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 I watched you disappear. (pv)

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I watched you disappear. (pv) EmptyMer 21 Aoû - 5:44



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Origine : Anglaise (Forêt de Dean).
Préférence Magique : Métamorphose.
Lady Symphony Grey
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I watched you disappear


C’était le jour. Son coeur ne cessait de le répéter : c’est le jour. Les yeux à peine maquillée mais l’habit toujours propre et bien tiré, Lady Symphony observait avec appréhension et pourtant envie l’heure fatidique que devait indiquer la grande horloge de la grande salle. Debout au milieu de cette dernière, habillée d’une robe longue sur ses chevilles et d’un gilet de laine tricoté léger, en soie légère de papillons fées, elle attendait en silence que la voiture arrive. L’impatience lui prenait tant les boyaux qu’elle doutait que tout ça fut bien vrai. Non, ce n’était pas vrai. Tout ça, c’était faux. C’était un rêve. Il n’y avait pas eu de meilleurs jours, plus attendus, que celui-là, et ce, depuis dix ans.

De son côté, dans la voiture, coincée à côté du jeune Lord Elzevyr, et en face de Lord Miracle et Lady Égérie, dans une voiture aussi longue que large, la encore jeune Lady Etàn regardait par la vitre en se tapotant silencieusement et nerveusement les lèvres. Ce n’était pas la peur qui le prenait les tripes, mais une anxiété toute particulière. Ils s’étaient à peine connus avant son emprisonnement, et elle avait vu partir un homme amoureux d’une autre juste devant ses yeux. Encore aujourd’hui, elle doutait de ses sentiments, et si elle ne redoutait pas d’affronter un homme aigri et froid, rendu ainsi par la prison, elle redoutait de dormir le restant de sa vie à côté de ce même homme que rien n’aurait pu réchauffer, pas même l’amour.

La voiture de Madame était un cortège à lui seul. Une longue voiture d’antant, mêlant le style, et la manière. D’un alliage de fer couleur d’argent et d’un bois sombre, elle s’étirait comme une calèche montée sur roues. Le devant était décoré d’une calandre en or, sculptée en forme de renards pour le cadre, et d’une tête de dragon sur le milieu. Le chauffeur prenait une place au devant, et une place était réservée au baggagiste à sa droite. Derrière, un premier sas offrait une intimité particulière. Trois places sur chaque banquette de cuir de re’em, un cuir doré naturellement. A l’arrière, un autre sas, plus grand et rond, permettait à douze personnes de s’asseoir. Treize auraient pu rentré, mais le constructeur, frileux et superstitieux, préférant installé une petite boîte de commande à la place du treizième, empêchant ainsi la voiture de se voir jeter le mauvais oeil.

La voiture était élégante. Autant que Etàn l’aurait voulu. D’une noblesse rare, conçue pour les longs déplacements, mais surtout pour transporter le plus de personne à la libération de Brivael, et plus exactement, sa famille le plus proche, sans qu’il ne se sente particulièrement oppressée. Le toit était d’ailleurs décapotable, pour ce seul effet qu’il revoit au moins le soleil. Au moins le soleil.

Etàn eut un sourire en apercevant le Manoir Grey. La voiture à peine en approche, elle vit Lady Symphony sortir aussitôt de la grande bâtisse, tenant entre ses doigts un petit sac de rien du tout s’accordant avec une tenue superbe, et blanche. Surtout pas de noir, avait pensé Etàn, et encore une fois elle se montrait des plus justes. La porte fut ouverte par le chauffeur et Symphony y grimpa, seule. Elle pensait que les enfants n’avaient rien à y faire, et au-delà de ça, elle ne voulait pas encore confronter tout le monde dès le premier jour. Il faudrait du temps pour refermer certaines plaies.

« Nous sommes au complet ? »
« J’ai l’impression qu’il ne manque personne maintenant. Enfin.. »

Symphony eut un petit sourire à son tour, amusée. La prison était moins loin du Manoir Grey que du Palais Hemmington - puisqu’il s’agissait à présent plus d’un palais que d’un manoir.
La voiture fut rapide, plus qu’Etàn ne le crut. Vingt minutes suffirent sans qu’ils n’eurent à subir l’effet de la vitesse. Maintenant, ils étaient un peu en avance, et ce serait sans doute les minutes les plus longues de toute l’histoire Grey.

Sortant un à un de la voiture, et se postant un à un face à la prison qui surplombait l’ïle d’Azkaban, Etàn attendait dans un silence mortuaire. Ses yeux ne semblaient pas pouvoir se fixer sur la prison, ou encore le sol. Elle cherchait à droite, à gauche, les doigts se tordant avec cette anxiété malsaine. Et s’il ne voulait plus d’elle ? Et si… Et si il n’était plus le même ? Son coeur s’accéléra bêtement, car à présent, elle comprenait. Elle s’apercevait qu’elle avait les cheveux trop courts, le visage trop carré, les sourcils trop fins, et la robe trop courte sur ses genoux. Peut-être même qu’elle était tout simplement ça : de trop.

A côté, à l’inverse, Symphony attendait avec une impatience non dissimulée le retour de son frère. Beaucoup de chose cette dernière semaine s’était faite, mais aucune n’avait été dite dans les lettres, justement pour se garder le plaisir de les lui dire, en face, l’un à l’autre. Elle savait qu’il allait passer du temps avec les siens, mais elle ne s’empêcherait pas de le piquer quelques minutes. Après tout, c’était à elle de lui montrer le manoir, et de lui montrer, avec moins d’enthousiasme, l’état financier de la famille.
Tout cela pour autant ne tâchait en aucun cas son plaisir. Le comble même, elle y trouvait un certain réconfort, car à présent, elle ne serait plus seule face à tout ça. Trop fière pour demander de l’aideà Etàn, trop fière pour l’accepter quand elle le lui proposait, trop fière pour un peu tout à vraie dire, mais toujours bien droite, elle avait besoin en ce jour plus qu’en n’importe quel autre de son frère aîné. Sa vie ne tenait à présent que sur un fil, que sur un mot, et il lui faudrait au moins un homme de confiance pour le lui faire cracher.

« Je crois que… » murmura Etàn en voyant les portes s’ouvrirent sur deux matons.

Sa petite montre indiquait précisément onze heures moins dix. L’heure du crime. L’heure de sa libération. Son estomac se serra et sa gorge se noua. Un petit silence pesa sur eux tous réunis.

Ne pleurs pas, ne pleurs pas, se répétait mentalement Etàn, tu as tenu trop de temps pour pleurer maintenant… tu n’es pas la seule ici, contiens toi, contiens toi. De quoi auras-tu l’air en train de pleurer ma pauvre ?

Symphony, elle, n’avait pas attendu. Aussitôt reconnu les traits de son frère, et sans doute à cause d’un jeune âge quand il avait disparu, les premières larmes coulèrent. Elle baissa la tête, laissant à ses enfants le privilège des premiers mots, essuyant les bavures de ses sentiments de ses joues.

Et pendant ce temps, Etàn tenait. Comme une femme face à mille hommes, mais elle tenait bon, avec ce regard curieux, lointain. Tout ça, tout ça, ce n’était qu’un rêve… pas vrai ?
 
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I watched you disappear. (pv) EmptyJeu 22 Aoû - 2:27



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Lord Brivael Grey
Lord Brivael Grey
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La dernière chose que le regard de Brivael Grey avait croisé quand on l'avait emmené, c'était le regard de son fils, Miracle. Il avait alors seulement dix ans et avec l'absence d'un père et une mère reposant dans le jardin de roses des Grey, deux nourrissons dont il allait avoir la charge. Cette image, Brivael l'avait emportée avec lui jusqu'au fond du gouffre où il l'avait rappelée chaque jour à sa mémoire, nourrissant rancoeur et amertume. Son coeur, vaillant et bon, avait ranci et là, muré dans son silence il avait patiemment attendu que passe dix ans. Les lettres de Symphony avait été la seule douceur qu'il s'était permise. Pas un mot à ses propres enfants. A quoi bon, si ce n'était pour épancher haine et regrets fort peu appropriés à leur éducation.

Doucement balloté dans la voiture, Miracle, aujourd'hui devenu un homme repensait à ce long silence. Son coeur se serra lorsque la voiture s'arrêta devant l'ombre gigantesque d'Azkaban. Il n'était plus temps pour lui d'avoir un père, à vingt-ans, il travaillait et s'assumait, veillant toujours à réserver suffisamment pour sa famille quand bien même Etan, la seconde épouse de son père, avait hérité une immense fortune de sa famille. Miracle était le seul à avoir connu ce père qui l'avait affublé de ce prénom ridicule dont on s'était souvent moqué. Quelque part, il restait pour lui une inconnue : y aurait-il plus de rancoeur ou plus de soulagement de retrouver ce père qui avait tant manqué ? Égérie releva la tête de contre son épaule.

Les jumeaux étaient nerveux. Il pouvait le sentir derrière toute cette bonne éducation qu'Etan Hemmington leur avait donnée. Ils ne connaissaient rien de cet homme dont tout le monde attendait le retour. Pas une lettre. Pas une photo, récente du moins. Et de leur mère que dire, ils appelaient Etan mère aussi souvent qu'ils avaient à l'appeler. Quelque part, Égérie et Elzévir étaient plus les enfants d'Etan que les enfants de leurs parents.

Miracle ajusta son col et sortit de la voiture. Il aurait préféré un ciel gris et cotonneux plutôt que ce ciel bleu criard qui semblait trop heureux pour être vrai. La vérité c'était qu'il ne savait pas comment il réagirait quand il le verrait. Il ne savait pas ce qu'il ferait. Ce qu'il convenait de faire, ou pas.

Enfin, on entendit un grincement sinistre sous le ciel d'été. Sur le coup, il ne le reconnut pas. Deux yeux bleus enfoncés dans des orbites sombres les dardaient depuis loin. Les geôliers ramenaient un homme tout en barbe et cheveux longs. Un homme sale et amaigri, le visage en lame de couteau, qui n'avait plus rien à voir avec Lord Brivael, deuxième du nom, comte de Gloucester, chevalier aux dragons. Où étaient la grandeur, le prestige, l'excellence dans ce vieil uniforme rapiécé? Miracle détourna le regard, réservant pour lui tout ce qui lui passait par la tête à ce moment.

Brivael posa les yeux sur Symphony la première. Levant les mains à hauteur de son visage pour essuyer ses larmes, il se ravisa, estimant qu'elles étaient trop sales et trop dures et la serra contre lui longuement.

Les jumeaux, rangés derrière Etan comme derrière un rempart observait le grand escogriffe avec méfiance. Ils ne savaient rien d'autre de lui que ce qu'ils étaient en train de voir en ce moment. Bien sûr, tout le monde leur avait conté les exploits de Lord Brivael II, mais au final, il restait un personnage de conte plus qu'un père. C'était Etan qui leur avait fait faire leurs premiers pas, leur avait appris à lire, écrire et compter, les avait amener prendre leur premier Poudlard Express moins d'un an auparavant...

Quand Brivael relâcha son étreinte sur Symphony, son regard se posa sur Miracle. Le garçonnet était devenu un homme et il lui était en tout point semblable, du moins au même âge. Il y eut comme une longue hésitation avant que Miracle ne se jette dans les bras de son père, pleurant à chaude larme comme il s'était interdit de le faire. Son père le serra avec force entre des bras rachitiques, baisant son front à plusieurs reprises.

Enfin, il se tourna vers les jumeaux et par conséquent vers Etan, son épouse. Égérie fit la révérence, très timidement imitée par Elzévir puis tout deux se rangèrent avec toute la réserve d'enfants qui saluent un illustre inconnu. Brivael ne s'était guère attendu à mieux et, si son regard était sévère, son coeur était meurtrie. Mais il ne dit rien. Son apparence, bien loin de ce qu'il était au quotidien, ne le présentait pas sous le jour qu'il aurait souhaité monter.

Tout en dernier, c'est sur Etan que son regard se posa. Cette fois-ci pas d'étreinte mais un courtois signe de tête. Brivael Grey avait toujours été d'une extrême pudeur quand il se présentait en public avec sa première épouse, feu Lady Rovène. On connaissait pourtant son amour démesurément grand pour cette jeune française qu'il avait connu lorsque ses chasses au dragon l'avaient mené jusque de l'autre côté de la Manche. Il allait sans dire qu'il ne serait pas différent devant sa seconde épouse, à ceci près que ce remariage avait été fait par convenance et sans sentiment. Pour autant, Brivael se savait redevable au plus haut point et, si en sa qualité de Lord il détestait avoir à l'admettre, ses qualités de coeur le lui ferait dire sans rougir le moment venu.

Le voyage de retour se passa dans un silence inconfortable. Cela tenait principalement au fait que dans cet accoutrement de bagnard, Brivael portait sur ses épaules la honte. Il fallut attendre qu'il ordonne qu'on prenne le chemin du manoir Grey pour entendre un premier mot de sa bouche. Une fois sur place, quoi qu'on ait pu lire sur son visage toutes les expressions de la peine qu'il éprouva en contemplant la décrépitude des lieux où il avait glorieusement appris à être l'héritier que son père souhaitait, il ne dit encore rien sinon pour demander à sa soeur qu'on lui fit couler un bain chaud.

Là, il disparut pendant près d'une heure pour ne reparaître que raser de frais, les cheveux coupés nets et dans une tenue plus adaptée au lord qu'il était quoiqu'il avait trop maigri pour lui faire véritablement honneur.

« Lady Etan, ce voyage vous aura éprouvée et j'ai encore beaucoup à voir et à faire ici. Je comprendrai que vous souhaitiez rentrer. Il ne vous en sera tenu nulle rigueur. Nous aurons un moment, si vous le voulez bien, dès que j'aurais discuté quelques affaires urgentes avec Lady Symphony et Lady Joleene. », son ton de voix était irrévocable quoiqu'il ne s'agissait pas là d'un ordre de déguerpir.

Il n'attendait pas véritablement de réponse et se voyait déjà trop de choses à remettre en bon ordre de marche pour pouvoir penser à intégrer enfin le mariage qu'ils avaient contractés plus de dix ans auparavant et d'ailleurs, jamais consommé.

A ces mots, Elzevir et Egerie se rapprochèrent d'Etan. Si elle partait ils partaient aussi. La maison des Grey était bien assez sinistre sans y rajouter la présence de ce père qui ne semblait rien qu'une ombre incapable de chaleur. Miracle lui, tiqua. Son père lui fit un signe de tête. Il était plus que souhaitable qu'il prenne part à la conversation qui allait avoir lieu, ou au moins, qu'il y assiste.

 
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I watched you disappear. (pv) EmptyJeu 22 Aoû - 5:02



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Age : 31
Origine : Irlandaise.
Familier : Un fléreur blanc.
Lady Etàn D. Grey
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Quand on lui avait dit qu’elle serait la seconde épouse d’un Lord, la jeune fille n’avait pas cillé. A dix-neuf ans, elle était plus fraîche que n’importe quelle femme de son âge, et pour un vieux Lord, elle aurait été un morceau de choix. D’une beauté certaine particulière, elle attirait avec l’âge de plus en plus les regards, plus que sa beauté banale à l’époque où elle avait encore une peau d’adolescente. Elle était plus belle aujourd’hui qu’elle ne l’avait été à dix-neuf ans. Et pourtant, il ne lui accorda qu’un dernier regard. Elle eut un sourire gêné, timide, et fit une révérence appuyée d’un profond respect. Ce n’était peut-être finalement que ce qu’elle avait pour cet homme. Du respect. Pas même un bonjour, un au revoir. A peine l’eut-il regardé. Elle savait qu’elle ne devait, dans le fond, pas demander plus. Après tout, il avait beaucoup trop aimé avant pour l’aimer elle.
Elle rejoignit à la suite de Lady Symphony la voiture et s’installa dans la voiture, silencieuse. Son regard était ailleurs, observant le paysage qui se dessinait au loin, sous eux. Elle s’imaginant avant, et maintenant. Elle avait peur, quelque peu, de regretter la sortie de Brivael. Elle n’avait finalement pas vraiment eu le temps de savoir comment il était, et n’imaginait pas comment il serait. Jusqu’à maintenant elle avait été libre comme l’air et avait mené sa vie comme elle l’avait voulu. Aujourd’hui… Elle ne savait plus vraiment si son enthousiasme était intact avec des retrouvailles aussi froides.

Pendant le temps de son bain, Etàn laissa les enfants entre eux avec leurs jeunes cousins, Aloysius le petit curieux ayant pointé son nez entre deux.

« Il est un peu austère, mais il faut le comprendre Etàn. Il vient tout juste de quitter sa tour. D’après ce que m’en a raconté James dans ses lettres, et les rares témoignages que j’ai pu soutiré à Brivael, c’était tout sauf le paradis… » La benjamine avait un sourire triste, imaginant bien combien il pouvait être dur de voir revenir un homme distant. « Il a besoin de temps. Juste de temps. Ensuite, ça ira mieux. J’en suis sûr. »

Bien sûr elle ne pouvait pas jurer. On ne savait de toute façon toujours pas ce qu’il en était de sa condition, ni même de ce qu’il pouvait bien ressentir. Il lui fallait d’abord évacuer son amertume et sa rancoeur. Pendant ce temps, Etàn n’aurait qu’à attendre, ailleurs. S’occuper, ça, elle savait. Elle avait passé sa vie à ça. S’occuper ailleurs.

A la sortie du bain, Aloysius se carapata avant même l'arrivée de son oncle, trop malin peut-être pour avoir à subir un éventuel courroux. L'homme était un loup comme l'homme, et cela, l'aîné de James l'avait bien compris.
Propre, on reconnaissait davantage encore Brivael. Le carré du visage peut-être, ou tout simplement ce visage frais, comme il ne semblait ni à Etàn ni à Symphony que jamais un Grey n’ait eu une barbe, aussi taillée fut-elle.
Aucune des deux ne se permirent de dire un mot. Toutes deux étaient accrochées aux lèvres du mari et du frère qu’était Brivael, et du nouveau maître des lieux, de retour.

« Lady Etan, ce voyage vous aura éprouvée et j'ai encore beaucoup à voir et à faire ici. Je comprendrai que vous souhaitiez rentrer. Il ne vous en sera tenu nulle rigueur. Nous aurons un moment, si vous le voulez bien, dès que j'aurais discuté quelques affaires urgentes avec Lady Symphony et Lady Joleene. »

Elle hocha la tête d’un air entendu, même s’il fallait avouer que ce n’était pas ce à quoi elle s’était attendue. Encore une fois, cela remettait en doute à la fois sa place au sein de la famille Grey que sa légitimité à se tenir ici. Dans le fond, elle comprenait. Elle n’aurait à l’inverse que trop peu apprécier qu’on jette un oeil sur la comptabilité de sa famille, les tableaux se chargeant déjà beaucoup de cela.
Elle reposa ses yeux sur les deux plus jeunes enfants et leur tendit ses mains. Elle ne s'adressa qu'à eux, car de toute façon, tout le monde était déjà partit.

« On va rentrer tous les trois, d’accord ? Votre père a beaucoup, beaucoup de choses à régler, alors ça ne sert à rien que vous vous ennuyiez à rester ici à attendre. Sauf si vous voulez rester ? On peut toujours trouver quelques occupations, et puis, il y a Cymbeline et Aloysius si vous voulez jouer... »

Son sourire était doux, maternel. Egérie et Elzevir n’étaient pas ses enfants de sang, mais dans le fond, elle avait sans doute fait plus pour eux que n’importe qui ici bas. Il aurait été cruel de le lui rappeler, elle qui venait de sacrifier huit ans de sa vie pour en contrepartie aussi peu d’attention. Elle passa sa main dans la tignasse d’Elzevir, montrant la porte qui menait dehors et la roseraie, la seule chose de véritablement entretenue dans le chateau. C’était les travaux du samedi, que Symphony avait à coeur de réaliser avec les enfants, pour les occuper, et aussi garder un coeur encore vivant dans cette maison trop grande pour ses bras.


 
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I watched you disappear. (pv) EmptyJeu 22 Aoû - 5:42



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Lady Symphony Grey
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A le voir ainsi, aussi sale, aussi maigre, elle ne doutait plus de l’enfer qu’il avait pu vivre dans cette prison. Elle se serra d’elle-même contre ce frère qui lui avait manqué au moment où elle avait été le plus faible, et pleurnicha quelques secondes seulement contre lui. Symphony n’avait jamais eu pour habitude de pleurer dans les jupons des siens. C’était une enfant fière comme un paon, mais la douleur pouvait bien faire oublier quelque peu ce trait de caractère quelques secondes.
Elle se retira, les joues brûlantes et les yeux gonflés, mais elle dissimula tout cela derrière ses mains, essuyant largement sa peau et ses larmes. Tout ceci était tellement douloureux, qu’elle ne pouvait pas oublier les huit ans de malheur et de chagrin qu’ils venaient de vivre. Elle le laissa avec les siens, tout juste le temps de sécher ses larmes. Son petit regard passa sur Etàn puis sur Brivael, et y reconnut quelque chose qui ressemblait au glas. Entre les deux, il ne s’était pas passé grand chose. Elle était jeune à l’époque, mais elle se souvenait assez bien du déroulement des choses pour avoir ressasser ses souvenirs trop longtemps.

Le retour fut long, silencieux. Seul le ronronnement de la voiture troublait le silence mortuaire. On se serait cru un autre jour, bien moins joyeux, qu’un jour de libération. Bien sûr, Symphony savait que Brivael sortait de Charybde pour chuter en Scylla, mais à l’intérieur, elle ne pouvait s’empêcher de nourrir quelques nouveaux espoirs. Que ce fut à propos de Calixte qu’à propos d’elle-même. Aujourd’hui allait changer beaucoup de chose, elle en était sûr.
Un vague instant, elle ne put s’empêcher de penser à James. Son regard se posa sur Azkaban qui s’effaçait au loin, avec la sensation d’avoir abandonner son frère là-bas, de n’en avoir récupérer qu’un. Ses doigts se refermèrent dans le vide, et ses doigts s’emmêlèrent, chassant sa tristesse. Il n’était plus l’heure de pleurer, mais d’être forte comme jamais.

Arrivés au Manoir, Symphony se pinça les lèvres, quelque peu honteuse. Bien sûr la maison n’était plus aussi belle, n’était plus aussi resplendissante, mais ce n’était pas seulement le manque d’argent, c’était un tout. C’était que la maison avait perdu deux de ses fils, et que sa seule fille ne s’était pas mariée. Que la veuve pleurait, assise dans la poivrière quand les souvenirs ressurgissaient. Que les enfants étaient tous des orphelins de père, et qu’il fallait vivre ainsi, tous les jours durant.

Alors que Brivael eut disparu à la douche, Symphony se rapprocha d’Etàn, pour la soutenir. Elles étaient les seules Grey de ce Manoir, Honoria étant décédée, et elles étaient plus proches que certaines soeurs. Elles avaient du être forte ensemble, et Symphony ne remercierait jamais autant Etàn que d’avoir pris en charge les enfants de Brivael, comme ce fut déjà dur pour elle d’avoir à gérer les enfants de James d’elle-même, même avec sa mère. Elle posa sa main sur l’épaule de sa belle-soeur et la rassura. Le petit regard timide d’Etàn était illisible, mais au moins, c’était dit, et le petit sourire qu’elle lui lança en retour lui faisait comprendre qu’elle avait au moins reçu le message.

A son retour, Symphony se retourna mais Aloysius avait déjà disparu. L’enfant était aussi espiègle que malin, un petit génie pour son âge, mais un génie aussi colérique que son père. Symphony ne préférait pas confronter les deux branches pour l’instant, comme on séparerait un lion de lionceaux d’une autre litière.

« Lady Etan, ce voyage vous aura éprouvée et j'ai encore beaucoup à voir et à faire ici. Je comprendrai que vous souhaitiez rentrer. Il ne vous en sera tenu nulle rigueur. Nous aurons un moment, si vous le voulez bien, dès que j'aurais discuté quelques affaires urgentes avec Lady Symphony et Lady Joleene. »

Symphony passa naturellement la porte du hall jusqu’au salon, juste à côté. Leur mère était à l’étage, sans aucun doute dans la bibliothèque, silencieuse, avant finalement de toussoter tout bas, avec un sourire doux :

« J’ai beaucoup de mauvaises nouvelles, Brivael, et j’aimerais autant que maman n’en sache rien. Depuis la mort de papa, sa santé est quelque peu fragile, et elle se rend malade pour un rien. On a même du condamné le bureau car parfois elle me fait un peu peur. Elle... Elle est… absente, disons. »

Son sourire était désolé. Les relations de Brivael avec leur mère avaient toujours été aussi problématiques que particulières. Symphony ne s’y était jamais intéressée, jamais penchée, car cela ne la regardait pas, mais en tant que petite dernière, elle se souvenait assez bien de cette aigreur dans l’âme.

« Je te propose que l’on se pose sur la table. Je vais chercher tous les documents, et on va… On va attaquer par le plus lourd des problèmes actuels, à savoir l’aspect financier du domaine, d’accord ? »

Elle l’observa, hocha la tête et finalement déguerpit pour aller chercher les trois grands dossiers qu’elle s’était bien gardée de ranger proprement avec les autres documents. Elle n’avait confiance en personne, et encore moins en sa mère.
Elle revint dans le petit salon après dix longues minutes, et déposa sur la table basse les trois dossiers empilés. Elle attira le premier à elle, se pinçant les lèvres.

« Je vais considérer que tu n’es pas fragile, et donc que je n’ai pas à y aller doucement. Plus vite tu sauras, plus vite tu pourras digérer... » Elle lui passa tout d’abord les copies qu’elle avait demandé à Calixte, notamment le jugement par lequel les Grey avaient perdu toutes possessions : « Après la mort de papa, et plus précisément après ton incarcération, il a été décidé que la famille Grey avait une dette envers le monde sorcier et nous avons donc été saisi comme d’autres familles par ailleurs de tous nos biens, y compris le Manoir. Il nous reste donc, concrètement, plus que le titre... » Elle tira une seconde feuille qui était l’accord de vente du Ministère à Lord Calixte McSwann et le lui donna ensuite. « Fort heureusement pour nous, ou malheureusement selon, Ca… Lord Calixte a réussi à racheter toutes nos parts et est donc le propriétaire actuel du domaine et des terres Grey. »

Elle avait dit qu’elle ne lui rendrait pas la tâche facile, mais elle oublia volontairement de lui dire qu’elle n’était pas mariée, et encore moins que cela faisait huit ans que Calixte payait leurs redevances. Il apprendrait de toute façon le tout en temps et en heure, et elle mimerait l’étonnement. Cela lui irait si bien.
Elle tira sur la liste des dettes et des comptes, et les déposa sur la table. Le compte était rond et positif.

« Malgré tout, notre situation n’est pas aussi terrible qu’elle n’en a l’air. Bien sûr il ne nous reste plus rien, mais grâce au travail de Miracle et à mon emploi d’enchanteresse, on arrive à avoir un train de vie plus que raisonnable pour des gens qui ont quand même été exproprié par le Ministère. On a bien remonté la pente, surtout ces deux dernières années visiblement. »

Elle plongea sa main dans le second dossier, et tira hors du fouillis inimaginable - ce n’était pas comme si elle avait vraiment eu le temps de ranger quoi que ce soit - une feuille rose tamponnée du Ministère, des affaires internes et familiales :

« Tout ce dossier, c’est à propos de tes enfants et de leur tutrice légale. Lady Etàn a les originaux. Ça c’est le dossier scolaire de Poudlard et… mh… Les bulletins, aussi. Mais de toute façon » coupa la jeune fille, désemparée, car il y avait tant de chose à dire, et tellement de papiers « Lady Etàn les a tous à Leenane. Alors… On a rapidement fait le tour des comptes, de la scolarité... »

Est-ce qu’il lui manquait quelque chose à dire ? Sincèrement ? Elle tapote ses lèvres, nerveuse.

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Assise dans la bibliothèque, Joleene attendait. Sa tête mollement posée sur son bras qui longeait le dossier du sofa de velours, elle attendait, quelque chose. Les petits bruits autour d'elle lui indiquaient que quelque chose se passait, mais comme à chaque fois, elle n'avait ni l'envie ni le courage de se lever. Si quelqu'un voulait la voir, alors il n'avait qu'à se lever, comme tout le monde. Est-ce qu'elle, elle faisait bouger les gens ? Non. Vraiment.

« Mamie... Y a un... Y a quelqu'un en bas... » La petite tête d'un Avalon, huit ans, dépassait à peine de l'encadrement. Ses grands yeux bleus-verts brillaient dans l'obscurité. Le petit garçon rêveur et un peu timide venait de se réveiller d'une sieste improvisée à coup sûr.

Joleene eut un sourire amusé, en coin. Il lui rappelait James, par certains côtés. Un petit James de physique, avec ce caractère qui n'appartenait qu'à lui. Il n'avait ni la colère de son père, ni la droiture de son oncle, et encore moins la fragilité de sa tante. Avalon était spécial. Unique. Un poète dans une famille de chasseur de dragon.

« Et tu as peur ? » Le petit garçon hocha la tête, les yeux bien bas. « Approche alors, viens dormir. Avec moi, tu seras en sécurité. »

Avalon ne se fit pas prier et grimpa aussi vite dans le petit sofa, enfonçant sitôt sa tête contre le ventre de cette femme qui, malgré ses soixante ans passées, avait gardé un visage sans rides, cristallin, et des cheveux noirs. Était-ce la rancoeur, ou un coeur qui s'était brisé huit ans auparavant et qui refusait alors de vieillir avant d'être vengé ? On n'en savait rien. Joleene ne sortait de toute façon pas assez pour être bien connue du public. On la croyait folle. On la croyait morte.
Joleene pourtant restait là, dans ce Manoir, comme un spectre. Seule. Odieusement seule.
Elle déposa sa main, protectrice, sur la petite tête d'un Avalon apeuré par tant de bruit, lui qui était tant habitué au silence de la bibliothèque.

 
MessageSujet: Re: I watched you disappear. (pv)   
I watched you disappear. (pv) EmptyJeu 22 Aoû - 13:34



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Lord Brivael Grey
Lord Brivael Grey
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Les jumeaux ne mesuraient pas exactement la portée des mots de Lord Brivael. Tout ce que cela signifiait pour eux, c'était que leur présence n'était pas souhaitée puisqu'ils faisaient presque partie des accessoires de Lady Etan.

« On va rentrer tous les trois, d’accord ? Votre père a beaucoup, beaucoup de choses à régler, alors ça ne sert à rien que vous vous ennuyiez à rester ici à attendre. Sauf si vous voulez rester ? On peut toujours trouver quelques occupations, et puis, il y a Cymbeline et Aloysius si vous voulez jouer... »

Les enfants, oubliant rapidement l'homme sinistre qu'ils avaient ramené de la tour tout aussi sinistre plantée au milieu de l'océan, affichèrent des sourires radieux. Ils voulaient voir le jardin de roses avant de repartir. C'était bien là tout ce qu'ils avaient de Grey, leur amour des roses.

Brivael les suivit du regard sans rien dire.

« J’ai beaucoup de mauvaises nouvelles, Brivael, et j’aimerais autant que maman n’en sache rien. Depuis la mort de papa, sa santé est quelque peu fragile, et elle se rend malade pour un rien. On a même du condamné le bureau car parfois elle me fait un peu peur. Elle... Elle est… absente, disons. »

Il reporta son attention sur sa jeune soeur. Il n'avait jamais eu de bonnes relations avec sa mère. Ça n'était pas de son fait mais sa naissance avait été un traumatisme pour elle. Elle n'avait jamais réussi à passer outre et c'était plutôt leur père qui avait assumer l'éducation de Brivael. Ça le peinait d'apprendre qu'elle avait complétement perdu pied même s'il n'envisageait pas qu'elle ait pu faire autrement.

Ils s'installèrent à table, Symphony ramenant une liasse de paperasses. Il n'y avait rien de bien reluisant. L'aîné laissa parler sa cadette sans l'interrompre, notant en son fort intérieur un certain nombre de choses.

« Cela ne peut pas continuer comme cela... », annonça-t-il une fois qu'elle eu fini, « J'ai été absent bien trop longtemps. Vous n'aurez pas à travailler jusqu'à la fin de vos jours, soyez en assurés, mais pour l'heure, il serait déraisonnable d'envisager de faire autrement. Je vous libérerai de cet engagement aussitôt que nous pourrons nous le permettre mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Nous devons avant toute chose nous acquitter de nos dettes envers les Mc Swann. J'engagerai ensuite une action en justice contre le Ministère, qu'importe le temps que cela prendra, nous restaureront cette maison dans ses droits et honneur. »

Il savait qu'il ne serait pas facile pour lui de se réinsérer. Il n'avait pas seulement perdu huit ans de sa vie, mais aussi sa crédibilité et tout ce qu'il avait mis tant de temps à bâtir avec son père. Le visage fermé, il poursuivit :

« Par ailleurs, je souhaiterai que Lady Etan et mes enfants viennent s'installer ici, si tu n'y vois aucun inconvénient Symphony. Il n'est pas normal que notre famille soit ainsi dispersée. Ce château sera bientôt une ruine s'il ne retrouve pas un peu de vie. Symphony, tu auras bientôt 25 ans, n'y vois là aucune forme d'ingérence, mais j'aurais aimé que tu te maries, comme père le souhaitait. J'entends bien que dans notre condition, il faudra probablement revoir nos exigences à la baisse. Peut-être pourrais-tu faire un mariage d'amour ? je ne t'imposerai rien toutefois, mais j'aimerai que tu commences à y réfléchir. »

Il ne pouvait concevoir que la descendance de Lord Lester II dépérisse entre ces murs sans plus donner de fruit. Surtout pas Symphony qui était le trésor de cette famille. Par respect, il ne demanda pas ce qu'il en était de Lord Calixte. Les Mc Swann avaient toujours su nouer les alliances qu'il fallait et avec toute l'amitié qui liait leur maison à celle des Grey, Brivael n'aurait pas été étonné que quelques petits changements de programme aient été opérés. Quant à l'attitude de Lord Calixte vis à vis des mangemorts, Brivael la cautionnait pleinement, d'autant plus compte tenu des récentes informations qui avaient trouvé leur chemin jusqu'à son oreille à Azkaban.



 
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I watched you disappear. (pv) EmptyJeu 22 Aoû - 15:25



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Elle pinça les lèvres. Elle pouvait bien concevoir que le niveau familial était au plus bas, mais comme elle le disait quelques fois, quand ses bras semblaient trop lourds : elle avait fait du mieux qu’elle pouvait. Elle aurait doute été plus avisé de marier à seize ans Lord Calixte, et de jouir en quelque sorte de sa protection et de sa fortune, mais elle n’était pas de ses femmes qui quittent le navire quand ce dernier est en train de couler avec sa famille à bord. Elle aurait mille fois affrontés les flots glacés si cela avait pu aider.

Elle hocha tout d’abord la tête, la première fois qu’il eut parlé. Il lui semblait de toute façon inconcevable de ne pas travailler au bien de sa famille, même si elle ne serait bientôt plus des leurs. Une question de patronyme ne raillait pour autant pas une éducation aussi singulière qu’encrée en elle. Elle remit derrière son oreille une mèche de cheveux, tout de suite un peu plus anxieuse à entendre son prénom.

« Par ailleurs, je souhaiterai que Lady Etan et mes enfants viennent s'installer ici, si tu n'y vois aucun inconvénient Symphony. Il n'est pas normal que notre famille soit ainsi dispersée. Ce château sera bientôt une ruine s'il ne retrouve pas un peu de vie. Symphony, tu auras bientôt 25 ans, n'y vois là aucune forme d'ingérence, mais j'aurais aimé que tu te maries, comme père le souhaitait. J'entends bien que dans notre condition, il faudra probablement revoir nos exigences à la baisse. Peut-être pourrais-tu faire un mariage d'amour ? je ne t'imposerai rien toutefois, mais j'aimerai que tu commences à y réfléchir. »
« J’y ai réfléchis Brivael, beaucoup même. » Elle ne savait pas vraiment comment amener ça, aussi elle fit une légère pause, restant un peu bête l’espace d’un instant. Non. Il ne fallait pas qu’elle parle de ça. Seulement de la fin. « J’ai eu quelques réticences après le départ de tout le monde à me marier avec Calixte, et plus le temps passe, plus je me demande si.... » Elle jeta un petit regard à Miracle qui était là. Bien sûr ça la gênait un peu, mais qu’importe, il fallait bien le dire : « Comme il se trouve très insistant et renouvelle souvent sa demande, je me demandais.. Est-ce que j’aurais ta bénédiction si jamais nous venions à nous marier, Calixte et moi, Brivael ? Par simple supposition… admettons.. »

Cette dernière semaine, beaucoup de chose avait changé. Elle avait embrassé pour la première fois et elle s’était même lovée contre lui d’elle-même. Il était vrai que Calixte lui manquait plus à présent qu’il ne lui avait jamais vraiment manqué. Ce n’était qu’un ami, et il passait au rang de prétendant pour seulement quelques phrases qui n’avaient jamais été prononcé. C’était aussi inespéré d'inattendu.
Mais avec du recul, et sans plus penser à la querelle des mangemorts et des “traîtres”, elle ne pensait pas une seule seconde que Calixte fut le mauvais. La seule retenue qu’elle n’avait jamais eu été James. Elle ne voulait pas le perdre pour ça. Elle l’avait déjà trop perdu maintenant qu’il était à Azkaban.
 
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Il ne s'était pas attendu à ce que Symphony lui livre une réponse sur le vif. Cela ne prouvait que trop bien qu'il avait manqué trop de chose. A 25 ans, dans les familles comme la leur, une fille bien née, aussi belle et talentueuse que Symphony aurait dû être mariée. Leur père avait d'ailleurs planifié les choses au mieux à l'époque. Bien sûr, il n'avait pas envisagé la descente aux enfers de tout ce qu'il respectait et honorait.

« J’ai eu quelques réticences après le départ de tout le monde à me marier avec Calixte, et plus le temps passe, plus je me demande si... Comme il se trouve très insistant et renouvelle souvent sa demande, je me demandais.. Est-ce que j’aurais ta bénédiction si jamais nous venions à nous marier, Calixte et moi, Brivael ? Par simple supposition… admettons.. »

Miracle baissa le regard dans une ultime tentative de s'effacer pour ne pas mettre sa tante d'avantage dans l'embarras. Il ne pouvait pas quitter la conversation mais c'était déjà beaucoup faire pour ne pas l'incommoder pour une garçon aussi fier.

Il reporta son attention sur ce père qu'il redécouvrait. Brivael semblait pensif, comme s'il pesait le pour et le contre de cette proposition, sachant ce qu'il savait de Calixte Mc Swann. Et voici finalement la réponse qu'il fit :

« Je ne pense pas pouvoir proposer meilleure association. », il marqua une pause, réfléchissant à haute voix, « Les Mc Swann ont su conserver leur fortune et de ce que tu m'en dis je déduis que Calixte s'est fait une certaine situation et a réussi l'exploit de laver le blason familial de l'éclaboussure que Voldemort a jeter sur nos grandes familles. A tout point de vue, il est le meilleur parti que je puisse te souhaiter et c'est également ce qu'aurait dit Lord Lester...»

Le fait que Calixte Mc Swann n'ait pas retiré toute proposition de mariage malgré la ruine et le déshonneur dans lequel la famille Grey était plongée parlait également en sa faveur. Même avec sa méfiance naturelle, Brivael pensait pouvoir trouver en Calixte Mc Swann un ami et un allié solide. Cela restait cependant à vérifier. Brivael était loin d'être naïf et huit années d'Azkaban n'y auraient rien changé, bien au contraire.

Si après la chute de Lord Voldemort, il restait quelques grandes familles épargnées, nulle doute qu'aucune n'aurait eu l'idée saugrenue de risquer une association avec les Grey par le truchement du mariage. Et quand bien même l'idée aurait pu traversé l'esprit de quelque jouvenceau transi d'amour, le bon sens l'aurait emporté sur tout le reste et il ne serait jamais venu demander la main de Symphony jusqu'aux portes d'Azkaban. Calixte lui-même, dont le bon sens avait vendu quelques noms pour sauver une réputation, ne s'y était pas risqué.

« J'aimerai cependant m'entretenir directement de ce mariage avec lui. Cela me donnera également l'occasion de discuter avec lui des autres affaires que nous avons en commun. »

Il y avait également, bien sûr, un enjeu stratégique à ce mariage. En épousant Calixte Mc Swann, Symphony restaurerait les Grey dans leurs biens ou tout du moins, elle en deviendrait l'administratrice privilégiée au nom de son époux. Brivael observa longuement Symphony. Il lui faudrait également l'assister dans cette tâche qu'elle n'aurait pas dû avoir à porter sur ses frêles épaules. Quant à lui, il devrait faire pour l'instant avec la honte de se voir donner la charité par l'époux de sa soeur et, si l'idée lui était plus qu'insupportable, elle était avant tout le fouet qui l’exhorterait à sortir la famille du déshonneur.
 
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Elle écoutait attentivement, et si bien sûr elle était soulagée que Brivael ne soit pas autant contre son engagement que ne l’était James, elle craignait toujours dans le fond qu’un obstacle se dresse devant elle. Sa vie n’avait pas été rose pour qu’elle soit l’enfant innocente et un peu naïve de sa prime jeunesse, cette petite fille qui pensait encore que la longueur d’une jupe définissait une femme, ou encore qu’un nom était une arme suffisante face aux autres. Ce n’était pas le cas. Les hommes étaient bel et bien mortels, son père le premier.

« J'aimerai cependant m'entretenir directement de ce mariage avec lui. Cela me donnera également l'occasion de discuter avec lui des autres affaires que nous avons en commun. »
« Cela va de soit ! Je fixerais un rendez-vous pour la semaine prochaine entre lui et toi alors. » Elle jeta un regard aux dossiers, ses doigts parcourant le carton de leur enveloppe. « Je te les laisse pour que tu puisses les lire en détails, et puis je ne crois pas que j’aille autres choses à te dire, pas avec tout le courrier que nous avons échanger. »

Elle eut un petit sourire et, sans doute par l’élan et les souvenirs de ces huit dernières années, elle se rapprocha et le prit de nouveau dans ses bras, comme pour s’assurer que c’était bien lui et qu’on ne le lui enlèverait plus jamais. Elle le serra quelques secondes tout au plus et se retira, les pommettes un peu rouges. Cymbeline toqua à la porte et entra son petit minois délicat. Ses longues mèches blondes sortaient de l’ordinaire, si bien que l’on aurait pu croire à une trahison, mais James savait bien : qui aurait pu passer sur Honoria d’autre que lui ?

« Bonjour... » murmura la petite chose « … Madame Margareth me fait demander si l’on doit mettre les couverts et préparait le repas à l’heure habituelle, et si l’on garde le même menu que l’on avait prévu, ou s’il faudra y rajouter de la viande - rouge ou blanche - pour Monsieur. Comme elle ne voulait pas vous déranger en si importante réunion, je me fais son émissaire ! »

Un sourire se dessina sur les lèvres de Cymbeline alors que Symphony se levait.

« Dis-lui que j’arrive, je vais voir ça avec elle... » Elle jeta un regard par dessus son épaule à son frère : « Cela te laissera le temps de mettre en place tes idées et tes affaires. Je te ferais appeler d’ici trente minutes environ. »

Elle salua d’une petite révérence avant de se retirer. Cymbeline n’avait pas bougé. Ses grands yeux bleus, curieux, dévisageait cet homme qui n’avait pas l’air commode. Son propre papa, disait-on, était aussi froid que la pierre. C’était peut-être de famille ! Peut-être oui. La main de Symphony passa dans la nuque de la cadette de James et la chassa avec douceur du salon, refermant derrière elle la porte.

Trente minutes plus tard, le repas était servi sur la grande table qui n’avait rarement vu autant de têtes autour. La famille avait été assez dispersé, et si Etàn ne voyait aucun problème à rester au Manoir Grey, elle ne pouvait imaginer laisser dépérir le patrimoine des siens et avait tenu dès les premiers instants à ne pas s’immiscer davantage dans la vie des Grey afin de ne pas prendre une place qui n’était pas la sienne.
Elle avait aidé et soutenu Symphony plus qu’une soeur ne l’aurait fait. Financièrement tout d’abord, puis moralement ensuite. Pour autant ils étaient toujours rentrés au Manoir Hemmington qui symbolisait son empire, mais également sa liberté.

Le repas se passa dans un silence de presque plomb. Les enfants de James n’avaient pas ce caractère renfermé. Peut-être que les efforts de Symphony avaient payé. Si Aloysius gardait le ton fermé et les yeux bas, Cymbeline parlait beaucoup, avec aisance, et ses sourires doux ne rappelaient que Symphony plus jeune. Avalon n’était pas à table - on l’avait laissé à dormir avec Joleene qui, elle non plus, ne s’était pas présentée. Symphony expliqua qu’elle passait ses journées tantôt dans la roseraie, tantôt dans la poivrière. Elle regardait les paysages, et on devait lui apporter les repas sans quoi elle ne quémandait pas, et ne mangeait pas non plus.

A la fin du repas, Symphony prit Cymbeline avec elle et sortit en voiture à l’extérieure, pour une course prétexta t-elle. Aloysius passerait la journée chez les Donovan puisque le dernier fils de Samuel, à peine plus grand que le serpent, l’avait invité. Avalon, lui, ne quitterait pas la poivrière, ni le sommeil si doux.

C’était un fin stratagème pour laisser Brivael seul à la maison avec sa famille, afin qu’il trouve de lui même ses repères et ses marques. Une façon courtoise et respectueuse de l’aider à sortir d’Azkaban, en somme.

Etàn, quant à elle, n'avait pas bougé de table. Son regard était tantôt sur Brivael, tantôt ailleurs. Bien souvent il était ailleurs, comme si elle eut peur de le mettre aussi mal à l'aise qu'elle ne l'était.


 
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Se retrouver à table à tenir la chandelle entre Lord Brivael et Lady Etàn était loin d'être une position confortable. Miracle s'excusa poliment, demandant rapidement à quitter la table sous prétexte d'aller sortir ses cadets au jardin. Les petits ne se firent pas prier pour fuir la présence de leur père, une fois de plus.

Brivael laissa faire. Il ne tenait pas à être un tyran et ne savait de toute façon pas comment s'y prendre. Il les avait tenus dans ses bras et les avait baignés d'amour et de larmes dès le jour de leur naissance qui l'avait laissé veuf. Pour autant, ils ne se connaissaient pas. Il les avait abandonnés beaucoup trop tôt pour cela.
Cela le laissait avec son épouse, la jeune lady Etàn. Leurs noces allaient sur leur dix ans et elles étaient à la fois toutes fraîches et toutes poussiéreuses. Comme un objet neuf qu'on aurait jamais osé sortir de l'emballage. Dans les pensées de Brivael, elle était toujours Etàn Hemmington et pas encore Mme Grey. On pouvait le comprendre et on ne s'étonnait pas du long silence qui s'installait entre eux.

Le fossé semblait infranchissable. Pourtant Brivael en avait affronté des dragons mais les écrous sclérosés de sa relation avec Etàn lui semblaient une difficulté bien pire. D'autant que la première chose à laquelle il avait pensé en voyant de loin le jardin de roses c'était d'aller sur la tombe de son père et de son épouse. Un curieux sentiment de culpabilité envahi le Lord. Son épouse était face à lui et elle ne méritait certainement pas qu'il lui fasse l'outrage de se préoccuper de sa défunte (et tant chérie) prédécesseure avant elle.

Brivael s'éclaircit la voix, comme pour capter l'attention de Lady Etàn :

« Je tenais à vous remercier de vous être tant investie auprès des enfants Lady Etàn. »

Inutile de dire que le manque de naturel de cette amorce ne passerait pas inaperçu mais il faisait au moins l'effort d'essayer ce qui n'était pas donné à tous les Grey.
 
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Le fossé était grand. Elle n’imaginait pas que dix ans aient autant creusé entre eux, mais elle ne se souvenait pas non plus avoir été véritablement proche de cet homme. Elle se souvenait vaguement avoir eut sa main sur la sienne pour passer sa bague, bague qu’elle n’avait jamais quitté, mais elle s’était souvent demander ce qui l’avait poussé à rester son épouse. L’amour ? Sans doute pas, non. Elle n’avait aucune idée de ce mot, et pour une femme encore vierge, elle n’avait jamais eu ces idylles banales. Oh bien sûr, comment cacher que son regard parfois avait couru un beau visage, mais qui lui en aurait voulu ? Elle avait pris soin de s’expatrier du monde entier, de vivre sur elle-même, à l’abri des tentations, à l’abri des langues aussi. Il avait fallu surtout après la prison protéger les plus jeunes du regard des autres, des vilains mots qui filaient parfois dans une foule trop compacte. Elle les avait maudit cent fois, mais elle ne pouvait malgré tout pas leur en vouloir. Elle était trop proche de l’ennemi pour ça.

Elle passa, furtive, ses doigts sur sa bague. Ce symbole était si fort, mais aujourd’hui semblait plus faible que tout. Elle inspira profondément, prête à faire le pas, encore, s’il le fallait, mais Brivael la dépassa. Elle releva ses yeux bruns sur lui.

« Je tenais à vous remercier de vous être tant investie auprès des enfants Lady Etàn. »
« C’est tout à fait normal Lord Brivael. » Son sourire était doux, un peu timide sans doute. « J’aimerais juste m’excuser pour leur petit côté sauvage et farouche. Je...Je ne suis pas vraiment un exemple en matière de sociabilité. Il ne faut pas leur en tenir compte. »

Elle avait bien vu que les jumeaux étaient réservés, comme deux petites choses timides. Sans doute qu’à son image, ils étaient des chats, insoumis et farouches, mais une fois dompter les plus fidèles au monde. Elle inspira profondément, se mordant l’intérieur de la joue, avant d’oser, toujours sur le même ton, si bas, si doux :

« Je ferais en sorte que l’on amène les bagages des enfants jusqu’au Manoir Grey. Je m’excuse aussi de les avoir élever si loin de la maison familiale, mais Lady Symphony gérait au mieux le Manoir et je devais assurer au patrimoine de mes aïeux de survivre à leur mort. D’ici la fin de la semaine, nous aurons eu sans doute le temps de ramener leurs effets dans leur intégralité. » Un petit moment elle se posa, toujours dans l’incertitude. Elle ne savait pas exactement ce qu’elle pouvait diable lui raconter. « Je ne sais si vous auriez besoin de moi ou si je vous dérangerez, alors vous n’aurez qu’à…qu’à me faire savoir si vous avez besoin d’aide, Lord Brivael. »

Elle le fixait, vaguement. Contrairement à Matt ou Duncan, elle n’avait pas cette capacité à s’imposer facilement, et il lui semblait même tout à fait inimaginable de pouvoir le déranger en quelques occasions que ce fussent. C’était d’ailleurs ce qu’elle avait fait durant huit ans. Elle ne l’avait jamais dérangé même quand le quotidien était un enfer.
 
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« J’aimerais juste m’excuser pour leur petit côté sauvage et farouche. Je...Je ne suis pas vraiment un exemple en matière de sociabilité. Il ne faut pas leur en tenir compte. »

Brivael laissa passer un long silence. Bien sûr qu'il avait remarqué le comportement de ses enfants mais il n'était pas sûr qu'il faille l'attribuer à l'éducation qu'ils avaient reçue :

« Je pense que vous n'y êtes pour rien Etàn. Je ne peux pas leur te rigueur de se méfier d'un homme qu'ils ne connaissent pas. Je sais bien que je ne paie pas de mine. Je n'ai jamais été très bel homme mais Azkaban n'aura sans doute rien fait pour me rendre avenant. »

Il était au moins lucide. Quand on regardait le visage du père de Lord Brivael, creusé par les quelques séjours en prison, on pouvait même douter qu'il retrouverait jamais son visage d'avant. Comme si la physionomie Grey avait intégré depuis des siècles une option Azkaban. C'était assez dur à avaler quand on savait combien Lord Lester avait comptait sur son aîné pour redorer le blason de la famille. Tant d'efforts partis en fumée, et si vite. En un claquement de doigt semblait-il.

« Je ferais en sorte que l’on amène les bagages des enfants jusqu’au Manoir Grey. Je m’excuse aussi de les avoir élever si loin de la maison familiale, mais Lady Symphony gérait au mieux le Manoir et je devais assurer au patrimoine de mes aïeux de survivre à leur mort. D’ici la fin de la semaine, nous aurons eu sans doute le temps de ramener leurs effets dans leur intégralité. »

Il n'entendait rien là dedans qui indique que ses effets à elle serait également ramenés au manoir Grey. Pour autant, Brivael ne dit d'abord rien, la laissant poursuivre.

« Je ne sais si vous auriez besoin de moi ou si je vous dérangerez, alors vous n’aurez qu’à…qu’à me faire savoir si vous avez besoin d’aide, Lord Brivael. »

Le malaise était aussi perceptible que partager. Comment lui dire que sa place était à ses côtés en tant que son épouse quant il n'avait jamais honoré le moindre de ses devoirs conjugaux ?

« Jusqu'ici, votre présence a été une bénédiction pour les miens et je ne saurais croire qu'il puisse en être autrement demain. Ceci étant, je ne vous obligerai pas à vivre dans des bâtiments insalubres. Je comprendrais que vous ne souhaitiez pas rester... », répondit-il de son habituel ton règlementaire.

Son regard se posa sur son assiette vide, longuement, tandis qu'il jouait des doigts sur la tranche de sa cuillère d'argent :

« Mais sachez que vous aurez toujours votre chambre... si vous changiez d'avis. »

Il s'éclaircit la voix, clairement mal à l'aise. Quant à parler de chambre commune, il n'en était pas encore là, bien sûr, il s'exécuterait si le sujet venait sur la table à un moment où un autre. Bon gré mal gré.

 
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I watched you disappear. (pv) EmptyMar 3 Sep - 0:58



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« Je pense que vous n'y êtes pour rien Etàn. Je ne peux pas leur te rigueur de se méfier d'un homme qu'ils ne connaissent pas. Je sais bien que je ne paie pas de mine. Je n'ai jamais été très bel homme mais Azkaban n'aura sans doute rien fait pour me rendre avenant. »
« Ne dites pas ça... » Bien sûr elle rougissait un peu, à peine sur son teint de porcelaine, mais elle rougissait déjà comme ce n’était pas permis. Elle ravala difficilement sa salive, l’air gêné tout d’un coup, se rendant compte sans doute qu’elle avait parlé trop vite et que maintenant il faudrait continuer. « Azkaban a laissé sur vous une empreinte, mais avant, vous étiez très beau. Et si ce n’était pas de la beauté, alors c’était au moins charisme surprenant. »

Chaque mot était pesé, chaque syllabe bien détaché, comme si elle cherchait à formuler la plus simple des phrases, celle qui n’engageait à rien, celle qu’on aurait bien pu dire à un ami ou à un frère, car ils n’étaient de toute façon, à vraie dire, pas vraiment des amants. Il ne semblait pas vraiment amoureux, et ce n’était pas faute de s’être fait jolie pour aujourd’hui, revêtant une coquetterie qui n’était pas sienne.

Elle remit très vite ses idées en place et reprit sur un ton plus doux, plus solennel aussi, tendant au mieux à s’assortir avec lui même si elle se sentait, et ce quoi qu’elle fusse, toujours un peu à côté de ce qu’elle aurait du être.

« Jusqu'ici, votre présence a été une bénédiction pour les miens et je ne saurais croire qu'il puisse en être autrement demain. Ceci étant, je ne vous obligerai pas à vivre dans des bâtiments insalubres. Je comprendrais que vous ne souhaitiez pas rester... »

Elle remit maladroitement une mèche de cheveux derrière son oreille. Son regard courrait le long des murs dévastés de la Demeure Grey qui ne faisait plus que tomber en ruine. Sa petite gorge se serra, blanche comme un cygne clair. Elle semblait peser le pour et le contre, mais dans le contre, il y avait cette idée sincère que de toute manière,  elle ne pouvait pas laisser les enfants ici, seuls. Même si Brivael était leur père, elle avait beaucoup trop grandi avec eux pour se sentir bien à l’idée de ne pas les voir jour et nuit, de ne pas les surveiller. Si jamais il leur arrivait quoi que ce soit, elle ne s’en remettrait tout simplement pas.

« Mais sachez que vous aurez toujours votre chambre... si vous changiez d'avis. »
« Étant donné que nous sommes… mariés » elle avait prononcé ce mot à demi-mot, comme s’il s’agissait d’une honte, comme si elle avait peur qu’il ne le prenne aussi mal qu’elle ne l’imaginait « il ne me semble pas être une bonne idée pour moi de rentrer à Leenane. Les gens ont beaucoup trop tendance à parler de nos jours et les rumeurs sur votre famille sont déjà bien assez pesantes pour se permettre un énième affront... »

Elle imaginait déjà parfaitement la tête de Lord Brivael aux nouvelles du petit matin, à voir les relations fantasques d'Etàn Grey avec plusieurs grands hommes, tels que Hoyt Whisper ou dernièrement Warren Hatcher qu'elle était allée voir peu après sa sortie de prison, pour rendre ses hommages avant toute chose. Très rapidement, les journaux étaient devenus son enfer, et on s'amusait à la traîner dans la boue comme la dernière des traînées. Mais qui allait redire ? Ce n'était qu'une Hemmington après tout. Même le Tribunal ne répondrait pas favorablement à ses poursuites pour diffamations.

« Le Manoir se tiendra de lui même maintenant que les domestiques connaissent leur ordre, et vous aurez sans doute une montagne de chose à faire, des choses qui ne demanderont pas d’enfants autour de vous. Je ferais également transférer mes affaires dans la chambre que l’on me prêtera. Si je peux aider... »

Il était toujours difficile pour elle de peser ses mots car de nature, elle ne préférait pas du tout parler. Pour autant, il fallait bien que tôt ou tard l’un et l’autre apprenne à se connaître, et quoi de mieux qu’un Manoir en travaux ?
Elle n’aurait qu’à ramener quelques domestiques pour aider, et puis même si elle imaginait bien qu’on le lui refuserait, elle aiderait aux travaux du mieux qu’elle le pourrait, comme elle l’avait toujours fait.
 
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« Ne dites pas ça... »

Il releva les yeux sur Etàn Hemmington. De l'autre côté de la table, elle avait l'air de la plus délicate poupée de porcelaine qu'il ait jamais vu. Comment aurait-il su s'y prendre avec elle, lui qui maniait l'épée et s'illustrer à occire des dragons...

« Azkaban a laissé sur vous une empreinte, mais avant, vous étiez très beau. Et si ce n’était pas de la beauté, alors c’était au moins charisme surprenant. »

Un drôle de sourire vint patiner ce visage marqué par Azkaban.

« La beauté des mortels est vouée à la décrépitude qu'importe notre parcours. Mais la vôtre n'a fait que grandir depuis la dernière fois où nous nous sommes vu, elle reflète à n'en pas douter la beauté de votre âme et c'est ce qui la préserve et je m'estime chanceux que malgré tout vous consentiez à être mon épouse et à me dispenser tant de gentillesse. »

C'était d'ailleurs le premier mot profondément gentil qu'il lui adressait. Il le faisait avec une certaine maladresse puisqu'on ne l'avait pas entendu parler à une femme de la sorte depuis près de dix ans. Il avait appris à se montrer galant auprès de sa première épouse. Mais après elle, tout ce savoir ne servait plus à rien.

« Étant donné que nous sommes… mariés »

Brivael se raidit sur sa chaise sentant venir la question du lit conjugal à grand pas... pour un peu il aurait presque regretté d'avoir si bien parlé juste avant.

« il ne me semble pas être une bonne idée pour moi de rentrer à Leenane. Les gens ont beaucoup trop tendance à parler de nos jours et les rumeurs sur votre famille sont déjà bien assez pesantes pour se permettre un énième affront... »

C'était une chose à laquelle il n'avait pas pensée. Instantanément son visage se ferma comme chaque fois qu'il était nécessaire qu'il prenne les choses en main. Il n'était pas question de laisser courir les médisances. Une raison supplémentaire de s'acquitter de ses devoirs conjugaux aussitôt qu'il s'en sentirait capable. Cela n'était cependant toujours pas une priorité.

« Le Manoir se tiendra de lui même maintenant que les domestiques connaissent leur ordre, et vous aurez sans doute une montagne de chose à faire, des choses qui ne demanderont pas d’enfants autour de vous. Je ferais également transférer mes affaires dans la chambre que l’on me prêtera. Si je peux aider... »
« Je vous assurerai de tout le confort que je pourrais prodiguer et veillerai personnellement à ce que vous ne manquiez de rien ni ne soyiez importunée. En tant que mon épouse, je voudrais que vous vous sentiez chez vous ici. », conclut-il avec conviction.

Lord Brivael avait à coeur de ne jamais faire de promesse qu'il ne pouvait pas tenir. Il estimait devoir à cette femme plus qu'à n'importe qui et pour l'heure ce sentiment d'être redevable l'incommodait plus qu'autre chose. Pour autant, il ne permettrait pas que Lady Etàn ait tant sacrifier en vain. Cela n'aurait pas été juste.

« Libre d'aller et venir comme bon vous semble. Sachez qu'aucune porte ne vous sera fermée dans ce manoir. Et s'il y a quoique ce soit que je puisse faire, j'aimerai que vous me le laissiez savoir. »


 
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I watched you disappear. (pv) EmptyMar 3 Sep - 4:56



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« La beauté des mortels est vouée à la décrépitude qu'importe notre parcours. Mais la vôtre n'a fait que grandir depuis la dernière fois où nous nous sommes vu, elle reflète à n'en pas douter la beauté de votre âme et c'est ce qui la préserve et je m'estime chanceux que malgré tout vous consentiez à être mon épouse et à me dispenser tant de gentillesse. »
« Je… » Elle resta un peu sous le choc, l’air suspendu un instant. C’était rare, pour ne pas dire un miracle de la voir la jeune Etàn Grey rougir comme la dernière des pucelles et si c’était bien ce qu’elle était, elle n’aurait pas juré sur n’importe quel dieu le Lord Grey pouvoir lui dire la moitié de ses mots. Elle ravala sa salive, ses yeux quittant sitôt leur trajectoire droite pour se perdre ailleurs, tout de suite désarçonnée. « Je ne mérite pas tant de mots si gentils, Lord Brivael. Cependant… merci. »

Elle aurait aimé remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, comme si ça avait pu briser un quelque chose, comme si elle avait pu paraître plus détendu quand elle ne l’était pas du tout. Elle reposa ses yeux noisettes sur lui, attentive comme à son habitude.

« Je vous assurerai de tout le confort que je pourrais prodiguer et veillerai personnellement à ce que vous ne manquiez de rien ni ne soyiez importunée. En tant que mon épouse, je voudrais que vous vous sentiez chez vous ici. »

Elle eut un petit sourire ravissant. C’était au moins dit. Bien sûr, elle ne se sentirait jamais vraiment à l’aise loin de Leenane, avec cette peur au ventre qu’un jour on ne se rende compte que le Manoir renfermait plus que des trésors familiaux mais des fantômes, des anciens criminels. On ne voulait pas entendre parler de ce genre de chose au Ministère, et elle ne voulait de toute façon pas en parler.
La seule chose qui lui vint à l’esprit était d’engager dès son retour des gardiens pour veiller aux tableaux. Il n’était pas question qu’elle perde sa seule famille sous un quelconque prétexte. Profaner le Manoir Hemmington aurait été une très vilaine chose, surtout quand on connaissait la fidélité implacable des elfes de maison à l’égard d’Etàn. Elle avait été pour eux une sorte d’ange gardien. Il fallait dire qu’il n’était pas question d’élever qui que ce soit dans une maison décorée de têtes empaillées comme des trophées de chasse.

« Libre d'aller et venir comme bon vous semble. Sachez qu'aucune porte ne vous sera fermée dans ce manoir. Et s'il y a quoique ce soit que je puisse faire, j'aimerai que vous me le laissiez savoir. »

Elle sembla réfléchir quelque seconde, mais il n’y avait rien qui ne lui venait à l’idée. Pour autant, il y avait une chose de laquelle ils devaient parler, et il fallait en profiter maintenant qu’ils étaient tous les deux.
Elle repoussa discrètement son assiette, reprenant une place plus confortable dans sa chaise.

« Rien que vous ne puissiez faire car je n’ai besoin de rien, Lord Brivael. » Elle se racla un peu la gorge, essayant d’imaginer quelle serait la meilleure façon pour elle d’apporter la discussion. « Et si je n’ai pas besoin de rien, c’est car, comme vous le savez, les Hemmington ont toujours été relativement… intelligents quant à leurs placements. Après les procès de 1997 et 1998, toute ma famille a été jugé à la peine capitale et je me suis donc retrouvée unique héritière des biens et des patrimoines Hemmington. »

Sa voix était lente, plus profonde qu’à l’habituelle. Elle avait un peu peur sans doute qu’il ne se froisse, mais quoi qu’elle pense ou imagine, il fallait bien que le sujet soit abordé, et plus tôt était le mieux.

« Comme je suis irlandaise et que l’Irlande est un pays très… fermé, il n’a pas été question après la mort de mes aïeux de reprendre les biens de ma famille. Ils sont donc restés patrimoine irlandais, et par corollaire, mon patrimoine. Je suis donc à la tête d’une certaine fortune qui, loin d’être modeste, ferait relativement pâlir les nouveaux bourgeois de ce siècle... » Ses yeux croisèrent enfin ceux de Brivael. Elle semblait calme, mais ses doigts indiquaient le contraire. « En tant que mon époux, vous avez tous les droits sur cette fortune qui est considérée, depuis la mort de mon frère Meàlan, comme une sorte de fortune Grey restée dans les coffres de la National Irish Bank. Si vous en avez l’utilité, il va de soit que cet argent est en partie le votre. »

Elle s’était refermée ainsi. Elle avait suivi le fil qui lui semblait le plus simple à aborder, à savoir que cet argent, s’il était des siens, était à présent aussi le sien. Comme on reçoit d’un héritage ou d’un don d’ailleurs.
Elle sentit quelque chose et reprit aussitôt, levant une main comme un signe d’apaisement si cela pouvait servir :

« Ce n’est ni de la charité, ni une forme déplacée d’avilissement. Ce n’est d’ailleurs même pas une aise, en soit. C’est une forme de dot, un héritage comme il en existe. Le château Grey est une ruine et serait un gouffre financier à restaurer sur le patrimoine Grey actuel. » Elle le fixa, l’air sérieuse, comme si parler d’argent et de chiffres la rendait tout de suite plus… Hemmington. « Laissez-moi aider à mon hauteur. Injecter des fonds, financer des rénovations. Symphony a refusé mon aide cent fois… Laissez-moi vous êtes un tant soit utile. »


 
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I watched you disappear. (pv) EmptyMar 3 Sep - 11:18



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Clairement ils n'avaient ni l'art ni l'habitude de se faire des compliments et voilà qu'ils se retrouvaient l'un autre, affichant des mines empruntées, ne sachant de nouveau plus que dire. C'était même presque amusant de voir Lord Brivael, à quarante ans passé, réagir de la sorte. A Etàn, on pouvait plus facilement pardonner les manières d'une jeune fille car, c'était ainsi que l'avait laissée son mariage à Brivael Grey II.

« Rien que vous ne puissiez faire car je n’ai besoin de rien, Lord Brivael. »

Cette réponse ne surprit en rien Brivael. Il ne partageait, jusque là, rien avec son épouse et n'avait pas été là depuis le début de leur mariage, près de dix ans auparavant. Pourquoi aurait-elle eu besoin de lui à présent? Il n'en prenait même pas ombrage. Cela coulait de source.

Il la laissa poursuivre, curieux de voir ce qu'elle pourrait bien ajouter à cela. Mais, à peine le mot placements eut-il été prononcé que Brivael se raidit, imperceptiblement sur sa chaise. Symphony l'avait tenu au courant des propositions répétées d'Etàn et il avait chaque fois appuyé ses refus, ne souhaitant pas mettre la maison Grey dans une position de faiblesse supplémentaire. Bien sûr, comme Etàn le faisait remarqué, par le mariage et faute d'autres héritiers, la fortune des Hemmington revenaient aux Grey. Mais Brivael tout comme Symphony ne voyait pas les choses sous cet angle.

« Laissez-moi aider à mon hauteur. Injecter des fonds, financer des rénovations. Symphony a refusé mon aide cent fois… Laissez-moi vous êtes un tant soit utile. »

Brivael laissa passer un long silence, réfléchissant à la meilleure réponse qu'il pouvait faire à cette requête :

« Etàn, je comprends et j'apprécie vos efforts mais si comme vous le dites, l'état britannique voit en votre fortune des biens que notre famille aurait essayé d'escamoter, je pense qu'il vaut mieux ne pas leur donner raison de croire que nous en tirons profit de quelque manière que ce soit. Vous n'avez aucune inquiétude à avoir. Je redresserai cette maison de mes propres mains s'il le faut mais je vous fais la promesse de ne pas la saigner des des créances qui n'en finiraient plus. », à ce moment-là, Brivael sembla se détendre. Parler finance et stratégie lui était bien plus facile même s'il pouvait paraître déplacé qu'il entretienne son épouse de ce genre de sujets, car d'ordinaire, on laissait les femmes à l'écart de ces choses-là. « En vérité je prévoyais d'invoquer les contrats et serments magiques engagés du tant de notre illustre ancêtre, Brivael I. Venez, voyez par vous même. », fit-il en l'invitant à quitter la table.

Il la conduisit dans le silence le plus absolu vers l'ancienne bibliothèque, qui était devenu le grand bureau d'Aloysius Grey du temps où il avait été Ministre de la Magie. Ce bureau renfermait l'un des trésors de la famille.

« Cette tapisserie a été tissée par Ophelia, durant les longues nuits de captivité à la poivrière. On pense que chaque rose qui y fleurit est une goutte de sang versée des doigts délicats de notre noble mère... »

Devant eux, une tapisserie immense recouvrait le mur du fond et on y voyait effectivement une ronce noire, sans fin, fleurir des boutons de roses rouge sang à n'en plus pouvoir. Les miniatures de chaque Grey depuis le temps de Brivael I s'y tenait en bon ordre. Brivael sourit comme il observait ce fabuleux patrimoine dont le Ministère devait tout ignoré sans quoi, il l'aurait saisi avant tout autre chose. La valeur de cet objet magique aurait sans doute permis de racheté tous les biens de la famille à Calixte Mc Swann, mais personne, jamais personne, n'oserait.

« Vous a-t-on conté l'histoire de lady Ophélia ? », demanda le Lord, soudain prit d'un élan d'enthousiasme.

Il en oubliait presque l'objet de leur visite en ces lieux.

 
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I watched you disappear. (pv) EmptyMar 3 Sep - 13:39



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« Etàn, je comprends et j'apprécie vos efforts mais si comme vous le dites, l'état britannique voit en votre fortune des biens que notre famille aurait essayé d'escamoter, je pense qu'il vaut mieux ne pas leur donner raison de croire que nous en tirons profit de quelque manière que ce soit. Vous n'avez aucune inquiétude à avoir. Je redresserai cette maison de mes propres mains s'il le faut mais je vous fais la promesse de ne pas la saigner des des créances qui n'en finiraient plus. »

Elle eut un petit soupire de rien du tout, comprenant que son argent était voué à ne rien faire, à paraître beau, elle qui n’avait pas la science de l’empilement mais de l’investissement. Elle ne pouvait pas lui en vouloir pour autant. Sans doute aurait-elle fait la même chose à sa place, et ce malgré son sexe. Elle nota pour elle même de ne plus jamais remettre la chose sur le tapis même s’il lui déplaisait l’idée de voir son époux se saignait - car elle était persuadée que s’il ne se saignait de créance il se saignerait à sang pour son domaine.

« En vérité je prévoyais d'invoquer les contrats et serments magiques engagés du temps de notre illustre ancêtre, Brivael I. Venez, voyez par vous même. » Elle se leva, docile, le suivant. Elle était tout de même curieuse d’imaginer ces familles et surtout les serments qu’ils avaient contractés. L’honneur était une chose aussi intelligente qu’à double tranchant, surtout en des temps comme les leurs.

Elle entra dans le bureau, les yeux courant sur les murs. Elle était trop peu venue ici pour savoir ne serais-ce que la moitié des choses que refermait le Manoir.

« Cette tapisserie a été tissée par Ophelia, durant les longues nuits de captivité à la poivrière. On pense que chaque rose qui y fleurit est une goutte de sang versée des doigts délicats de notre noble mère... »

L’ouvrage était magnifique, assez en tout cas pour prendre les tripes même de la jeune Hemmington. Ils avaient bien un arbre généalogique des plus saisissant, derrière le bureau de feu Duncan Hemmington, mais il s’agissait alors d’une peinture que l’on faisait ajuster à chaque naissance. Ici, le brodage était fait main et sans doute ensorcelé à en voir la finesse et les visages vieillissant pour certains, des visages d’un réalisme surprenant. Elle jeta un regard à Brivael, interdite sur le moment.

« Vous a-t-on conté l'histoire de lady Ophélia ? »
« Je n’ai pas eu cette chance.. » Elle le fixa, et comme une enfant peut-être, piquée par la curiosité, osa un petit : « Si ça ne vous dérange pas de trop, j’aimerais l’entendre.. »

Elle était sage et silencieuse. Elle n’avait même pas pensé à chercher son portrait. Elle ne préférait pas vraiment, car on était toujours trop déçue de n’être qu’un second mariage sur ce genre de beau portrait.

 
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I watched you disappear. (pv) EmptyMar 3 Sep - 16:31



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Brivael observait avec satisfaction le petit miracle qui se produisait sur le visage de Lady Etàn. On aurait dû l'introduire ainsi au domaine de Grey depuis de nombreuses années. Il ne se rappelait plus exactement pourquoi il n'en avait rien fait au lendemain de leur mariage.

« Ophelia de Saxe était la fille d'un notable qui avait établi son affaire dans les Downs du Sud et y prospérait largement. L'histoire ne nous dit presque rien de lui sinon qu'il était étonnamment riche et tout aussi étonnamment avare. », le fait semblait amuser Brivael qui, derrière ses grands yeux toujours tristes, esquissait un sourire. Il pointa le portrait de Lady Ophelia tout en bas de la tapisserie, « Elle était d'une très grande beauté mais son père la gardait jalousement de tous les prétendants méritants ou simplement intéressés car il caressait l'idée d'arranger des fiançailles avec une tête couronnée. Un jour qu'il revenait de longs voyages, il trouva que ses terres avaient été ravagées par un dragon et ses gens avaient fuit, laissant la terre en friche et les récoltes se gâter. Il trouva malgré tout un gueux pour le conduire jusqu'au castelet qu'il avait fait bâtir et que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de Petit Castel d'Orfroi - nous y emmènerons les enfants un jour, c'est un endroit charmant. Là, il ne trouva que ruine et pierres calcinée mais le fort avait tenu bon et les domestiques étaient restés pour l'amour de la belle Ophelia. La nobliau fit quérir un prêtre et un devin pour connaître le pourquoi de son infortune. Partout dans la campagne alentour, les petites gens disaient que c'était sa richesse et son avarice qui avait attiré le dragon et plus personne ne voulait revenir vivre auprès d'un traîne-malheur de son espèce. Il en fût pourtant certains, plus courageux, pour venir conseiller le châtelain et lui recommander l'épée d'un certain Brivael Grey que ses exploits précédaient à travers tout le pays. Mais le jeune chevalier exigeait trop pour la tête d'un dragon et le châtelain rechignait à entamer sa fortune. Le dragon revint et il fallut compter avec. Chaque nuit, il répétait ses assauts et le castelet tremblait de toutes ses pierres. A l'intérieur, la chaleur était si infernale que les habitants fuyaient, de peur d'être cuits dans l'habitation.

Cela ne pouvait pas continuer ainsi. C'est alors que le châtelain eut cette brillante idée : il envoya un paysan hardi quérir l'aide de Brivael en nom propre et bientôt le dragon était occis, le crâne passé au fil de l'épée. La nouvelle de cette glorieuse mort se répandit comme une traînée de poudre et on fêta Brivael, le pourfendeur du dragon, avec moult liesse. Mais, cependant que son petit peuple célébrait son héros, le châtelain ne donnait aucune nouvelle. Interpellé, ce fût finalement Brivael qui marcha à sa rencontre pour lui demander rançon du service qu'il lui avait rendu. Là, le nobliau répondit qu'il n'avait à s'acquitter de rien, n'ayant pour commencer rien demandé. Tu te rappelleras du subterfuge dont il avait usé pour faire venir à lui le chevalier. Mieux encore, il se rit de Brivael objectant qu'il était de son jeune âge de courir après la gloire et que la fortune viendrait avec l'âge de raison s'il vivait jusque-là. Le chevalier en prit ombrage et pour laver l'affront il emporta avec lui la belle Ophelia. »


Brivael marqua une longue pause, parcourant d'un oeil distrait les visages des Grey qui s'étaient succédé depuis l'époque d'Ophelia et Brivael.

« Il te faudra apprendre à m'aimer autant qu'à te faire aimer de moi. », reprit-il, « Voilà tout ce que Brivael Ie trouva à dire à la belle Ophelia dans un premier temps mais je crois, à force de raconter cette histoire, qu'il n'aurait rien su trouver de plus sage. »

Son regard glissa sur le portrait de Lady Etàn.

« Tenez vous voilà, tout près d'Egérie et Elzevyr. »

Il se retourna pour faire face à la cheminée, se courbant comme s'il avait cherché quelque chose maintenant que l'histoire était finie. Là, il actionna un levier et le plancher de la cheminée s'affaissa dans un nuage de poussière, révélant un escalier. Brivael éclaira d'un lumos le chemin qui descendait on ne savait où et l'invita à passer devant.

« Vous ne craignez sauf quelques araignées...», fit-il pour la rassurer.

Après une longue descente, ils arrivèrent dans une petite pièce tapissée de casiers. Des centaines de parchemins s'enroulaient-là, oubliés depuis toujours semblait-il.

« Lord Brivael ne s'est pas seulement préoccupé de sa gloire. Il a veillé à la prospérité de sa lignée et notamment, en s'attachant les services de bon nombre d'alliés dans le monde magique. »

Un coup de baguette et Brivael déroulait précautionneusement quelques parchemins. Sur le premier on reconnaissait l'horrible griffe d'un gobelin tout à côté de celle de Brivael. Le contrat stipulait que pour avoir libéré la maison de Grarrk du joug du dragon Fergild, la noble maison Grey pouvait réclamer un tiers du trésor de Grarrk à la condition que la requête soit portée par Brivael I en personne ou son descendant mâle en droite lignée. Ce parchemin-là, Brivael le laissa de côté.

Sur le second parchemin, on pouvait lire Traité d'amitié entre les maisons Grey, Mc Swann, Deroses et Carver. Seules les famille Mc Swann et Grey avaient enduré le passage du temps. Brivael écarta ce parchemin-ci également.

Le troisième parchemin était rédigée d'une écriture fine et soignée. En titre on pouvait lire, acte d’allégeance à la maison de Grey. Le parchemin était signé d'un certain Butterbean. Ce fût ce parchemin-là que Brivael décida de garder. Il le déroula entièrement - le discours prolixe d'un elfe avait nécessité beaucoup de papier - pour le lire plus attentivement.

« Voici comment je restaurerai le domaine dans sa prime splendeur... »

Là encore, un sourire éclaira les yeux tristes de Brivael. Ils étaient loin d'en avoir fini...
 
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I watched you disappear. (pv) EmptyMar 3 Sep - 18:55



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Elle était comme une enfant écoute un conte de fée, pourtant il n’y avait rien de bien féérique à tuer un dragon et kidnapper une châtelaine. Pour autant, et sans doute car l’on disait de Brivael II qu’il tenait de son aïeul du même nom, elle n’imaginait pas cet homme comme le dernier des rustiques. Il avait sans doute cru que c’était là la meilleure des solutions,  et à voir leur lignée pluri-centenaires, on ne pouvait pas douter que ce fut en effet une bonne chose. Elle repensait alors un peu à la poivrière, cet endroit où elle se sentait toujours atrocement mal, sans doute à cause de son petit côté claustrophobe. Elle savait aussi que Lady Joleene y passait ses journées et ses nuits, qu’elle observait par les fenêtres les allers et venus dans le Manoir. Elle voyait tout et savait étrangement tout.
Etàn eut un petit sourire en regardant son portrait, tout près des enfants. Elle regarde ensuite le portrait de Brivael, puis enfin de Lady Rovène juste à côté. Elle avait vaguement entendu parler d’elle. Une française, magnifique. Un joli mariage d’amour. Elle détourna aussitôt les yeux, comme si ça aurait pu la brûler.

Elle se retournait quand Brivael dévoilait un escalier dissimulé. Elle eut un petit sourire amusé. Elle se souvenait avoir couru dans les murs du Manoir Hemmington pour échapper à Meàllan et ses blagues si peu drôles.

« Vous ne craignez sauf quelques araignées...»
« Elles sont en droit de demander réparation après avoir été laissé en paix pendant dix ans.. »

Son sourire était doux, léger sur son visage. Elle passa derrière lui, cherchant surtout à ne pas chuter ou à ne pas se prendre dans une toile d’araignée. Il aurait été assez drôle de la voir recouverte de poussière, elle qui était toujours aussi impeccable, mais elle ne préférait pas tenter l’expérience.

« Lord Brivael ne s'est pas seulement préoccupé de sa gloire. Il a veillé à la prospérité de sa lignée et notamment, en s'attachant les services de bon nombre d'alliés dans le monde magique. »

Elle observa, d’une curiosité propre aux Hemmington, les papiers qui se déroulaient sous ses yeux. A chaque fois qu’il lisait, son regard se perdait sur le profil du Lord. Il avait l’air si triste, et si elle pouvait comprendre la douleur de voir son royaume en cendres, n’y avait-il pas une lueur d’espoir à voir son nom comme un nouvel hymne de celui qui releva la famille encore ?

« Voici comment je restaurerai le domaine dans sa prime splendeur... »
« Je n’en doute pas une seule seconde, Lord Brivael. Vous y arriverez, qu’importe le temps que ça prendra. »

Son sourire était sincère, autant que ses mots. Après tout, c’était son rôle d’épouse de le soutenir, pas vrai ?

 
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