« I See You »

D'étranges informations lui étaient parvenus sur le bureau au cours de la journée, concernant d'étranges activités d'une personne marchant aux alentours du collège Poudlard. C'était quelque chose qui était sans importance, bien entendu, mais ce genre de fait était directement rapporté au service des Aurors afin d'éviter tous problèmes qui pourraient arriver. La guerre contre Voldemort a laissé énormément de cicatrices dont certaines ne se fermeront probablement jamais. Surtout lorsque quelque chose de louches se passaient dans les alentours du Pré-au-Lard, et du célèbre collège de sorcellerie. Entre les parents qu'il a longtemps fallu sécuriser, vu que bon, leurs enfants avaient quand même assisté à une guerre magique, et les enfants un peu trop peureux, il fallait agir. Ansgard n'avait pas vraiment envie de le faire lui-même, disons simplement que lorsqu'il s'était rappelé de cette note lorsqu'il l'avait vu sur son bureau à 18h, son équipe était déjà parti. Il fallait donc qu'il le fasse. Ansgard transplana quelques minutes après avoir mis un peu d'ordre sur son bureau, baguette au poing.

Apparaissant sous un soleil crépusculaire au détour d'une colline non loin du Pré-au-Lard à l'orée de la forêt interdite, Ansgard balaya l'endroit à trois cent soixante degrés. Soupirant de toute son âme, il s'avança dans la forêt interdite, baguette allumée, tournée vers le sol, comme pour y trouver des traces de pas. Rapidement, plus rapidement qu'il ne l'aurait cru, il trouva une paire de traces. S'agenouillant, touchant la terre pour voir si la personne était passée y a longtemps, il se redressa rapidement, prenant la même direction vers lesquels les pas se dirigeaient, avant de déboucher sur une route menant vers la vallée. Ansgard se mit à courir, avant d'arriver en haut de la route pour regarder en contrebas. Là, il vit une personne à l'allure étrange, comme si son physique n'était pas encore bien définie. Ansgard transplana pour se retrouver en face de la personne, et là, il la reconnut. Alice Tyrell. « Toi ! » Il tendit sa baguette droit vers le coeur de la jeune femme.

« I See You »

« Moi. » Ansgard fronça les sourcils d'une manière que l'on aurait pu le traduire par un : Genre. Alice était donc à la hauteur de sa réputation, par sa simple attitude, il savait que les rumeurs qui courraient sur elle, n'était véritablement pas que des rumeurs et que bon nombre d'entre elles, étaient vrais. Pas de fumé sans feu, dit-on. Ça se confirmait donc. Baguette tendu, jointure blanche tant il serrait sa baguette magique, guettant ne serait-ce qu'un seul mouvement de sa part pour lui balancer un sortilège d'immobilisation. « Vous ne me tuerez pas. Vous auriez trop de compte à rendre à vos supérieurs si vous assassinez la tant recherché Alice Tyrell. Ma tête est peut-être mise à prix mais je suis assez bien renseignée pour savoir qu’on me veut plutôt vivante que morte. » Ansgard eut un sourire désabusé. Elle était donc naïve à ce point ? Il se redressa, restant aux aguets, l'observant, la détaillant du regard. Tenter de la comprendre, de se mettre dans sa peau pour mieux la cerner. Il fallait qu'il la fasse parler. Juste pour apprendre à la connaître. Une petite curiosité de sa part, mais qu'il ne tarderait pas à y mettre un terme.

« Sans déconner. » Il eut une moue appréciateur, comme s'il s'agissait du scoop de l'année qui valait le détour. « Franchement, y a de bonnes écoles dans les bas-fonds de Londres. » Une petite provocation innocente, soulignant alors qu'elle n'était pas franchement une lumière, Ansgard reprit : « Te capturer, t'envoyer au Juge Vanna Syl, me suffit, bébé. Je n'ai pas besoin d'en faire plus. » Il n'oublierait pas, d'ailleurs, en plus de tous les chefs d'accusations qu'elle avait sur le dos, à rajouter l'utilisation de potion interdite, comme le polynectar. « Sans compter que vous faites partit des gentils, dans ce camps là on n’assassine pas froidement les gens sans passer des nuits entière, rongé par le moral et incapable de s’endormir. Je serais bien peiné de vous causez tant de soucis. Rendez nous service à tout les deux et ranger cette baguette Mr Mustang. »

Ansgard éclata d'un rire sans joie, avant de lui répondre en levant ses deux mains comme pour l'éclairer sur la stupidité de ce qu'elle venait de dire : « Allô ? Quel âge tu as ? Les gentils, Sérieusmeent ? » Il ne la rangea pas pour autant, il s'approcha d'elle, pointant sa baguette sur ses mains qu'il joignit l'une à l'autre. « J'ai assez perdu de temps avec toi, maintenant, on va aller voir Vanna Syl. Tu répondras à ses questions. » Alors à moins qu'elle ne lui balance une information concernant un proche parent ou un ami de la famille comme Symphonie Grey qui travaillait en tout illégalité au Marché au Troll, ce qui pourrait nuire à sa réputation, et jeter un froid hivernal sur les Grey une fois de plus, Ansgard comptait bien la livrer au Vanna Syl. De fines menottes d'argents scellaient les mains d'Alice, tandis qu'il posait sa main sur ses épaules comme pour transplaner.

« I See You »

« Me pensez vous vraiment aussi sotte pour allez me promener seule sans précaution ? Tss Tss, Ne jamais sous-estimez une femme. Elles sont la perte de bien des hommes. » Ansgard ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire amusé. Elle se la jouait un peu trop, et elle pouvait être la Reine de on-ne-sait-quel-connerie-encore, mais elle ne l'impressionnerait pas, pour la simple et bonne raison, qu'il était Ansgard Mustang, Chef d’équipe pour le Bureau des Aurors Britannique, qu'il était le fils d'Heinrich Mustang, l'un des sorciers, qui, malgré qu'il n'est pas sa place dans les livres d'Histoire, pouvait se targuer d'être aussi puissant que l'un des plus puissants sorciers du siècle dernier. La fierté d'avoir un tel patrimoine génétique était dans son caractère, et c'était quelque chose que chaque enfant Mustang avait développé, leur donnant ainsi ce petit côté tête brûlé, sans vraiment l'être. L'arrogance faisait partit de leur nombreux prénoms, ce qui faisait la fierté de leur père. Ce n'était donc pas cette petite voleuse, entourée d'une bande de malfrats qui lui ferait tomber la figure. Elle n'était rien d'autres qu'une criminelle, et n'avait qu'une seule place en ce monde, c'était celle qu'on lui avait réservé à Azkaban.

« Ceci m’empêche - par magie bien évidemment - de transplaner avec les autres. Oh si jamais l’envie de m’arracher sauvagement ce collier vous preniez sachez que sans collier je transplane automatiquement. Plus de collier. Plus d’Alice. Un collier. Pas de transplanage. C’est dommage hein ? Oh, j’oubliais. Inutile de vouloir vider l’amulette de sa magie, la personne qui l’alimente n’est pas ici. » Ansgard réprima un sourire. Il avait envie d'éclater de rire, tant elle était conne. Elle se croyait tellement supérieur à lui, tellement au dessus de lui, qu'il jubilait d'avance à ce qu'il venait de prévoir. Elle lui facilitait le travail, que c'était comme si elle lui donnait ses mains, qu'il les menottait, et qu'il l'amenait tout pimpant au Ministère de la Magie. Elle avait beau le menacé, leur dire qu'ils étaient surveillés par ses hommes, Ansgard resta inébranlable. Il n'avait pas peur, et après avoir combattu aux côtés de prestigieux sorciers durant la guerre de Poudlard, contre les Mangemorts de Voldemort, il n'y avait que très peu de choses qui pouvaient l'effrayer.

Il sortit de sa poche une petite montre à gousset usagé, toute griffé, avec les aiguilles lui signalant une toute autre heure que celle que le Soleil affichait. Une douce lumière émana de ses mains pour envelopper la montre à gousset d'une délicate brume luminescente. « Donc reprenons… Rendez-nous service à tout les deux, détachez-moi et laissez-moi partir, M. Mustang. » Ansgard baissa son visage, réprimant une furieuse envie de rire. Qu'elle était conne ! C'était splendide. Tellement, elle était obnubilée par le fait d'avoir encerclé un Chef d'équipe du ministère... Qu'est-ce qu'elle comptait en faire ? Qu'est-ce qu'elle comptait tirer de lui ? Croyait-elle vraiment, qu'il allait la laisser partir comme ça ? Une petite boule noire tomba de sa main libre vers le sol pour exploser dans un panache de vapeur noir. Rapidement, une fumée noire les enveloppa, les rendant invisible aux yeux de tous, y compris des leurs. On ne voyait pas à trente-centimètres. Tout était d'un noir, c'était presque flippant. Ansgard saisit alors la main d'Alice, et il lui murmura d'une voix doucereuse : « Poudre instantanée d'obscurité du Pérou. Une invention des Weasley. Maintenant, j'active le portoloin. »

Elle avait beau être immunisé aux transplanages d'escortes ou qui était contre sa propre volonté, elle ne pouvait l'être contre celles des portails, pour la simple et bonne raison, qu'il s'agit de deux moyens de transports magiques totalement différents. Si la téléportation vous menez d'un point A à un point B sans emprunter un quelconque passage spatio-temporel, les portails, oui. Un portail, c'était partir d'un point A, pour aller à un point B, en passant par un chemin C, avec le voyage qui va bien. Aussitôt, la montre à gousset se mit à luire, et ils se firent aspirer dedans pour réapparaître quelques minutes plus tard.


(...)

Bureau du Juge Vanna Syl, Dpt. de la Justice Magique, Niveau 2,
Ministère de la Magie, Sous-Sol de Londres.
Ansgard réapparut, tenant fermement Alice par les mains qu'il avait replié dans son dos à elle, un sourire goguenard sur ses lèvres. Il regarda le Juge Vanna Syl, et il prit la parole, d'un ton triomphant : « Juge Vanna Syl ? Désolé de vous importuner si tardivement, mais, je suis allé à la pêche au Thon, et regardez ce que j'ai ramené ! » Ansgard poussa un peu Alice, au milieu de la pièce. L'Auror fit jaillir sa baguette de ses mains pour la mettre en joug. Un mouvement brusque, et il tirait. Le visage d'Ansgard était triomphant. Là, elle ne pourrait rien faire. Et encore moins transplaner. On ne transplanait pas au Ministère de la Magie, excepté dans la salle prévue à cet effet dans l'Atrium, au niveau 0.

« I See You »