« Non, mais tu veux un coup de main pour regarder les seins de ma copine ? »

Lorelei lui retourna un regard effaré tandis que le vendeur se décomposait. Sûr qu'il ne savait pas que le mot "copine" avait un double sens plutôt mal venu quand on parlait d'une fille qu'on connaissait depuis moins de trois heures.

« Mais... mais...mais - Je savais pas ! Je pouvais pas savoir !! Je - je vous l'offre !!! »
« Comment ? Pour un beignet tu montres tes seins ? Mais il est pour toi le deuxième, Lorelei ! »
« Oh ! Euh... Ben merci... Imraaaaaaan! Mais reviiiiiens! », elle eut juste le temps de voir un gallion lui passer sous le nez et un apprenti bibliothécaire furibond s'éloigner sur le même vélo qu'elle avait pris pour qu'ils aillent se balader ensemble. Bref. Ca s'annonçait encore bien cette histoire... « Ben du coup je le veux bien le beignet, et le change aussi. Sinon ça fait cher le beignet. »

Le vendeur s'exécuta pressé d'être débarrasser des deux casse pieds - surtout de la fille à vrai dire...

« Mais Imran... Faut pas s'énerver pour si peu. Je savais pas qu'il était pour moi ce beignet. Je voulais juste t'empêcher de manger plus de chocolat. Y a pas mort d'homme. Allez, je te raccompagne chez toi avant que tu ne me fasse une crise de foie. Je crois que ça vaut mieux. On pourra toujours remettre la visite à une autre fois. »

Elle lui tendit une main fière et amicale, visiblement même pas vexée. Elle glissa sa main dans son minuscule sac et en sortit son téléphone, profitant qu'Imran était trop occupé à faire la gueule pour lui prêter attention. Elle tapa quelque chose sur l'écran de son téléphone et presque instantanément, l'arbre factice se mit à faire des jeux de lumière tandis que le téléphone diffusait la dernière musique pop en vogue.

« Voilà. Maintenant que t'as vu ça, on peut y aller. »

« Mais Imran... Faut pas s'énerver pour si peu. Je savais pas qu'il était pour moi ce beignet. Je voulais juste t'empêcher de manger plus de chocolat. Y a pas mort d'homme. Allez, je te raccompagne chez toi avant que tu ne me fasse une crise de foie. Je crois que ça vaut mieux. On pourra toujours remettre la visite à une autre fois. » Imran stoppa son vélo, regardant Lorelei de bas en haut, l'air vexé, puis il se mit à sourire, ne pouvant s'empêcher d'être content de la voir agir ainsi. Il lâcha le guidon de son vélo, en maintenant le cadre avec ses jambes, pour passer ses bras autour d'elle, afin de la serrer contre lui, et il lui dit : « Je peux pas être énerver avec toi, Lorelei. » Il lui fit un large sourire, et il s'avança un peu vers l'arbre où un nombre incalculable de personnes s'arrêtaient, avec leur téléphone dans les mains.

Imran ne comprenait pas grand chose. Il n'avait rien de particulier, mais ce n'est que lorsqu'il finit par se dire qu'il devrait peut-être lui dire qu'il s'embêtait un peu et qu'il aimerait voir autre chose, que l'arbre sembla tout à coup prendre vie et tout un tas de lumières s'emparèrent de lui. Imran écarquilla grand les yeux, la bouche grande ouverte, avant de se retourner vers Lorelei, l'air surpris, mais enchanté. Son regard plein d'étincelles, il reposa son regard sur l'arbre vers lequel il s'approcha en deux coups de pédales. Il leva machinalement la main vers l'arbre, et son enthousiasme se scinda en deux lorsqu'il vit que l'arbre, qui semblait mort tout à l'heure, n'était, en faites, pas vraiment un arbre. Il regarda quelques instants les branches, avant de finalement, retourner vers Lorelei qui lui disait : « Voilà. Maintenant que t'as vu ça, on peut y aller. » Il donna un coup de pédale, se dirigeant vers l'endroit le plus proche pour poser les vélos qu'ils avaient emprunté.


(...)

C'était un Imran qui traînait un peu des pieds qui s'avançait vers la bibliothèque. Il avait pas envie de rentrer maintenant. Pas tant qu'elle ne le voulait pas comme copain, qu'ils ne se soient embrassés, ou que savait-il en core. Il ne voulait pas partir comme ça, et s'apprêtait à faire demi-tour lorsqu'il sentit son ventre faire des siennes. Il ajouta tout bas : « Je crois que je suis pas bien, Lorelei. » Il fronça légèrement les sourcils, avant de lui indiquer l'entrée de leur appartement. Ils se dirigèrent vers le petit escalier et gravirent les quelques marches avant de s'engager dans un petit corridor qui débouchait sur une porte de bois. Il posa son regard vers Lorelei, et il lui dit alors : « La lumière est un symbole, Lorelei. Un jour, je te dirais ce que c'est. » Il déglutit difficilement, fronçant de nouveau les sourcils. Les effets du chocolat semblèrent se dissiper, mais son ventre, lui, semblait vouloir lui faire payer ce qu'il avait fait toute l'après-midi.

« Je crois que je suis pas bien, Lorelei. »
« On est presque arrivés. », fit la jeune femme qui le soutenait dans les escaliers.

Elle frappa deux coups secs à la porte et presque aussitôt, une ravissante jeune femme apparut :

« Il a mangé du chocolat. Je savais pas qu'il était allergique du coup j'ai préféré le ramener. », répondit l'autre jeune femme d'une voix un peu emprunté.
« Oh t'inquiète, il m'a déjà fait le coup du chocolat à moi aussi. Ils sont pas possibles avec ça. Mais entre, j'ten prie. », la rassura Moony en récupérant la cargaison de Lorelei.
« Oh euh... non merci. J'vais plutôt y aller c'est gentil. »

Après ça, la fille de la bibliothèque avait presque instantanément disparue, comme si la vue de l'intérieur chaleureux que Jinan, Imran et Moony partageaient l'avait fait fuir. Bizarre.

« Chololat mh ? Au moins tu as l'air d'avoir passé une bonne soirée même si la suite ne s'annonce pas terrible. Tiens bois. », fit Moony en collant dans les mains d'Imran, qu'elle avait installé sur le canapé, un mug de café bien chaud auquel elle avait vicieusement rajouté une cuillère à café de sel. Le parfait vomitif en somme, « D'une traite. Après tu me raconteras ? La porte des toilettes est ouverte, Jinan est à la douche », demanda-t-elle toute contente pour lui.

« Chololat mh ? Au moins tu as l'air d'avoir passé une bonne soirée même si la suite ne s'annonce pas terrible. Tiens, bois. » Imran était avachi sur le canapé, la tête sur le dossier, les yeux en l'air avec une main sur le ventre. Lorsqu'elle lui tendit la boisson, il se redressa légèrement, la saisissant avec sa main libre. Il haussa les épaules, se fichant bien de ce qui allait sûrement arrivé. Il ne s'était pas retourné lorsque Lorelei était partie, de peur de faire une connerie qui aurait pu aggraver la situation, ou plutôt, la non-situation qu'il y avait entre eux. Ses yeux s'embuèrent légèrement, puis il tourna la tête dans la direction opposée de Muadhnait, afin qu'elle ne voit pas cela.

« D'une traite. Après tu me raconteras ? La porte des toilettes est ouverte, Jinan est à la douche » Imran eut un sourire forcé, avant de porter l'eau à ses lèvres. D'une traite, il avala le mug de café, et une fois qu'il eut finit, manquant de s'étouffer tant c'était dégueulasse, il posa le verre sur la table, le regard vers Moony. Tout d'un coup, une violente envie de vomir se fit sentir, et la première chose à laquelle il pensa, ce fut... « Moony, un seau, un seau ! » Il regardait à droite, à gauche, puis, lorsqu'il eut son premier renvoi, il se mit à courir vers l'évier. La minute d'après, ce fut un concert de bruits tout aussi horrible les uns que les autres, et le bruit d'une liquide que l'on propulse sur de la vaisselle sale qui se fit entendre. Il se redressa quelques instants, comme pour prendre sa respiration, mais déjà, il se remettait à vomir une espèce de mélasse boueuse.

La crise passée, il se redressa légèrement, se tenant fermement à l'évier, tout en se passant une main sur son front en sueur. Un regard dans son reflet, il était pâle comme la mort. Imran se retourna vers Moony, les genoux chancelant, comme vidée de toutes ses forces.



Jinan, quant à lui, était tranquillement entrain de se parfumer lorsqu'il entendit la porte d'entrée. S'aspergeant le cou, il finit de s'essuyer l'entre-jambe pour mettre un caleçon, lorsqu'il entendit, tout à coup, des bruits bizarres, comme quelqu'un de malade. Pensant alors à Moony, en se demandant bien ce qu'elle avait, il enjamba les quelques mètres qui le séparait de la cuisine / salon, pour apparaître au seuil de la porte, une main sur l'encadrement de la porte. Sa tête passée par l'ouverture, il vit Imran entrain d'essuyer le front. Il fronça alors les sourcils, regardant Moony avec un air interrogateur, lorsqu'il entendit Imran dire : « Elle me brûle, elle me tue, je te jure, Moony. Elle... » Jinan vit Imran secouait la tête, l'air effondré. « C'est ma lumière. J'ai trouvé ma lumière. » Il eut un gloussement mi-figue, mi-raisin. « Sauf qu'elle est plongée dans le noir, et qu'elle ne veut pas voir la lumière, ma lumière... Elle veut pas voir le regard que je lui lance. Elle... Jinan ? »

Jinan entra dans la pièce, s'excusant silencieusement d'être resté à l'encadrement, en baissant la tête, comme pris la main dans le sac. Il s'approcha de Moony et d'Imran, posant ses fesses sur le rebord du plan de travail, et il lui demanda : « Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi tu as vomi ? Pourquoi t'es si pâle ? » Il croisa ses bras, avant qu'Imran ne lui réponde : « C'est la première fois que je suis sous le charme comme ça. C'est la première fois que je tente de séduire quelqu'un. Je suis tellement nul, et elle est tellement... Elle est tellement Elle. J'étais obligé, sinon, à ma première tentative, j'aurais fui sans jamais me retourner. » Il baissa le regard, puis la tête avant de se passer une main sur les yeux. Jinan regarda Moony, une moue inquiète sur son visage. « Il reste du chocolat ? Ou même de l'Alco- Euh, Alcool, j'ai pas envie de penser là. »

Si Moony s'attendait à ce qu'il allait se passer, Imran, lui, semblait n'avoir rien vu venir. L'écossaise grimaça tandis que son invité lui faisait une généreuse interprétation de la tâche ménagère préféré de Jinan après la lessive. Sûr qu'après ça, son amoureux allait trouver toutes les preuves du monde que ça n'était justement pas son tour de vaisselle ce soir-là. Un coup de baguette et la question ne se posait plus. Moony s'approcha du pauvre Imran en lui frottant le dos pour le réconforter.

Après cela, Imran se prêta tristement au jeu des confidences. Il avait le coeur brisé et ça faisait réellement peine à voir. Lui qui était si gentil, si enthousiaste, voyait sa joie de vivre complètement douchée. La petite fée bleue passa un bras autour de ses épaules tandis qu'il confiait :

« Sauf qu'elle est plongée dans le noir, et qu'elle ne veut pas voir la lumière, ma lumière... Elle veut pas voir le regard que je lui lance. Elle... Jinan ? »

L'un et l'autre se retrouvèrent comme un seul homme vers Jinan qui sortait de la douche. D'ordinaire, le sortir de la douche était toujours prétexte à quelques taquineries mais cette fois-ci le tout jeune couple n'en ferait rien.

« C'est la première fois que je suis sous le charme comme ça. C'est la première fois que je tente de séduire quelqu'un. Je suis tellement nul, et elle est tellement... Elle est tellement Elle. J'étais obligé, sinon, à ma première tentative, j'aurais fui sans jamais me retourner. », poursuivait Imran, blotti entre Jinan et Moony.

La blondinette échangea un regard navré avec son copain.

« Il reste du chocolat ? Ou même de l'Alco- Euh, Alcool, j'ai pas envie de penser là. »
« Je vais te faire une potion de sommeil sans rêve avec une cuillère de cacao. »

La jolie sorcière laissa les deux garçons, estimant que peut-être, Imran oserait se laisser un peu plus aller avec Jinan. En attendant que son tour revienne, elle prit la jolie tasse en gré dans laquelle elle avait toujours pris son petit déjeuner depuis l'enfance. C'était une très grande tasse dans laquelle elle saupoudra un peu de cauchemardelle, de tilleul et de nocturnaline avant d'arroser le tout de lait chaud et de miel. Une cuillère de cacao moccoco là dessus et le baume était prêt.

Si Imran avait le pouvoir de faire sourire et de rendre heureux n'importe lequel d'entre eux, il était aussi capable de vous briser le coeur. Il avait dans son regard cette douleur sentimentale que l'on ne comprend pas, mais que l'on veut oublier le plus vite possible, et Jinan, qui ne connaissait pas vraiment cela malgré les douleurs qu'il avait lui-même traversé, se retrouva incapable de faire quoique ce soit pour lui remonter le moral. Imran ne gérait pas du tout cet état. C'était la première fois qu'il avait le coeur aussi meurtri, et il ne voulait qu'une chose, c'était que cela ne cesse. En plus de trois siècles, jamais il n'avait souffert comme ça. La mort de ses parents avait été une épreuve douloureuse pour lui, une épreuve qu'il l'avait à jamais changé, mais qu'il avait surmonté facilement, grâce à l'aide de son millénaire de frère. Rohan avait su le faire sourire, l'occuper, se mettant alors au second plan, pour que son petit frère n'ait pas à souffrir comme lui, il souffrait.

Malheureusement, il n'avait jamais appris à faire taire sa douleur, contrairement à Rohan, ou encore Jinan, qui pouvait prétendre au titre.

Jinan se retira quelques instants lorsque Muadhnait murmura qu'elle allait lui faire une potion sans rêve. Il allait mettre un jogging en tissus avec un tee-shirt gris pour revenir enfin. Imran avait la tête dans ses mains, et lorsque Jinan posa sa main sur son épaule, il se laissa aller, posant sa tête contre son épaule, se laissant guider par Jinan qui passait un bras autour de ses épaules pour le mener dans sa chambre, attrapant de son autre main, le verre que Moony lui tendait.

Ils entrèrent dans la chambre d'Imran, où, dans la situation actuelle, toutes ses couleurs semblaient faire tâche. Jinan l'aida à s'asseoir sur le coin du lit, tandis qu'il tirait d'une autre main la couette pour qu'il s'y mettre. Imran secoua la tête, avant de redire : « Je... Je sais pas pourquoi... Je ne l'ai vu qu'aujourd'hui la lumière. J'ai mal, je te jure, Jinan, j'en peux plus. » Jinan s'assit à côté de lui, remettant son bras autour de ses épaules. Il ne savait pas trop quoi dire, et préféra donc choisir ses mots. Il laissa un temps avant de lui dire quoique ce soit, puis, quand il fut enfin content de ce qu'il allait dire, il se lança : « Tu es un djinn à part entière, Imran. Toi, il te faut un rien pour t'enflammer. Tu es venu en quête de ta lumière, tu l'as cherché sans vraiment la trouver, et c'était très certainement ton voeux le plus cher. »

Imran leva la tête vers lui, hochant, les yeux embués. Il se pencha pour faire comprendre à Jinan de retirer son bras, puis, retirant ses chaussures uniquement avec ses pieds, il s'allongea dans le lit, tirant la couette sur lui. Jinan lui tapota le bras, tout en continuant : « Tu sais, toi, ce que la lumière signifie. Et... Franchement, c'est la plus belle chose que j'ai pu voir sur cette Terre. » Il sourit, laissant ses pensées se penchaient vers Moony, l'espace d'un maigre instant, voyant la lumière dorée, bleue et verte s'élevait de chacune de ses caresses sur sa peau, comme les siennes sur la sienne. Il se ressaisit, posant son regard sur Imran. « Toi, la lumière, tu sais qu'elle te montre ta moitié, ton âme soeur. Tu sais que c'est avec elle que tu passeras très certainement les plus beaux moments de ta vie, et tu sais aussi qu'avec elle, ce sera pour la vie. Tu n'as même pas besoin enfin de compte d'être sous le charme, tu n'as juste qu'à foncer, et à dire amen, à ce qui viendra. Alors que pour nous... »

Jinan lui expliqua alors comment cela se passait chez les humains. Les histoires d'amour, même lors des plus grands et gros coup de foudre, ne se passaient pas d'un claquement de doigts. Il y avait toujours plus ou moins du temps qui se passaient entre la rencontre et le premier baiser. Qu'il n'y avait pas forcément de l'amour de l'un, comme de l'autre côté au départ, et que pour certains, l'amour naissait dans le temps. Il y en avait même qui ne se rendait pas compte de leurs sentiments, souriant faiblement lorsqu'Imran murmura son prénom et celui de Moony. Ils échangèrent un rapide sourire, et Imran but l'intégralité du verre que Jinan lui tendit.

« Ji', tu es bon, tu sais. Je suis content que tu es trouvé ta lumière. Mais... Je t'envie tellement. C'est pas bien, je sais, mais, je peux pas m'en empêcher. » Jinan eut un sourire, posant sa main sur la couverture pour tapoter sur le torse d'Imran, tout en se levant : « Tu sais, Imran, j'ai mis du temps à l'avoir, enfin de compte. Tu te souviens de ce que je t'avais dis, la première fois que je t'ai vu... ? J'en ai 20 aujourd'hui. » Imran sortit les mains pour les poser sur son visage, priant pour que cela ne dure pas si longtemps. Jinan eut un petit rire, avant de s'approcher de la porte de la chambre. « Dors-bien, Imran. »

Quelques instants après, on l'entendait ronfler.

Jinan ferma la porte derrière-lui, retournant dans la cuisine où Moony finissait de ranger. Il se cala contre elle, passant ses mains sur son ventre, l'entourant alors de ses bras, puis, il lui dit doucement : « Il vient de me mettre le moral à zéro. » Il nicha son visage dans le cou de Moony, avant de lui demander : « C'est Lorelei, c'est ça ? Tu la connais un peu ? »

Dans la cuisine, Moony se sentait le coeur gros. La tristesse d'Imran était terriblement contagieuse, tout comme sa bonne humeur quand le temps était aux éclats de rire. La jolie blondinette y était particulièrement sensible, peut-être un autre cadeau de la bienveillante lune bleue. Moony soupira, tentant vainement de chasser l'énorme nuage noir qui lui douchait le moral, préférant délaisser sa baguette pour ranger la vaisselle propre comme si la méthode longue lui offrait une distraction pendant que les garçons discutaient.

Deux mains câlines vinrent glisser sur son ventre et lui prodiguant instantanément une sensation de soulagement. Un sourire timide fin pointer le bout de son nez sur ses lèvres :

« Il vient de me mettre le moral à zéro. »
« Mh, moi aussi. Le pauvre, il s'attendait tellement à ce que tout se passe... comme un rien. »

Elle laissa retomber sa tête blonde en arrière, reposant sur l'épaule de Jinan, dos contre son torse.

« C'est Lorelei, c'est ça ? Tu la connais un peu ? »
« Ben, pas des masses plus que toi en fait. Tu sais c'est la fille du bus. Elle vient tous les jours à la bibliothèque.»

Elle attira Jinan vers le canapé pour poursuivre la discussion, comme si une solution miracle allait en sortir.

« Elle est mannequin. Tu sais c'est celle de la pub du gel douche au chocolat que tu veux absolument que j'achète. »

Elle, n'en déduisait rien de particulier mais Jinan, lui, ne manquerait pas de faire un profil. Après tout, en tant qu'auror, c'était le genre de chose qui lui viendrait plus facilement qu'à Moony.

« Elle emprunte pratiquement que des bouquins sur la photographie et parfois aussi des méthodes de rédaction. Elle doit sûrement être étudiante en art et de ce qu'Imran m'a raconté, c'est le genre de fille qui a l'air de savoir ce qu'elle veut et de pas manquer de confiance en elle. Il t'a raconté comment elle l'a embrassé pour faire fuir Polly ? Ce genre de truc moi j'oserai jamais, c'est sûr ... »

« Ben, pas des masses plus que toi en fait. Tu sais c'est la fille du bus. Elle vient tous les jours à la bibliothèque. » Jinan esquissa une petite moue appréciatrice. Elle était plutôt jolie, et, même si elle était grande, elle irait bien avec Imran. De toute manière, ils devaient très certainement faire la même taille à peu de chose près. Il ferait très certainement un jolie couple, car les deux avaient une beauté particulière. Elle n'était pas celle que l'on s'imagine, celle de la personne qui a tout de parfait, non, elle était plus spéciale, plus... Jinan hocha la tête, suivant Moony. Imran la méritait bien. De toute manière, il méritait tout ce qu'il y avait de mieux sur Terre. A l'inverse, peu de gens le méritait, et Jinan espérait qu'elle soit à la hauteur de ce que représentait Imran pour son entourage.

« Elle est mannequin. Tu sais c'est celle de la pub du gel douche au chocolat que tu veux absolument que j'achète. » Jinan voyait très bien. Le regard perdu dans la pièce, revoyant alors la jeune femme toute nue et couverte de- Moony était à côté. Il n'en pensait pas plus, mais il espérait bien qu'un jour Moony lui fasse le même spectacle. Il esquissa un sourire, s'imaginant entrain de lui lécher le chocolat sur le bout des seins. Il se mordit la lèvre, avant d'essayer de se chasser cette idée de la tête, sinon, il ne dormirait pas cette nuit.

Il se ressaisit, et dit : « J'espère juste qu'elle sait maîtriser son emploi du temps. Imran n'a pas l'air très patient sur ce domaine-là. Je crois qu'il a peur d'être abandonné comme il l'a été. Entre elle qui doit aimer être une autre personne grâce aux vêtements et aux mises en scène, et lui qui ne sait être que lui-même, ça risque d'être chaud. » Il soupira, se surprenant à prier pour son ami, qu'il considérait comme un frère désormais. Il était donc de son devoir de veiller sur Imran. Puis... Rohan le tuerait.

« Elle emprunte pratiquement que des bouquins sur la photographie et parfois aussi des méthodes de rédaction. Elle doit sûrement être étudiante en art et de ce qu'Imran m'a raconté, c'est le genre de fille qui a l'air de savoir ce qu'elle veut et de pas manquer de confiance en elle. Il t'a raconté comment elle l'a embrassé pour faire fuir Polly ? Ce genre de truc moi j'oserai jamais, c'est sûr ... » Jinan eut un petit rire, rapprochant son visage de celui de la jolie blondinette, pour lui dire d'un ton mutin, une étincelle coquine dans le regard : « Qu'oserais-tu me faire, Moony ? »

Jinan lui vola un baiser, avant de passer sa main dans les cheveux de Moony, laissant glisser sa main sous l'oreille de cette dernière.

« J'espère juste qu'elle sait maîtriser son emploi du temps. Imran n'a pas l'air très patient sur ce domaine-là. Je crois qu'il a peur d'être abandonné comme il l'a été. Entre elle qui doit aimer être une autre personne grâce aux vêtements et aux mises en scène, et lui qui ne sait être que lui-même, ça risque d'être chaud. »

Moony eut un petit moue embêtée.

« J'avais pas pensé à ça. Mais même sans ça, y a plein d'autres trucs qu'Imran va pas supporter. Je pense qu'il va falloir vachement l'aider sinon il va devenir fou. »

Imran était venu chercher sa lumière dans un monde dont il ne connaissait rien et qui n'avait rien de commun avec Byzance. Lorelei, à l'image de ce monde, allait être un défi pour lui, même si tout se passait bien, ce que Moony souhaitait de tout son coeur. Depuis le début, elle avait gardé un oeil sur lui en espérant être là quand il croiserait enfin cette fille, qu'elle imaginait aussi jolie et douce à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ça ne c'était pas fait comme ça. Et Lorelei n'était pas exactement le genre de fille auxquelles Moony avait pensé. Mais ça ne voulait rien dire et la jeune écossaise n'était pas le genre à juger au première abord.

A son premier jet de portrait, Moony ajouta, sans trop savoir pourquoi en fait, l'anecdote de la pub pour gel douche. Visiblement, l'évocation du top coquin couvert de chocolat, ne manqua pas de produire son petit effet chez Jinan...

« Qu'oserais-tu me faire, Moony ? »

A en juger par cette belle couleur pivoine que prit la petite bibliothécaire...

« Ben... euh... rien. Rien du tout... dans le salon tout du moins... »

Jinan n'avait probablement pas besoin de voir le regard de Moony glisser vers la chambre pour s'y précipiter lui-même. Moony éclata de rire et commença à lui emboîter le pas mais elle se ravisa bien vite.

Quand elle poussa timidement la porte de la chambre, elle avait à la main un pot de crème desserte au chocolat. Elle ferma la porte du bout du pied, se redressant toute fière d'elle et en même temps avec une petite moue sur la frimousse qui avait l'air de se demander comment elle avait le cran de suggérer ça.

Doucement elle s'approcha de Jinan, le poussant sur le bord du lit pour s'assoir à califourchon sur lui. La suite, elle allait la dessiner sur sa peau dorée avec une petite cuillère et du chocolat...

« Ben... euh... rien. Rien du tout... dans le salon tout du moins... » Jinan éclata de rire. Il ne comprenait vraiment pas comment on pouvait être aussi timide sur le sujet en ayant vécu toute sa vie en occident. Il n'y avait qu'à voir les publicités qu'il y avait de placarder sur les murs, à la télévision, ou encore dans les magazines. Plus personne, ici, et c'était peut-être dommage, n'avait de tabou pour le sexe. Mais Muadhnait, si. Elle gardait cette distance avec le sexe comme s'ils étaient encore au dix-huitième siècle dans une de ces bonnes familles  britannique. Pourtant, elle avait vécu à Londres, tout comme lui, mais surtout, elle avait toute une fratrie pour le moins ouvert sur la chose. Ses soeurs adoraient en parler, et il n'y avait qu'à voir la Tante pour comprendre jusqu'où ça allait. Mais Moony, non. Elle dégageait toujours cette petite innocence à l'égard du sujet, et ça, aux yeux de Jinan, ça n'avait pas de prix.

Il retira sans hésiter son tee-shirt, qu'il lança sur le canapé avant de se diriger vers leur chambre, un sourire sur ses lèvres. Ses pulsations cardiaques accélérèrent doucement, tandis qu'une bouffée de chaleur l'envahit. Jinan se retourna alors, se laissant tomber sur le dos, sur le lit, pour la voir entrer dans la chambre, avec un sourire et une moue de tout ce qu'il y a de plus coquin. En appuie sur ses coudes, il releva la tête, la voyant apparaître avec sa jolie teinte rosée. Elle tenait une crème au chocolat et une cuillère dans ses mains, et une nouvelle bouffée de chaleur, peut-être plus intense que la première qui ne l'avait envahi qu'à l'idée de ce qui allait se passer. Il se mordit la lèvre inférieur, tandis qu'elle grimpait sur le lit pour l'enjamber, se tenant alors à califourchon sur son bas ventre.

Jinan laissa sa tête rejoindre les draps, tandis que la fièvre de l'amour ne faisait plus qu'un avec. Il la regarda ouvrir la crème, puis plonger la cuillère à l'intérieur du pot pour se mettre à dessiner avec sur sa peau doré. La sensation qu'elle réveilla avec le bout de la cuillère sur sa peau lui provoqua plusieurs frissons de plaisir. Son corps se durcit alors, tandis qu'avec ses mains, il se mit à lui caresser le bas du ventre. Lorsqu'elle se pencha vers lui pour lui retirer le chocolat avec sa langue, Jinan perdit tout simplement ses moyens. Il n'avait qu'une envie, c'était de lui faire l'amour comme jamais, il ne lui avait fait. Il saisit le pot, puis la cuillère, qu'il posa un peu plus loin, avant d'inverser les rôles.

Jinan, avec son aide, lui retira le haut, puis son soutien-gorge. Et, avec ce même sourire qu'elle avait affiché lorsqu'elle lui avait fait, il plongea à son tour la cuillère dans le pot, puis, il se mit à tracer des dessins abstraits jusqu'à la passer entre ses seins, replongeant de temps en temps la cuillère, pour continuer ses tracés jusqu'à son bas ventre où il termina par un rond autour de son nombril. Il posa le pot sur la table de chevet, puis, tout comme elle lui avait fait, il se pencha sur elle, et entreprit à lui retirer le chocolat de sa peau avec sa langue, la caressant avec, lui embrassant les seins avec passion, jusqu'à venir effleurer le creux de son ventre avec ses lèvres. Il se passa la langue sur les lèvres, avant de se lever pour retirer son jogging.

Sa virilité se tendit, il retira le pantalon et la culotte de Moony, avant de saisir de nouveau le pot de chocolat qu'il vida délicatement sur le sexe de Moony. Tout doucement, il s'agenouilla, puis, il lui embrassa les lèvres. Le chocolat sur son palais avait suffit, à Jinan, pour qu'il soit à des années lumières de ce qu'il était. La fougue et la passion, il n'avait plus que ça, et tout cela, se ressentait dans ses caresses, lui qui était plutôt doux et délicat habituellement.

Au début, quand elle menait, Jinan aussi docile que demandeur semblait toucher des doigts le septième ciel. Pourtant, elle n'avait concrètement fait que peu de choses. Quelques chatouilles du bout de la langue, un peu coquines c'est vrai mais pas tant que ça. C'était surtout l'idée de ce qu'elle était en train de lui faire qui était excitante. Pour elle, le simple fait de le sentir se cambrer de plaisir sous ses baisers, de sentir ses doigts glisser négligemment dans ses cheveux, la guidant parfois un peu sans vraiment le vouloir. Contre son ventre, elle sentait qu'il ne tiendrait pas très longtemps ce petit manège et effectivement, l'instant d'après, il se redressait, lui dérobant tous ses vêtements, trop gourmand d'elle pour avoir la patience de l'effeuiller. A ce moment là, Jinan était de ceux qui déchirent le papier cadeau, si croquent à pleine dent pour toucher le coeur de cerise dans le chocolat, et Moony qui était tout le contraire, adorait empressement.

Il lui prit le pot de crème dessert des mains et la petite cuillère, promettant monts et merveilles au bout d'un sourire allouvi. Leurs échanges se teintaient de bleu, d'or, de vert, et de chocolat bien entendu. Petit à petit, les caresses et les baisers sucrés de Jinan se faisaient plus audacieux. Et quand finalement, elle sentit qu'il saisissait ses hanches et s'échappait complètement de ses bras, elle eut un petit soupir interrogateur et surpris et par réflexe, elle chercha à se dérober, s'offrant tout au contraire d'autant plus aux fantaisies de Jinan. Immédiatement, ses lèvres s'ouvrirent pour laisser passer l'expression même sur plaisir. Un trésor aux sens de son amant fougueux.