Si Evangeline avait quitté sa demeure ce soir là, c’était dans un but bien précis : Elle allait, et ce sans y être conviée, se rendre chez le Directeur d’Azkaban. En sachant cela, ceux la connaissant auraient pu s’interroger… Pourquoi allait-elle voir cet homme ? avait-elle un proche à Azkaban ? Bien sûr que non… D’ailleurs toute personne, quelle qu’elle soit, se retrouvant à Azkaban devait un étranger pour Evangeline, qu’il s’agisse d’un simple employé ou d’un membre de sa famille. Il était hors de question qu’on associe son image à celle de cette prison. En réalité si Evangeline se rendait chez Abaddon, c’était pour une raison tout autre mais cela restait un but bien précis. Si tous deux se connaissent depuis peu, la blonde était persuadée de pouvoir demander un petit service au jeune homme. Lors de leurs brèves rencontres, ils avaient plutôt bien sympathisé… enfin, disons qu’Evangeline avait tout fait pour se montrer charmante et agréable avec lui. Le Directeur d’Azkaban était assez influent et important pour faire parti de ses petits papiers ! Mais le service qu’elle avait à lui demander n’avait en rien rapport avec son travail, mais plutôt, avec la seconde chose qui faisait qu’elle s’intéressait grandement à lui : l’alchimie. Cette magie, rare et incroyable, fascinait depuis toujours Evangeline, et autant dire qu’avoir un alchimiste aussi brillant que lui dans son entourage la satisfaisait au plus haut point ! Le service qu’elle avait à lui demander, n’était rien de bien important en lui-même. Il s’agissait plus d’une étape à franchir. S’il acceptait de lui rendre ce petit service, cela signifiait qu’elle était en bonne grâce et c’était ça le plus important ! Ce qu’elle voulait, c’était un présent d’Abaddon, quelque chose ayant été fait avec l’alchimie… que cette magie soit utilisée pour elle.

Avant de se rendre chez Abaddon, Evangeline fit un détour par l’allée aux embrumes. Elle avait besoin de voir Luke. Elle avait une affaire urgente à régler et il était le seul à lui sembler à la hauteur. Elle marcha d’un pas assuré bien qu’arpentant des rues mal fréquentées, Evangeline ne perdait jamais de sa superbe ! Elle parcourut les rues pendant un temps non négligeable, sans jamais ne trouver le mangemort, ni même l’apercevoir. Cela était des plus étranges… Certes il avait une vie, et elle savait pertinemment qu’il ne vivait pas non plus ici. Pourtant, elle fut dérangée de ne pas le trouver, c’était la première fois que cela arrivait… cela l’agaçait aussi. Avoir fait tout ce chemin pour rien… comme si elle n’avait que ça à faire ! Cette contrariété mettant en échec ses plans pour une durée indéterminée la fit rager au plus profond d’elle. Elle détestait les contres temps, surtout aussi stupide que pouvait l’être celui là ! Ce fut donc irritée qu’elle reprit la route vers la demeure d’Abaddon, ne cessant de ruminer intérieurement.

Pourtant, lorsqu’elle arriva de la porte du Directeur d’Azkaban, elle du se calmer. Inspirant profondément, elle plaqua un joli sourire de circonstance sur son visage avant de faire savoir sa venue. Ce ne fut pas le propriétaire des lieux qui lui ouvrit mais un elfe de maison et le sourire de façade d’Evangeline glissa aussi vite qu’il était venu. Elle détestait ces bestioles, bien qu’elle en ait elle-même, elles avaient le don de lui faire retrousser le nez dans une grimace de dégoût. Elle fut bien vite conduise auprès de Abaddon et son sourire retrouvé, elle n’attendit point pour s’exprimer.

« Je suis désolée de passer à l’improviste et à une heure aussi tardive… »

Quel beau mensonge elle prononçait là ! Elle n’était pas le moins du monde désolée !

« C’est assez gênant mais j’ai un service à te demander… »

Là encore, elle mentait. Elle n’était pas du tout gênée mais bon… passer pour une douce jeune femme poussait souvent à dire des énormités.

Abaddon était assis confortablement dans le divan. La musique, au même titre que la cheminée, réchauffait agréablement la petite pièce qui lui servait de petit salon. Plus privé, plus chaleureux que le salon lui même, le Van Hellsing préférait de loin cet endroit. Il regardait les flammes crépitaient. Il n'avait pas besoin de télé, ou d'autres choses... juste cette chaleur calme et douce, ce silence derrière la musique, pas assez forte pour lui faire mal à la tête. Il aimait ça : être au calme. Sa main caressait doucement la tête blonde qui était posée sur ses genoux. Le corps qui y était rattaché était fin, doux et serein. Gabriel Van Hellsing ne pouvait se passer de son frère aîné : il était tout pour lui. Et Abaddon avait juré de toujours protéger ce dernier. Le directeur d'Azkaban n'y avait jamais vraiment fait attention.. au fait que Gabriel l'aimait plus qu'il ne le devait. Cela était devenu un habitude. Le voir arriver, le rejeter, aller le rechercher, sans pour autant céder. C'était comme un cercle infernal dans lequel il avait été pris et jamais plus il ne pourrait en sortir.... c'était sans doute ça. Il entendit un ronronnement paisible et la tête blonde se frotta contre ses cuisses. L'alchimiste posa son regard sur le visage de son frère cadet. Ce dernier avait un faciès d'ange. Sa peau était pâle, ses yeux d'un bleu clair, presque trop clair... un bleu gris? Abaddon serra les dents et se surprit à détourner aussitôt le regard. Il n'y avait pourtant rien de mal, rien qui puisse lui rappeler que cinq jours en arrière, il faisait la rencontre de Luke Midnight.. non? Il soupira et posa sa tête dans sa paume, agacé d'y penser constamment. La douleur était encore terrible. Gaëlle n'avait pu la soulagé que quelques heures avec sa pommade. Au final, la cicatrice était fine et propre, toujours douloureuse, toujours là. S'il avait su, il n'aurait jamais bu ce soir là... Gabriel était arrivé au petit matin -comme tous les matins- et l'avait interrogé mille fois sur la veille, sur le fait qu'il avait été tout seul à la maison, qu'il n'avait pas répondu au téléphone... Abaddon soupira une nouvelle fois. Un elfe passa dans le petit salon, portant sur ses bras deux petites bûches, pas bien lourdes. Le directeur d'Azkaban, à l'inverse de la plus part des sangs purs que le monde portait, n'abhorrait pas les elfes de maisons, et les trouvait même plutôt sympathique. C'était sans doute son côté humain qui ressortait. Il vivait avec des criminels, côtoyé un frère incestueux... pour lui, ce qui était laid pouvait se montrer finalement beau. C'est ce qu'il se disait. Luke Midnight avait été laid ce soir là, et aveugle qu'il était, il l'avait cru voir... « beau ». Il grogna une nouvelle fois, se rendant compte que peu à peu, le mangemort monopolisait son esprit. Il ferma les yeux et tourna doucement la tête, en voyant un elfe de maison sur le seuil, accompagné d'une femme. L'elfe ne bougeait pas, ses grands yeux ronds fixant Abaddon, attendant un ordre.

« Laisses nous tranquilles, s'il te plaît, Sébastien. »
« Bien, maître... »

L'elfe de maison disparu finalement derrière la porte, laissant Abaddon dans son divan, la tête de son frère endormi sur ses genoux. Il n'avait pas honte. Sa main était restée sur le visage endormi du blondinet. Doucement, l'alchimiste se leva, décrochant de sur ses épaules un gilet assez fin et le posant sur le corps de Gabriel. Le langue de plomb se démenait au travail et ne durait même pas dix minutes quand il s'agissait de parler le soir, après le dîner. La femme en face de lui souriait, et aussitôt, l'alchimiste la reconnu. C'était la très ravissante Evangeline Bathory, cousine même d'Asphodèle. Lui même était apparenté à la famille, mais de très loin, sans doute même pas vraiment du sang des Bathory. Il n'était, après tout, qu'un descendant des Aldea. Il garda un sourire fin. Abaddon était plutôt grand, mais un peu voûté. Son épaule le faisait toujours souffrir, alors il descendait de ne plus tenir la peau de son dos aussi tendue qu'avant. Pourtant, il restait... très grand. Il ramena une mèche de cheveux derrière son oreille, ses cheveux noirs ondulaient sur sa nuque. Ses yeux étaient noisettes, calmes et paisibles. Rien n'alla pour troubler Abaddon.

« Je suis désolée de passer à l’improviste et à une heure aussi tardive… »
« Ce n'est pas grave... je n'étais pas prêt à me coucher de toute façon. »

Abaddon ne mentait pas. Il était devenu très soudainement insomniaque. La douleur de sa cicatrice mélangeait à sa mauvaise conscience n'en donnait qu'un homme usé et fatigué, mais toujours aussi noble dans sa démarche et toujours aussi fiable dans son travail. Le directeur d'Azkaban était loin d'être un petit gabarit de qui on se joue bien trop facilement.

« C’est assez gênant mais j’ai un service à te demander… »
« Un.. service? » Il fut surpris et regarda quelques secondes au sol, relevant finalement les yeux. « Eh bien, si je peux aider, dans les limites du possible... pourquoi pas. »

Le jeune alchimiste était redevenu confiant. Il ne savait pas si cela avait un quelconque rapport avec la prison, si elle était venue demander une visite -ce qui était prohiber, et ce, pour toujours-, ou si elle cherchait autre chose dont il n'aurait pu deviner l'existence. Bref, il ne savait pas ce qu'elle cherchait et son regard annonçait clairement qu'elle avait carte libre pour lui demander ce qu'elle voulait, tant que cette chose était raisonnable.

« Que veux-tu que je fasse? »

Un sourire clair et simple, Abaddon était toujours prêt à aider... ou presque.

« Eh bien, si je peux aider, dans les limites du possible... pourquoi pas. »

Son visage qui exprimait jusque là un profond embarra se détendit et on pu y lire le soulagement qui découlait de cette réponse. Un sourire de circonstance étira alors les fines lèvres et elle posa un regard emplit de gratitude sur Abaddon. Si elle n’avait pas choisi sa carrière et elle aurait pu être comédienne ! Elle savait parfaitement enfouir ses propres émotions pour ne laisser paraître que celles désirées, les exprimant parfaitement, au moment adéquat. C’était un don naturel qu’elle possédait depuis sa plus tendre enfance et qu’elle avait du développer avec les années.

« Que veux-tu que je fasse? »

Ah oui ! Ce n’était pas le moment de se féliciter soi-même sur ses capacités même si elles étaient parfaites ! Elle devait se concentrer sur Abaddon et uniquement sur lui. Elle était déjà satisfaite de sa réponse à sa requête. A présent, elle savait que le directeur d’Azkaban l’estimait suffisamment pour l’aider si le besoin s’en faisait ressentir. Ce qu’elle devait déterminer maintenant, c’était jusqu’où elle pouvait aller. Mais pas ce soir… elle ne serait pas gourmande et elle allait se contenter de peu, mais de suffisamment tout de même afin de voir dans quel sens allait tourner sa relation avec Abaddon.

« Tu vas sûrement trouver ça stupide et penser que je suis superficielle… »

Elle planta un regard ennuyé dans le sien et se mordit la lèvre inférieur comme si ce qu’il pouvait penser d’elle avait une quelconque importance, une incidence sur son bien-être. Baliverne ! Mais si cela pouvait l’attendrir et faire d’autant plus pencher la balance de son côté, elle n’avait que faire des stratèges à utiliser.

« Mais voilà, un évènement important va avoir lieu d’ici peu, j’aimerais y faire bonne figure… on va me détailler sous toutes les coutures et je ne veux pas faire de fausses notes. Je voudrais, si possible… que tu utilises ta magie pour moi… que tu uses de ton alchimie pour me confectionner un bijou unique. »

Elle se tordit nerveusement les doigts comme embarrassée par cette demande et angoissée par sa future réponse. Mais tout ceci n’était qu’un test, un simple test. Des bijoux, elle pouvait en avoir, les plus beaux de ce monde, sa fortune étant faite pour. Mais elle voulait qu’il utilise son alchimie pour elle, qu’elle s’en serve par procuration. Jamais magie ne l’avait autant fascinée que celle-ci et elle comptait bien l’exploiter, et même si elle devait procéder par étape, prendre son temps et être patiente, ce qu’elle détestait, elle le ferait ! car cela en valait bien la peine. Elle avisa enfin d’une autre présence dans la pièce. Ne voyant que des jambes à cause d’Abaddon qui cachait le reste de son corps, Evangeline pencha la tête sur le côté et découvrit un jeune homme endormi. Elle y vit tout de suite son intérêt et posa un regard attendrit sur lui. Pour être en ce lieu et prendre ainsi ces aises, c’est qu’il devait être important pour le bel alchimiste, alors autant s’en servir.

« Il est adorable… »

Oui bon, il était mignon mais il ne cassait pas trois pattes à un canard non plus ! Ce que Evangeline voulait c’était minauder en faisant transparaître un ton quasi maternelle et ainsi, mettre un peu plus Abaddon de son côté.

« C’est ton frère ? ou peut-être ton ami ? »

Inutile de préciser ce qu’elle sous entendait… Elle n’avait bien entendu rien contre l’homosexualité, mais dans le cas de l’alchimiste, quel gâchis ! Enfin cela expliquerait pourquoi il n’avait jamais rien tenté envers elle. Evangeline était si peu habituée d’être non courtisée que seul ce genre de conclusion lui semblait plausible. Posant une main sur le bras d’Abanddon afin d’attirer un peu plus son attention, elle continua,

« Nous risquons de le réveiller en discutant ici… on devrait peut-être changer de pièce. »

Elle s’en cognait bien de réveiller le petit endormi ! Ce qu’elle voulait, c’était être seul avec l’alchimiste et avoir toute son attention pour elle.

« Tu vas sûrement trouver ça stupide et penser que je suis superficielle… »

Abaddon eut un sourire. Si c'était elle qui le disait, il n'avait aucun droit de le lui avouer, mais qu'importe. Il savait déjà ce qu'elle voulait. Comme toutes les autres femmes -hormis Gaëlle-, les bijoux et les ornements dictaient une vie. A celle qui aura le plus gros diamant à la main... à celle qui aura les plus grandes, les plus lourdes boucles d'oreille... c'en serait presque écœurant, pensa l'Alchimiste. Il ne dit pas mot et la regarda, le regard calme et serein, le visage glacial, comme à son habitude.

« Mais voilà, un évènement important va avoir lieu d’ici peu, j’aimerais y faire bonne figure… on va me détailler sous toutes les coutures et je ne veux pas faire de fausses notes. Je voudrais, si possible… que tu utilises ta magie pour moi… que tu uses de ton alchimie pour me confectionner un bijou unique. »
« Je n'ai pas pour habitude d'user de mon Alchimie pour des choses aussi futiles et légères. »

Le regard de l'Alchimiste, jusqu'alors noisette, était devenu noir opaque. Il avait du mal... à croire que l'on ne voyait en lui qu'une vache à lait. Où était la frontière du raisonnable quand on avait, à porter de mains, la force illimitée? C'était tout à fait la question que se posait Abaddon. Puisqu'il était, après tout, puissant, pourquoi ne pas user de sa puissance à des fins comme celle que demandait Evangeline? Pas dans le sens avoir des bijoux, mais se faire plaisir. Ilpouvait, après tout, se construire un vrai palace, ici? Avec des centaines de marbre différent, et cinq sortes d'onyx! ...non. L'alchimie ne servait pas à ça. Abaddon serra les dents et reprit plus doucement, mais presque autant grinçant, dans son éternel calme glacial.

« Jusqu'à maintenant, l'Alchimie a toujours été une science à part. Avec l'argent que tu as, ne pourrais-tu pas t'acheter une quelconque rivière de diamant avec facilité? Ca n'est pas au dessus de tes moyens, loin de là, après tout. »

Au moment à Bathory se penchait, un elfe de maison tira sur la manche de son maître, visilement apeuré, embarassé par la présence de la jeune femme. Le regard de l'alchimiste glissa sur le petit être et ce dernier lui montra le seuil. Sur le seuil, habillé d'une longue nuisette noire, les cheveux tombant en cascade sur ses épaules jusqu'à ses cuisses, une brune regardait de ses yeux bleux saphirs, derrière des cheveux noirs d'ébène, l'inconnue. L'elfe de maison avait déjà disparu quand la brune, pieds nus, s'avança au milieu de la pièce, penchant sa tête. La petite brune, qui devait avoir tout au plus quinze ans, avait un corps fin et blanc, élancée et gracieux, ainsi qu'un pas langoureux et calculé. Elle aurait sans doute fait une très bonne danseuse. L'alchimiste ne fixa pas plus longtemps la brune et reporta son attention sur Bathory qui fixait alors le blond, endormi dans le divan.

« Il est adorable… C’est ton frère ? ou peut-être ton ami ? »
« Il s'agit de mon frère, Gabriel. Et je te présente Lucy, ma nièce. Ils sont tous deux en vacances... »

Abaddon avait toujours cherché à défendre sa famille, envers et contre tous. Alors il mentait. Gabriel dormait chaque nuit chez lui, de peur de rentrer dans son propre appartement. Lucy, qui s'appelait en réalité Lucypher, était orpheline depuis qu'elle avait treize ans. Abaddon, bien qu'encore jeune à l'époque, avait décidé d'adopter l'adolescente, étant proche du père de cette dernière, qui était jusqu'alors son parrain. En somme, Abaddon réunissait autour les deux membres les plus importants de sa famille. Il glissa un oeil sur Evangeline. L'apparition de Lucy et la présence de Gabriel compromettait ses plans, tous ses plans.

« Nous risquons de le réveiller en discutant ici… on devrait peut-être changer de pièce. »
« Oui, tu as raison. Quant à toi, Lucy, tu devrais dormir à cette heure là... »

La brunette hocha la tête positivement alors que Abaddon était déjà sortit du petit salon qu'il avait refermé. Il devait accepter. Ca n'étant pas en la mettant à la porte comme une malpropre que la présence de ces deux là se tairaient. Abaddon siffla, et un elfe de maison, enrobbé, apparu à ses pieds en seulement quelques secondes.

« Prépare moi le laboratoire, Jarodd. »

La petite chose hocha la tête et partit relativement vite dans les couloirs. Abaddon posa la main sur le mur, et toutes les chandelles s'allumèrent, dessinant un long corridor, étroit, à la tapisserie étrange, mélange de velours et de fils d'or. L'alchimiste regarda la Bathory et se tourna, avançant doucement dans le couloir. Elle le suivrait : elle n'avait que ça à faire. Les portes passèrent, toutes fermées à clef. Abaddon était plein de mystère : tout autant que sa maison tout du moins. Si chaque porte contenait quelque chose d'inestimable, alors on se trouvait dans la caverne d'Ali Baba. Mais c'était faux. Les portes ne devraient jamais être ouverte. Il s'arrêta finalement contre une porte et posa sa main dessus. Le pentacle rouge sur son gant blanc brilla d'une lueur pourpre et un petit cliquetis fit entendre que la porte était à présent ouverte. Il n'eut pas à la pousser pour qu'elle grince et s'ouvre aux visiteurs. Il s'avança dans l'obscurité et y disparu. A l'intérieur, il y eut quelques secondes de silence avant que la lumière n'arrive. Il y avait alors des centaines de pentacle dessinaient sur les murs. Au milieu du laboratoire, une grande table avec plusieurs sacs de poudre de différentes couleur. Des dizaines de pierre, sales et ternes, jongeaient le sol. Il se posa au centre du pentacle le plus immense, dessinait àla craie sur le sol. Il comportait des écritures différentes que le pentacle de son gant, mais il gardait la même inscription : " ego si relapsus resurgo ". If i fall, i will recover. Le regard noir de l'alchimiste se posa sur Evangeline.

« Evite de toucher les cailloux et d'effacer un trait de craie.. bref. Que veux-tu? Une courrone, un diadième? Une rivière? Rubis, saphir, mélange de plusieurs choses? Argent, or, platine? »

Il eut un sourire bref.

« Il s'agit de mon frère, Gabriel. Et je te présente Lucy, ma nièce. Ils sont tous deux en vacances... »

Un sourire charmant et charmé étira les lèvres d’Evangeline, alors qu’au fond d’elle, elle grimaçait. Il en avait encore combien des mioches de planqués chez lui ? S’il y avait bien quelque chose qui horripilait l’héritière, c’était les gosses qui avaient la fâcheuse habitude de toujours traîner dans ses jambes ou de chouiner, réclamant une attention dont il n’avait nullement besoin, enfin qu’ils ne méritaient pas surtout. Elle ne comprit pas pourquoi il avait tenu à préciser la raison de leurs présences… elle s’en cognait pas mal qu’ils soient là pour deux jours ou deux ans ! C’était son problème, pas le sien ! Enfin, si cela pouvait lui faire plaisir… quoi qu’elle doute que quoi que ce soit puisse faire plaisir à Abaddon en ce moment. Il était assez taciturne, plus que d’ordinaire, c’était du moins l’impression qu’elle avait.

« Nous risquons de le réveiller en discutant ici… on devrait peut-être changer de pièce. »
« Oui, tu as raison. Quant à toi, Lucy, tu devrais dormir à cette heure là... »

C’était déjà ça de gagner ! Ils allaient se retrouver seuls et pas entourer de la marmaille indésirable. Pourtant, elle ne pu s’empêcher de grimacer légèrement dans le dos d’Abaddon lorsqu’il s’adressa à sa nièce. Sa réplique quasi paternelle lui donnait la nausée. Non vraiment, Evangeline avait un sérieux problème avec les êtres pas encore mûrs et tout ce qui allait avec. Elle passa bien vite outre ce désagrément et suivi Abaddon et lorsqu’il usa de son alchimie afin d’allumer les chandelles du couloirs, elle du retenir une exclamation d’admiration. Ce don était vraiment fascinant et si il avait bien quelque chose que Evangeline souhaitait en sachant parfaitement que jamais elle ne pourrait l’obtenir, c’était bien l’alchimie. Ils marchèrent en silence et Evangeline pu admirer Abaddon dans son œuvre avant qu’ils ne pénètrent dans une nouvelle pièce. Lorsque la lumière se fit, ses yeux eurent grande difficulté à se repaître du spectacle. Si pour quiconque l’endroit pouvait ressembler à un simple laboratoire désordonné, pour Evangeline, il était le reflet de la base même de cette magie tant convoitée.

« Evite de toucher les cailloux et d'effacer un trait de craie.. bref. Que veux-tu? Une couronne, un diadème? Une rivière? Rubis, saphir, mélange de plusieurs choses? Argent, or, platine? »

Elle se sentait comme une gamine qu’on lâchait dans un magasin de jouet en lui proposant de prendre tout ce qui lui plairait. Aussi ne put-elle trouver une réponse aux questions de l’alchimiste. Comment choisir lorsqu’on vous offrait le monde ?

« Je te fais entièrement confiance... Surprend moi ! »

N’importe quoi, peu importait ce qu’il lui ferait, elle l’apprécierait à sa juste valeur. Etonnant pour une femme habituée à trouver tout banal et à être blasé des belles choses. Mais là, c’était différent, car la situation l’était tout autant. Elle retint son souffle, prête à contempler Abaddon dans son œuvre, le voir user réellement de l’alchimie. Ne sachant pas à quoi s’attendre exactement, elle recula d’un pas, prévoyante et prévenante. Cependant, dans son geste, son pied rencontra une pierre et surprise, elle en perdit l’équilibre. Sans aucune grâce, elle tomba de tout son long au sol et aussitôt, elle jura à voix basse.

« Quelle merde ! »

Voilà qui n’était pas dans ses habitudes, du moins, elle ne se montrait pas grossière devant les autres… elle se releva péniblement tout en époussetant ses habit hors de prix. Son regard se posa alors sur le pentacle au sol, qu’elle avait abîmé en tombant. Elle se mordit alors la langue, Abaddon n’allait pas apprécier. Bon, elle n’avait pas fait exprès et elle méritait un peu de sollicitude, mais elle savait l’alchimiste en proie à ses humeurs et là, c’était la bêtise à éviter. Son regard se posa alors sur lui, réalisant que si elle l’avait fâché, il reviendrait probablement sur ce qu’il allait faire. Vraiment, quelle poisse !