Elle courait, à grandes enjambés, à en perdre le souffle… elle courait, aussi rapidement qu’elle le pouvait. Elle ignorait ce qu’elle fuyait mais elle savait qu’elle ne devait pas ralentir, ne pas laisser quoique ce soit, ni même l’épuisement, l’arrêter. Elle devait courir, s’échapper, son instinct le lui disait, sa peur grandissant à lui en déchirer les entrailles le lui dictait. ‘Ne t’arrêtes pas, ne faiblit pas !’ lui ordonnait une voix au plus profond d’elle. Pourtant, malgré les avertissements de cette voix qu’elle pensa être celle de la raison, elle arrêta sa course folle. Elle était à bout de souffle, ses jambes tremblaient après l’effort considérable qu’elles venaient de fournir. Elle remarqua alors à quel point il faisait sombre, en fait tout autour d’elle était plongé dans la pénombre, il lui était impossible de voir où elle allait, ni même de savoir où elle était. Pourtant malgré l’insécurité qu’elle aurait dû ressentir en se retrouvant égarée ne vint pas l’assaillir, elle ne se pensait pas en danger, à tort ou à raison… Comme pour vérifier ses doutes, elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule… rien, ce à quoi elle essayait d’échapper ne semblait pas derrière elle, elle l’avait finalement semé.

Grossière erreur que d’avoir pensé ainsi… Elle sentit quelque chose de lourd et de brutale atterrir sur sa joue, elle fut déstabilisée autant par la surprise que par la violence du choc et tomba à même le sol. Ce fut en relevant les yeux qu’elle vit enfin ce qu’elle tentait de fuir depuis tout ce temps, et dans un sens, elle le savait que c’était lui… son père. Sa mère était là aussi mais elle ne la voyait pas, elle était en retrait dans le noir et elle l’entendait simplement pleurer, supplier d’arrêter. Elle posa les mains au sol afin de se relever mais une violente douleur se manifesta dans l’une d’elle. Elle retint un cri et porta la dite main sous son regard, y découvrant un morceau de verre planté profondément à l’intérieur. Grâce à une lueur venue de nulle part, elle avisa enfin les débris de verres qui jonchaient le sol, des morceaux de centaines de bouteille, de son alcool à lui… Sa vue se brouilla, elle eu simplement le temps de voir les traits du visage de son père déformés par la colère et sa main en l’air, prête à s’abattre sur elle. Puis, plus rien…

Ses paupières s’ouvrirent difficilement et elle resta une ou deux secondes à fixer le haut de son lit à baldaquin avant de se redresser brusquement. Sa respiration saccadée, sa gorge asséchée, elle était apeurée. Ses yeux s’affolèrent alors, cherchant dans toutes les directions, quelque chose lui indiquant le lieu précis où elle était. Paniquée, elle eu dû mal à discerner quoi que ce soit dans un premier temps, les lits de ses camarades de chambre l’aidèrent alors grandement. Elle était à l’école ! Elle était en sécurité, elle était à Poudlard tout simplement. A cette constatation, plusieurs émotions se succédèrent… d’abord le soulagement, puis l’apaisement et enfin la colère mêlée au désespoir. N’était-ce pas suffisamment difficile à vivre sans que cela ne vienne la torturer jusque dans ses rêves ?

Elle passa sa main sur son visage puis dans ses cheveux défaits avant de quitter son lit. Elle n’arriverait plus à trouver le sommeil, du moins pas maintenant, elle le savait… De plus, sa gorge sèche provoquait une sensation désagréable. Elle enfila son peignoir mais délaissa ses chaussons, elle n’allait pas vraiment loin et puis, elle les avait jeté quelque part avant de s’affaler sur son lit, comme elle le faisait à chaque fois, autant dire qu’elle n’avait pas vraiment envie de passer des heures à les chercher dans le noir.

Elle quitta son dortoir, puis sa salle commune, s’aventurant dans les couloirs sombres du château. Bien entendu, à minuit passé, elle était en infraction mais elle n’y prêta pas réellement attention. Elle mourrait de soif ! et elle savait bien que les rondes étaient terminées à cette heure, de plus elle ne s’aventurait pas loin et n’en avait pas pour un temps considérable. D’ailleurs, comme pour appuyer ses pensées, elle se pressa dans les couloirs jusqu’à ce qu’elle soit arrivée aux cuisines. A peine avait-elle passé les portes qu’un brouhaha s’éleva. Les elfes, surpris par cette visite impromptue, s’affairaient tout d’un coup à la tâche. Ils pouvaient être amusants parfois, mais s’ils continuaient, elle risquait de se faire prendre. Elle plaça son indexe devant sa bouche et aussitôt, le silence retomba. On devait bien leur accorder ça ! ils n’étaient pas toujours discrets, mais d’une obéissance quasi parfaite ! Une des créatures vient bien vite à sa rencontre et lui demanda de sa voix désagréable et nasillarde,

« Que désirez-vous Miss ? »
« Un grand verre de jus de citrouille… » Elle hésita à peine quelques fractions de secondes avant d’ajouter rapidement « et s’il reste du gâteau qui a été servi au dîner, j’en prendrais une part s’il te plait. »

L’elfe couina quelque chose d’incompréhensible avant de s’en aller et Dahlia se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de se taire pour une fois. Si jamais il ne restait plus de gâteau, elle ne doutait pas de la crise que ferait l’elfe ! Heureusement la catastrophe fut évitée et elle se fit servir ce qu’elle avait poliment demandé. Installée sur un haut tabouret, elle bu d’abord une grande gorgée de son verre afin de se désaltérer, c’était pour ça qu’elle était venue à la base… puis elle profita de son petit bonus, le dessert ! S’il y avait bien une chose qu’elle aimait, c’était les sucreries ! en tout genre, sous n’importe forme, elle adorait ça ! Cela la mettait toujours de bonne humeur lorsqu’elle satisfaisait sa gourmandise. Oui mais voilà, à cet instant même le plus délicieux des gâteau ne réussi à arriver à bout de ses tourments.

Les images de ce rêve aussi désagréable que troublant, ne cessaient de se répéter inlassablement dans son esprit. Ce n’était pas la première que cela arrivait, qu’elle faisait ce cauchemar, le problème c’était qu’il devenait habituel justement, revenant de plus en plus souvent. Les réveilles étaient toujours aussi difficiles et déroutants, et elle espérait à chaque fois, ne pas avoir parlé dans son sommeil, ne pas avoir alerté une de ses camarades avec des cris.

Rongée par ses problèmes et ses angoisses, elle prit une bouchée du gâteau mais ne l’avala pas pour autant. Les elfes s’étaient de nouveau mit à s’activer comme des petits diables, signe annonciateur que quelqu’un arrivait. Elle était paralysée sur sa chaise, attendant le moment fatidique où la personne rentrerait dans la pièce et qu’elle la découvrirait. Merlin ! s’il s’agissait d’un enseignant ou qu’un personne quelconque du personnel, elle était fichue ! Elle aurait pu se cacher, mais où ? quant à fuir ce n’était même pas la peine d’y penser puisque la seule issue était la porte d’entrée.

Elle ressentit un profond soulagement lorsqu’elle vit que le nouvel arrivant n’était autre que Prince. Le renvoie n’était pas pour aujourd’hui, et heureusement ! Elle prit enfin le temps d’avaler sa bouchée et se composa un sourire à l’attention de son ami. Pas la peine de l’inquiéter avec ses ennuies, bien que d’ordinaire elle était toujours ravie de pouvoir se confier à lui, là c’était différent, car le problème l’était… Son sourire accroché aux lèvres, elle lança sur le ton de la plaisanterie,

« Monsieur Callaghan que faites vous ici ? Que direz vos parents s’ils apprenaient que leur fils bien aimé est en réalité un petit impudent qui bafoue les règles ? »

Elle ricana dans son coin, fière de sa petite comédie. Elle termina son verre d’un trait avant de quitter son tabouret et de demander de sa voix redevenue normale,

« Non mais sans blague, qu’est-ce que tu fais là ? Il est rare de te voir enfreindre le règlement… enfin sans Jamie. »

C’était même inhabituel… Jamie et Prince ne faisaient quasiment rien séparément, et surtout pas envoyer balader les règles de l’école. Pour elle s’était différent, n’étant pas dans la même maison qu’eux, elle ne pouvait pas partager leurs aventures à chaque fois, du moins lorsque celles-ci se passaient tard dans la nuit et qu’elles n’étaient pas prévue au programme. Mais Prince seul… ce simple fait la fit s’interroger.

Une moue boudeuse vint prendre place sur le visage de Dahlia en voyant le regard peu amical que Prince lui retournait. N’était-ce pas affligeant de ne pas pouvoir faire une toute petite plaisanterie sans s’attirer ses foudres ? Il bougonna quelque chose d’incompréhensible et elle soupira lourdement à l’idée qu’il ne se mette à piquer l’une de ses colères. Elle aimait Prince, elle l’adorait même, mais ses sautes d’humeurs l’agaçaient prodigieusement ! D’ailleurs, s’il venait réellement à lui piquer une de ses colères légendaires et qu’il se montrait blessant comme seul lui pouvait le faire, elle lui collerait la tête dans l’un des éviers ! Ce n’était pas parce qu’ils étaient loin du lac, qu’il devait se sentir en sécurité et capable de tout ! Mais finalement il se contrôla pour le plus grand plaisir de Dahlia. Sa brève explication étira les lèvres de la poufsouffle dans un fin sourire. Ce n’était pas vraiment la réplique qui en était à l’origine, d’ailleurs elle se rendit compte de la stupidité de sa question à ce moment là, mais plutôt le contenu. Comme toujours Prince était précis et ne s’étalait pas… jamais il ne disait plus de mot que de nécessaire et parfois cela la frustrait… elle aurait tant aimé qu’il parle plus, qu'il se confit plus surtout, quitte à ce qu’il soit moins à son écoute, elle était prête à faire des concessions.

Un léger silence s’en suivit, si Prince n’était pas du genre à faire la discussion surtout s’il n’avait rien à dire, Dahlia elle, n’avait tout simplement pas le cœur à ça. Faire bonne figure était une chose, mais se forcer en était une autre… bien que d’ordinaire, elle n’ait pas de réel problème avec ça, mais là elle n’y arrivait tout simplement pas. Aussi laissa-t-elle Prince manger en toute tranquillité… et quel repas il faisait là ! Merlin ! Jamais elle n’avait vu Prince engloutir autant de nourriture à une telle vitesse ! L’expression qu’elle arborait devait être assez comique, puisqu’elle déclencha l’hilarité de son ami. Son rire fut un plaisir pour ses oreilles, pourtant elle ne se défit pas de sa profonde stupeur.

« Quoi ? On dirait que… t’as vu un fantôme. »

S’il ne s’agissait que de ça, elle aurait très certainement réagit d’une façon différente… des fantômes, elle en voyait tous les jours ! des Jamie en puissance, c’était la première fois ! Le fait que ça soit Prince était d’autant plus surprenant… lui qui était si raffiné en temps normal, bien qu’il s’en défende. Il pouvait dire ce qu’il voulait, il ne pouvait se défaire de son éducation pour autant. Cependant, Dahlia s’abstint tout particulièrement de lui faire ce genre de remarque. Si Prince avait bien quelque chose en horreur, c’est qu’on lui rappel de quel milieu il venait. Pourtant il n’y avait rien de mal à cela, elle aussi était issue d’un milieu aisé… enfin, ruiné à présent, mais il n’était pas dans l’obligation de le savoir… mais elle, jamais elle ne s’était plains de la richesse de sa famille ou de l’éducation qu’elle avait reçu. Enfin, pour Prince c’était légèrement différent… Il s’agissait surtout de ses parents, c’était eux le véritable problème et malheureusement, Dahlia ne pouvait rien y faire.

« Tout va bien Dah’ ? J’ai l’impression que… Non laisse tomber… »

Cette simple phrase provoqua un sursaut chez la poufsouffle et aussitôt, l’affolement la mit dans un état de grande nervosité. Etait-elle si transparente que ça ? Ne donnait-elle pas assez le change ? Elle se calma tant bien que mal afin de pas laisser paraître son trouble et ainsi attiser les soupçons de Prince. Elle devait savoir de quelle nature étaient ces derniers, afin de pouvoir démentir au mieux et surtout de le rassurer.

« Quoi ? Tu as l’impression de quoi ? Tu peux tout me dire tu sais… ce n’est pas comme si j’allais te juger. »

Elle se sentit pour le moins hypocrite… lui demander de tout lui dire, comme s’ils n’avaient aucun secret l’un pour l’autre… c’était le cas dans un sens et pourtant, elle s’évertuait à lui dissimuler son plus grand secret. Mais il ne pourrait pas comprendre, il ne comprendrait pas pourquoi elle se laissait faire et qu’elle ne dénonçait pas son père, et au pire, il voudrait très certainement le tuer. Aucune des réactions possible de Prince ne donnait envie à Dahlia de se confier, et même si c’était le cas, elle savait qu’elle en serait tout simplement incapable… Elle avisa enfin un fait dérangeant sur le visage de son ami. Délaissant quelques instants ses problèmes, elle attrapa un torchon qui était a porté de main et se pencha en avant, vers Prince. Un sourire quasi maternel aux lèvres, elle lui essuya le coin de la bouche où était venu se loger une trace de pudding. Voilà ce qui arrivait lorsque l’on mangeait comme un Troll… Suite à ce geste, elle voulut rassurer son ami, elle y tenait et de plus, elle souhaitait échapper aux questions pour le moins embarrassantes…

« Mais je vais bien Prince, merci… j’ai juste fait un mauvais rêve, rien de bien important. »

Ce n’était rien… et pourtant à ce rappel, les images se mirent à nouveau à défiler, s’imposant dans son esprit. Un violent frisson la secoua alors, et elle sentit ses yeux la brûler. Non ! elle ne devait pas pleurer, elle ne devait pas se laisser aller à ses sentiments devant Prince, du moins pas cela ! Sans prévenir, elle se pencha de nouveau en avant et posa son front sur l’épaule de son ami. Elle ferma les yeux et ne se concentra que sur l’odeur que dégageait Prince. Elle avait prit l’habitude, depuis toutes ces années où elle se confiait à lui, de s’apaiser grâce à son parfum. Car il avait toujours été là lorsqu’elle n’allait pas bien, et son odeur lui procurait un sentiment de sécurité. Elle inspira profondément avant de s’éloigner, les yeux secs comme ils devaient l’être et un sourire accroché aux lèvres. Son comportement pouvait paraître étrange, elle le savait, mais elle préférait sembler bizarre aux yeux de Prince plutôt que de le laisser voir ses réels sentiments et problèmes.

Elle décida alors de laisser la Dahlia torturée derrière elle, et de ne montrer que celle que Prince connaissait, sa joyeux, enthousiaste et quelque peu moralisatrice amie. Sans se soucier de ce que le serdaigle penserait du fait de se faire retirer le pain de la bouche, elle prit de la purée de citrouille avec son indexe et le porta à sa bouche. Elle ferma les yeux en se délectant de l’onctueuse purée. Elle aurait dû en demander aussi, elle avait oublié à quel point elle pouvait être bonne. Elle répéta son geste, mais cette fois, elle mit son doigt sous le nez de son ami, un sourire malicieux aux lèvres. Bien entendu, dans l’esprit de Dahlia ce geste était tout ce qu’il y avait de plus innocent… Aussi ne prêta-t-elle pas attention à une éventuelle réaction chez Prince et qu’elle demanda…

« Et toi ? Tu as l’air pas mal préoccupé en ce moment… quelque chose te tracasserait-il ? »

Apparemment, la question de Dahlia venait de perturber son ami. Elle se demanda alors, au vu de son expression, si elle avait mit le doigt sur quelque chose ou si elle c’était simplement fourvoyée et que de ce fait, il trouve sa réflexion étrange. Il sembla hésiter quelque peu sur la réponse à formuler et lorsque sa voix s’éleva finalement, ce fut pour lui étreinte douloureusement le cœur. Cette sensation était étrange, elle l’avait ressenti également lorsque Jamie avait fait mention une fois de cette fameuse fiancée. Elle connaissait pourtant le nom de ce sentiment, la jalousie… mais pourquoi était-elle jalouse ? Prince et elle étaient amis, et… et puis quoi ? le fait qu’il puisse se marier juste après leurs études l’inquiétait voilà tout ! Il fondrait rapidement une famille et Jamie et elle, que deviendraient-ils pour lui ? Resteront-ils toujours aussi proche ? voilà ce qui la travaillait lorsqu’on lui parlait des fiançailles de Prince… l’éloignement de ce dernier de sa vie. Pourtant, elle occulta ce problème en se rendant compte de la seconde partie de sa phrase… Elle ? Elle le tracassait ? Ses yeux l’interrogèrent alors avec une grande inquiétude. Elle ne pensait pas, elle ne voulait pas… Elle voulut s’excuser pour les problèmes qu’elle lui causait, car c’était loin d’être son attention. Si elle, elle trouvait normal de s’inquiéter pour ses amis et de se mettre dans des situations incroyables pour eux, elle ne pouvait tolérer qu’ils en fassent de même pour elle. Pourtant, Prince ne lui laissa pas le temps de s’exprimer, parlant de nouveau avec précipitation. Ses yeux exprimèrent de nouveau l’incompréhension et elle arqua un sourcil interrogateur. Que voulait-il dire à la fin ? N’essayait-il pas de se rattraper pour ne pas la vexer ? Il semblait tout autant perdu qu’elle, cherchant ses mots sans pouvoir les trouver semblait-il. Puis il s’agita brusquement et se fut avec la même incompréhension que Dahlia le regarda se lever brusquement de son siège. Elle sursauta alors, ce mouvement inattendu avait perturbé les elfes qui s’afféraient de nouveau. Mais Prince les calma bien vite, et bizarrement, cela sembla marcher dans le sens inverse car son ami reprit place auprès d’elle.

« Tu n’es pas un problème pour moi, mais je sais que quelque chose te préoccupe toi aussi, et ça m’inquiète… »

Elle se sentit à la fois attristée et attendrie. Attristée parce qu’elle était responsable de ses inquiétudes, et attendrie pour la même raison. Prince, son Prince… il était tellement… parfait avec elle. Les yeux remplient de gratitude, elle se pencha légèrement en avant. Elle attrapa l’une des mains de son ami dans la sienne et la serra doucement, elle se rendit alors compte combien il était gelé, qu’à cela ne tienne ! elle avait chaud, elle, elle pourrait le réchauffer quelque peu. Elle leva sa seconde main vers lui et la posa sur sa joue, qu’elle caressa tendrement de son pouce, un sourire aimant aux lèvres. Puis elle se rapprocha, se penchant plus encore et vint déposer un léger baiser sur sa seconde joue. Ce fut quelque chose de délicat et de tendre, juste pour le remercier… le remercier d’être son ami, d’être là, de s’inquiéter pour elle… le remercier d’être simplement lui. Elle s’éloigna de son ami, retirant ses lèvres de sa joue et sa main également. Pourtant, elle garda la sienne dans son autre main, et alors que le silence était retombé, elle parcourait un petit espace de sa peau avec des mouvements circulaires de son pouce, le caressant. La raison de son silence, c’était qu’elle s’interrogeait… oui elle ne pouvait pas dire ce qui se passait chez elle à qui que ce soit, mais en raconter une partie à Prince, même une infime, c’était faisable… Cela pourrait la soulager d’un poids et en même temps, il connaîtrait une partie de son problème, ce qui le rassurerait en pensant qu’elle lui avait tout dit… Elle opta alors pour cette solution, dévoiler son souci, mais pas dans son intégralité. Elle inspira profondément afin de se donner du courage, elle ne cessa pas pour autant de câliner la main de son ami, bien qu’elle resserra perceptiblement sa prise sur lui.

« Y’a un an environ… mon père a été accusé de détournement de fonds. Ce qui était faux bien entendu ! Ca a été très dur pour lui, l’humiliation et tout ça… Il a été condamné a verser une somme assez correcte je dois avouer, mais il a refusé… il n’a pas cessé de faire appel de son jugement pour rétablir son nom, si bien qu’aujourd’hui, nous sommes endettés… et pas qu’un peu. Mais s’il n’y avait que ça, franchement ça irait… mais mon père, il ne s’en remet pas, il est si mal si tu savais ! »

Elle resserra de nouveau sa main entre la sienne, plus fortement cette fois. L’argent, oui cela été important, surtout lorsque l’on avait toujours eu la qualité de vie des McCloud, mais elle aurait vraiment pu faire sans tant que sa famille allait bien. Mais elle n’allait pas bien… elle voyait son père dépérir, se tuer à petit feu avec son alcool et elle ne pouvait malheureusement rien y changer, elle était impuissante. Elle se mordit la lèvre, essayant de se calmer. Cela lui avait fait du bien de révéler au moins cette partie de son histoire à Prince, elle se sentait moins secrète et bizarrement moins seule. Elle plongea son regard dans celui de son ami, reconnaissante de son écoute et du fait qu’il l’ait un peu poussé à se confier, lui enlevant un poids, certes pas le plus important, mais non négligeable tout de même.

« On ne peut y faire… par contre pour toi, on peut-être trouver une solution à ton problème de fiançailles ! »

Elle avait décidé de jouer à son tour son rôle d’amie. Le problème de Prince était simple ! du moins le pensait-elle. Jamais Prince n’avait fréquenté de fille, elle le savait, il n’avait jamais eu de petite amie et d’ailleurs il n’avait même jamais embrassé la moindre demoiselle. Ce détail elle en avait connaissance grâce à Jamie qui avait plus d’une fois taquiner Prince à ce sujet. Elle ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi Prince était si réservé avec la gente féminine, elles étaient pourtant beaucoup à lui tourner autour, même elle, elle le voyait… peut être était-il simplement trop timide. Mais quelle qu’en soit la raison, elle était persuadée que son problème vis-à-vis de ses fiançailles, c’était qu’il n’avait aucune expérience avec les filles et qu’il avait de ce fait, peur de mal s’y prendre.

« Je sais ce que tu ressens Prince… la première fois c’est assez inquiétant, on sait pas trop comment faire... mais je vais te montrer ! »

Elle se pencha légèrement en avant et voyant que son ami restait droit comme un ‘i’ sur son siège, elle se leva. Elle prit les mains de Prince dans les siennes et l’invita à se lever à son tour. Elle se voulut rassurante lorsqu’elle enchaîna…

« Je ne me moquerais pas, je suis ton amie… T’as juste à suivre ton instinct et ça ira tout seule, je te promet ! Alors vas-y, embrasse-moi. »

Elle sursauta face à ce refus catégorique. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il rejette sa proposition avec tant de virulence. Mais plus qu’un ‘non’ résigné, celui ressemblait plus à un ‘non’ paniqué. Il était fort probable qu’il craigne réellement qu’elle puisse se moquer de lui, de son éventuelle maladresse due à son inexpérience. Allons bon ! Il n’avait rien à craindre ! Elle était son amie, et elle n’irait certainement pas se moquer de lui sur un tel sujet. Elle savait à quel point cela pouvait être angoissant et déroutant après tout. Fille ou garçon, un premier baiser restait la même chose. Elle songea alors à attraper Prince par la surprise, voir de le forcer quelque peu. Il verrait bien que ce ne serait pas si terrible que ça ou insurmontable. A son avis, il s’inquiétait beaucoup trop. Ce fut lorsqu’il se défit doucement de son emprise qu’elle pensa entreprendre la chose, cependant, la voix de Prince ou plutôt ses propos, l’arrêtèrent avant même qu’elle n’ait eu le temps de bouger ne serait-ce que le petit doigt. Comme ça il ne ‘pouvait’ pas l’embrasser ? Etait-ce finalement elle le problème et non son inexpérience dans la matière ? Car il venait de lui affirmer que le baiser n’était pas ce qui le préoccupait. Dans ce cas, pourquoi préciser qu’il ne pouvait l’embrasser elle… Elle commençait à comprendre… Un premier baiser restait quelque chose d’important, surtout pour quelqu’un comme Prince qui accorder de la valeur à ce genre de chose. Il n’avait très certainement pas envie de partager ce moment avec elle, son amie… Il fallait être un peu réaliste, depuis le temps qu’ils se connaissaient, cela devait revenir à la même chose que d’embrasser Jamie pour lui. Avec toutes les bêtises qu’ils avaient pu faire et son caractère bien trempé, elle devait être loin de l’idéal féminin que se représentait Prince. Alors oui, elle pouvait comprendre son ami, et pourtant cela avait été si désagréable à entendre… comme si il la rejetait elle en particulier.

Mais Dahlia n’était pas au bout de ses surprises, ni surtout de ses peines. Elle fut d’abord attristée par la détresse de son ami. Prince n’avait jamais voulu se conformer aux règles que lui imposaient ses parents, autant dire qu’un mariage arrangé était la goutte d’eau. Elle fut pourtant quelque peu heureuse qu’il avoue de ne pas vouloir se marier avec cette fille en particulier, cela voulait simplement dire que malgré les critères quasi parfaits de ses parents, elle ne lui plaisait pas. Cela lui remonta le moral juste quelques secondes, le temps qu’il enchaîne et avoue être amoureux… Quelque chose se brisa alors en elle, mais elle ne laissa rien paraître bien qu’elle du se retenir avec peine de ne pas afficher une grimace douloureuse. Prince était amoureux… c’était surprenant et… blessant. Elle comprenait alors d’autant plus pourquoi il refusait de l’embrasser, il tenait à offrir son premier baiser à elle, à cette fille. Cette fille qui, s’il se déclarait, allait lui voler petit à petit son meilleur ami, lui accaparant tout son temps. Et de nouveau, la voix de Prince s’éleva, étreignant un peu plus son cœur douloureusement. Elle le savait ça ! Il n’avait pas besoin de le préciser ! Elle savait qu’il ne voulait pas embrasser qui que ce soit pour des raisons autres que la profonde affection qu’il portait à cette fille ! Et bien qu’il coure la retrouver et qu’il la laisse tranquille ! Elle réalisa soudain ce à quoi elle était de penser. Elle s’énervait toute seule alors que Prince, le pauvre, n’avait absolument rien fait de mal… Il avait besoin d’une amie alors elle allait se comporter en tant que telle. Elle n’allait pas lui faire une crise de jalousie alors qu’il s’ouvrait enfin un peu plus aux autres. Elle se rapprocha alors de lui, passant ses mains le long des hanches de son ami jusqu’à son dos, elle vint se blottir contre lui avec tendresse et affection. Elle était là… pour lui et elle voulait le lui prouver.

« Je comprend, ne t’en fais pas. Pour ce qui est de ce mariage… tu m’as toujours dit que tu voulais t’échapper de l’emprise de tes parents. Tu auras 17 ans l’année prochaine, tu pourras imposer tes opinions et s’ils n’écoutent pas, tu pourras simplement t’éloigner d’eux… »

Quitter ses parents et ce sur un désaccord, elle savait que ce n’était pas la meilleure des solutions, mais laisser Prince s’enchaîner à un mariage qu’il ne désirait point et gâcher sa vie, elle ne pouvait le tolérer. De plus, elle ne voulait absolument pas le voir marié ! Mais elle savait qu’elle ne pouvait pas imposer sa décision à Prince, cela restait sa vie à lui et à lui seul… Elle resserra davantage ses bras autour de son ami et lâcha dans un murmure…

« Je te soutiendrais, quoi que tu décide… »

Elle s’éloigna quelque peu, lui offrant un tendre sourire. En tant qu’amie, elle aurait du le conseiller à propos de cette fille qui lui avait ravi son cœur. Lui dire que même s’il devait se marier, il devait tout de même tenter sa chance afin de n’avoir aucun regret et puis, ce n’était pas dit que cela marche entre eux après tout ! Cependant, même si elle savait qu’elle aurait du lui dire tout ça, elle ne pu s’y résoudre. C’était trop difficile pour elle de pousser Prince dans les bras d’une fille quelle qu’elle soit… elle ne voulait pas perdre son meilleur amie au profit d’une autre. Cette histoire lui minait d’ailleurs le moral plus que de raison, aussi décida-t-elle de prendre sur elle, comme elle en avait l’habitude et d’engager la conversation sur quelque chose de plus joyeux.

« Sinon, es-tu prêt pour le prochain match de la saison ? On va vous laminer ! »

Elle donna un coup de poing amical sur l’épaule de Prince tout en riant.

« J’ai travaillé ma frappe ! Tu ferais bien d’en faire autant, sinon tu vas vite être dépassé par ma supériorité ! »

Elle pouvait se comporter comme un véritable garçon manqué à ses heures perdues et ce, sans s’en rendre compte ! Certainement parce qu’elle avait grandit entouré de garçon. De plus, elle aimait taquiner Prince et Jamie à ce sujet, surtout lorsque son équipe sortait gagnante contre la leur…

Elle avait bien choisi son sujet, elle le savait. En général, le Quidditch était le sujet de conversation par excellence pour détendre l’atmosphère, les trois amis aimant se taquiner à ce sujet. Là encore, ce fut le cas et à la remarque de Prince, Dahlia ne trouva rien de mieux à faire que de lui tirer la langue dans une grimace sûrement amusante. Elle ne frappait pas comme une fillette ! Elle avait tout autant de force que lui, était tout aussi douée que lui ! Le fait qu’ils occupent le même poste dans leur équipe respective amenait souvent ce genre de petits conflits amicaux entre eux. Mais Prince ne devait pas oublier qu’aux dernières nouvelles, son équipe à elle avait remporté le plus de match contre la sienne depuis qu’ils y étaient entrés ! C’était d’ailleurs l’argument qu’elle comptait bien lui sortir à cet instant, histoire d’avoir le dernier mot comme elle l’aimait. Cependant, rien n’eu l’occasion de sortir de sa bouche, d’ailleurs elle n’eu même pas le temps de l’ouvrir… Sans qu’elle ne s’y attende, Prince venait de lui attraper la main et de l’attirer vers lui dans un geste légèrement brusque. Ce ne fut pas le geste en lui-même qui déclencha sa surprise, mais le moment, la situation plutôt. Ils discutaient de sport et voilà que tout d’un coup, il agissait d’une façon déroutante. Perdue, elle se laissa guider telle une poupée de chiffon et le laissa la faire s’asseoir sur un des sièges de la pièce, mais si corps ne semblait avoir aucune réaction propre, son cerveau lui, travaillait à plein régime alors qu’elle le voyait poser ses genoux à terre. Que pouvait-il se passer dans la tête de Prince ? Tout cela lui semblait pour le moins incompréhensible. Puis, son cœur commença à s’affoler férocement au fur et à mesure que le visage de son ami s’approchait du sien. Ils avaient déjà été proches, là n’était pas le problème, mais là, sa façon de faire, la situation en elle-même, tout était différent, bien trop pour qu’elle puisse penser qu’il ne s’agissait là que d’une simple situation banale entre eux.

Sa respiration se coupa et elle se figea alors qu’il n’était plus qu’à quelques centimètres d’elle. Elle ne voulait absolument pas faire quoi que ce soit qui aurait pu le faire reculer, fuir, avant même de savoir où il allait. Elle savait au fond d’elle qu’il allait se passer quelque chose d’important, et pourtant, lorsqu’il posa ses lèvres sur les siennes, elle fut paralysée par la stupeur. Ce fut rapide, trop même, elle n’avait même pas eu le temps de réellement comprendre ce qu’il se passait et de fermer les yeux, ni même d’en profiter un peu. Son visage toujours marqué par la surprise, elle vit les joues légèrement colorées de Prince et s’en sentit attendrie, elle le trouvait réellement adorable à cet instant.

« La mauvaise raison de t’embrasser aurait été de le faire pour te prouver que je savais le faire, et non pas parce que tu es ma meilleure amie… »

Alors c’était donc ça… il craignait sûrement de l’avoir vexé et avait voulu lui prouver qu’il n’avait rien contre elle. C’était adorable… il venait de lui offrir son premier baiser pour ne pas la vexer, cela prouvait à quel point il tenait à elle. Et en même temps, il y avait quelque chose de blessant là dedans… il ne l’avait pas fait par envie, mais simplement pour elle… Cependant, ces détails n’étaient pas prit en compte par Dahlia, pas à cet instant en tout cas. Il y avait autre chose qui occupait son esprit, quelque chose de bien plus fort… Le léger baiser de Prince lui avait laissé un goût amer d’inachevé et à cet instant, une seule envie était la sienne. A cet instant, elle se moquait pas mal des conséquences, elle ne les voyait d’ailleurs pas, seule cette envie primait sur tout le reste. Lentement, elle posa ses mains sur les joues encore rosies de son ami et entama à son tour une lente approche mais contrairement à lui, elle n’hésita pas une seconde. Elle posa ses lèvres sur celles de Prince et se releva finalement, doucement, l’entraînant avec elle sans jamais ne cesser de l’embrasser. S’y prenant en douceur, elle passa le bout de sa langue sur les lèvres de son ami et lorsqu’il les entrouvrit et qu’elle rencontra la sienne, elle soupira de satisfaction. Elle se blottit alors plus contre son corps et ses mains glissèrent, l’une allant se poser sur son coup et l’autre s’emmêlant à ses cheveux. C’était tendre et plein d’une sensualité non calculée. Ce fut parce qu’elle manqua finalement d’air qu’elle cessa de l’embrasser et sans se détacher de lui, elle planta son regard dans le sien.

« Ce n’est pas vraiment le genre de chose qu’on fait avec sa meilleure amie… »

Ce n’était qu’un simple murmure qui aurait pourtant pu amener à bien plus. Elle se sentait étrange, c’était la première fois qu’elle ressentait ça. Cette chaleur, ce fourmillement… La main qui était dans les cheveux de Prince glissa le long de son cou, sur son épaule et tout le long de son torse et ne s’arrêta qu’à sa hanche. Ses yeux à elle avaient suivi le chemin et inconsciemment, elle humidifia ses lèvres de sa langue. A cet instant, elle aurait voulu toucher Prince mais pas comme elle avait pu le faire jusque là… non, elle voulait explorer son corps et surtout, l’embrasser encore. Elle se mordit la lèvre en se rendant compte que ses pensées dérivées bien trop, devenant perverses. Elle ne devait pas avoir se genre de pensées envers Prince, ce n’était pas bien, et pourtant… Elle se détacha finalement de lui, à contre cœur mais raisonnable. Elle s’éloigna quelque peu, soudainement mal à l’aise après cet égarement dont elle irait la façon dont il le prendrait. Elle remit maladroitement ses cheveux derrière ses oreilles, un rire nerveux lui échappant, elle dit finalement non sans une pointe de tristesse au fond d’elle,

« J’ai du mal à croire que n’ai jamais fait ça auparavant… Si tu l’embrasses comme ça… cette fille que tu aimes… elle ne pourra pas te résister, tu peux me croire. »

Elle était terriblement mal à l’aise à présent. Les conséquences de ses actes lui revenaient en pleine figure. Embrasser Prince, quelle idiotie ! Il était son ami et elle, elle l’avait embrassé et elle avait eu des pensées déplacées pour lui. Elle avait bien fait de s’éloigner avant de faire quelque chose de bien pire, car elle ne savait pas si elle aurait pu se contrôler davantage entre ses bras. Cette chaleur qui l’avait envahie, c’était de l’envie, du désire… elle désirait Prince ? cela semblait inconcevable, et pourtant elle ne pouvait renier ce qu’elle avait ressenti. Et qu’en était-il pour Prince ? Il avait répondu à son baiser et à son étreinte d’une façon si délicieuse… avait-il ressenti la même chose qu’elle ? C’était ce q’elle se plaisait à croire en plongeant dans le regard qu’il posait sur elle. Elle se mordit violement la lèvre inférieure afin de ne pas céder à ses pulsions, de ne pas aller vers Prince et obéir à ses instincts qui lui dictaient des choses peu chastes. Pourtant, alors qu’elle se faisait le plus raisonnable possible, qu’elle tentait de se calmer, ce fut Prince qui s’approcha d’elle, venant à sa rencontre. Comment résister alors à cette main sur sa nuque, cette pression douce mais autoritaire et ce sourire tentateur. Il n’y avait aucun moyen de le faire et de toute façon, il était hors de question qu’elle se dérobe. Elle accueillit ses lèvres avec délice, constatant à quel point il apprenait vite. Elle se sentit peu à peu fiévreuse sous ses lèvres et ses mains venues se poser jusque là sur ses hanches, montèrent jusqu’à ses épaules, glissant sur son torse qu’elle pouvait deviner parfait malgré son tee-shirt. Elle aurait souhaitait que jamais il ne cesse, qu’il continu encore et encore à l’embrasser ainsi. Mais toutes les bonnes ont une fins dit-on… Leurs lèvres se séparèrent et par réflexe, Dahlia essaya d’avancer le visage pour les garder encore un peu, mais en vain. Un gémissement de frustration s’échappa alors de sa gorge et lorsque sa voix s’éleva, elle ne l’entendit quasiment, se concentrant sus ses lèvres qu’elle voulait de nouveau embrasser.

« Tais toi… »

Qu’il se taise… il n’avait pas à parler, juste à l’embrasser plus fort, plus passionnément jusqu’à ce qu’elle perde la tête, c’était tout ce qu’elle demandait. Ses mains sur ses épaules firent alors pression et elle colla Prince au mur le plus proche, avant d’elle-même venir se blottir contre lui, son corps épousant parfaitement le sien, comme s’ils avaient été fait l’un pour l’autre. Elle repartit à l’assaut de cette bouche tant convoitée, ses doigts remontant le long de sa mâchoire pour aller se perdre dans ses cheveux défaits. Son corps se pressait contre le sien comme cherchant à fusionner. Elle abandonna ses lèvres pour aller embrasser son cou, le dévorer même, Prince était si délicieux… Ses mains quittèrent la tignasse et passèrent sous le tee-shirt du serdaigle pour aller caresser son torse à même la peau. Cette dernière était chaude et douce, Dahlia n’y résista pas et ses mains s’affolèrent. Savoir que Prince était tout aussi inexpérimenté qu’elle à ce stade la rassurait, lui donner confiance et assurance. Il n’avait aucun point de comparaison et si elle faisait une petite erreur, cela pourrait passer inaperçu… Ses doigts glissèrent jusqu'à son pantalon et passèrent quelques instants le long de cette barrière tout en caressant le peau, elle le sentait frissonner et cela l'excitait. Elle défit finalement le bouton, un peu maladroitement alors que sa bouche remontait jusqu’à sa mâchoire pour finir sa course sur ses lèvres qu’elle taquina, mordilla. C’était absolument délicieux ! Et dire qu’il avait faillit tout gâcher en parlant quelques instants auparavant. Comme si elle avait eu besoin de comprendre quoi que ce soit. Comprendre… Ce mot se répéta inlassablement dans son esprit jusqu’au déclique. Elle s’éloigna alors d’un bond, comme horrifiée.

« Ne me dis pas que… »

Non ! C’était elle qu’il aimait ? impossible ! inconcevable ! Paralysée, ses yeux reflétaient toute l’angoisse qui était la sienne. Mais elle, elle ne l’aimait pas de cette manière ! Du moins le pensait-elle. Et dans ce cas, cela allait jeter un froid sur leur amitié elle le savait. Non ! elle ne pouvait perdre Prince ! Elle le refusait… Sa tête était emplie de question auxquelles elle ne trouvait pas de réponses… depuis quand ? pourquoi n’avait-elle rien vu ? Non, tout ça était stupide ! Il se trompait ! oui, voilà, c’était la seule explication ! Prince se trompait tout simplement. Elle revint rapidement vers lui, prenant son visage en coupe entre ses mains. De ses yeux affolés, elle scruta les siens tout en demandant d’un ton qui trahissait ses craintes.

« Tu ne peux pas m’aimer ! Tu te trompes, se sont tes hormones qui travaillent voilà tout ! Tu sais que j’ai raison ! N’est-ce pas Prince ? »

Elle était complètement paniquée et face au silence pourtant court de son amie, elle se mit à crier,

« N’est-ce pas ?!!! »

Elle sentit ses yeux s’embuer. Il ne pouvait pas lui faire ça, pas maintenant. Elle avait tellement besoin de lui, plus que de quiconque même. Avec ce qui se passait chez elle, elle tenait en partie parce qu’elle savait qu’elle finirait par le retrouver lui. Et si il l’aimait d’une façon qu’elle ne pouvait, elle le perdrait… Tremblante, les larmes coulèrent abondamment le long de ses joues.

« J’en mourrais si je te perdais… »

Un simple murmure, une confession…

Les larmes qui coulaient le long de ses joues, elle ne pouvait les retenir. Prince, son Prince… comment pouvait-il être amoureux d’elle ? Pire, comment avait-elle pu être suffisamment aveugle pour ne rien remarquer. Certes, son ami n’était pas du genre à montrer ses sentiments, on ne pouvait d’ailleurs déchiffrer que très peu de chose sur son visage, mais elle était son amie ! Elle aurait dû voir quelque chose, même infime. Un hoquet de surprise lui échappa et elle sursauta en sentant les bras de Prince l’enlacer tendrement. Il prouvait à quel point il était merveilleux… réprimant ses sentiments, ce qu’elle avait pu lui dire aussi difficile que cela soit à entendre, il faisait fit de tout ça pour la réconforter. Quel ami admirable il pouvait être. Une part d’elle lui disait de ne pas profiter de ce réconfort, de penser à lui, à ce qu’il ressentait. Pourtant, elle ne pu s’empêcher de serrer ses mains sur son tee-shirt, s’y accrochant comme s’il s’agissait de sa vie, et d’un sens c’était le cas… Prince comptait tellement pour elle, sans lui, une part d’elle mourrait. Ses paroles la rassurèrent, il serait toujours présent, quoi qu’il arrive, c’était tout ce qu’elle voulait, ce qu’elle demandait. Elle secoua alors la tête, toujours serrée contre lui, pour lui faire comprendre qu’elle avait entendu ses propos. Elle se sentit tout d’un coup frileuse lorsqu’il s’éloigna d’elle, sa chaleur lui manquait déjà mais comment le lui dire. Certaine chose allait être différente à présent, elle le savait. Elle ne pourrait plus avoir certain geste envers lui sans se demander s’il ne l’interprète pas mal ou si elle ne lui fait du mal. Pourtant elle était persuadée que Prince n’était pas réellement amoureux d’elle, qu’il s’agissait d’une passade, d’une lubie, d’un béguin au pire des cas.

« Excuse-moi. Je n’aurais jamais du t’avouer mes sentiments. Pardonne moi, je t’en supplie, je ne voulais pas te faire du mal. »

Elle se sentit soudainement mal et ses yeux se remplirent de la peine qui était la sienne. Elle voyait à quel point il souffrait et l’entendre lui demander pardon, la supplier même, lui fit d’autant plus de mal. Il n’y était pour rien, il ne l’avait pas blessé en lui avouant l’aimait, le problème venait d’elle. Elle n’avait pas su gérer un telle révélation, elle avait prit peur, paniquée et avait très mal réagis, elle le savait mais que faire à présent… Lui présenter à son tour ses excuses pour ne pas partager la même chose, et pour lui avoir crié dessus. Oui, c’était ce qu’il lui restait de mieux à faire. Dans quelques temps, lorsqu’il aura comprit que ses sentiments n’étaient pas ceux qu’il pensait, ils en riraient, elle en était certaine. Elle fit un pas dans sa direction mais Prince se releva alors avec une brusquerie qui ne dissimula en rien son mécontentement. Le regard qu’il posa sur elle, elle en avait pourtant l’habitude, Prince pouvait se montrer vraiment désagréable parfois, mais là elle se sentit tressaillir. Sa colère éclata et elle se sentit désarmée face à elle pour l’une des première fois de sa vie. Il souffrait, et si elle s’en était doutée, maintenant elle en était persuadée. Pourtant, elle ne pouvait lui laisser dire des choses pareilles… Laisser son imagination dériver vers de pareilles pensées n’était pas vraiment le problème, mais elle ne voulait pas l’entendre. Elle n’était qu’une égoïste, elle le savait parfaitement. Elle alla finalement auprès de lui, comme elle avait le faire quelques instants plus tôt et passa ses bras autour du cou de son ami, le serrant dans une étreinte réconfortante.

« Je suis désolée Prince… Je t’aime, je t’aime vraiment tu sais, mais pas de cette façon. »

Elle se serra davantage contre lui, se sentant mal de devoir lui dire une telle chose. Prince était un garçon délicat et secret, si le jour où il décidait enfin de se dévoiler le résultat était catastrophique, jamais plus il ne le ferait, se refermant sur lui-même. Elle ne tenait absolument pas à ce que ça arrive, elle voulait son bonheur en tant qu’amie et même si elle avait mal réagis au début, elle allait se rattraper. Elle desserra légèrement son étreinte, posant une main sur l’épaule de Prince et l’autre allant caresser ses cheveux avec tendresse, elle était presque maternelle, presque… Elle posa un regard qui se voulait réconfortant sur lui et lâcha sur un ton qu’on employait généralement pour expliquer quelque chose à un enfant.

« Je sais que tu souffres et j’en suis désolée… mais ce n’est rien de plus qu’une passade Prince. Tu verras, dans peu de temps tu t’en rendra aussi compte et tout ça te paraîtra absurde. »

Tout cela était absurde… Prince était simplement égaré, perdu par des sentiments qu’il pensait réels, mais rien de tout ça ne l’était. Il ne pouvait, du jour au lendemain, s’être découvert des sentiments amoureux pour elle. Elle avait elle-même peur de ce qu’elle pourrait découvrir en interrogeant sérieusement ses sentiments, voilà pourquoi toutes révélations de Prince étaient relayées au rang de passade. Oui, juste une passade… et dans quelques jours, quelques semaines tout au plus, tout ceci sera oublié et les choses redeviendront ce qu’elles avaient toujours été et le souvenir de cette conversation les fera rire. Voilà où elle en était dans ses pensées lorsqu’elle vit Prince s’approcher d’elle. Elle ne put bouger, ni même se dérober, comme paralysée, hypnotisée, et lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes, elle su qu’elle était perdue. Elle lui avait dit quelques instant auparavant : il embrassait d’une façon exquise et peu importait la fille qu’il aimerait, si il l’embrassait ainsi, elle ne pourrait lui résister. Sans compter que là, c’était plus fort, plus intense… Elle ne pu se retenir à lui rendit son baiser, se sentant s’enflammer violement. Pourtant, elle ne lui offrait nullement l’accès à sa bouche… refusant de le laisser approfondir leur étreinte qui était déjà beaucoup trop intense pour elle. Mais il la torturait avec sa langue qui jouait tout autant avec ses lèvres qu’avec ses nerfs, et finalement elle céda, vaincue. Elle se serait volontiers damnée pour qu’il ne cesse jamais. C’était étrange, jamais elle n’avait ressenti cela en embrassant un garçon… elle avait pourtant eu deux ou trois petits amis, mais elle n’avait jamais rien éprouvé de comparable lorsqu’ils l’étreignaient.

Elle allait lever les mains, prête à s’accrocher à lui pour approfondir plus encore leur étreinte, mais il s’éloigna… Elle sentit alors un long frisson la parcourir et elle voulut lui dire de revenir, qu’elle avait froid sans lui, mais ces mots ne dépassèrent jamais sa pensée. Elle se sentit quelque peu coupable, consciente de ce qu’elle venait de faire… elle s’était laissée aller, elle lui avait rendu son baiser alors qu’elle lui disait que ses sentiments étaient infondés. Ses joues déjà rougies d’embarra mais aussi d’excitation, se colorèrent davantage lorsqu’elle baissa les yeux, ne voulant croiser son regard à cet instant… elle aurait mieux fait de s’abstenir, car elle pu très nettement constater qu’elle n’était pas la seule à avoir été chamboulée par ce baiser. Elle détourna le regard rapidement et ne releva les yeux dans sa direction que lorsqu’il l’interpella. Son regard profond et sa voix grave lui arrachèrent un frisson… Elle ne su quoi répondre à son discours… Elle savait qu’il l’aimait, elle ne disait pas le contraire, seulement elle était persuadée qu’il se trompait dans la façon dont il interprétait les choses. De même qu’elle ne le voyait pas comme un gamin immature, elle le pensait simplement perdu. Mais tout ça, elle le lui avait déjà dit, et il ne semblait pas vouloir l’entendre. Prince était têtu, tout comme elle… Sa voix s’éleva de nouveau et elle se sentit impuissante.

« Prince… »

Un murmure douloureux en guise de réponse. Elle ne voulait pas qu’il se sacrifie, ou plutôt, qu’il pense se sacrifier pour elle. Cependant, elle était persuadée que rien de tout ça n’était vraiment réel ou peut être que si… Peut être qu’ils faisaient simplement fausse route tout les deux. Les sentiments avaient pu évoluer mais pas en amour que pouvait se porter un couple, plus comme un désire, ils étaient en âge d’avoir de telles envies alors peut être qu’au fond, il la désirait et que c’était ça qui le fourvoyait dans ses sentiments. Comment l’en blâmer ? Elle-même était à présent attirée par lui… ses lèvres l’avaient brûlé, ses mains marqué… elle le désirait aussi maintenant. Lorsqu’il se rapprocha, elle ne bougea pas. Il pouvait bien lui faire ce qu’il voulait, elle le laisserait agir sans broncher. D’ailleurs à cette idée, son corps tout entier trembla. Elle eu un léger sursaut un sentant sa main entre ses seins, si les caresses entre eux n’étaient pas proscrites, celle-ci était inédite.

« Laisse le s’exprimer… »

Ses yeux plantés dans les siens, elle ne su pas exactement de quoi il parlait. De son cœur ou bien de son désire ? De ce dernier très certainement, c’était d’ailleurs celui qui avait le contrôle sur tout le reste à cet instant. Voilà où ils en étaient… Il la voulait, elle aussi, et après ça, les sentiments de Prince reviendraient à la normal… après qu’il ait eu ce qu’il voulait, ils seraient de nouveaux amis sans que son cœur ne soit meurtri. C’était parfait, oui parfait… elle ne cessait de se le répétait alors que sa main venait recouvrir la sienne, la serrant tendrement et qu’elle se hisser pour aller capturer les lèvres du serdaigle. Elle l’embrassa d’abord tendrement, presque chastement, avant de laisser son envie pour lui prendre le dessus. Ses mains passèrent sous le vêtement, afin de caresser comme auparavant son torse si parfait. Elle ne cessa de l’embrasser que pour lui retirer son tee-shirt, elle avait déjà vu Prince torse nu avant, mais elle avait l’impression que c’était la première fois. Ses lèvres embrassant sa mâchoire, allèrent se perdre dans son cou, qu’elle embrassa, lécha et mordilla même parfois. Se faisant, elle se délesta de son peignoir, le laissant glisser au sol. Elle voulait sentir la peau de Prince contre la sienne, cependant, elle n’alla pas plus loin dans son propre défeuillage, encore trop pudique en ce qui concernait son corps. Alors, elle laissa ses mains vagabonder, caressant son dos et les parties de son torse qu’elle ne recouvrait pas de son propre corps. Une de ses mains entama une lente descente alors que sa langue caressait sa clavicule. Elle ignorait ce qu’elle faisait, se fiant à son instinct mais aussi aux discussions entendues dans les dortoirs des filles. Son souffle s’écrasant sur la nuque du serdaigle, sa main pour le moins audacieuse passa sous le pantalon et se posa sur son entre jambe qu’elle se mit à caresser par-dessus le sous-vêtement. Repartant à l’assaut de ses lèvres, elle leva finalement des yeux emplis d’embarra mêlé de désir vers lui. Haletante, les joues rougies, elle murmura,

« Prince, s’il te plait… je veux que… toi et moi… »

Elle s’injuria mentalement. Avait-elle eu vraiment besoin de parler à cet instant ? bien sûr que non ! Se mordant la langue, elle cacha son visage dans le creux du cou de Prince, le frôlant de ses lèvres. Elle était dans un état qu’elle n’avait jusqu’alors jamais connu et seul Prince pouvait l’apaiser, elle le savait. Elle posa avec d’insistance ses lèvres sue su cou, pendant que sa main impudique ne cessait de cajoler la virilité du jeune homme, et elle suçota sa peau. Elle voulait laisser une trace, le marquer comme pour en faire sa propriété, ce qui se révélait être absurde.

Enivrée par tant de désir, Dahlia sursauta en se sentant décoller du sol avant de comprendre que c’était Prince qui l’y contraignait. Se laissant faire, elle enroula ses jambes autour de sa taille, les rapprochant davantage, et pencha la tête sur le côté afin de le laisser explorer sa gorge à sa guise. Si on lui avait dit quelques heures plus tôt qu’elle serait dans une telle position avec le serdaigle, elle aurait sûrement prit la personne pour un fou. Oui mais voilà, cela était entrain d’arriver et c’était tellement plaisant qu’elle n’aurait voulu se trouver nulle part d’autre qu’entre ses bras. Assise sur une table par Prince, elle se fit docile et s’allongea doucement sur le meuble froid. Le rouge lui monta quelque peu aux joues alors qu’elle sentit sa chemise de nuit se soulever. Elle ne leva pas la tête pour voir ce qui se passait exactement, mais savoir que Prince avait une vu imprenable sur son dessous la mit mal à l’aise. Puis finalement, ce sentiment s’estompa alors que les lèvres de son ami caressaient son ventre et un frisson lui parcouru l’échine. Pour un débutant, il savait s’y prendre… en même temps, elle était tout aussi inexpérimentée que lui, elle n’avait donc aucun point de comparaison et pourtant, elle était persuadée que cela ne pouvait être mieux. Sa langue la chatouilla horriblement et elle pu s’empêcher de rire avant de se demander presque aussitôt si elle n’avait rien gâché… elle ne savait pas si elle pouvait se permettre de rire dans un tel moment, mais elle sentit alors les lèvres de Prince s’étirer contre sa peau et su qu’il souriait, ce qui la soulagea. Au fur et à mesure que ses baisers remontaient, sa respiration se faisait plus saccadée et lorsqu’il la délesta complètement de son vêtement, elle se mordit violement la langue. Elle était terriblement embarrassée qu’il la détaille ainsi, elle aurait mille fois préféré qu’ils se retrouvent dans le noir le plus total pour partager cette expérience. Se sentant de plus en plus mal, elle était à deux doigts de céder et de recouvrir sa poitrine de ses bras, mais Prince l’en empêcha d’un baiser.

Toujours docile telle une poupée, elle se redressa sous la pression de sa main. Assise sur le bord de la table, elle sentit sa peau effleurer la sienne et en frissonna de plaisir, autant que sous les caresses qu’il lui prodiguait dans le dos. Elle voulait qu’il continu encore et toujours, qu’il ne s’arrête sous aucun prétexte et pourtant, c’est ce qu’il fit. Cessant de l’embrasser, elle plongea son regard dans le sien et ce qu’elle vit lui fit peur… le doute, la crainte, l’angoisse. Elle aurait du savoir qu’il serait en proie à ce genre d’émotion. Prince était un garçon qui avait tellement peur de mal faire et ce dans tout ce qu’il entreprenait, même s’il était déjà le meilleur. Ne voulant pas voir ce moment s’arrêter et Prince lui échapper alors qu’elle était maintenant dans un état de désir intense, elle décida de s’activer à son tour. Elle posa ses lèvres sur le cou de son ami et de sa main, elle alla défaire complètement le pantalon devenu gênant, le descendant autant que possible de ses mains, puis de son pied, sachant qu’il prendrait soin de l’enlever totalement par la suite maintenant qu’elle lui avait montré la voie. Sa bouche alla chercher la sienne et alors qu’elle l’embrassait avec une dévotion hors du commun, elle posa ses mains sur ses hanches, l’invitant à la rejoindre sur la table. Son corps étendu sur le sien la fit gémir timidement et ce fut en le regardant dans les yeux qu’elle retira son dernier vêtement. Lorsque leur corps intégralement dénudés entrèrent en contact, elle frissonna de pur extase et ne pu s’empêcher de poser ses mains sur la nuque de Prince pour le faire venir à sa rencontre et l’embrasser de nouveau. Elle resserra ses cuisses contre lui et retint sa respiration en sentant le moment venu. Elle ferma les yeux et détourna le visage de celui de son ami, et lorsqu’il glissa en elle, elle poussa un petit cri aigu douloureux. Elle sentit alors Prince amorcer un mouvement pour se défaire d’elle, mais elle le retint en posant ses mains dans le bas de son dos. Sa respiration irrégulière et quelques perles aux coins des yeux, elle se voulu rassurante.

« Reste… C’est rien, c’est normal. »

Elle tenta un sourire mais vit tout de même l’inquiétude dans l’œil de son ami, aussi l’embrassa-t-elle afin de lui faire oublier se petit contretemps et lorsqu’elle se sentit mieux, elle donna elle-même un coup de rein, imposant sa propre cadence. La douleur toujours présente, s’estompa au fur et à mesure pour ne laisser la place qu’au plaisir et à la jouissance. Gémissante, elle planta ses ongles dans le dos de Prince sans vraiment s’en rendre compte et soupira inlassablement son nom comme pour l’encourager dans ce qu’ils faisaient. Ce fut parfait, plus qu’elle ne l’aurait imaginé, car Prince l’était et la façon dont il la traitait était tellement magnifique qu’elle en aurait pleuré. Ce fut couvert d’une légère pellicule de sueur que Prince retomba sur elle, à bout de souffle tout deux. Il se dégagea et elle ressentit aussitôt les conséquences de leur acte. Oui, elle l’avait voulu, oui elle avait aimé, mais qu’en serait-il à présent de leur amitié ? Comment la verrait-il après qu’elle se soit donnée ainsi ? Pourrait-elle le regarder dans les yeux à nouveau ? Pour le moment, la réponse était non… Elle se sentait terriblement mal et avait à présent peur d’avoir fait le mauvais choix… elle descendit alors rapidement de la table et passa à la va vite son pyjama sans jamais un regard pour Prince. Elle ramassa son peignoir et se décida enfin à ouvrir la bouche, mais aucun son n’en sorti. Elle ne savait pas quoi dire à cet instant, ni quoi faire d’ailleurs. Elle voulait réfléchir, et surtout se retrouver seul, là où il ne la regarderait pas de ce manière aussi déstabilisante. Ce fut alors sans un mot ni même un regard qu’elle quitta Prince et la pièce. Il lui en voudrait sûrement par la suite, mais ne lui en voulait-il pas déjà ? Son esprit était désormais confus et elle avait besoin de temps pour y mettre de l’ordre mais aussi, elle pensait qu’ils leur fallaient du temps à tous les deux après ce qui venait de se passer…