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Sujet: You give it all but I want more Sam 4 Avr - 18:11
| | Invité
Suite de Minuit ou presque- 1er post ; Ashka - L'horloge murale affichait déjà deux heures du matin, et pourtant une vie nocturne s'agitait dans l'enceinte de l'hopital, comme une vaste fourmilière qui n'avait pas droit au repos. Les infirmiers et les médicomages passaient dans les couloirs, le pas pressé et le calpin en main, parfois plus décontractés lorsque leur ronde de nuit s'était bien passée, des cernes sous les yeux néanmoins. Ici et là, partout en vérité, des patients, des malades, des infirmes... Voilà pourquoi Tyler détestait les hopitaux ; en dehors de cette odeur nauséabonde mêlant les effluves écoeurantes des médicaments et celle du parfum âpre de ces petits vieillards en fin de vie, les murs transpiraient la faiblesse par tous les pores ; une faiblesse humaine que Tyler n'acceptait pas. Et pourtant l'être qui lui était le plus cher à ses yeux, son jeune frère qui du haut de ses douze ans seulement relevait déjà des talents d'un petit génie, véritable tornade attachante, venait régulièrement se rendre à Sainte-Mangouste, se faisant osculter par son propre oncle, Jude Carlson. Mais son jeune frère, Ethan, était à part, il était l'être que Carlson protégeait le plus au monde, bien avant lui-même. Les pires démons ont parfois un coeur, finalement. Transplanant dans les locaux une bonne heure après le passage de Jude à Poudlard, le professeur avait pris soin de se changer, d'ôter ces traces de sang de ses mains et de prendre avec lui le sac de la jeune Ashka resté dans ses appartements. Une erreur qui aurait pu faire dévier les indices du crime parfait, aussi le mangemort ramenait les affaires de la belle Serdaigle non dans un élan soudain de sympathie, mais parce qu'il ne voulait pas se retrouver avec un grain de sable dans son rouage ; on émettrait forcemment des soupçons si l'on retrouvait la trace d'un passage de la jeune fille dans ses appartements. Arrivant auprès de l'accueil, les sonneries multiples de ces maudits téléphones lui arrachèrent une moue exaspérée, Carlson n'aimait guère l'agitation. Une oeillade envers la jeune infirmière assise derrière le comptoir, et il lui rendit son sourire mutin et aguicheur lorsqu'il reconnut une de ses amantes d'une nuit. S'approchant de cette dernière, il laissa planer sur son visage ce charme ravageur mais sombre, bien que l'instant ne s'y prêtait guère. Après tout, là quelque part dans l'hopital, sa jeune élève luttait sans doute contre la mort.
MELINDA : « Alors c'est vrai, tu es là pour la petite blonde mignone comme tout. Il parait que tu lui as sauvé la vie, t'en as pas marre de faire la une des journaux ? »
L'infirmière lui adressa un sourire amusé, elle ne faisait qu'évoquer ces histoires de Jack l'éventreur, là où ses procès avaient fait de lui la petite star des médias. Un soupir las s'échappa des lèvres de Tyler, alors qu'il apposa son bras sur le comptoir avant de se tourner, son regard se posant au hasard sur les patients, montrant qu'il n'avait guère envie de s'attarder sur le sujet.
MELINDA : « Je plaisante va. C'est ton oncle qui en a parlé vite fait, il a dit que sans toi la petite serait morte. » TYLER. - « Où est-il d'ailleurs ? Dans une des salles d'urgences je suppose... » MELINDA : « Tu supposes bien, il n'en a pas pour longtemps. Au fait, passe à la maison un de ces quatre. »
Dans un sourire mutin et une oeillade provocatrice, la jeune infirmière s'empara d'un calpin avant de tourner les talons et de disparaitre au détour d'un couloir. Un léger sourire sombre orna les lèvres du mangemort comme il baissa légèrement la tête, déjà pensif. Une voix soudain familière le fit se retourner, une voix qu'il ne s'attendait pas à entendre déjà. Jude Carlson, son oncle s'approcha de lui dans un sourire, accompagné d'un interne en médecine, sans doute un étudiant du même âge que Tyler qui le salua d'un signe de tête.
TYLER. - : « Alors... Comment elle va. » fit-il dans une voix sans doute un peu trop froide. JUDE : « Elle a perdu beaucoup de sang, on a du lui faire une transfusion mais ça a été de justesse. Le groupe sanguin de la petite est rare, Merlin bénisse Sainte-Mangouste d'avoir des donneurs en tout genre. » rétorqua le médicomage dans un soupir en lisant les inscriptions de son calpin concernant la patiente. « Qu'est-ce qu'ils ont tous en tête ces jeunes... Quoiqu'il en soit, si tu n'avais pas été là, Ashka serait morte. Cependant il y a quelque chose d'anormal. » rétorqua le médicomage dans un froncement de sourcils, toujours plongé dans sa paperasse. TYLER. - : « Quoi donc... » murmura le professeur d'une voix suave non sans un regard méfiant. INTERNE : « En fait pour vous expliquer simplement, disons que le coeur est comme une petite bulle qui a besoin de son oxygène mais la perte trop grande de sang a.... » TYLER. - « ...provoqué une anémie, ou dirons-nous une bicytopénie qui a entraîné un effondrement de la tension et en ce cas précis un collapsus cardio vasculaire. Je ne suis pas seulement professeur, je suis aussi chercheur, et je suis brillant. Bien plus brillant que vous. » INTERNE : « ... et la petite bulle... » fit-il dans une moue à la fois honteuse et estomaquée avant de reprendre penaud. « ... Mais oui en gros, c'est ça. »
Tyler le fixa d'un regard noir après avoir murmuré sa tirade lâchée dans un timbre de voix neutre et plate, sans jamais s'arrêter. L'arrogance trop grande du jeune garçon fit taire le pauvre stagiaire qui se pinça les lèvres tout en levant son regard au plafond, sous le sourire amusé de Jude qui prit alors son neveu par l'épaule avant de l'amener au loin.
JUDE : « Evite de traumatiser mes internes, vu le boulot qu'il y a ils tiennent déjà difficilement le choc alors si en plus tu viens les martyriser. » fit-il amusé. « Bref je voulais te demander... Quand tu as retrouvé Ashka, elle respirait encore ? » demanda Jude en se stoppant au détour d'un couloir. TYLER. - « Bien sûr. » rétorqua le mangemort sentant qu'il se devait de mentir à la perfection. « Pourquoi ? » JUDE : « Parce que d'après les analyses, tout porte à croire que le coeur de la petite s'est arrêté, au moins deux bonnes minutes. Je ne comprends pas. Il n'aurait pas du repartir, pas sans un facteur extérieur. » fit-il dans un bref soupir. « Enfin, tu devrais aller la voir, elle se remet doucement, juste encore un peu sonnée. J'ai prévenu sa famille, et le Dr Millehov devrait également venir la voir, mais je me suis dit qu'elle voudrait au moins rencontrer son sauveur. Elle est à la chambre 330b. »
Le mangemort approuva d'un bref signe de tête entendu avant de s'engouffrer dans les couloirs grouillant de monde, le sac de la jeune fille porté sur une épaule alors qu'il traçait son chemin d'un air sombre. Enfin ladite porte s'offrit à lui, et le professeur eut tout de même la décence de frapper avant d'entrer sans toutefois attendre la réponse. Refermant derrière lui, Tyler s'avança dans la chambre éclairée seulement par cette lampe de chevet. La jeune Ashka avait été vêtue d'une robe d'hopital d'un blanc écru, un plateau repas disposé à ses côtés et auquel elle n'avait pas daigné toucher. Sans un mot le jeune homme continua de s'avancer, décrochant son regard de la mine fatiguée de la jeune fille seulement pour poser le sac à dos sur une chaise. Enfin, s'approchant du lit de cette dernière, Tyler enfouit sa main dans sa poche, retirant alors le bracelet confié par la Serdaigle, et le déposant sur la table de chevet tout en la toisant de son regard sombre.
TYLER. - « Je n'en veux pas. » dit-il simplement dans un murmure peut-être trop froid.
En outre d'un geste qui se voulait blessant donc, Tyler souhaitait lui rendre son bien simplement parce que le simple fait d'avoir un objet appartenant à la jeune Ashka sur lui, compliquerait sans doute les choses le jour où l'on viendrait à se poser beaucoup trop de questions sur le pseudo suicide de la Serdaigle. Le jeune homme se redressa, la tête haute, tout près du lit de la pauvre enfant mais toujours debout, il tenta une approche qui se voulait chaleureuse mais qui gardait ces effluves trop ténébreuses. Alors de nouveau, sa voix s'éleva dans un murmure suave, tentant d'éteindre cette étrange lueur haineuse dans ses yeux alors qu'il la fixait de haut.
TYLER. - « Comment te sens-tu. »
Sa voix, trop dure et froide, trahissait un peu trop les véritables intentions du mangemort. Il n'était guère venu demander sympathiquement des nouvelles, mais seulement pour veiller à ce que celle qui, d'après la vision, devait lui sauver la vie, ne s'éteindrait pas inutilement. Ces histoires de visions dans le futur semblaient pour le moins le travailler, cet enfant, cette vie avec Ashka alors qu'il ne semblait guère la porter dans son coeur, elle et sa douceur trop présente... Tant de choses que Tyler voulait nier dans une mauvaise foi évidente, voilà pourquoi il laissa à peine le temps de répondre à la pauvre jeune fille vidée de son énergie, l'attaquant de ses mots trop froids.
TYLER. - « Ecoute moi. Je me fiche de tes visions, de ce qu'on a pu voir. Tu as libéré des endorphines et ton esprit a en conséquence brodé des hallucinations toutes aussi stupides les unes que les autres. Ce n'était pas mon futur. »
L'homme la darda de son visage trop sérieux, il cherchait des réponses à sa mauvaises foi, logiques, comme toujours. Il fallait que l'Islandais se trouve une explication fiable, pour contrer ces visions qui paraissaient si réelles... Et s'il l'avait sauvée bien qu'intérieurement il refusait à croire à ce futur qui la lierait à elle, c'était uniquement par précaution. Du moins c'est ce qu'il se plaisait à se dire, reniant en bloc tout ce qu'ils avaient pu voir ensemble, bien que la jeune Ashka n'avait pas encore esquissé un mot. |
| | | Sujet: Re: You give it all but I want more Jeu 9 Avr - 23:49
| | Invité
Elle n’avait pas encore daigné ouvrir les yeux. Il n’y avait pas un bruit dans sa chambre, seulement le Tic-Tac d’une horloge qui devait sans doute être accrochée quelque part sur un mur. Il lui semblait qu’elle n’ignorait pas le lieu dans lequel elle se trouvait, mais son esprit était encore bien trop embrumé pour qu’elle en soit persuadée. Des effluves d’un produit antibactérien, un parfum de mort, de maladie… Il y avait aussi cette odeur de sang qui persistait, comme si elle n’en connaissait que trop l'arôme âpre et pourtant envoûtant… Il y avait aussi ce parfum qui s’était accroché à ses cheveux ; cette aura mystérieuse, cette odeur épicée… Son parfum qui lui inspirait une certaine peur, mais qui, malgré tout, la calmait, notamment en cet instant. Ses poignets lui faisaient mal, mais elle n’osait pas les toucher, de peur du résultat. Elle ignorait comment elle était arrivée ici, ce qu’elle savait, c’est qu’elle n’était plus dehors, elle n’était pas allongée dans la clairière où elle avait voulu reposer avant qu’on ne la trouve. Elle avait voulu demeurer auprès de l’eau, sous les étoiles… Il lui semblait pourtant qu’elle était morte. Il y avait eu cette vision… Puis le trou noir. Cette vision aux flashs si légers qu’elle peinait à croire qu’ils soient vrais. Elle avait un avenir avec celui qui avait tenté de la tuer. Un avenir dont elle n’était pas certaine de parvenir vraiment à y croire… Ensembles. Ce qu’elle avait voulu, il lui offrait dans le futur. Et il y avait un enfant. Une petite fille, si magnifique, qu’à cet instant même, alors qu’elle y pensait, une petite larme roula sur sa joue. Comment s’appelait elle déjà ? Oona… C’était un si joli prénom. Ashka avait toujours pensé que si elle avait une fille, elle la nommerait Svetlana… Quelque chose dans ce genre. Etait-ce vraiment son propre futur qu’elle venait de voir ? C’était la première fois qu’une telle chose arrivait, jamais encore elle n’avait eu la moindre bribe de ce qui allait lui arriver, comme si c’était une chose tout bonnement impossible. Etait-ce dû au fait qu’elle était au seuil de la Mort à cet instant ? Lui avait on accordé ce genre de vision pour qu’elle voit ce qu’elle aurait fait dans le futur ? Elle avait savouré la douceur des lèvres de cet amant, ressentie la force d’un elle-ne-savait-trop-quoi qui était plus que fort entre eux. Elle avait vécu, sentie donner la vie… Tant de choses qu’elle savait qu’elle ne pourrait les oublier si elle vivait, et elle voulait les vivre désormais. Etait ce pour cela qu’elle se sentait… vivante ?
Elle ne parvenait pas à se souvenir de grand-chose, pour ne pas dire rien. Il y avait juste eu ses lèvres collées aux siennes, mordantes… Cette vision étrange… Un trou noir. Elle ignorait ce qu’il s’était passé. Elle n’avait pas de souvenir de conversations passées, mais elle savait que plusieurs voix avaient parlés autour d’elle… après le trou noir. Et durant ce temps où il n’y avait rien… Elle s’était sentie si légère… Comme si elle quittait son corps. Puis il y avait eu quelque chose qui l’avait attiré de nouveau vers son corps, qui l’y attachait solidement. Il y avait eu des voix, une agitation autour d’elle, mais elle était encore trop faible à ce moment là… Elle bataillait pour retrouver des souvenirs. Il lui arrivait parfois de percevoir des bribes de conversation… mais presque rien. Pas assez pour lui indiquer que penser, que faire… Les gestes étaient alors arrivés. On avait fait quelque chose à ses poignets, planté des aiguilles dans les bras. Elle avait sentie qu’on lui donnait quelque chose… Mais celui lui faisait il vraiment du bien ? Elle ressentait beaucoup de choses… Des émotions, elle voyait parfois, des bribes de souvenirs qui ne lui appartenaient pas. Beaucoup trop parfois, assez pour que son cœur ne s’affole alors, retrouvant un léger entrain qui accélérait bien trop vite parfois. Puis il y avait eu un autre contact, plus doux, quelqu’un qui lui lavait la peau et lui passait quelque chose sur le corps. Puis elle s’était sentie de nouveau sombrer, mais dans le sommeil cette fois.
Ce fut un coup frappé à la porte qui la tira de son sommeil, sans qu’elle ne sache qui pouvait bien venir la voir. Ses paupières avaient alors daignées s’ouvrir… Difficilement certes, puis ses yeux bleus s’étaient portés sur l’horloge… 2 heures du matin. Tournant alors légèrement la tête, elle put aisément reconnaître celui pour qui elle se trouvait dans cet endroit qu’elle ne connaissait pas, mais dont cette fois, elle n’ignorait pas le nom. Une Chambre de Sainte-Mangouste. Elle était donc bel et bien en vie. Ce n’était pas un rêve, du moins, elle osait le croire. Sans un mot, elle balaya les lieux du regard, puis porta ce dernier sur ses poignets. Elle ne les voyait pas, et pour cause, ceux-ci étaient entourés de rubans blancs. Les bracelets qu’elle portait habituellement aux poignets ne s’y trouvaient plus, pas plus que ses bagues. Ses mains étaient nues. C’est alors qu’un bruit de ferraille attira son attention. Le bracelet qu’elle avait confié à l’ancien Serpentard venait d’y être posé.
TYLER. - « Je n'en veux pas. »
Pas un mot de sa part. Elle avait la gorge sèche et n’avait pas envie de parler. Il la blessait dans sa fierté intérieure, mais ne voulait pas même qu’il le sache. De nouvelles paroles alors, qui se voulaient sans doute moins lointaines, mais qui étaient ironiques dans un certain sens, ce qui eut le don de faire sourire la Serdaigle intérieurement.
TYLER. - « Comment te sens-tu. » Une pause… « Ecoute moi. Je me fiche de tes visions, de ce qu'on a pu voir. Tu as libéré des endorphines et ton esprit a en conséquence brodé des hallucinations toutes aussi stupides les unes que les autres. Ce n'était pas mon futur. »
Cette fois, ce fut au tour d’Ashka de darder du regard son professeur, à la fois surprise, amusée, et provocante. Il ne croyait pas en ses visions ? Ce n’était pas son futur ? Il avait partagé avec elle une vision qu’il n’aurait jamais du voir, elle le comprenait… Et il ne voulait pas y croire, ne voulait pas même assumer quoi que ce soit. Sa logique le lui interdisait. Elle finit alors par ouvrir la bouche, faiblement.
ASHKA : « Alors qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je encore vivante ? Je ne croirais pas à la thèse des remords, vous n’en possédez pas, pas plus que de pitié. C’est vous qui m’avez sauvé n’est-ce pas ? » Une pause, juste le temps de reprendre son souffle. « Il n’y avait personne d’autres ce soir là. Et je ne vous croirais pas non plus si vous me dites qu’une personne est intervenue. Nous étions seuls, et vous avez vu. Vous avez assisté à une vision de mon passé, de mon présent et de mon futur. Si vous n’avez pas la foi de croire ce que vous voyez, alors il fallait me laisser pour morte comme vous l’aviez prévu non ? »
La jeune fille releva légèrement la tête. Il lui semblait que ce n’était pas elle qui parlait. Un léger ton agressif était venue siffler entre ses dents, tentant de prendre le dessus sur sa douceur. Elle ne se voulait pas méchante, elle ne voulait pas être comme lui. Elle prit alors une longue inspiration avant de laisser sa tête retomber sur son oreiller.
ASHKA : « Vous faites partie de mon futur, de ce que je veux réellement. Je n’aurai jamais pu imaginer de telles scènes, je n’aurai pas même pu créer un enfant à qui j’aurai donné un prénom que je n’ai jamais entendue de ma vie. Je ne sais pas mentir. » |
| | | Sujet: Re: You give it all but I want more Ven 10 Avr - 1:09
| | Invité
Avait-il véritablement une raison de se trouver aussi désagréable voire tranchant avec la jeune fille qui venait à peine de se réveiller, n'avait-il pas un coeur pour lui laisser le temps de se remettre et ne pas l'assaillir de paroles cinglantes ? A croire que non, perturbé par ces visions, se sentant presque trahi de voir que la belle devait un jour lui sauver la vie, considérant en l'instant ce fait comme une faiblesse de plus, Tyler ne pouvait se montrer des plus chaleureux. A ses yeux ce n'était guère différent que les chantages habituels que pouvaient se faire tout couple banal ; un service en échange d'un autre. Il se devait dès lors de veiller sur Ashka pour être certain qu'il ne verrait pas sa vie s'éteindre sous les feux d'une bataille faisant rage dans un endroit qu'il n'avait pas même reconnu. Et pourtant, le jeune homme s'évertuait à nier en bloc ces visions du futur, après tout la courbe du temps était trop influençable et fragile pour que l'avenir de chacun soit tout tracé. Carlson ne croyait pas en la fatalité, il croyait aux chances que l'on se donnait soit même pour parvenir au sommet, dénigrant ainsi les plus faibles qui baissaient trop vite les bras. Plus encore, il ne croyait pas en cette vie commune, pas avec cette jeune fille, pas avec cette enfant au prénom pourtant harmonieux. Certes, la jeune Ashka avait pour elle beaucoup de qualités évidentes : une beauté à en faire pâlir les astres, une douceur digne d'une enfant des cieux, une âme lumineuse et sereine, l'âme encore d'une enfant insouciante... Mais il ne pouvait se faire à ses excès de tendresse à son égard quand lui demeurait des plus cruels, pensant à une hypocrisie pure bien que les dernières paroles de la jeune fille au seuil de la mort auraient du balayer sa mauvaise foi. Elle n'avait pas murmuré ces mots touchants par une volonté de s'en sortir, puisque se sachant déjà condamnée, mais pourtant peu habitué à ce genre d'attitude, le jeune Islandais ténébreux s'était dès lors braqué, se montrant aussitôt des plus cinglants, rejetant en bloc toutes les belles paroles qu'il n'avait jamais entendues pour lui. Le diable refusait les affaires de sentiments, comme si ces mots trop doux lui brûlaient le coeur ; après tout que connaissait-elle à l'amour, elle enfant si jeune... Elle s'était perdue dans les affres de son coeur, pensant à un amour peut-être sincère qu'elle semblait lui avoir murmuré quand en vérité elle n'avait que succombé à la beauté du jeune homme ; rien de vrai ni de vraiment réel, comment pouvait-on aimer une bête comme lui, après tout. Tyler se le refusait, ne parvenant pas à y croire puisqu'il se savait cruel et sadique, un monstre qui n'avait pas à être aimé. La belle se fourvoyait donc complètement en erreur, voilà pourquoi il ne croyait guère en ses mots pourtant si doux ; elle ne savait pas ce qu'elle disait vraiment. Et lui, loup trop agressif ne comprenait pas ces sourires tendres ni ces yeux brillant de sentiments inconnus à ses yeux, il s'était mis à la détester pour une raison qui n'avait rien de valable, parce qu'il ne comprenait pas l'attitude de la jeune fille qu'il avait pensé hypocrite jusqu'à ses derniers mots et ses dernières secondes fatales. Lâchant des lors ses répliques cinglantes et pleines d'une mauvaise foi sans limite, il n'épargnait dès lors pas la jeune fille encore faible et sur laquelle il se devait de protéger désormais, pour lui, et qui le darda de ses yeux bleus sans jamais ciller. Le jeune homme à l'aura sombre durcit son propre regard, froid, meurtrier, il était vrai qu'il n'aimait guère qu'on lui tienne tête, il lui fallait toujours le dernier mot. Mais la belle néanmoins, semblait tenir à la véracité de ses visions, tant et si bien que malgré son état de fatigue avancée, elle prononçait ses mots dans un murmure affirmé portant quelques effluves fougueuses.
ASHKA : « Alors qu’est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je encore vivante ? Je ne croirais pas à la thèse des remords, vous n’en possédez pas, pas plus que de pitié. C’est vous qui m’avez sauvé n’est-ce pas ? »
Pas de réponse si ce n'était que ce regard dur se détournant de la jeune fille. Et non parce qu'elle avait touché la vérité par quelques mots, mais parce que la colère de Tyler était désormais trop grande pour qu'il ne puisse supporter son regard sans se trouver violent. Sa mauvaise foi constante, son arrogance exacerbée et son impulsivité légendaire malgré sa personnalité calme et réfléchie, le poussaient à ne plus vouloir entendre les mots de la jeune fille et à attiser sa colère froide. Néanmoins l'attitude du jeune homme ténébreux ne faisait que renforcer Ashka dans sa déduction ; il l'avait sauvée, et pas véritablement par remords ou par pitié. Un mot qui, comme elle venait de le souligner, ne faisait pas partie de lui. Dès lors il était évident que la douce Serdaigle avait compris pourquoi son bourreau n'avait pas mené son envie meurtrière à terme.
ASHKA : « Il n’y avait personne d’autres ce soir là. Et je ne vous croirais pas non plus si vous me dites qu’une personne est intervenue. Nous étions seuls, et vous avez vu. Vous avez assisté à une vision de mon passé, de mon présent et de mon futur. Si vous n’avez pas la foi de croire ce que vous voyez, alors il fallait me laisser pour morte comme vous l’aviez prévu non ? »
Toujours froidement taciturne, Tyler fit glisser son regard sur la douce jeune fille. Dur, glacial, impénétrable; le genre de regard à la fois envoûtant et effrayant, qui vous plonge avec délice dans l'obscurité des enfers et de la tentation, si sensuel dans sa froideur que cela aurait pu destabiliser la jeune fille si elle ne se trouvait pas aussi réactive en l'instant.
ASHKA : « Vous faites partie de mon futur, de ce que je veux réellement. Je n’aurai jamais pu imaginer de telles scènes, je n’aurai pas même pu créer un enfant à qui j’aurai donné un prénom que je n’ai jamais entendue de ma vie. Je ne sais pas mentir. »
Cette fois le mangemort sentit la colère l'assaillir tel un venin violent, accélérant le rythme de son palpitant dans une danse vive et macabre. Elle voulait y croire, il niait tout en bloc, refusant pour lui ce futur. Il n'était pas l'homme d'une seule femme, il n'était pas enclin à fonder une famille ni même à s'occuper d'un enfant, il ne s'accomplissait que dans le sang et la luxure, et non pas dans les yeux d'une autre. A son sens cette vision lui était tant improbable qu'elle en devenait dérisoire et presque ridicule, dans l'absolu c'était impossible pour Tyler que de vivre ainsi. Il n'avait pas de coeur, son palpitant avait arrêté de battre depuis bien longtemps, à se demander s'il n'avait jamais vraiment battu pour quelqu'un, même enfant. Aussi se voir si tendre et amoureux avec cette jeune fille dans ces flash incessants demeurait un fait qu'il ne comprenait pas. Et ce que le petit génie ne comprenait pas, il le rejetait en bloc, appelant à sa mauvaise foi pour trouver une réponse logique que son esprit pouvait capter, n'importe quoi tant que la réponse demeurait cohérente.
TYLER. - : « Je ne fais partie du futur de personne, hormis lorsque je viens donner la mort à ceux qui le méritent. » Un sifflement méprisant issu de sa colère trop froide, et pourtant le jeune homme sombre le pensait ; il était voué aux enfers, et ne s'imaginait guère vivre une vie dite heureuse en compagnie d'une demoiselle, bête noire incomprise et dangereuse qu'il était. « Peu importe ce que tu penses, le futur n'est jamais tracé véritablement d'avance. »
Son âme tiraillée avait parlé ; il n'avait sa place auprès de personne, voué à se savoir impulsif, cruel et tortionnaire, nulle âme ne pouvait adoucir la sienne, ni aujourd'hui ni demain. Il ne croyait pas en l'âme salvatrice qui pouvait panser ses plaies, ni même à sa propre rédemption qu'il ne voulait par ailleurs pas. Il ne croyait qu'en une seule issue, un seul futur ; lui seulement, perpétuellement seul, mais qu'importait lorsqu'il pouvait s'entourer de filles faciles et exorciser ses démons par les crimes... du moins c'était ce qu'il s'efforçait de penser. Alors enfin il esquissa un sourire cynique, captant les effluves agressives de la belle ; voilà que peut-être enfin elle révélait sa vraie nature ; elle ne pouvait l'aimer, elle ne pouvait que le haïr, comme tout le monde, dans la logique des choses... Aussi le jeune homme se pencha au dessus de la jeune fille, une main posée sur le lit de part et d'autre de son visage d'ange, tandis que la proximité se jouait de nouveau entre les deux être qui paraissaient bien plus liés qu'on ne pouvait l'imaginer.
TYLER. - : « Mais tu es sur la bonne voie, Ashka. » murmura-t-il de sa voix suave en référence à l'agressivité passagère de la demoiselle, accompagnant dès lors la sienne propre. « Tu sais que je ne t'ai sauvée que pour moi-même, je t'aurai laissée t'éteindre sans le moindre remords si je n'avais rien vu. Et si je l'ai fait, ce n'est que par pure précaution, tu n'es que ma seconde chance, rien d'autre, une remplaçante sur le banc de touche si jamais cela vient effectivement à se produire. Mais je ne suis pas un être à aimer, on me haït pour ce que je suis, on maudit l'air que je respire. Déteste moi de tout ton être, haïs moi et au moins je te verrai sincère. »
Des mots profilés dans un murmure grave et bas, mais teintés d'un sérieux sincère presque destabilisants. Tyler avait parlé avec le coeur, livrant ainsi à demi-mot son mal être à la jeune fille ; il était impossible qu'elle ne puisse avoir une once de sympathie pour lui alors même qu'elle savait pertinemment qui il était, et ce surtout après ce qu'il lui avait fait. Elle ne pouvait que le haïr, comme tout le monde, il avait appris à vivre avec, là était la logique naturelle des choses, et là au moins, il n'en serait pas troublé. Son regard dur et froid ne cillait pas, dardant avec sérieux et dureté le doux regard de la jeune fille. |
| | | Sujet: Re: You give it all but I want more Lun 13 Avr - 18:58
| | Invité
Etait-ce réellement lui qu’elle désirait de tout son cœur dans son futur ? N’était-ce pas un autre ? Elle ne pouvait pas prétendre aimer de tout son être ce sombre jeune homme face à elle, bien trop incertaine de ses propres sentiments. Les émotions, les perceptions et les sensations de ce genre, c’était tout nouveau pour elle, comme si elle n’était qu’une nouvelle née dans un corps de jeune fille de dix-sept années. C’était un fait pourtant étrange lorsque l’on savait d’où elle provenait, de quelle noble lignée elle était issue. Ces femmes vouées à aimer jusqu’à mourir, qui donnaient tout en échange de ce sentiment réciproque. Faisait-elle exprès d’ignorer ce don qui paraissait empoisonné ou négligeait elle vraiment sa nature ? Nul n’aurait su le dire… Jusqu’à présent, la jeune Serdaigle s’était toujours montrée lointaine, presque incapable de ressentir quoi que ce soit, n’accordant certainement qu’un semblant d’affection… Tout du moins, jusqu’à présent. En la présence du mangemort, la jeune fille, bien que le craignant, se sentait apaisée, comme si le simple fait qu’il pose son regard sur elle suffisait à la soulager d’un fardeau. Elle semblait croire qu’en sa présence, nul ne pouvait lui faire le moindre mal si ce n’était lui, et sans doute lui accordait-elle implicitement ce privilège. N’avait-elle pas été jusqu’à lui offrir sa propre vie pour que nul autre ne s’en empare jamais ? Etrange façon de procéder et de lui faire comprendre qu’il pouvait la courtiser, qu’elle lui appartiendrait dès lors qu’il le lui demanderait, mais Ashka n’était pas douée en affaire de cœur, ne connaissant que l’après fatidique et ruisselant de larmes qui constituait le cadeau d’adieu d’un couple se déchirant. Certes, elle avait pourtant un exemple parfait sous les yeux, sous les traits de ses parents qui semblaient être le couple parfait… Mais ce n’était qu’un parmi tant d’autres, pas suffisant pour qu’elle n’en tire des leçons… Par ailleurs, la jeune enfant aux traits si doux ne semblait pas vouloir d’une routine parfaite, ni même vivre une histoire d’amour platonique, sans rien pour pimenter le tout. Pas plus qu’elle n’aurait sans doute supporter un homme qui lui ressemblerait trop. En la personne de Tyler, elle voyait son antithèse, celui avec qui elle pouvait accepter tout et rien, celui pour qui elle se battrait sans le faire… Son plus grand défi, sa plus grande récompense, sa punition certainement. Il était tout ce qu’elle n’était pas : violent, agressif, hautain et autres défauts trop flagrants, pourtant, ce n’était pas ce que la demoiselle avait vu en premier lieu… Ce qui l’avait frappé, ce qui lui plaisait tant chez le jeune professeur, c’est le mystère qu’il était, l’énigme qu’il représentait, le défi qu’il lui lançait. Elle vivait sous ses caresses blessantes, sous ses paroles cinglantes. Pourtant non adepte du masochisme, elle se plaisait en sa compagnie, sans savoir comment le lui faire comprendre. Peut-être aussi parce qu’il était bien trop tôt pour songer à tout cela, que le lieu de leur rencontre n’était pas non plus le plus propice… Mais aussi parce qu’en fin de compte, ils n’étaient certainement pas tout à fait prêts.
Et elle était là, lorsqu’elle aurait due se trouver ailleurs, allongée dans une chambre d’hôpital, à ressasser les souvenirs de sa vision. Ce futur commun, même si elle le voulait, il lui faisait tout de même peur. Après tout, n’était ce pas une vision qu’elle n’aurait due voir simplement parce qu’elle était en train de mourir ? Maintenant qu’elle était vivante, est-ce que tout allait être différent ? Aurait elle la chance de pouvoir se loger dans les bras de Tyler ? Parviendrait-elle à mettre au monde un enfant, sa fille ? Son enfant aux yeux partagés entre la lumière et l’obscurité. Et surtout, pourraient ils avoir ce futur commun ? D’un certain côté, elle semblait enchantée d’avoir vu tout cela, de voir combien ils pourraient être heureux ensembles, mais d’un autre… Elle était effrayée ; elle avait peur de l’issue de tout cela, ignorait comment ils en étaient arrivés là, si elle était capable de charmer l’ex-serpentard suffisamment pour qu’il veuille d’elle. Ce n’était pas lui qui lui faisait peur, ni le fait qu’il soit un mangemort, ni même qu’il soit le tristement célèbre « Jack l’Eventreur », juste celui de ne pas lui être à la hauteur, de ne pas parvenir à le garder auprès d’elle, de ne pas lui plaire… Elle était prête à l’aimer comme il se présenterait à elle, prête à tout pour que jamais rien ne les sépare autre que leur propre volonté. Il y avait tant de questions pour lesquelles elle n’avait pas de réponses, elle devrait se montrer patiente mais surtout obstinée… C’était là tout ce qu’elle savait… Mais rien de tout cela ne semblait être au goût du jeune homme qui déjà déversait son venin sur elle, pauvre pseudo suicidée qui peinait à se remettre et dont le sang qui coulait en ses veines ne semblait pas des plus propices à lui permettre un prompt rétablissement. Et voilà qu’elle répondait à ses attaques, en se défendant du mieux qu’elle pouvait, calme d’apparence et d’esprit, bien que tentant tant bien que mal de passer au dessus de l’agressivité qu’elle semblait ressentir et qui ne demandait qu’à franchir ses lèvres. Elle ne le quittait pas du regard, prenant un malin plaisir à détailler chacune de ses réactions, à veiller chacun de ses regards abyssal, à noter chaque tressaillement de sa joue, les plissements de ses paupières…Jusqu’à ce qu’elle réveille sa colère. C’était un instant qu’elle craignait, mais qui la fascinait à la fois, cet instant où son regard devenait plus noir que noir, où elle était certaine que sa vie ne tenait plus qu’à une seule de ses réactions.
TYLER. - : « Je ne fais partie du futur de personne, hormis lorsque je viens donner la mort à ceux qui le méritent. Peu importe ce que tu penses, le futur n'est jamais tracé véritablement d'avance. »
Cette fois, la jeune fille darda son regard dans le sien, le défiant de son regard habituellement doux. Elle savait qu’il se trompait, qu’il avait faux, muré dans une logique qui n’en était pas tout à fait une, mais qui lui était propre. Une façon de penser dans laquelle la jeune fille voulait entrer, qu’elle désirait découvrir. Elle voulait lui offrir une autre façon de voir les choses, mais tout était bien trop difficile, et elle ne s’en sentait pas encore le courage. Pas maintenant… C’était beaucoup trop tôt… Pourtant elle reprit la parole, son ton habituellement tendre et doux continuant dans son agressivité non désirée, bien qu’il arrive parfois à la jeune fille de laisser sa vraie nature reprendre le dessus.
ASHKA : « C’est là que vous vous fourvoyez. Vous entrez dans le futur des gens, vous laissez une trace, pas celle que vous aimeriez. Vous voulez inspirer la peur et le mépris. Et ce qui vous dérange c’est qu’une personne pourrait ne pas ressentir ce que vous voulez. Que vous le vouliez ou non Tyler, quelqu’un fera partie de votre futur et à ce moment là, qu’importe ce qu’il adviendra, parce qu’il ou elle sera là. »
Une pause. Elle ne prit pas la peine de relever sa dernière remarque. Le futur n’est pas tracé d’avance, certes… Seulement les grandes lignes le sont… Pour le reste, tout peut toujours évoluer. Son regard quitta le jeune homme, se dirigeant vers le plafond. A côté d’elle, un plateau repas attendait, qu’elle n’avait pas encore vu, mais qu’elle n’aurait certainement pas touché dans tous les cas. Elle avait mal. Mal aux poignets, à l’âme, au cœur… Elle se sentait désolée pour cet homme qui voilait tant de choses. Un effluve épicé vint alors à l’entourer, tandis qu’une ombre plongeait sur elle. Deux mains s’étaient posées autour de son visage, et déjà cette scène lui rappelait quelque chose. Son visage était penché au dessus du sien, le regard l’un dans l’autre. Ils étaient si proches, sans le vouloir, sans le savoir. Liés par quelque chose qu’ils ne devinaient pas, rejetant une part de la réalité.
TYLER. - : « Mais tu es sur la bonne voie, Ashka. Tu sais que je ne t'ai sauvée que pour moi-même, je t'aurai laissée t'éteindre sans le moindre remords si je n'avais rien vu. Et si je l'ai fait, ce n'est que par pure précaution, tu n'es que ma seconde chance, rien d'autre, une remplaçante sur le banc de touche si jamais cela vient effectivement à se produire. Mais je ne suis pas un être à aimer, on me haït pour ce que je suis, on maudit l'air que je respire. Déteste moi de tout ton être, haïs moi et au moins je te verrai sincère. »
Des mots qui lui arrachèrent le cœur, si dures. Ses yeux brillaient déjà de milles étoiles. Elle voulait qu’il se taise, qu’il ne dise plus un mot. Le haïr ? Elle ne le pouvait tout simplement pas, bien trop engagée dans ce qu’elle ignorait encore. Son souffle chaud sur ses lèvres, puis une impulsion de sa part. Sa main qui vient se glisser derrière sa nuque, passant dans ses cheveux sombres tandis que l’autre agrippe un pan de sa chemise pour l’attirer à elle. Ce qu’elle est en train de faire ? Elle n’en avait pas la moindre idée ; tout ce qu’elle désirait, c’était faire taire celui qui embrasait son être, et gouter à ses lèvres. Les siennes finirent par se poser sur celles du mangemort, douces, délicates et fruitées. Elle lui offrait un baiser tendre en échange de ses répliques cinglantes. Un baiser qui fut de courte durée pourtant, rejoint par les larmes salées de la belle qui souhaitait s’expliquait, au moins tenter de lui faire comprendre ce qu’elle-même ne saisissait pas.
ASHKA : « Je te mentirai si je te disais que je te hais. Je ne le peux pas… Je ne veux pas. Je ne sais pas ce que c’est et je ne désire pas laisser mon cœur devenir comme le tien. Déteste-moi autant que tu veux… J’éprouverai alors le contraire de ce que tu veux. »
De nouvelles larmes, si légères, qu’elles se perdirent à l’orée de son sourire naissant, alors que ses mains se détachaient du jeune mangemort, retombant lourdement sur les draps. Sa tête se tourna vers la fenêtre aux rideaux fermés. Elle ne voyait pas le dehors, elle n’aimait pas lorsqu’elle ne voyait pas les étoiles, lorsque le ciel était absent. Un tremblement, de peur, de froid… De tout certainement.
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| | | Sujet: Re: You give it all but I want more Mer 15 Avr - 15:42
| | Invité
Quand allait-il s'arrêter dans ses paroles trop cinglantes... Sans doute lorsqu'il aurait enfin arraché l'aveu à la jeune fille, celui qu'il voulait entendre à tout prix, celui qu'il pensait des plus vrais ; qu'elle lui dise qu'elle le haïsse, et qu'elle cesse d'être trop douce. Une attitude qu'il ne comprenait pas, car incompréhensible de toute évidence, pouvait-on être charmée d'un claquement de doigts lorsque vous saviez que l'homme en face de vous n'était qu'un bourreau aux moeurs bouchères, manipulateur, violeur, criminel de la pire espèce... Ou sans doute avait-elle ressenti ce malêtre chez le jeune homme qui le rendait si agressif et impulsif, pire encore avait-elle remarqué et interprété comme il se devait ces cicatrices portées sur son avant-bras dessinées à l'aide de sa fidèle lame glaciale. Trop de venin en son coeur qu'il se devait d'insuffler aux autres pour s'en libérer, dans le crime, le geste violent ou la parole blessante ; Tyler avait usé des trois sur Ashka, mais elle persistait à demeurer douce. Voilà pourquoi il ne comprenait pas, était-il possible qu'il existe en ce monde son anthitèse parfaite ; lorsque lui haïssait de tout son être, elle, aimait avec la plus grande pureté et naïveté sans doute. C'était stupide de croire en ce genre de conte de fées, le coeur des hommes était noirci de l'intérieur, personne ne pouvait être aussi lumineux, à moins de ne porter le nom d'ange ou de séraphin. Hors l'Islandais n'était pas croyant, les seuls anges à ses yeux étaient ceux qui demeuraient déchus. Voilà pourquoi sa colère s'était attisée comme l'on ravive des flammes endormies, il ne voulait pas croire à tout cela lorsqu'elle s'évertuait à vouloir lui prouver le contraire. " Vous faites partie de mon futur, de ce que je veux réellement", des mots prononcés avec tant de naturel et de spontanéité qu'ils étaient venus à troubler le jeune homme ténébreux, bien qu'il ne le montrait guère. C'était bien la première fois qu'il entendait ces mots pour lui, lui qui n'avait jamais conçu son futur qu'autour de sa propre personne, éternel égocentrique qu'il était. Seuls les crimes et la violence faisaient partie de son présent, la luxure également, et ses projets futurs se tenaient à gagner en connaissances diverses, en pouvoir, en influence, sans qu'il n'y voit ni famille ni être à aimer, en outre il n'y avait jamais pensé. Et elle, la jeune fille de dix-sept ans à peine, le mettait devant un fait accompli auquel il n'avait jamais songé ; la conception d'un futur qui ne tournerait pas seulement autour de ces éternels champs de bataille. Entre les deux, un fossé semblait les séparer, chacun dans leur monde, il venait du gouffre des géhennes quand elle descendait des astres, et voilà qu'ils étaient amenés à confronter leurs deux mondes respectifs pour finalement voir qu'il partageaient, peut-être un futur commun. Une fille avec la belle Ashka, pourquoi, comment, lui qui jusque là exécrait sa trop candide douceur et qui de surcroit n'avait jamais reconnu son propre fils, lui qui n'avait pas l'instinct paternel. Pourquoi elle, alors qu'elles étaient nombreuses à quémander une place dans son coeur, était-il possible que sa colère froide envers la Serdaigle ne se mue en autre chose au fil du temps. Cela demeurait fortement possible, car déjà certaines paroles et attitudes de la demoiselle le troublait, lui qui ne côtoyait que les mêmes créatures des bas-fonds, se sentait en proie avec un ange dont il ne comprenait pas le fonctionnement. Peut-être était-ce cela qui le perturbait tant, et qu'il ne voulait pas y croire. Par ailleurs Tyler campait sur ses positions malgré les dires de la Serdaigle, elle ne parviendrait pas à lui faire changer d'avis : son esprit au bord de la mort avait brodé des hallucinations, une sorte de vision factice construite autour des désirs de la demoiselle sans doute... Par précaution néanmoins, il savait qu'il se devait désormais de veiller sur elle, si jamais Ashka venait à demeurer en effet sa sauveuse d'un soir. Mais prompt à demeurer cinglant, le jeune homme se pencha au-dessus de la jeune fille, son parfum le précédant autant que ses effluves ténébreuses, cruel ange déchu prêt à déverser son venin sur la belle demoiselle trop douce dont il n'avait pas supporté l'agressivité toutefois légère. Des mots blessants, s'attaquant directement au coeur sans même se trouver diplomates, insufflant leur poison violent comme l'on transperce une âme d'un javelot trop brûlant ; Tyler ne l'épargnait pas, il ne l'avait jamais épargnée. Il avait eu pour elle autant de gestes violents que de sourires charmeurs, sous l'impulsion d'un agressivité incontrolable ou bien encore la volonté de la séduire pour apaiser ses craintes et la faire venir plus facilement à lui. Cette nuit après la volonté de mettre un terme à sa vie, il lui déversait tout son poison.
Mais l'inattendu se produisit, alors qu'il percevait dans ses yeux bleus un trop plein d'étoiles humides, persuadé alors que la belle ne verserait que quelques larmes suite à ses paroles affreuses. Plus vivante que l'onde des eaux malgré son état de faiblesse, plus douce que la brise automnale, sa main frêle glissa sur la nuque de L'Islandais qui n'eut dès lors pas le temps de réagir que déjà leurs lèvres se frolèrent pour se muer en un tendre baiser. Bien trop tendre, rien de mordant, épanoui dans une pure chasteté qu'il ne connaissait pas ; la colère habitant son coeur s'endormit aussitôt au profit de ce sentiment nouveau et étrange, de nouveau elle répondait par la douceur face aux attaques violentes du diable. Il avait déjà goûté tant de lèvres sur les siennes, moins chastes souvent, plus fougueuses voire implorantes ; des baisers qui avaient tous leur signification : une envie pour une nuit, de la luxure à l'état pur, ou au contraire la demande de pénétrer dans son coeur, chose que Tyler avait toujours refusé à toutes ses conquêtes. Cette fois, il n'en saisissait pas l'implicite message lorsqu'il goûta au fruit de ses lèvres, belle nymphe pourtant si jeune à l'audace qu'il appréciait toutefois. Le diable s'apaisa, sentant son palpitant battre sous la surprise et l'afflux de tendresse lui étant inconnu, loin de la repousser il lui rendit au contraire son baiser qui cette fois n'avait rien de mordant ; il demeurait plein d'un désir soudain, emporté par cette habitude peu louable de rendre une envie par une autre, bien que ledit baiser demeura court. Sa haine s'éteignit, enfouie sous les cendres refroidies par la tendresse de la demoiselle, il avait en l'instant compris qu'elle ne demeurait plus un obstacle, mais un facteur essentiel qui désormais changerait sa vie.
ASHKA : « Je te mentirai si je te disais que je te hais. Je ne le peux pas… Je ne veux pas. Je ne sais pas ce que c’est et je ne désire pas laisser mon cœur devenir comme le tien. Déteste-moi autant que tu veux… J’éprouverai alors le contraire de ce que tu veux. »
Il en était certain à présent ; elle demeurait sincère. Etait-ce quelques paroles amoureuses qu'elle lui murmurait à demi-mots, à lui qui dès lors resta penché au-dessus de la belle sans la lâcher de ses yeux sombres. D'un regard beaucoup moins froid et plus humain, la dévisageant comme s'il cherchait à la comprendre, à comprendre ce baiser, à lire dans son coeur pour en trouver la faille. Aucun mot ne pouvait venir lui répondre, aucune tirade ne serait assez forte pour avouer en l'instant ce qu'il pensait, tout simplement parce que le jeune homme était troublé, toujours mué dans son aura trop ténébreuse néanmoins. Tu es naïve... les mots qui se seraient échappés de ses lèvres sans une once d'agressivité ou de cynisme s'il avait pu, mais seulement teintés d'une sincérité irréfutable. Qu'elle était naïve oui, de ne pas haïr un criminel de son espèce, de s'accrocher à sa tendresse face à lui, de tomber dans le piège des sentiments... alors que lui même devait s'avouer qu'il la trouvait presque touchante dans toute sa candeur bien trop pure. Je ne peux pas aimer ; les mots qui auraient suivi cette précédente vérité s'il avait pu parler encore une fois. Mais le silence s'installa alors que la belle détourna la tête, son regard s'attarda sur la fenêtre aux volets fermés, tandis qu'une question brûlait les lèvres de Tyler : pourquoi ? Pourquoi lui, pourquoi tant d'acharnement devant son agressivité violente.... Elle lui avait fait baisser les armes pour cette nuit, et le temps à suivre, Carlson à présent conscient de la sincérité de la belle, ne pouvait plus se montrer tant vénéneux à son encontre, du moins pas perpétuellement. Enfin le murmure du mangemort vint briser le silence, toujours aussi suave et bas, dans quelques mots qui n'avaient plus rien de cynique mais qui témoignaient du fait que la douce l'avait touché.
TYLER. - : « Qu'est-ce que ton amour peut faire pour moi. »
Rien. Sa question ne demeurait que rhétorique dont ils avaient tous deux déjà la réponse, ce n'était que pour la mettre devant le fait accompli. Néanmoins l'on sentait dans sa voix basse que toute once de haine envers la belle s'était envolée, seulement les prémices d'une nouvelle histoire, sans qu'il ne comprenne pourquoi. Un instant intime partagé dans un silence profond alors qu'il ne cessait de la dévisager, avait-il remarqué déjà la pureté de son visage... soudain l'on frappa à la porte, obligeant dès lors Tyler à se redresser avant de porter ses obsidiennes sur la silhouette de son oncle suivi de l'interne qui se hâta de fuir le regard du jeune Islandais. Jude, un sourire chaleureux aux lèvres, perdit légèrement de son entrain lorsqu'il remarqua les tremblements de sa jeune patiente, s'approchant alors de son lit un calpin à la main.
JUDE : « Vous vous sentez bien mademoiselle ? Duncan, prend sa température. » intima-t-il à l'interne avant de se tourner vers son neveu. « D'abord mes internes, ensuite mes patients... Mon neveu est parfois un peu rustre mademoiselle. »
Un sourire en coin dans une blague taquine qui ne fit que lever les yeux de Tyler vers le plafond dans un soupir froid, alors que le médicomage s'empressait de poser des questions à Ashka ; comment se sentait-elle, si elle sentait avoir récupéré, la poussant à vouloir la voir manger quelque chose, et finissant enfin sur une bonne nouvelle après tout son jargon de médecin.
JUDE : « Vous êtes hors de danger mais je pense qu'il serait utile que vous ne voyez le psychologue de l'hôpital. J'ai dû prévenir votre famille également, ils ne devraient pas tarder. Tyler ? » TYLER. - : « Já. » murmura-t-il froidement. JUDE : « Á goes leyfi hana stúlka á með hana fjölskylda *. » TYLER. - : « Já, vitanlega *. »
Le jeune Islandais d'apparence calme et à l'aura ténébreuse approuva un signe de tête avant de poser son regard trop sombre sur Ashka une dernière fois, dans un au revoir taciturne puisque visiblement il ne comptait guère lui faire ses adieux, déterminé une fois pour toute à veiller sur elle, ne serait-ce que pour lui-même. Mais alors qu'il esquissa quelques pas, la voix légère de la demoiselle s'éleva faiblement, lui demandant de rester, faisant se tourner le jeune homme vers cette dernière, sous le sourire de Jude. Ce dernier leva ses yeux noisettes sur son neveu, n'ayant pas de peine à percevoir qu'entre la patiente et le jeune Islandais, un lien plus qu'amical semblait être créé... à moins qu'il ne se fourvoie. A peine eut-il le temps de rétorquer que l'on frappa déjà à la porte, cette dernière s'ouvrit en un grincement faisant apparaître une silhouette que Tyler ne connaissait que trop. Merrick était venu se rendre au chevet de sa soeur. Contre toute attente, ce fut la voix de l'interne adossé contre le mur qui résonna alors, dans une certaine arrogance qui éveilla la colère de Tyler, se tournant alors vers lui.
INTERNE : « Mr Carlson je pense qu'il serait mieux tout de même de quitter les lieux même si mademoiselle Mephistos ne le veut pas. La chambre se fait petite et c'est assez gênant pour la patiente qui a besoin de repos et... » TYLER. - : « ...La seule chose qui te permettrait d'être moins gênant, là tout de suite, serait que tu deviennes en fait le mur contre lequel tu t'adosses. Bien sûr tu ne serais pas à l'abri qu'un abruti vienne s'adosser contre toi, ce qui soulèverait une question : lequel est le plus abruti des deux ? ...Je sais, oui, c'est une énigme. Mais surtout ne t'inquiète pas, je vais me creuser la tête et je te donnerai la réponse. » JUDE : « Tyler.... »
Malgré sa réprimande, l'oncle du jeune homme visiblement énervé ne put s'empêcher de réprimer un rire sous le hoquet de frayeur de l'interne offusqué, avant de se tourner vers Merrick dans une salutation polie de la tête. Tyler quand à lui arbora un visage fermé, énervé par les dires de l'interne quand, dans le fond, il souhaitait rester auprès de la demoiselle qu'il voulait décrypter. _________
* : On va laisser la jeune fille en tête à tête avec sa famille. * : oui bien sûr. |
| | | | | | Sujet: Re: You give it all but I want more Mer 22 Avr - 13:16
| | Invité
J’ose espérer qu’il en ressortira ce que tu désires, et ce que je veux. Ce qu'il désirait vraiment, Tyler l'ignorait encore, en dehors de sa quête interminable de pouvoir et de connaissance bien sûr, car en dehors de cela c'était à peine si l'Islandais se concevait une vie normale. Il avait sa vie sociale, constituée en très grande majorité d'amis mangemorts ou baignant dans des affaires louches, sa vie d'homme également ; parcourue de bien trop d'amantes diversifiées ; passant par la belle délurée et prostituée Alice, la sanglante et sadique Tanys, la douce et innocente Ange, et enfin même une élève de sa propre Maison. Un homme à femmes, voilà ce qu'il était, mais Tyler n'avait jamais envisagé ne serait-ce que l'esquisse d'un futur avec sa dulcinée pour laquelle il resterait fidèle : ni vie de couple, ni vie de famille. Voilà pourquoi la présence d'Oona dans cette vision le troublait, c'en était tant impossible à ses yeux que c'en devenait presqu'absurde. Du moins pour le moment, car le jeune homme traçait sa route non dépourvue d'obstacles avec cette délicieuse auror qu'il avait voulu prendre dans ses filets et avec laquelle il était tombé dans le piège des sentiments finalement. Mais étrangement depuis l'arrivée d'Ange et de l'esquisse d'une vie plus stable et moins amère qu'elle apportait avec son sourire, les choses étaient devenues pour le moins compliquées au sein de la troupe des mages noirs. Mais qu'importait finalement aux yeux de l'Islandais restant purement égocentrique. Par ailleurs, que voulait dire la douce Serdaigle par ce qu'elle voulait elle, au final n'avait-elle pas tout déjà ? La beauté, l'intelligence, des amis et une famille présente, une vie stable et sereine ; il n'osait imaginer qu'elle n'était faite que pour une personne ayant ses mêmes traits doux et posés, un jeune homme serein et parfait en tout point ; le prince charmant en vérité. Et non pas lui, loup noir aux crocs acérés s'abreuvant de trop de violence quand la demoiselle en était incapable. La belle devait être bien trop aveugle et naïve pour croire que quelque chose entre eux deux, si opposés dans leur entier, pouvait s'annoncer, c'était bien trop improbable. Une autre divagation de son esprit endormi par la faiblesse, c'était ce que le jeune homme se disait alors, malgré la véracité de ce baiser tendre. Mais soit, si elle s'accrochait, alors elle se brûlerait les ailes, voilà ce que le jeune professeur pensa quant à son excès de naïveté, dans son élan de mauvaise foi dûe à son trouble intérieur. Pour la première fois de sa vie, Tyler ignorait comment il devait penser et anticiper la situation, puisque le domaine des sentiments lui était bien trop inconnu. Il avait beau être un meurtrier sanguinaire, si tuer dans l'horreur et l'ignominie lui était aisé, dans ces affaires de coeur il s'en retrouvait très vite perdu ; une preuve de trop de la fragilité de sa personnalité instable. Que ce soit dans la haine ou dans l'amour, Tyler prêchait pa l'excès, l'une ou l'autre des situations se terminant fatalement par le crime. Et le jeune homme le savait ; capable d'aimer à outrance, ce serait sans doute dans le sang que finirait celle qu'il aimerait passionnément, du fait de sa jalousie et de ce besoin de ne la sentir qu'à lui et à personne d'autre. Une version trop sombre d'un Romeo passionné et sanguinaire. Il ne répondit donc pas à la tirade de la jeune fille murmurée dans un souffle, perdant son regard troublé dans ses prunelles satinées, il ne pouvait par ailleurs rien rétorquer puisque son oncle entra dès lors dans la chambre, l'obligeant à se redresser.
Une entrée dans un sourire radieux ; en vérité les Carlson semblaient toujours respirer la joie de vivre, une exception faite à Tyler dont les rictus demeuraient fatalement sombres. Sans doute avait-il hérité du côté trop bourru de son père, et avait-il trop nourri son esprit de grandes pensées philosophiques empruntées à Nietzche ou Heggle, formatant son cerveau trop doué dans un tréfonds d'idéaux devenus trop sombres. Ashka rétorqua alors à Jude que sa rudesse importait peu lorsque l'on savait qu'il lui avait sauvé la vie, faisant alors détourner le regard soudain glacial et dur sur la demoiselle en question. A quoi jouait-elle, était-ce à cause de la peur d'une retombée de menaces cuisantes qu'elle le défendait d'elle-même ? A n'en pas douter, la Serdaigle faisait une victime des plus marginales, c'était à en croire qu'elle couvrait son propre assassin de son plein gré. Bien sûr le jeune homme n'allait guère s'en plaindre, mais lui qui avait vu passser tant de pauvres proies terrorrisées, c'était bien la première fois qu'il se trouvait nez à nez avec une brebis trop douce s'éprenant presque du loup dangereux. Si Tyler ne s'était pas retenu, sans doute aurait-il prononcé quelques paroles cinglantes à l'encontre de Ashka à ce sujet ; l'Islandais demeurait toujours désagréable et blessant lorsqu'il n'avait pas la situation en main. Et pourtant, il sentait soudain cette envie de rester aux côtés de la demoiselle, son trouble le gagna de nouveau, effaçant cette colère injustifiée au profit de cette sérénité plus tendre... Son palpitant semblait lui envoyer des informations opposées, passant de l'affection trop prenante à la colère trop froide dans des sentiments jouant aux montagnes russes, c'était à en devenir fou. Et si seulement, pour une fois, il avait l'explication. Finalement, le jeune homme ne se gêna guère pour se montrer des plus incisifs avec le jeune interne qui blêmit face à l'attaque de l'Islandais, arrachant au passage un rire à son oncle, mais aussi à la jeune fille. Pour le moins surpris, Tyler posa alors son regard sur la belle, d'une oeillade certes neutre mais dépourvu d'agressivité, ce rire innocent et anodin était la preuve concrète qu'elle n'avait aucune rancoeur contre lui, le rendant même plus humain qu'assassin. La porte avait finir par s'ouvrir sur Merrick; frère ainé d'Ashka qu'il connaissait fatalement ; puisqu'étant camarade d'enfance et accessoirement collègue mangemort. Tyler le salua alors d'un signe de tête entendu ; salutation rendue lorsque l'aîné Mephistos se tourna vers sa soeur avant de lui parler en norvégien, langue proche de son islandais natal. Et pendant que tous deux parlaient, Jude s'était penché vers son neveu dans un murmure, afin de ne pas trop déranger la patiente et son frère semblant inquiet.
JUDE : « J'ai ma tournée des patients à finir. Rejoins-moi dans mon bureau dans une petite heure, je crois que mes autres collègues voudraient s'entretenir avec toi. On aimerait ta version des faits, histoire que l'on comprenne comment le coeur de la petite ait pu s'arrêter avant de repartir de lui-même. » INTERNE : « Il est vrai que c'est absolument stupé... » TYLER. - « J'arrive de suite. » JUDE : « Mais j'ai cru comprendre que la demoiselle voulait que tu restes avec elle. »
Jude esquissa un sourire qui demeurait des plus explicites ; dans ses paroles l'on sentait de trop qu'il parlait alors comme s'il avait perçu que l'élève avait le béguin pour son professeur. Tyler soupira d'agacement, hochant brièvement la tête d'un signe négatif comme pour lui faire comprendre qu'il se fourvoyait. Suivant alors le regard de son oncle, l'Islandais toisa les deux Mephistos s'entretenir alors qu'il sentit la main de son oncle venir tapoter sur son épaule avant de sortir de la chambre suivi par son interne frustré. La porte se referma à peine sur eux que déjà la voix de la jeune fille s'éleva dans un murmure, obligeant Tyler à se tourner vers les deux jeunes gens.
ASHKA : « C’est grâce au Professeur Carlson si je suis encore en vie. » MERRICK : « Merci pour elle. »
Le regard sombre de l'aîné Carlson se posa sur ces derniers dans un silence qui ne dura qu'un bref instant. Jamais, il ne parviendrait à comprendre la demoiselle qui semblait vouloir insister sur le fait que c'était lui qui lui avait sauvé la vie. Ce qui en un sens n'était pas complètement erronné, mais jamais la belle aurait eu besoin de son sauveur si celui-ci ne s'était pas évertué à vouloir la tuer, manquant dès lors dans son désir de la voir six pieds sous terre.
TYLER. - « Je n'ai aucun mérite à avoir. C'était un coup de chance. »
Son murmure suave et grave s'éleva alors qu'il fixait trop intensément Ashka, tentant de la décrypter dans son attitude qu'il ne comprenait pas. Et effectivement, le fait que la belle ne soit toujours en vie n'était dû qu'à un coup du sort ; sans ces visions, jamais l'assassin ne se serait évertué à la sauver. Dans un bref signe de tête, le jeune Carlson annonça alors son retrait, préférant partir et les laisser seuls, quitte à ne pas obéir à son envie de rester ainsi qu'au souhait de la Serdaigle de lui tenir compagnie.
TYLER. - « Je vous laisse. Miss Mephistos, nous nous reverrons en cours. Tâchez de revenir en pleine forme. »
Qu'elle était douce et joussive finalement, l'ironie. Pourtant le professeur le pensait mot pour mot : à partir de maintenant, et ce jusqu'à ce que peut-être, elle ne lui sauve la vie dans ce champ de bataille aperçu dans cette maudite vision, il se devait de veiller sur elle. Son visage resta sombre et impassible alors qu'il les salua de nouveau avant de passer le seuil de la porte.
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