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 gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv)

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gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptyDim 5 Avr - 22:08



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    Ce matin, Ange s’était levé, comme tous les matins. Mais aujourd’hui, il avait ressenti dans le fond de ses jambes une envie irrépressible de faire un peu d’exercice. Toute la journée, cette envie l’avait poursuivi, et ne pas esquisser quelques pas de danse dans les couloirs de l’école magique avait été bien difficile. Mais à la fin des cours, Ange avait quitté bien vite Aaron, l’embrassant sur la joue avant de filer comme une ombre vaporeuse vers les dortoirs de Serpentard. Généralement, il y avait peu de gens dans la salle commune juste après la sonnerie des cours, et il comptait bien en profiter. Nonchalamment, il s’engouffra dans les couloirs, saluant au passage quelques vagues connaissances et pénétra chez les Verts et Argents. Un sourire flotta sur ses lèvres ; il ne s’était pas trompé, c’était désert. Il monta quatre à quatre la volée de marches qui le séparait du dortoir des garçons, et quand il entra, il eut de nouveau le plaisir de constater qu’il était seul. Il jeta négligemment son sac sur son lit, défit sa cape de sorcier qui lui tenait trop chaud et revint à son sac qu’il vida consciencieusement. Il mit toutes ses affaires en vrac sous son lit, et en profita pour tirer une petite malle sur le lit. Il l’ouvrit doucement, presque religieusement et ses doigts effleurèrent le tissu de ses collants et de ses demi-pointes. Les manipulant soigneusement, il les mit dans son sac de cours et repartit comme si de rien n’était à travers les couloirs de Poudlard, vers le sixième étage, où se trouvait une salle désaffectée. Ange avait l’habitude de l’occuper quand il voulait danser. Il n’avait qu’à user de quelques tours simples pour ranger les tables, et il pouvait facilement faire apparaître une barre et un miroir pour s’exercer tranquillement.

    Il montait les marches presque en volant. Certaines élèves se retournaient sur son passage ; la plupart était des gamines stupides et sans intérêt. Ange avait l’habitude, mais ça ne l’émouvait pas plus que ça. Il aimait être regardé, c’était certain, mais pas par des fillettes de onze ans qui rougissaient pour un rien. Il voulait être observé par des gens capables d’apprécier autre chose que son physique. Il voulait qu’on observe ses mouvements, qu’on ressente des choses en le regardant. Et pas simplement que du désir. Mais la danse était un art difficilement appréciable pour tout le monde, et Ange le savait. Enfin. Il réussit à atteindre la salle désaffectée. Légèrement essoufflé par l’effort, il stoppa quelques minutes devant la porte avant de pénétrer dans la pièce. La porte grinça et Ange la referma derrière lui, sans tourner la clé. De toutes façons, il n’y avait jamais personne à cet étage. Ange alla poser son sac sur une table et ôta son blouson. La pièce était baignée d’une lueur douce et les grains de poussière voletaient dans l’air, presque invisibles. C’était beau. Ange en suivit un du regard, puis se mit au travail. Il sortit sa baguette et utilisa un sort de rapetissement, réduisant les tables à une taille minuscule. Il fit apparaître une barre et un miroir, illusions tangibles bien utiles. Quel don merveilleux que celui de la magie.

    Ange alla vers la seule table qu’il n’avait pas rapetissée, là où son sac était posé et commença à se déshabiller. Il enleva ses chaussures, son jean, son pull et ses chaussettes. Il ne garda qu’un fin tee-shirt blanc et son boxer. Il attrapa le collant dans le sac et l’enfila précautionneusement. Il avait l’impression de revêtir une seconde peau. Puis il enfila les demi-pointes, et sortit le transistor magique qu’il avait toujours sur lui. Il mit une cassette de piano et la musique douce commença à égrener ses notes. Il était prêt. Un soubresaut le parcourut quand il se mit face au miroir, se regardant fixement, observant chaque détail de son corps. Il remua les épaules et le cou, afin de se détendre et commença à s’échauffer, effectuant quelques flexions avant d’aller à la barre.

    Il tend la jambe, s’étire comme un chat. Le soleil de fin de journée éclaire son dos, ses cheveux noirs, une partie de son visage mat. Ses yeux verts brillent comme jamais, et le bout de ses doigts frissonne. La musique, comme une caresse, remonte le long de son dos, et il se penche en arrière, laissant ses bras se développer au-dessus de sa tête, comme une fleur. Tous ses mouvements paraissent naturellement s’enchaîner les uns après les autres. Doucement, sans avoir vraiment conscience, il quitta la barre et ses pas langoureux le mènent jusqu’au centre de la pièce. Se déhanchant sans vraiment le faire, tous ses gestes deviennent porteurs d’un message implicite. Ange tourne, s’élance, vole, retombe, puis recommence, comme hors du monde. Il est comme l’un de ces magnifiques félins, que l’on sait dangereux, prêt à vous manger, mais dont on ne peut pas détacher le regard. Car on est hypnotisé.
 
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gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptyDim 5 Avr - 23:08



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    Pour Hippolyte, la journée s’était étirée lentement et docilement. Peut-être même un peu trop. Il avait toujours fait partie de ces élèves qui écoutent d’une oreille attentive en cours afin de ne pas avoir à ouvrir ses livres le soir pour apprendre ses leçons. Il écoutait et retenait 90 % de ce que l’enseignant disait, ça suffisait pour avoir la moyenne aux contrôles, il n’avait jamais fourni plus de travail. Mais aujourd’hui, le Serpentard s’était ennuyé. Il avait essayé de rester attentif, mais une partie de lui avait absolument voulu décrocher, s’échapper ailleurs. Ainsi il avait accueillit la dernière sonnerie qui annonçait la fin des cours de la journée avec enthousiasme. Il avait rangé ses affaires, mit son sac sur son épaule, puis il s’était éclipsé après un au revoir à son professeur. Automatiquement, il s’était dirigé vers les sous-sols du château, là où se trouvait la salle commune des Serpentards, puis y était entré, se faisant dépasser par une furie brune à la démarche féline. Il crut reconnaître Cohen, mais n’en fut pas sûr. Haussant les épaules face à temps d’empressement, Hype monta dans son dortoir. Il avait une petite idée sur la manière dont il allait occuper sa soirée. Ça l’avait démangé toute la matinée sans qu’il comprenne de quoi il s’agissait. Lorsqu’il s’était pris en train de tracer une partition invisible sur une table, il avait compris ce dont il avait eu envie toute la journée.

    Cela faisait deux jours qu’il n’avait pas joué, il avait eu des devoirs à rendre. Cet état de « manque » était donc compréhensible. Hype entra dans sa chambre et balança son sac de cours dans un coin. Il glissa sa baguette dans la poche de son pantalon après avoir retiré sa cape de sorcier qui ne ferait que l’encombrer. Puis il se mit à genoux à côté de son lit et regarda en dessous. Une lueur presque tendre dans le regard, il tira un étui en cuir jusqu’à lui, et se releva. Question existentielle, désormais : où aller ? Le jeune homme se mordit la lèvre inférieure. Puis il se dit qu’au sixième étage, il devrait être tranquille. Il sourit, satisfait, et quitta son dortoir d’un pas léger.

    Il remonta les escaliers et arriva dans le hall, où il croisa son jeune frère, Atrée. Il lui ébouriffa les cheveux au passage. Le jumeau Sekhmet vit l’étui et se contenta de sourire, se retenant de bavarder avec son frère aîné qui semblait avoir mieux à faire. Léger, Hippolyte gravit les escaliers du château et arriva enfin devant la porte de la salle de classe désaffectée, où personne ne venait jamais.
    Ou tout du moins, personne ne venait jamais d’habitude. Le vert et argent fronça les sourcils en entendant des notes de piano, ainsi que le bruit de vieilles lattes de parquet un peu maltraitées par les pas d’une personne. Pas légers, pas étranges. La curiosité du jeune homme prit le dessus, il voulait savoir qui était l’abruti qui lui avait piqué l’idée de venir exercer sa passion dans cette pièce. Alors il posa sa main sur la poignée de la porte et la tourna, lentement, espérant ne pas se faire remarquer.

    Hippolyte poussa la lourde porte qui grinça malgré tout. Il grimaça, et passa sa tête par l’entrebâillement. Ce qu’il vit le surpris au plus haut point. Les yeux écarquillés, il fut incapable de lancer la remarque acerbe qu’il avait en tête précédemment - et qui venait de lui échapper sous le coup de la surprise. Plissant les yeux, il finit par reconnaître Ange Cohen. Et il se dit un peu malgré lui qu’en cet instant, le Serpentard portait incroyablement bien son prénom. Son corps se tendait, se pliait, se rassemblait pour exploser à nouveau avec une légèreté et une sensualité incroyables, qui n’auraient dû appartenir à aucun être humain. Les lèvres entrouvertes, Hippolyte entra, refermant doucement la porte derrière lui et resta là, immobile, hypnotisé.

    Le morceau de piano sur lequel Ange virevoltait était beau, mais il paraissait affreusement vide d’émotion par rapport à ce que le Serpentard exprimait avec son corps. Ce n’était plus Cohen qui accompagnait les notes, mais les notes qui essayaient difficilement d’égaler la beauté et l’élégance d’Ange. C’était évident, elles ne faisaient pas le poids. Le morceau qui passait était sûrement magnifique, un petit chef d’œuvre, mais lorsque Cohen faisait chanter son corps, on n’entendait plus que des notes malhabiles et faibles. La gorge d’Hippolyte se noua, il était incapable de bouger, incapable de penser. Il fixait Ange sans pouvoir détacher ses yeux bleus de cette silhouette qui s’élevait et retombait sur le sol avec prestance. C’était doux, lent, et pourtant, une sauvagerie presque brutale se dégageait du jeune homme lorsqu’un de ses pieds en pointe traçait un arc de cercle parfait sur le sol poussiéreux.

    Hippolyte fixait Ange impunément et le voyait comme jamais il ne l’avait vu auparavant. Il était magnifique. Il avait toujours trouvé Cohen beau et fascinant, étrange, attirant. Mais là, c’était plus que ça. Ange chantait avec son corps, et Hype en aurait presque pleuré.

    Il n’avait même pas réalisé qu’il en avait lâché son précieux étui qui était tombé sur le sol dans un bruit sourd.
 
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gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptyLun 6 Avr - 23:35



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    Quand Ange dansait, c’était comme si toute sa vie lui revenait. Il se voyait à quatre ans, devant la télévision. Dans la télé, quelqu’un dansait. Et il se voyait, avec les yeux brillants, regardant cette silhouette si gracieuse qu’elle en était presque irréelle. Et cette personne semblait vivre tellement fort quand elle dansait, elle semblait tellement heureuse … C’était pour ça qu’Ange dansait. Pour vivre comme ça, vivre à s’en faire mal. Mais le jeune home ne souffrait jamais quand il dansait. Au contraire. Il était le plus heureux des Anges quand son corps se tordait et se pliait, au son de la musique. Il aurait pu atteindre le Paradis, mais il n’était pas sûr que Dieu veuille de lui, là-haut, dans son Eden si pur. Alors, il restait sur Terre et il dansait.

    Ange avait parfaitement entendu la porte s’ouvrir, mais il ne s’était pas déconcentré pour autant. L’Autre pouvait rester ou partir s’il le désirait ; tant qu’il ne faisait pas de bruit et ne couvrait pas la musique, ça ne dérangeait pas l’Ange vert qui changea pourtant sa façon de danser. Ses mouvements devinrent plus appuyés, plus calculés. La cassette changea brusquement de style ; c’était désormais une sorte de tango qui passait. Ange ne dansait plus vraiment du classique, c’était un mélange troublant entre modernité et tradition, une sorte de flamenco mêlé à des danses inconnues. Ses bras jouaient désormais avec ses hanches, et son jeu de jambes devenait plus lent, plus suggestif. Tournant le dos à l’autre, il lui offrait la vision de son dos nu ( il avait ôté le tee-shirt, commençant à avoir trop chaud ) et de ses mouvements qui devenaient de plus en plus séducteurs. Ange se laissait de plus en plus porter par ses mouvements, de plus en plus sensuels ; c’était un tango après tout ! Il attrapa une chaise, et la posa au centre, et s’assit dessus, se laissant glisser contre le dossier, les jambes écartés, les pieds tendus, dos à son spectateur qu’il avait reconnu comme étant Hippolyte Sekhmet. Etrange … Mais pas déplaisant. Ange retint le sourire qui menaçait d’éclore sur ses lèvres. Ce tango parlait de souffrance, de trahison ; pas question de sourire. Le jeune homme laissa glisser ses mains contre les pieds de la chaise, se cambrant au maximum puis se redressa et se releva.

    Ses mouvements, guidés par la voix et les violons, devenaient de plus en plus fébriles et l’effort se lisait sur son corps, ne rendant la situation que plus belle. Le jeune homme ferma les yeux, presque enivré. Il effectuait ses derniers pas, toujours cet étrange mélange fascinant de tango et de classique, et s’avança en pirouette pour stopper à quelques centimètres d’Hippolyte, à la seconde même où la musique stoppait. Ange resta quelques secondes immobiles, cambré, face à Hippolyte, puis revint en position normale, remuant les épaules et le cou pour évacuer la tension. Son regard vert, intense, captura celui de son camarade. Il resta silencieux, puis un sourire moqueur naquit sur les lèvres pleines et rouges d’Ange et il murmura, non loin des lèvres d’Hippolyte :

    « Alors, Sekhmet … Tu viens casser du pédé ? »

    Ange se redressa, reprenant une respiration à peu près calme. Il observait son vis-à-vis, attendait sa réaction. Ange ne savait pas trop quoi penser à propos d’Hippolyte. Le garçon avait souvent eu un comportement agressif envers Ange, et ce dernier s’était toujours tenu à distance, mais sans se priver d’admirer le beau visage de l’enfant mythologique.

 
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gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptyMar 7 Avr - 0:47



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    Hippolyte frissonna ; le violon avait remplacé le piano. Il en aurait presque sursauté de délice. C’est à cet instant seulement qu’il réussit à détacher ses yeux de la silhouette parfaite de Cohen pour les fermer, afin d’apprécier la musique, d’oublier le corps d’Ange qui était capable de rendre n’importe quel morceau pathétique. Il ne connaissait pas ce morceau, c’était sûrement très moldu et pas assez célèbre, parce qu’il possédait tout de même une culture impressionnante au niveau musical.
    Le jeune homme aurait voulu rester ainsi, mais il entendait encore les pas d’Ange sur le sol fatigué et poussiéreux, des pas qui semblaient lui dire « ouvre les yeux Hype, et regarde, brûle d’envie et de désire ». Malgré lui, il obéit à cet injonction honteuse et admira à nouveau la silhouette du vert et argent qui s’exprimait en face de lui. Le jeune homme déglutit difficilement ; Cohen avait retiré son haut et il pouvait désormais voir pleinement ses muscles jouer sous sa peau, suivre un court instant la chute d’une goutte de sueur dans le creux de ses reins avant de la perdre, à cause d’un mouvement de la part d’Ange.

    Le cœur d’Hippolyte battait vite, beaucoup trop vite. Et il avait un peu trop chaud. Quel être humain était capable de faire subir tant de choses à une personne rien qu’en faisant… ça. La musique n’était pas la seule à avoir changé, la danse d’Ange aussi. Ses mouvements étaient plus lascifs, plus sauvages, plus sensuels. Avait-il conscience qu’il était observé ? Si c’était le cas, Hippolyte devrait sûrement aller lui mettre son poing dans la figure, pour oser allumer quelqu’un de cette manière. Mais à vrai dire, il était incapable de bouger. Il ne pouvait que regarder et désirer.

    Désirer ? Hippolyte fronça les sourcils. Il désirait rarement. Il trouvait quelques personnes attirantes et décidait d’aller les troubler, de jouer avec elles pour passer le temps, parce que voir leur expression dépitée est un passe-temps jouissif. Mais Sekhmet ne désirait pas grand monde, puisqu’il finissait par se lasser, comme si le sexe était une chose inutile et barbante. Mais là, face à cette démonstration de luxure et de sensualité, Hippolyte ne s’ennuyait pas. Pire, il en redemandait. C’aurait été si simple. S’avancer de quelques pas, saisir Cohen par le bras et le plaquer contre lui afin de l’embrasser furieusement et de passer ses mains sur son corps en sueur, son corps si désirable. Oui, il aurait pu caresser ces formes qui le narguaient en cet instant même, embrasser cette peau qu’il devinait chaude et délicieuse, se presser indécemment contre ses fesses.

    Non. Parce qu’il n’irait jamais jusque là, et il en avait parfaitement conscience. Parce qu’il n’en était pas capable, il ne l’avait jamais été. Pourquoi ? Il mettait ça sur le compte de la lassitude. Mais il y avait autre chose, une chose qu’il ne voulait pas nommer. Il aurait pu jouer avec Cohen un jour ou l’autre, il en avait eu envie. Oui, il aurait pu, s’il ne l’avait jamais vu danser ainsi.
    Hippolyte sursauta lorsque Ange se dirigea vers lui dans un final parfait, afin de s’arrêter à quelques centimètres de son corps vibrant de désir, de ses lèvres qui auraient donné n’importe quoi pour effleurer sa peau. Mais Cohen prit la parole, et cela brisa tout. La colère brûla les veines d’Hype, colère de s’être laissé entraîné, d’avoir apprécié. Une lueur inquiétante brilla dans ses yeux bleus et il s’avança d’un pas, plaquant son corps tendu contre le sien tandis qu’il saisissait Ange par le cou, serrant sans pour autant l’étouffer.

      « Tapette. J’étais pas venu pour ça, mais maintenant j’hésite. C’est affreusement indécent, ce que tu fais là. J’devrais peut-être casser ta jolie petite gueule, Cohen. »


    Réaction disproportionnée, comme toujours de la part d’Hippolyte. Il attrapa le bras d’Ange, le fit pivoter et le plaqua contre la porte de la salle de classe désaffectée avant de rapprocher son visage du sien, la respiration encore haletante à cause de ce qu’il venait de voir. Il glissa une de ses jambes entre celles de Cohen et approcha ses lèvres de son oreille.

      « T’as parfaitement conscience de ce que tu provoques chez les autres. T’es qu’une traînée dégoûtante. »


    Ses lèvres se refermèrent autour du lobe de son oreille. Puis sa langue, brûlante et taquine, le frôla avant de remonter le long de son oreille. Il s’arrêta et susurra d’une voix rauque :

      « Mais putain, j’adore ça. »


    Il se recula d‘un pas, lâchant le bras et la gorge d’Ange et le fixa, son torse se soulevant rapidement au rythme de sa respiration et ses prunelles bleues brillant d’une lueur presque malsaine.
 
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gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptyVen 10 Avr - 1:15



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    Ange ne broncha pas. Il restait impassible, même si la main d’Hippolyte se refermait autour de son cou. Il savait que Sekhmet ne ferait rien, car, quand on n’a pas le courage d’assumer ce que l’on est, on n’a pas non plus le courage et l’audace d’étrangler quelqu’un de sang-froid, en le regardant dans les yeux. Alors, le regard d’Ange restait calme et placide, comme il l’était toujours, un océan vert profond, sauvage, impénétrable. Hippolyte, pourtant, avait d’excellents arguments capables de faire hausser le sourcil du bel Ange. Il avait cette voix tremblante et rauque que l’Angelot appréciait entendre chez ses conquêtes suppliantes, ce brin de folie dans le regard, cette provocation, cet émoi qu’il procurait au fond du ventre. Oh, il l’attaquait en plus à un point sensible, l’oreille. Mais Ange tilta. Un sourire naquit au creux de ses lèvres de sang : une traînée ? Ils s’étaient bien trouvés, dans ce cas. Quelle hypocrisie de la part d’Hippolyte. C’en était presque amusant … Ange ne parvenait tout de même pas à cerner son étonnant camarade. Il était à la fois érotique et prude, comme une religieuse. Aussi impénétrable que les Voies du Seigneur, et dans les deux sens du terme …
    Hippolyte se recula d’un pas, et Ange se redressa, passant brièvement une main sur son cou. Il n’aurait pas de marques, du moins, il l’espérait. Il ferait sa fête à Sekhmet, si c’était le cas, de toutes façons. Ange eut un sourire typique de lui-même, à la fois absent et mystérieux. Il avança, et passa tout à côté d’Hippolyte, effleurant au passage sa main à laquelle il mêla quelques secondes ses doigts. Ange alla s’asseoir sur la chaise, le dossier contre son torse, face à Hippolyte. Négligemment, comme un enfant, il posa sa tête sur le dossier et écarta les jambes. Ca aurait pu être innocent … Mais avec Ange, rien ne l’était. Tout était calculé, réfléchi. Rien n’était spontané. Doucement, il pencha la tête sur le côté, observant Hippolyte avec un sourire mutin.

    « Ah, Hippolyte … »

    La voix d’Ange, douce, rauque, se faisait câline, mutine, presque enfantine. Mais la lueur serpentine qui luisait au fond de ses yeux verts révoquait absolument toute innocence possible de la part d’Ange.

    « Moi, au moins, j’assume parfaitement ma condition de traînée dégueulasse. Tandis que toi … Tu as l’air d’avoir un peu plus de mal pour accepter d’être de l’autre côté de la rive, si tu vois ce que je veux dire. »

    L’Angelot redressa doucement la tête, ses boucles brunes entourant son délicat visage de marbre. Il ne s’était pas départi de son sourire mutin. Il passa sa main dans ses cheveux et secoua un peu la tête, avant de reprendre de sa belle voix grave :

    « Si tu étais une fille, tout serait plus simple, non ? Tu ne serais pas obligé d’agir comme tu viens de le faire avec moi. Tapette, hein ? Quelle ironie. T’es aussi pédé que moi, Sekhmet. Alors arrête ton numéro d’homophobe à la con. Ca ne te sied pas au teint. Et ce serait dommage de gâcher un si joli visage … »

    Ange repencha un peu la tête, ses yeux détaillant doucement Hippolyte sans aucune gêne. Il avait dit tout ça sur un ton d’une douceur sans égale, d’une voix presque voluptueuse. L’Angelot se passa furtivement la langue sur les lèvres. C’était comme un appel au viol. Un viol qui serait parfaitement consenti. Et dans les deux cas, car les Anges sont faibles et les faibles le sont encore plus face aux Anges.


Dernière édition par Ange A. Cohen le Dim 12 Avr - 23:40, édité 1 fois
 
MessageSujet: Re: gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv)   
gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptySam 11 Avr - 0:51



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    Frapper Ange. Oui, ça aurait pu être intéressant de jeter le Serpentard au sol puis de le rouer de coups, de frapper ce visage si séduisant, si insolent. Ça aurait été si facile. Après tout, il n’avait qu’à lever le poing et l’abattre sur la joue du danseur et là, sa mâchoire aurait affreusement craqué, peut-être qu’une de ses dents se serait cassée. Certes, il aurait suffit d’un petit tour à l’infirmerie pour réparer ça, mais ça aurait été tellement jouissif. Voir Ange souffrir, peut-être même l’entendre gémir de douleur. Entendre Ange gémir. Hippolyte frémit, les doigts du Serpentard venaient de se mêler aux siens quelques secondes à peine. Il retira sa main comme si ce contact l’avait brûlé, comme si Ange n’était rien d’autre qu’un vulgaire lépreux qu’il ne souhaitait pas approcher. Le Sekhmet regarda son camarade s’éloigner, dévorant chaque courbe de son corps du regard. Il fronça les sourcils en remarquant le petit manège du jeune homme. Malgré lui, ses prunelles azur caressèrent les jambes écartées du Cohen, tandis que ses reins chauffaient, le mettant affreusement mal à l’aise. Puis Ange prit la parole, et ses mots empoisonnèrent le Serpentard jusqu’à la moelle.

    Cette voix, il ne la supportait pas. Elle s’élevait dans les airs et brisait un silence qu’Hippolyte affectionnait trop, puis venait s’enrouler autour de lui afin de l’effleurer, doucement, sournoisement, avant de le caresser réellement et de lui faire perdre la tête. Cette voix, il voulait qu’elle se taise, parce qu’elle disait la vérité. Une vérité qu’il ne voulait pas entendre, parce qu’il la connaissait déjà trop bien. Enfin, la voix se tut, et le jeune homme se risqua à regarder Ange dans les yeux, juste avant d’être captivé par une langue, mutine et rose, qui se glissait sur ses lèvres pleines avec une langueur folle. Un appel au viol, oui. Un viol qu’Hype pouvait rêver mais pas commettre. Parce que Ange n’avait que trop raison.

    Néanmoins, comme poussé par une force supérieure, Hippolyte s’avança. Il se planta en face du Cohen, le dominant par la taille, et uniquement par la taille. Parce qu’en réalité, il lui était bien inférieure, en cet instant. Ses longs doigts fins se saisirent du visage délicat d’Ange et il se pencha vers lui.

      « Tu peux pas t’empêcher de l’ouvrir, hein ? Siffla-t-il entre ses dents. Quoi que je fasse, quoi que je dise, tu seras toujours là avec ta gueule de connard suffisant qui me crache au visage que je suis aussi dégoûtant que toi. J’le sais, Cohen, que j’suis aussi pédé que toi, j’en ai juste par-dessus la tête que ta seule présence suffise à me le rappeler. T’es indécent, tout en toi est un appel au vice et le pire, c’est que t’en es fier. »


    Il esquissa un sourire mauvais, resserrant sa prise sur le menton du jeune homme.

      « Si j’étais une fille, je te plairais beaucoup moins, non ? Ce serait tellement dommage. »


    Il relâcha le visage de son camarade et se redressa. Il n’aimait pas ce qu’Ange réveillait en lui, ce désir trop puissant pour être contenu et en même temps, ce dégoût profond. Il ne savait pas pourquoi Cohen lui inspirait tout ça, mais il était toujours perdu et troublé lorsque le Serpentard était dans les parages. Et il en avait marre, il voulait que cela cesse. Il fallait que cela cesse.
    Pris d’un accès de rage, il donna un violent coup de pied dans la patte de la chaise sur laquelle le vert et argent se trouvait, afin qu’elle se dérobe sous lui. Mais il accompagna Ange dans sa chute, posant un de ses genoux entre ses jambes et plaquant une de ses mains sur son torse dénudé.

      « Tu me provoques, en plus. Tu sais ce dont j’ai envie, parce que t’as appris à sentir ce genre de choses, parce que ça se voit comme le nez au milieu de la figure, mais en plus, tu me provoques. Qu’est-ce que tu cherches, Cohen ? Tu t’attends à quoi ? A ce que je te frappe ? Ou peut-être préfèrerais-tu que je te baise ici, dans cette salle de classe poussiéreuse ? Je pense que c’est plutôt ça, tu vois. »


    Il se tut, un sourire mauvais se dessinant sur ses lèvres pleines.

      « ]Hélas, je ne baise pas, Cohen. Contrairement à toi, je ne fais que provoquer. Suis-je pire que toi ? Je te laisse juger de ça, parce que je m’en fiche. Ce que je veux, c’est que tu arrêtes ton petit manège, parce que ça use mes nerfs, et que je m’en voudrais de devenir violent. »


    Il ne bougea pas. Il n’en avait pas envie.

    (C’est nul .___.)
 
MessageSujet: Re: gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv)   
gymnopédie n°3 ; lent et grave. (pv) EmptyLun 27 Avr - 20:30



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    C'est ça, joli petit serpent, continue de persifler. Continue de cracher ton venin, c'est amusant. Ange se retenait de sourire ; il ne voulait pas qu'Hippolyte lui mette son poing dans la figure. Mais c'était tellement ... ironique, comme situation. Et triste aussi, un peu. Triste pour Hippolyte, car vivre dans la négation n'était jamais plaisant. Le jeune danseur se contentait donc de regarder dans les yeux son « agresseur ». Dieu, qu'il avait de beaux yeux, cet enfoiré. Ange regrettait de ne pas l'avoir déjà mis dans son lit. Posséder sa beauté, son innocence, son odeur qu'il devinait délicieuse rien qu'un moment ...

    Ange était un possessif. Un dominateur. Et Hippolyte constituait une proie véritablement idéale. Il l'aurait à lui tout seul, il se le promettait. Mais pour l'instant, ils ne faisaient que jouer, à un jeu dangereux, certes. Et c'est pourquoi quand Hippolyte lâcha brutalement son visage, Ange se méfia. Ça ne présageait rien de bon, ce regard sombre du Sekhmet. Il se retrouva brutalement sur le sol, ayant basculé sans savoir ni pourquoi ni comment. Son dos heurta violemment le sol, et il ne put réprimer un petit cri de douleur. Quel connard ... Mais étrangement, Ange sentit une montée d'adrénaline se diffuser en lui. Ça devenait intéressant. Ange fut tenté de caresser la joue de son agresseur. Il était sûr qu'il avait la peau douce ... Mais il se retint. Les paroles d'Hippolyte visaient à l'agresser, à le rabaisser, mais Ange s'était habitué. Au final, ça ne faisait plus que glisser sur lui. Ange ouvrit grand ses beaux yeux verts, candides et innocents. Il aurait voulu mêler ses doigts dans les cheveux blonds de l'enfant mythologique. Il l'avait toujours appelé comme ça au fond de lui. Depuis le début de leur scolarité, ils s'étaient cherchés, de toutes façons. Alors, ça devait bien arriver un jour.

    « Si tu en as envie, alors pourquoi le renier ? Pourquoi me faire mal si je peux être un objet de plaisir ? Jusqu'à ton nom, tu portes le vice en toi, Ganymède ... »

    Ange l'avait délibérément appelé par son deuxième prénom. L'amant de Zeus, quelle ironie. Doucement, Ange se redressa. Leurs nez se touchèrent, et l'angelot ferma les yeux, murmurant à l'oreille d'Hippolyte de se laisser aller. Et sans plus de cérémonie, il posa ses lèvres sur celles du blond, les capturant avec douceur. Doucement, sa main remonta le long du bras de son compagnon pour passer dans ses cheveux blonds. Ange frissonna légèrement, essayant de se coller contre Hippolyte. Sur l'autel de ses lèvres, l'angelot se sacrifiait volontiers.
 
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