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Plusieurs craquements retentirent. Antonio sourit. Il ne faisait que ça. Aujourd'hui, il y avait la famille qui se ramenait, et ça allait causer dur. Ce qui était bien, c'était que ce manoir était suffisamment grand pour contenir tout ce beau monde. M'enfin, comme le disait Alicante, lui, il était bien plus à l'aise dans une roulotte qu'autre chose. Tout ce qui ne bougeait pas, ç'était pas classe. Si il fallait s'en aller rapidement, il ne pourrait jamais prendre sa maison, dans sa fuite. Alors qu'avec une roulotte... Là, était la seule différence qu'il puisse avoir. Certes, un gain de place limité, mais suffisant. Devant Antonio, sous un soleil de plomb du beau pays Mexicain, les « Oleivera » viennent d'apparaître tout de noir vêtu. Alicante est là, droit, le regard sombre mais rieur. Il avait ce sourire qu’ils aimaient tous voir apparaître. Ce dernier s’avança doucement, tandis que ses deux fils restaient calmement derrière, le reste de la famille derrière ces derniers. Il tendit ses bras vers Antonio qui répondit de même. Un bourrade, puis, ils se regardèrent droit dans les yeux, avant de se lâcher. Antonio inclina doucement la tête vers les autres membres de la tribu.

- Ils sont arrivés ?
- Oui. Ils sont tous dans la cour derrière. Diego en est déjà à sa deuxième bouteille de Rhum. Fit il avec un sourire.
- C’t’enflure… Ajouta-t’il avec un sourire entendu.

Antonio eut un petit rire, avant de se retourner, et d’entrer directement à l’intérieur de la bâtisse avec cette allure qu’il avait de son père. Rapidement, Alicante se mit à le suivre, montant les marches du perron. Arrivé en haut, il se retourna vers le reste de la famille, puis suivit d’un clin d’œil, il leur fit comprendre qu’ils avaient quartier libre. Antonio marcha d’un pas rapide, mais silencieux, on n’entendait jamais ses pas sur le marbre, comme si il lévitait. Passant dans la cuisine, où il chopa une orange que sa sœur venait d’éplucher pour Vicente, il fit un clin d’œil au petit avant de continuer toujours tout droit. Passant la porte, il vit Diego en haut du petit muret de la fontaine avec son singe qui était entrain de danser. Ou du moins, de faire un truc qui y rassemblait. Melissa, Melanca et quelques unes, étaient complètement morte de rire. Qu’est ce qu’il branlait…

- Ah ! Tony ! Como vas ?
- Muy bien… Descends de là, t’vas te vautrer.
- Mais c’est l’ptit pote Alicante ! Il sauta comme un équilibriste au sol.

C’était le seul à avoir le culot de l’appeler ainsi, et c’était le seul, à qui Alicante ne disait rien, sinon, un sourire amusé. Les rares personnes qui s’y étaient aventurés n’étaient plus de ce monde. Que c’était bon d’avoir un désert… Diego lui donna une tape dans l’épaule avant de s’avâchir à moitié sur ce dernier. Ali’ sourit. Il l’aida à marcher quelques peu jusqu’à ce qu’ils entrent à l’intérieur laissant les femmes et les gamins dehors à profiter du beau temps. A l’intérieur, il y avait Miguel, Fidel, Eñaut, Diego, Ramòn, son grand frère, avec Rokas, un peu plus avec Marguerita. Rokas… Un étrange type. Surtout qu’il ressemblait beaucoup à Dakota. Miguel n’avait cessé de le regarder depuis qu’il le connaissait. Il tentait de percer son secret sans jamais y arriver. Lorsque Diego posa un pieds dedans, la Mama ne se fit pas attendre pour critiquer.

- Quand est ce qu’un Sandovar va se montrer sous un jour meilleur ?
- Mais il est meilleur ! Justement ! Expliqua Diego, un sourire sur ses lèvres.

Miguel eut un petit rire avant de s’asseoir doucement à sa place. Alicante tira sa chaise, et fit de même. Et chacun fit de même. Quelques minutes passèrent avant que des elfes de maison apparrurent pour poser de quoi se rafraîchir et de quoi manger un peu. Ils se retirent en s’inclinant doucement sous les remerciements de chacun. Puis, Miguel parla :

- Où est Dino ? Et Rodrigue ?
- Je sais pas du tout… J’ai tenté de les contacter, impossible.
- Tu as essayé de voir avec Bella ?
- Egalement, c’est trop étrange… Dante est à la maison, pourtant. Ici, il n’est même pas à Poudlard. Je ne comprends pas ce qu’ils leur arrivent.
- Ils vont pas tarder.

Alicante posa son regard sur Marguerita. Il était reconnu que ces deux personnes se détestaient au plus au point. C’était quelque chose que personne n’arrivait à comprendre, seuls, ces deux là. Alicante eut un reniflement dédaigneux alors que la vieille soupirait avec arrogance.

- Bon, on va commencer.
- J’crois que c’est ce qu’y a de mieux. Puis, ils sont déjà sur place, non ?
- Oui. Il faut dire que Dino s’est incroyablement débrouillé. J’crois qu’il a réussi à assouvir sa volonté sur l’un des membres du département de la coopération magique.

Ils éclatèrent de rire tandis que Fidel disait avec un sourire.

- J’ai toujours dis, que le ministère Londonien était tout aussi prenable qu’un château de sable… Quel bande de con…
- Pas faux. Si un loup l’a eut…
- Un loup fou…
- C’est justement pour ça que je le dis, Alicante.
- Non, Fidel. Un loup fou est con. Fenrir est quelqu’un de très intelligent. Lui, il peut prendre le Château. Wolfgang doit son coup de génie par sa simple témérité. Il finira par creuver.
- C’est qu’Enrique pense…
- Qu’est ce que Rico vient faire là ? Mama ?
- Il le sent pas… Il m’a dit. J’ai compris. Tu crois que c’est pourquoi que je lui ai donné son couteau de rituel, cet été ?
- Alors, il est prêt ?
- Oui, Diego. Il va falloir que tu arrêtes le rhum quand tu seras en Angleterre. Il va falloir que tu veilles sur eux.
- Pourquoi, Mama ? Tu ne peux pas le faire ?
- Mon heure n’est pas venue. Mais celui de Lucrezia, oui.
- C’est pour ça que Miguel, tu l’as retiré de Salem ?

Antonio s’assombrit.

- Non, ce n’est pour ça.
- Ok.

C’qui était bien, c’était qu’ils ne posaient jamais de questions sur les sujets embarassants. Antonio devait s’expliquer avec Alberto, mais ce dernier le fuyait. Chaz ne parvenait pas non plus à le trouver. Ca le faisait littéralement chié, il fallait dire. Il ne savait pas réellement ce qui c’était passé. Et Chaz était incroyablement en colère. Plus que la fois où Dak’ avait envoyé le couteau de cuisine sur Alberto et que Lou n’était pas loin.

- Donc, mon boulot consiste à veilleur aux deux apprentits Shaman ?
- Exacte.
- Bien. Je peux prendre l’air ?
- Déjà ?
- Ma foie ! Il fait 40 degrès et vous avez les torches allumés !
- Et tu veux qu’on y voye comment, après Diego ? Sussura avec amusement Eñaut.

Ils explosèrent tous de rire. Diego eut un petit sourire, et se leva de sa chaise, s’appuyant doucement sur Zorion. Ce dernier se leva pour l’accompagner à la fenêtre que Diego ouvrit.

- Bah, c’est pas le vieux Dino, ça ?
- Si ! Papa ! Dino es aqui.
- Bien.

Dino entra doucement dans la pièce, un regard particulièrement sombre. Ce dernier se tenait le bas du ventre avec douleur, une trace de sang halant les contours de sa main, avec une étrangeté particulière. Marguerita ne put s'empêcher de pousser un léger gémissement de stupéfaction, tandis que les hommes le regardaient avec un étrange air. Eñaut, du même âge que lui, ou presque à quelques années prêts, se leva vers lui, l'aidant à s'asseoir sur une chaise. Diego était à la fenêtre, assis sur le rebord, tandis qu'on entendait, au dehors, les femmes parlaient près de la fontaine. Eñaut demanda directement à Dino, tandis que la mama s'attelait déjà près d'eux, sortant son nécéssaire qu'elle avait toujours sur elle.

- Qu'est ce qui s'est passé ? Dino ?
- Je suis tombé sur un petit con qui savait joué du couteau.
- Comment ça se fait qu'il t'a touché ?
- M'a pris en traître. Déshillusionné.
- L'enculé...
- Tu veux que je t'aide ?
- Oui. Tiens moi ça.
- Il est pas arrivé, Papa ?
- Non. Pas encore...

Dans les yeux de Dino, l'on vit une profonde surprise, suivit d'une panique irraisonnée. Marguerita leva le regard vers Dino pour l'imposer à ce calmer, mais ce dernier tenait de se lever. Eñaut se leva, posant ses deux mains sur les épaules de son cousin.

- Lâche moi, il faut que j'aille...
- Qu'est ce qui s'est passé ?
- Il faut que tu ailles où ?
- Tu faisais quoi ?
- Lâche moi, Eñaut.
- No. La Mama doit te regarder.
- Mama pousse toi.

Elle répondait pas. Dino s'énervait.

- Diego...
- Ui ?
- Aide les.
- Je te donne ma place.
- Diego.
- Diego, por favor.
- Diego, viens là de suite !
- IN-DIS-PEN-SA-BLE ! Indispensable !

Antonio eut un petit sourire, tandis que Diego s'approchait de la Mama et d'Eñaut, avec sa démarche titubante. Il s'agenouilla à côté de la Mama qui lui tendit un petit couteau. Ce dernier le regarda quelques instants, avec de grands yeux. Il releva le regard vers la Mama qui acquieça rapidement de la tête. Diego ferma doucement ses yeux, puis, lorsqu'il les réouvrit, c'était comme si il n'était plus bourré. Comme si il n'avait jamais bu. Il siffla. Squee débarqua à la seconde, avec sa petite sacoche qu'il tenait toujours sur lui.

- J'ai besoin d'essence de Mandragora, Squee. Amène moi aussi un couteau d'argent et une pincée de belladone dorée.
- Prends une fiole d'eau bénite aussi, avec un sachet de bézoard en poudre.
- Qu'est ce qui se passe ?
- J'crois qu'il m'a pas loupé, ce con... Miguel... Papa est à Londres. Il m'a dit qu'il en avait pas pour longtemps...
- Qu'est ce qu'il y faisait... ?
- Des indices... Sur le Codex Solaire. On sait où il ait... Enfin qui le détient. Mais y avait les... Il n'arrivait à prononcer le nom. A plusieurs fois, il tenta rien. FInalement, il poussa un gémissement de douleur lorsque Diego tâta la blessure qu'il avait au niveau du foie. La con de toi, la putain....
- Ta gueule, où j'y rentre les doigts. Mama, regarde.
- Un bout de la lame.... Retire là doucement.
- Eñaut.
- J'ai compris.
- Qu'est ce que... Aaaaarrrrrgh.

Eñaut venait de le bloquer, alors que Diego y entrait deux doigts sans le moindre ménagement. Quelques larmes de douleur venaient de perler sur les joues de Dino qui baissa le regard. Marguerita lui leva le visage, regardant ses pupilles. Elle eut un léger sourire, lui tapotant la joue.

- Bon garçon...
- Alicante, Fidel, venait avec moi. On a à faire à Londres, je pense.

Ils se levèrent d'un bonds, sortant les baguettes magiques. Dino soupira avant de bredouiller :

- Mayfer Street... Mayfer Street... Là. Retrouvez le, s'il vous plaît...
- Pas de doute, petit.

Alicante sortit doucement. Miguel lui passa une main dans les cheveux avant de sortir à son tour.

- Courage, vieux.

Et Fidel suivit. Eñaut lâcha doucement Dino lorsque la Mama le lui fit comprendre. Elle métamorphosa d'un geste de la main deux chaises en un banc, puis, Eñaut posa doucement quelques capes de sorciers qui traînaient pour que cela lui soit plus confortable. Diego regardait doucement le bout de la lame. Eñaut s'en approcha doucement lorsqu'il se relevait doucement pour regarder avec la lumière du jour.

- C'est ?
- Vieux poison. Très vieux poison.
- Qu'est ce que c'est comme poison, Diego ? Son haleine me donne à penser que c'est de la belladone...
- C'est bien la cerise du diable... Mais putain, ils lui ont foutu le cerisier là... Que fait Squee ?
- J'vais crever ?
- Oui. Dans d'atroces souffrances.
- Elle blague ?
- Je pense...
- Oh putain... Diego éclata de rire, la Mama esquissant un sourire. Et ça vous fait rire ? Bande de con !
- Squee...

Le singe en mettait bien du temps.