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A NE JAMAIS S'Y ATTENDRE, ON FINIT TOUJOURS SUR LE CUL. BLAME MOI.

- Pourquoi penses tu cela de ta propre personne, Teyo ?

L'hispanique sursauta comme un démon, alors que ce dernier s'était retiré dans l'arrière village du Pré-au-Lard pour se retrouver seul, comme il le faisait souvent, maintenant qu'il était mangemort, et qu'il avait besoin de respirer, de prendre l'air, de se remettre constamment en questions, comme pour éviter de se perdre, pour éviter de s'oublier, et tenter de garder consistance avec lui même. Qu'il ne soit plus le fantôme qu'il semblait l'air d'avoir. Du moins, c'était lui, ce qu'il ressemblait. Plus aucune joie de vivre... Juste de jouer. Il était devenu un excellant rôliste, il fallait le voir à l'oeuvre. Il savait mentir sur tout, et gardait les secrets les plus lourds. Mais il y avait toujours un moment où son innocence ressortait à travers le silence, et les larmes de la solitude coulant sur les joues dorées. Dakota leva doucement le regard vers la voix, alors qu'il enjambait doucement la haie de bois, derrière chez Zonko pour aller marcher un peu dans les bois, la vallée du Pré-au-Lard.

- Mama...
- Bah oui ! Qui tu voulais que ce soit ? Le Pape peut être ?

Dakota porta la main à son pendentif du catholicisme.

- Oh, ça va.... Me fait pas le pieu, tant que tu y es. C'est pas avec ce que tu fais habituellement, que je vais te choquer en jurant un peu sur l'un des saints de Jésus ou qui tu veux...

Le Latino eut un léger sourire, tout en continuant de marcher en contrebas du village. La Mama le suivait, il le savait, si elle était là, c'était qu'elle avait quelque chose à lui dire, alors autant qu'il fasse ce qu'il avait à faire. Elle se bougerait un peu, ça lui ferait les pieds, pensa t il. Mais le silence s'installa, et rien ne fut dit par cette dernière. Ce qui mit Dakota mal à l'aise.

- Désolé... Murmura t il, tout bas.
- De ?
- Bah... Dakota se maudit. Elle avait ce don de vous faire sortir les mots que vous voulez à tout prix éviter de sortir car vous avez cette impression bizarre qu'ils vont vous y écorchez les lèvres.
- Bah... Quoi ?
- Tu sais très bien où je veux en venir, Mama...
- Non... J'aimerais que tu me le dises...
- Tu le sais déjà, ça sert à rien de feindre l'ignorance.
- Ah... C'est qu'on devient retord... Ca te servira au moins, à quelque chose, tiens... Fit elle d'une voix sarcastique, arrachante une grimace sur le visage de son petit fils. Je le sais que tu es chez les Mangemorts... Mais ce que je ne sais pas, c'est ton point de vue... Je sais tes raisons, et elles me font gerber... L'amour... Ca sert à rien. Tu la prends, tu las baises, et on n'en parle plus. Y en a 50 autres qui vont te présenter leur trou pour que tu les abreuves de ton elixir...

Dakota rougit furieusement. La Mama avait un de ses francs parler... Il l'avait toujours connu ainsi, mais il venait à peine de découvrir la vraie raison du faite que les autres vieilles du quartier, à part deux ou trois, la fuyait comme la peste. Ce qui la faisait toujours autant rire avec ses copines. Elle lui tapota l'épaule, en éclatant de rire.

- Ca te fou mal à l'aise de parler de ça ? Bon, j'arrête. Je suis pas là pour ça...
- Merci...

Elle eut un sourire amusé, avant de tendre doucement sa main vers la joue de son petit fils pour la lui caresser délicatement. Un frisson parcourut l'échine de Dakota qui se laissa tomber au sol, près d'un arbre, tandis que la Mama s'asseyait à ses côtés, lui caressant doucement le dos. Il venait de s'effondrer en larmes. C'était tout ce qu'il avait besoin... Tout ce qu'il avait demandé à l'égard de sa famille. Ne pas le rejeter, même si lui, se rejeter. Et là, surtout venant de la Mama, il en était littérament tombé sur le cul ( et c'est le cas de le dire ). Jamais, il n'aurait pensé qu'elle serait capable un jour de faire cela. Comme quoi, l'on pouvait croire connaître une personne sans réellement la connaître. Dakota posa son visage contre l'épaule de la Mama tandis que cette dernière lui caressait doucement le dos, laissant à son petit fils, tout le loir de pleurer, de vider ses émotions qu'il avait ressentit jusqu'alors, cette frustration énorme qui était de faire le mal pour faire le mal, sans réellement de motivation pour. Finalement, il releva doucement le regard, pour le plonger dans celui de la Mama qui prit une teinte particulièrement triste. Elle lui chassa ses larmes de son visage, avec tendresse et elle murmura délicatement.

- C'est fou comme tu ressembles à Miguel, et à Pedro, mon fils...
- C'est une insulte ? Demanda t il, reniflant doucement.
- Pas cette fois, mon beau... Répondit elle, avec un doux sourire qui fit naître un sourire sur les pâles lèvres de son petit fils.
- Pourquoi ? Rajouta t il, après un moment de silence, où ils ne s'étaient pas lâchés du regard.
- Parce qu'ils étaient comme toi... Mais eux, ils n'ont jamais eut le courage ou la témérité de se faire aposer la marque des mangemorts... T'es incroyablement con... Dakota. Mais le pire, c'est que ça serait dérangeant que tu ne sois pas aussi con...

Dakota explosa de rire. Son premier rire depuis bien deux semaines. L'hispanique se sentit le coeur léger. Vivre un moment de complicité comme cela avec l'un des membres de sa famille lui avait tant manqué. Dino et Bella... Ils préféraient les éviter pour leur valoir des ennuies vis à vis des mangemorts.

- J'aime te voir rire... Ca te va mieux...
- Merci...
- Arrête de me remercier, j'ai l'impression que tu me lèches le cul.

A nouveau, il explosa de rire. Si elle n'existerait pas, il faudrait l'inventer, ce fut sa pensée du moment, et cette dernière sembla la voir, la sentir car ses joues rosirent doucement.

- Pourquoi tu es là, Mama ?
- Je suis là pour t'aider...

Dakota baissa le regard, avant de dire.

- Aider à quoi ?
- A combattre tes démons.

- Mes démons ?
- Oui.

Dakota resta silencieux, posant son regard sur une pierre qui était non loin d'eux, d'une taille particulièrement honorable. L'hispanique alla s'asseoir près d'une arbre, le dos adossé contre un mur, tandis que la Mama vint s'asseoir à côté de son petit fils, posant sa main sur le genou de ce dernier. Il ne put s'empêcher de ressentir un profond élan d'affection, malgré le fait qu'il se soit toujours méfié d'elle. Dakota ne levait pas le regard contemplant sa main où il y avait le chevalière de son arrière grand père sur le doigt. Il eut un petit sourire, regardant la Mama avec une petite curiosité dans le fond de ses iris tout aussi noir que l'était les feu follets d'Alicante lorsqu'il se déchaînait pour faire plaisir aux gamins de la famille.

- Qu'est ce que tu vas me faire ?
- Je dirais plutôt, ce qu'on va faire.

Dakota croisa les bras, avant d'adopter un petit air suspicieux. Avec la Mama de toute façon, il valait mieux se méfier, histoire de ne pas tomber de trop haut. Cette dernière eut un petit sourire, ajoutant :

- Je te propose d'être mon binôme, Dakota.
- Ton... Binôme ?
- Oui. Avec tout ce que cela apporte. Je te traiterais comme mon égal, et tu me traiteras comme ton égal. Je serais une partie de toi, et toi, une partie de moi. Tout ce que j'ai en ma possession, je le mets en ta possession, et tout ce que tu as en ta possession, tu le mets en ma possession, tu vois ce que je veux dire ?

Dakota se gratouilla le menton avec un petit sourire. Il baissa doucement le regard vers sa chevalière, puis, il la retira doucement, la posant sur son genou. Il défit son collier, retirant la moitié de ses pendentifs, et il lui tendit. La Mama eut un sourire.

- Non... Tout est illusoire, sans réellement l'être... Ce n'est pas réellement du vent, mais c'est plus une sorte de contrat spirituelle, tu vois ce que je veux dire ?
- Hum... Et comment savoir que tu ne vas pas me berner ?
- Et pourquoi le ferais je ? Quels seraient mes motivations ?
- Mais comment savoir la vérité ?
- Justement, j'ai dis que je mettais tout ce que j'avais en ta possession, et toi, également.
- Un contrat magique ?
- Exactement. Tout est fait pour. Nous sommes les seuls au courant, et nous établissons une sorte de lien perpétuelle entre toi et moi.
- Comment s'y prend on ? Fit Dakota, visiblement curieux d'en apprendre d'avantage.
- Tu acceptes ?

Dakota eut un sourire, sachant très bien qu'elle n'irait pas plus loin. Dakota eut un petit rire, puis, il lui dit dans un sourire canaille.

- Oui, Mama...
- C'est fou, comme Pedro ne cesse de ressortir en toi... Il avait le même sourire... Enfin, il l'a toujours...

La Mama baissa le regard, et Dakota ne put s'empêcher de se sentir touché, et tranquille. Elle était géniale, et humaine, en faites. C'était con, mais Dakota, tout comme 'Rico et Lou, en avaient toujours douté. Dakota laissa un silence s'installait tandis que l'on voyait dans les yeux de la Mama comme une aura rêveuse...

- Enfin, bon. Ce couillon n'est pas là, pour le moment et...
- Qu'est ce qu'il fait, Pape ?
- Si je le savais, je peux te garantir que je serais avec lui à lui casser les couilles.

Elle sourit, et Dakota sut que c'était la vérité. Elle prit la chevalière de Caïn ( le père de Pedro, soit l'arrière grand père de Dakota ) et elle souffla doucement dessus. Elle ferma les yeux, tendant sa main devant elle. D'un coup, elle lâcha la bague qui resta en l'air, suspendu. Un vent se leva doucement, tandis qu'une sorte d'ouragan semblait prendre forme autours de la chevalière. Une boule rouge brique commença peu à peu à apparaître, doucement, tandis que Dakota ne cessait de jeter des regards entre sa grand mère qui gardait les yeux fermés, les cheveux bougeant dans tous les sens, ainsi que son châle et sa robe de sorcière. Puis d'un coup, ses cheveux et ses vêtements s'arrétèrent de gesticuler et elle réouvrit les yeux. Elle sourit, et Dakota le lui rendit. Instinctivement, il saisit doucement la chevalière qu'il remit à son pouce gauche. Il la regarda s'asseoir de nouveau, puis, il lui demanda :

- Et maintenant ?
- Donne moi ta main, pour le moment, tu n'as plus rien à foutre ici, Teyo.

Il lui tendit sa main, et elle transplana dans une volute de fumée. Mise en place de l'échiquier. Le fou est en marche.