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 Nous étions formidables. (pv)

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Nous étions formidables. (pv) EmptyLun 5 Aoû - 5:59



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Origine : Anglaise (Forêt de Dean).
Préférence Magique : Métamorphose.
Lady Symphony Grey
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Nous étions


formidables.
Le rire de la jolie Cymbeline sortit de ses pensées la musicienne. Les grands yeux bleus de la Symphony se posèrent sur la table où Avalon venait de renverser sans le faire exprès un bol de lait chaud. Il ne hurlait pas, ne pleurait pas - à la place il se contentait d’éponger furieusement le liquide encore brûlant de ses habits, pour ne pas salir, pour ne pas déranger. Symphony eut un petit sourire et tira en arrière l’enfant qui lui jeta un regard infiniment désolé, comme si les choses étaient graves. Depuis la mort de Lester, les punitions n’étaient plus les mêmes... les habitants de la maison non plus. Il fallait dire que ni elle ni sa mère n’avait le tempérament de - respectivement - son père et son mari. Aussi la maison était rythmée autour des bêtises d’Avalon Grey, l’avant dernier de James, aussi maladroit que timide. Aloysius s’illustrait quant à lui dans la rigueur de son grand-père avec l’agressivité de son père. Cymbeline était la plus sage, légère et sérieuse, comme l’excellent mélange entre Joleene et Lilith. Les trois bambins s’amusaient beaucoup, pleuraient peu. A l’image de Symphony sans doute, ils se montraient un peu dur envers eux-mêmes, et les rares fois où les sentiments se sentaient sans un mot, c’était au moment d’aller chercher le courrier. Les coeurs en général se serraient, surtout qu’on était mercredi matin, et que le mercredi était traditionnellement la lettre de “papa”, cet homme qu’ils n’avaient pas tous oubliés, pas tous connus, mais qui rôdaient comme une ombre à jamais présente, jamais disparue.
Symphony laissa finalement la garde des deux plus jeunes à Aloysius qui, du haut de ses quatorze ans, méritait très largement le surnom affectueux de “petit chef”, et se dirigea quant à elle vers la porte. On toquait à la porte. Depuis la mort de Lester également - comme si cette seule mort avait pu transformé entièrement le manoir - il n’y avait plus ni elfes de maison, ni domestiques. Symphony s’occupait de la maisonnée comme si ça avait été la sienne, car c’était la seule chose qu’elle n’avait jamais eu, et il lui semblait tellement improbable d’en partir un jour qu’elle avait endosser le rôle de gérante, laissant sa mère à un deuil qui n’en finirait jamais. Huit ans n’avaient pas réussi à effacer la douleur et l’absence. Cela se lisait encore sur le visage de Lady Grey.

“Ca toooque!” cria joyeusement Avalon, retenu par son frère qui voulait absolument qu’il essuie ses erreurs matinales.
“J’y vais, j’y vais. On ne court pas!” répondit la jolie voix de la musicienne.

Les doigts fins de la jeune femme saisirent la petite clenche de zinc et de cuivre et fit un quart de tour jusqu’à entendre le cliquetis métallique indiquait qu’elle était ouverte. Elle tira vers elle, jetant un oeil suspicieux dehors, mais ce n’était - à première vue en tout cas - qu’un employé du Ministère. Elle ouvrit davantage encore, curieuse comme une fouine, alors que l’homme, plutôt jeune, dans la trentaine, lui tendait déjà un petit paquet de lettres. Au nombre de cinq exactement, ficelés comme un saucisson.

“Voici pour vous, Madame Grey ! N’oubliez pas de faire passer la lettre aux enfants héhé !” Elle eut un sourire amusé, car jamais les enfants n’auraient pu oublié d’aujourd’hui ils étaient mercredi. “Mais cela dit, je vous la laisse car je vous sais honnête, mais à l’intérieur du paquet il y a une lettre du Ministère pour Monsieur Mc Swann. Je vous la laisse, vous la lui remettrez quand il sera présent j’imagine! Sur ce, bonne journée Madame Grey!”

Symphony haussa un sourcil curieux en voyant le petit bonhomme s’éloignait. Etait-ce sa démarche un peu bourrue, celle d’un ours obèse, qui la rendait ainsi, ou le simple fait d’avoir une lettre pour Calixte - et non de Calixte - dans son courrier ? Elle recula d’un petit pas et refermât la porte, l’air mitigé, air qui n’était pas partagé par les trois petits monstres qui attendaient, les yeux rivés sur leur tante, en l’attente d’une nouvelle, d’une bonne nouvelle. La musicienne ouvrit finalement le petit paquet, délaçant le fil brun autour, et en tira la lettre qu’elle confia sagement à Aloysius. Elle ne voulait pas avoir à regarder dans leurs affaires. Ce que leur disait leur père, à eux trois, ne les regardait qu’eux, et encore plus Aloysius qui rentrerait bientôt en âge de demander à le voir en prison. Encore un an dont il se languisait, un an trop long pour lui, mais combien pour les deux plus jeunes ? Trop, sans aucun doute.
Son doigt passa en revue les lettres. Une lettre d’Egérie, d’un voyage sans doute en vue du tampon étrange sur le timbre magique. A côté de ça, la lettre de Calixte qu’elle évita soigneusement de regarder, comme si elle avait pu lui brûler les rétines rien qu’à la lecture. La quatrième lettre était une lettre d’annonce officielle du Ministère, et la dernière enfin était un format de poche dela Gazette du sorcier qu’elle déplia en silence, en se dirigeant de nouveau vers la grande table. Un bol vide traînait encore dessus, au même titre qu’un restant humide de flaque de lait. La sorcière sortit sa baguette, lança un informulé et les assiettes, les éponges et les torchons se mirent en action pour lustrer le vieux meuble familial. Pendant ce temps, elle se posa sur sa chaise, déposant la lettre d’Egérie à droite de la table, et celle de Calixte à gauche. Elle posa sur celle d’Egérie, celle du Ministère, et ouvrit finalement sur la table la Gazette, dépliant le petit format de poche jusqu’à qu’il prenne les trois quarts de la largeur de la table.
Ici et là on parlait d’une nouvelle affaire gagnait par Elke Mustang, plus loin de la possible libération dans la semaine d’un ancien mangemort relaxé pour bonne conduite, mais ce n’était pas James. Ca ne serait James, car la famille Grey avait été prise à part et ils avaient tous payés ce que James seul avait fait. Elle releva les yeux au plafond pour se vider l’esprit, et finalement survola de nouveau la Gazette avant de tomber sur la Bourse. Une action venait de dégringoler, et on redoutait que HoneyDuckes ne ferme dans l’année. Un triste semestre en prévision. Si Calixte avait été là, il se serait sans doute targuer d’avoir bien placer le moindre centimes, de n’avoir rien perdu et tout gagner. C’était sans doute pourquoi il était aussi détestable ces derniers temps.

Son regard glissa doucement sur la lettre.
En hautà droite du parchemin plié et cacheté, on voyait écrit “service des impôts magiques”, avec pour cycle le magnifique SIM. Pourquoi est-ce que les impôts fonciers de Mc Swann en était arrivé au Manoir ? Elle posa sa main sur la lettre-parchemin et l’attira à elle.


Mr McSwann Calixte
Forêt de Dean

… Forêt de Dean ? Depuis quand est-ce que Calixte habitait dans la forêt de Dean ? Elle resta une seconde hésitante et finalement, la curiosité prenant le pas sur la retenue et la bonne éducation, la jeune fille ouvrit la petite lettre d’un coup de baguette magique. Cette dernière se déplia et elle s’offusqua aussitôt. Quelque chose clochait. Quelque chose de terrible était écrit, et elle n’y croyait pas ses yeux. Ces imbéciles avaient mis le Manoir Grey au nom des Mc Swann, et voilà que Calixte se retrouvait à payer leurs impôts ! Oh, bien sûr, elle n’avait jamais eu de telles lettres entre les mains, mais elle se doutait bien que quelqu’un dans la maisonnée l’avait fait, et si ce n’était pas elle, ça ne pouvait être qu’un comptable, un oncle, ou encore Joleene, quand bien même elle en doutait.
Pour rectifier cette erreur, la meilleure façon encore était d’aller à la source.

*   *
*

“Comment ça, vendu?!” vociféra la petite musicienne derrière le comptoir du Ministère. D’ici, tout l’étage devait l’entendre, et si elle portait sur elle toute la honte possible de Londres, ce n’était rien comparé à ce petit noeud qui se formait dans son estomac et les larmes qui grimpaient dans ses yeux. “Vendu depuis quand? Et à qui? Et pourquoi on ne m’en a pas informé? J’habite à l’intérieur depuis que je suis née ! Mes... Mes ancêtres l’ont forgé ce château, une pierre par une pierre !”
“Calmez-vous Mademoiselle Grey, vous n’allez pas vous énerver car-”
“Car quoi ?” hurla t-elle de nouveau, peut-être même plus fort: “Car on a vendu sans me le dire et sans mon accord un bien familial, construit par un Grey pour les Grey, et qui se retrouve être la possession de Calixte McSwaan ?! Est-ce que je dois rire ou est-ce que vous êtes diablement imbéciles à cet étage ?!”
“Mademoiselle Grey!”

La voix était plus tendue, plus sèche. Quand elle se retourna, elle se retrouva face à une vieille femme, les cheveux blancs jusqu’aux fesses. Elle était belle malgré qu’elle eut sans doute plus de soixante ans depuis plusieurs années. Cependant, en l’état, Symphony ne s’intéressait ni à sa beauté, ni à son âge : seul le manoir de ses parents comptaient, et surtout, le manoir de son père, ce même héritage qui aurait du revenir à Brivael et qui venait de s’envoler juste devant leur nez, par miracle. Et par quelle diablerie Calixte avait-il osé acheter son manoir?

“Nous ne pouvons rien vous dire pour l’instant car les dossiers sont à l’étage en dessous et il est tard. Il est...” le regard de la stagiaire passa sur l’horloge magique qui avança subitement de dix minutes “justement l’heure de fermer ! Alors hop hop hop, oust, du balais ! Repassez quand vous serez en de meilleurs humeurs, et surtout, quand vous aurez avec vous l’acte de propriété ! Ensuite, on avisera !”

Un petit cri rageur s’échappa des lèvres rose thé de la petite furie qui sortit, furieuse, des bureaux. Elle claqua toutes les portes qu’elle put avant d’éclater en sanglots, deux rues plus loin, cachée dans la pénombre. Comment osaient-ils tous ? N’avaient-ils pas assez payés du sang de leur père, de l’absence de leur frère ? Pourquoi ? Elle renifla bruyamment, chassant ses larmes qui se transformèrent en rancoeur, puis en haine. En haine pure, celle qui est générée par la peine et la souffrance, la plus dévastatrice de toutes, mais également la plus triste.

*   *
*

“Avez-vous un rendez-vous?” lui chanta la secrétaire.

Symphony lui jeta un regard, roula des yeux et entra de force. La secrétaire n’eut le temps que de sortir de derrière son bureau que la petite furie brune aux yeux de ciel étaient déjà deux portes plus loin, les ouvrant comme elle avait pu jeter des coeurs, sans grâce, sans douceur, avec ce regard impitoyable que Lester avait parfois, que James avait toujours. Ce regard déformé.
La dernière porte s’ouvrit sur un Calixte en pleine écriture, mais seul. Fort heureusement. La secrétaire derrière avançait plus vite, ses talons faisant un boucan d’enfer. Diable que c’était vulgaire, mais pour la première fois de sa vie, malgré tous les sentiments qu’elle avait pu avoir pour lui, et qu’elle avait encore aujourd’hui, elle ne pensa pas une seule seconde à cette dinde se dandinant derrière elle. Lady Grey était pourtant d’un naturel jaloux et possessif, et elle souffrait souvent de savoir Calixte libre, surtout à son âge, puisqu’il approchait dangereusement des âges où il faut un héritier à une lignée. En temps normal, elle se serait dit : est-ce que cette secrétaire ne ferait pas l’affaire ? Elle ferait sans doute l’affaire. Elle a de bons os, une belle figure pour être secrétaire. Sûrement qu’elle ferait l’affaire.

Mais aujourd’hui était différent. Tout à fait différent.
Pas de bonjour, pas de merci ou d’au revoir. Lady Grey approcha du bureau, les yeux rougies par les larmes mais ces dernières étaient déjà séchées depuis longtemps, et ne risquaient plus de couler à nouveau. Elle jeta brutalement sur le bureau la lettre soigneusement repliée, alors que la secrétaire avançait de nouveau, enfin à hauteur :

“Monsieur McSwann, je n’ai rien pu faire p-pour l’arrêter, elle est entrée comme une furie, je suis véritablement désolée ! Venez Madame, vous...”

“Comment as-tu osé ?!” jeta la vipère, sans même écouter ce que l’autre dinde pouvait bien dire ou sortir comme âneries. Son seul regard était concentré sur Calixte, lui, et lui seul. Comme avant, ou presque. “Ce n’était peut-être pas assez ? C’est parce que je t’ai dis non ? Alors c’est ce qui se passe quand on a beaucoup d’argent ?” Elle renifla, furieuse dans sa superbe de princesse. “Je savais que tu n’étais pas très loyale, mais là, Mc Swann, bravo. Bravo. C’est tellement bas, que l’on va te décerner un prix. Celui du plus gros connard du siècle. Content ?”

Elle aurait aimé le frapper, mais ça n’aurait rien arranger à cette situation.
Tout était perdu, et bientôt, il ne resterait plus rien.
 
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Nous étions formidables. (pv) EmptyLun 5 Aoû - 13:28



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Calixte Mc Swann
Calixte Mc Swann
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La chute de Voldemort aurait dû avoir les répercussions les plus positives sur les finances de Calixte Mc Swann, dernier héritier d'une lignée broyée par la machine judiciaire. Tous y étaient passé sauf le vieux Manfred qui, à un âge canonique, avait encore toute sa tête et suffisamment de roublardise pour se servir de servir de sa soit-disant mauvaise condition physique pour se blanchir de toute accusation. Il avait malgré tout connu lui aussi le revers de la médaille et l'âge l'avait rattrapé peu de temps après, le chagrin aidant. Le glorieux Manfred n'était aujourd'hui qu'un petit tas grabataire qui attendait du fond de son mouroir que la faucheuse ne l'emporte. Calixte, son petit fils, avait fait les choses au mieux, avec toute l'affection qu'il portait à l'ancêtre bien que, dans sa bonne éducation il se montrait apparemment indifférent et fort peu démonstratif. Le vieux n'avait donc pas été envoyé à l'auspice mais laissé au vieux manoir qu'il avait érigé pour célébrer sa bonne fortune et voir grandir son nom et sa fortune. Pour son confort, Calixte s'était attaché les services de deux rebouteuses fées et il faisait venir quatre fois par semaine un médicomage dont Ste Mangouste semblait pouvoir se passer de temps en temps. Une fraîche jeune femme, très riante, que Manfred appréciait dans ses rares moments de lucidité et confondait avec feu Desdemonia, son épouse depuis longtemps emportée, bien que la gamine n'eut strictement rien à voir avec la vieille harpie à crinière de feu qu'elle avait été.

Ces petites dépenses de confort n'étaient rien. Calixte les amortissait avant même de les engager grâce à quelques placements rentables auprès d'amis influents. Il avait également hérité avec la chute des mangemorts de la gestion des quelques fortunes encore restées frileuses jusque-là. L'un dans l'autre, les choses auraient dû aller plutôt bien pour Calixte Mc Swann, du moins financièrement. Pour le reste, il se sentait plutôt seul et en venait même par moment à regretter l'insupportable présence des trois affreuses et de leur porcelet de compagnie, comprendre ses cousin et cousines, Regina, Honoria, Desideria et Constanz. Desideria et Constanz avaient péris lors de l'attaque de Poudlard. La première, tentant de fuir les gamins qui s'étaient rangés du côté de Potter au moment où le vent avait tourné, avait vu son coeur lâcher après une course de cinq mètres seulement, son corps ne comprenant sans doute pas ce qui se passait. Le second avait été écrasé par un bloc de pierre à la place d'un plus petit et avait été décoré de l'ordre de Merlin à titre posthume. Quant à Honoria, elle était "mystérieusement" tombée dans les escaliers un soir où son époux, James Grey, était rentré d'un peu trop douce humeur. Après quoi, Regina avait décrété qu'elle partait vivre avec son avocat fraîchement épousé dans les Îles Paradisiaques, où la mauvaise fortune des Mc Swann ne pourrait pas l'atteindre. Calixte soupçonnait fortement l'oeuvre de quelque filtre d'amour douteux derrière la spectaculaire poussée de sentiments dudit avocat pour une femme aussi détestable que Regina Mc Swann mais il avait gardé pour lui cette théorie, peu désireux de garder la compagnie de cette croqueuse de diamant qu'était sa cousine. Il restait donc seul ayant mis en terre père, mère, oncle et tante. Le tour du vieux viendrait bien assez tôt mais, pour cupide qu'il était, Calixte ne s'en faisait aucun réconfort.

Pour en revenir à la trésorerie familiale, il y avait un coup très serré à jouer pour Calixte qui avait consenti ces dernières années des dépenses plus que déraisonnables. D'abord dans l'acquisition d'une alliance auprès d'un joaillier de Faërie dont l'heureuse élue n'avait pas voulu et ensuite quand il avait racheté en toute hâte l'ensemble du patrimoine fiduciaire des pairies magiques de Gloucester, Ulster et Culloden que le Ministère avait saisies à titre de dédommagement. L'idée de voir le vieux manoir de Brivael I devenir un musée de propagande pour l'égalité des sangs lui avait été insupportable. Il lui avait fallu jouer de ses relations pour racheter, à prix d'or, les biens des Grey et détourner le Ministère de ses immondes projets de musée. L'administration avait finalement jeté son dévolu sur les biens d'une autre grande famille mais alors, les coffres vides des Mc Swann auraient bien été en peine d'y faire quoique ce soit. Une chance que les Grey aient possédés plus de terres que de patrimoine bâti sans quoi Calixte n'aurait pas pu redresser la barre en quatre années comme il l'avait fait au prix d'efforts douloureux. Il devait principalement la réussite de son entreprise à son bagou naturel et à son aptitude à dissimuler à ceux qui lui faisaient confiance la réalité financière dans laquelle il les avait entrainé avec lui. Personne ne s'était rendu compte de rien et c'était bien ainsi.

Aujourd'hui, il avait restauré les trésoreries de tous ceux qu'il avait dû abusé et sa trésorerie personnelle se remettait petit à petit. Il attendait d'ailleurs d'un jour à l'autre l'avis d'imposition du ministère qu'il recevait séparément de ceux de la pairie de Lothian qui appartenait à la famille Mc Swann de droit. Tout devenait plus compliqué lorsqu'il y avait des titres de noblesse au milieu. Il était justement en train d'y penser lorsque la porte de son bureau s'ouvrit à la volée devant Symphony Grey.

L'idée d'un sourire passa sur les lèvres de Calixte mais elle décampa aussitôt que la fille de feu Lord Grey lui jeta une lettre portant l'estampe des services financiers du Ministère.

« Monsieur McSwann, je n’ai rien pu faire p-pour l’arrêter, elle est entrée comme une furie, je suis véritablement désolée ! Venez Madame, vous... »
« Ne la touchez pas Pepper. Lady Symphony est ici chez elle... », intervint Calixte en escamotant l'objet de la fureur de la belle Symphony sous quelques autres courriers du même acabit.

En toute circonstance, Calixte mettait un point d'honneur à rappeler à l'héritière Grey qu'elle pouvait à tout moment revenir sur le refus qu'elle lui avait jeté à la figure en ne devenant pas son épouse. Rappeler qu'elle était chez elle jusque dans son bureau ne faisait donc partie que de la stratégie habituelle. Un insupportable trait de caractère que Calixte partageait avec Sven Mustang avec qui il était très ami d'ailleurs.

« Comment as-tu osé ?! »
« Compte tu seulement me laisser m'en expliquer ? », tenta-t-il sentant bien que cette fois-ci il était fait comme un rat. Elle n'écouta bien sûr pas, continuant de l'arroser d'invectives jusqu'à en perdre le souffle...
« Ce n’était peut-être pas assez ? C’est parce que je t’ai dis non ? »
« Ça n'a strictement rien à voir ! », se défendit-il alors qu'elle continuait ses accusations venimeuses.
« Alors c’est ce qui se passe quand on a beaucoup d’argent ? »
« Symphony... », souffla-t-il en se passant la main sur le visage. Jamais jusque là il ne s'était laissé emporter avec elle et il comptait bien que cela continue pour ce qu'il était difficile de garder son sang froid devant une telle furie.
« Je savais que tu n’étais pas très loyal, mais là, Mc Swann, bravo. Bravo. C’est tellement bas, que l’on va te décerner un prix. Celui du plus gros connard du siècle. Content ? »
« SYMPHONY!! »

Son poing s'abattit avec force sur le bureau de bois précieux envoyant dinguer une tasse de thé qui se répandit de terreur sur les papiers d'une affaire en cours. Le silence retomba pour quelques instants. Calixte eut un profond soupir puis il donna un coup de baguette tout en reprenant de son habituel ton posé et compréhensif.

« Je n'aurais pas dû m'emporter. », reprit-il calmement. On voyait pourtant qu'il faisait un effort surhumain pour ravaler l'excès de sang qu'elle avait réussi à faire naître en lui, « Ce n'est pas une bassesse que je t'ai faite en rachetant tes biens à ton insu. J'ai simplement estimé que le préjudice serait moindre si tu en ignorais les tenants et aboutissants. Et sache que je ne l'ai pas fait pour ma fortune personnelle. »

Il n'avait d'ailleurs pas envie de parler d'argent avec elle et pour plusieurs raisons. Symphony voyait déjà en lui un sorcier peu scrupuleux qui n'avait que faire des valeurs qu'elle chérissait et en particulier de l'honneur. Elle lui reprochait notamment de n'avoir pas suivi le reste des grands notables au baiser du détraqueur. Inutile de dire qu'elle ne verrait pas d'un bon oeil sa petite arnaque financière quand bien même elle avait été la première à en profiter. Elle en concevrait une très grande honte, il le savait, et pire encore, elle serait capable de l'exposer lui au grand jour pour défaire le sous disant préjudice... Deuxièmement, il savait qu'elle aurait horreur de se sentir redevable auprès de lui. Enfin, il n'avait pas envie qu'elle porte le poids des erreurs de son frère plus encore qu'elle ne le faisait aujourd'hui. Il lui avait déjà proposé son aide à plusieurs reprises, notamment avec les enfants de James, mais elle n'en avait jamais voulu. Si elle avait su à quel point le Ministère rongeait son os de ne pas avoir pu l'enfoncer encore plus bas que ce qu'elle était aujourd'hui, elle en aurait très certainement était défaite. Le plus vite il expédierait cette conversation le mieux ce serait pour tous les deux...



 
 
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De tous les dragons de la forêt de Dean, Symphony Grey était sans doute le plus dangereux, une vouivre aux yeux bleus et à la langue empoisonnée. Beaucoup s’y était essayé, beaucoup avait osé, tenté, mais nul n’avait réussit à passer l’armure incandescente qui l’entourait. Elle s’était crée elle-même sa carapace, et il aurait fallut être un démon pour la passer. Le seul diable qu’elle voyait en ce moment, c’était Calixte McSwann, et quand bien même il était le malin, il n’arriverait à rien avec cette muraille. Pas aujourd’hui.

« Comment as-tu osé ?! »
« Compte tu seulement me laisser m'en expliquer ? », et puis quoi encore ? Pour qu’il lui serve ses mêmes mots qu’il disait aux autres, ses caresses au goût de verve ? Plutôt mourir ! Elle n’était pas les autres, elle n’avait pas besoin de mot pour comprendre qu’on s’était joué d’elle comme de la dernière des femmes. Sans être mariée, elle se sentait bafouée, salie jusque dans l’âme, comme à chaque fois qu’il osait un mouvement sur son royaume.
« Ce n’était peut-être pas assez ? C’est parce que je t’ai dis non ? »
« Ça n'a strictement rien à voir ! »
« Alors c’est ce qui se passe quand on a beaucoup d’argent ? »
« Symphony... » Et elle continuait, d’une voix qui portait plus loin, de cette voix magnifique qu’on saluait et qui passait soudainement au crissement violent des sirènes grecques enragées.
« Je savais que tu n’étais pas très loyal, mais là, Mc Swann, bravo. Bravo. C’est tellement bas, que l’on va te décerner un prix. Celui du plus gros connard du siècle. Content ? »
« SYMPHONY!! »

Elle sursauta comme il hurlait pour la première fois depuis... longtemps. Assez longtemps pour que son esprit ne comprenne pas et assimile cela à une nouveauté, un miracle terrifiant. Elle s’arrêta aussitôt et le fixa. Le visage de Calixte était devenu tout rouge au niveau de la gorge, et le haut de ses pommettes montrait une petite fureur comme c’était bien rare. Elle remit en place, en silence, ses manchettes alors qu’il dégageait le bureau du thé renversé. Elle le regardait toujours, observait son visage, ses yeux, car c’était là qu’on trouvait le plus de sentiments chez Calixte. Il était peu expressif, comme tous les nobles et les aristocrates. Elle en avait vu assez et assez longtemps pour savoir à présent lire dans la moindre de leur mimique.

« Je n'aurais pas dû m'emporter. Ce n'est pas une bassesse que je t'ai faite en rachetant tes biens à ton insu. J'ai simplement estimé que le préjudice serait moindre si tu en ignorais les tenants et aboutissants. Et sache que je ne l'ai pas fait pour ma fortune personnelle. »

Elle l’observa, et elle savait que dans le pire des cas, il ne mentait qu’à moitié. Dans le meilleur des cas, il disait la stricte vérité, et il lui semblait déjà difficile de croire que tout ce qu’il lui restait des siens, de son père plus exactement, appartenait à présent à Calixte. Elle ravala difficilement sa salive et jeta un petit regard à la grande horloge posée contre le mur. Une vieille machine de 1800 à première vue, faites de bois d’ébène, où l’heure était indiquée en lettres dorées. On indiquait alors deux heures quarante huit.
Finalement, dans un silence de plomb, Symphony avança un peu et vint s’asseoir dans un des deux fauteuils qui étaient devant le bureau. Elle s’installa, posa ses mains sur ses genoux, attentive, bien que le visage toujours marqué de sa petite ride du lion, marque ultime d’un agacement latent.
Elle inspira profondément, calmant ses nerfs, calmant son petit myocarde plein de fougue.

« Donc... résumons la situation. » Elle se passa une main sur le visage. Si seulement tout ça était un cauchemar. Si seulement elle pouvait se réveiller demain, dans son lit, sous le regard inquisiteur d’un père qui venait de l’appeler dix fois au moins. « Le manoir et les terres qui... appartenaient à ma famille, t’appartiennent puisque tu les a acheté. Jusque là, j’arrive à suivre. Cependant, dans une vente, il faut bien la signature du principal intéressé, à savoir - au moins - ma mère, et ma mère m’assure n’avoir rien signer. Alors explique-moi comment tu peux être en possession de ces terres ? Quand est-ce qu’elles ont été vendu ? Et par qui, surtout ? Je sais bien que papa menait tout seul ses affaires et que même Brivael n’en avait qu’un petit regard dessus, mais puisqu’il n’est plus là, j’aimerais au moins savoir comment tu as pu te procurer les actes de propriété de ma maison, Calixte. »

Son ton était calme. Réservé car elle ne voulait pas de nouveau s’énerver, l’âge faisant qu’elle apprenait petit à petit à calmer ses ardeurs de vouivre, les enfants également car il fallait pour eux plus de patiente qu’il n’en fallait pour Calixte.
Calixte cependant était une cible réservée, aussi il ne fallait pas retenir le moindre coup. C’était un traître, comme disait James, et les traîtres n’ont qu’à souffrir.
 
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Calixte Mc Swann
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Visiblement, le bref coup de semonce avait eu un effet miraculeux sur Symphony. Calixte nota cela pour lui intérieurement même s'il avait toujours considéré qu'il fallait être bien pathétique pour lever le ton sur une femme. Ça n'était d'ailleurs pas exactement ce qui s'était passé.

Sa visiteuse impromptu prit place en face de lui, visiblement plus disposée à discuter tranquillement même si ses yeux lançaient toujours des poignards.

« Donc... résumons la situation. Le manoir et les terres qui... appartenaient à ma famille, t’appartiennent puisque tu les a achetés. Jusque là, j’arrive à suivre. Cependant, dans une vente, il faut bien la signature du principal intéressé, à savoir - au moins - ma mère, et ma mère m’assure n’avoir rien signer. Alors explique-moi comment tu peux être en possession de ces terres ? Quand est-ce qu’elles ont été vendu ? Et par qui, surtout ? Je sais bien que papa menait tout seul ses affaires et que même Brivael n’en avait qu’un petit regard dessus, mais puisqu’il n’est plus là, j’aimerais au moins savoir comment tu as pu te procurer les actes de propriété de ma maison, Calixte. »

La question était légitime et il ne pouvait que comprendre sa rancoeur. Elle se sentait dépossédée de ses droits les plus élémentaires. Ses titres ne valaient pas grand chose si la famille Grey se trouvait dépossédé de tout ce qui avait fait sa splendeur. Ses hommes. Ses terres. Sa forteresse de la forêt de Dean. A entendre la question de Symphony, Calixte se demanda si elle connaissait réellement l'étendue de son patrimoine. Savait-elle par exemple qu'il avait dû faire l'acquisition du petit village médiéval de St Briavels et d'un cottage en campagne où personne ne semblait plus avoir mis les pieds depuis fin 1900 ?

Lui-même avait été le premier surpris en signant la vente mais il avait toujours pensé que Symphony savait bien qu'il ne l'avait jamais entendu parlé que du manoir de la forêt de Dean.

Il laissa passé un long silence, ne sachant pas trop comment le lui dire. Il n'y avait aucune bonne façon d'annoncer à quelqu'un que ses biens devenaient propriété de l'état et qu'il n'avait par conséquent plus rien. C'était exactement pour cela que Calixte ne serait jamais bailli du Ministère bien qu'on lui ait proposé l'office à plusieurs reprises.

Il croisa les mains devant lui, essayant d'être le plus humain possible.

« La vente a été conclue en 98 par le Ministère, votre patrimoine ayant été saisi d'office pour réparation suite à la condamnation de James et Brivael. », quand il y repensait, bien qu'ayant été très ami avec James, c'était pour ce pauvre Brivael, condamné pour connivence passive, qu'il avait le plus d'empathie. Il laissa à Symphony le temps d'avaler cette première information avant de poursuivre, « Je reconnais cependant en avoir été l'instigateur et ce n'est pas sans mal que j'ai pu convaincre le ministère. J'ai été auditionné devant le magenmagot. J'ai joué de certaines relations. Bref. Pour tout dire je pensais qu'en devenant ma femme tu rentrerais dans tes droits mais il m'a fallu écarter cette option et je n'en ai pas d'autres pour l'instant. »

En fait si, il y avait bien une autre solution mais il comptait vivre encore de belles années bien que son testament ait déjà été rédigé. Son empire financier irait à Chloé Mustang et ses terres aux Grey, à condition bien sûr qu'il survive à Manfred Mc Swann ce qui, ne faisait pas l'ombre d'un doute pour Calixte.

Quant à lui revendre ses propres terres, ç'aurait été à perte et il ne pouvait pas vraiment se permettre un second suicide pécuniaire.

 
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Nous étions formidables. (pv) EmptyLun 5 Aoû - 20:48



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Lady Symphony Grey
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Les minutes lui semblèrent des heures. Elle n’avait pas pour habitude d’attendre, car elle faisait en général tout d’elle-même. James disait souvent qu’on était jamais mieux servi que par sois-même, elle même le pensait. Mais aujourd’hui, sa vie était suspendue aux lèvres de Calixte, et un seul mot, un seul geste aurait pu anéantir tout le reste. Qu’est-ce qu’il leur restait ? L’or de Gringotts ? Elle ne savait même pas de combien ils étaient riches, de combien ils étaient pauvres. Elle avait son propre travail pour subvenir à ses propres besoins, et s’y accrocher les enfants de James car elle était la dernière. Fort heureusement, la dernière femme de Brivael avait gardé les enfants de son mari et elle les avait si bien éduqué qu’ils étaient à présent tous loin, sans quoi elle aurait du tenir dans la maison les enfants de ses deux frères. Dans le fond, elle ne remercierait jamais assez les Hemmington d’avoir fait une fille aussi sage et sérieuse qu’Etàn, quand bien même elle fut maladroite.
Etàn avait eu la chance d’avoir été blanchie et surtout, d’être irlandaise. La justice de son pays lui avait laissé les biens des Hemmington et leur richesse, car c’était cette dernière qui gérait les biens de sa famille. Des affaires de Brivael elle ne regardait que rarement, laissant aux soins des deux aînés le soucis de leur condition. Bien sûr, ni Miracle ni Egérie ne semblaient être informés de la vente des terres. Ils étaient sans doute trop en voyages pour s’en occuper véritablement.

Seul Calixte était au courant, et pour l’instant, il ne pipait mot, se taisait, laissait patienter un dragon avide de savoir et de vérité. Qu’on lui crache à la figure qu’elle n’avait plus rien, et elle se tairait, sans faire le moindre remous. Bien sûr ça la blesserait, mais qu’est-ce qui la blesserait plus que la mort de son père ?
Tout aurait été, peut-être, différent, si Lester était encore en vie. C’était ce qu’elle croyait...

« La vente a été conclue en 98 par le Ministère, votre patrimoine ayant été saisi d'office pour réparation suite à la condamnation de James et Brivael. Je reconnais cependant en avoir été l'instigateur et ce n'est pas sans mal que j'ai pu convaincre le ministère. J'ai été auditionné devant le magenmagot. J'ai joué de certaines relations. Bref. Pour tout dire je pensais qu'en devenant ma femme tu rentrerais dans tes droits mais il m'a fallu écarter cette option et je n'en ai pas d'autres pour l'instant. »

Depuis 1998. La date sonna comme une épée de Damoclès. Elle détourna le regard, une sueur froide glissant dans son dos. Qu’est-ce qu’il lui restait maintenant ? Elle passa de nouveau sa main blanche sur un visage pâle comme la mort. Tout ça lui semblait tellement irréaliste. Quand elle n’avait que huit ans, elle se revoyait souriant et amoureuse comme les petites filles de son âge, entourée d’une famille aimante et soudée, de tant de gens aussi, de tant de morts à présent. Son empire était macabre.

« Je...Je devrais t'être reconnaissante.. j’imagine... »

Pour la première fois depuis longtemps, ce n’était plus la colère ou le dégoût qui l’envahissait en face de Calixte mais une langueur douloureuse, un petit air triste qui déformait ses sourcils. Depuis 1998, elle n’avait plus rien. Plus un rond, plus de terres, plus de maison. Elle ravala difficilement sa salive et sa fierté. Elle inspira profondément, car un étau nouveau pressait sa poitrine. Elle ne cillait pourtant pas, acceptant une chose parmi toutes celles qu’elle souffrait au jour le jour. Dans son crâne, elle comptait les années, les mois où elle n’avait rien payé pour cette maison qu’elle avait cru sienne, car derrière cette figure blanche était Lady Grey, incarnation d’honneur et de dignité, et il aurait été honteux de se voir offrir la charité par un garçon, quand bien même il fut un ami.
Si son père les voyait aujourd’hui, que dirait-il ? Sa première pensée irait sans doute à James, tout comme sa première gifle. Elle le savait, mais malgré tout, elle n’arrivait pas à rejeter toute la faute sur lui. Il avait fait une erreur, mais combien en avait fait le Ministère ? Condamner à vie des pauvres gens pour s’être affilié à un réseau qui regroupait de toute façon la majorité des lignées de sang-pur ? Voilà ce que le Ministère avait fait, ils avaient décimé les plus grandes familles nobles. Aujourd’hui il ne restait plus rien de leur empire. L’aristocratie était morte, tout comme la magie.

« Je ne sais pas quoi dire. Pas quoi penser. Je devrais te remercier, mais je ne le ferais pas. A la place, j’aimerais que tu me dresses un … un bail, un contrat, que sais-je. Je ne peux pas - je ne veux pas - habiter dans... ton Manoir et abuser de ta charité. Je me débrouillerais pour te rembourser la somme totale sur le long terme. Tu peux aussi inclure toutes ses années où nous ne t’avons rien verser. Je paierais, sur la longue, mais je paierais. Si ça ne te dérange pas que je prenne un peu de temps.. »

C’était la chose qui lui semblait le plus juste, le plus … acceptable. S’il le fallait, elle déménagerait. Elle abandonnerait le cimetière et les cadavres des siens, les ossements de sa famille, de Godiva à aujourd’hui, le tombeau de Brivael I, la tête de Dragon empalée en guide de portail. N’y avait-il rien qui ne soit pas Grey dans cette maison ? Rien. Et pourtant rien ne l’était. Elle déglutit péniblement, les yeux bas, pour la première fois.
 
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Nous étions formidables. (pv) EmptyMar 6 Aoû - 11:59



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Calixte Mc Swann
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La nouvelle était du plus mauvais effet, c'était bien pour cela que Calixte avait jugé bon de garder cela pour lui jusque là. Sans cette bourde du ministère, ils n'en seraient certainement pas là. Il lui laissa prendre son temps, peu désireux de la brusquer. C'était une délicatesse de sa part comme il en avait beaucoup d'autre à l'égard de Symphony bien que la plupart passaient inaperçu.

Il s'était ouvert de ses sentiments une seule fois et ne comptait pas réitérer. Pour autant, en son fort intérieur, il attendait toujours qu'elle ravale sa morgue et revienne sur son non.

« Je...Je devrais t'être reconnaissante.. j’imagine... »

Mais tu n'en feras rien..., pensa-t-il, connaissant trop bien l'animal. Elle ne verrait que le préjudice et non la main tendue, une fois de plus.

« Je ne sais pas quoi dire. Pas quoi penser. Je devrais te remercier, mais je ne le ferais pas. A la place, j’aimerais que tu me dresses un … un bail, un contrat, que sais-je. Je ne peux pas - je ne veux pas - habiter dans... ton Manoir et abuser de ta charité. Je me débrouillerais pour te rembourser la somme totale sur le long terme. Tu peux aussi inclure toutes ses années où nous ne t’avons rien verser. Je paierais, sur la longue, mais je paierais. Si ça ne te dérange pas que je prenne un peu de temps.. »

Sa première pensée fût que si lui avait dû se saigner aux quatre veines pour pouvoir faire l'acquisition de ces biens, alors même qu'il était dans les dix premières fortunes d'Angleterre et trois premières d’Écosse, la pauvre petite Symphony ne pourrait pas racheter un carré de roses en raclant ses fonds de tiroirs.

« Je n'ai légalement pas le droit de te céder la propriété de tes propres biens, une clause du contrat que même Sven Mustang n'a pas pu faire retirer. En revanche je ne vois aucun inconvénient à ce que tu paies tes impôts... », il ne savait pas si elle avait regardé le montant exigé par le ministère mais ça n'était pas piqué des hannetons et, à ses yeux, ce serait déjà bien suffisant, « Tu me déchargerais de quelque chose. Bien sûr je signerai toujours le chèque à l'ordre du Ministère, cet accord serait tacite entre nous. Et, sans vouloir t'imposer quoique ce soit, j'aimerai que Lady Joleene n'en entende pas mot. », la pauvre femme était déjà bien assez défaite, elle n'avait probablement pas besoin de savoir qu'elle n'avait vraiment plus rien, « Tu n'auras qu'à lui dire qu'il ne s'agissait que d'une erreur de destinataire. »

Il laissa passer un autre silence avant de reprendre la parole.

« Quand tu seras prête, j'aimerai aussi que tu m'accompagnes quelque part. »

Il n'allait pas le lui imposer là, sachant qu'en plus d'avoir à gérer ses propres problèmes, elle avait les enfants de son frère à charge et une mère à soutenir du mieux qu'elle pouvait.
 
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Nous étions formidables. (pv) EmptyMar 6 Aoû - 15:25



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L’espoir tue. C’était ce que lui avait dit James le jour de son mariage. L’espoir tue, Symphony. Pourquoi est-ce qu’elle s’en rappelait seulement maintenant ? Elle pinça les lèvres. Elle le connaissait mieux que toutes les autres femmes, pour l’avoir regarder plus jeune, avec ce regard curieux, qui décortique, analyse et s’accapare la moindre mimique, le moindre mouvement de son faciès superbe. Les femmes McSwann étaient toutes laides, à l’exception de la belle Calanthe, mais les hommes avaient une prestance particulière. Par certains côtés, et malgré tout ce qu’elle pouvait dire, elle le savait. C’était encore là, en elle. Quelque part. Elle détourna le regard mais le reposa bien vite sur Calixte.

« Je n'ai légalement pas le droit de te céder la propriété de tes propres biens, une clause du contrat que même Sven Mustang n'a pas pu faire retirer. En revanche je ne vois aucun inconvénient à ce que tu paies tes impôts... », elle hocha doucement la tête, tout lui semblait tellement surréaliste qu’elle n’arrivait pas à imaginer, à se rappelait de comment ils en étaient arrivés là, « Tu me déchargerais de quelque chose. Bien sûr je signerai toujours le chèque à l'ordre du Ministère, cet accord serait tacite entre nous. Et, sans vouloir t'imposer quoique ce soit, j'aimerai que Lady Joleene n'en entende pas mot. Tu n'auras qu'à lui dire qu'il ne s'agissait que d'une erreur de destinataire. »

Elle eut un faible sourire, avant que ses lèvres ne bougent plus vite que son esprit :

« Nous ferons comme ça. Tu n’as pas à t’en faire. Ma mère n’entend plus mot de grand chose depuis longtemps. »

L’idée était lancée, et vraie. Depuis la mort de Lester, Joleene n’était plus celle qu’ils avaient tous connus ici bas. Elle était toujours superbe, mais elle ne quittait pas son triste costume de deuil, noir à longue frange, et restait assise à table, à l’attendre, sûre qu’il reviendrait. Le petit bureau avait été condamné car à chaque fois qu’elle y entrait, elle fondait en pleurs et en vomissait, se rendant malade de cette perte qui plus qu’une perte était un véritable abandon.
Elle aurait du s’y attendre. Elle s’y était préparée. Lester était plus vieux qu’elle, tôt ou tard elle lui aurait survécu, mais moins que la mort de son compagnon, c’était son assassinat qui la rendait ainsi. On avait tué son mari, et ce “on” était encore silencieux, invisible. Quelqu’un avait tué Lester Grey, et ils ne savaient pas qui, ni pourquoi. Symphony se doutait un peu du pourquoi, mais le “qui” restait encore à l’heure d’aujourd’hui un vrai mystère, et il n’y a rien de plus douloureux qu’un ennemi invisible.

« Quand tu seras prête, j'aimerai aussi que tu m'accompagnes quelque part. »

La jeune Grey, quoi qu’elle coifferait bientôt ses vingt-quatre ans, releva les yeux sur Calixte, le dévisageant. Si James avait été là, il lui aurait sans doute déjà prise la main et l’aurait tiré bien loin du traître. Pour autant, aujourd’hui, il fallait bien avouer qu’il venait de sauver sa famille d’être mise à la rue. Etàn les aurait bien accueilli dans la dernière forteresse des Hemmington, en Irlande, mais elle était davantage reconnaissante qu’elle ne voulait l’entendre dire.
Elle songeait parfois aux héritages des bambins de chacun, et se rendait compte dans le même temps que ni Miracle, ni Aloysius n’aurait la miette de ce que leur ancêtre Brivael I avait forgé pour eux.

Tant d’années et de sacrifices pour en arriver là. Triste fin.

« Je ne pense pas pouvoir te refuser grand chose aujourd’hui Calixte. » Un petit sourire mi-moqueur mi-peiné était dessiné sur sa bouche rouge. « Je n’ai -hélas- que jusqu’à quatre heures. Ensuite je dois rentrer. »

Elle se leva, gracieuse comme un cygne malgré la blessure. Elle imaginait un monde où Calixte ne l’aurait pas aimé, pendant quelques instants seulement. Les choses auraient été si différentes, que ça lui faisait presque étrange de se dire qu’un jour ou l’autre, il en finirait avec cet idylle de jeunesse et se tournerait vers une autre femme. D’ici là, peut-être même qu'excéder il la mettrait hors du manoir de ses parents ? Elle le comprendrait dans tous les cas.
Elle n’avait jamais été tendre avec lui.


 
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Nous étions formidables. (pv) EmptyJeu 8 Aoû - 12:01



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Calixte Mc Swann
Calixte Mc Swann
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« Nous ferons comme ça. Tu n’as pas à t’en faire. Ma mère n’entend plus mot de grand chose depuis longtemps. »

Calixte acquiesça sans un mot de plus. Il n'aurait pas aimé qu'on s'apitoie sur son sort et il savait pertinemment qu'elle non plus n'aurait pas aimé. De toute façon, qui s'apitoierait sur le sort de Calixte Mc Swann, il était à lui seul l'une des puissances financières du pays, de quoi pouvait-il manquer lui ?

Il avait cependant une requête. S'il la posait là, ce n'était pas pour profiter de la position délicate dans laquelle Symphony se trouvait mais simplement parce qu'elle lui en donnait l'occasion.

« Je ne pense pas pouvoir te refuser grand chose aujourd’hui Calixte. »
« Ne te sens pas obligée de quoique ce soit. Je n'ai pas envie de ça entre nous. »
« Je n’ai -hélas- que jusqu’à quatre heures. Ensuite je dois rentrer. »
« Alors remettons ça à plus tard. Je n'aurais pas assez de deux heures pour ce que j'ai prévu. Laisse-moi savoir quand tu auras une matinée ou un après-midi devant toi. Je tenterais de me libérer. »

Ils se quittèrent là-dessus. Calixte la raccompagna sous les yeux curieux de Pepper. La secrétaire avait un goût très prononcé pour les potins, ce qui n'était pas sans intérêt pour Calixte.



 
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