tue. Ce n'était pas elle. Pardon.... Désolé de te déranger, je...

Il regarda autours de lui. Une odeur d'herbes particulière se faisait sentir. Le feu... L'herbe piétinait... Il leva son regard vers les cieux... Dégager... Pas une branche d'arbre... Sous la lune... Dakota posa son regard sur la demoiselle, et il murmura doucement :

- Es tu une fée ?

L'ambiance, tout... C'était la vision que Dakota avait... Il était tellement triste, tellement à côté de la plaque par cette douleur qui lui prenait le coeur... Qu'il tentait de se raccrocher à ce que l'on dit, généralement aux enfants, comme pour qu'il ne perde pas espoir... Il eut un léger sourire, un sourire bien pâle... Avant de finir par s'approcher doucement de cette dernière et de s'agenouiller devant elle, posant sa main sur la robe rouge qu'elle tenait du bout des doigts. Il avait l'impression de voir l'une de ses compères... L'une des filles de sa race. Vélane ?

- Oui… Oui je crois que oui. Tu as trouvé !

Elle avait ri. Et l'âme de Dakota en fut totalement secoué. Un intense frisson parcourut son échine, comme si il reconnaissait en elle, une lointaine cousine venant de ses gênes de Vélane qui semblait accentués cette reconnaissance qu'il devait avoir à l'égard de cette jeune femme qui rayonnait sous cette lune d'argent. Le regard de l'hispanique était peuplé d'une myriade de joyaux tout aussi éblouissants les uns que les autres, lui donnant un petit air interdit, d'un être surnaturel. Il baissa doucement son regard, cillant légèrement, avant de poser ses yeux sur la couleur de la robe, le réconfortant un peu, car cette dernière lui rappelait son père. En effet, Miguel avait toujours été un mordu de rouge. Elle lâcha doucement sa robe, et Dakota y porta sa deuxième main, comme pour éviter que cette dernière ne tombe complètement au sol pour finir par se salir intégralement. Javier releva la tête à ce moment là, posant son regard sur Ashka, croisant ses yeux noirs, dans ceux de la scandinave pour finir par laisser se dessiner, sur ses lèvres, un fin sourire qui laissait apercevoir les prémisses d'un bien être qui irait peut être en s'agrandissant. C'est donc, face à un corps parfait, qu'il fit face, son regard s'éclairant doucement, avant qu'il ne baisse le regard, comme si il était intimidé par sa beauté. Il ne put s'empêcher de penser que c'était une chose rare, et qu'il ne savait pas si... Pour une fois, il pouvait regarder sans être trop intimidé, sans ne pas à savoir où se mettre. La lune l'aurait elle éclairer, que l'on aurait vu ses joues rosirent doucement. Le regard baissé, il finit par le relever lorsqu'elle lui parla. Cependant, c'est directement sur son visage qu'il le leva. Il ne voulait pas la rendre mal à l'aise. C'était comme vital, ce besoin ci...

- Pourquoi es-tu triste toi ?

Un ange passa. Dakota ne dit rien, conservant son regard noir, sombre, reflétant pour lumière, seule, celle de la lune flambante. Pourquoi était il triste ? Bien sûr qu'il savait la réponse. Son regard dévia doucement vers une souche d'un arbre pas loin, avant de se poser naturellement sur le feu qui crachait doucement sa fumée, comme une agonie lente et douce. Doucement, il serra son emprise sur la robe, comme pour se garder un appuie dans le monde réel, et ainsi, une bouée de sauvetage au cas où il se perdrait dans ses songes... Pays où il cherchait vaguement une réponse à fournir à la belle voyante. Chose que contrairement à son frère, Enrique, ne savait pas. Légèrement, son regard se redressa, comme si il regardait entre les troncs d'abres, avant de retrouver des yeux, le visage de sa fée, pour lui répondre d'une voix pleine de tristesse, mais qui, contrairement à tout à l'heure, avec le père Juan, était devenu quelque chose de presque nostalgiques, poignants, mais plus doux et plus serein. Son ton de voix allant de pair, laissant entendre sans aucune honte la dureté d'une voix masculine lorsque la douleur est présente. Néanmoins, rien n'était barbare... Juste mélodieux.

- Parce que je viens dire adieu à mon problème de coeur, Fée...

Il eut un pâle sourire, avant de rebaisser le regard, ses souvenirs lui venant en tête. Finalement, à son tour, il se leva, se tournant doucement vers Ashka sur qui, cette fois, il posa son regard sur sa silhouette svelte et élancée. D'une beauté sensationnelle. Dakota s'en mordit la lèvre, avant de lui tendre sa robe et de lui demander, presque dans un murmure, puisque c'était son ton de voix.

- Tu veux que je t'aide à la mettre ? Tu risques d'attraper un mauvais rhume...