Boycie Jones attrapa Gavin Warner pas la manche d’un geste brusque. Le jeune homme, qui tenait dans son autre main une tasse de café, manqua de la faire tomber. Il grimaça tandis que Boycie commençait à jacasser. Boycie avait beau être une journaliste talentueuse, elle n’avait aucune patience. Elle s’agaça du manque de réaction de Gavin quand elle lui annonça :
B – « Un meurtre !!! C’est trop génial !! »
Gavin en voyait pas ce qu’elle pouvait, à première vue, trouver de géniale dans une histoire de meurtre. Heureusement, il la connaissait plutôt bien et savait que son enthousiasme correspondait plutôt à l’idée d’écrire des histoires plus fascinantes que des faits divers concernant des chats écrasés ou des chaudrons trafiqués.
B – « Mon informateur m’a dit qu’il s’agissait d’un casse aussi et que l’Illusionniste pouvait être dans le coup ! Mais il y a un cadavre…»
Gavin avait tressaillit. Non, l’Illusionniste ne pouvait pas être dans le coup. Cela faisait plusieurs semaines qu’il n’avait rien volé, trop nerveux à l’idée d’être la marionnette d’Evangeline Bathory ou de se faire encore démasqué. Et puis, le jeune homme n’avait toujours pas retrouvé la trace d’une nouvelle pièce à dérober, ayant appartenu à son père. Gavin sentit Boycie le secouer. Qu’est-ce qu’elle pouvait être autoritaire !
B – « Gavin ! Réveille-toi ! Allez ! Il faut qu’on se dépêche ! Nous devons aller sur les lieux du crime. Avec un peu de chance, Troy aura été dépêché sur place et s’occupera de l’affaire, il pourra nous donner des renseignements pour l’article ! »
La journaliste attrapa son trench coat, l’enfila à la hâte, saisit un appareil photo de poche ainsi que sa fidèle plume à papote avant de disparaitre dans les escaliers, Gavin sur ses talons.
Lorsqu’ils arrivèrent sur la scène de crimes, une foule de curieux attendait, intriguée, des informations provenant de la brigade des aurors. Boycie et Gavin se frayèrent un chemin à travers la foule. Boycie ne lâchait pas son bloc note, ni sa plume à papote. La jeune fille interpella un jeune auror en faction.
B – « S’il vous plait ! Gazette du Sorcier ! Que s’est-il passé ? »
Auror – « Ecartez-vous, s’il vous plait ! Nous ne devons donner aucune information ! Circulez ! »
B – « Est-il vrai qu’il s’agit d’un meurtre ? Un vol aussi ? Serait-ce l’Illusionniste ?! »
Mais le jeune auror resta muet. Boycie n’en démordait pas pour autant. Au bout de quelques questions infructueuses, Gavin attrapa Boycie par l’épaule et l’entraina à l’écart.
G – «Viens ! Troy est là-bas ! »
Troy Anderson était à la fois le meilleur ami de Gavin mais aussi un jeune auror de vingt-cinq ans.
G – « Troy ! »
T – « Hey ! Salut vous deux ! »
B – « Que s’est-il passé ici ? »
T – « Une femme d’une quarantaine d’année a été assassinée. Plusieurs objets de valeur semblent avoir disparu ! »
B – « Vous ne soupçonnez pas l’Illusionniste quand même ?! »
T – « On n’écarte aucune piste ! »
B – « Troy ! Impossible ! L’Illusionniste ne tue pas ! En plus, il prévient ses victimes à l’avance concernant le vol, et à chaque fois, il ne repart qu’avec un seul objet ! »
Boycie commençait à s’enflammer. Elle devait certainement être la plus grande fan de l’Illusionniste. D’ailleurs, cela créait de nombreux conflits entre Troy et elle. A côté de la jeune femme, Gavin analysait la situation. Il réfléchissait à toute vitesse.
G –« Impossible ! Cela ne peut pas être un crime commis par l’Illusionniste ! Il s’agit peut être d’un imitateur ? »
B – « Oh ! Arrête Gavin ! Ce ne sont pas du tout ses méthodes ! Ce serait un très mauvais imitateur ! »
G –« Peut-être que le vol à mal tourné ? »
T – « Qu’il s’agisse de l’Illusionniste ou d’un autre criminel, tous deux sont bons à enfermés à Azkaban ! »
Gavin retint sa respiration. Si seulement Troy était au courant…
T – « Désolé, je retourne bosser ! »
B – « Je vais prendre quelques photos ! »
Les deux jeunes gens s’éloignèrent, laissant Gavin seul, bousculé par quelques curieux. Soudain une main s’abattit sur l’épaule du jeune homme l’obligeant à faire volte-face, un peu trop brusquement.