Premier post réservé à Charlie T. Prewett

Pendant toute la journée les deux Prewett avaient distribués des tracts. Parce qu’il fallait agir. Organiser quelque chose. La situation ne pouvait plus durer. On commençait à en souffrir. Il était temps que Charlie arrête de se faire tabasser à tous les coins de couloir ! Son pauvre nez allait finir par ne plus réussir à rester droit, si ça continuait. Or, la seule solution pour échapper ses agresseurs était de leurs reverser de l’argent. Leur petit trafic leur apportait un peu de revenu, mais le pauvre Poufsouffle avait une telle capacité à s’attirer tous les ennuis que cela lui revenait extrêmement cher. C’est pour cette raison qu’ils avaient tous deux décidés de lancer un mouvement en faveur des bizutés, ces éternels oubliés, que la société fait semblant de ne pas voir.



C’était Charlie qui avait écrit le tract, qu’ils avaient ensuite agrémentés de divers petits dessins, dignes d’un enfant de primaire. Ils avaient décidés que celui qui parviendrait le mieux à enchainer des verres de Cidre de Salamandre serait exempté du dur exercice physique, et psychique, constituant à prendre un stylo dans sa main, et à écrire quelques mots pour tenter de faire venir des élèves à leur petit stand.

Ils s’étaient installés dans le couloir du quatrième étage. Une grande banderole avec « Aidez nos amis les bizus » écrit en noir sur un fond jaune était accrochée au mur devant lequel ils se tenaient. D’un coup de baguette, ils avaient ensorcelés une vieille chaussure qui faisait désormais office de post de radio, le son s’échappant de la semelle s’ouvrant en rythme.
Sur une sorte de petite table en bois était posé un sceau, afin de recevoir les dons. Pour inciter quelques personnes réticentes à se délester de quelques une de leurs mornilles, et plus particulièrement la gente féminine, ils avaient installé une sorte de grand bout de carton animé représentant l’un des enseignants de Poudlard. Oui, oui, vous savez de qui il s’agit. Le sieur Tyler Carlson qui, bien qu’étant soupçonné d’être un meurtrier, avait développé une popularité particulièrement importante parmi les jeunes filles en fleur. On pouvait donc voir sa représentation cartonnée lancer un sourire charmeur à l’assemblée, accompagné d’un petit clin d’œil complice, le doigt pointé vers le sceau, invitant tous ceux qui le contemplaient à y déposer un peu de monnaie, afin de soutenir la noble cause que les Prewett étaient en train de soutenir. June passa ses bras autour du coup du gentil Tyler, en s’exclamant que c’était le père de son fils, et que la vie les avait dorénavant réunis, pour toujours.
De grosses lunettes blanches sur le nez, une petite robe à paillettes, June semblait tout droit sortie d’un clip disco. Se dandinant sur Daddy Cool que diffusait la vieille chaussure, qui elle aussi semblait danser, elle criait à qui mieux mieux afin de tenter d’attirer du monde. Attrapant la main de son frère, elle tenta de faire ce qui voulait être une danse sexy, mais qui ressembla plus à un remix de la danse des canards après quelques verres. D’une voix qui, de la même façon, était censée être sensuelle, mais était surtout criarde, elle continuait à chanter, invitant tous ceux qui passaient à les rejoindre en envoyant des baisers à la ronde.