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 sun goes down { pv.

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MessageSujet: sun goes down { pv.   
sun goes down  { pv. EmptyJeu 1 Mai - 23:02



Invité
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    open your eyes 'cause another day's dawning ;
    children of the moon, can you hear them all calling ?
    skies open up and an angel starts falling,
    listen to their beats, can you hear them hollering ?


    -sun goes down  { pv. 030


    Ce samedi-là vers 17:08, heure locale, Charlie Barrow tomba à la renverse.

    Le soleil se couchait lorsqu'elle remua à nouveau. Indicible mal de crâne. Elle croyait ressusciter après une chevauchée infernale à travers l'Ouest sauvage. Une course à l'issue de laquelle sa monture et elle se seraient pris un cactus de plein fouet ; et ils seraient restés là, emmêlés et assommés, sans qu'on eût pu dire à qui appartenait tel sabot ou telle chaussure.

    Mais en ouvrant les yeux, Charlie se retrouva nez à nez avec une fille de son dortoir. Une fille tout à fait quelconque qui, après vérification, ne portait ni chapeau, ni éperons. Pour le coup, Barrow lui balança un franc sourire - le genre qui vous éblouit jusqu'à vous rendre aveugle. L'autre ne broncha pas ; alors, finalement, Charlie se redressa. Elle ricana sans trop savoir pourquoi. Epousseta sa jupe, jeta un oeil à sa montre. Se rendit compte qu'elle avait ronflé pendant plus de deux heures. Le ciel rouge entrait déjà à flots par la fenêtre ouverte ; bientôt, le soleil disparaîtrait derrière la Forêt Interdite, comme s'il s'enfonçait dans les arbres touffus pour dormir sur ses deux oreilles. Comme Charlie. Charlie s'endormait très facilement et un peu n'importe où, dès qu'elle sentait la fatigue pointer le bout de son nez. Après une journée de cours particulièrement chiante - il faut bien le dire -, elle était remontée au dortoir pour calmer le grondement de ses entrailles avec un peu de chocolat de chez Honeydukes. Résultat, elle s'était goinfrée comme si elle en avait eu les moyens avant de s'étaler joliment sur son lit à baldaquin. Elle avait défait sans vergogne les draps parfaitement bordés par des Elfes attentionnés, et avait tapé dans les piliers de bois avec ses chaussures vernies qu'elle n'avait pas pris la peine d'ôter. Car Barrow n'avait pas le sommeil immobile ; et c'est sans doute ses gigotements de diable insatisfait qui avaient amené cette autre fille à se pencher au-dessus d'elle. Et maintenant, bonjour bonjour elle était réveillée, et maintenant, boum boum sa tête cognait comme un tambour.

    Encore un peu dans le brouillard, Charlie vit que sa compagne de chambre, visiblement rassurée, regagnait son lit et son bouquin. Son cerveau formula vaguement le désir de sortir de cette pièce envahie par une lumière tirant désormais sur un magenta profond ; une minute plus tard, sans trop se rendre compte de ce qu'elle venait de faire, l'adolescente se trouvait dans le couloir vide. Tout le monde dans ce vieux château croulant devait être très occupé à ripailler en bonne et due forme dans la Grande Salle. Elle soupira. Après des kilos de chocolat, des pommes au four accompagnées de jus de citrouille ne seraient certainement pas bien accueillies par son ventre rassasié. Tout à coup, du coin de l'oeil, Charlie perçut un mouvement sur le mur à sa gauche. Le vieux bonhomme grincheux qui servait de sujet à un grand portrait se tenait en équilibre sur le dossier de son fauteuil rouge. Sa main droite se crispait sur une bouteille de rouge aux trois quarts vide, et son visage était si empourpré qu'il ne laissait aucun doute sur son état. La jeune fille pouffa. C'était lui qui lui avait fait la morale, la dernière fois qu'elle était rentrée de Pré-au-Lard après avoir ingurgité un peu trop de Biéraubeurre. Espèce de sale hypocrite. Le fauteuil devenait très bancal et le type riait aux éclats tout en faisant de grands moulinets avec son bras libre. Barrow rigola encore un peu et tourna les talons, s'éloignant avec désinvolture dans le dédale de corridors qui formait le sixième étage. Elle ne vit donc pas la sorcière canon du petit tableau tout à gauche se précipiter pour rattraper le vieux réac' avant qu'il ne s'écrabouille sur le sol ; mais, pour tout vous dire, elle s'en tapait complètement.

    Elle arpentait toujours les couloirs, se fiant non pas à sa tête mais à ses jambes vagabondes - ainsi, elle ne se demandait pas où elle allait, ni pourquoi. Elle avait envie de café, de discussions futiles et de musique. Elle songea à retourner au dortoir pour prendre sa guitare. Elle s'arrêta cependant avant d'avoir réellement pris une décision. La lourde porte de chêne juste en face d'elle était entr'ouverte. Il y avait quelqu'un dans la salle désaffectée. Charlie s'approcha doucement, curieuse de voir ce qu'on pouvait bien fabriquer là-dedans. Une adolescente blonde, arborant le blason de Serdaigle, se tenait seule dans la pièce envahie par le soleil couchant. Elle se découpait parfaitement sur la lumière écarlate du dehors. Il s'agissait de Chloé Wilde.

    Barrow passa le pas de la porte. Le bois grinça. Elle eut soudain une envie terrible d'enfiler des éperons et de pousser le panneau de chêne comme si elle entrait dans un saloon enfumé.

 
MessageSujet: Re: sun goes down { pv.   
sun goes down  { pv. EmptySam 3 Mai - 17:08



Invité
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    Un pas, puis deux. Ils s’enchaînent, s’emboîtent, puis s’arrêtent. Une voix résonne au fond de la salle commune, elle longe les murs jusqu’à parvenir aux oreilles de la petite blonde. Wilde soupire, son regard océanique scrutant le fond de la salle. Elle continue sa marche pour rejoindre la voix, les pas résonnent, les rires s’échappent. Un sourire se peint sur son visage blême, jusqu’à se faire suivre par un ricanement enfantin.

    « WILDE ! T’es morte ! Où il est, hein ? »
    « Regarde toi, Williams, tu vas attraper froid ! »
    « Mon jean, il est où ? Où est Harada ? C’est vous deux, j’suis sûre. REND LE MOI ! »
    « Troisième tiroir à ta droite, sous le pull vert. »

    Elle était là, les jambes nues, le visage déformé par sa fausse colère. Beaucoup plus grande par rapport à la petite blonde, elle n’en demeurait pas moins frêle. Des cheveux bruns, un regard vert émeraude, autant dire qu’elle était vraiment jolie. Seulement ça n’était pas ça qui faisait rire Chloé, mais bel et bien le fait de la voir là, plantée comme un piquet, criant comme elle le pouvait. La brune se baissa sans autre forme de procès, fouillant le tiroir d’une violence qu’on ne lui connaissait pas. Elle fit voler tous les vêtements au fond de la pièce, n’hésitant pas à les déplier quand lui venait l’envie. Au bout de quelques pulls, de quelques sous vêtements et d’un pantalon noir, elle trouva enfin son bonheur. Un jean banal, taillé comme tout les autres. Rien de bien particulier, seulement c’était le sien, et la brune détestait qu’on touche à ses affaires. Elle se relève, ses jambes toujours à l’air, et enfonce ses yeux verts dans ceux de la jolie Wilde. Elle s’approche doucement, jusqu’à lâcher le jean au sol. Un sourire gêné se niche sur ses lèvres, ce qui fait bien rire la petite blonde.

    « Vous l’avez pas touché, pas vrai ? »
    « Bah, non. »

    Puis elle repart sans rien dire, toujours avec ce sourire jusqu’aux oreilles. Le soleil allait bientôt laisser sa place, et tous les élèves ne tarderaient pas à se rendre dans la Grande Salle. La jeune Wilde venait de glisser à Yuki un simple « je te rejoins » puis avait filé, l’air de rien, traînant sa carcasse hors de la pièce. La jeune Serdaigle avait perdu l’appétit ces temps-ci, ne désirant rien d’autre que rester seule. Elle s’absentait puis revenait une, voir deux heures plus tard. Plus aucune virée nocturne, ni même de cigarettes entre deux heures de cours ; elle semblait se laisser porter par la vie, ne désirant ni le bonheur ni même autre chose. Seulement survivre, atterrir quelque part. Et c’est ainsi qu’elle se laissa porter de couloir en couloir, comme une feuille morte en plein automne, une des rares libertés qui lui était accordée. Elle traînait ses pieds d’une lenteur extrême, dévisageant les murs comme s’ils étaient responsables de son malheur. Quelques portraits l’accueillaient avec un sourire extraordinaire, tandis que d’autres l’interpellaient de façon à ce qu’elle retourne avec les autres. Et si elle n’en avait pas envie ? Après tout, n’était-elle pas une de celles qui n’avaient pas encore de place ici ? L’avait-elle vraiment, d’ailleurs… Il y avait tant de questions sans réponse, tant de songes qui demeuraient inutiles. A quoi bon se voiler la face ? Il y avait bel et bien un problème dans sa vie, et il était temps qu’elle sache qui était le vrai souci. Un pas, puis deux, et elle s’arrête devant un mur complètement nu. Son regard s’y attarde, elle le contemple durant quelques secondes, jusqu’à se mettre assise sur le sol et à dessiner quelque chose sur sa feuille. Elle reste ainsi durant une dizaine de minutes, traçant une esquisse qui n’avait pourtant pas lieu d’être. Chloé était une artiste généreuse, elle donnait vie à ce qui n’en avait pas. Un rêve, un espoir, quelque chose qui peut appartenir à ce mur vieillit par le temps. Comme un trésor que les hommes se transmettent de génération en génération, elle était la faiseuse de rêve, la seule créatrice que ce mur aura. Ainsi était sa volonté.

    Puis, l’air de rien, elle se relève. Du revers de la main, elle détache la feuille du cahier, pour ainsi la poser près du mur. A présent, il était vivant. Il vivait à travers ce dessin, et elle, elle était heureuse. Heureuse de pouvoir faire le bonheur de quelque chose, et enfin oublier que le sien n’existe pas. Elle marche, longe les murs, comme cette voix qui se traîne de salle en salle, jusqu’à parvenir à une seule et même personne. Chloé, la jolie Chloé. Si rêveuse jadis, et aujourd’hui si malheureuse. Son attention se déposa soudain sur une porte en bois, une immense porte qui attira sa curiosité. Elle connaissait cette salle pour l’avoir côtoyée quelques fois. La salle désaffectée. Le genre de salle qui vous libère, qui vous remet en question. Assez sombre, elle avait accueillie plus d’une fois la petite blonde. Aujourd’hui encore, elle s’y retrouvait pour faire le point. Yuki ne savait pas ce que venait y faire Chloé, elle disait juste qu’elle avait besoin de respirer. Oui, tel était le mot. Respirer, s’évader. La jeune Serdaigle passa le seuil de la porte, jusqu’à la pousser. Elle enfonça sa main dans sa poche droite, jusqu’à serrer sa plume de toutes ses forces. La douleur lui décrocha un sourire, puis un petit frisson qui ne cessait de lui parcourir le corps. Au même instant, un bruit la coupa dans son élan, mais elle n’osa pas se retourner, contemplant seulement l’ombre sur le sol.


    « Un bien bel endroit…Jolie vue. »

    Peut être était-ce de l’ironie, ou peut être pas. Elle n’en savait rien, et ne savait pas non plus de quelle vue elle parlait. Peut être celle qu’elle avait sur elle-même… N’était-ce pas le but de tout ça, après tout ? La petite blonde finit par se retourner, affichant un sourire timide, presque inexistant. Charlie Barrow. Elle ne pouvait pas mieux tomber.
 
 

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