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Les îles Lewis. Un mélange étonnant dans le cadre anglais. Les montagnes contrastaient à la fois avec le ciel et la mer. Les landes s’estompent avec les lochs. Les falaises se montrent à la fois accueillantes et meurtrières. Ici, on pouvait oublier les gratte-ciels, les bus à double-étage, le train où ne serait-ce qu’une once de nouvelle civilisation. Bienvenue sur les îles écossaises les plus reculées que vous pourriez trouver. Les McGregor font partis des vieilles familles de la terre des Highlands. Une longue génération masculine de distilleurs d'alcool. Les femmes étaient toutes mères au foyer qui élevaient leurs enfants et s'occupaient de la maison en attendant que leurs maris ne rentrent. Mais les temps modernes arrivent à grands pas et sonnent le glas du changement.

Le 15 Mai, journée des fleurs, des petits papillons, des ballades romantiques et des chaleurs naissantes sur le continent, un petit poupon naquit. Un nouveau petit rayon de soleil chez les McGregor. La première fille depuis trois générations. De quoi fêter cette naissance. De quoi rendre cette famille attachante et conviviale. Cependant, l'exploit ne se réitéra pas. En effet, Karly est la seule fille parmi une famille de quatre enfants dont trois garçons. Cependant, il s'agissait d'une famille heureuse. Rien ne semblait ternir ce doux tableau. Vers l'âge de quatre ans, les pouvoirs magiques de la jeune fille commencèrent à se manifester mais rien de bien grave... Juste une cuillère remplie de sauce tomate qui traverse la pièce pour se déverser sur la tête d'un des garçons. Des taquineries bien courantes qui commencèrent bien tôt.
Dès ses plus jeunes années, Karly était un bambin éveillé qui ne disait mot mais gambadait à quatre pattes aux quatre coins de la maison. Ainsi, il n’était pas rare de voir Steven et Matthew – les deux ainés de deux et quatre ans plus vieux – courir dans les pièces de la maison en regardant le sol comme s’ils avaient perdu un bouton de chemise. Non, en réalité, ils recherchaient un petit être. Mais si vous vous penchez un peu plus sur cette histoire, vous vous apercevez qu’il ne suffit que de rechercher le St Bernard de la famille pour trouver la petite. Un simple jeu de piste à prendre en main. C’est ainsi que la maisonnée des McGregor était généralement remplie de rires et… de courses poursuites. Et oui, même lorsque vient l’âge où Karly apprit à marcher. Ainsi, nous avions un enfant d’environ trois ans qui aimait beaucoup jouer à cache-cache et un petit nouveau compléta bientôt les rangs. Un petit Zac vient se rajouter à la petite famille. A l'âge de onze ans, Karly reçut la fameuse lettre de Poudlard. En route pour de nouvelles aventures...

Et les nouvelles aventures démarrent dès la première sortie de Karly à Londres. Dites-vous qu'elle a réussi à se perdre en étant entourée par ses frères et ses parents en pleine rue moldue. Que voulez-vous... lorsqu'on vient de la campagne. Déjà que pour sa première sortie au Chemin de Traverse s'était quelque chose. Onze heure moins vingt. Les enfants McGregor avaient tout juste le temps de se rendre sur le quai de gare afin de prendre le train qui les conduirait à Poudlard. Si Matthew n’avait pas pris Karly sur ses épaules comme un sac à patate, elle aurait sans nul doute manqué le train à force de l’admirer en rêvassant. Décidément, on ne peut pas la laisser seule cinq secondes… Cependant, une fois dans le train, les garçons délaissèrent rapidement la petite Karly afin de se consacrer à ce qu’ils faisaient de mieux : pour Matthew, rejoindre ses amis et draguer quelques filles au passage, et pour Steven, rejoindre ses détestables amis qui se prennent pour plus intelligent que vous et se perdre dans un calle-poussière, soit un livre. Perdue au beau milieu du couloir du train, Karly regarda à la fois devant et derrière elle afin de se décider sur le meilleur chemin à prendre. Imaginez-vous une petite fille pas plus haute qu’une cagette de pommes qui mort sa lèvre en regardant à la fois devant et derrière elle sans savoir si elle devait faire un pas en avant ou en arrière. Elle y serait restée un petit moment si personne n’était venu s’interposer. Une voix désagréable. Se décalant quelque peu, Karly ne pût s'empêcher de mettre son pied un peu trop à l'extèrieur. Résultat des courses : la personne se ramassa sur celle d'en face. Le pire dans l'histoire: c'est qu'il s'agissait d'un accident.


I. Même la vie peut se mettre en pause... l'espace d'un instant.

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L’heure était déjà bien avancée en cette journée d’été. Au-dehors, le soleil brillait dans le ciel en illuminant les plaines désertiques d’Ecosse. Les seuls sons auditifs provenaient des vagues qui éclataient contre la paroi rocheuse. Le vent sifflait entre les croasses et montaient jusqu’aux fenêtres ouvertes qui profitaient de la bise marine. Le chant marin s’élevait dans les landes afin de parvenir jusqu’à l’une de ses petites protégées. Le ciel d’azur se reflétait dans les innombrables petits lacs qui bordaient le pays. La nature sauvage. Le goût de l’héroïsme. Les vieilles pierres assemblaient une à une depuis plusieurs générations démontraient le caractère vaillant et résistant des Ecossais. Les Highlands. Ses fiers gaillards que rien n’arrêtaient, mise à part la sorcellerie. Les moldus écossais étaient particulièrement superstitieux. Et pourtant… savaient-ils que depuis quatre générations, le whisky qu’ils se procuraient était distillé par des sorciers. Cette eau-de-vie d’orge était la plus connue et la meilleure du pays. Et ce n’était pas prêt de s’arrêter là. Ethan McGregor possédait bien plus d’ambition que dix hommes réunis. Surtout en vision de faire fluctuer son domaine.

Accoudée à la fenêtre, une fillette de douze ans regardait le soleil qui faiblissait au loin disparaissant derrière les flots. Une petite tâche diminuait face à l’éclat d’or de l’astre. Arion, le hibou grand-duc de la famille, s’envolait vers des terres inconnues de la jeune fille. Le Manchester. Là où résidait Susi Diamento, une amie de Gryffondor. Elle n’y avait jamais mise les pieds. Durant toute son enfance, elle rêvait de voyages et de contrées inconnues et inexplorées. Elle qui restait sur les îles Lewiss. Ses rêves l’emportaient toujours plus loin que les océans. Les vacances d’été avaient débuté depuis moins d’un mois mais le château lui manquait. La vie qui s’y trouvait et ses nouveaux amis y étaient pour beaucoup. Ignorant royalement ses devoirs de vacances qu’elle avait enfermé dans sa malle sous son lit – jusqu’au dernier jour des vacances – la petite McGregor se laissa glisser jusqu’à la bibliothèque. Première pièce sur son passage qui était occupée. Malheureusement, il ne s’agissait pas de la personne la plus appréciable de « Thistle uisgue », la demeure des McGregor. Le Whisky d’un chardon.
Comme à son habitude, le lunatique cadet de la famille était installé dans le seul fauteuil qui donnait sur la cheminée. Steven était obscur comme garçon, alors qu’il n’avait que treize ans. Moralement et physiquement, il en paraissait plus. A croire qu’on le prenait pour le faux jumeau de Matthew, qui avait deux ans de plus que lui. Trois McGregor à Poudlard. Deux Gryffondors et un Serdaigle qui rêvait d’être Serpentard. De quoi faire entrer de la dynamite dans le château. Entrant sur la pointe des pieds, la fillette entreprit de faire peur à son frère. Ce dernier ne réagit pas. Steven et Karly n’avaient jamais été en bons termes. Et pourtant, le même sang ne coulait-il pas dans leurs veines ? Si, mais pas les mêmes idéaux. Ancienne et nouvelle tradition ne peuvent se mêler.

- « Tu crois qu’un jour, je serai comme Atalante ? »
- « Tu es trop bête pour lui ressembler. »
- « Maman dit que je peux. Elle trouve que je lui ressemble. »
- « Elle veut seulement te faire plaisir. Tu te marieras avec celui que Grand-Père décidera. Tu auras des enfants que tu élèveras suivant la tradition et ton mari servira à faire croître la réputation de la distillerie. Peut-être même mondialement. »
- « Non. Ce n’est pas vrai. »
- « De quoi te plains-tu ? Tu pourras voyager. Ce n’est pas ce que tu voulais. »
- « Non !»
- « Ca suffit. Grand-père a raison. Il est temps que tu apprennes où est ta place. »
- « Je veux faire du quidditch. Matthew dit que je peux. »
- « Ce n’est pas un sport pour fille et encore moins pour une gamine. »
- « Je te déteste ! »

Les échanges se terminaient toujours de la même façon. Ils ne duraient guère longtemps. Claquant des pieds contre les dalles froides de la demeure, Karly hâtait le pas afin de sortir prendre l’air. Parler avec son frère l’énervait toujours. Pourquoi n’arrivaient-ils pas à discourir tranquillement ou alors à plaisanter comme elle le faisait avec Matthew ou Zac. Seule fille parmi quatre enfants, Karly ne pouvait compter que sur la présence de sa mère comme présence féminine. Des larmes de colère brouillaient les yeux de la petite qui irradiaient de leurs couleurs noisette.

Ses pas la menèrent directement sur le chemin de la petite serre de Charra McGregor. La mère de Karly était connue comme étant une incroyable botaniste. Depuis Poudlard, elle semblait exceller dans cette matière. En effet, Charra était autrefois une Serdaigloise, tandis que son mari perpétuait la tradition des Gryffondor. Ethan McGregor, le doyen de la famille et père de Peter, n’avait jamais vu cette union d’un bon œil. Pour ce dernier, Charra avait beau possédait la grâce et l’intelligence d’une ladie, elle ne pouvait travailler à son compte sur un autre projet que la distillerie. Ce qui était pourtant le cas. Chercheuse en botanique, elle travaillait en étroite relation avec les médicomages dans la guérison des métamorphoses post-mortem et indésirables. Arrivée devant la porte vitrée de la serre, Karly passa une main sur ses yeux afin de chasser les larmes indésirables. Son grand-père le lui répétait assez souvent : une ladie ne montre pas ses sentiments. Elle ne voulait pas être une ladie. Elle rêvait de voyages, de piraterie et de barroudage. Rien qui ne s’y alliait. Mais les enfants n’ont que peu d’impact contre les décisions des grands. Poussant la porte après une longue respiration, elle entra dans la serre alors que le soleil diminuait.

- « Maman ?»

Aucune réponse. Aucun bruit. Charra McGregor était-elle dans sa forteresse ? Avançant entre les allées des différentes plantes, Karly observait toujours cette flore avec admiration. L’endroit regorgeait de toutes les couleurs possibles et inimaginables. La forêt écossaise de la sorcière Charra comme l’appelait certaines langues. Mauvaises ou non. Tournant à l’angle, la petite fille remarqua que la calme était trop étrange. Notamment les pots cassés à terre. S’abaissant, elle en ramassa un en prenant soin de ne pas se couper. Relevant les yeux, elle aperçut une main au sol. Se rapprochant, un corps y était rapproché. Une liane entourée autour de celui-ci, le corps ne bougeait plus. Immobile. Sans vie.

- « … Maman ? »

On pouvait voir de l’incompréhension totale et de la stupeur dans les yeux de la petite qui commencèrent à s’embuer.

Le pire passage pour un être humain se trouve lors de l’adolescence. Un état se termine pour laisser place à un autre. Mais l’être humain a dû mal à se placer dans ce nouvel environnement qui l’entoure et l’assaille. Alors il nage dans sa propre personnalité et se retranche en lui. Les évènements qui l’entourent vont aider à forger sa caractère et son habit. Sera-t-il un Aventurieur ? Un Démocrate ? Un Auror ? Tant de possibilités et de chemins diverses dans le monde de l’avenir. Lequel sera le vôtre ? Poudlard. Une école de magie comme tant d’autres. Un haut lieu de magie et d’histoire. Chaque pays possède son point d’ancrage. Pour l’Angleterre, c’est Poudlard. On ne pourrait imaginer le monde magique anglais sans ce vieux château restauré magiquement. A croire qu’il ne se délabre jamais. Qu’il garde son authenticité. Beaucoup de sorciers ont foulé ses dalles. Beaucoup ont dormi dans ses draps. Nous ne sommes que des pions sur l’échiquier de la vie. Une nouvelle partie est en cours : la nôtre. Tâchons alors de rester en vie jusqu’à la fin de la partie. L’adolescence de Karly n’a rien d’extraordinaire. Gryffondor de renommée, il semblerait qu’elle ait une dent contre les Serpentards. Peut-être parce qu’elle a eu un accro avec l’un d’entre eux durant sa première année. Peut-être aussi parce que son cher frère ne traine qu’avec eux et ne prie que pour eux.



Poudlard. Quatrième année. Pré-au-Lard.


Une journée comme toutes les autres. Une journée emplie de cours qui vous emplis de joie. Joie ? Hum non, nous nous sommes trompés de mot. A moitié allongée sur sa table de travail, Karly attendait que l’heure ne passe. Autant auparavant elle était une élève non pas studieuse mais au moins sérieuse, autant depuis elle n’en avait plus rien à faire. Un samedi matin sur les bancs d’une salle de classe plutôt que sous une bonne couette chaude. Ce n’était pas humain et la jeune fille se mit à détester les samedis. Heureusement, une sortie à Pré-au-Lard était soumise dans l’après-midi. De quoi vous détendre les mœurs avant de reprendre le cours de la monotonie écolière. Heureusement que vos amies sont là pour vous remonter le moral en vous entrainant dans maintes et maintes dans des actions et blagues en tout genre.

Cette après-midi, étrangement, Karly ne se disputa aucunement avec un élève arrogant, sûr de lui et vert ou bleu. Non, la seule différence résidait qu’il s’agissait d’un rouge. Un élève de sa propre maison et de sa propre année. Une horreur. Pourtant, la solidarité des Gryffondors était belle et bien présente … sauf dans ce cas présent. Installée au comptoir des Trois Balais en attendant sa commande, Karly se fit accosté. La commande arriva en même temps que les ennuis.


– « Salut Femme de mes rêves. On n’a pas encore le plaisir de se connaitre et moi mais sa va changer. J'me présente William Alex Slayers. Et toi ? Aphrodite OU Narcisse ? »
-« Un niais de plus. On est dans la même classe depuis quatre ans, imbécile. Mais pour toi, se sera Ma grande Déesse toute puissante ! »
Quelques légers rires retentirent aux côtés de la Gryffone. Non, Karly n’avait pas fait ceci pour humilier son acolyte. Seulement entrer dans son jeu pour le remettre à sa place.

- « Ouh mais c’est qu'elle mordrait presque. 4 ans ? Et je n'ai pas remarqué quelqu’un d’aussi sexy que toi. Tu as raison je suis un idiot. Mais tu sais, personne n'est parfait. Rattrapons le temps perdu. Montre moi comment tu as la langue bien pendu » William se mordilla la lèvre supérieur et lui lance un regard pénétrant.
-« Oh. Généralement, les hommes n'aiment pas les filles trop... bavardes. Heureusement que j'ai devant moi un simple petit garçon. Dis-moi, Slayers... C'est moi où la blonde dans le coin qui espionne n'a pas l'air très... ravie ? »
- « T'es jalouse Miss ? »
-« Je n'ai aucune raison. Mais elle... la pauvre petite. On dirait un chien qu'on mène à l'abattoir. Je me demande bien qui la rendu dans cet état ... »
-« Tien j’me le demande aussi. Ah ces fille qui n’arrive jamais à trouver leur homme idéale quel dommage, mais pas pour toi fort heureusement. Tu as plus de chance. Il est face a toi .» Répondit-il dans un air théâtral et exagéré.
Regardant de l'autre côté, Karly aperçut un grand blond de sixième année.
-« Hum, oui. Peut-être bien. Mais trop studieux. C'est un Serdaigle. Je préfère les bad boys. Ils sont plus... enfin voilà quoi .»
-« Pourquoi nier l'évidence ? Tu es folle de moi ! »
-« Que... »

La jeune fille se stoppa nette. S’avançant de plus en plus vers elle, le jeune garçon semblait n’avoir qu’une seule envie : l’embrasser. Légère grimace sur les lèvres de la jeune fille. N’ayant pour seule arme que le tranchant de ses paroles et la bierraubeurre qu’elle tenait, Karly jeta cette dernière au visage de Slayers.

- « Que suis-je maladroite. Vraiment. Pauvre petit chéri... » Se penchant plus avant afin d’arriver à l’oreille de William, elle ajouta « Ne me prend pas pour l'une de tes groupies, Slayers. Bye ! »
Partant fièrement se chercher un autre verre surement un peu plus fort, Karly s’éclipsa rapidement entre les sorciers présents à la soirée. La guerre entre eux était déclarée, bien que la jeune fille n’entende pas les derniers propos.

- « Je l’aurais un jour, je l’aurais. Mc Gregor sera collée à mes lèvres, j’en fais le serment ».

Deux ennemis au sein d'une même maison. Deux grandes têtes brûlées qui se pourriront la vie mutuellement. Et vous voulez savoir le pire : ils se retrouvent tous deux dans la même équipe de Quidditch. William est batteur, Karly poursuiveuse. Etrangement, la jeune fille redoutait plus les cognards de sa propre équipe que ceux de l'équipe adversaire. Slayers était surement payé pour faire gagner l'équipe adversaire. Le pauvre... Cela ne marchait pas toujours, bien que Karly reçut pas mal de bleus.

Tandis que la scolarité de Karly McGregor avait pris un mauvais tournant dès la mort de sa mère, l’impossible sembla se produire. Travaillant la plupart du temps en groupe, la popularité de la jeune fille l’empêcha de sombrer plus profondément dans la mélancolie. Le contraire se produisit. Beuveries, sorties clandestines, fêtes improvisées, courses de balais, quidditch, etc, tout se déroula dans la débauche contrôlée sans pour autant l’empêcher de passer ses examens et de les obtenir. Les amitiés se développèrent et les inimitiés de même. Notamment lorsqu’on est une jeune Gryffondor de génération en génération et qu’on déteste tout ce qui peut être vert. Tout ce qui est perfide et trahissant. Durant l’époque de Poudlard, Karly fuyait un cours plus que d’autre : la botanique. Une matière qui ne lui rappelait que trop sa défunte mère, botaniste réputée dans le monde de la magie et morte dans ses expériences. Autant vous dire que, malgré de fortes connaissances dans la matière, personne ne peut la faire entrer dans une serre… ni même dans l’eau. Et oui, tout le monde possède sa propre phobie. Pour la jeune fille, c’est l’eau. Peur panique non contrôlable. Mort évidente.

Suite à ses études à Poudlard, Karly entra à l’université de Kew sur ordre de son frère. En effet, son père venait de la mettre à la porte de chez eux car elle refusait de suivre la voie principale des femmes McGregor : être femme au foyer et faire prospérer l’industrie familiale. Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas le whisky mais il y avait des mesures à tout. Etudiant les Forces Publiques, elle y rencontra principalement son meilleur ami qui n’était autre que… le frère jumeau de ce cher Slayers. La réplique crachée. Devant partagés leur baraquement ensemble, une réelle amitié se développa mais pas avec William. Il ne faut pas pousser les hypogriffes vers les Trolls non plus. Néanmoins, tout peut se produire. Trois années de théorie passèrent… mais il nous restait la pratique. En effet, devenue consciencieuse de son avenir – et surtout bourrée d’intrépidité – Karly demanda un stage à l’étranger afin de perfectionner sa pratique. Chose non obligatoire mais fortement recommandée pour certains avenirs. C’est ainsi qu’elle partit trois années en Australie… Mais l’impensable se produisit avant son départ.

Partant avec Fox, Sawyer et William à Las Vegas suite à la cérémonie de remise des diplômes, William et Karly se rapprochèrent plus que d’accoutumée : ils se marièrent. Deux fortes têtes de mules refoulant leurs sentiments au plus profond ne peuvent que voler en éclat, ou non. Il en fallu du temps pour leurs faire accepter leurs sentiments –notamment pour la teigneuse – mais chose faite et alcool aidant grandement, la chapelle du casino de Las Vegas les déclarèrent mari et femme devant un prêtre sorcier. Etrangement, celui-ci portait une tunique digne de Merlin l’Enchanteur. Partageant leur dernière nuit ensemble avant que Karly ne rejoigne l’Australie, ils passèrent leur première nuit de noce ensemble. Mais il s’agirait du dernier. Pourquoi ? L’anneau étant trop grand pour elle, Karly le perdit dans la nuit et au petit matin, avec une joyeuse gueule de bois, le prêtre et la demande en mariage avaient mystérieusement disparu de l’esprit de la jeune femme. Croyant seulement avoir bu plusieurs tequila de trop, elle pensa avoir passé la nuit avec William sans grande conséquence. En retard sur l’heure prévue pour son départ, elle partit sans un mot, persuadée qu’il ne s’agissait que d’une nuit sans lendemain et que tous les deux en auraient oublié les déboires. Quelle grossière erreur. Oublier son mariage. Plus que du Karly tout craché.







Australia. Trois jours avant le retour de Karly en Angleterre.



Une petite fille qui respire l’air embaumé d’un champ de blé. Entre ses mains flotte un épi entouré d’un halo scintillant qui réchauffe son visage. L’air embaumé est léger et surélève ses cheveux bouclés dansant dans le vide. Au loin, un Chardonnet élégant entame une petite chanson de sa composition. Son bec rougeoyant trahit sa position dans l’arbre. Le silence semble avoir pris cette scène en exemple de plénitude. Tournoyant sur elle-même, elle finit par tomber à terre, dos contre le sol dur dû à la sécheresse. Ouvrant les yeux, on peut apercevoir une larme de sang glisser le long de sa joue.

- « Makara ? »

Relevant rapidement le buste dans un sursaut, un simple drap de lin glissa sur le corps transpirant de la jeune femme. Les cauchemars et la canicule qui persistait en Australie laissaient des traces de sueur froides imprégnés dans les draps blancs. La respiration haletante et le cœur battant la chamade, elle enfonça ses mains dans le matelas usagé et ses ongles entrèrent en contact avec la mousse qui le constituait. Après avoir pris plusieurs minutes pour se remettre de la vision de cette petite fille lui ressemblant mais lui rappelant également quelqu’un dont elle ne saurait mettre un nom dessus, Karly se leva afin d’enfiler sa tenue pour l’intervention du jour. Une heure plus tard, la température avait encore augmenté alors qu’ils atteignirent un camp de vieux aborigènes et que les compagnons de la jeune femme commentèrent son teint livide et blanc, contrastant clairement avec les teins mâts et bronzés locaux.

- « De quoi parle-t-il ? »
- « D’une vieille histoire faisant parti de celles du Temps du rêve. Les traditions aborigènes. On dit que chacune d’entres elles renferment une part de vérité mais c’est à vous de découvrir laquelle. Plusieurs vieilles entitées habitent ses contrées... On dit que certaines d'entre elles reviennent parfois au commun des mortels, sorciers ou moldus, pour leurs faire rejoindre le bon chemin. Apparemment, ils se seraient égarés.»
- « C’est pour çà que c’est du vieux charabia. »
- « Hahaha ! Oui, en partie. Ses histoires sont vieilles. Si vieilles qu’elles embrouillent un peu l’esprit.»

Concentrée sur le long chemin bossu qui s’offrait devant eux, Karly resserra ses doigts autour de sa baguette. Pourquoi l’avait-on envoyé par-delà la brousse ? La nature semblait avoir repris ses droits en cet endroit, tant bien que les sièges ne restaient pas en place plus de cinq secondes. Une forêt équatoriale qui contrastait fort avec les immenses déserts de sable rouge qui s’étendaient à perte de vue sur toute l’Australie. Les rêves n’avaient pas disparu mais aucune signification n’était parvenue. Au cours du chemin, une embuscade avait eu lieu. Ses rêveries avaient empêché à la jeune femme de bien se préparer et un sortilège l’atteignit sévèrement à l’épaule. Fort heureusement, les autres aurors l’accompagnant – sous divers habits moldus – ripostèrent à temps, tandis que Karly roulait sur la terre ferme d’Australie ayant été éjectée du véhicule. Les engins moldus, des tas de ferraille ne servant à rien. Mais où était passé son douillet balais ? Une série de sortilèges verts et rouges plus tard, la voie était libre mais couverte de corps et de sang de toute part. Heureusement, la nature reprendrait bientôt ses droits en purifiant cet endroit. Echarpiné au milieu du chemin, Karly réussit à retrouver les membres de l’équipe plus ou moins en vie. Certains n’avaient que des éraflures tandis que d’autres en avaient perdu des membres. De retour qu QG, c’est ainsi que la dernière mission de la jeune femme s’opéra. Silence complet.
Revenant d’Australie avec une épaule en écharpe le temps de la guérison magique, Karly emménagea chez sa tante Charra et sa nièce Cathy. Celles-ci les accueillirent chaleureusement bien que trois McGregor sous le même toit vont toujours du bruit. De retour en Angleterre, Karly s’occupa tout d’abord de sa carrière professionnelle avant même de retrouver ses vieux amis, laissés depuis longtemps sur le continent, trop occupée pour revenir de temps à autre au pays de la pluie. Auror à temps complet au ministère de la magie, les surprises semblent être au rendez-vous, croisant le chemin de la jeune femme bien plus fréquemment qu’elle ne semblerait le vouloir. Le destin est capricieux, d’autant plus lorsqu’on tente de le rejeter.