Il était temps de trouver une solution.  Il devait comprendre où il en était dans ce monde qu’il apprivoisait chaque jour petit à petit.  Apparemment, le karma avait décidé qu’il quitterait sa vie platonique pour le plonger dans une histoire sans queue ni tête.  Adonis ne savait plus vers qui se tourner ; les inconnus le ridiculisaient. Vers qui se retourner ?  N’avait-il pas tenté de prouver à tous qu’il avait véritablement besoin d’aide ?  Qu’il était dans ce besoin immédiat qu’une personne puisse lui prêter main forte ? Hélas, il n’obtenait aucune aide de quiconque.  Une perte de temps qu’il accumulait. N’était-il pas plus vieux qu’un siècle présentement ? Ouf, il ne fallait pas penser au temps. Le foutu temps !  Toute cette vie se rapportait au temps. Un fléau que l’homme avait créé avec cette notion de temps. Pourtant, Adonis n’était pas bien à cette époque puisqu’il ne la connaissait. Comment faire pour changer ce malaise en force ? Adonis se devait de se reprendre s’il ne voulait pas sombrer dans cette folie. Il devait trouver une personne sur qui compter bien qu’il n’avait toujours trouvée. Ce n’était décidément pas son pire ennemi qui pourrait lui venir en aide soit Dante. Peut-être devrait-il se retourner vers celle qui était couchée à ses côtés à son réveil ?  Peut-être pourrait-elle vraiment lui venir en aide sans le juger ?  Après tout, les celtes étaient un brin plus ouvert que les sorciers.  Avait-il envie de mêler une femme aussi hypocrite soit-elle dans son présent qui ne va nulle part ? Enfin, Adonis devait y réfléchir encore un peu… juste un peu.

Il quitta les bureaux du département des mystères pour se retrouver à la rue. Il avait pris l’ultime décision de se rendre à st-mangouste pour discuter  calmement avec Oona. Il tenterait de ne pas s’énerver, mais il avait parfois le sang chaud.   Ses jours passés loin d’elle n’avaient pas été aussi bénéfique qu’escompter. Elle avait toujours été dans ses pensées sans pour autant comprendre pourquoi elle y était. Enfin, il se doutait qu’il avait perdu une partie de son histoire. Qui sait peut-être qu’Oona ne lui avait pas menti ? Peut-être n’avait-elle pas utilisé des potions ? Peut-être qu’il aurait eu d’éventuel sentiment pour cette femme ? Il n’en savait rien.  Décidément,  il devait la retrouver pour avoir le fondement de cette histoire. Peut-être en apprendra-t-il beaucoup sur lui-même ?  Il était temps de prendre sa vie en main en trouvant l’aide tant espérer.

Adonis entra dans l’hôpital  se dirigeant tout droit vers la nouvelle aile. Il s’était bien sûr informé avant de se présenter ici. Le soir était déjà bien avancé se transformant bientôt en nuit. L’homme du ministère se dirigeait agilement vers le département où Oona travaillait. Quelques infirmières le dévisageaient se demandant ce qu’ils pouvaient bien faire ici. Rien à foutre.  Il n’en avait tellement rien à foutre d’elles que si l’une tentait de s’interposer pour le renvoyer à l’accueil, elle risquerait fort bien de finir sur le cul. Il était toujours le même malgré l’époque. Il ne changerait pas pour autant. Il avait vécu des choses indescriptibles qui l’avaient mené à ce qu’il était. Bref, il poussa une porte pour tomber nez à nez  avec une Oona accompagné d’un médecin. Son visage qui s’était illuminé se referma d’un coup. Il serrait la mâchoire pour n’apercevoir qu’une mince ligne qui lui servait de lèvres. « Bonsoir…» lança-t-il froidement en dévisageant le docteur Owens.  Qu’est-ce qu’elle foutait avec ce médecin ?  Pourquoi ressentir une aussi violente émotion d’une femme qu’il avait injustement traitée? Après tout n’était-elle pas une femme. Une IGNOBLE femme.  L’incompréhension était une chose dont il ne s’habituerait jamais, il ressentait les effets depuis qu’il avait quitté sa tendre époque. « Oona… » Il bouillait de jalousie se demandant ce que cet homme avait  comme arrière pensé ; Adonis avait l’impression qu’il avait des vues sur la culotte de ce qui lui appartenait. « Viens » dit-il en lui présentant sa main ouverte sans la brusquer. Il n’était pas si invitant, mais il était jaloux. Il emmena plus loin la celte pour lui chuchoter. « Cet homme rêve de t’enlever ta petite culotte, il a des vus sur cette dernière. » Il gratta le fond de sa tête étant un brin mal à l’aise. Depuis quand il avait décidé de protéger la vertu d’une demoiselle ? Une femme dont il avait rejeté ? Une femme qui l’avait poignardé ? Enfin, il semblait avoir oublié l’altercation. « Je suis venu ici… pour te parler. Je promets que je ne vais pas me fâcher. » Il sourit froidement tournant la tête pour lui montrer les marques de la dernière fois. « Tu me fais confiance ? hum ?»  L'homme attendait toujours non loin d'eux. Adonis commençait déjà à s'énerver contre l'autre. Pourquoi? Il était de trop...

Il aimait avoir le contrôle. Il avait tant travaillé sur son futur qu’il avait appris à maîtriser les moindres aspects de sa vie. Aucune surprise ne faisait autrefois parti de son monde. Perdre le contrôle, c’était de se perdre et de revenir à ce qu’il était enfant : un être perdu sans futur. Ce n’était pas ce qu’il avait décidé lorsqu’il s’était repris en main. Son dégoût profond était né. Après tous les sévices qu’il avait reçus, il ne pouvait pas faire autrement que détester profondément l’investigatrice de ce mal être. Pourtant, il avait grandi, mais il ne se défaisait pas de ses anciennes habitudes de tout vouloir contrôler malgré tout. Parfois, la perte s’exprimait de façon plutôt violente comme il avait fait à son réveil dans une maison et une époque inconnue. La colère s’était muée en violence sur la pauvre femme qui était à ses côtés. Elle n’avait pas hésité à lui montrer qu’elle possédait tout autant de moyen qu’Aelys pour se défendre. Qu’avait-il eu en étant en colère ? Une blessure et une solitude profonde vis-à-vis ce qu’il affrontait. Il ne s’était pas aidé en la rejetant violemment. Enfin, il l’avait compris à force de frapper les murs. Hélas, il avait tenté de connaître la vérité, mais tous le traitaient injustement de fou. Le karma avait rattrapé Adonis pour lui faire payer les sévices qu’il avait lui-même fait subir injustement même s’il se croyait juste.

Il avait pris la décision de la retrouver pour tenter de se trouver un allier pour braver l’inconnu. Il était terrifié, mais il ne l’afficherait jamais. Il semblait comprendre qu’il avait vécu dans ce monde, même s’il ne se souvenait aucunement de cette époque. Il était débarqué un soir tard à st-mangouste en marchant droit vers le département où se trouvait sa soi-disant copine. Il avait bien sûr analysé la moindre pièce de sa nouvelle demeure pour découvrir les secrets de sa nouvelle vie. Il était en couple. Comment en était-il arrivé là ? Il n’en savait rien. Apparemment, il y avait une coupure dans ses souvenirs. Il devait trouver. Il se devait de trouver les réponses à ses questions. Il était mal, c’était terrible. C’était un malaise constant de ne savoir ce qui s’était passé. Il avait perdu le contrôle total sur sa vie. Adonis avait besoin de renfort. Cette femme était surement la clé de cette énigme. Il devait chercher un certain réconfort ; elle ne pouvait le laisser tomber surtout s’ils avaient formé un couple. Il le croyait naïvement et il le savait. Il avait amené Oona un peu plus loin de l’autre homme pour tenter de parler en toute confidentialité. St-Mangouste n’avait pas à savoir qu’il était peut-être fou, du moins ce que les autres de l’extérieur à son histoire croyait de façon presqu’unanime. Adonis avait ressenti une grande pointe de jalousie à l’égard de cet homme qui semblait avoir quelques vus sur la dites culotte que la celte ne portait pas, mais elle avait cette tendance à tout prendre au pied de la lettre comme à son époque initial. Enfin, il tentait de garder son calme, même s’il sentait cette panique montée en lui. Ses réactions violentes n’étaient jamais bien loin, mais il se devait de rester calme comme il venait de lui faire la promesse. « Est-ce que tu te sens mieux ? » Il haussa un sourcil avant d’hocher négativement de la tête. « Non, bien sûr que non. » dit-il honnêtement. Il ne se sentait pas mieux ; il était toujours aussi mal de ne rien connaître. Tous ses gens qui le saluaient et qui le connaissaient sans en retour les connaître. C’était assez… malaisant d’ailleurs. Il était doux en ce moment lorsqu’il lui parlait à voix basse ne montrant aucune agressivité même si cette dernière la guidait. « Nous verrons. Pour le moment oui. » Il soupira décidément, il devra se justifier jusqu’au bout. Elle n’était pas aussi accueillante qu’il ne l’aurait cru apparemment. « J’ai tenté de trouver de l’aide, Oona. On m’a rejeté… on m’a fermé les portes au nez. J’ai tout essayé. Je suis en partie amnésique. Je ne sais pas ce qui s’est passé entre la fête d’halloween jusqu’au réveil. Je ne me souviens pas du comment on est devenu un couple. » Il avait toujours les sourcils froncés. « Sans te manquer de respect, Oona… je m’étais toujours dit que je n’aurais jamais une copine, parce que la femme apporte son lot de problème, mais je tente de comprendre…. Mais en te voyant près de cet homme… je… j’étais jaloux… donc je crois enfin que tu ne m’as pas drogué. J’ai besoin de toi… »