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 Ishq.

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Jinan Jawhari
Jinan Jawhari
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Ishq.


La semaine que Jinan passa au côté de Muadhnait à Byzance fut sûrement le plus beau moment de sa vie jusqu'à maintenant. Même voir son père le prendre dans ses bras, lui demandait pardon n'y arriverait même pas à la cheville. Tout avait été parfait, tout avait été absolument parfait. La ville était déjà grandiose, et tous les séjours qu'il y avait passé avaient tous été excellent. Mais pas celui-là. Celui-là avait complètement changé sa vie, sa façon de voir les choses. Muadhnait et lui, c'était plus qu'un simple amour, et ça, il l'avait compris, maintenant. Elle et lui, c'était pour la vie. Jamais, ils ne pourraient plus être complet l'un sans l'autre. Et à bien y réfléchir, Jinan semblait ne l'avoir jamais été jusqu'à maintenant. Tout avait commencé à aller pour le mieux lorsqu'il l'avait rencontré dans le Poudlard Express, et encore maintenant, il se souvenait avec exactitude de ce moment qui devrait rester graver dans sa mémoire pour des années et des années encore. Jinan n'avait pas cessé de poser son regard sur elle. L'entendre rire, la voir parler, se lier d'amitié avec des gens qui comptaient tant pour Jinan lui avait réchauffé le cœur au plus haut point. C'était sans conteste le fait qu'il est enfin pris conscience de ce qu'était être un Djinn. Il savait qu'il aurait beaucoup de chemin pour en être un à part entière, mais il était enfin prêt à prendre son héritage comme il le devait.

Jinan sortait des bains de ses appartements. C'était leur dernière soirée à Byzance, et malgré la beauté et l'ambiance des lieux, il se sentait profondément nostalgique. Il ne savait pas quand il pourrait y retourner, et cette simple idée lui brisait le cœur. Mais il avait rendez-vous avec Moony chez le Sultan. Il lui fallait donc être irréprochable, et diablement beau, être présentable. Choisissant le parfum que Muadhnait préférait, il s'habilla comme au premier jour, choisissant l'or aux autres couleurs. Enfin, lorsqu'il eut coiffé ses cheveux, il sortit de sa chambre pour se diriger vers les appartements de Muadhnait où il avait passé le plus clair de son temps. Une fois arrivée, il toqua à la porte, puis ouvrit, refermant directement derrière lui. Il s'appuya sur la porte, un sourire sur ses lèvres, se dirigeant vers la salle de bain où Muadhnait semblait encore être. Avec un peu de chance, il la trouverait toute nue, et... « Ah... T'es prête ? » Jinan esquissa un sourire, camouflant son désarroi d'être arriver un peu trop tard. Il s'approcha d'elle, déposant un baiser dans son cou, posant ses mains sur sa taille, avant de l'enlacer contre lui. Il regarda leur reflet dans le miroir avant de murmurer tout bas : « Je crois que j'ai pas envie de partir, Moony... C'était... Il n'y a que toi et moi, rien à côté, rien de chiant, rien d'emmerdant, pas de boulots, pas de... » Il secoua la tête, collant sa joue contre la sienne, et il rajouta : « Je t'aime. Je pourrais le dire cent fois, mille fois ! ça sonne si bien ici. Je partagerais presque ton amour pour les mille et une nuit ! » Il eut un petit rire, se reculant tout en s'approchant de la fenêtre.

La voûte céleste se noircissait à vue d’œil tandis que les derniers rayons de Soleil disparaissaient derrière les bâtisses blanches et immaculées de la cité-état de Byzance. Jinan posa son épaule contre le mur, sentant la petite brise se levait pour lui caresser les cheveux, avant qu'il ne repose son regard sur Muadhnait : « Il va falloir y aller. Le Sultan souhaite nous voir avant de prendre le souper. D'après ce que mon père m'a dit, c'est très important. » Il attendit patiemment que Moony eut terminé de se préparer, s'émerveillant de la voir si belle dans ces tenues typiquement orientales. Sa beauté ressortait magnifiquement bien, et elle-même semblait sortir d'une de ces histoires de princesses et de génies. Jinan lui tendit la main pour qu'elle la saisisse, et il la pressa : « Allons-y. » Ils sortirent alors des appartements de Moony, et Jinan se mit à courir doucement la tirant derrière lui, en rigolant. Ce n'est que lorsqu'ils passèrent devant un couloir donnant sur la cité, qu'il s'immobilisa, observant alors le ciel.








« La Lune Bleue... Regarde, Moony, la Lune bleue. » Jinan se retourna alors vers Muadhnait, et là, un spectacle d'une beauté inqualifiable se dessina tout doucement sur la peau d'un blanc immaculée sur Moony. Des inscriptions dans un arabe que même lui ne comprenait pas apparaissait dans une encre bleuté, faisant ressortir ses yeux bleues devenant surnaturelle. Jinan la lâcha alors, et une brume dorée s'éleva de sa main se mêlant à une brume bleutée qui se mélangèrent amoureusement. Jinan reposa son regard sur la Lune. Même la Lune semblait différente. C'était comme si elle n'était faites que de lumière. Elle n'était pas comme d'habitude. Même sa lumière était bleue, et au dehors, toute la cité semblait être en fête. On voyait tout un tas de lumières s'élevaient vers les cieux, et aussitôt, des cries de joies, des rires et des prières se firent entendre. Jinan joignit ses deux mains à ses lèvres, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « C'est... Vite, faut aller voir le Sultan, c'est sûrement pour ça qu'il voulait nous voir le dernier jour ! » Il saisit de nouveau sa main, et les écritures qui parcouraient le bras de Muadhnait s'éclairèrent soudainement. Sur le bras de Jinan, les mêmes inscriptions se dessinèrent, s'illuminant alors d'une douce lumière dorée. Il esquissa un sourire, et la tira alors pressant le pas vers leur rendez-vous avec le Sultan.


(...)
Lorsqu'ils entrèrent dans la salle du trône, le Sultan leur tournait le dos, agenouillé vers l'Est, les paumes des mains légèrement levés vers les cieux. D'étranges prières sortaient de ses lèvres faisant briller ses paumes de mains d'une belle lumière. M'hamed se leva alors, se tournant vers eux avec un sourire protecteur. Jinan s'inclina instantanément, posant genou à terre. Les yeux du Sultan étaient lumineux, dégageant une chaleur étrange. Il était vêtu de blanc et d'orange. Il s'approcha alors de Jinan et Muadhnait, posant ses mains sur leur épaule tout en leur disant : « Ce n'est pas à vous de vous inclinez, mes enfants, c'est à moi de le faire. Ce soir, plus qu'un autre. Levez-vous. » Jinan se redressa, posant de nouveau ses yeux sur son bras, et sur Muadhnait qui brillait de plus belle. Jinan était complètement sous le charme. Le Sultan eut un petit rire, rajoutant : « Calme tes désirs les plus primaires, Jinan, tu es mal habillé pour de tel démonstration. » Jinan devint rouge, n'ayant même pas remarqué ce qui se passait. Son corps s'embrasait, c'était comme si la Lune les bénissait, produisant d'étranges effets sur son propre corps. Jinan lâcha Muadhnait, et à sa plus grande surprise, les inscriptions sur son bras restèrent. « Vous êtes magnifiques. Je remercie Allah de vous avoir donné le jour, mes enfants. » Il se retourna vers la cité, un sourire sur ses lèvres. « Cette soirée est la vôtre, plus qu'aucune autre. » Sa voix se tut, laissant alors la possibilité à Moony et Jinan de poser leurs questions. Le fils d'Atesh ne trouvait rien à dire. Il regardait Moony avec amour, sentant alors la lumière de la Lune bleue le pénétrait de part et d'autres pour ne faire plus qu'un avec. C'était la première Lune bleue que Jinan célébrait, et les effets qu'elle produisait sur lui semblaient être multiplié. Ou alors, le Sultan savait se tenir... Jinan eut un petit sourire, s'approchant du rebord pour s'agenouiller, jetant son regard sur la cité-état de Byzance.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
Muadhnait McGill Fhaolain
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Le dernier jour était arrivé trop vite. Moony n'avait pas vu le temps passer. Il semblait que chaque jour avait été une bénédiction. Elle s'était fait des amis plus facilement que jamais avant et elle les avait vu pour certains vivre des moments importants, comme Shanaya qui avait avoué ses sentiments au sultan et languissait désormais le moment du mariage, Anita qui avait découvert chez le Sadrazam Misra quelque chose qu'elle n'avait jamais vu chez d'autre djinn avant lui. Mais il n'y avait pas que ses amis qui lui manqueraient. L'atmosphère magique, ces moments de complicité intime avec Jinan, tout cela était attaché à Byzance. Alors ce soir-là, c'est avec une petite pointe au coeur que Muadhnait se prépara à rencontrer à nouveau le sultan. Elle avait choisi de remettre la robe bleu marine et or du premier jour. Quand Jinan vint la chercher, elle eut un petit sourire attendri en constatant qu'il avait fait le même choix qu'elle. Il était son jour et elle sa nuit.

« Je crois que j'ai pas envie de partir, Moony... C'était... Il n'y a que toi et moi, rien à côté, rien de chiant, rien d'emmerdant, pas de boulots, pas de... », elle posa son menton sur son épaule, câline, « Je t'aime. Je pourrais le dire cent fois, mille fois ! ça sonne si bien ici. Je partagerais presque ton amour pour les mille et une nuit ! »
« Tu... », elle fronça les sourcils et s'écarta pour mieux le regarder, « Ici ? Ça sonnera bien aussi ailleurs... n'importe où... pas vrai ? », elle essayait de l'en convaincre lui. Elle, savait que rien ne changerait de son côté. Byzance leur avait donné un petit coin de paradis où s'exprimer sans crainte et commencer à se construire en tant que couple. Elle posa ses lèvres contre les siennes, aussi douce qu'une brise légère et cela suffit à lui redonner le sourire.

Elle répéta ce petit jeu cinq ou six fois puis se dépêcha de finir de se préparer. Ils ne pouvaient pas se permettre d'arriver en retard...

***

Ils avaient à peine quitté leur appartement qu'une immense lune bleue les surpris. De leurs appartements, ils n'avaient pas pu la voir car elle était encore trop à l'est. Mais là, dans le couloir, la lumière de la lune inondait le palais et à la seconde où les rayons bleutés touchèrent Moony, sa peau eut une drôle de réaction. Sa blancheur naturelle s'accentua mais c'était comme si une fine nébuleuse de poussières bleutées lui faisait un halo féérique. Le bleu de ses yeux luisait faiblement lui donnant l'air d'une créature surnaturelle. Et le blond de ses cheveux tirait sur l'argent. Bien sûr elle ne pouvait pas voir tout cela mais elle voyait les étranges écritures qui passait sur sa peau et quand Jinan la touchait, sur la sienne.

« Je ne pensais pas qu'il devait y avoir une lune bleue... »

Elle avait toujours prêté attention à ce phénomène, considérant que c'était un peu comme son anniversaire puisqu'il n'y avait vraiment de 29 février que tous les quatre ans. Mais ce n'était plus le moment de s'arrêter pour contempler le ciel et passer un moment tous les deux. Le sultan les attendait.

Quand ils arrivèrent, ils s'inclinèrent devant le sultan, comme s'ils n'avaient fait qu'un. Deux moitiés faites l'une pour l'autre, battant d'un même coeur.

« Ce n'est pas à vous de vous inclinez, mes enfants, c'est à moi de le faire. Ce soir, plus qu'un autre. Levez-vous. »

Moony interrogea Jinan du regard puis, plus timidement le sultan, avant de se redresser. Depuis le début, tout le monde leur avait bien fait comprendre que ce qui se passait encore eux était important pour tous. Mais c'était tout de même du sultan qu'il s'agissait.

Quand il fit une remarque sur la tenue de Jinan et son état d'esprit actuel, Moony rougit. Elle était toujours très embarrassée quand on parlait de ce genre de choses devant elle, du moins, si l'on parlait de faits réels impliquant des personnes qui participaient à la conversation et a fortiori, l'impliquant elle et Jinan. Pour une fois, Jinan aussi était mal à l'aise -il y avait de quoi. Il rougit et lui lâcha la main pour essayer de se tempérer un petit peu.

« Vous êtes magnifiques. Je remercie Allah de vous avoir donné le jour, mes enfants. Cette soirée est la vôtre, plus qu'aucune autre. »

Il laissa passer un silence après cela. Moony suivit Jinan du regard comme il allait regarder le ciel. Sa petite bouche aux lèvres fines se pinça puis, elle posa le regard sur le sultan pour capter son attention sans oser l'interpeller. Ça ne se faisait pas.

« Votre altesse... cette lune bleue, elle n'était pas prévue sur notre calendrier. Enfin, sur le mien... Je le sais parce que, je suis née un 29 février, et comme il n'y en a qu'un tous les quatre ans j'ai pris l'habitude de fêter mon anniversaire aussi les nuits de lune bleue. », elle n'osait pas lui poser la question de but en blanc.

Quelle était la raison de cette entrevue qu'on leur avait annoncé presque dès le premier jour ?
 
MessageSujet: Re: Ishq.   
Ishq. EmptyMar 8 Oct - 21:38



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Jinan Jawhari
Jinan Jawhari
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Répondre à Muadhnait n'était pas vraiment intéressant. M'hamed s'y connaissait en astronomie, mais pas suffisamment pour être un bon pédagogue comme l'aurait pu être l'un de ses astronomes qu'il payait expressément pour ce genre de choses. Tout ce qu'il avait besoin de savoir, c'était les bienfaits des Lunes sur son peuple, que ce soit vis-à-vis de sa religion, ou de leurs origines féériques. De toute manière, même s'il les avait convoqué en partie pour cela, ce n'était pas le but premier de leur entrevue où le Sultan se devait de lui parler de certaines affaires afin d'en faire réellement l'une des leurs. M'hamed avait d'autres projets pour le bien de sa cité, mais aussi pour l'avenir de Jinan. De sombres raisons qui faisaient qu'il ne pouvait pas faire autrement que de tenter ce qu'il allait faire, en essayant de convaincre Muadhnait de devenir l'une des leurs. Ce n'était pas vraiment important, mais s'il pouvait conserver l'union que représentait Muadhnait et Jinan pour l'éternité, tout du moins, pour quelques siècles, ce serait le principal. Puis... Jinan méritait bien un peu de bonheur après ce qu'il avait traversé, et Moony était sans conteste la plus belle chose qui lui soit arrivée. Elle mettait enfin Jinan sur le devant de la scène féérique de Byzance, l'élevant là où les Oracles avaient prédit que son amour serait d'une importance capitale pour la cité-état. Puis... C'était la moindre des choses qu'il puisse faire à Muadhnait. C'était une étrange situation dans laquelle M'hamed se trouvait, car ses motivations premières allaient bien entendu dans l'intérêt de son peuple qui ne rêvait plus que d'une chose : C'était d'aimer à nouveau. De s'unir par amour et non par dépit, par arrangement. Une chose que l'on ne voyait jamais auparavant et qui, de nos jours, était monnaie courante.

Jinan était là, agenouillé, les mains jointes, le regard plongé vers la cité et les lampions qui s'élevaient doucement vers les cieux. Le spectacle le touchait au plus profond de lui-même. Il prenait enfin conscience de ce qu'il voulait être, et lorsqu'il releva le regard vers le Sultan, qu'il croisa son regard, il posa genou à terre, murmurant doucement : « Mon Sultan, si tel est votre désir, je suis prêt à mettre de côté mon côté sorcier au profit du votre. » Jinan inclina sa tête. Le Sultan eut un petit rire, avant de répondre sur un même ton. « Allons, qui suis-je pour te demander pareille chose ? C'est grâce à tes origines sorcières que tu es au côté de Muadhnait. Je ne pourrais jamais t'imposer un choix. Le Sadrazam t'en a parlé ? » Jinan fit non de la tête. M'hamed eut un petit sourire, posant sa main sous le menton du fils d'Atesh, avant de lui dire.
« Relève-toi, mon fils. Comme je te l'ai dis, ce soir, comme dans les jours prochains, ce sera à moi de m'incliner devant toi et Moony. Pas le contraire. »

Le Sultan s'approcha alors de Muadhnait, tout en sortant une étrange petite fiole. Dans cette fiole à la forme originale, il y avait un liquide doré qui brillait de milles feux. M'hamed esquissa un sourire, avant de dire, sur un ton d'excuse. « Étrange paradoxe, car c'est ce que je vais te demander Muadhnait. » Il s'inclina timidement, avant de reprendre : « En réalité, j'aimerais faire de toi, une des nôtres. Ta relation avec Jinan nous honore, et te permet déjà d'être considéré ainsi. Cependant, ta vie sur cette terre restera éphémère par rapport à la durée de vie qu'aura Jinan, si Dieu le veut. » Jinan accusa le coup. Son regard se perdit tout à coup quelque part entre Muadhnait et le Sultan sans qu'il ne puisse réellement savoir où. Ce que le Sultan venait de dire fut sûrement la pire gifle que la vie lui mettait. Il lui avait enfin dit son amour à Moony, que le voilà contrait de réfléchir à quelque chose auquel il n'avait pas pensé. Peut-être parce qu'il était trop jeune, peut-être parce qu'il n'était tout simplement pas prêt à penser à ce genre de truc ? Peut-être parce que la mort semblait si loin du quotidien de Moony ? Ses yeux s'humidifièrent rapidement. Il s'essuya la joue lorsqu'une goutte coula le long de sa peau dorée.

M'hamed posa sa main libre sur une épaule de Moony, et il continua de s'expliquer, marchant littéralement sur des œufs. « Ton passage parmi nous restera à jamais graver dans nos cœurs, et très certainement que quelques scribes sont déjà entrain de te raconter dans divers livres... Pourtant, même si ta trace restera éternelle, ta présence parmi nous... » Il se tut. Pas la peine d'en faire un dessin, tous les trois savaient où il voulait en venir. M'hamed leva les yeux, sentant les larmes embuaient son regard. Il déglutit péniblement, trouvant cette discussion affreuse. Il n'osait même pas regarder Jinan. Le fils d'Atesh s'appuya contre un des piliers qui soutenaient le toit pour ne pas tomber. « Seulement, si tu prends ce qui se trouve à l'intérieur, et que tu deviens l'une des nôtres, il te faudra accepter le fait que tes proches... Que ta famille ne soit, à leur tour, qu'éphémère sur Terre. Il te faudra te résoudre à leur dire Adieu lorsqu'Allah viendra les prendre pour les mener dans son royaume. »

Une larme coula le long de sa joue. Ce qu'il lui demandait était tout simplement affreux. Choisir Jinan, l'amour de sa vie et laisser tomber sa famille dans les méandres du temps, ou choisir sa famille, et acceptait le fait que Jinan vivra très certainement malheureux pendant des siècles, en ayant perdu sa véritable Lumière. « C'est un cruel dilemme, un choix cornélien que je te demande. Quoiqu'il arrive, les tiens mourront. C'est un fait indéniable, car je ne peux leur donner ce que je peux te donner. Tu seras bientôt mère de petits Djinns, ce qui te vaut ce droit que je ne peux leur accorder. Je ne suis pas Dieu, je ne peux jouer avec ses créations comme je le voudrais. Mais toi, je peux t'aider à devenir l'une des nôtres en te faisant boire ce qui se trouve en son sein. » Il retira sa main qui tenait son épaule, pour la laisser glisser le long de son bras, afin de lui saisir sa main, et de la lever à mi-hauteur de son torse. M'hamed glissa la fiole dans sa main, avant de refermer ses doigts dessus. Une larme coula le long de sa joue pour tomber sur le pouce de Moony. Il l'essuya d'un mouvement de son doigt, avant de relever le regard vers elle. « Quoiqu'il arrive, ce choix, il t'appartient. Quoiqu'il arrive, ce choix, il te faudra y réfléchir, et en discuter avec tes proches. »

Si le Sultan était défait par sa demande, Jinan, lui, se retenait de pleurer grâce à on-ne-sait-quelle-retenue. Ses jambes tremblaient, et s'il n'avait pas pu s'appuyer plutôt, il serait sûrement tombé au sol. Il ne pourrait même pas conseiller Muadhnait car, peut-être pour la première fois de sa vie, il ne pourrait être objectif. On ne pouvait pas le blâmer d'être jaloux, mais lui, il s'en voulait. Il était peut-être l'amour de sa vie, il n'avait tout de même pas le droit de lui imposer un choix qui ne devait que lui revenir à elle. Jinan culpabilisait. Bien sûr qu'il souhaitait vivre éternellement à ses côtés, entouré d'une petite bande de mini-Moony, mais le simple fait de lui demander, en quelque sorte, de sacrifier sa famille lui broyait le cœur. Il aimait sincèrement le clan McGill Fhaolain. Savoir tout ça semblait l'avoir vieilli, le rendant tout à coup moins innocent. Il prenait enfin conscience que rien n'était acquis dans la vie, et que seul la volonté de Dieu, du destin, du libre-arbitre comptait. Il ferma alors les yeux, et leur tourna le dos.

Au loin, on célébrait la Lune bleue, et sûrement son union avec Muadhnait. Mais dans la salle du trône, la tension était similaire à celle que l'on trouvait dans les pièces où l'on veillait les morts, avant de les mettre en terre. Jinan se mit à pleurer silencieusement.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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« Mon Sultan, si tel est votre désir, je suis prêt à mettre de côté mon côté sorcier au profit du votre. »

Moony sursauta légèrement à cette annonce. Mettre de coté ce qu'ils avaient un commun est-ce que ça n'impliquait pas des complications pour eux. Moony n'était pas dupe. Ce qui s'était passé à la bibliothèque du sultan se reproduirait. Il voudrait revenir à Byzance et elle ne pourrait pas le suivre, du moins probablement pas à tous les coups. Alors s'il renonçait à ce qui lui permettait d'être un peu des deux... D'un autre côté, elle comprenait d'où pouvait lui venir cette idée. Byzance était sa famille. Dans le monde magique, il n'avait rien qui puisse de près ou de loin y ressembler, sa mère étant ce qu'elle était. Tout ce qu'ils savaient d'elle c'était justement qu'elle ne voulait rien savoir de lui.

Ce fut le sultan qui finit par éconduire les interrogations silencieuses de Moony :

« Allons, qui suis-je pour te demander pareille chose ? C'est grâce à tes origines sorcières que tu es au côté de Muadhnait. Je ne pourrais jamais t'imposer un choix. Le Sadrazam t'en a parlé ? »

Cela ne voulait pas dire que la question était réglée. Jinan se la poserait encore et encore, jusqu'à ce qu'il finisse par choisir. A cet instant, Moony se dit qu'elle n'aurait pas aimé être à la place de Jinan. C'était un choix qu'elle, ne se serait pas sentie capable de faire. A sa place elle n'aurait pas pu choisir de l'abandonner lui, qui était son ciel, le sol sous ses pieds, ni abandonner la famille qui l'avait aimée et protégée immensément.

Le sultan reporta finalement son attention sur elle, laissant Jinan à ses réflexions. Il lui présenta une petite fiole finement ouvragée qui contenait un liquide doré. Tout ce qu'on lui avait montré à Byzance était magnifique. C'était encore le cas cette fois-ci et comme à chaque fois, ses yeux, sublimés par les effets de la lune bleue, exprimaient le plus sincère émerveillement et à la fois le plus profond désintérêt. Moony était de ce genre de personne qui pouvaient adorer une chose sans jamais la convoiter pour elle. Ce n'est que dans un second temps qu'elle remarqua l'étrange sourire navré du sultan. Probablement lui faisait-il un dernier cadeau d'adieu car ils ne se reverraient pas de si tôt même s'il avait lui même insinué plus tôt qu'elle pourrait revenir sans lui expliquer à quelles conditions.

« Étrange paradoxe, car c'est ce que je vais te demander Muadhnait. »

Elle fronça les sourcils, pas vraiment certaine de voir où il voulait en venir finalement. Ses yeux bleus emprunts de magie féérique plongèrent en lui, comme pour toucher à un sens qui lui était jusqu'à lors inaccessible.

« En réalité, j'aimerais faire de toi, une des nôtres. », la surprise se lisait aisément sur le visage de Moony. Elle se sentait un peu comme dans ces contes où le héro découvre un monde merveilleux dont il ne peut plus jamais repartir à moins d'accepter de ne plus jamais le retrouver. « Ta relation avec Jinan nous honore, et te permet déjà d'être considérée ainsi. Cependant, ta vie sur cette terre restera éphémère par rapport à la durée de vie qu'aura Jinan, si Dieu le veut. »

Moony baissa les yeux. Avant Byzance, elle avait toujours cru qu'elle et Jinan vieilliraient ensemble, deux petits vieux amis depuis toujours, avec le temps qui aurait fini par calmer les sentiments qu'elle n'osait pas avouer à vingt ans. En arrivant ici, elle avait découvert l'héritage insoupçonné de Jinan mais c'était seulement maintenant, et pour la première fois, qu'elle se rendait compte qu'il y avait, depuis toujours, un immense fossé qui les séparait. Ils ne finiraient pas leurs vieux jours ensemble, tout simplement parce que Jinan n'arriverait jamais à ses vieux jours. Ils finiraient par se retrouver, peut-être comme Emir et Siobhán, une petite vieille percluse de douleur qui s'accrocherait désespérément pour ne pas dévaler la pente raide de la dernière ligne droite et lui, beau jeune homme laissé intact par le temps, condamné à la regarder le quitter un petit peu chaque jour. Cela avait même déjà commencé.

Tout à coup, le coeur de Moony se sera d'angoisse et de doutes. Elle ne savait plus si elle avait eu raison de venir ici, si elle avait eu raison d'ouvrir son coeur à Jinan et même de le faire asseoir dans le même wagon qu'elle et ses soeurs dans le magicobus. A quoi cela rimait tout cela si c'était pour qu'il finisse éternellement malheureux. Si c'était pour qu'à la fin, ils ne soient pas ensemble finalement.

Elle considéra la petite fiole qui semblait vouloir lui donner la solution à ce problème, mais aussi à tous les autres. Si elle devenait comme lui, Jinan n'aurait jamais à faire un choix entre elle et Byzance. D'un autre côté si elle devenait comme lui...

Le sultan posa sa main sur son épaule. Essayait-il de la convaincre ? A nouveau Moony avait cette curieuse impression de se trouver dans un conte de fées, ou tout le Beau, tout le Magnifique, pouvaient se transformer en cauchemar dantesque d'un claquement de doigts.

Sans oser regarder dans sa direction, Moony sentait que cette discussion entamait autant la bonne humeur de Jinan que la sienne. La perspective de partir les avait déjà un peu rembrunis, cette discussion achèverait de leur mettre la mort dans l'âme.

« Ton passage parmi nous restera à jamais gravé dans nos cœurs, et très certainement que quelques scribes sont déjà entrain de te raconter dans divers livres... Pourtant, même si ta trace restera éternelle, ta présence parmi nous... » Elle aurait pu interrompre le sultan et lui dire qu'elle savait. Qu'elle avait compris. Mais elle n'en fit rien, bien trop respectueuse. Muadhnait ne pouvait que serrer doucement les dents et faire de son mieux pour ne pas montrer la peine qui s'était insinuée dans son coeur léger de fée bleue. Elle ne voulait pas donner cette image d'elle au sultan. Elle attendrait donc la contrepartie du terrible cadeau qu'il lui faisait patiemment, « Seulement, si tu prends ce qui se trouve à l'intérieur, et que tu deviens l'une des nôtres, il te faudra accepter le fait que tes proches... Que ta famille ne soit, à son tour, qu'éphémère sur Terre. Il te faudra te résoudre à leur dire Adieu lorsqu'Allah viendra les prendre pour les mener dans son royaume. »

A ce moment-là, Moony détourna le regard. Ses yeux bleus allèrent se poser n'importe où sur le magnifique dallage de marbre où ils ne pourraient croiser ni Jinan ni le sultan. Moony n'était pas seulement née dans une famille débordante d'amour. Elle était née dans un clan. Avec tout ce que cela impliquait comme responsabilités et d'avantages. Si on ne quittait pas le clan, ce n'était pas par obligation, c'était parce qu'on ressentait ce profond et indéfectible attachement. Cet amour démesuré et la conscience des forces et faiblesses de chacun. Avant Byzance, Moony n'avait jamais quitté sa famille pour aller plus loin que Londres. Poudlard était sa seule expérience de séparation et si Jinan n'avait pas été là, probablement qu'elle l'aurait beaucoup plus mal vécue.

Bien sûr ce n'était pas aujourd'hui qu'elle découvrait que le vieux Cinaed finirait par mourir un jour. De même la tante Maighread. Ses parents. Même ses soeurs... Mais avant aujourd'hui, ça n'était que l'ordre naturel des choses. Était-elle capable de mettre un pied en dehors du clan et de les regarder glisser vers le bout de leur vie, même si c'était le plus tranquillement du monde ? Était-elle capable de se couper complètement d'eux pour ne pas avoir à assister à cela ? Était-elle capable de les choisir eux et de laisser Jinan à son éternel chagrin d'amour ?

Il n'y avait aucune réponse logique. Aucun choix rationnel là dedans. Choisir entre le bonheur d'un seul contre celui de dix-neuf et vice-versa n'aurait fait aucun sens. Aucun choix ne faisait sens d'ailleurs. Son bonheur à elle n'existait plus tout à coup car quoiqu'elle décide, elle perdrait quelque chose dont elle savait ne pas pouvoir se passer.

« C'est un cruel dilemme, un choix cornélien que je te demande. Quoiqu'il arrive, les tiens mourront. C'est un fait indéniable, car je ne peux leur donner ce que je peux te donner. Tu seras bientôt mère de petits Djinns, ce qui te vaut ce droit que je ne peux leur accorder. Je ne suis pas Dieu, je ne peux jouer avec ses créations comme je le voudrais. Mais toi, je peux t'aider à devenir l'une des nôtres en te faisant boire ce qui se trouve en son sein. »

Sur l'instant, Moony ne releva pas vraiment ce que le sultan avait dit concernant les enfants qu'elle aurait avec Jinan. Sur l'instant, ça lui avait paru presque une généralité. Ils s'aimaient, bien sûr qu'un jour ils auraient des enfants. Elle pensait simplement que ce ne serait pas pour tout de suite et, sur l'instant, ça ne lui parut pas être le point le plus important de la conversation.

Elle suivit du regard la larme qui était tombée sur son pouce, comme si elle avait pu lui montrer le chemin et après que le sultan l'eût fait disparaître, il lui fallut un certain temps pour relever le regard. Elle était encore la seule à ne pas pleurer, peut-être parce que le poids de la décision l'écrasait littéralement. Peut-être parce que comme toutes les petites choses rares et précieuses, les larmes de Moony avaient besoin d'un peu plus d'intimité pour se répandre.

Sans quitter le sultan du regard, elle voyait la silhouette de Jinan tournée vers la ville, les épaules légèrement cassées.

« Quoiqu'il arrive, ce choix, il t'appartient. Quoiqu'il arrive, ce choix, il te faudra y réfléchir, et en discuter avec tes proches. »
« Je... », commença-t-elle d'une voix minuscule et étranglée, « Je... peux pas... Je ne peux pas le faire maintenant, ce choix. J'ai besoin de temps. »

Sans le vouloir, sans le comprendre elle-même, c'était déjà sa réponse qu'elle lui donnait. Mais dans son coeur, elle n'avait pas encore fait son choix. Elle fit un pas vers l'arrière sans oser dire ouvertement qu'elle étouffait dans l'atmosphère pesante de la pièce. Sa petite main, dans laquelle le sultan avait glissé la fiole, s'échappa et la petite fée bleue se referma un peu après le contact a été rompu. Elle baissa à nouveau le regard, cachant du mieux qu'elle pouvait son abattement :

« Je vous remercie votre altesse. C'est un grand honneur, j'en ai conscience, ne vous méprenez pas là-dessus, c'est juste que... Je vous serais éternellement reconnaissante... peu importe ce que je déciderai. »

Elle ne voulait offenser personne mais on lui en demandait beaucoup tout d'un coup. Finalement, elle posa son regard sur le dos de Jinan regrettant de ne pas pouvoir lui parler en pensée comme quand il était venu la sauver dans une situation désespérée au fond d'un sous sol miteux de l'allée des embrumes.



 
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Jinan Jawhari
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« Je... », commença-t-elle d'une voix minuscule et étranglée, « Je... peux pas... Je ne peux pas le faire maintenant, ce choix. J'ai besoin de temps. » Jinan eut un sanglot, avant de disparaître dans les escaliers. M'hamed ne put le retenir, car il comprenait ce qu'il ressentait. Tout du moins, il s'en faisait facilement l'idée. La décision d'en faire une Djinn était la volonté du conseil. M'hamed partageait leur volonté, mais devoir lui faire la demande était sûrement la chose la plus difficile qu'il ait eut à demander à quelqu'un au cours de grande et longue vie. Il regardait Muadhnait qui se battait avec ses propres sentiments pour ne pas éclater devant lui, et il la trouva très courageuse. Peut-être même plus qu'il ne l'avait pensé, et sûrement plus qu'elle ne le pensait elle-même. M'hamed avait les yeux plein de larmes, reflétant uniquement la lumière qui émanait de Moony. Il soupira doucement, tandis qu'elle continuait : « Je vous remercie votre altesse. C'est un grand honneur, j'en ai conscience, ne vous méprenez pas là-dessus, c'est juste que... Je vous serais éternellement reconnaissante... peu importe ce que je déciderai. » Le Sultan hocha de la tête, avant de l'attirer contre lui, de la serrer avec force. Elle était si forte, si puissante, qu'il ne put s'empêcher de l'admirer. L'enlaçant de ses bras comme un père le ferait avec sa fille, il posa son menton sur son front.

« N'en veux pas à Jinan... Mais surtout, ne lui demande jamais son avis. Son avis, tu n'as pas besoin de l'entendre de sa bouche, car son cœur parle pour lui. S'il te le formulerait, tu le trouverais égoïste, mesquin et pourri gâté. Il t'aime depuis longtemps, Muadhnait, et pour un Djinn, aimer, c'est à la fois la plus belle des choses qui puisse nous arriver, mais c'est aussi la plus terrible. Si je n'avais pas été Sultan, si je n'avais pas eu Sa'hil, je serais depuis longtemps plus de ce monde. » Il lui embrassa le front, avant de la serrer un peu plus contre lui. Le Sultan laissa un petit silence s'installer entre eux. Son étreinte était une demande, il voulait son pardon. Elle ne lui en voulait peut-être pas, mais lui, il s'en voulait. Il eut un petit sourire, soupirant une nouvelle fois, avant de se reculer tout en lui tenant les mains. « J'espère que tu ne m'en voudras pas trop, mais j'avais dans l'obligation de t'en parler. Je sais que... Je sais que je viens de porter un rude coup dans ta relation avec Jinan, et... » Il se retourna, lui montrant qu'il avait disparu. Il baissa le regard, lui lâchant les mains avant de s'approcher du rebord pour observer la cité en fête. Il eut un sourire triste, avant de poser son regard sur Muadhnait. « J'vais aller voir Jinan. Suis-moi. »

Le Sultan semblait où le trouver. Jetant de temps en temps un regard derrière lui pour voir si Muadhnait le suivait bien, M'hamed sortit du palais Al'Farsi, descendant quatre à quatre les marches de marbre blanc, pour se mêler dans la foule en fête. Personne ne les remarquait dans cette cohue, dans cette joie. M'hamed saisit la main de Moony avec un sourire. Malgré ce qu'il lui avait demandé, ce qu'il lui avait dit, c'était sa fête à elle, puis à Jinan. Ce bain de foules lui ferait du bien au moral, même si elle ne s'en rendait pas compte tout de suite. La Lune bleue les éclairait paisiblement, accompagnés par les lampions qui s'élevaient vers les cieux. Les cristaux (qui faisaient ici, office de Lampadaires) de lumières de la cité avaient été éteints pour permettre aux Djinns de profiter du spectacle. Des rires, des discussions bruyantes, des invitations à participer à des jeux, des danses... L'atmosphère de la ville était en fête quand leur cœur, à eux, était en pleure. M'hamed gardait le visage baissé pour éviter qu'on ne le reconnaisse dans la foule.

Il bifurqua rapidement au bout de cinq minutes, attirant Moony avec lui, pour se retrouver dans une petite ruelle sombre. Seuls quelques rayons de lumières de Lune traversaient les feuilles des arbres au-dessus d'eux. M'hamed s'arrêta devant une petite maison commune à n'importe quel autre petit maison de la cité. Il s'avança alors dans la petite cour, avant d'ouvrir la porte doucement. Il tendit sa main devant lui, faisant jaillir une petite boule de lumière qui disparut aussi vite qu'il l'avait fait apparaître en prenant la direction des escaliers. M'hamed lui fit signe de la suivre, avant de monter les escaliers silencieusement. Il s'approcha d'une porte fermée arrivée à l'étage. Là, il se retourna vers Muadhnait, et il lui murmura : « Reste-là, tu rentreras quand je vous quitterais. » Il eut un petit sourire, rajoutant : « N'hésite pas à tendre l'oreille. » Il préféra lui donner l'autorisation, plutôt que de la surprendre entrain d'écouter lorsqu'il quitterait la pièce. Il soupira, posant la main sur la poignée, puis entra.

Dedans, il y avait Jinan qui était assis sur le lit, tête tourné vers la fenêtre qui donnait sur la rue. On entendait les rires et les joies de la cité. M'hamed s'approcha alors, attirant le regard de Jinan qui s'écria presque assitôt : « Avec tout le respect que je vous dois, mon Sultan, je vous demanderais de partir maintenant. » M'hamed secoua négativement de la tête, et Jinan éclata :
« Je ne comprends même pas comment vous avez eut l'audace de lui demander une chose pareille ! Juste quand on venait de se mettre ensemble ! Vous ne la connaissez pas comme je la connais. Elle... Elle va me quitter, elle ne me choisira jamais ! Son clan, c'est tout pour elle. Et moi... Moi, je vais me retrouver seul, le cœur meurtri, à mener une vie semblable à celle de mon père. Je... Pourquoi vous ne nous avez pas laisser dans insouciance de notre jeunesse, hein ? On vous a bien servi, on vous a tous guéri parce que vous étiez incapable d'aimer ! » Jinan s'était levé, les joues ruisselant de larmes. Pourtant dans sa voix, on entendait aucun sanglot, juste de la colère, de la haine, mais surtout une souffrance qu'il ne parviendrait jamais à oublier. Perdre Moony alors qu'il venait tout juste de se mettre avec, c'était la pire chose qui puisse lui arriver. Jinan baissa le visage, et il rajouta : « Donc, je vous le redemande encore une fois : Partez de cette maison, maintenant. »

Lorsqu'il prononça son dernier mot, il relevait son regard pour le défier. M'hamed, en d'autres circonstances, lui aurait sûrement tiré une gifle en bonne et due forme, avant de lui faire faire une semaine de cachot pour lui avoir tant manqué de respect. Pourtant, il ne fit rien, s'approchant de Jinan une fois qu'il eut terminé, le regard rempli d'une compassion et d'une tristesse que Jinan trouvait presque insultante. Comme s'il se foutait de sa gueule en lui témoignant du soutien après lui avoir porté un coup de poignard si férocement qu'il ne pourrait probablement jamais s'en relever. M'hamed le saisit par les épaules avant de le prendre contre lui. Jinan tenta de lutter, mais il n'y parvint pas, et se mit à pleurer silencieusement. M'hamed lui caressa les cheveux comme il l'avait déjà fait avec son propre fils lorsqu'il se réveillait dans la nuit après un cauchemar particulièrement horrible. Enfin, lorsque Jinan commençait enfin à se calmer, il prit la parole :
« Je... Nous étions obligé, Jinan. Les Oracles ont parlé, mon fils, et... Il valait mieux qu'elle soit au courant de tout cela maintenant. Dans moins d'un an, tu comprendras pourquoi. » Il se recula, relevant le visage de Jinan en gardant une main sur son arrière crâne, et l'autre sous son menton. « Quoiqu'il arrive, j'accepte ta colère, ta rancœur et ta haine. Je pense que... Je pense que j'aurais réagi pareil. Mais je ne suis pas seul à décider ce qui est bon pour mon peuple Jinan. Et quoique mes propos aient pu brisé en toi, en Muadhnait, je le referais sans hésiter, comme je le fais depuis presque six cents ans, maintenant. Ce qui est bon pour mille, vaut bien la douleur d'une poignée. Sache que je sais ce que tu ressens... L'incompréhension, la douleur, l'envie de tuer tout le monde, et d'envoyer promener Allah. » Il eut un sourire, embrassant Jinan avant de quitter la pièce.

En sortant, il fit un signe de tête à Moony pour qu'elle rejoigne Jinan, puis, il lui baisa le front, la bénissant une dernière fois, avant de partir pour de bon. Jinan se retourna alors, posant son regard vers Muadhnait. Il éclata en sanglot avant de lui sauter dessus pour la prendre contre lui. Puis, dans un murmure, entre deux sanglots, il lui demanda : « Tu m'aimes toujours hein ? » Il avait juste besoin qu'elle lui redise, qu'il l'entende de nouveau. Jinan engouffra son visage dans le cou de Moony, avant de rajouter : « Je ne t'en voudrais pas si tu choisis ton clan, Moony, mais je ferais de chacun de tes jours, un comte de fée. Je resterais avec toi, et je t'accompagnerais jusqu'à ce que la mort nous sépare. » Il la serra un peu plus fortement, ne parvenant pas à calmer ses larmes.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Lorsque Jinan quitta précipitamment la pièce, Moony n'eût qu'une seule envie : le rattraper. Mais elle ne pouvait pas décemment planter là le sultan qui continuait de lui parler, repoussant encore et encore le moment où elle pourrait se laisser aller à sa mélancolie. Elle aurait peut-être pu laisser libre court à ce qu'elle ressentait lorsqu'il la prit dans ses bras. N'importe qui à la court lui aurait dit que c'était un immense honneur que de recevoir une telle marque d'affection de la part la Sublime Porte de Byzance. Mais encore une fois, elle n'en fit rien. Au début même, elle n'osa même pas passer ses bras autour de lui. C'aurait pu être une façon détourner de lui faire un reproche mais ça n'était pas ça. Moony avait toujours eu du mal à se confier en dehors de ce noyau réconfortant qui formait son clan et dont Jinan avait toujours fait partie. Elle ne partageait probablement pas encore assez de chose avec le Sultan pour pouvoir s'épancher dans la sécurité de cette étreinte. Elle y trouva malgré tout un certain réconfort et finit, non pas par enlacer le sultan, mais au moins par se blottir contre lui, les poings ramassés contre son torse avec ce sentiment d'être aussi minuscule qu'insignifiante.

« N'en veux pas à Jinan... Mais surtout, ne lui demande jamais son avis. Son avis, tu n'as pas besoin de l'entendre de sa bouche, car son cœur parle pour lui. S'il te le formulerait, tu le trouverais égoïste, mesquin et pourri gâté. Il t'aime depuis longtemps, Muadhnait, et pour un Djinn, aimer, c'est à la fois la plus belle des choses qui puisse nous arriver, mais c'est aussi la plus terrible. Si je n'avais pas été Sultan, si je n'avais pas eu Sa'hil, je serais depuis longtemps plus de ce monde. »
« J'espère que Shanaya saura vous redonner l'envie d'y rester, au moins un peu. », répondit Moony en se demandant si un djinn pouvait réellement aimer deux fois.

Avec tout ce qu'on lui avait dit de l'amour depuis qu'elle était arrivée, elle ne s'était jamais posé la question et pourtant maintenant il lui semblait qu'elle tombait sous le sens et que la réponse n'était pas si évidente. Elle n'ajouta rien de plus, espérant pour son amie que la Lumière, était bien telle qu'elle l'avait compris, la manifestation du véritable Amour.

« J'espère que tu ne m'en voudras pas trop, mais j'avais dans l'obligation de t'en parler. Je sais que... Je sais que je viens de porter un rude coup dans ta relation avec Jinan, et... », s'excusa le sultan juste comme il se rendait compte que Jinan avait disparu.

Moony répondit simplement qu'elle ne lui en voulait pas dans une économie de mots qui montrait qu'elle avait suffisamment parlé pour ce soir. Elle suivit le sultan dans le silence, fendant la foule juste sur ses talons sans savoir où ils allaient. Du moment que ça la ramenait à son Jinan. Il était comme ça depuis tout petit. Quand les choses se passaient mal, il avait tendance à chercher à se couper du monde et d'elle avec. Ca avait toujours provoquer chez elle cet irrésistible besoin d’être près de lui, de ne pas être rejetée, mais ce soir plus encore qu'avant. Peut-être parce que pour la première fois, il était vraiment question de se séparer.

Le sultan entra le premier, lui demandant d'attendre avant de rejoindre Jinan. Elle entendit sans mal leur conversation. Jinan avait ce ton d'écorché vif qu'il avait souvent du temps où Atesh était trop absent et qu'il avait été poussé à bout. Moony sentit son coeur s'étrangler, prenant son mal en patience.

« Je ne comprends même pas comment vous avez eut l'audace de lui demander une chose pareille ! Juste quand on venait de se mettre ensemble ! Vous ne la connaissez pas comme je la connais. Elle... Elle va me quitter, elle ne me choisira jamais ! Son clan, c'est tout pour elle. Et moi... Moi, je vais me retrouver seul, le cœur meurtri, à mener une vie semblable à celle de mon père. Je... Pourquoi vous ne nous avez pas laissés dans l'insouciance de notre jeunesse, hein ? On vous a bien servis, on vous a tous guéris parce que vous étiez incapable d'aimer ! »

Les larmes montèrent à nouveau et il fut difficile de les ravaler. Certaines s'échappèrent mais Moony s'essuya rapidement le visage. Il était tellement sûr qu'elle ne pourrait pas le choisir lui alors qu'elle même n'était sûre que d'une chose : ce choix était trop pour elle. Elle ne pouvait tout simplement pas le faire. Il faudrait pourtant...

Le sultan à peine parti, Moony se précipita à l'intérieur pour se jeter dans les bras de Jinan. Ils ne s'étaient jamais serrés si fort. Moony le couvrait de baiser tendre mais ça ne suffisait pas à le tranquilliser.

« Tu m'aimes toujours hein ? »
« Tellement plus que ça... », souffla-t-elle la voix brisée.

Tellement plus que ça c'était ce qu'elle lui avait dit le soir où ils s'étaient ouverts l'un à l'autre. Elle le lui répéta plusieurs fois, tout bas comme pour qu'il ne puisse plus jamais en douter.

« Je ne t'en voudrais pas si tu choisis ton clan, Moony, mais je ferais de chacun de tes jours, un conte de fée. Je resterais avec toi, et je t'accompagnerais jusqu'à ce que la mort nous sépare. »

Elle ne savait même pas quoi penser de cela. Choisir son clan en le laissant faire ce qu'il promettait, c'était pur égoïsme. Mais elle n'était pas non plus capable de lui dire qu'ils s'arrêtaient là. Elle n'avait pas assez de volonté pour ça. Siobhán, elle, en aurait été capable.

« Tu fais partie de mon clan Jinan. Tu en as toujours fait partie. », ce fut tout ce qu'elle put dire dans un premier temps. Elle ne pouvait pas pleurer devant lui parce qu'il avait besoin qu'elle le soutienne. Doucement, elle l'obligea à relever la tête en lui donnant des petites caresses du bout du nez. Puis, trouvant ses lèvres, elle plongea littéralement en lui, trouvant ce réconfort salvateur dans le suave d'un baiser qui appelait à plus. Sans doute était-ce parce qu'elle avait besoin de retrouver ce seul et unique être qu'ils formaient tous les deux. Elle le guida vers le lit, douce et dévorante à la fois, défaisant le savant pliage de son sari bleu nuit.

Ils seraient sages cette nuit. Personne ne les entendrait. Ce moment ne devait appartenir qu'à eux et eux seuls. Parce qu'ils ne faisaient qu'un. Un et indivisible. C'était ainsi.

***

Lorsque Moony se réveilla, le vague qui s'était insinué dans son coeur la veille au soir ne l'avait pas quittée. Elle ne savait pas comment, la petite fiole du sultan était dans sa main, comme si elle ne l'avait jamais posée tout ce temps. Discrète, elle glissa hors des bras de Jinan pour faire disparaître le cadeau du sultan. Plus personne - et surtout pas Jinan - n'avait besoin de la voir jusqu'à ce qu'elle ait prit une décision.

Quand Jinan se réveilla, ils retournèrent au palais, retrouvant chacun leurs appartements et surtout, les vêtements du Londres qu'ils avaient quitté il y avait une semaine. Dehors, tout le monde les attendait. Exactement où ils étaient apparus sept jours plus tôt.
 
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Jinan Jawhari
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« Tu fais partie de mon clan Jinan. Tu en as toujours fait partie. » Le cœur de Jinan se serra un peu plus, s'il était encore possible, dans sa poitrine. Il ne voulait pas ça, il voulait plus. Il voulait être au dessus de son clan. Il ne voulait pas être un simple membre de ce clan. Il savait très bien que pour Muadhnait, c'était un compliment, un compliment qu'elle pensait avec le cœur, mais qui, pour Jinan, sonnait plus comme une forte amitié qu'une réelle histoire d'amour. Une larme perla sur le coin de son œil pour couler le long de sa joue. Sa peau halée était tellement trempée de larmes, qu'avec la lumière de la Lune bleue, il avait l'air étrange. Il semblait plus beau que d'habitude, comme si tout cela le mettait en valeur devant Muadhnait, pour qu'elle ne puisse résister à ses charmes, à sa beauté orientale, à lui, tout simplement. Elle releva doucement son visage, lui caressant son nez avec le sien, avant de trouver ses lèvres. Elle l'embrassa, puis, Jinan, répondit avec un peu plus de passion qu'elle, comme si intérieurement, il essayait de la convaincre de le choisir lui. Son bras s'illumina tout doucement d'une vive lumière dorée, tandis qu'elle le tirait doucement vers le lit, ne lui cachant pas ce qu'elle avait en tête. Il eut un faible sourire amusé, avant de se transformer en un pur sourire plein d'amour.

Moony se laissa tomber sur le lit, l'attirant avec elle. Il posa son genou, puis l'autre, pour s'appuyer sur ses bras qu'il maintenait avec force autour d'elle. Il était sûr elle, laissant les rayons de Lune l'éclairait une dernière fois, la contemplant comme s'il avait s'agit d'une des sept merveilles du monde, avant de se pencher, et de chercher, à son tour ses lèvres. Rapidement, cette même brume si caractéristique, à la fois lumineuse et magique s'élevait de chaque caresse, de chaque échange d'amour qu'il pouvait y avoir entre elle et lui. Jinan semblait beaucoup plus intime avec elle, beaucoup plus calme qu'à son habitude. Il était doux, tendre, et amoureux. Chaque caresse sur son corps élevait cette magie, qui lui réchauffait le cœur. Peut-être qu'elle le choisirait en voyant ce spectacle dont il ne pouvait avoir aucune influence entre eux ? Jinan se pencha à nouveau vers elle, l'embrassant avec fougue, cherchant à la déshabiller avec ses mains pour aller plonger son visage dans son cou, puis dans ses seins, jusqu'à se retrouver en elle, se sentant une fois de plus, complet, ne faisant plus qu'un avec Muadhnait.

Plus tard dans la nuit, lorsqu'elle trouva enfin le sommeil, Jinan se releva. Il ne dormait pas, il ne pouvait dormir. Il était rhabillé pour descendre les marches des escaliers dans le plus grand des silences. Il avait ouvert la porte menant vers le petit jardin, où il s'était installé sur une chaise, les yeux rivés vers la Lune. Il eut un petit sourire, repensant à tout ce qu'ils avaient vécut ensemble. Chaque souvenir lui soulevait le cœur, et il fut frappé de voir à quel point il avait autant de détails sur chacun d'entre eux. Au bout d'un moment, les larmes coulèrent de nouveau. Il se maudit. Trop émotif, trop sensible, trop amoureux. Il s'en voulait. Pourquoi lui, Jinan, ressentait tant de choses pour au final, se voir ce qu'il aimait le plus au monde, retirer ? Il posa son front sur la table, regrettant de ne pas être au palais. Il serait bien allé réveiller Imran, ou Roshan, voir-même son prince pour discuter. Il avait besoin d'en parler, tout son être en avait besoin. Ses pensées en feu, mais la fatigue lui fermant les yeux, il finit par retrouver le chemin du lit, se déshabillant à nouveau, mais cette fois, beaucoup moins sensuellement.


(...)
Jinan finit par se réveiller. Peut-être deux, à trois heures après elle. Il avait le visage fatigué, et ses yeux semblaient toujours tristes. Son sourire était de nouveau de retour, plus prompt qu'hier, plus amusé, et plus vivant. Il n'avait pas hésité à s'approcher d'elle, à la serrer contre lui, à l'embrasser, déposant de temps à autres un baiser sur sa joue, tandis qu'on leur offrait des fruits, du pain, des gâteaux sur leur chemin au château, car même les habitants de la cité la reconnaissaient. Fallait se l'avouer, elle ne pouvait qu'être remarquée. Une jolie blonde dans un univers où on en voyait qu'une fois de temps en temps, les Byzantins ne pouvaient que la remarquer. Jinan était fier, les remerciant avec un grand sourire lorsqu'ils se retournaient vers lui pour le féliciter, le remercier, ou leur souhaiter tout le bonheur possible. Si seulement ils savaient. Les pensées noires ne tardèrent pas à revenir lorsqu'il la quitta pour rejoindre ses appartements. Il ne pleura pas, mais ce n'était pas l'envie qui lui manquer. Il se déshabilla pour aller se laver, se plongeant dans la chaleur du bain qu'on lui avait préparer, pour en émerger que deux heures plus tard.


(...)
Lorsque Jinan vint chercher Muadhnait, il lui sourit, habillé dans sa tenue très britannique avec laquelle il était arrivé. On leur avait lavé leurs affaires qui sentaient toutes les saveurs de l'orient si c'était possible. Ils sortirent, retrouvèrent tout le monde dans cette petite cour. Il y avait même Rohan et le Sultan, accompagné de Shanaya. Jinan eut un sourire, qui ne tarda pas à se dissiper lorsqu'il ne croisa pas le regard d'Imran. Il secoua la tête, posant son sac une fois qu'ils étaient arrivés à leur niveau. « Ne faites pas cette tête-là, les enfants. On va se revoir très vite. » Rohan eut un petit sourire entendu vers Shanaya lorsque le Sultan avait prit la parole. « Puis, maintenant... Jinan, tu es pleinement l'un des nôtres. Tu peux voyager facilement d'un monde à l'autre. » Le coeur de Jinan s'embrasa de lumières, jusqu'à changer la couleur de ses iris, qui prirent une jolie teinte ambrée. Atesh eut un mouvement de recul reconnaissant là les yeux de son père.

Le Sultan s'approcha d'eux, posant ses mains sur leur main jointe l'une à l'autre. Anita s'écria : « Revenez-vite, hein ? » Jinan hocha de la tête avant de lui déposer un baiser sur la joue. Elle le serra contre lui, avant de serrer Moony avec tendresse. Atesh se râclait la gorge, comme pour les presser de faire leurs adieux. Il détestait les débordements d'affection comme il se passait-là, alors s'il pouvait les réduire, ça n'en serait que mieux. Rohan esquissa un sourire en regardant son neveu. M'hamed se recula, reprenant Shanaya dans ses bras. Jinan s'inclina vers eux, un sourire sur ses lèvres. Il embrassa Shanaya, s'inclinant devant le Sultan, qui le redressa d'un mouvement de sa main sous son menton, pour le serrer contre lui, s'excusant encore une fois, silencieusement, de la conversation de la veille. Atesh ouvrit grand les yeux, comme à peu près tout le monde. M'hamed regarda Rohan, qui ne parvenait même pas à prononcer le mot protocole tant il était secoué par ce geste affectueux. Roshan eut un sourire plus tendre, et vint bénir Muadhnait à son tour. « La prochaine fois que tu viens, je te promets de te faire une visite guidée du Palais, et je t'ouvrirais personnellement la bibliothèque. »

Ils sourirent, puis M'hamed embrassa le front de Moony, puis de Jinan. Il laissa Shanaya faire ses adieux, puis ils partirent. Quelques secondes après, alors qu'ils gravissaient les marches pour disparaître dans les couloirs du Palais, on entendit un :
« AAAAAAATTTEEEEENDEEEEEEEEEEEEEEEEEZZZZZ !!!!!!!!!!!!! JE... JE... » C'était Imran, qui dévalait les marches quatre à quatre, manquant de s'écraser sur son frère. Il tenait un sac étrange dans ses mains, habillé d'une curieuse façon. Les mains sur ses genoux, le souffle court, il finit par se redresser, en mettant les mains sur ses hanches. « Je... Ouuuh... Je viens avec vous. » Rohan, qui s'apprêtait à les quitter, lui lança un regard d'une violente intensité. Quiconque aurait été la cible de ce regard se serait probablement jeter sous terre. « Tu... Quoi ? » Jinan resta interdit. Lorsqu'il avait entendu ses mots, il avait eut envie de lui sauter dans les bras. Atesh partageait visiblement l'avis du Sadrazam, comme on aurait pu s'en douter. Imran ne se démonta pas, défiant son frère sans ciller du regard. « Tu as très bien entendu, Rohan. Si Jinan a trouvé l'amour de sa vie en dehors de ce paradis blanc, alors, moi aussi. Ici, il n'y a que l'amitié qui m'attend, et... Et même si je vous aime tous, moi, j'ai besoin d'aimer comme Jinan aime Moony, ou comme le Sultan aime Shanaya. Alors, tu peux me remballer ce regard que tu peux faire à n'importe qui, mais pas à moi. Et je reviens pas sur ma décision. »

Rohan plissa les yeux. Même Roshan se recula, allant se mettre derrière le Prince Sa'hil qui suivait l'échange avec attention. « Non. Tu es ma famille de sang, je t'interdis de... » « Fuck you comme les anglais disent ! Moi, je vis ma vie aussi, j'ai pas envie de finir à 1500 ans avec pour seules femmes, un Harem ! » Jinan baissa la tête, puis, il s'approcha d'Imran qu'il serra dans ses bras, le sauvant, par ailleurs, de la tempête Rohan. Jinan s'écria : « Comme ça, il m'aidera à protéger notre fée bleue ! » Atesh eut un sourire timide, tapotant du pieds. Rohan avait un regard qui aurait pu faire peur à n'importe qui.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Muadhnait s'étonnait de ne pas voir Imran parmi tous ceux qui s'étaient rassemblés pour leur dire au revoir. C'était d'autant plus surprenant qu'il avait été plus proche d'eux que tous les autres, même Anita (c'était dire). Shanaya la serra tendrement et longuement dans ses bras. Il y avait quelque chose de doux et chaud dans son étreinte qui ne donnait pas envie de la quitter. C'était déjà le cas avant mais depuis qu'elle pouvait vivre son amour au grand jour, c'était plus que jamais vrai.

Tout le monde avait un petit mot pour eux, une promesse de se retrouver bientôt. Personne bien sûr ne parlait du mariage du sultan mais ce serait probablement une occasion de venir. De tous, Anita semblait la plus émue. Elle embrassa Jinan puis Moony en lui faisant promettre de donner des nouvelles régulièrement "puisqu'on ne pouvait pas compter sur Jinan pour ça", avait-elle ajouté d'un ton piquant en zyeutant le principal intéressé pour voir s'il réagissait. Moony promit tout en se demandant comment elles pourraient bien faire à moins d'un miroir à double sens qu'elle n'avait pas dans ses affaires...

« La prochaine fois que tu viens, je te promets de te faire une visite guidée du Palais, et je t'ouvrirais personnellement la bibliothèque. » , promit Roshan en faisant lui aussi ses au revoir.

Moony sourit et lui répondit simplement :

« La prochaine fois j'emmènerai mon livre préféré. Peut-être que vous pourrez le lire vous. »

Elle emmènerait probablement d'autres livres dont elle avait parlé avec lui et des choses pour Anita et Shanaya. Pensait à ça rendait les choses beaucoup plus facile. Le départ. Le fait de se retrouver seuls, Jinan et elle, avec la réponse à la question du sultan qu'elle avait laissée en suspens.

Le seul qui semblait ne pas s'émouvoir de ce moment était Atesh, le père de Jinan, toujours aussi pragmatique. Moony ne s'en offusqua pas et de toute façon le moment du départ était finalement arrivé maintenant que tout le monde avait fait ses amitiés. Moony prit la main de Jinan, puis celle d'Atesh... c'est à ce moment là qu'Imran se montra enfin, et le moins qu'on puisse dire c'était qu'on ne pouvait pas le rater :

« AAAAAAATTTEEEEENDEEEEEEEEEEEEEEEEEZZZZZ !!!!!!!!!!!!! JE... JE... »

Tout le monde le regarda débarquer, perplexe. Il fallait dire qu'il était temps de venir dire au revoir maintenant qu'ils étaient presque déjà partis.

« Je... Ouuuh... Je viens avec vous. »
« Tu... Quoi ? », répétèrent Rohan et Anita sans s'être concertés.

Anita adressa un regard au Sadrazam dont toute l'attention était reportée sur son frère. Et pour cause... Imran n'avait jamais quitté Byzance. Comme la plupart d'entre eux d'ailleurs, ceux qui y étaient nés. Anita avait l'air littéralement choquée. Shanaya ne faisait guère meilleure figure, et ce n'était pas sa toute petite expérience du monde de Muadhnait qui allait plaider en la faveur de l'idée d'Imran. Heureusement, le jeune djinn savait se défendre seul :

« Tu as très bien entendu, Rohan. Si Jinan a trouvé l'amour de sa vie en dehors de ce paradis blanc, alors, moi aussi. Ici, il n'y a que l'amitié qui m'attend, et... Et même si je vous aime tous, moi, j'ai besoin d'aimer comme Jinan aime Moony, ou comme le Sultan aime Shanaya. Alors, tu peux me remballer ce regard que tu peux faire à n'importe qui, mais pas à moi. Et je reviens pas sur ma décision. »

La main de Moony serra celle de Jinan un peu plus fortement. Elle lui adressa un de ces pauvres regards qu'ils avaient par millier l'un pour l'autre la veille. Sans doute que si Imran leur avait demandé leur avis à tous les deux à ce moment précis, ils auraient essayé de le dissuader de venir pour chercher à avoir ce qu'eux avaient, avec tout ce que cela impliquait. A partir de là, Moony se détacha un peu de la conversation, n'écoutant plus que d'une oreille, pensive. Ce n'est que lorsque Jinan prit la parole qu'elle sortit de ses pensées :

« Je veillerai à ce qu'il ne manque de rien, c'est promis. », ajouta-t-elle presqu'à l'attention exclusive du Sadrazam qui bouillonnait. A ce moment, peut-être pour la première fois depuis qu'elle était là, elle forma une pensée pour un seul destinataire, invitant le Sadrazam Misra à leur rendre visite aussi souvent qu'il voudrait. Elle y parvint uniquement parce qu'elle le fit sans y réfléchir.

De l'autre côté, Anita en restait conne. Non seulement Imran partait, mais en plus il répondait à son frère et mieux encore, il lui reprochait -lui aussi - son harem et son style de vie dissolu. Ce n'était pas qu'elle ne partageait pas sa pensée mais elle, s'était abstenu de lui en faire le reproche devant tout le monde. Il était Sadrazam du Sultan tout de même.
 
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Jinan Jawhari
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Imran saisit son sac en même temps que Jinan reprit le sien. Atesh s'approcha d'eux, prenant leur main, tandis qu'Imran glissait la sienne sous celle de Jinan. Il lança un dernier regard vers Rohan, avant de reposer son regard sur Muadhnait, puis Jinan avec un tendre sourire. Imran leva ses yeux vers Atesh, hochant de la tête, comme pour lui dire que c'était bon, et que cette fois, personne d'autres ne viendra l'importuner. Le père de Jinan eut un petit rire, lançant un dernier regard vers le Sadrazam qui, de toute sa vie, en plus de mille cinq cents ans, n'avait jamais prit une telle honte. Mais ce n'était que parti remise. Cependant, il n'osait regarder personne, pas même Sa'hil qui les avait embrassé juste avant qu'ils ne forment leur espèce de cercle bizarre. Le Prince leur souhaita bon voyage, et aussitôt, ils disparurent enveloppés de la Lumière d'Atesh, qui était à la fois réconfortante, sécurisante, mais terrible sauvage et profondément sombre. L'espace de quelques instants qui durèrent à peine trois à quatre secondes, ils réapparurent dans l'appartement de Jinan. Au dehors, il faisait encore nuit.

En Turquie, à Byzance, le Sadrazam remettait son sherwani en place, le regard fier. La colère émanait de chacun de ses traits de visage, et personne n'osa dire quoique ce soit. Roshan posa son regard vers Anita et Sah'il. Le Prince haussa les épaules, puis, dans un sourire, il les invita à le suivre. Le Vizir marchait dans les couloirs blancs du Palais Al'Farsi. La colère qu'il ressentait était telle qu'il ne pouvait s'empêcher de la laisser sortir de temps à autres, hurlant sur un serviteur si un rideau était mal tiré, ou si le tapis était sale. Sah'il repassait derrière avec Anita et Roshan, s'excusant du comportement du Sadrazam. Ils le suivirent délicatement jusqu'à ses appartements, avant de partir ailleurs.


(suite de Rohan.)

À Londres, Atesh lâchait leur main avec un fin sourire. Il alla s'asseoir dans le canapé défoncé de son fils, tandis qu'Imran levait la tête, lançant plusieurs regards circulaires tout autours de lui, contemplant la décoration sommaire de l'appartement de son frère. Jinan eut un petit sourire, tout en murmurant : « Oui, c'est pas grand, et c'est miteux, mais, c'est une chambre d'étudiant... » Atesh secoua la tête, souriant, en entendant son fils s'excusait d'avoir un tout petit appartement. Imran eut un sourire, suivi d'une moue appréciatrice. Il se sentait bien. Bon, il sentait comme un manque, mais c'était tout à fait normal. Il avait entendu Mahsa dire qu'à chaque fois qu'elle quittait Byzance, les premiers jours, elle ressentait comme un manque. L'amour, la bienveillance des lieux et la lumière ne les avaient pas suivi, et c'était ce qui leurs manquaient. Non pas qu'ils ne ressentaient plus ce genre de sentiments, vu qu'ils le ressentaient les uns pour les autres à différents degrés de leur relation les uns des autres. Disons que c'était plus compliqué que cela, et qu'il était difficile pour eux, de comprendre réellement ce manque. Donc le définir, vous imaginez bien qu'il leur était impossible.

« D'ailleurs, vu que maintenant, tu vas vivre avec moi Moony, va nous falloir plus grand ! » Il lui fit un sourire plein d'amour. Imran eut un sourire, regardant Jinan droit dans les yeux. L'étincelle, sa lueur, n'était pas la même que d'habitude. Elle était toute terne, voir luminescente. Il posa son regard sur la poitrine de son frère, puis sur Muadhnait. Quelque chose semblait s'être brisé entre eux, mais pas dans le sens métaphorique du terme. C'était plus... Comme une prise de conscience. Imran s'en voulut de ne pas avoir écouter Anita lui expliquer comment elle s'y faisait pour comprendre les relations des gens du simple regard. C'était un sixième sens chez les Djinns qui étaient énormément réceptifs aux émotions de leurs proches, ou de leur entourage. Le frère du Sadrazam n'en dit rien, préférant se retrouver seul avec Jinan pour lui en parler. Imran murmura : « Je peux dormir sur ça, si besoin, hein, je veux pas vous embêtez... Déjà que je m'impose ! Enfin, c'est provisoire. » Jinan eut un sourire, attirant Imran contre lui en passant son bras autour de son cou. « T'inquiète, mon gars, tu vas en trouver des chics ici. » Imran fronça les sourcils : « Du Poulet ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse du poulet Jinan ? » Jinan s'écroula tout bonnement au sol de rire. Même Atesh ne put s'empêcher d'éclater de rire, et peut-être, la première fois devant Muadhnait. Imran avait la tête de quelqu'un qui a tout d'un coup trop chaud, et qui a raté tout un train, tant il n'avait rien compris à l'hilarité général.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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L'instant d'après, Byzance n'était plus que souvenir halé sur la peau claire de Moony. L'appartement de Jinan n'avait pas bougé, comme s'il venait de le quitter. La machine à laver indiquait toujours que le linge était près à être étendu. Le canapé grinçait sa douleur comme toujours, ce qui n'empêcha pas Atesh de s'y laisser choir. Sur les carreaux, la pluie battait intempestivement. Pas de doute. Ils étaient bien de retour à Londres. Curieusement, ça ne suffit pas à redonner le sourire à Moony. C'était comme si tout à coup elle avait le mal du pays alors qu'elle venait précisément de rentrer chez elle.

Imran, lui, découvrait d'un oeil étonné l'endroit où vivait Jinan.

« Oui, c'est pas grand, et c'est miteux, mais, c'est une chambre d'étudiant... D'ailleurs, vu que maintenant, tu vas vivre avec moi Moony, va nous falloir plus grand ! »

Moony sourit à cette idée. Ils commençaient leur vie de couple d'une drôle de façon et pourtant, cela semblait leur convenir à tous les deux. La présence d'Imran les aiderait probablement à apaiser cette tension qui s'était installée entre eux, le frère du Sadrazam jouant malgré lui le rôle de régulateur.

« On pourra voir ça demain. », la vérité c'était que la première idée qui lui était venue avait été de s'installer dans l'appartement au dessus de la bibliothèque. Sauf qu'avec ce qui s'était passé avant Byzance, il n'allait probablement plus être question de bibliothèque pour elle. Cet endroit avait été tout pour elle depuis qu'elle avait eu ses ASPICs et l'idée de ne plus pouvoir y travailler lui fendait le coeur. Sans parler du fait qu'il faudrait trouver un autre travail et vu sa ridicule expérience de deux semaines au Wizard Burger, il était strictement hors de question d'y retourner ne serait-ce qu'en attendant.
« Je peux dormir sur ça, si besoin, hein, je veux pas vous embêtez... Déjà que je m'impose ! Enfin, c'est provisoire. »

Moony regarda Jinan enlaçait son frère en signe d'encouragement. Cela la fit sourire. Son regard se porta ensuite sur Atesh, interrogateur. Le sultan l'avait-il mis dans la confidence ou non ?

« T'inquiète, mon gars, tu vas en trouver des chicks ici. »
« Du Poulet ? Qu'est-ce que tu veux que je fasse du poulet Jinan ? »

Moony resta interdite comme elle ne s'était pas attendue à cette réponse. Jinan et son père eux, en riaient à se tenir les côtes et ça ne tarda pas à la gagner aussi.

« Je crois que t'as eu un léger soucis de traduction là Imran... », fit-elle entre deux éclats de rire, « Chez nous ça veut dire, des filles, pas du poulet. Du moins dans ce cas là. »

Le fou rire passé, Moony suggéra qu'Imran prenne la chambre de Jinan tandis qu'eux prendraient le clic clac, au moins pour ce soir-là, puis, elle s'éclipsa pour aller prendre une douche en sachant pertinemment qu'elle n'arriverait pas à dormir cette nuit-là, pas seulement à cause du décalage horaire...
 
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Jinan Jawhari
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Jinan finit par se relever tant bien que mal, sous le regard blasé d'Imran, qui se demandait encore combien de mots comme ça, différaient de leur signification qu'il « connaissait ». Au final, Muadhnait leur annonça qu'elle allait prendre sa douche. Jinan eut un petit regard vers elle, qu'Imran perçu instantanément. S'il aurait du le décrire, il aurait dit qu'il n'avait jamais autant vu de douleur et de tristesse dans le regard d'une personne vers une autre, alors que l'Amour, que la Lumière ne les avait béni que très récemment. Normalement, du moins, Imran le pensait, ils devraient avoir le sourire, plein de petits moments d'une complicité rien qu'à eux, enfin, comme ils avaient toujours eut semblait-il. Atesh se redressa, baillant comme un crocodile, il passa une main dans le dos d'Imran, puis embrassa son fils, et disparut on-ne-sait-où. Jinan regarda longuement l'endroit d'où son père venait de disparaître, avant de secouer la tête. Il se pencha à ses pieds pour défaire son sac qu'il avait prit pour Byzance. Imran attrapa le sien, le mettant à son tour sur la table, sortant des vêtements aux couleurs chaudes, mais beaucoup trop flashy pour Londres. Jinan eut un léger sourire, lui disant : « Je crois qu'on va aller faire un tour à Londres pour t'habiller. »

Imran eut un petit sourire, puis, il lui demanda de but en blanc :
« Hey, Dji', qu'est-ce que tu as ? » Jinan murmura un Rien qui signifiait tout le contraire. Finalement, il leva son regard pour croiser celui de son frère, qui levait les sourcils. C'était juste ce qu'il avait besoin pour parler. Il alla s'asseoir sur le canapé, puis, il se mit à murmurer de peur que Moony n'entende leur conversation. « Le Sultan lui a demandé de faire un choix. Il lui a donné un petit flacon pour qu'elle devienne comme moi. Un Djinn/Sorcier, et vivre à mes côtés pour toujours. » Imran s'assit à côté, mettant son bras autour du cou de Jinan, avec un sourire, tout en disant : « Bah tant mieux ! C'est pas bien ? » Rajouta-t-il, en voyant les larmes montaient aux yeux de Jinan. Ce dernier secoua la tête, avant de coller sa tête contre l'épaule de son frère. « Ce n'est pas réellement ce choix-là, dont je voulais te parler. Disons que si elle me choisit, en prenant la fiole, elle deviendra alors éternelle, si l'on peut dire. Mais ses parents, sa famille, son clan sera alors, lui, éphémère à ses yeux. Elle doit choisir entre les regarder mourir, et moi. » Imran ne comprenait pas ce qu'il le mettait dans tous ses états. C'était sûrement parce qu'il n'avait pas du tout la même approche que les Sorciers ou les Moldus avaient. Il le serra contre lui, vu qu'il semblait avoir besoin de réconfort, tandis qu'il réfléchissait au propos de Jinan. Finalement, il lui demanda : « Mais... De toute manière, si elle le prend ou pas, ils vont mourir, non ? » Jinan redressa sa tête, avant d'acquiescer. « Si elle ne la prend pas, je vivrais éternellement le cœur brisé. Incomplet. C'est elle ma moitié, ma Lumière. Imagine, si on a des enfants ?! »

Imran le regarda d'un air interdit, commençant à comprendre pourquoi Jinan était ainsi. Il retira son bras, joignant ses mains l'une à l'autre, pendant entre ses jambes, le dos vouté. Jinan s’avachit dans le canapé, comme si le poids du monde avait reposé sur ses épaules ces derniers jours. Imran murmura : « Je vais prier pour toi, alors. Mais je ne pense pas que l'on puisse y faire quelque chose. » Jinan répondit, la voix cassée par des sanglots qu'il retenait. « Tu veux que je lui dise quoi ? Choisis-moi, marions-nous, et regardons toute ta famille mourir ? » Imran secoua négativement la tête. Ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire. Jinan ne dit plus rien. Il se redressa, se forçant à sourire alors que l'eau semblait s'être arrêter de couler. Il s'approcha de son sac qu'il termina de défaire sous le regard d'Imran. Le frère de Rohan ne tarda pas à voir toute la douleur et la culpabilité que Jinan semblait ressentir. Il était littéralement acculé par ses sentiments pour elle. D'autant plus qu'il semblait réellement aimer la famille de Muadhnait. Sans réellement savoir, Imran venait de donner une idée à Jinan.

Il fallait qu'il la laisse partir, qu'elle aille rejoindre les siens.

(...)

Imran se leva tout doucement, ce matin-là. C'était la première fois qu'il dormait dans un lit autant défoncé, mais il ne se sentait pas tout briser, bien au contraire. Visiblement, il avait du dormir à la place que Jinan devait avoir l'habitude de prendre. Se roulant en boule dans la couette, regardant par la fenêtre pour apercevoir un ciel gris, Imran se demandait alors s'ils voyaient le Soleil, ici. Cela ne faisait que deux jours, mais c'était déjà pesant pour Imran qui aimait se prélasser au soleil, faisant véritablement des bains de Lumière, en s'habillant le moins possible pour s'allonger près d'une piscine avec Anita et Mahsa qui parlaient comme des pipelettes à côté, sous le regard de Roshan qui lisait un bouquin à l'ombre, entrain de discuter de tout et de rien avec Sah'il, lorsqu'il les rejoignait. Là, il se demandait bien ce qu'il allait pouvoir faire de ses journées. Peut-être se doucher dehors ? Il eut un sourire, se dirigeant vers l'armoire à Jinan où il vit tout un tas de vêtements.

Il choisit un tee-shirt noir avec écrit Playboy dessus sans réellement comprendre sa signification, puis il tenta de le mettre. C'était étrange un vêtement qui collait autant à la peau. Il se regarda dans l'armoire, observant son reflet avec une moue stupéfaite qui devint vite satisfaite. Ca le mettait bien en valeur. Bon, il était sec comme garçon, mais le peu que l'on voyait lui suffisait. Il attrapa un pantalon dont il n'aimait pas vraiment la matière, et il l'enfila. Au bout de quelques minutes où il se battit avec ses jambes, il l'enfila. C'était lourd, mais ça le faisait bien. Au final, il retira tout et alla se doucher en apportant son savon noir.


(...)

Lorsqu'Imran ressortit, Jinan était déjà debout. Il avait embrassé le front de Muadhnait qui dormait toujours, avant de se diriger dans la cuisine, la tête en vrac, en caleçon. Se tapant le genou dans la table, il se mit à jurer en arabe, arrachant un sourire à Imran, qui entrait à son tour dans la cuisine. « Salam, Jinan ! » Jinan gromela quelque chose qui ressemblait vaguement à un bonjour, avant qu'il ne tapote une étrange machine avec sa baguette magique. Quelques instants après, il lui tendit un café étrange, qu'Imran huma en fronçant les sourcils. Jinan eut un petit sourire, après avoir avalé sa première gorgée de café, et il murmura : « Alors, prépare-toi-z-y maintenant, parce que tu n'en trouveras pas d'aussi bon qu'à Byzance. » Imran soupira, avant une gorgée tandis que Jinan attrapait des gâteaux pas très frais, qu'il posa sur la table. Imran soupira une seconde fois. « C'est bien parce que je veux trouver ma Lumière, hein, mais je serais déjà parti. C'est affreux ici, on a l'impression que... Que... Que le monde est amputé de beauté en dehors du plan féérique. » La métaphore étouffa Jinan avec son gâteau qui traversa difficilement sa gorge.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Moony mit un petit moment à s'endormir. Il y avait un peu du décalage horaire et un peu de la fiole du sultan là dedans. Elle s'était lovée contre lui après après le bain brûlant qui l'avait assommée, la main contre son coeur à caresser doucement sa peau du pouce comme elle avait pris l'habitude de le faire à Byzance. Elle vit passer quatre heure du matin sur le réveil de Jinan puis après plus rien. Dans ses rêves, elle sentit le baiser qu'il posait sur son front et, toute endormie qu'elle était, elle le gratifia d'un sourire amoureux. Ce n'est qu'en l'entendant jurer qu'elle sortit du sommeil, difficilement, mais déjà amusée. A coup sûr il s'était encore pris le coin de la table. Il l'oubliait toujours, surtout le matin quand il était encore au radar.

Elle se retourna dans le lit, entendant la voix d'Imran sans vraiment écouter puis au bout d'un petit moment, elle se leva, enfilant un pyjama qu'elle n'avait pas pris le temps d'enfiler avant d'aller au lit. Elle évita soigneusement le pyjama avec les chiens qu'Anita avait promis de découper et jeta son dévolu sur un petit short en coton et un t-shirt gris tout ce qu'il y a de plus simple. Pas de doute, on était plus à Byzance même si la coupe de l'ensemble la mettait bien en valeur. Juste quand Imran se piquait de cette réflexion d'ailleurs :

« C'est bien parce que je veux trouver ma Lumière, hein, mais je serais déjà parti. C'est affreux ici, on a l'impression que... Que... Que le monde est amputé de beauté en dehors du plan féérique. »
« Promis, on t'emmènera dans des endroits plus beaux... », interrompit-elle en venant poser un bisou sur la joue d'Imran, « ... d'ailleurs euh... non mais le pauvre, ménage-le un peu Jinan. On va l'emmener déjeuner dehors. Pourquoi pas chez Florian Fortarôme, leurs croissants sont une vraie tuerie ! », suggéra-t-elle en avisant le paquet de biscuits rances dont ils faisaient leur déjeuner.

Elle s'approcha de Jinan, prenant tendrement son visage entre ses mains pour poser un baiser sur ses lèvres. Il voudrait à tous les coups prendre sa douche aussi Moony anticipa :

« Laisse-moi un peu d'eau chaude !! »

 
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Imran Misra
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« ... D'ailleurs euh... non mais le pauvre, ménage-le un peu Jinan. On va l'emmener déjeuner dehors. Pourquoi pas chez Florian Fortarôme, leurs croissants sont une vraie tuerie ! » Jinan haussa les épaules, reprenant un gâteau périmé sans s'en soucier plus que ça. Il n'était pas très regardant sur la nourriture quand c'était lui qui l'acheté pour la simple et bonne raison qu'il n'a jamais eu l'argent nécessaire pour pouvoir jeter quand il le voulait. « Une tuerie ? Mais c'est affreux ! Pourquoi y allait s'ils y tuent des gens ? » Jinan éclata une nouvelle fois de rire, à tel point qu'il cracha l'intégralité de son gâteau sur la table, s'étouffant à moitié, des larmes pleins les yeux. Imran reposa le gâteau directement, lançant un regard dégouté au paquet de biscuits n'en revenant toujours pas de ce qu'il voyait. Il ne critiqua pas, car il ne connaissait pas vraiment la façon dont on vivait en dehors de Byzance. Mais ce n'était pas l'envie qui lui en manquait.

Jinan se leva, allant à la rencontre de Moony pour l'embrasser avant d'aller à la douche, tout en disant : « On a qu'à aller déjeuner dans ta famille, Moony, et puis, ça nous fera l'occasion de leur présenter Imran. » « Laisse-moi un peu d'eau chaude !! » « Sauf si Imran a tout prit ! » Imran repoussa son café, dont il n'avait de café que le nom. Il regarda Muadhnait avec un sourire, avant de poser son regard sur la silhouette de Jinan qui disparaissait dans le couloir. « Y a d'autres fées bleues dans ta famille, Moony ? Ou tu es la seule ? Dès que Jinan avait proposé cet idée, Imran s'était redressé sur sa chaise, observant Muadhnait avec un sourire. Il voulait rencontrer sa famille. Peut-être qu'il allait tomber amoureux d'une de ses soeurs ? Non, très peu probable, et puis, c'était pas vraiment une bonne idée. Déjà qu'ils avaient accepté Jinan, alors si lui s'y mettait... Non... Par contre, il pourrait en apprendre plus sur Muadhnait. Se rapprocher de ce qui serait bientôt sa meilleure amie.

« Tu crois qu'ils vont bien m'aimer ? Remarque, s'ils ont adopté Jinan... Mais... Et si je disais quelque chose qu'il ne fallait pas ? » Il se mit à paniquer. Se passant une main sur le visage, il sursauta lorsqu'il entendit le chauffe eau s'activer, se demandant ce qu'il se passait tout à coup. Puis, Imran entendit l'eau coulait dans la salle de bain, et il comprit que c'était lorsque l'on tirait de l'eau chaude. Il eut un sourire, trouvant cette mécanique archaïque, dépassée. Quand il avait voulu se laver, qu'il avait vu aucune baignoire, si ce n'est une douche, il était resté con. C'est en ouvrant le robinet qu'il comprit, sursautant alors à la puissance du jet. Il baissa le regard vers la table, et il reprit : « Ça n'a pas l'air aussi bien que je le pensais votre... Votre vie. C'est mieux à Byzance... Je commence à comprendre ce que Jinan voulait dire quand il surnommait la cité : Paradis. » il se força à sourire, mais le cœur n'y était pas.

Puis, il se leva, s'approchant du couloir comme pour voir si Jinan n'écoutait pas. Il s'approcha de Muadhnait, la serrant contre lui avec force. « Si tu as besoin de parler, je suis là, Moony. » Imran avait attendu ce moment, d'être enfin seul avec elle, pour pouvoir avoir la discussion qu'il avait eut avec Jinan, sans pour autant en mettre au courant son frère. Il aimait beaucoup Moony, et même s'il espérait de tout son cœur qu'elle choisisse Jinan, tout comme lui, il ne pouvait lui en vouloir de choisir son clan. Ceci à la différence près qu'il n'avait pas à se sentir si coupable de penser cela, permettant alors à Imran d'être une réelle épaule pour la petite fée bleue que tout Byzance s'évertuait à couver comme s'il s'agissait d'une petite fille de deux ans.
 
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Muadhnait McGill Fhaolain
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Si ça n'avait été que d'elle, Moony aurait partagé les biscuits rances de Jinan sans rien trouver à redire, peut-être même avec le sourire juste parce qu'ils déjeunaient ensemble. Mais son bon coeur ne pouvait décemment pas oublier Imran qui lui, n'avait été habitué qu'à des nourritures délicates et raffinées.

« Une tuerie ? Mais c'est affreux ! Pourquoi y allait s'ils y tuent des gens ? »

Moony laissa Jinan repeindre la table, achevant de dégoûter Imran de ses biscuits. Elle n'imaginait même pas quel goût ces biscuits pouvaient avoir pour lui. La jolie écossaise leva les yeux au ciel, morte de rire tandis que Jinan approuvait l'idée de manger dehors sans grand enthousiasme, précisant toutefois qu'il préférait aller chez ses parents à elle.

« Oui, bonne idée. Ils seront super contents en plus. », répondit-elle en le suivant de regard, pas si convaincue que ça qu'aller chez ses parents maintenant allait l'aider à se décider. Mais ça s'était son problème à elle. Jinan et Imran n'avaient pas à en pâtir.

« Y a d'autres fées bleues dans ta famille, Moony ? Ou tu es la seule ? »

Moony sursauta presque, reportant toute son attention sur Imran avec un joli sourire. Elle s'assit à côté de lui, faisant mine de réfléchir :

« Je crois pas non... Il y a ma soeur Siobhán qui parle avec les dragons et ma soeur Saoirse qui n'a pas son pareil pour élever les chiens en meute... Pour être une fée bleue il faut obligatoirement être née un soir de lune bleue c'est ça ? », demanda-t-elle juste à titre de confirmation, « Déjà moi je n'aurais pas du naître le soir de la lune bleue. Mes parents s'attendaient à me voir deux ou trois semaines plus tard. Ma mère était dehors d'ailleurs quand elle a eu les premières contractions et après en fait c'est allé trop vite et elle a pas eu le temps de rentrer. Du coup je suis née dehors. Mais... elle raconte ça beaucoup mieux que moi. »

Elle ne savait même pas pourquoi tout d'un coup elle était si bavarde. Elle avait comme désespérément besoin de parler. De n'importe quoi. Du moment qu'il n'y avait pas de malaise, de non dit ou d'enjeu particulier. Elle aurait même pu parler de la pluie et du beau temps.

Imran, lui, avait l'air de se poser un tas de questions. Un comme elle quand on lui avait dit que le sultan les attendait la première fois...

« Tu crois qu'ils vont bien m'aimer ? Remarque, s'ils ont adopté Jinan... Mais... Et si je disais quelque chose qu'il ne fallait pas ? »

Moony éclata de rire.

« Mais tu sais on est des gens simples Imran. Mes parents ont des moutons, et en faisant des échanges avec les fermes voisines on a tout ce qu'il nous faut et comme on est nombreux ben... on se débrouille. On est pas des gens de la ville, tu vois. On est vraiment des gens simples et on accepte tout le monde. »

Elle s'était un peu laissée emportée par l'amour qu'elle portait à sa famille et à peine eut-elle fermé la bouche qu'elle se mit à culpabiliser de les aimer aussi mais elle s'appliqua à n'en rien montrer.

« Ça n'a pas l'air aussi bien que je le pensais votre... Votre vie. C'est mieux à Byzance... Je commence à comprendre ce que Jinan voulait dire quand il surnommait la cité : Paradis. »

Curieusement sa remarque et son petit air déçu n'étonnèrent pas Moony le moins du monde. Elle posa sa joue sur son poing pour le regarder :

« Je comprends. Quand je suis arrivée la première fois à Londres j'étais aussi déprimée que toi. Pourtant on peut pas dire qu'en Écosse il fasse plus beau. Mais dans les grandes villes les gens sont comme... moins humains je trouve. », elle s'interrompit, se disant que le but n'était pas de lui plomber complètement le moral, « Mais y a plein de trucs chouettes aussi, même en ville, tu verras. », elle le gratifia d'un large sourire qui ne mentait pas.

Moony n'était pas le genre à mentir, elle essayait juste de tirer le meilleur de chaque chose mais elle n'enjolivait jamais. Ce n'était pas comme ça que ses parents l'avaient élevée.

Là-dessus Imran la serra fort dans ses bras. Elle l'accueillit, toujours partante pour un câlin, mais sans vraiment comprendre sur le coup.

« Si tu as besoin de parler, je suis là, Moony. »

Son sourire se fana presque aussitôt en une petit moue un peu gênée.

« Il t'en a parlé ? »

Elle le disait sans agressivité particulière, d'ailleurs Imran verrait bien qu'elle n'était pas sur la défensive. Elle se passa une main dans les cheveux pour essayer de se donner une contenance. Elle avait envie d'en parler mais elle ne savait même pas par où commencer, ni que dire. Après tout, Imran ne pouvait qu'être de parti pris. Si elle choisissait son clan elle briserait le coeur de Jinan et ce serait aussi une façon de renier Byzance et tout ceux qui s'étaient montrer si gentils avec elle à commencer par lui.

Moony baissa les yeux, sentant son coeur se serrer et peser dans sa poitrine. Elle avait l'impression que si elle ne disait pas quelque chose dans les cinq minutes, il commencerait à se dire qu'elle était vraiment ingrate et sans coeur :

« Mais je... ! J'ai... merci. »

Si elle avait pu disparaître dans un trou de doxy...
 
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Imran eut un sourire, et desserra son étreinte pour s'éloigner de Muadhnait. Le chauffe eau s'était éteint, et il y avait de fortes chances pour que Jinan ait fini ce qu'il avait à faire. Il s'approcha des placards qu'il ouvrit, comme pour pétexter le fait qu'il soit debout si jamais Jinan arrivait à ce moment-là. Il ne voulait pas mettre Muadhnait dans l'embarras. Mais lorsqu'il ouvrit les placards, et qu'il ne vit rien dedans lui fit un curieuse effet au creux du ventre. Jinan ne roulait pas sur l'or, et le fait qu'il n'y ait rien dans sa cuisine si ce n'est ces gâteaux pourris lui firent mal au cœur, en pensant que lui, à Byzance, il avait tout, quand il le voulait, mais surtout, il pouvait l'avoir en abondance. Il regarda Moony, montrant cet espèce de conflit intérieur qu'il le préoccupait. Imran se recula doucement, se rasseyant sur sa chaise, faisant tourné sa cuillère dans un café qu'il ne boirait probablement pas. Un silence s'était installé entre lui et Moony lorsque Jinan arriva, entrain d'enfiler son tee-shirt.

« Bah qu'essqui s'passe ? » Demanda-t-il, en écarquillant les yeux, se rendant compte d'un malaise. Imran lui lança un regard, après avoir vu Moony, qui semblait peiner à sourire après ce qu'il venait de se passer. Alors, il lui parla des placards. « Ji', pourquoi tu m'as pas dit que t'étais pauvre ? » Jinan laissa tomber son tee-shirt sur son bas ventre, écarquillant les yeux, l'air surpris. Imran continua, en sortant une grosse bourse de cuir dont il renversa le contenu sur la table. Peut-être une cinquantaine de pièces d'or tombèrent sur le bois de la table. Les pièces émanaient une faible lueur, comme dans les représentations de trésors dans les comtes de fées. Jinan écarquilla un peu plus ses yeux en voyant l'or sur la table. Il saisit machinalement une pièce, et il dit : « Mais c'est l'or de Byzance, ça ! Qu'est-ce que tu fous avec ça sur toi ? » Imran haussa les épaules, et répondit : « On s'en fou de ça. Ce que je vois, c'est que t'es pauvre, et que ça me crève le coeur. » Jinan baissa le regard, avant de lever les yeux vers Moony.

Non, il n'était pas pauvre, il était.... Il était étudiant. Son salaire qu'il percevait chaque mois du ministère suffisait tout juste à lui permettre de finir ses fins de mois, sans compter le nombre de repas hallucinant qu'il faisait chez les parents de Moony, ou encore la chance de la jolie blonde lorsqu'ils sortaient en ville. Jinan esquissa un sourire. Il n'avait jamais rien demandé à personne, et quelque part, ça l'avait particulièrement endurci, mais c'est vrai que ça faisait très longtemps qu'il ne s'était pas acheté de nouveaux vêtements. Et quand on voyait l'état du mobilier, ou la qualité du café, il y avait de quoi se poser des questions. Pour Imran qui vivait dans le luxe, dans un autre contexte, dans un autre plan, où la pauvreté n'existait pas vraiment puisque la vie là-bas semblait destituer de toutes misères que l'on rencontrait dans notre monde. Jinan secoua la tête, relevant la tête vers Moony. « Bon, va te doucher, qu'on y aille, parce qu'Imran va finir par nous faire une syncope. » Imran poussa ses pièces d'or vers Jinan. « Prends-les, Ji', t'es mon frère, et ta situation me met mal à l'aise. Je viens vivre chez toi pour trouver ma Lumière, tu m'acceptes sans dire quoique ce soit avec Moony, je pense que c'est la moindre des choses. » Jinan repoussa ses pièces d'or, et il lui dit : « Alors commence par ne pas me faire la charité, Imran, ça me fait mal. Si quelqu'un aurait du m'aider, ce n'est certainement pas toi, ni Moony, mais mon père. Donc, tu gardes ton or. » Jinan lui prit la bourse des mains et rangea les pièces. A son contact, les pièces semblaient briller un peu plus. Il les trouva belle. C'était un travail de pro. Sans réellement être cupide, il se mit à réfléchir quant à la valeur qu'elles auraient dans leur monde. L'or semblait être plus que du simple or,. Jinan esquissa un sourire, sous la mine déconfite d'Imran. Moony était partit prendre sa douche.
 
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